C'était comme si, tout s'était arrêté d'un seul coup. Comme si j'avais mis pause à ma vie, comme si je voulais tout recommencer, comme si... ouais, je voulais arrêter d'avoir mal. Et je n'avais plus mal. Normal, je n'étais plus consciente. J'étais dans un paysage tout blanc, blanc comme neige, et tout semblait paisible, doux, innocent. Je me sentais libre. Je me promenais toute seule dans cette nature étrange, et je me sentais bien. Je ne pensais plus aux problèmes, tout ça me semblait si lointain. Je ne me rendais pas compte de tout ce qui se déroulait autour de moi à cet instant précis. Le bruit des urgences, les infirmières et les médecins se hâtant autour de moi, à me poser des perfusions, me scoper, me faire des examens. Je n'étais qu'un pantin pour le coup. Une petite poupée, rien d'autre. Heureusement que je ne me rendais pas compte en fait. Moi je continuais de rêver de ses montagnes, de cette rivière... et de ma liberté. Plus aucun poids. Plus aucune rage. Plus rien. C'était ça, le vide. J'étais peut être passée au delà. Ces médicaments avaient peut être bousillés mes reins, fait descendre ma fréquence respiratoire, et m'avait donc éteint à petit feu... Peu importe. Puis c'était si calme ici-bas... jusqu'à qu'un bruit lointain se fasse entendre. Par petites poussées, des petits "bip" qui se suivaient... Puis la douleur revint. Pas aussi brûlante et poussée qu'avant. Mais une légère pression dans ma tête. J'étais couchée, dans des draps qui n'étaient pas les miens. Les bips d'une machine se faisaient plus nets. Je sentais de l'air dans mes narines... je bougeais un peu, légèrement, jusqu'à que mes paupières s'ouvrent finalement, sur une chambre blanche... comme mon rêve.

La nuit n'avance à rien, le temps passe beaucoup trop lentement alors que pourtant t'as totalement perdu cette notion là. T'as du mal à savoir quelle heure il est, et seul le ciel noir qui se voit dehors par les fenêtres te montre que c'est encore la nuit. T'attends comme ça, tu tournes en rond dans ta tête, dans le couloir, dans les salles d'attentes. T'es même pas sortit pour fumer, enfin une seule clope au bout d'un moment, quand Dante t'a enfin répondu pour et filer le numéro de Jordan. T'as été l'appeler malgré ta haine pour cette pétasse, t'as été lui laisser un message en tombant sur son répondeur, lui expliquat la situation. Peu importer qu'elle t'explose tu ne sais quelle partie du corps. Tu as fumé à ce moment et après t'es plus sortit attendant de ses nouvelles en tournant en rond. [...]

T'es là maintenant depuis un moment, à l'observer sur ce lit, les yeux clos. Combien de fois tu l'as observer comme ça dormir ? T'en sais rien, quand elle s'endormait sur le canapé sur tes genoux, tu l'observais un peu. Quand tu te réveillais trop tôt le matin. Même si tu as horreur qu'on t'observe dormir, toi tu l'as toujours fait. Et là tu te retrouves assis sur ce fauteuil, dans cette chambre austère avec ces machines infernales. Jordan est pas encore arrivé et toi tu la fixe ainsi depuis que t'es arrivé, attendant le moindre signe. Même si oui tu sais que tu vas te faire défoncé quand elle sera réveillé. La tu t'en fous, tu veux juste revoir ses yeux ouvert, savoir qu'elle est réveillé, qu'elle va bien. Et tu sombres peu à peu dans le sommeil sans vraiment t'en rendre compte, le fauteuil collé au lit de Denver. Tu remarques même pas qu'elle ouvre les yeux, en demi sommeil que tu es, à force de la regarder avec concentration...

Je me réveille. Doucement. La lumière de dehors me fait un peu mal aux yeux mais elle semble être presque pareille que la lumière claire de mon rêve. La chambre est blanche, le plafond aussi... c'est là que mes yeux sont rivés depuis j'ai ouvert mes paupières. Tournant un peu ma tête, je vois la machine qui faisait ce bruit et qui continue à faire les bips. Des chiffres y sont annotés dessus, je sais pas si c'est bon ou mauvais... enfin bref. Voyant des perfusions je vois les tuyaux aller jusqu'à mon bras où un cathéter a été posé. Baissant mes yeux, je me vois habillée en chemise d'hôpital, des électrodes posées sur mon torse, et quelque chose me gênant au niveau du nez, je vois que j'ai des lunettes à oxygène. Génial, j'ai toute la panoplie. Mais quelque chose d'autre attire mon regard. De l'autre côté. Camil, installé sur un fauteuil, juste à côté de moi, voir collé au lit. Ma tête me faisant mal sur le coup, je ferme mes yeux fronçant un peu les sourcils, avant de les rouvrir sur le tatoué. Non, j'ai pas rêvé, il est bien là. Somnolent, mais bien là, "Camil ?" je dis d'une petite voix qui confirme pas mal la faiblesse que je peux éprouver en ce moment, bien physiquement, que mentalement.

Tu restes immobile à somnoler, à surtout repasser dans ta tête endormie le film de la soirée qui tourne en boucle dans ta tête. Tu sais que tu pourras pas dormir, seul cet état semble vouloir bien un peu t'aider. Les bruits des machines, trop répétitifs t'aient pas à garder les yeux ouvert. Et puis c'est trop douloureux de la voir ainsi sur le lit. Camil ? LA voix même faible te tire de ton sommeil alors que tu ouvres les yeux sur le coup un peu paumé. Il te faut pas longtemps pour vite revenir à la réalité alors que tu te redresse, te penchant vers son lit en attrapant par réflexe sa main dans la tienne avec douceur. T'y peux rien. Ouais t'as foiré, ouais t'es un connard, mais tu serais capable de démolir le premier qui dirait que tu ressens rien pour cette fille. Ton estomac se dénoue un peu en voyant ses yeux sur toi, animée. Hey... t'es réveillé. Tu te racles un peu la voix sur le coup qui a un peu déraillé alors que tu parles pas trop fort voulant pas la fatiguer. Tu restes pencher sur le lit l'observant avec un sourire rassuré. Parce que oui, t'as flippé, t'as réellement flippé. Du genre la même peur atroce qui t'a prit les tripes quand les médecins ont dit qu'ils entendaient plus le coeur d'Adriel. Alors ouais là, t'es tellement heureux de ce dénouement. Même si c'est finit. Elle. Toi. Vous. Tu t'en fous de ça hein ? Elle va bien non , c'est le principal ! Comment tu te sens ?

Même si je viens de me réveiller, j'ai l'impression d'avoir fait un marathon de vingt quatre heures. D'avoir couru une journée entière tellement je me sens faible. Plus de force, dans aucun muscle. Même mes yeux à moitié ouverts en témoignent. Et pourtant qu'elle est ma surprise quand je vois Camil à côté de moi. Pas besoin de beaucoup pour me rappeler ce qu'il s'était passé avant que je débarque ici. Il m'avait trompée. J'avais pas oublié. Peu de temps après que je l'ai appelé par son prénom, je le vois se réveiller, mon regard restant sur lui. Je le vois se redresser, puis aussitôt je sens sa main attraper la mienne. Je baisse mon regard sur sa peau tatouée juste enlacée à côté de la mienne. "Hey... t'es réveillé." Je déglutis, observant toujours sa main attrapant la mienne. Si j'avais plus de force, j'aurai vachement plus répliqué. Mais bon, si j'avais plus de force, je serai pas du tout là, sur un lit d'hôpital, branchée à plein de machines. "Comment tu te sens ?" Je ferme un instant mes yeux, terminant par dégager ma main de la sienne, avant de les rouvrir, "Qu'est-ce que tu fais là..."

Tu l'observes sur le coup ton regard pouvant pas cacher ton inquiétude. Ok la plus part du temps ton côté badass qui prend tout en riant réussit pas mal à déjouer cela mais là y'a rien d'amusant. Rien du tout, alors t'arrives même pas à reprendre ton maque du mec qui gère tout. Tu l'observes attendant se savoir comment elle va, même si la voir ouvrir les yeux te rassure énormément. Elle ferme les yeux sans doute encore trop fatigué, mais c'est en sentant ses doigts bouger dans ta main que tu réalise qu'elle la retire. Tu tente rien pour la retenir entre tes doigts, baissant le regard sur sa main éloigné de la sienne. Hey buddy, bon retour dans la réalité où t'es toujours le connard qui a propulser sa copine au rang d'ex-copine juste avant la tentative de suicide. Deal with it ! Qu'est-ce que tu fais là... Tu garde la tête un moment baissé, souriant un peu à toi même en te traitant de débile, avant de relever la tête vers elle plus neutre. Tu te mors la lèvre l'observant un moment. Je voulais juste pas que tu sois toute seule ici... j'ai laissé un message à Jordan mais je sais pas quand elle va arriver... Pour te démolir au passage. Tu n'ajoutes pas ça à voix haute. Ton problème. Tu veux que j'apelle une infirmière ? t'as besoin de quelque chose ?

La dernière chose que je lui avais dite, c'était que je ne voulais plus jamais le revoir. Je m'en rappelle très bien, puisque c'était quelque chose qui m'avait même blessée à moi même. Et là, il était là. Je me demandais comment ça c'était déroulé, je ne me rappelais que d'avoir pris quelques cachets, puis gros trou noir jusqu'à maintenant. C'était lui qui m'avait amenée à l'hôpital ? Mais ça veut dire qu'il était revenu à l'appartement pour me trouver comme ça... j'étais perdue. "Je voulais juste pas que tu sois toute seule ici... j'ai laissé un message à Jordan mais je sais pas quand elle va arriver..." je reste silencieuse alors que j'hallucine mentalement... il a envoyé un message à Jordan ?! Mais trop de faiblesse en moi pour dire quelque chose, encore une fois. "Tu veux que j'apelle une infirmière ? t'as besoin de quelque chose ?" Le fixant toujours, je sens que j'ai soif. Genre très soif. Ma bouche est pire que sèche, mais tant pis. Je préférai régler autre chose avant ça, "Je suis réveillée, tu peux partir." je dis, ne répondant pas à sa question pour le coup.

Tu vois bien qu'elle a du mal à réagir, à se réveiller ou tu sais pas quoi. Alors tu restes simplement près d'elle attendant qu'elle te dise se dont elle a besoin. Tu sais que de toute manière le calme va être de courte durée. Quand la métisse va débarquer tu donnes pas cher pour la vie des autres humains t'entourant. Mais bon... Je suis réveillée, tu peux partir. Dure calque. Sur le coup tu la fixes un peu... hébété ? Oui voila sans doute ça. Tu t'attendis pas à se que ça arrive si vite et tu essayes de virer la douleur. Tu souries légèrement en te traitant une énième fois d'idiot, te mordant la lèvre en t'écartant un peu avalant ta salive avec difficulté. Ouais, c'est sur que là... tu peux plus faire grand chose. Ok... si c'est se que tu veux... Tu repousses un peu le fauteuil avec délicatesse récupérant ta veste. Tu contournes le lit lui lançant un regard avant de t'arrêter ok, tu devrais pas dire ça mais... tant pis. J'suis désolé denv'... j'ai jamais voulus ça, j'suis doué pour l'auto destruction, mais je pensais que j'en avais finis en me mettant avec toi. J'ai jamais voulu te blesser... encore moins de cette manière. Tu restes silencieux, te mordant la lèvre pour pas craquer souriant pitoyablement avec excuse avant de fermer la porte derrière toi et de souffler une fois dans le couloir.

Je soutiens son regard. Ce regard du type qui s'attendait pas du tout à ce que je sorte ce genre de chose. En même temps, il croyait quoi ? Que j'allais faire genre il s'est rien passé, que j'allais lui taper la discut' normal ? Non. Quand même. Et puis ce regard qu'il pouvait faire, il ne pouvait que s'en vouloir. C'est pas moi qui étais allée voir ailleurs. Pas moi qu'on avait blessé. Pas moi qu'on... bref. "Ok... si c'est se que tu veux..." Je ne dis rien. Oui, c'est ce que je veux. Même si j'aimerai tellement que rien de cela ce soit passé, qu'il me tienne encore la main, que je puisse encore caresser la sienne... ouais, quand je le vois se lever et mettre sa veste, j'ai comme une envie de le retenir. Mais je ne fais rien pour ça. Je reste là, à l'observer en silence. "J'suis désolé denv'... j'ai jamais voulus ça, j'suis doué pour l'auto destruction, mais je pensais que j'en avais finis en me mettant avec toi. J'ai jamais voulu te blesser... encore moins de cette manière." je croise son regard, me pinçant les lèvres, terminant par le perdre alors que je le suis du regard jusqu'à qu'il sorte de la chambre. Je ferme mes yeux... alors que j'attrape à l'aveuglette le bouton pour appeler l'infirmière, soufflant un peu.

Tu sors donc dans le couloir cherchant de l'air comme tu peux. Reprend tes esprits mec !!! Voyant une infirmière venir vers toi, tu l'observes rentrer dans la chambre. Au moins elle est entre leur mains. Tu respires un coup, t'autorisant à aller prendre ta dose de nicotine, alors que tu sors fumer dehors et exploser un bon coup. Parce que bordel t'as eut peur ! Oh oui. Tu commences fort la semaine c'est le cas de le dire. Tu restes ainsi un long moment avant de retourner à l'intérieur, tournant dans la salle d 'atentes comme un lion en cage tu finis par aller te poser sur un siège dans le couloir pas loin de la porte de chambre de Denver, sait-on jamais se qui se passe. Et donc le temps passe alors que tu restes assis, attendant que l'autre conne rapplique pour sa meilleure amie. Toi ton cerveau se torture et s'auto-flagelle de tes conneries.

Un appel et te voilà de retour à SF. Denvy à l’hosto. T’as pas trop saisi de quoi il en est mais t’es sûre d’une chose : l’éthiopien y est pour quelque chose. T’sais pas pour quoi, sûrement l’habitude de l’accuser de tous les maux qui accablent Denvy ou bien cette tension qu’il avait dans la voix, m’enfin, tu t’en fous. Tes tripes te le crient : il a merdé. C’est dans cet esprit que tu débarques à l’hosto, comme si t’allais en guerre, t’as même pensé à prendre à ton gun mais après réflexion tu t’es dit que t’allais à l’hosto quand même, voir ta meilleure amie et…c’était peut-être un peu trop. Parce que bon, ça se trouve il y était pour rien et même si l’envie de lui faire un troisième trou de balle est tentante, t’es trop bonne pour aller en taule où t’aurais vite fait de chopper la gueule de Mike Tyson avec ton caractère de merde. Tu trouves machin dans le couloir, gad, qu’est-ce qu’il a l’air encore plus maigre, un éthiopien qui aurait passé quarante jours et quarante nuits dans le désert sans bouffer : un squelette qui va bientôt tomber en poussière. Tu t’arrêtes devant lui. « Si j’apprends que c’est à cause de toi, je te traquerai et te ferai bouffer tes couilles » que tu dis avec un petit sourire, preuve que ouais, t’en es capable. Puis tu continues ton chemin et entre dans la chambre pour trouver Denver avec une infirmière et faible aussi. « Bordel qu’est-ce que t’as foutu ? » voilà ta première réaction. Le choc.

Pendant que je me remets un peu (enfin pas vraiment) de ce qui vient de se passer, je reste dans mon lit, observant mon bras charcuté par une aiguille. Tout s'est effondré en si peu de temps que j'en prends conscience de plus en plus en fait. Mais je n'ai pas le temps de vaquer mes maux à plus loin que l'infirmière passe la porte, me demandant comment ça va. Elle m'amène un pot d'eau, génial. Prend quelques constantes et me dit que je dois me reposer. Sans rire, vu comme je suis, je vais pas me lever et aller courir un footing dans l'immédiat. Je réponds le strict minimum et j'hoche la tête quand elle me dit des trucs. Jusqu'à que la porte s'ouvre, une nouvelle. Cette fois ce n'est pas Camil, mais Jordan qui fait apparition dans ma chambre. Ah bah, elle a fait vite. J'espérai juste pas qu'elle ait tué Camil au passage. « Bordel qu’est-ce que t’as foutu ? » Je me mords la lèvre, alors que l'infirmière termine par sortir de la chambre. « Une connerie... » je dis d'une petite voix. Je peux pas lui mentir, même si j'ai honte de ce que j'ai pu faire. Mais bon, c'est fait, c'est fait. « J'étais tellement mal sur le coup que j'ai même pas réfléchi... » j'ajoute, essayant de me redresser un peu dans mon lit, chose pas gagnée, vu que je tremble à chaque mouvement.

Si j’apprends que c’est à cause de toi, je te traquerai et te ferai bouffer tes couilles Tu relèves la tête ne l'ayant pas entendu arriver. Putain tu sais qu'elle en est capable, elle serait capable de t'attaquer dans le dos avec une brosse à dent aiguisée, aussi lâchement qu'elle sait mal se fringuer. Tu relèves la tête jusqu'à son visage gardant ton expression fermé. Même ses menaces te font ni chaud ni froid à ce moment là, de toute manière tu sais très bien que c'est pas elle qui te fera le plus mal dans cette affaire. Le plus mal c'est maintenant.
Tula regarde s'engager dans la chambre alors que tu restes silencieux un instant, tu sais même pas se qui se passe à l'intérieur. Est-se important ? Plus tellement. Plus pour toi c'est ça ? Plus maintenant. Finit. Alors à contre coeur, avec horreur, tu te lèves. Tu te lèves et tu récupères ta veste, ta mal au crâne, mal au coeur, mal partout et tu as du mal a tenir face à la fatigue. Tu fixe la porte fermée. Vaut mieux te tirer avant que la furie ressorte. Tu dirais des choses ignobles et tu blesserais encore plus Denver. T'en as déjà assez fais, bien assez. Alors tu t'éloignes, la porte s'ouvrant t'entends aucun cris de démence derrière toi donc t'en déduis que c'était l'infirmière. Toi tu continues ton chemin jusqu'à l'extérieur, où tu reprends ton souffle comme tu peux. La gorge beaucoup trop serrée, le coeur trop rapide, tu as du mal à t'accrocher, alors tu t'écroules dans un taxi tu donnes ton adresse de boulot. Tu veux pas rentrer chez toi alors tu vas bosser. Et voila.

L’infirmière se tire et tu détailles ta meilleure amie. T’sais pas ce qui s’est passé mais tu le sens pas. ‘fin, c’est pas le genre à venir à l’hosto pour rien. Tu fais mentalement la navette entre Denver et l’autre con dehors ouais, il est dans l’équation, tu le sens. Pire même, t’en es convaincue. Ca rien à voir avec le fait que tu veuille voir sa tête sur une pique. « Une connerie ? » tu reprends, tu sais pas vraiment quoi dire. Tu la regardes, t’essaies d’imaginer. Non, ça peut pas être ça. Tu vas l’aider à se redresser puisqu’elle peine et dès que c’est fait, tu t’assoies à côté du lit. Tu sais que tu ferais peut-être mieux de rester de débout vu la tension qui anime ton corps, mais tu peux pas, ce sera mieux pour discuter comme ça. « Arrête le suspens et dis-moi ce qui s’est passé » t’es un peu brusque malgré toi mais bon, elle te connait depuis le temps, elle sait que t’es comme ça quand t’es tendue, angoissée, quand t’appréhendes. Ce serait plus facile de faire face à l’autre, t’aurais qu’à lui éclater la gueule avec une batte de baseball.

« Une connerie ? » Je me mords la lèvre. Je sais qu'elle va être carrément furieuse. Et c'est normal. Mais j'ai pas la force qu'elle m'en veuille ou qu'elle me crie dessus. Tout ce que je veux, c'est qu'elle soit là... Et elle est là. J'ai besoin d'elle et bien sûr que j'allais m'excuser pour ne pas l'avoir écouté plus tôt, pour avoir fait cette... connerie ouais. Je la regarde s'approcher et m'aider à me redresser un peu, avant qu'elle ne s'assoit à mes côtés. Bordel, je me sentais mal. J'aurai vraiment voulu disparaître ou n'avoir jamais fait ça. Elle me regarde, visiblement bien anxieuse. Je m'en veux. Ouais, rien que de la voir dans cet état là, je m'en veux. « Arrête le suspens et dis-moi ce qui s’est passé » Je termine par baisser mon regard sur mes mains, jouant légèrement avec mes doigts, alors que je sais même pas comment tourner ce que j'allais lui annoncer. J'inspire un peu... puis je me lance. « Je voulais arrêter d'avoir mal... et la seule façon d'arrêter c'était de prendre quelques anxiolytiques... mais j'ai pas pu m'arrêter. » je dis, honteuse, avant de relever mes yeux mouillés vers Jordan.

« Tu déconnes là ?! » T’exploses, c’est sortit tout seul. T’arrives pas à te contrôler. Tu sais que tu devrais pas agir comme ça, que tu devrais pas l’agresser comme ça, qu’elle a pas besoin de ça en ce moment mais il faut que tu parles. Faut que tu craches. Merde, tu piges, tu suis. T’as envie de tout casser, de fracasser ce connard contre le mur. Tu vas te le faire, tu le sens, tu le sais, tu le prévois, tu vas te le faire ce connard, tu le jures. « Putain, t’es égoïste Denvy, une putain d’égoïste ! » que tu t’exclames encore. Tu te lèves et t’éloignes un peu, tu te connais dans ce genre de situation tu frappes tout ce qui croise ton chemin mais c’est pas l’endroit, ni le moment. Faut que tu te calmes. T’inspires, expires. Se calmer ouais, facile à dire. Tu te calmeras que quand tu lui feras bouffer ses couilles à celui-là, ‘fin faudrait déjà les trouver les dites couilles. « Putain, j’arrive pas à croire que t’aies fait ça ! T’as pensé un peu à moi, à ceux qui t’aiment ?! Ca me tue ça ! » Tu la regardes pas, tu la regardes plus, t’as les larmes au bord des yeux, tu le sais, t’arrives pas à contrôler ça non plus. Tu veux pas qu’elle te voit comme ça, putain de merde ! Plein de ‘si’ défilent dans ton esprit. Et si…ouais, et si, ils étaient pas arrivés à temps ? « J’ai perdu Ash, j’veux pas te perdre toi aussi »