Je suis cruelle avec lui. Je m'allongeai désormais sur le ventre, attrapant au passage un nouveau sachet de twix. Couchée sur mon duvet, je l'observai avec un petit sourire, balançant mes mollets, croquant le premier twix. « Ok, promis je ne sucerais plus rien jusqu'à qu'on soit parti. » C'était tellement tentant de se foutre de sa gueule là, mais je me retins, le regardant replier ses jambes. Ah les hommes. C'était tellement facile de les exciter contrairement aux femmes. Je souris. « Personne ne t'oblige à les censurer ! » Bah quoi ? Je lui ai rien demandé moi. Il pensait à ce qu'il voulait. C'était sa tête. « Je suis... Un diable suicidaire en manque. » Je ris un peu, puis ajoutai: « Désolée. »

Après ses regards méchants qu'il me lance, il s'allonge à côté de moi, sur le dos. Nous sommes relativement proches dans notre petit 4m². Je ne sais même pas si ça en faisant pas moins plutôt ! Je le regarde quand il me supplie de coucher avec lui. Bien... Je n'y avais jamais vraiment songé mais après tout, pourquoi pas ? Enfin, si on partait du principe qu'il était sérieux. Mais vu qu'il rigolait après, j'en doutais. Je me contentais de sourire, terminant mon deuxième twix. Il me fait part qu'il gérait parfaitement son manque avant que je lui donne des images cochonnes en tête. Je me mordis la lèvre, réfléchissant. Nous étions seuls, tous les deux, au milieu de presque nulle part, et il faisait froid dehors. Ce n'était pas mal, si ? Je me décalais pour m'allonger sur le côté, posant un coude sur le sol. Je l'observais un instant sans rien dire avant de me lancer.« Je ne sais pas si tu étais sérieux, mais je suis prête à coucher avec toi, maintenant. » Je souris. Oulalala, dans quoi on s'embarquait ?

Je me trouvais un peu méchante, voir malsaine puisqu'il m'avait parlé de Denver tout à l'heure. Mais à ce que je sache, il n'était pas en couple avec elle ! Puis, il l'aimait juste bien. Bon. J'avais plus l'impression de me chercher des excuses face à la révélation que je venais de faire. Puis fallait ajouter qu'à cause de moi, il était frustré. Fallait bien que je me fasse pardonner, non ? Sierra, tu t'enfonces. En tout cas, voilà la tête qu'il faisait quand je lâchais mes mots ! Il avait l'air d'être un alien venant de débarquer sur Terre. Il fallait que je prenne les choses en main. Je me redressai et en à peine quelques secondes, je me retrouvai à califourchon sur son corps allongé. « Si ce n'est pas maintenant quand veux-tu que ce soit ? » C'était maintenant ou jamais, je crois.

C'est vraiment trop bizarre comme situation, mais je pense qu'il fallait juste profiter. Nous n'avions qu'une vie et nous étions toujours libre ! Enfin lui pour peu de temps. Camil se redressa un peu, alors que moi je ne bouge pas, je reste sur lui, sur ses jambes nues. C'est alors qu'il me sort qu'il n'a pas de capote. Oh... Bon je m'attendais pas à ça comme réponse à vrai dire. Mais je comprends qu'il accepte ! C'est déjà ça. J'aurais trouvé ça d'ailleurs louche qu'il ait des capotes avec lui. « A part si t'as une saleté contagieuse, on n'en a pas besoin. Rappelle-toi... Je ne peux pas tomber enceinte. » C'est un peu pénible de le dire d'ailleurs. Et maintenant ? Je ne savais même pas par où commencer. Je ne savais même pas si j'avais le droit de l'embrasser sur les lèvres. J'avais l'impression d'être une gamine qui allait perdre sa virginité.

Maintenant, oui j'étais décidée. Et quand je suis décidée, je le suis vraiment ! Je me retrouve face à un Camil tout timide, tout gêné et j'avoue que ça le rend encore plus mignon. Il me sort alors qu'il a l'impression que nous sommes des adolescents. « C'est trop ça ! C'est... Etrange. » Étrange comme la sensation que je ressentis quand il m'embrassa pour la première fois. J'étais vraiment en train d'embrasser Camil, bon sang. J'eus un petit rire face à sa réplique. « Pas si bizarre que ça, ouais. J'aime bien. » A mon tour, je réduis l'espace qui nous sépare et l'embrasse doucement. Je tentais même une approche de ma main... Qui se posa derrière sa nuque. C'est bon, on en avait pour la nuit à ce rythme !

Timides, nous étions. Je n'avais jamais omis le fait que Camil était typiquement le gars qui pouvait me plaire. Au final, l'amitié fille/garçon ne pouvait-elle pas éternellement durer ? Apparemment plus depuis ces dix dernières minutes. A nouveau, nous échangions un baiser alors qu'il passait ses mains sur mes cuisses. Je frémis. Par la suite, il se recula et me ôta mon tee-shirt. J'étais finalement à moitié nue devant lui. Je fis un petit sourire timide, voulant à un moment cacher ma poitrine. « Oui, surtout de me retrouver seins nus devant toi. » Ça allait être pire après, je devais me dire ça. Enfin "pire". En acceptant de coucher avec lui, je devais m'y préparer. A mon tour, je lui fis lever les bras pour lui virer son marcel.« Réchauffe-moi un peu.» Lâchais-je alors que ce fut moi, qui me penchais sur lui, collant ma poitrine à son torse et venant lui déposer quelques baisers contre son cou.
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