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 Chapter X : Should I Stay ...? Ft Il Nam
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Anonymous
Invité
Invité
Jeu 23 Jan - 21:37

 
Should I stay or should I go


Les plaques du fer à lisser chauffent sur mes cheveux pour mieux les raidir. Une petite fumée blanche s’en échappe, je suis concentrée sur ce que je fais. La musique en fond craché par les enceintes de mon ordinateur met un peu d’ambiance dans mon petit appartement vide. Des tonnes de cartons jonchent le sol en attendant que je les déballe mais l’envie me manque. Aucunes de ses affaires n’est vraiment à moi. Ru s’est simplement chargé de me faire une montagne de cadeau pour décorer cet appartement qu’il a lui-même choisi. Tout ce qui m’appartenait réellement est encore enfoui dans ce gros sac Kaki à mes pieds. Je dois recevoir le reste de mes meubles sous peu et j’ai peur qu’ils aient abîmé ma télé. C’est con, c’est une vieille télé et je capte plus que trois chaines, mais j’y tiens à cette télé même si … même si je l’ai boudé elle aussi parce qu’elle me rappelait trop lui. Et dans mon gros sac il me reste des vêtements, des objets personnels dont je ne me sépare jamais. Quelques photos qui passent le plus clair de leur temps enfermées dans une boîte à verrou, avec un boulon entre autre ... Mes biens les plus précieux n’ont pas de valeur monétaire mais je crois que j’aurais tué quiconque me les aurait pris. Ma chaine pèse lourd autour du cou à cette pensée. Je ne m’en sépare jamais bien que l’envie de détruire ce bijou m’ait traversé l’esprit un bon million de fois. Mais je crois que c’est la dernière chose qui me rattache encore à lui … Et si au début je le gardais pour me rappeler combien il me manque et combien je l’aimais, aujourd’hui, ce bijou, me rappelle amèrement que tomber amoureuse fut la pire idée que j’ai jamais eut … J’ai continué d’espérer après son départ, je me suis dit que je pourrais lui pardonner s’il venait simplement me trouver en me donnant une raison ou sans m’en donner. Je crois que je suis arrivée à un stade où j’aurais tout accepté s’il voulait juste me revenir. Plus aucune fierté, plus aucune volonté ; J’ai juste voulu qu’il vienne à moi. Qu’il me revienne, qu’il ne me laisse pas toute seule. J’ai longtemps cru que c’était un mensonge, qu’un matin il se tiendrait sur le pas de la porte de notre appartement, qu’il me regarderait gênée, la mine stoïque. Il se cacherait même derrière ses lunettes parce que l’homme que j’aime ne sait pas faire face à ses sentiments … Alors j’ai attendu.  Longtemps. Très longtemps qu’il revienne. Je me suis assise chaque soir sur le pas de ma porte en fixant la ruelle. Je regardais les gens aller et venir sans se soucier de ce que je pouvais vivre. Mais à quoi bon leur en vouloir ? Le monde entier n’était qu’une immense toile couverte de peinture et de tâche. Les seuls traits finement dessiné que je pouvais reconnaitre étaient ceux d’Il Nam, mais il n’est jamais réapparut. Il n’a jamais monté les marches de cet escaliers, ni même foulé le sol de cette rue où il aimait tant m’embrasser. Je revois nos silhouettes ne faire plus qu’une et se fondre avec tendresse. Le monde nous appartenait dès lors. J’aurais pu toucher les étoiles s’il me l’avait demandé … J’ai pleuré, comme toutes les idiotes qui ont le cœur brisé. Je regrette aujourd’hui, mes larmes et mes nuits blanches à penser à lui, à m’inquiéter pour lui. Je l’ai cru mort, je l’ai imaginé blessé, je suis devenue folle à attendre de ses nouvelles, à attendre de simplement savoir s’il été juste envie … Ne pas savoir, oh si vous saviez combien c’est une torture de ne pas savoir ; douter, toujours douter, imaginer le pire parce que le temps fait pression, parce que le temps de vient cruelle et en simple humaine que je suis je me suis fait tous les films possibles et inimaginable … Avec le métier qu’il fait, que l’on fait, la mort peut venir frapper à notre porte à chaque instant. Sans avoir besoin de lever le petit doigt. On est des proies faciles. Et rester en vie devient tout un coup un jeu où il n’y a aucune règle. Aucunes limites. Seuls les plus malins s’en sortent, et les plus robustes aussi … Combien de fois je l’ai vu avec une plaie ouverte, incapable d’aller à l’hôpital. Se soigner seulement en masquant sa blessure pour ne pas me montrer qu’il avait mal … J’en ai passé des nuits à penser ses blessures, à soulager les coups qu’il s’était reçu et à prendre soin de lui … Le veiller alors qu’il sombrait dans un sommeil agité, l’aider à manger bien qu’il détestait être aussi faible devant moi. J’aurais fait n’importe quoi pour lui, j’aurais donné ma vie pour lui … J’aurais souffert pour lui, j’aurais tout enduré pour lui, si seulement il était resté à mes côtés. Je ne sais pas ce que j’ai raté, ce qui l’a poussé à me fuir. J’ai pourtant cru à toutes ces fois où il m’a enlacé contre lui pour s’endormir, il n’avait pas besoin de me dire qu’il m’aimait parce que je le sentais. C’était comme un feu brûlant entre nous ; je n’avais pas besoin de mots, je pensais le connaitre par cœur, vous savez, comme ces personnes de qui on se sent tellement proche que finalement,  les silences deviennent plus éloquent … Mais je crois que j’ai merdé quelque part, j’ai lu trop de bouquins et trop d’histoire d’amour qui n’ont plus aucun sens. Y a qu’avec de l’encre sur du papier qu’une histoire tient le coup, même le point final n’est pas douloureux, au contraire, on rêverait d’y être. Dans la vraie vie c’est différent, dans la vraie vie ça craint. Ouais, parce que dans la vraie vie ça s’écrit à coup de larmes et poing. Je sursaute en sentant mon chat se frotter à ma main. Je ne m’étais pas rendu mais je m’étais perdue dans mes pensées. Je crois que c’est cette réunion qui me fait ressasser tout ça … Parce que je sais qu’il y sera … Qu’il sera là et que … je vais enfin le voir après deux ans … deux putains de longues années … J’inspire doucement en crispant mes doigts sur mon fer. Mon chat me regarde comme si il comprenait ce que je ressentais. Il ronronne en frottant le haut de sa tête sur la phalange du dos de ma main. Je souris en posant mon lisseur sur le carton retourné qui me sert de table, en face de moi, et attrape mon chat pour le serrer contre moi. « Alors bébé … Ca ira … Ca va toujours pas vrai, tant qu’on est tous les deux. » Je dépose un baiser sur le haut de sa tête en me demandant si je ressemblais à ces vieilles filles qui ne vivent plus que pour leur chat et qui se raccroche à ce qu’elles peuvent pour trouver leur vie moins minable. Heureusement pour moi je ne restais pas scotché devant des émissions de télé à la con et je ne vivais pas un enfer dans un petit bureau où personne ne viendrait jamais me voir. Je tue moi, je pirate moi, c’est différent et c’est peut-être ce qui rend ma vie moins pathétique.
Je dépose mon chat par terre en souriant doucement et reprends là où je m’en étais arrêté. Je tremble, j’ai beau faire tout ce que je peux pour prendre sur moi, quand je croise mon reflet je sais qu’ici, loin du regard des autres, je ne peux pas me mentir. Je suis nerveuse, j’appréhende … Le revoir c’est presque … c’est presque irréel et j’ai peur que rien ne se passe comme prévue. J’ai attendu tellement longtemps que les dernières heures sont cruellement douloureuses. Je pensais que je me sentirais moins mal que ça. Et je doute, c’est con, mais je doute, maintenant que j’y suis, je me dis que tout ça rime à rien, que je devrais juste abandonner et passer à autre chose, me concentrer sur Jun et oublier le reste … Mais je peux pas ; non je peux pas oublier ce qu’il m’a fait … C’était la pire chose qui soit. Il n’avait pas le droit de me faire ça. Je lui aurais tout donné et lui … Et lui il a tout pris sans rien me laisser. C’était de ma faute je crois, mais je ne sais pas, je pensais qu’on était sur la même longueur d’onde lui et moi mais j’ai rien vu venir. Il m’a juste plaqué contre le sol si violement que mon cœur s’est soulevé dans ma poitrine et n’est jamais redescendu. Je vis avec le cœur au bord des lèvres et chaque seconde qui passe, je menace de m’effondrer. J’ai une boule dans le ventre mais je tente de rester zen. Je chasse mes pensées qui commencent à devenir oppressante et je me concentre sur mes cheveux que j’ai du mal à maîtriser. Mais au bout d’une heure je finis par réussir à les dresser comme je le veux et à me maquiller … moi qui me maquillais rarement j’ai pris ce mauvais plis de me tartiner sur la tronche des crèmes et des crèmes de produits de beauté. C’est ma façon à moi de me cacher derrière quelqu’un que je ne suis pas. Je noircis mes yeux pour donner à leur forme amande un peu plus d’intensité. J’aurais pu mettre du rouge criard sur mes lèvres mais je préfère faire soft pour cette occasion, qu’il ne pense pas que je suis une pute … Enfin, c’est comme ça qu’il m’a présenté pour le clan, je devrais peut-être lui donner ce qu’il désire, lui montrer qui je serais si j’étais vraiment ce que j’étais … J’aimerais dire que j’ai tourné la page mais c’est pas le cas, ça ne sera jamais le cas et si j’ai mis longtemps avant d’accepter ce fait : aujourd’hui ma vie continue de tourner autour de lui, mais autour de la vengeance qui l’accompagne … Alors oui, j’agis toujours en fonction de lui, de ce qu’il pourrait penser, dire, croire et avec le temps j’ai finis par trouver ça moins pathétique. Je continue de me cacher derrière des faux semblants et des excuses dont je peine difficilement à croire mais c’est mieux comme ça. Je pose le rouge à lèvre en me contentant d’un simple brillant. Je suis assise en tailleur par terre, je suis toujours devant ma coiffeuse improvisée et j’ai du mal à voir mon visage entier dans le petit miroir cabossé que j’ai installé. Je suis en sous vêtement alors que je devrais déjà être en bas, à attendre le voiture. Mais à trop stresser j’ai finis par me mettre en retard. Je me lève et enfile ma jupe courte, si courte qu’on dirait une ceinture. J’ai mon shorty en dentelle juste en dessous, et je suis bien contente d’être un pays où il fait chaud … Mais être sapée comme ça fait forcément partie de mon plan. Je veux me venger, le faire souffrir, ça on est d’accord, mais je veux aussi qu’il se rende compte de ce qu’il a perdu, de ce qu’il aurait pu avoir mais qu’il n’aura plus jamais … Mon caraco noir me tend les bras mais j’ai une bien meilleure idée. Je m’accroupis devant mon sac et farfouille dedans à la recherche d’un t-shirt … un en particulier. Un noir, celui qu’il mettait souvent et que j’adorais porter. Il me donnait l’impression de lui appartenir, d’appartenir à il Nam. Qu’on ne formait plus qu’un au final … Encore une fois je me suis bien gourée … J’enfile le t-shirt trop ample et trop grand pour moi. Je ressemble à rien, si ce n’est une fille qui porte les fringe de son mec … Il est d’ailleurs si long qu’il couvre presque ma jupe. Je retrousse légèrement les manches et fait gonfler mes cheveux. Je ne me trouve pas irrésistible mais je pense pouvoir faire baver assez d’homme dans cette salle pour qu’Il Nam se sente mal à l’aise … Et puis j’ai ma petite touche secrète auquel aucun homme ne peut résister. Mes bottes. Ou plutôt des cuissardes qui montent jusqu’en haut de mes cuisses. Des Louboutins et pour le prix qu’elles mont coûté j’espère qu’au moins la moitié des hommes de cette salle se tourneront vers moi … Je les zippe jusqu’en haut et fait claquer mes talons sur le parquet de mon appartement. J’enfile ma veste en cuir et ne prends ni sac ni rien. Pas besoin. Je sors enfin dehors et j’attends que la voiture noire qui doit me conduire vers mon destin arrive. Et elle finit par arriver, elle s’arrête devant et malgré les vitres teintées je devine Ru derrière la portière. Comme d’habitude il a son chauffeur et je vais devoir passer le trajet avec lui à l’arrière. L’avantage des voitures de luxes c’est qu’elles sont spacieuses. Je m’assois de lui en feignant de ne pas voir son regard appréciateur glisser sur moi. Il me propose du champagne mais je refuse. Ce n’est pas le moment de fêter quoique ce soit. Et il faut surtout que j’ai l’esprit clair. Pourtant un verre d’alcool m’aurait aidé à me détendre … Le trajet  me parait interminable et j’ai beau tenter de masquer mon anxiété Ru n’est pas dupe. Il me pose un tas de questions auxquelles je réponds laconiquement. Ru a changé. Il est toujours le big boss qui s’occupe de la Wah Ching en Corée, mais il est différent avec moi. Il est moins psychotique qu’avant … mais il est toujours aussi possessif et si en deux ans il n’a jamais eut de geste trop déplacé envers moi, il était clair que j’étais sa propriété et qu’aucuns hommes n’avaient le droit de prétendre me vouloir … Il avait tourné comme un père ou un frère, un oncle protecteur qui lorgnait parfois, un peu trop longtemps, sur mon décolleté. J’avais finis par apprendre à le maitriser et malgré moi j’avais lié avec lui une relation particulière. J’étais la seule capable de le calmer dans ses moments de pures folies et j’avais appris à le connaitre, lui, son histoire, sa famille qu’il a perdu, sa cruauté qui vient de sa douloureux … Je crois que j’ai finis par me reconnaitre en lui et j’ai détesté un peu plus Il Nam pour m’avoir rendue comme ça … Ru est pourtant la personne que je haïssais le plus sur cette terre et aujourd’hui c’est avec lui que je passe le plus claire de mon temps alors qu’Il Nam … Il Nam est devenu un fantôme du passé.
Je regarde par la fenêtre pour me détendre et découvrir cette ville que je connais si peu même si je suis déjà venue deux fois pour voir Jun. Elle est grande, elle me parait immense,  et pourtant je ne viens pas d’une petite bourgade perdue au fin fond de la Corée. Les immeubles sont hauts et beaux. Les gens semblent relax et c’est comme un air de vacances qui flottent autour de tout le monde. Je ne sais pas si j’apprécie cet endroit, je crois que si. Parce qu’il me rappelle Jun. Mais tout semble être anesthésié en moi. Je ne sais plus ce que je ressens, si je suis heureuse, ou non. Je ressens juste le principale mais la joie, l’impatience, la chaleur … Tout ça semble avoir disparût le jour où j’ai réalisé qu’Il Nam était partit et qu’il m’avait laissé derrière lui. Je crispe mon poing sur la jupe en croisant les jambes pour me donner contenance. Je serre les dents et fixe mon regard dans un point dans le vide. Il faut que j’arrive à me calmer. Je ne veux pas monter au créneau et sauter au cou du Coréen d’entré de jeu. Non, j’ai prévu de bien faire durer le plaisir. Je vais agir comme s’il n’était rien pour moi. Je vais l’ignorer, le regarder que lorsque je le devrais, et encore, ne pas lui parler, ne pas l’écouter … Et afficher pourtant clairement que je me souviens parfaitement de lui. Baissant mon regard sur ma tenue, je me trouve un style franchement décalée et sexy. Juste de quoi me donner un peu plus d’assurance. Après plusieurs minutes qui me parurent interminables la voiture s’arrêta enfin dans une zone industrielle. Des dock, où une rangée d’entrepôt ce succédait. « Vous êtes sérieux ?! » m’écriais-je en sautant de la voiture. « On est à San Francisco, ils avaient pas plus pourri comme endroit pour se réunir ? » râlais-je en me rendant compte que je venais de marcher dans une flaque d’eau trouble. Ru rit avant de me lancer « Attends de voir l’intérieure. » Et effectivement, j’attendais de voir si l’intérieure valait vraiment le coup. Le membre du clan qui nous accompagnait servait de toutou à Ru. Il le conduisait partout où il voulait, il lui servait de garde du corps et de nounou … On ne pouvait pas vraiment se blairer lui et moi mais je crois qu’il était jaloux de ma paire de seins qui me donnaient accès à plus de choses que lui. Il ouvrit une immense porte en la faisant coulisser et entra à la suite de Ru, me barrant au passage le chemin, et me devança avant de se tourner vers moi et de balancer « Va prévenir qu’on est là aux gardes de l’entrée. » Puis il agita sa main comme si j’étais un toutou qui pourrait agir selon sa volonté. Je le fusillais du regard mais il était déjà bien loin devant avec son maître. « Te manque plus que le collier et la laisse … abruti va. » Grommelais-je entre mes dents. Ce mec me sortait par les trous de nez ! Il me contrariait parce qu’il ajoutait des imprévues à mon plan … Je ne savais pas encore si je devais entrer dans la pièce en criant à Il Nam « Tadaaaaaam » tout en levant les bras au ciel ou si je devais juste agir …. Normalement. Mes talons les prévinrent bien vite de mon arrivée et l’un deux arriva à mon encontre. Il me parla dans un américain si prononcé que je ne compris pas un seul mot … Quand il braqua son flingue sur moi je relevais juste mon t-shirt pour lui montrer mon tatouage du clan sur l’épaule. « Ru Xiao est ici pour voir le big boss » articulais-je en anglais avec un accent coréen horrible. Il arqua un sourcil avant d’éclater de rire et de me mater de haut en bas. Pour ne pas qu’il me pose trop de questions je lui offris un sourire débile de la fille un peu cruche et remonta l’une de mes cuissardes en exagérant juste assez pour qu’il me trouve sexy. Je fis demi tour pour retourner au près de Ru puisque ma mission première était là bas … Mon cœur s’emballait et mes mains devinrent moite quand je me dirigeais, seule, vers la salle de réunion que le garde m’avait indiqué. Ils étaient déjà tous là bas et bon nombre des membres du clan de SF avait prit le chauffeur-nounou de Ru pour la nouvelle recrue. Apparemment j’étais attendue … j’entendais derrière la porte des rires fuser. Je crois que la pseudo nouvelle recrue en prenait pour son grade … Il faut dire qu’avec son corps longiligne et ses joues creuses il donnait l’impression de se casser rien qu’en soufflant dessus. Moi-même je pouvais le battre au bras de fer. Soudain le big boss se mit à parler en chinois avec Ru et demanda en anglais, sûrement pour que tout le monde comprenne « Elle est où ? » Je crois que c’est le bon moment pour faire mon entrer. Je poussais la porte après avoir pris une longue inspiration. Mes mains qui tremblaient alors s’étaient calmées par miracle et face à mes spectateurs je reprenais le contrôle de mon corps. Jamais je n’aurais laissé à Il Nam l’opportunité de voir dans quel état j’étais … Il faisait sombre dans la pièce et seul une ampoule pendait au dessus d’une table pour éclairer les visages blafard du groupe d’homme. Je maudissais cette ambiance de gangster ridicule. Je cherchais du regard Il Nam mais je ne le vis nulle part ; l’idée qu’il ne soit pas là me traversa l’esprit … et je crois que ça me mit en colère. Je retins un grognement et avança fièrement jusqu’au groupe d’homme. Mes talons claquaient avec force sur le sol et alors que plusieurs d’entre eux riait encore quand je suis entrée, désormais un silence religieux trainait dans la salle. Ça me mit mal à l’aise mais je pris comme un signe encourageant. Ce n’est qu’au moment où je me postais près de Ru qu’ils purent tous voir mon visage. Je replaçais délicatement une mèche de cheveux et offrit mon plus beau sourire au Big boss avant de m’incliner poliment. Mes joues se creusèrent de deux jolies fossettes. Je lui tendis la main pour la serrer mais il m’attira à lui pour m’embrasser. Surprise je me laissais faire en laissant échapper un petit rire. Je jouais parfaitement la comédie. Je savais quoi dire, quoi faire, comment le faire et pourquoi … Et pendant cet échange je croisais enfin son regard … ou plutôt sa paire de lunette noir qui m’empêchait de lire son expression. Je le maudissais d’avoir ça sur le bout du nez. J’aurais aimé voir sa réaction et … Et bon sang … Un moment de flottement passa. Merde il était là … devant moi. Mon cœur rata un battement alors que je le trouvais plus beau que jamais … Ce salaud. Un éclat de colère passa dans mon regard alors que je m’éloignais déjà du Boss et repris contenance.
 Les lèvres toujours étirés dans un sourire charmeur. On m’invita à prendre place mais celle que l’on me désignait ne me plaisait pas. Je me dirigeais sur de moi vers celle que je jugeais parfaite, elle était toute fois occupée par un homme. « Dégage. » lui dis-je en chinois. Je le tirais par le col pour le forcer à se lever et tellement surpris par mon attitude qu’il se leva et me céda sa place rapidement. Satisfaite je plantais enfin mon regard intense et noir vers Il Nam, le visage impassible. Je croisais les jambes en prenant soin que quelques hommes le remarque et offrit mon plus sourire à Il Nam, pas ceux que je lui réservais remplie d’amour et de tendresse, mais plus un regard espiègle et joueur, presque amical avant de me tourner vers le bout de la table où le Boss faisait déjà un speech de bienvenu ou quelque chose comme  ça. Je ne captais aucun mot à ce qu’il racontait … Je me contentais d’être belle, le dos bien droite et de prendre un air sérieux sur le visage. Comme lorsque j’étais en cours et que je voulais faire semblant d’écouter pourtant … pourtant je résistais pour ne pas zieuter en direction d’Il Nam. Qu’est-ce qui m’a pris de m’asseoir en face de lui bon sang … Ca m’avait parut être une bonne idée sur le coup mais franchement … Le menton posé dans le creux de ma paume, j’écoutais plus ou moins ce qu’il se passait autour de moi. De temps en temps Ru me faisait la traduction, notamment lorsque je du saluer les hommes présents … Et j’avais beau être maitre de moi-même … Le savoir si prêt de moi me faisait baliser … Je paniquais et j’avais l’impression de pouvoir sentir son parfum d’ici et de n’entendre que son souffle … Je ne pensais pas que ça serait une torture aussi dure à supporter … Je retirais alors ma veste en cuir et dévoila son t-shirt comme si c’était la chose la plus normal qui soit …
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Anonymous
Invité
Invité
Jeu 23 Jan - 23:42

Je penche doucement la tête sur le côté, tandis que les bruits de pas résonnent dans le long couloir qui me fait face. Je suis posté à la même place que d'habitude, assit sur mon grand trône doré où j'ai tous les pouvoirs. Deux hommes me tiennent compagnies, mes préférés si je puis dire. L'un d'eux rigole en voyant les cinq autres arrivés, il lance une phrase amusante à son accolyte mais leur conversation en m'intéresse pas. J'attends, impatient qu'ils se dépêchent de venir vers moi. Mon pied trépigne contre le sol, mes yeux se plissent alors que je distingue peu à peu leurs silhouettes arriver dans la pièce. Ils se postent à leur position, comme un jeu qu'ils auraient apprit par coeur, comme si j'étais celui qui détenait les cartes de chacun de leurs destins. J'aime ça mon dieu. Me sentir aussi fort et charismatique face à leurs mines défaites. Je ne sais pas ce qu'ils craignent, peut-être que je les engueule? Ou alors bien pire. C'est comme un jeu de pile ou face, je suis soit heureux soit je ne le suis pas. C'est l'avenir qui nous le dira. Je fais un premier signe à celui qui se trouve tout à gauche. Un sourire illumine son visage, je devine qu'il a dut faire une belle recette. Il s'avance, plutôt fier de lui et me tends une grosse pochette où j'y trouve dix liasses de billets de cent dollars. Ok, c'est plus que j'espérais venant de sa part. je lorgne rapidement à l'intérieur, pousse un soupir et tend le sac à mon toutou de compagnie numéro un. Je n'ais pas besoin de parler, il sait ce que je veux et ce que je désire. Il compte pour moi, il regarde un à un les billets et m'assigne un petit geste du menton que je comprends. C'est bien! Je suis content, alors je regarde vers la porte pour qu'il dégage de là. Il aura sa part quand j'aurais réunis tout le fric et livré au chef. Pour l'instant c'est moi qui gère, et le second approche à grand pas. Pareil, plutôt pas mal pour un début, c'est l'une des nouvelles têtes de la Wah Ching. Il n'est pas plus vieux que moi quand j'ai démarré par ce genre de boulot. Il doit avoir dans les quatorze ans. Déjà un vrai petit caïd, il porte fièrement les insignes de notre gang, sur son bras un long dragon suis sa courbe jusqu'à son coude. Et j'ai cru comprendre qu'il voulait en faire de même ainsi jusque dos. Une bonne chose? Je n'en sais rien, je ne juge pas de ça. Savoir s'il se brosse bien les dents le matin ne m'importe pas. Il a ramené assez d'argent pour que lui adresse un petit sourire satisfait. Comme j'ai une préférence pour sa jeunesse et sa fougue, je me permets de venir lui frotter le haut du crâne et décoiffé sa tignasse coloré. Il a ce regard espiègle... le même que celui de Jun. Il porte à son poignet un bandana comme le faisait toujours le coréen, mais lui juge que ça fait plus gangster. J'approuve, ça lui donne un petit air de voyou, si il n'avait pas déjà les stigmates de trois combats de rues, il paraitrait être un ange sorti d'une école public du quartier. Il pourrait se noyer dans la masse, être comme tous les autres. Mais il est là, devant moi ravi de ce qu'il a entreprit. Je ne veux pas lui faire croire que la vie est facile ici, qu'il suffit de sortir faire son beurre pour voir se profiler un bel avenir. Je veux juste lui rendre l'existence moins dure. Il est comme tout ces petits péteux, comme je l'étais. Sur de lui, il veut faire preuve de bonne volonté. Mais il apprendra à ses dépends, qu'une fois ici on n'en sort plus jamais. D'un geste affectueux, je le pousse sur le côté, mon visage se referme aussi vite qu'il sort de la pièce rejoindre l'autre. Puis j'enchaine avec le suivant, et ainsi de suite avant d'arriver au dernier. Celui là fait une mine déconfite. Je devine qu'il n'a pas dut faire une belle pioche hier. Ce n'était pas grand chose, juste une fête de la ville, une rave party organisée clandestinement. Je ne m'attendais pas à ce qu'ils ramènent des fortunes mais le plafond est élevé comme toujours. Le patron n'aime pas descendre en dessous des cinq miles. La somme est petite, mais il n'en attends pas beaucoup de ces dealers. Je ne suis pas à leur tête, disons juste que c'est mon extra pour toucher plus et me payer la dernière télé hd qui me fait de l'oeil. J'attends, il avance doucement, trop pour que je ne soit pas agacé. Quand il est assez proche, je fais signe à mon chiot numéro deux de lui prendre son sac que je juge d'ici déjà trop léger. Je tends la main, le prend et ne sort qu'une pauvre liasse unique. J'arque un sourcil vers lui, l'interroge du regard alors qu'il cherche déjà une excuse à me donner. Ne te fatigue pas bonhomme je les ais toutes entendues. Plus rien n'est originale, c'est toujours les mêmes qu'on ressort. Je n'aime pas ça... ma langue tique plusieurs fois contre mes dents, alors que je secoue la tête. "Hum, ça ne va pas du tout." Il fallait faire mieux, c'était une soirée teste, une qui devait juger de l'avenir de chacun. Je sais déjà que le plus hargneux partira avec les gars de terrain, le plus jeune je le prendrais sous mon aile, dans mon équipe à moi. Je le sens apte pour les armes, il s'y connait déjà, tire comme un pro et aime la sensation glacial entre ses doigts. Il faut juste que je lui apprenne à se canaliser, il fera un parfait cobaye pour mes nouvelles techniques d'éducations. C'est à mon tour de jouer les moniteurs, je pourrais lui apprendre ce que je sais, lui enseigner le plus important et lui montrer qu'avec un peu de travail il peut y arriver. Je ne serais pas toujours derrière lui, mais je repense à ceux qui ont été là pour moi. Certains d'eux m'ont sauvé la mise en dictant mes conduites. Alors j'essayerai, je tenterai d'en faire quelque chose. Et puis je crois que ça me tient à coeur. Surement parce-qu'il me rappelle trop "lui".

J'inspire doucement, mon calme olympien en déstabilise toujours plus d'un et cette fois-ci je lis la peur se dessiner dans ses yeux. J'aimerais lui dire qu'il n'a pas à s'inquiéter, mais je me prépare juste à lui faire passer le message. Je le fixe, un petit sourire au coin des lèvres qui se voudraient compatissant. Je me suis entrainé, je suis encore meilleur qu'avant pour mentir et prendre un visage qui ne m'appartient pas. Je suis comme un rubix-cube, avec des tas de facettes et combinaisons différentes. Personne n'est capable de lire en moi, alors que je le fais avec une facilité déconcertante pour les autres. Il tente de s'excuser, me trouve des mots qui me dépassent et ne m'intéressent pas. "Désolé je te jure Il Nam, j'ai essayé mais y'avait rien. Personne n'en voulait de ma coc. Les autres sont tous passés avant." Et alors? "C'est pas mon problème." Il le sait, j'en ais marre de répété sans cesse les mêmes choses. Je laisse encore bavasser quelques secondes, puis quand arrive le moment où je perds réellement patience, je viens brusquement me saisir de l'arrière de sa tête pour la plaquer brutalement sur le bureau. Sa tempe cogne fort, comme un bruit sourd qui se répercute sur ma main fermement accrochée à son crâne. Je presse plus fort, écrase davantage sa face contre le bois avant de me pencher près de son oreille "Tu sais que je déteste être contrarié?" Bien sur qu'il le sait, il n'en est pas à sa première fois. Si je compte il doit en être à la troisième. C'est celle de trop! Il n'a rien à faire ici. "Les bras cassés on n'en veut pas." Ma remarque fait rire mes deux chiens préférés, un sourire malsain étire mes lèvres, tandis que le garçon se débat encore contre ma poigne. "Je t'en supplie Il Nam, laisse moi une autre chance." Quoi encore une? J'aimerais lui dire que je voudrais, que je n'attends que ça qu'il réussise. Que je n'ais pas envie d'en arriver là où je vais devoir aller, mais je n'y peux rien. Je ne peux rien pour lui. Il a signé lui même ce contrat de son sang, il sait que sa vie nous appartient. Je suis navré... désolé pour ce gamin qui n'a rien demandé. Après tout ce n'est pas de sa faute, on la recruté comme la plupart, à la sortie d'une boîte, dans une rue, près d'une école dans les coins les plus pauvres de la ville pour les amadouer. Leur balancer ce slogan si merveilleux "faire parti d'un clan protégera ta famille". Tu parles ça me fait rire. Tu n'auras plus rien, plus de vie, plus de famille, plus d'amis, plus la chance d'avoir un avenir. Tu seras condamné à la minute où tu poseras tes pieds chez nous. Mais il y a cru... il a prit le risque et à perdu. Je pousse ma main un dernier coup sur sa tempe. Lui tapote comme pourrait le faire un grand frère mais je ne suis rien, que son bourreau qui fera de lui l'un des martyrs de San Francisco. Je me détache de lui, lui fait croire qu'il est épargné en le laissant se redresser pour prendre sa liberté. "Merci." Non ne me remercie pas. Je ne mérite pas qu'on me dise ces mots là, tu devrais me haïr. Ta famille devrait me maudire car ce soir tu ne rentreras pas chez toi. Tu ne reverras jamais la lumière du jour... Je n'ais plus un regard pour lui, je me concentre déjà sur mes billets et rassemble la somme dans une grosse pochette. Quand il quitte la salle, l'un des hommes qui m'accompagne jette un regard dans ma direction. Je le sens insistant, alors je lève mon index et mon majeur pour lui intimer l'ordre d'y aller. Et c'est fini! Un cri surprit, il l'entraine plus loin, j'entends le coup de feu retentir comme si il se trouvait dans le même endroit que moi. Comme si il était tout proche. J'aimerais dire que j'y suis habitué, mais je ne m'y ferais jamais. Il était... si jeune. Je meurs un peu plus, je perds de mon humanité à chaque seconde qui s'écoule dans cette cage joliment décorée. Mais je n'en laisse rien paraitre. Je suis sur de moi, détaché de tout pas à l'abri de tout, mais à l'abri de mes sentiments. Plus rien ne peut désormais m'atteindre. Je n'ai pas le droit, je suis bien mieux placé que je ne l'étais il y a deux ans. Je suis un petit chef désormais, bientôt je pourrais devenir plus puissant. En attendant je fais ce qu'on attend de moi. Je joue mon rôle à la perfection dans ce jeu de composition et remplie de folie. Je me lève, attrape le sac et le jette à celui qui reste. Je retrouve l'autre dans le couloir qui nettoie son arme et me fait un signe de la tête. Je file droit vers la voiture qui m'attends comme toujours garée dans l'entrée et brûlante sous le soleil haut de San Francisco. Ma ville, mon quartier. C'est ici que je gère mes affaires. Il m'appartient, c'est le mien désormais et j'ai repensé à la fois où Jun m'avait dit espérer en arriver là. Tu vois, j'y suis... mais ce n'est pas aussi exaltant que ça en avait l'air du haut de nos huit ans. Ça me parait moins extraordinaire. C'est juste un poids en plus qu'on te rajoute à ta jambe. Un gros boulet dont tu ne peux te défaire. Tu sais qu'il te mène droit vers le fond, mais tu ne peux rien faire. Tu peux juste essayer de survivre, de remonter à la surface de temps en temps et tenir. Tenir jusqu'à ce qu'on te rajoute une charge supplémentaire, jusqu'à ce qu'on te fasse croire que tu deviendras plus important. Mais la vérité c'est qu'ils m'écrasent, ils ne sont pas là pour te donner l'air dont tu manque, ils sont là pour appuyé sur ta tête qui espère encore dépasser de l'océan dans lequel tu t'es jeté et tu te noies depuis des années.

Mes privilèges m'accordent le droit d'arriver en compagnie du big boss de l'état. Je ne suis pas son protégé, ni son préféré, mais je crois que la loyauté dont je lui ais fais preuve pendant des années à finis par payer. Même avant... il ne m'a jamais reproché mon manque de savoir vivre quand je me suis enfui. Il ne m'a pas non plus mit entre quatre planche quand je suis revenu ici. J'y ais cru pourtant. Je me suis dis qu'on me faisait venir ici pour qu'il règle le problème en personne. Mais j'ai été présomptueux, il ne se serait jamais sali les mains pour un petit dealer comme moi. En réalité, il m'a accueilli à bras ouverts chez lui, avec deux filles sublimes à son bras comme dans mes vieux souvenirs. Sa piscine immense, son sourire factice. En deux ans il avait prit plus de cheveux blancs que je ne l'aurais cru. Mais il avait toujours le même timbre de voix, rauque et grave. Et le même rire étouffé qui m'impressionnait quand j'étais encore trop petit pour comprendre ce qu'il cachait derrière ses intonations mielleuses. J'avais fais du bon boulot il parait, il était encore plus fier de moi. Il m'avait même avoué qu'il m'aimait bien. Surprenant? Non je crois qu'au fond je m'y attendais. Il me l'avait déjà fait comprendre à de nombreuse reprise. Et puis il savait qu'il me tenait. J'étais lâche, trop pour avoir le cran de lui cracher à la figure que je le haïssais. Qu'il avait fait de ma vie un véritable enfer dont je ne me sortirais jamais à part avec un trou au milieu du front. Parfois je me détestais, mais avec le temps j'avais appris à vivre avec ce que j'étais. Je n'assumais pas tout de moi, je faisais semblant. Je continuais à survivre tout simplement. L'entrepôt était plongé dans la même ambiance caricaturale des films de gangsters que je détestais tant. Un rire jaune s'échappa des lèvres du boss qui ajouta une remarque que je ne saisis pas quant au fait qu'il trouvé ça plaisant à voir. Je ne sais pas de quoi il parlait, de voir presque la majorité de ses hommes réunis ou alors cette table où on attendrait je ne sais quoi. Une réunion, encore une pensais-je intérieurement alors que mes mains me démangeaient. Je salue deux ou trois types avec qui je m'entendais, quatre autres qui me devaient le respect, et cinq devant qui je devais m'incliner un peu pour leur montrer le mien. Le reste? Le reste était là pour faire beau. Je les connaissais, mais ils n'étaient pas grand chose. Juste des camarades, certains avaient fait parti de ma promo si je pouvais lui donner un nom. L'un d'eux avait perdu son œil lors d'une fusillade entre deux bandes rivales. Il avait cet air mesquin et plus hypocrite qu'à l'époque où je l'avais connu gamin. Ça me faisait bizarre, il était placé chez les préférés mais désormais il ne semblait plus que l'ombre de lui même. J'avais gravi les échelons plus rapidement qu'il ne l'avait fait et j'étais surtout plus jeune. Je ne dirais pas que j'étais fier, mais disons que j'appréciais le fait de lui être passé devant. Lui qui a nombreuses reprises s'était arrangé pour nous faire des coups bas à Jun et moi. Connard, ça t'apprendra à te la raconter! Je souriais des yeux derrière mes lunettes noires et fila au fond de l'entrepôt pour aller chercher un yaourt. Il pouvait y avoir des bières, autres boissons alcoolisées je m'en fichais un peu. Je n'avais d'yeux que pour ces choses délicieusement sucrées. Et tout le monde savait qu'ils étaient à moi. Si j'avais le malheur de voir mon stock s'épuisé plus rapidement qu'il ne devrait, je savais faire entendre mon mécontentement à tous. J'avais soigneusement arraché les ongles de celui qui avait essayé de le faire. Une folie? Oui je le reconnais parfois les choses m'échappaient. Je crois même que je pouvais dire que j'enchainais les conneries depuis trop longtemps déjà. Mais ça... ça ne regardait que moi et mes tourments. En rentrant chez moi le soir je pouvais y penser quand j'étais avec les autres je me laissais guider par mes instincts animal. Ça m'avait déjà sauvé la peau à plusieurs reprises alors pourquoi ne pas continuer? Me laissant tomber sur ma chaise, je m'affalais de tout mon long et dégusta ma merveille du bout de la cuillère. La discussion entreprise n'était pas intéressante. Ça parlait fille évidemment, puis match de football américain. Un truc que je n'avais compris. Leur intérêt pour le superbowl. Bon sang, mais qui pouvait aimer ces trucs là? Eux il faut croire, mais en matière de mauvais gout ils étaient bien placé. Il n'y avait qu'à voir les plus âgés d'entre eux avec leur col relevé et leur chaine en or.

Je termine mon pot, le laisse sur la table et m'affale un peu plus pour disparaitre derrière les silhouettes des plus accoudés sur le rond central. Je n'ais pas hâte d'avoir des conversations sur le prochain boulot. En fait je pense juste que j'ai raté mon épisode de Bob l'éponge ce matin. Et pour le coup ça me contrarie beaucoup. Je me demande si je ne peux pas le repasser en replay? Ici j'ai un abonnement internet que je paye des miettes de pains tous les mois. Je n'ais plus besoin de passer sur la connexion du voisin ou encore de grappiller des codes ci et là. Je peux à tout loisir utiliser le net, télécharger, regarder la télé le tout en même temps sans rien ne saute. Le pied! Je suis au paradis quand on m'accorde un moment de répit. Et tandis que je me pose encore la question de savoir si je pourrais rattraper mon retard de ce matin, j'entends la porte coulisser. Elle fait un bruit de chien, elle couine et résonne dans l'espace trop vide. Si j'étais motivé je me lèverais pour regarder qui arrive mais je m'en fous. Pour tout dire je veux juste qu'on passe à la suite désormais. Pour aller plus vite et pouvoir me prendre à bouffer au mexicain du coin. J'adore leurs burritos ils sont à tombés par terre. Pourtant cette voix je la reconnais... mon sang se glace dès lors que je l'entends. Mes mains s'arrêtent, mon coeur reste comme suspendu entre deux bonds. Je rêve? Dites moi que ce n'est pas ce connard de chinois que je déteste tant? Si il y a bien un homme pour qui je serais capable des pires choses c'est lui. Ru... je suis certain que c'est lui, les discussions vont bon train sur un autre type présent mais je m'en fous. Je le regarde lui d'un oeil avisé et presque dégouté. Bordel! Ça fait deux ans que je n'ais pas vu sa tête dans le coin. Et je m'en portais plutôt bien. Je retiens un soupir, lève les yeux au ciel et me promets de ne pas lui parler jusqu'à ce qu'on nous libère. Je me dis que ça ne doit être que l'affaire de quelques jours. Je pourrais survivre, t'inquiètes je gère. Enfin... je n'en suis pas trop certains. Surtout lorsqu'ils semblent évoquer une autre personne. Une femme j'en déduis au vu des bruits de talons que j'entends claquer sur le sol. Je devrais regarder? Oui surement, un silence pesant s'installe dans la pièce, le seul à bouger reste le big boss. Tous ont l'air subjugué... Pourquoi? Je n'en sais trop rien et la curiosité mal placée me pousse à me redresser sur ma chaise. Je me place un peu mieux, je tente d'apercevoir une silhouette qui se détache peu à peu derrière celle d'un des membres. Et c'est là... c'est là qu'un gouffre s'étire sous mes pieds et m'emporte avec lui. Je suis tétanisé, d peur, de surprise... je ne sais plus. Est-ce que je suis en train de rêver? Est-ce que je refais encore et toujours le même cauchemar? Je l'ai tellement vu la nuit, dans chacun de mes songes. Je ne sais plus si c'est la réalité ou si elle va s'estomper comme toutes les fois où elle le fait. Mais.... mais mon cœur se fend en deux. Ma gorge me brûle, mes sens sont alertes. J'ai l'impression que je joue une mauvaise scène. Celle improvisée, dont personne ne vous a donné le scripte à l'avance. Je ne peux pas croire qu'elle soit là... Jungney... Ils sont tous subjugué par sa beauté, ses fossettes qui creusent ses joues, celles que j'ai longuement contemplé, des heures durant en mémorisant leur forme pour les redessiner. Son allure, ce qu'elle dégage... c'est encore plus fort que dans mes souvenirs. Et je gracie le ciel d'avoir eut l'idée de porter ces lunettes noires qui cachent mes émotions. Car je suis abatu, sous le choc. C'est comme se prendre une balle, mais cette fois-ci en plein coeur. Ça me fait mal, ça me dévore du creux de l'estomac jusqu'aux tempes. J'ai l'impression que ma tête va explosé. Tout me parait si faux, et pourtant... tout est vrai. Elle est là, face à moi. Encore plus belle que dans mes souvenirs. Encore plus lumineuse, plus radieuse. Je suis comme un pauvre poisson piégé par cette lueur d'espoir qu'il voit se détacher au fond de l'eau. Je me suis déjà laissé prendre... je n'ai spas envie que tout recommence. Mes mains tremblent alors je les garde fermement à l'intérieur de mes poches en espérant qu'elle s'en ira bientôt. Que je me suis fais des idées que ce n'était pas elle. Mais sa démarche, le regard qu'elle me lance... je donnerais n'importe quoi pour qu'elle lise en moi. Pour quel voit à quel point je suis bouleversé de la voir là. A quel point j'ai espéré... J'y ais cru. A nous deux.... j'ai pensé que c'était possible. Alors j'ai fuis... je suis parti loin pour éviter le pire d'arriver. Je n'ais qu'une chose en tête, savoir ce qu'elle fiche ici et pourquoi. Est-ce qu'elle savait que je serais là? Est-ce qu'elle m'aurait retrouvée? Je n'en sais rien, mais je crois percevoir une bride de réponse en la voyant retirer sa veste. Elle porte ce t-shirt, celui qu'elle mettait souvent quand elle me retrouvait sur le toit après nos ébats. J'aimais la façon qu'elle avait de le porter. Trop grand pour moi, il l'était encore plus pour elle. Mais la chaleur qu'elle dégageait quand elle passait ses bras autour de mon torse nu me grisait. J'aimais savoir qu'elle l'avait, qu'elle le voyait comme lui appartenant. J'étais à elle... je lui appartenais. Il était fait pour elle, j'étais fait pour elle... j'ai le coeur qui palpite, j'ai l'impression qu'il fait trop chaud ici. Je voudrais sortir, prendre l'air et crier un bon coup, mais je reste coincé sur ma chaise. L'air impassible, comme si rien ne pouvait jamais m'atteindre. Mais c'est faux! La seule qui a réussi à percer ces murs de bétons se trouve assise en face de moi. Plus déterminée que jamais, plus brûlante, plus sure d'elle. Je ne me souviens pas avoir laisser une Jungney aussi déterminée et assurée. Est-ce qu'elle a changé? Je ne sais pas, je ne sais même pas ce qu'elle fabrique ici. Bon sang, dite moi que tout ça n'est qu'un mauvais rêve. Elle voulait partir, alors pourquoi est-elle là? J'aimerais qu'on me donne ces réponses à toutes ces questions qui m'assaillent mais la seule qu'on me donne concerne notre présence autour de cette table. "J'ai un nouveau marché à conclure avec des russes. Et pour ça j'ai besoin d'une bonne équipe sur qui compter. C'est pour ça que je vous ais réunis tous ici, les meilleurs d'entre vous...." sa voix s'éloigne de plus en plus. Je le regarde, incertain de comprendre ce qu'il raconte. En réalité? En réalité je m'en fous. Je n'arrive pas à détacher mes yeux d'elle.

Je suis à l'affut de chacun de ses gestes, j'observe ses doigts fins bouger délicatement jusqu'à ses cheveux. Sa longue chevelure brune qu'elle dégage en arrière... aussitôt l'odeur de son parfum me prend aux tripes. Il ravive mes souvenirs, un frisson parcours mon corps alors que je me force à regarder ailleurs. Mais c'est plus fort que moi, je suis incapable de m'en détourner. Elle est si... si belle. Je me souviens l'avoir pensé un bon millier de fois, mais là c'est différent. Je ne l'ais pas vu pendant deux ans. Deux ans bon sang. C'est long, c'est éprouvant, épuisant aussi. J'ai mené un long combat pour me détacher d'elle, pour croire que je parviendrais à l'oublier. Et j'ai compris, j'ai saisi que jamais je n'y parviendrais. Alors j'ai laissé tomber, je l'ai juste laissé dans un coin de ma tête. J'aime me faire souffrir en repensant à elle, à ce qu'elle a fait de ma vie, à ce qu'elle m'a offert et donné. Tout ce qui la concernait me faisait mal, mais j'en avais besoin. Ça m'aidait, je restais ancré à la réalité ainsi. Je savais qu'elle n'était pas là, qu'elle ne le serait plus jamais parce-que je l'avais laissé tombé. Parce-que j'avais fais ce qui était le mieux pour elle et moi. Je l'aimais oui, mais ça n'était pas assez. Ça ne pouvait pas durer, on allait droit dans le mur tous les deux. Je n'avais pas ou je ne pouvais plutôt pas lui offrir la vie qu'elle espérait. J'ai été lâche? Je crois... moi je pense qu'il faut du courage pour tourner le dos à la seule personne que je n'ais jamais aimé. Je n'étais pas préparé à ça, je n'avais pas pensé que ça me tomberait dessus. J'ai lutté mais à quoi bon? Je l'ais aimé à la minute où j'ai croisé son regard. J'étais comme hypnotisé, désormais nos destins étaient liés l'un à l'autre... J'ai pris une décision, je m'y suis tenu car je préférais vivre loin d'elle que de la voir mourir entre mes bras. C'est pour elle que je l'ai fais... parce-que je l'aimais trop... Et... et je regrette. Je regrette qu'elle soit ici, dévisagée, appréciée de tous ces connards qui la dévorent des yeux. Mais bordel, ne peuvent-ils pas juste se concentrer sur ce qui se passe? Je le devrais ouais je le sais aussi, mais je n'y arrive pas. C'est trop... trop pour moi. "Il Nam?" Hum? Je cligne des yeux pour revenir à la conversation. Je n'ais pas compris de quoi ils parlaient mais je suppose que c'est toujours le même topo. Alors j'acquiesce, la bouche en avant et mon petit air insolent. Je suis sur de moi, qu'importe les ordres de toute façon je les exécuterais. Malgré moi mon regard s'échappe dans sa direction. J'aimerais pouvoir trouver quelque chose à lui dire, mais je crois que régler notre linge sale devant tout le monde ne serait pas une bonne idée. Alors je dois faire quoi? Attendre? Faire semblant? Je suis perdu. Je ne sais pas comment réagir. C'est trop pour moi, cette fois-ci on m'a eut par surprise. Je déteste perdre le contrôle de la situation. J'ai besoin qu'on m'éclaire, d'en savoir un peu plus. Mais c'est Ru, ce connard sans nom qui m'adresse la parole comme si j'étais un vieil ami qu'il était content de revoir "Il Nam est un bon élément, il pourra gérer ça à la perfection. A ce que j'ai compris, c'est toi qui t'occupe du quartier Sud pas vrai?" Bon sang mais c'est une blague ou quoi? Pourquoi il fait comme si de rien n'était? C'est lui, c'est sa faute. Je le sais, je le devine à la lueur mesquine dans ses yeux. Je voudrais m'énerver, mais je reste d'un calme impassible "Ouais.". C'est aussi simple que ça. J'ai du pouvoir désormais, un quartier rien qu'à moi. C'est beaucoup, trop pour un mec de ma carrure mais je fais au mieux. J'avance sur ma chaise, déplace mon pot de yaourt et pose mes coudes sur la table pour garder ma contenance. "J'ai confiance en lui, c'est un bon élément." C'est la voie du big boss qui fend l'entrepôt. Le sourire qu'il m'accorde en dit long sur la place et l'importance que j'ai pour lui. Je suis .... Flatté. Même si ça me fait chier, je me dis qu'au moins je n'ais pas l'air d'une loque en face de Jungney. Je ne sais pas trop à quoi ça rime même si ça a un sens. Je veux juste que... qu'on en finisse car sa présence me brûle.
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Anonymous
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Ven 24 Jan - 1:54


Je marchais silencieusement sur le toit de ma maison, de notre maison. Il faisait nuit, le ciel était si noir, si profond et pourtant aucune étoile n’arrivait à percer ce filet opaque. Je trouvais ça beau, parce que la beauté était parfois ce qu’on ne voit pas. Elles étaient, elles nous guettaient, nous surveillaient et posaient sur nous un regard doux. Je ne sais pas ce qui me fascinait tant avec les étoiles. C’est un astre, une simple boule de feu qui brille fort. Je savais, qu’en regardant le ciel, les étoiles que je pouvais voir étaient déjà morte depuis des années et des années … Mais elles étaient si vivante à mes yeux. C’était un contraste qui me fascinait et qui semblait si bien m’allait. Alors oui, quand je regardais les étoiles je les aimais pour leur vie et leur faiblesse à la fois. Je les aimais parce que je savais que l’une d’elle abritait Jun, qu’il veillait sur moi avec tendresse. Il était là pour moi, alors chaque fois qu’il me manquait je n’avais qu’à lever le bout de mon nez vers lui et frissonner en sentant son regard sur moi. Pourtant, j’espérais que ce soir il ne regarda trop. A cette pensée je rougis en étouffant un rire dans le creux de ma paume. Je continuais d’avancer le plus discrètement possible et à un mètre de ma cible je sautais sur Il Nam pour lui faire peur … Ca ne marchait jamais vraiment mais je lui arrachais ce petit rire que j’aimais tant … Riant aux éclats je me faufilais entre ses bras et m’arrangeait toujours pour caler mon dos contre son torse. J’inspirais profondément son parfum et frissonnais de bonheur je crois bien. J’embrassais toujours la paume de ses mains. Je ne sais pas pourquoi je faisais toujours ça. Mais ses mains, si abîmées, si marquées par la vie me donnaient envie d’en prendre soin. Je sais que ces mains là devaient tenir un acier froid et parfois tirer pour faire couler le sang. Ses mains se voulaient forte mais elles n’étaient que l’esclave de décision bien trop douloureuse à encaisser. Alors, je me suis dit que peut-être, si je leur apportais un peu d’amour, un peu de tendresse, un peu de chaleur, ses mains, elles seraient moins torturées … Il Nam restait souvent éveillé jusqu’à tard dans le nuit, et j’avais beau lutter contre le sommeil je n’arrivais jamais à tenir vraiment. Je me sentais coupable de le laisser à ses tourments alors quand je le pouvais je le rejoignais et je me blottissais contre lui. Je n’avais rien à offrir, si ce n’est mon monde. Je portais encore son t-shirt, celui la même qu’il portait ce soir pour notre rendez vous. Je dois vous avouez qu’il n’est pas longtemps resté sur son dos … Mon homme n’est peut-être pas des plus musclés mais il a un corps parfait, parfait pour moi, parfait comme jamais personne ne pourra l’égaler. Son dos est parsemé de cicatrices qui me déchirent le cœur. Des blessures qui ne partiront jamais vraiment. Des fines parfois bien tracées et d’autre maladroitement cicatrisé qui faisait de sa peau une œuvre inachevé. Parfois, après l’amour, je les dessine du bout des doigts quand il s’endort sur le ventre. Je ne sais pas si ça continue de lui faire mal ou si c’est son cœur qui saigne. J’aimerais que mes baisers les fassent disparaitre et guérisse ces blessures qu’on ne voit pas. Je me tourne vers lui, lève mon regard pour rencontre le sien. Mes yeux se baissent doucement pour lorgner sur ses lèvres gourmandes. Je ne sais jamais ce qu’elles pourraient me confesser, avec Il Nam on y va doucement … Comme si nous avions trop de choses sur le cœur et que tout balancer d’un coup nous ferait réaliser l’horreur de nos vies que l’on arrive à gérer à petite dose. Il est beau éclairé sous ce clair de lune. Il fait froid dehors, mais torse nu, il ne semble pas s’en soucier. Je me blottis contre lui en me soupirant d’aise. J’ai envie de lui demander ce qu’il a mais je le vois à son regard. Aujourd’hui ses paumes on dut tenir cet acier lourd et ses doigts ont du presser une détente bien trop dur pour lui … Je ne sais jamais quoi faire dans ce genre de situation. Je n’ai tué un homme qu’une seule fois, pour lui sauver la vie et je ne serais pas capable de recommencer je crois. Ça m’a à moitié détruit alors je n’ose imaginé l’état de son âme morcelée … Je dépose un baiser sur son torse avant de lui murmurer « Si seulement j’avais le pouvoir de te faire oublier tout ça bébé … » Je lui souris doucement, si sincère dans mes mots. Si je pouvais j’aimerais prendre son mal, vivre avec et le supporter pour lui. Il me sourit, de ce sourire triste et fier à la fois. Il ne dit rien, Il Nam ne dit jamais quelque chose quand c’est inutile. Les mots ne sont pas son fort mais son regard … je frémis en le sentant glisser sur moi. Je suis peut-être ou je me trompe sûrement mais là, tout de suite, je crois que cet homme est fier de m’avoir … Il est fière d’être avec moi, ou bien que je sois à lui … Il se sent peut-être un peu soulagé de savoir que je suis là. Je dégage une mèche de son front en espérant tellement pouvoir être certaine de ce que j’avance. Mais j’avance à son rythme alors je me dis à ses baisers, à ses soupirs, à ses étreintes et si je suis sur le bonne voie alors il saura me le montrer … Cette nuit là j’ai eut envie de lui dire que je l’aimais ; je t’aime ces mots si simple à écrire, à lire, à entendre, mais toujours si difficile à prononcer … « Je serais toujours là pour toi Il Nam … Qu’importe ce qu’il se passe … Je t’en fais la promesse … » Pour sceller cette promesse je me hisse sur la pointe des pieds, attrape son visage entre mes paumes et l’embrasse ; fougueusement. Avec passion. Je veux lui faire sentir toute la sincérité qui m’habite quand il s’agit de lui. Je colle mon front au sien et murmure d’une voix tendre « Je suis tout à toi Son Il Nam … Tout à toi… » Je dépose un dernier baiser à la commissure de ses lèvres avant de le laisser se blottir contre moi. S’il pense parfois qu’il est celui qui m’aide, je sais aussi qu’il sait quand se reposer sur moi … Je reste ainsi à le bercer contre le moi un temps que je ne saurais décrire. Il est là, contre moi, il a besoin de moi alors je reste. Qu’importe le sommeil, le froid ou les crampes que me donne cette position. Si l’homme que j’aime à besoin de moi comment est-ce que je pourrais oser l’abandonner ? M’abandonner comme il la fait. Cette chaleur entre nous me semble si lointaine que j'ai peur parfois de l'avoir imaginé. Et ce que nous avons pu vivre est définitivement mort et enterré ... C'est finis. Juste finis.
Je n’écoute rien de ce qui se passe autour de moi. Mon sourire factice semble convaincre tout le monde mais moi je coule dans mes souvenirs de lui. Je ne pensais pas que tout allait remonter à la surface ainsi … Ca m’a prit à la gorge comme un étau douloureux et soudain. Je n’ai pas compris ; je pensais pouvoir tout contrôler, gérer mon cœur et mes pensées une fois le choc des retrouvailles passés, mais j’avais tort. C’est comme un gouffre sans fond dans lequel je tombe. Tout me revint en mémoire, tout me submerge alors que j’aimerais juste fuir. Ça me plaque si fort contre les murs que je n’ose plus bouger. Plus je me débats et plus ses pires. Pourquoi faut-il qu’en sentant son parfum mes trippes se retournent et tous nos souvenirs m’assaillent ? Ces baisers échanger, notre première fois, la grande roue, nos disputes qui finissaient indéniablement par des baisers mouillés de larmes et des milliers de pardon frénétiquement murmuré contre nos lèvres … Ces matins que l’on passait à regarder bob l’éponge,  ces nuits où le sommeil nous fuyait et où nous nous levions pour manger des nouilles dans un saladier pour deux. Ces bains qu’il faisait couler pour moi, juste pour avoir le plaisir d’embrasser ma nuque et caresser mes tatouages … Je pensais pouvoir repousser tout ça très loin dans mon esprit, ne plus revoir ces scènes que j’idéalisais sûrement trop … Je me souviens très bien de certains moments, d’autres sont plus confus dans mon esprit. Je ne suis plus certaines de ce qui s’y passe, de l’ordre chronologique ou de ces raisons qui ont forcément induits ces instants … Alors je crois qu’à forces tous mes souvenirs ce sont mélangés. Les vrais, et les moins vrais ; ceux que j’ai fabriqué sans m’en rendre compte parce que ces trous dans ma mémoire sont comme une part de moi que l’on me vole. Assise à cette table entouré de mafieux plus ou plus moins vieux je suis incapable de prendre sur moi. Alors je ferme les yeux, juste le temps d’un battement de cil, et quand je les rouvrirais tout ce sera dissipé. Il le faut. Un. Deux. Trois. Je cligne des yeux en déglutissant difficilement. Si j’avais une pomme d’Adam saillante, ces hommes verraient combien j’ai du mal à avaler, combien respirer me devient presque difficile. Il faut que je me ressaisisse et vite. Et c’est Ru qui m’en donne l’opportunité. Il se penche vers moi et me murmure « L’opération qui à lui concerne les russes dont je t’ai parlé dans la voiture avant-hier. Tu as eut le temps d’étudier le dossier ? » Je mets quelques secondes à comprendre de quoi il me parle mais j’acquiesce quand même. « Tu devras faire un topo à la fin de la réunion, dire au boss comment tu vois les choses. » Ok. Boulot. Il faut que je me concentre sur le boulot. Alors comme par magie j’enferme mes souvenirs à double tour dans une petite case au fond de mon cœur et j’oublie tout. Je me blinde, c’est dur, plus que je ne l’aurais cru mais je commence doucement à ignorer les battements de mon cœur frénétique. Je fixe la bouche du boss pour focaliser mon esprit sur autre chose que le visage d’Il Nam que je vois malgré moi dans mon champ de vision. Je me sens vide tout à coup. Mes oreilles sifflent et ma vision se fait plus trouble. J’ai la tête qui tourne mais ca va, je me remets vite. Un flash m’aveugle et l’image du corps de Jun me frappe de plein fouet. Celle de son corps ensanglanté et découpé en morceau … Ok. J’ai saisie cerveau. Moyen de défense. Tu m’as ramené brutalement sur terre. Ne t’inquiète pas je ne penserais plus à lui … même s’il se trouve à côté de moi. C’est bizarre. Ces flash ont commencé quelques mois après le départ d’Il Nam. Je crois que pendant un temps j’ai sombré dans la folie. Une folie qui me conduisait à m’auto torturé l’esprit en imaginant encore et encore mon frère mort. C’était si douloureux que j’en oubliais Il Nam, que je concentrais ma rage dans mes recherches. Je ne sais pas, c’est comme combattre le feu par le feu je crois bien. C’est ma façon à moi de me brutaliser pour me réveiller. Et ça marche, ça marche si bien que je me sens comme une coquille vide après ça … j’ai mal au cœur et parfois j’ai les larmes aux yeux. Aujourd’hui, j’ai simplement perdu mon sourire factice et le cœur lourd de questions je me concentre sur le boulot. Juste le boulot. Pourquoi t’es partit Il Nam ? Ok. Un groupe de Russe en transaction avec la mafia du Nord. J’ai cru mourir sans toi … Est-ce que tu sais ce que ça fait de se réveiller en pleine, les mains pleines de sang, sans se souvenir de ce qu’on a fait ; J’ai pété les plombs sans toi … Le rendez vous se passe après demain, dans les entrepôts Est, il faudra donc deux équipes différentes. J’ai pensé à toi chaque seconde depuis ton départ … C’était comme un couteau qu’on enfonçait dans mon cœur. Faudra que je place quelques joujoux par ci par là mais ça devrait le faire je crois bien. Je t’ai aimé tellement fort, si fort que je crois que je t’aimerais pour le reste de ma vie … Mais tu as tout gâché. Tout. Et j’ai le cœur en miette aujourd’hui. Je ne ressens plus rien du tout …  "Il Nam est un bon élément, il pourra gérer ça à la perfection. A ce que j'ai compris, c'est toi qui t'occupe du quartier Sud pas vrai?" Je relevais les yeux vers lui, le fixant sans émotion aucune alors que dans mon cœur une bataille faisait rage. Je restais impassible, le regard fermé, mon demi sourire aux lèvres. Je détestais lorsqu’il portait des lunettes ; il était … inatteignable ainsi. Comme cette fois où il a cherché à me faire des excuses … tout en gardant ses lunettes je cru presque lui faire bouffer mon dieu … Il est un bon élément alors hein … Oh il peut, il fait passer le clan avant tout ; Il m’a quitté pour ça … Pour être un petit chef minable de gang minable dans une ville de merde où chaque connard avec un flingue se sent le roi du monde … Ca me fait gerber et un éclat de colère fait briller ma pupille avec force. Je pose sur lui un regard presque froid maintenant avant de me ressaisir et de me forcer à avoir un air enjoué. « Il Nam c’est ça ? » fis-je mine de répéter en coréen. « C’est donc vers toi que je dois me tourner en cas de pépin dans le quartier Sud. » Ca sonnait faux, horriblement faux, mais tous crurent à une discussion banale. Enfin ceux qui comprenait le coréen et je n’étais pas sûre qu’ils soient beaucoup … Je voulais le blesser comme il m’avait blessé. Si je n’étais plus rien pour lui, si je n’avais pas été assez importante pour qu’il reste avec moi, alors je devrais l’avoir oublié moi aussi pas vrai ? Totalement oublié. Je lui souris et me pencha doucement par-dessus la table « Je m’appelle Jungney. Enchanté. » Je souris en lui tendant ma main par-dessus la table. Je n’étais pas sûre qu’il la prenne et je regrettais déjà mon geste. Pas que j’avais peur de me prendre un vent mais j’espérais même qu’il ne réponde pas à ma salutation. Je ne voulais pas le toucher, sentir sa paume contre la mienne, pas même une seconde parce que je sais que son touché va m’électriser et que je ne vais pas pouvoir jouer la comédie longtemps après ça … J’aurais du garder mes distances mais je me suis prises au jeu. Celui où je ne te connais pas … Ca te fait mal Il Nam. Tu vois je t’ai oublié. Tu n’es plus rien comme je n’ai jamais rien représenté pour toi. Sache que moi, mon cœur s’est brisé en mille morceaux quand tu m’as fait le coup …
Ru m’attrapa le bras avant même que Il Nam n’est pu esquisser un geste et il me murmura dans l’oreille d’un ton sévère « A quoi tu joues Jungney ! On est là pour le boulot … le boulot ! Seulement ça …. N’oublie pas que tu m’appartiens. » Sa voix nasillarde d’enfants paniqué à l’idée qu’on lui pique son jouet me fait frémir. J’ai envie de le repousser mais je prends sur moi. Je souris et acquiesce. « Désolée mon oncle, je voulais juste être polie avec ces étrangers. » Le big boss tapa dans ses mains et interpella un homme que je n’avais pas encore remarqué. « Xuai Xo tu peux nous présenter ton plan ? » Un homme se lève, attirant mon regard. Il fait le tour de la table et déroule une carte des lieux de la prise. Des gommettes de couleur sont éparpillé un peu partout représentant les gardes, les armes, la marchandise qu’on doit intercepter et les différents obstacles à franchir. Mon regard se pose attentivement sur le plan et je me penche en avant comme captivée. Je suis sûre qu’Il Nam quant à lui reste en retrait. Parce que ce genre de choses ne l’ont jamais intéressé … Est-ce que tu penses encore à moi des fois ? Est-ce que j’ai jamais compté ou j’étais la seule à m’impliquer autant pour notre nous … ? « Il y une dizaine d’issus possible. Chacune gardé par une quantité astronomique de gardes. Ça ne sera pas une partie de plaisir mais c’est jouable. Le lieu de l’échange se fait ici. En plein centre de l’entrepôt. Ils sont assez parano des deux côtés alors ils vont redoubler d’effort pour les protections. Ici, ici et ici sont les entrées les plus faciles d’accès. On peut neutraliser leurs hommes et se faufiler le bâtiment sans se faire repérer. On arriverait à l’étage mais une fois dans le bâtiment c’est facile de pouvoir d’arriver à leur niveau. Il faut juste assez d’homme pour tuer ceux qui surveillent. Ils ont tout misé sur la protection extérieur, le plus dur sera d’entrer dans le bâtiment. Et … » « Ca fonctionnera pas. » le coupais-je dans son plan foireux. Tous les regards se tournèrent vers moi alors que j’étudiais encore la carte. « Est-ce que tu as tout compris au moins ? » me demanda le toutou de Ru avec un sourire mauvais aux lèvres en coréen. « Le jour où tu seras assis à cette table on te demandera ton avis, pour l’instant contente toi de lécher des culs et de gravir des échelons. » lui lançais-je d’un ton sec. Je me levais et fit le tour de la table pour être face au plan. Les sourcils froncés je regardais le plan avant d’avoir un éclair de génie. Je me relevais avec un petit sourire en coin. « Combien de temps tu étudier le plan ? » demandais-je maladroitement en voulant me moquer de lui. Je ne sais pas si mes fautes en anglais me rendant craquante ou totalement débile. Au vu de sa tête, je compris qu’il avait mit un certain temps avant de mettre au point son plan foireux. « Traduis. » intimais-je au toutou alors que je m’étais mise à parler en Coréen pour leur donner ma propre vision des choses. Je voyais bien que ça le faisait chier de me servir de traducteur mais vu le regard de Ru il n’eut pas le choix. « Son plan est trop risqué, on perdrait la moitié des hommes avant même d’atteindre le bâtiment ; Je ne sais pas comment il comptait faire pour atteindre ces trois entrées mais c’était du suicide. » Je fis une pause en tournant le plan face aux autres. « Ces entrepôts sont les plus vieux de la ville. Ils étaient là quand la Bay a été construire pour le transport maritime de San Francisco à la naissance de la ville. Bien sur ce ne sont pas les mêmes que ceux d’il y a plusieurs siècles mais les fondations sont resté les mêmes elles. Vous voyez ici, ici et ici, ce sont des passages souterrains qui mène à différent égout de la ville. » Comment est-ce qu’elle peut savoir ça la nouvelle. Je le vois bien à leur visage qu’ils sont tous stupéfait de ma connaissance. Mais merde ; ils ont jamais ouvert de bouquin ou quoi ? Bon je l’avoue c’est Jun qui m’en a parlé … Il parait qu’avec son meilleur ami il vadrouillait souvent sur la piste des clandestins pour trouver des trésors cachés quand il était plus jeune … Alors il lui semblait merveilleux de me parler de ces endroits. J’ai reconnu le nom de la Bay alors tout m’a semblé clair et simple comme plan à mettre en place. Le seul problème avec ces souterrains c’est que certains sont bouché et que la plus part pu la mort … Mais ca ne semblait jamais déranger mon frère qui voulait juste partir en exploration … L’homme au géni exceptionnel qui voulait tous nous faire buter se renfrogna et s’approcha de moi menaçant « Et qu’est-ce que t’en sais pétasse ?! » me cracha-t-il en anglais ; je n’avais pas besoin de comprendre l’anglais pour savoir qu’il venait de m’insulter. « Tu devrais prendre un chewing gum, c’est ... Yuck » répondis-je calmement en anglais. C’est puéril je sais, mais ce sont souvent les choses les plus simples qui vexe le plus. Plusieurs hommes se mirent à rire et d’autres me toisèrent. Je ne sais pas à qui je m’adressais mais apparemment il avait des hommes pour défendre son honneur. Mais je m’en moquais bien. L’ignorant en bonne et du forme je repris en anglais « C’est simple. On passe par les souterrains, on entre dans le bâtiment sous leur pied et on se fout royalement de leur gueule en leur prenant marchandise et argent … » J’étais sûre de mon plan, c’était le plus simple et le … le plus intelligent merde. Je me tournais vers Le big boss pour avoir son approbation. Il semblait à la fois amusée et content. L’homme à côté de moi se renfrogna et me fit clairement comprendre avec un regard qu’il n’en resterait pas là. « Il Nam tu en penses quoi ?! Le plan de la petite est pas mal non ? » La familiarité du Boss m’exaspéra mais je le laissa dire, le laissa faire quand il posa sa main sur ma hanche. Je croisais les bras et fixait Il Nam, impatiente de savoir ce qu’il pensait de mon intervention. Les lèvres pincées j’attendais. Est-ce que j’ai mentionné qu’entendre le son de sa voix après autant d’année rendait mon cœur fou, fou de joie et de douleur mélangé … Son simple ouais m’a littéralement achevé et je me raccroche à ce que je peux pour ne plus penser à lui … à ses murmures, ses mots doux et son souffle dans le creux de mon cou quand il prenait du plaisir à me sauter … Droite, impassible j’attendais son verdict … Après quoi le boss donnerait les attributions et les postes de chacun. Il fallait encore se trouver un binôme et je pense que plusieurs volontaires se précipiteront pour être avec moi. Ces mecs ne pensent qu’avec leur queue ce qui m’afflige au plus haut point mais dieux que c’est utile !
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Ven 24 Jan - 10:00

"Le boss voudrait que tu rentres..." la nouvelle tombée est un jour d'été, alors que les prochains s'annonçaient ensoleillés. J'avais prévu d'emmener Jungney à la plage ce week-end. Laissé mon téléphone dans un coin de notre appartement et partir avec elle pour une vie meilleure. Juste le temps de deux journées, je m'abandonnais à cette vie qu'elle m'offrait. Je n'avais pas tout en tête, je pensais qu'on pourrait garer la voiture sur le bord de la plage, y passer des heures entières, observer le ciel se tenté d'un rouge éclatant, en rêvant à ce qui nous attendrait sur le capot. Je la garderais près de moi, blottie à l'abri du monde si cruel qui nous entoure et dans lequel nous n'avons aucune échappatoire. J'ai pensé qu'on pourrait se retrouver tous les deux, faire semblant d'être des gens normaux, un couple qui s'aime et qui rêve d'avenir. Mais mon destin me rattrape toujours, je l'ais compris cette fois-ci, j'ai été aveugle j'ai juste cru que je pourrais agrandir cette parenthèse vers un infini inconnu. Chaque jour qui s'écoulait, était une victoire sur eux. Un moyen de leur dire qu'on s'en foutait, que nous ne serions pas toujours des esclaves de cette existence qu'on menait. Mais j'ai été bête. Un sourire amer s'est dessiné sur mes lèvres, tandis que Ru parlait du bout des siennes. Je le savais, il détestait me parler de ça parce-que ça le faisait se sentir minable, parce-que le big boss me voulait moi et pas lui. J'aurais pu être fier quelque part, mais partir à San Francisco c'était renoncer à beaucoup de choses ici. Ou plutôt une seule... la seule qui valait le coup que je reste et me batte. Mon esprit était perdu, embué. J'avais du mal à y voir clair et devoir lui mentir me pesait. Elle me regardait toujours avec ses grands yeux noirs, me dévorait, me faisait de belles promesses auxquelles je croyais. Et moi? Et moi je passais mon temps à fuir cette lueur qui me brisait le cœur. Quand elle m'a fait cette annonce, j'ai cru que c'était une mauvaise blague, un coup qu'elle me réservait sans mesurer l'ampleur de ses propos. Mais elle n'avait pas l'air de rire ce jour là, et je crois que c'est ce qui m'a fait chavirer du mauvais côté. J'aurais dut être fort pour elle, pour nous. Parce-que je lui avais promis que je ne l'abandonnerais jamais. Mais je suis un charlot, je fais parti de ces hommes qui jouent avec la vie. Qui collectionnent les aventures sans lendemain. La mienne à juste durer six mois... il était temps que je revienne à la réalité. Celle que j'avais fuie, et que je voulais ignorer. Je lui en ais voulu, mais ce n'était rien face à la rage que je ressentais vis-à-vis de moi. Je me souviens être resté assit longtemps sur le bord du lit, sa vieille horloge indiquait quatre heure du matin. Il faisait noir dehors, seul la lueur de la lune éclairait sa silhouette endormie. Elle était couchée sur le ventre, le visage paisible et les traits détendus. La couverture découvrait son dos si parfaitement lisse. J'aimais suivre des yeux la ligne de sa colonne, celle qui menait à sa chute de rein marquée par ses creux que j'adorais. Elle était sublime, comme dans un rêve son image miroitée. Je l'ai regardé dormir, j'ai distingué son visage que je connaissais par cœur et j'ai tenté de le mémoriser. Ce soir là nos ébats avaient été plus déchirants. Plus intense encore que ceux que nous avions déjà eut. J'avais été fougueux, tendre... avide de sa chaleur et de son corps qui prenait si facilement possession de moi. Je lui avais tout donné cette nuit là, je l'avais chérie comme je ne le ferais jamais avec personne, je l'avais aimé plus que de raison, à en perdre la tête. C'était la dernière fois... la dernière fois que je me retrouvais dans cette chambre sur le toit. La dernière fois que je regarderais les étoiles par sa fenêtre, que je la regarderais dormir et rêver d'un monde meilleur. Je me souviens m'être penché vers elle, avec la folle envie de la prendre dans mes bras, de l'emmener avec moi qu'importe où j'irais. Je l'avais toujours pensé, si elle mourrait je me tuerais aussi. Parce-que la vie sans elle ne valait pas la peine d'être vécu. Je n'étais rien sans elle, elle était mon tout, la seule qui donnait un sens à mon existence. J'étais fais pour elle, elle était fait pour moi. Même si j'avais longtemps pensé qu'elle méritait mieux, et ce soir plus que jamais. Elle voulait sa liberté alors j'allais lui facilité les choses. Je ne pouvais pas répondre à ses attentes, j'avais un rôle important à jouer dans cette histoire que j'avais commencé avant la notre. Elle n'était que des pages blanches que je devais tourner pour reprendre le cours des plus sales et des plus meurtries. J'aurais aimé lui dire que je partais, lui dire au revoir d'une façon moins lâche que celle là. Mais je pensais que la nuit d'amour que je venais de lui offrir était la plus belle manière de marquer un point final à nos récits. J'avais regardé mes mains abîmées, celles que j'avais détestées des jours entiers pour avoir osé tuer. Jungney avait su les rendre plus belles, parce qu'elles savaient parcourir son corps dans les moindres parcelles pour la caresser. Elles avaient su aimer... comme je l'ais aimé. Je n'ais jamais prit le temps de lui dire, je crois parce-que j'avais trop peur des lendemains. Peut-être que j'aurais dut le faire ce soir, lui murmurer au creux de l'oreille dans un de mes soupirs... mais je n'y étais pas arrivé, c'était le reste de mon corps qui parlait pour moi. Et j'espérais qu'elle le savait... qu'elle savait que je n'avais jamais joué avec elle. J'ai finis par me lever pour me rhabiller. Aussi discret et habile que dans mes jours de mission, elle ne s'était tournée que pour prendre une nouvelle position sur son matelas, m'entendre, sans même se douter que je m'apprêtais à franchir pour la dernière fois le pas de cette porte. J'ai rassemblé mes affaires, les plus importantes dans ce même sac avec lequel j'étais arrivé quelques mois plus tôt. Il était toujours déchiré, dans un sale état mais c'était mon seul compagnon de galère. J'ai prit ce qui me semblait utile et j'ai laissé le reste avec elle... et ce paquet d'argent que j'ai déposé à côté de la cafetière. C'était pour elle... pour son avenir, j'avais envie de lui assurer quelques jours pendant mon absence. Quelques journées où je ne me demanderais pas si elle avait besoin de quelque chose, si elle mangeait à sa faim ou non. J'avais assez de côté pour lui permettre le luxe de manger trois jours de suite. Ce n'était pas de l'argent sale, c'était celui que j'avais gagné dans mes jobs idiots et ridicules. Puis je suis parti... j'ai abandonné ma moitié, j'ai laissé derrière moi mon humanité pour m'armer dans la prochaine vie qui m'attendait.

Je n'arrive pas à me dire que ce que je suis en train de vivre est vrai. J'ai tellement espéré la revoir que ça en est devenu un mirage. Comme perdu en plein désert parfois je l'ai revu, dans mes songes oui mais surtout quand la fièvre me gagnait après une blessure. J'ai déliré et j'ai aimé ces moments de pures folies où elle se penchait vers moi pour panser mon coeur brisé. Je voulais la garder, la retenir pour qu'elle ne me laisse jamais. Je voulais lui dire que je regrettais, que j'avais surement été fou de la laisser mais il fallait toujours que tout s'estompe. Je menais une double vie sans m'en rendre compte, coincé entre deux mondes. Et je m'en fichais, j'étais incapable d'oublier cette fille. Celle qui se trouvait là aujourd'hui. Tout était flou autour de moi, je n'étais même pas sur de réussir à comprendre ce à quoi la prochaine mission consistait mais je me disais j'aviserais. Je prendrais le temps qu'il faudrait pour comprendre quand elle sera partie. Dîtes moi que c'est l'affaire d'une mission, qu'elle repartira aussi furtivement qu'elle m'ait apparu. Et je me fous d'avoir mal, d'être détruit après son départ, je veux juste savoir qu'elle est en sécurité ailleurs qu'ici. Car si la vie à Séoul paraissait dangereuse ce n'était rien face à l'arène que représentait San Francisco. Ici, nous étions dans un QG du gang, les activités en Corée étaient quasi moindres, mais dans cette ville c'était la jungle. La loi du plus fort l'emportait. A chaque coin de rue une menace pesait sur nos épaules. Il fallait être capable de décelé nos ennemis. Connaitre leurs habitudes, leurs endroits, leurs quartiers, pouvoir les reconnaitre grâce à leur signes distinctifs, même leurs voitures... Jungney n'était pas prête pour ça. Elle semblait plus sure d'elle oui, mais elle n'avait pas la moindre idée de ce qui l'attendait dehors. Je ne voulais pas croire qu'elle était ici de son plein grés, elle qui m'avait dit vouloir changer de vie que foutait-elle à jouer les femmes de pouvoirs? Elle était sexy, terriblement attirante avec son allure déterminée, mais je n'étais pas comme les autres. Je ne pouvais pas me laisser avoir par des artifices. Je la connaissais, mieux que personne autour de cette table, même mieux que Ru ne la connaitra jamais. Mais au moment où je pensais ça je n'étais plus certain. Une folle idée naissait dans mon esprit, serait-il possible qu'ils soient devenus plus avec le temps? Je sais comme ce qu'on peut vivre parfois arrive à rapprocher les êtres, même les plus différents. J'ai fauté, à de nombreuses reprises j'ai crié son nom dans les bras d'autres femmes. Mais je... je ne peux pas croire que tous les deux en soient arrivés à ce point là. Je refuse ! Cet homme est fou, il l'a toujours été. Alors que fiche-t-elle avec lui? Je n'en sais rien, et je n'arrête pas de me poser la question. J'aimerais comprendre quel est le sens de cette mascarade. Cette mauvaise plaisanterie me pèse, elle m'arrache une douleur presque insupportable. Je ne fais rien, je ne suis même plus sur de pouvoir cligner des yeux, pourtant ils me piquent. Mais j'ai peur de le faire... peur qu'en les ouvrants elle est disparue. Je suis fou, je perds la tête... Et c'est pire quand elle ose venir s'adresser à moi. Je reste insensible, comme une vulgaire statue de marbre je tourne les yeux vers elle. Je suis aussi froid que de la pierre, mais intérieurement je boue d'amour pour cette fille. C'est violent, je crois que c'est pire que de la lave en fusion. J'aimerais me dire que je m'en fiche, que je ne pense plus à elle, que je l'ais oublié comme toutes celles qui sont passés dans mon lit. Mais c'est faux... je la rêve un peu plus fort à chaque fois. Je ne sais pas ce qui me fait le plus mal, de la voir ici ou le fait qu'elle fasse semblant de s'adresser à moi comme à un inconnu. Je n'écoutais pas ce qu'elle me disait, je m'en fichais, seul ses lèvres qui bougeaient m'intéresser. J'étais envouté, parce-que je me souvenais de chaque recoin de mon corps qu'elles avaient gouté. Si j'étais expressif, je me serais surement mordu les miennes pour retenir mes pensées et m'empêché de sombrer. Mais je n'avais que ma propre volonté pour y parvenir. Elle me sourit, de ce sourire faux qu'elle a déjà adressé à d'autres hommes que moi. Et je déteste ça... je déteste qu'elle fasse semblant que rien n'a jamais existé. Sans le vouloir, je jette un regard à Ru, mon seul secours pour la première fois de ma vie j'aimerais qu'il vienne me rassurer en me faisant comprendre que je n'ais pas été dingue. Elle me tends cette main, ces doigts sont encore plus fins qu'ils n'étaient. Leurs lignes finissent à la perfection sa silhouette déjà divine. J'aimerais lui prendre, pouvoir caresser sa paume et la recouvrir de la mienne comme on le faisait avant. Quand on était seul face au monde... Mais je ne fais rien, je ne bouge pas, je ne réponds même pas à sa provocation. Je ne suis pas barge, je le sais cette femme était à moi il y a deux ans. Je me souviens de tout, je ne peux pas avoir inventé ça. Alors à quoi tu joues Jungney? Ça t'amuses de me faire croire que je suis dingue? Ou alors est-ce que tu essais de me faire croire que tu m'as oublié? Je n'ais pas envie de l'écouter, encore moins de la regarder si c'est pour ça. Je détourne les yeux au même moment où Ru se charge de la remettre en place. Et cette façon qu'elle a de le dénommer me donne la gerbe. Depuis quand le considère-t-elle comme son oncle? J'ai l'impression d'être dans un cauchemar, j'aimerais me réveillé mais je crois que même une balle dans le pied n'y changerait rien. Je suis soufflé par eux deux. Par ce petit numéro qui ne ressemble à rien. J'ai envie de lui crier qu'elle devrait se souvenir de toutes les crasses qu'il lui a fait. Il était le premier à vouloir que je me barre, que je m'éloigne loin d'elle. Il nous a mis tan de bâtons dans les roues. Comment peut-elle être devenue aussi... fausse?

Ça me fait mal, mais la réunion se poursuit. Le plan est déplié sur la table, moi je suis en retrait comme la plupart du temps. Je n'ais pas besoin de les regarder, ça ne m'intéresse pas et je connais ces quais par cœur. Je le laisse expliquer sa théorie qui me parait un peu foireuse, mais j'attends. J'analyse comme à chaque fois. C'est Jungney qui l'interrompt la première. Pour le coup je suis étonné, je lève un regard vers elle en me demandant ce qui lui prend. Depuis quand elle pense avoir la science infuse? Je ne l'ais jamais vu aussi sure d'elle. La traduction me passe au dessus, je comprends tout ce qu'elle raconte au moment où les mots franchissent ses lèvres. Mais je déteste ça! Ce qu'elle me montre, cette nouvelle... "elle". La Jungney que je connais n'est pas comme ça. Elle est plus... douce, plus hargneuse mais pas aussi écrasante. Elle étale, elle en fait beaucoup... et le pire c'est que tous sont scotchés à elle. Je ne sais pas si c'est pour ses jolis yeux ou parce-que son discours à du sens. Ils ne comprennent rien de toute façon. Alors je pense avoir la réponse. Je dois le reconnaitre, je suis surprit, je me demande comment elle fait pour savoir tout ça. Où est-ce qu'elle l'a apprit? Elle ne connait pas San Francisco, elle n'y a jamais passé assez de temps pour savoir ces détails. Elle sait... elle sait ce que seul moi et Jun savions. Et ça m'énerve. Je me rends compte que je déteste ça. Parce-que c'est comme s'immiscer dans une partie de ma vie qu'elle ne connait pas et ne connaitra jamais. Comme si elle me trahissait alors que je ne lui ais jamais parlé de ces endroits. Je fronce les sourcils derrière mes lunettes noires, le petit numéro qui se trame autour de cette table ne me plait pas. Je me redresse quand le big boss m'interpelle. Et je n'ai pas à hésité pour lâcher "ça tient la route. Mais à moins qu'ils ne soient cons, on sera mort avant d'avoir posé un pied à l'intérieur." Qu'est-ce que tu crois Jungney que c'est un jeu? Tu tentes de jouer les petits chefs, mais cette ville n'est pas la tienne. Et je ne me gène pas pour lui rappeler, c'est un coup bas mais j'assume parfaitement "Il n'y a que trois entrée qui donnent directement à l'intérieur..." je me penche par dessus la table, sans faire l'effort de me lever avant de tendre la main en l'air et attendre. Je n'ais pas besoin de parler pour que l'un de mes hommes pose un stylo entre ma paume. Laissant tomber mon bras lourdement sur le bois, je prends à peine le temps de le lever pour dessiner des croix négligées sur le papier étendu devant nous. Je lâche le crayon et poursuit "Il faudra une équipe en surface. On n'est pas dans un jeu vidéo, les russes ne sont pas des idiots, ils auront forcément posté des hommes à ces endroits. Je m'en charge." Je tourne la tête vers Jungney, même si elle n'est pas capable de voir mes yeux à travers mes verres teintés, je veux qu'elle comprenne que je la regarde et m'adresse à elle. Je la rabaisse un peu surement, mais je veux qu'elle comprenne qu'on ne joue pas. C'est la vraie vie, qu'est-ce qu'elle croit que c'est un jeu d'enfant? De ce que je me souviens elle n'était pas la femme la plus à l'aise qui soit en mission. "Tu n'as pas peur que ça soit risqué?" le boss s'adresse à moi avec un air soucieux qui creuse sa ride au milieu du front. Ça me fait rire, parce qu'il se soucie de moi comme un père pourrait le faire. Un père particulier... mais un père tout de même. C'est drôle, risible parce qu'un père ne laisserait jamais faire ce genre de bêtise à son fils. Je me laisse tomber en arrière sur ma chaise et hausse les épaules désinvolte "J'y suis allé y'a cinq ans. Aucuns travaux à ma connaissance, l'endroit n'a pas changé. Je connais l'agencement, on pourra se faufiler facilement." Parce-que c'est ce que je suis. Un homme fort sur le terrain, j'ai un avantage sur les autres, un gros et ça fait de moi quelqu'un d'important. Mes quatre hommes acquiescent d'un petit signe de tête, ils ont un sourire fier sur le coin de leurs lèvres. Une manière de me faire comprendre qu'ils sont satisfaits d'avoir un chef de ma trempe. Je connais par cœur cet endroit, j'y ais passé la plupart des mes escapades nocturnes avec Jun. Il était encore là à l'époque... c'était avant qu'il se fasse sauvagement tué. L'un des types autour de la table tape la paume violement sur le bois et s'écrie "J'en suis ! Je veux être dans l'équipe d'Il Nam." Evidemment, qu'ils veulent tous l'être. Je suis bon, et sur de moi. Je sais où je vais et je connais cette ville. Puis pendant que j'esquisse un sourire et explique que je préfère y aller avec mes hommes de mains, l'un se tourne vers Jungney pour lui glisser "Tout le monde veut toujours faire parti du groupe d'Il Nam. Il connait San Francisco comme sa poche. Avec lui t'as plus de chance de rentrer chez toi le soir pour manger des nouilles crois moi. Si y'a un homme a qui tu dois te fier c'est lui." Je n'ais pas entendu ce qu'il lui disait mais le voir se tourner vers elle m'agace. Du coin de l'œil je le guette, et reprends ma position blasée. J'ai finis, je n'ais rien à ajouter. Et pourtant l'un pose la question qui me brûle les lèvres. Un de mes hommes à moi, il est plus vieux de trois ans mon ainé mais il m'accorde un respect sans pareil. "Et elle? C'est quoi son rôle au juste? Je n'ais pas envie de jouer à la baby-sitter." Je devrais peut-être le tenir mais je pense qu'il a raison. Ru s'apprête à lui fermer le claquer mais je lui coupe l'herbe sous le pied et lâchant d'un air détaché "On perdrait du temps si il faut faire attention à elle. J'ai déjà bossé avec une femme, à part vous apporter des ennuis ça ne sait pas faire grand chose d'autre." Je ne parle jamais pour rien dire, et je sais qu'elle me connait. Si je l'ais fais c'est que j'estime que ce mes propos sont justifiés. Je n'ais pas envie de revivre la même chose. Devoir veiller sur elle, la peur au ventre. Je préfère qu'elle reste ici dans un petit bureau à attendre à distance. Evidemment mes remarques sont approuvées, on évolue dans un monde de macho. Une femme ça vous apporte des emmerdes, c'est bon sauter le soir et vous donner du plaisir, mais ça ne sait rien faire d'autre. Pourtant... pourtant croyez-moi que ça vous apporte beaucoup plus que des nuits fiévreuses... Mais c'est le big boss qui prend la parole, tout le monde se tait, tout le monde écoute "Elle ira sur le terrain. Elle a une grande connaissance des réseaux informatiques." C'est tout? Je trouve ça maigre comme argument. Le même qu'on m'a donné il y a deux ans. Je ne suis pas convaincu, et laisse aller bon train les discussions. Ça commence à parler fort, à donner ses opinions sur la question. On dirait même que ça se dispute. C'est là que l'un des types se tourne vers moi pour me souffler dans un anglais incorrect "Je veux bien faire parti de son équipe dans les sous-terrains sombre moi." Et ça le fait rire? Sans réfléchir, je bouge la tête vers lui, et le regarde avec son sourire salace. Il m'en faut peu pour que je vienne subitement me saisir de son genou et le pressé fort entre mon index et mon pouce. J'appuie de toutes mes forces, violemment avant qu'il ne se lève d'un bond et crie au scandale "Bordel mais ça va pas? T'es quoi ton problème au juste?" Si il veut jouer à ça on va jouer alors. Je pourrais me lever, mais le faire c'est lui prouver qu'il a du pouvoir sur moi. Je me contente juste de rester assit et de regarder mon pot de yaourt. Mon air je-m'en-foutiste le déconcerte. Je ne réponds rien, alors il décide de venir me pousser l'épaule. Les conversations et autres disputent n'ont pas cessés. Notre petit manège à lui et moi passe quais inaperçu dans ces fusions de paroles. Je crois que c'est ce qui me fait sourire. D'un sourire presque sournois. Quand il récidive, j'attrape ses doigts entre ma paume, les emprisonnent avec force et les tords d'un geste sur et brusque. Il se met à beuglé plus fort que l'assemblée. Si bien qu'en le lâchant je me sens obligé d'ajouter "Il nous faudra deux nouveaux fourgons." C'est tout, comme si ce que je venais de faire n'était qu'un signal d'alarme pour réveiller tout le monde et capter l'attention sur moi. Le mec se tord de douleur et m'insulte de tous les noms mais il n'est pas grand chose pour moi. Il ne fait même pas parti de mon équipe. Le big boss lève la main pour lui demander de se taire. "Il nous en faut au plus vite. Tu pourrais t'en charger Il Nam?" ce genre de formalité on me les donne parce-que je fais ça rapidement. Jun et moi étions les meilleurs pour voler des bagnoles. C'est du travail de petit voyou, mais ça me plait parce-que ça ne prend que quelques minutes tout au plus une heure. C'est dingue j'ai l'impression que tout ça est normal. C'est mon quotidien, comme si rien ne changeait. Pourtant aujourd'hui elle est ici... dans ma ville, et elle va me suivre pour cette mission. Je n'ais pas envie mais je crois que mon avis n'est pas à prendre en compte. Et je regrette... parce-que j'ai la brusque impression que tout ça est à cause de moi.
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Ven 24 Jan - 14:44

J’étais sûre de moi, trop sûre de moi peut-être. Je voulais tellement prouver que j’avais changé, que j’étais juste devenue forte, que j’étais une femme qui n’avait besoin de personnes. Je voulais qu’il pense que notre rupture ne m’a pas affecté, que son départ n’a rien changé à ma vie et peut-être même, si j’osais, qu’il pense que sa disparition n’a été que bénéfique pour moi. Il m’a libéré d’un poids, le poids qu’il représentait, un boulet qui m’aveuglait et qui rendait ma vie inutilement dangereuse pour quelques parties de jambes en l’air … Voilà ce que je voulais qu’il croit. Qu’il n’était rien pour moi. Que ces promesses que je lui faisais n’étaient que du vent. Je ne voulais pas qu’il se souvienne de mes regards, brillant et débordant d’amour, je ne voulais pas qu’il se souvienne de la tendresse de chacun de mes baisers et de mes caresses. Je ne voulais pas qu’il se souvienne combien j’ai pu avoir besoin de lui, combien sa présence me réconfortait, combien je l’aimais … Oh oui, ça je veux qu’il oublie, qu’il oublie que j’aurais donné ma vie pour lui, que chaque séparation me déchiraient et que j’étais amoureuse de ses moindres souffles. Ouais je voulais juste qu’il efface celle que j’étais avant. Celle que j’étais aujourd’hui réduirait en cendre le peu de souvenir que ce salaud devait garder de nous. Je bouillonnais de l’intérieur. Je pouvais sentir sa nonchalance me frapper de pleins fouet et dieu que je détestais ça. L’ambiance qui semblait légère pour tout le monde me pesait à moi. Tout était lourd autour de moi. La fumée blanche qui nous surplombait me donnait envie de vomir. Le manque de lumière me donnait l’impression de sombrer. Je foutais quoi ici sérieux ? Je voulais une vie meilleure, une vie lumineuse, une vie heureuse … avec lui. C’est peut-être ça mon choix finalement. J’aurais tout abandonné pour lui, j’aurais fuit, j’aurais dit merde à tout ces mafieux quitte à en payer le prix mais j’aurais été loin, avec lui et c’est tout ce qui me semblait important ; nécessaire à ma vie … Alors c’est peut-être la raison de ma présence ici. Les choses ont changés, nos sentiments mutuels aussi mais je suis toujours là où il est … Est-ce si vital pour moi ? Je me serais contenté de sa haine si je savais que je pouvais le voir tous les jours … Mais aveuglé par ma colère j’ai simplement voulu me venger, faire de sa vie un enfer, le détruire comme il m’a détruit et reprendre le cours de ma vie là où elle s’est arrêté il y a 2 ans et 6 mois … Je pense que j’en suis capable, oui je le suis, je suis capable de juste lui rendre la douleur qu’il m’a causé et le sortir définitivement de ma vie. Reprendre une vie, une vie sans lui … J’ai jamais su à quoi ça rimait mais aujourd’hui ça me semblait être une excellente idée. Et je rageais contre cette petite voix au fond de mon cœur qui me suppliait de ne pas le faire en précisant que je ne serais jamais capable de tenir sans lui … Amour, haine quelle différence ? Il serait là … tout simplement ; Mais on ne pouvait pas me demander ça … On pouvait pas me demander d’accepter l’indifférence de cette homme que j’ai aimé plus que ma propre vie … On ne peut pas me demander d’accepter sa haine et son manque de douceur … lui, qui m’a appris à aimer l’amour, qui m’a appris que même dans ses caresses il pouvait m’aimer, bien plus que tous ces salauds qui ont un jour convoité mon corps. Je lui ai tout donné. Ma virginité en premier lieu … Il savait, il savait ce qu’elle représentait pour moi. Il savait ce qu’on avait fait à ma sœur, à moi. Il savait ce que j’avais enduré, ce qui m’effrayait, ce qui me poussait à me recroqueviller sur moi-même chaque fois que ses mains frôlaient mon bas ventre … Il savait lui ce qui me réveillait en pleine nuit en hurlant. Il savait que ce cadeau que je lui ai fait valait de l’or … Je ne suis pas une ado de 15 ans fleur bleu qui croitau prince charmant et qui a attendu le bon pour lui offrir sa petite fleur … Mais j’étais une jeune femme meurtrit par la vie qui considérait le sexe comme un moyen que ces bêtes sauvages avaient trouvés pour nous blesser … Il Nam lui … Lui il m’a montré combien ça pouvait être beau, doux, plaisant … Il m’a appris à ne pas avoir peur du plaisir, à me laisser aller chaque fois que j’étais crispé contre lui, tremblante, les larmes aux bords des yeux … J’ai cru qu’il m’aimait vraiment … Que la patience dont il faisait preuve n’était pas factice, qu’il voulait vraiment me faire connaitre ça, à moi, qu’il voulait vraiment connaitre ça, avec moi … Et aujourd’hui. Merde aujourd’hui je me rends compte qu’il a surement toujours joué avec moi … Que des putes il continuait d’en niquer quand la nuit, je coupais court à nos ébats la peur au ventre … Il a su être patient avec moi, parce que j’étais comme un petit lot bien foutue qu’il voulait ajouter à son tableau de chasse. Un peu de challenge dans sa vie morne et monotone … Voilà ce que j’étais ! Un cul de plus dans sa vie de mafieux sans intérêt ! Alors que lui … lui j’ai cru qu’il me sauverait, il m’a sauvé … pour mieux me détruire après. Alors non ; je ne pouvais pas vivre ma vie près de lui en ayant perdu ce qu’il m’a fait apercevoir. Une vie comme j’en avais toujours rêvé. Mes doigts manucurés glissaient sur le papier du plan en suivant les lignes des bâtiments. Oui j’étais sûre de moi, sûre de ce que j’avançais. J’avais tout l’aplomb nécessaire pour que ces hommes ne prennent pas pour de la merde. Mais je crois que ça déplaisait à certains que je sois si … si intelligente et que je démonte le plan de leur pote en deux secondes. Mais soyons sérieux, si ce n’était pas moi, j’ose espérer qu’un homme ici aurait eut l’intelligence de s’y opposer. J’attendais avec fièvre la réponse d’Il Nam et j’étais si sûre de moi qu’il me fit redescendre de mon petit nuage sans prendre le soin de glisser un matelas sur le sol. La chute fut brutale, courte et intense. Mon ventre se tordit dans tous les sens alors qu’un sourire narquois s’étira sur mes lèvres. J’ai saisie … Tu veux leur prouver que ça reste toi le chef, que tu contrôles tout, que tu as toujours contrôlé tout ici … Je pourrais être fière de voir que tu es si doué dans ce que tu fais, je pourrais être fière de voir ce respect dans les yeux de tes hommes mais ça me débecte. Ça m’écœure si tu savais … Je pensais que tu serais différent mais au final … tu es comme tous les autres et seuls l’argent compte pour toi … la drogue aussi il faut croire. J’ai toujours fait avec ton addiction, fermant les yeux quand tu t’enfermais dans la salle de bain l’air de rien. J’ai toujours cru que te laissé ça t’aiderais à supporter à mieux faire ton boulot mais au final … Tu n’es qu’un putain de petit merdeux qui veut avoir le monde à ses pieds … Et je refuse d’être ta putain.
Je secoue la tête de voir qu’il a le dernier mot. Ok, les hommes sont tous à ses pieds. Je laisse échapper un rire qui n’a rien d’amical. Non Il Nam me connait assez pour savoir que j’étais fausse, entièrement fausse de la tête au pied, que je jouais un rôle, un rôle dont il ne cessait pas les limites en croisant mon regard de feu. Je me penche en avant en me courbant juste assez pour offrir une vue magnifique à la limite de ma jupe. Bien trop courte pour être descente. Je n’ai pas mit de collant, la peau nue de mes cuisses est découverte et j’ose espérer que certains hommes regardent. Je ne suis pas là pour prouver que je peux être un super membre de clan, ou même une chef hors paire. Je me fou de leur égo surdimensionné et de ce qu’ils peuvent penser de mes talents ou de la légitimité de ma place ici … Je voulais rendre IL Nam fou. Fou de jalousie, fou d’amour … Le faire tomber et el piétiner comme il l’a fait. Alors je lui cède cette victoire. Je lui adresse un sourire complaisant en murmurant un « Bien joué ! » C’est vrai son plan est mieux calibré que le mien, mais j’ai tout de même eut l’idée des souterrains la première. Je me raccroche à ce que je peux et quand je vois l’effervescence qu’il crée autour de lui en ayant simplement parlé je trouve ça presque risible ; alors comme ça les paroles d’Il Nam sont d’évangile. Laissez-moi rire ! Il est ce genre de mec à te murmurer qu’il ne t’abandonnera jamais quand on prend soin de sa queue. Remarque, peut-être qu’avec son flingue ça lui fait le même effet. Ils sont tous pareille et moi ça me fait rire. Je trouve ça pathétique. On dirait une bande de fauve qui n’attend qu’une chose : la chair fraîche et c’est ce que leur propose Il Nam. Servit sur un plateau d’argent. Soudain l’un des hommes présents se pencha vers moi pour me signifier "Tout le monde veut toujours faire parti du groupe d'Il Nam. Il connait San Francisco comme sa poche. Avec lui t'as plus de chance de rentrer chez toi le soir pour manger des nouilles crois moi. Si y'a un homme a qui tu dois te fier c'est lui." Je retins un rire moqueur et me contenta de sourire poliment, allant même jusqu’à faire semblant de me sentir concerné. « Ah vraiment ? Une chance pour vous de l’avoir alors … » Moi je me souviens d’un homme prêt à se faire buter si je n’étais pas là … Je préfère omettre la partie où il s’est retrouvé dans la merde à cause de moi … La première fois que j’ai tué un homme. Pour lui. Je tourne mon visage vers lui pour l’observer. J’ai envie de lui arracher ses lunettes, de croiser son regard, de le voir lui et pas juste cette image qu’il se donne … T’es pathétique Il Nam comme ça … Ca ne te va pas, tout comme ça ne me va pas. Regarde ce que tu as fait de nous … Je baisse mon regard sur le plan et mordille ma lèvre inférieure. Il me manque Jun … Il m’a manqué pendant 2 ans mais j’étais si en colère que je réussis à oublier ça … Mais aujourd’hui, alors qu’il est devant moi, si tu savais combien il me manque encore plus à cet instant. Il est là … mais ce n’est pas lui. Ce n’est pas lui Jun … Je serre les dents et m’assois à la table, étrangère à toute cette soudaine ambiance autour de nous. Ils veulent tous aller dans son équipe parce qu’ils savent qu’ils reviendront. Il est si bon dans ce qu’il fait … Si parfait … Lui qui semblait détester son job y mettait aujourd’hui tout son cœur. Que c’est risible. Il a bien du s’ennuyer avec la pauvre Coréenne que j’étais. Une pauvre conne qui se trouvait là au bon moment … « Et elle? C'est quoi son rôle au juste? Je n'ais pas envie de jouer à la baby-sitter. » Je tournais mon visage vers l’homme qui venait de prendre la parole, j’aurais bien continué de l’ignorer mais tous les regards se tournèrent vers moi et des rires fusèrent. Merde, je détestais ne pas comprendre ce que ces abrutis racontaient sur moi. Je fronçais les sourcils en tentant de comprendre où avait été l’insulte. Il Nam prit le parole et même si l’entendre parler en anglais faisait faire des bons à mon cœur je me concentrais d’avantage pour comprendre ce qu’il racontait. "On perdrait du temps si il faut faire attention à elle. J'ai déjà bossé avec une femme, à part vous apporter des ennuis ça ne sait pas faire grand chose d'autre. » Je reste quelques secondes interdites. J’ai du mal à saisir, ou plutôt je ne veux pas comprendre ce qu’il vient de dire. Je me tourne vers Ru qui le foudroie du regard et je réalise. Oui il vient bien de me rabaisser indirectement … Merde ça fait mal. Je veux dire … J’ai compris, je ne suis rien pour lui, j’étais un jouet, un jolie jouet mais un jouet quand même. J’ai mis 2 ans à ne plus chialer en pensant à ça mais là … De le voir être si dur avec moi devant tout le monde … Non c’était ce genre de choses que je ne pouvais encaisser facilement. Le cœur qui palpitait au bord de mes lèvres faillit se déverser partout … mais je préférai sourire. J’ourlais mes lèvres d’un sourire amusé en baissant les yeux. Salaud … Piétiner mon cœur semble être ton passe temps favoris. Je me sentais seule … terriblement seule. Aujourd’hui plus que d’habitude. Quand je l’ai trouvé il a soudain remplit ce vide dans ma vie. Il l’a rendait moins terne, moins triste ; il était là pour moi. Et aujourd’hui il a basculé dans le camp ennemi. Nous étions deux contre le reste du monde et pour une raison qui m’échappe … il a préféré aller se joindre à eux … Je garde mon regard rivé sur cette plan et écoute alors les conseils de Ru. Boulot. Ne pense qu’au boulot. Et mon intuition me dit que quelque part, quelque chose cloche. Et je sais quoi … Je demande à toutou d’aller chercher la mallette dans la voiture. Il ronchonne mais traine des pieds. Il sort de la pièce sans que personne ne prête attention à ses aller et venu. Je suis crispé, je tente de garder mon air détaché mais j’ai envie de lui hurler qu’il n’est qu’un salaud, un horrible salaud que j’ai envie de tuer ! Soudain un cri se fait entendre et quand bien même je tentais tant bien que mal de ne plus le regarder je fus comme obligée de poser à nouveau mes yeux sur son visage impassible. L’homme à côté de lui à encore une grimace de douleur sur le visage, quant à Il Nam, il agis comme si rien ne c’était passé. Depuis quand est-ce qu’il est aussi démonstratif avec le force ? Je ne le reconnais plus et pire, ce que je vois de lui ne me plaît pas … pas du tout.
 
Toutou reviens enfin avec la mallette à la main. Il est essoufflé, il a du courir je crois. Ils sont entrain de parler de fourgons et de je ne sais quoi. Il Nam semble satisfait. Je lui accorde son bon point et le laisse avec cette balle de match. Mais ne me connait-il pas ? La Jungney que j’ai été et toujours quelque part, mon côté borné l’accompagnant. J’ouvris la mallette et en sort le dossier qu’elle contenait. Je le jette sur la table pour que les photos et autres informations que Ru avait rassemblées pour moi s’éparpillent devant leurs yeux. « Je sais bien que la majorité d’entre vous on arrêté l’école avant de savoir lire et compté mais j’ose espérer que si nous sommes tous ici aujourd’hui c’est qu’on a assez de matière grise. » Toutou s’était remis à faire la traduction après que Ru lui ait donné un coup de coude. Je me penchais en avant, allant jusqu’à coller mon bassin sur le rebord de la table pour que mes seins frôle les papiers, et attrapa un cliché qui s’était glissé à l’autre bout de la table. Je me redressais en prenant tout mon temps, agir aussi innocemment pour allumer ces mecs faisaient maintenant partie de mes talents. « Alexander Petrov. C’est lui la tête de leur gang. Le pseudo chef qui s’y trouve n’est qu’un leurre, une sorte d’appât pour qu’Alexander puisse mener ses opérations à bien sans être prit à partie. Plutôt ingénieux comme technique. » Je fis le tour de la table et me dirigea sans hésiter vers Il Nam. Je me faufilais à côté de lui et m’assit sur la table en sautant avec légèreté. Je croisais les jambes juste sous son nez et donna consciemment un coup à l’homme assis à côté de lui pour lui adresser un sourire doux d’excuse. Je plaçais la photo pile devant le Coréen et lui dit « Tu crois vraiment qu’un homme comme lui va se contenter de quelques hommes de mains pour le protéger. Il a peut-être une grosse artillerie mais il est beaucoup plus intelligent que la moitié des hommes ici. Si ce n’est plus. » Terminais-je en glissant mon regard sur lui de haut en bas. Je le toisais en gardant un sourire doux. « On va faire un jeu ! » m’écriais-je en anglais en tapant dans mes mains. « Qui connait le PX-76 ? » Ainsi assise face à Il Nam je tournais le dos au reste des membres du groupe. Je me tournais donc vers eux en m’appuyant légèrement en arrière sur la paume de ma main. Mes cuisses légèrement décroisées étaient maintenant juste sous le nez d’Il Nam et ma jupe remonta doucement. L’homme assis à sa droite déglutit difficilement alors que son regard était scotché sur la couleur de mon  shorty en dentelle. « Toi peut-être ?! » demandais-je en regardant un homme qui avait gardé un air calme jusqu’ici. « Un nouvel armement. Tout électronique ; il a 3 fois la puissance du C4 et sa mise à feu se fait à distance. » « Bien ! » lui répondis-je enjouée comme si j’étais fière qu’un de mes élèves ait appris sa leçon. « Toi tu me plaît bien ! » Lui lançais-je amusée. Je me redressais et lissa ma jupe innocemment en époussetant aussi mon t-shirt. Je recroisais mes cuisses en remontant ma cuissarde. Je prenais mon temps, laissant mon petit show faire son petit effet. Je me tournais vers Toutou et lui fit un signe de tête. Il rassemblait tous les papiers et j’en profitais pour venir murmurer à Ili Nam en me penchant vers lui … Si prêt que mes cheveux vinrent caresser sa joue alors que mes lèvres frôlaient le creux de son oreille « Quand tu t’amusais à niquer tes putes en rendant tes narines blanches comme neige, j’ai fait mon job. Tu n’as même pas idée de la puissance de ce truc, un rien pour le faire se déclencher. Ils ont placé un détecteur de mouvement. Un battement d’aile de papillon peut le faire exploser quand l’appareil est sur sa sensibilité maximum. Tu vois. Je n’ai pas perdu mon temps Il Nam … Et j’ai compris où était ma place. » Loin de toi. J’avais murmuré en coréen pour que seul lui comprenne, c’est à Il Nam que je m’adresse, je n’ai pas envie que ces vautours s’immisce entre lui et moi … Je me mis quelques secondes avant de me relever. Parce que m’éloigner de lui était une véritable torture. J’aurais voulu déposer un baiser dans son cou et lui murmurer qu’il m’a manqué au même titre que j’avais envie de lui enfoncer une lame dans le cœur. Mes sourcils se crispèrent mais c’était fugace, rapide, trop rapide pour que quiconque ne l’est remarqué. La seule chose audible et peut-être le bruit de mon cœur en miette qui s’effrite un peu plus. Je me redresse rapidement en glissant une mèche derrière mon oreille. « Reste à savoir où ils auront placé les charges. » lançais-je pour l’assemblé et sauta hors de la table pour mettre le plus de distance entre lui et moi. Mes talons claquèrent sur le sol. J’attrapais le dossier des mains de Toutou et le feuilleta un instant avant de dire. « Je serais avec l’une des équipes du sous sol. Parce que c’est là qu’ils voudront vous piéger. Vous aurez tous besoin de petits gadgets que je vous fournirais. Ces charges peuvent se désamorcer avec une fréquence d’onde, il faut juste trouver la bonne et ça, c’est mon boulot. Et … Putain t’attends quoi pour traduire abruti ? » Toutou grogna avant de leur faire un topo de ce que je leur avais dis. « Et j’aurais de plusieurs matos, je dois m’adresser à qui pour trouver mon bonheur ? ». L’homme qui connaissait la bonne réponse concernant le PX-76 leva la main, je fis mine d’être ravie d’être en binôme avec lui et lui lança en anglais « On va bien s’amuser tous les deux » Je lui souris espiègle, alors que des rires gras s’éleva de l’assemblé. Ok, le double sens peut prêter à confusion, mais sérieux ils peuvent arrêter de penser avec leur queue deux secondes … ? « Je suis une grande fille maintenant. Personne n’aura besoin de ne surveiller personne. Mais vous tous, vous voulez mourir, allez trouver Alexander Petrov avec vos paires de ... » N’ayant pas le mot dans mon vocabulaire je leur montrais leur entre jambe et ajouta « Il s’en fera un collier. » avant d’hausser les épaules amusées. Le big Boss prit alors la parole et avec un ton paternaliste lança « Un peu de sang frais ça fait du bien pas vrai. Il s’amusa à me donner une tape sur les fesses qui me donna un peu plus l’envie de lui en mettre une. Puis il reprit « Il Nam. Tu la protégeras. » Son ton était doux mais ferme, comme s’il n’admettait aucune protestation. « Il Nam, charge toi de faire les équipes. Ru et moi on a encore beaucoup de choses à se dire. Programmez-moi cette mission les enfants. Si ça foire … » il laissa sa voix en suspend avant de rire en agitant son index. C’est horrible … cette ambiance bon enfant trahissais des journées sanglantes et des punitions radicales … Ca me faisait froid dans le dos mais je fis mine de ne pas comprendre. Ru s’approcha de moi et déposa un baiser sur ma joue. Jamais il ne s’est permit d’être aussi familier mais je crois qu’il voulait faire clairement comprendre que j’étais à lui … Et si ca faisait rager Il Nam ca me faisait bouillir de l’intérieur, parce que je n’étais qu’une pute pour les membres … Alors j’ai pris l’initiative de l’appeler Mon Oncle histoire de passer pour la petite protéger et ici, personne ne savait qui j’étais vraiment. Sauf Il Nam peut-être …
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Ven 24 Jan - 16:47

Son petit jeu m'hérite, il me fait mal, il m'agace. Je ne sais pas ce qu'elle fait, ni même ce qu'elle veut. Je me demande à quoi ça sert d'être ici. Pourquoi n'est-elle pas tranquillement à Séoul, sur son toit? Quel est le deal, qu'est-ce qu'elle a à y gagner? Des hackers on a des tas ici alors pourquoi elle? J'ai envie de lui poser la question de la prendre à part et lui demander ce qu'elle fout. Elle ne voit pas? Elle n'a pas idée de la merde dans laquelle elle se met. Je n'ais pas envie de recommencer comme deux ans auparavant. Je n'ais pas envie de couver le moindre de ses faits et gestes, la peur au ventre parce-que je crains pour sa vie. Si j'ai réussi à avancer c'est parce-que j'ai cru qu'elle s'en sortait seule, qu'elle était assez forte pour affronter le vrai monde, celui dans lequel elle avait toujours espéré avoir une place. Je lui avais laissé le champ libre, je l'avais libéré des chaines dans lesquels je l'avais enfermé. Elle pouvait enfin voler de ses propres ailes, la cage était grande ouverte. Mais elle était là, comme si elle s'était amusée elle même à la refermée. Je me rends compte que ces deux ans ont été un mensonge. Je me suis leurré, j'ai bêtement cru que tout irait bien pour elle. Pas parce-que je le voulais, mais parce-que j'en avais besoin. Je ne pouvais pas vivre en pensant qu'elle souffrait, qu'elle avait quelque chose, qu'elle perdrait peut-être la vie en sortant de chez elle. Oui à Séoul elle était en sécurité, plus qu'elle ne l'était ici. Et c'est bête à dire mais j'ai cru qu'elle comprendrait que Ru était le seul danger qui la côtoyait à part moi. Je l'ai libéré d'un poids, mais elle s'est encombrée d'un second. Et je ne comprends pas. Je suis perdu. Je ne reconnais pas cette femme, celle qui est là à parler avec autant d'assurance. Elle nous toise, chacun d'entre nous comme si elle détenait les clés de ce métier, de ce milieu qui lui a toujours échappée. Moi je te connais Jungney, je sais que tu n'étais pas cette femme il y a deux ans. Tu avais peur, tu ne supportais pas de voir la haine entre les hommes. Tu venais toujours te réfugier dans mes bras quand les choses t'échappaient. Et je te protégeais, je te blottissais toujours un peu plus contre moi pour te faire croire que rien ne t'atteindrait jamais. J'ai eut tord, je t'ais menti, comme on le fait à un enfant. Je t'ais fais croire que la vie pouvait être plus belle, je voulais que tu restes innocentes, j'ai tout fait pour conserver cette part de toi. Parce-que tu vois, je ne voulais pas que tu deviennes comme tous ces types. Je ne voulais pas voir mon propre reflet en te regardant. Si je t'ais aimé c'est aussi pour ça. Parce-que tu étais l'inverse de moi, parce-que dans nos différences tu me comprenais, parce-que tu me complétais. Tu avais toujours le mot qu'il fallait quand ça n'allait pas, tu avais toujours le sourire dont j'avais besoin pour me rassurer. J'ai été bête je crois, j'ai été un idiot. Moi aussi je me suis fais avoir, à plusieurs reprises. Je crois que si Jun avait été là il m'aurait averti. Il m'aurait dit de me méfier de toi. Et il aurait eut raison... l'amour n'apporte jamais rien de bon. Je l'ais vu avec lui, comment il se comportait en parlant de ses sœurs. De ces deux femmes... il s'était fait un point d'honneur à les protéger, et il est allé droit dans le mur. Parce-que dans ce monde les attaches sont impossibles. Aucun homme ne bâtit des murs en compagnie d'une femme. Il s'arrête de temps en temps dans sa tâche, se laisse aller au plaisir mais jamais il ne reste longtemps au même endroit. Moi je l'ais fais, moi j'ai fauté. Moi j'y ais cru... et quand je te vois là aujourd'hui, j'ai le cœur chargé de remords. Je ne sais même pas s'il s'agit de toi, ou de moi. Est-ce que je suis déçu de ce que tu es devenue? Est-ce que je m'en veux de t'avoir laissé? Les deux peut-être... j'ai l'impression qu'ils sont liés. Peut-être que si je n'étais pas partie tu ne serais pas devenue cette femme qui m'impressionne et me fait peur. Oui je crois que je te crains. Parce-que je n'arrive pas à lire en toi. Pour la première fois je suis incapable de voir dans ton regard ce que j'ai besoin d'y trouver. Tu as l'air si froide, si lointaine. Comme coupée de toutes émotions. A part les plus mauvaises je ne vois rien chez toi qui me plait. Et ça me fait mal. J'étouffe subitement, je voudrais sortir, j'ai besoin d'une dose... sentir cette chose qui me fait du bien pour oublier. Pour me dire qu'elle n'est pas là. Mais je reste assit, je subis ce petit manège et j'attends qu'on me libère. J'aimerais lui dire que je n'aime pas ce que je vois, mais je crois qu'elle s'en fiche. C'est du moins ce qu'elle me fait comprendre avec son attitude. J'ai comme l'impression d'être inexistant. Je pense qu'elle pourrait tout aussi bien se trouver face à un autre homme que moi qu'elle réagirait de la même façon. Je ne sais pas en fait... je suis perdu. Je n'ais qu'une question en tête. Où est passé Gwak Jungney? Celle que j'ai rencontrée il y a deux ans dans cette ruelle. Celle que j'ai raccompagnée et regardé dormir sans même comprendre ce qui m'arrivait? Ce soir là j'ai cru voir un ange... j'ai cru qu'elle était venue pour me sauver. Pour me sortir de là. Mais au lieu de ça elle m'a enfoncé... j'ai été bête. Je me suis laissé prendre par son visage si doux et ses yeux de biches. J'aurais du écouter ma raison, pas mon cœur. Il m'a suffit d'une fois, et j'étais perdu. Elle a visé en plein cœur... je lui avais déjà dis et j'avais raison. Elle m'a touché... j'ai mis du temps à me relever et quand je pense enfin y être parvenu elle vient à nouveau me viser du haut de ses talons et son arrogance sans faille. Je ne serais pas faible cette fois, si elle n'a pas besoin de moi alors moi non plus je n'ais pas besoin d'elle. Je veux juste qu'elle parte, qu'elle oublie qu'on s'est un jour connu... Je préfère garder les images de la Jungney que j'aimais. Pas de celles que je vois aujourd'hui. Je crois que j'ai aussi mal pour ça... parce-que je remarque avec amertume que celle qui m'attirait à disparu. C'est elle, c'est son corps mais l'entité qui l'habite me semble malsaine, mauvaise... est-ce que j'étais de ces types là? De ceux qui ont besoin de garder leurs femmes faibles pour se sentir puissant? Je sais que j'ai joué à ce jeu là, mais je n'ais jamais refusé de la voir devenir forte. Au contraire, je l'ais encouragé je voulais qu'elle soit capable de se défendre quand je n'étais pas là. Le reste du temps je me chargeais de tout, j'assuré qu'elle se sente bien, qu'elle soit à l'abri. Mais j'ai merdé... j'ai raté quelque chose et je m'en rends compte désormais, au moment où tout m'a déjà échappé des mains.

Je laisse la piste tourner, sans l'écouter, sans y prêter attention. Je suis emmêlé dans cette bobine qui passe. Je vais finir par brûler, fondre si je reste ici. Mais je n'ais pas le choix. Un des hommes s'est levé, le plus sec de tous pour aller faire je ne sais quoi. Je m'en fous, j'ai juste les yeux rivés sur cette fille qui me... m'écœure. Ouais je crois que le mot c'est ça. Je suis écœuré par son attitude. Ses plaisanteries ne m'amusent plus, pourtant elle était l'une des seules à réussir à me faire rire. J'ouvre une oreille, les autres ont l'air admiratif mais ce petit jeu ne m'intéresse pas. Je n'ais pas envie de faire un bras de fer avec elle. Parce qu'elle est sure de gagner, mais elle tomberait de haut. De si haut que je la briserais. J'aimerais dire que je regrette de penser ainsi, mais je n'y pense pas. Je voudrais juste la ramener sur terre, lui montrer qu'elle se goure. Que ce n'est pas ça qui compte, pas la vie qu'on lui a promit. Bon sang, mais qu'est-ce qu'ils lui ont fait? Je les déteste! J'en reviens à cette haine qui m'appelle à chaque heure et chaque minute de ma vie. La haine que je nourris pour ces hommes. C'est fort, si intense. Ça devient plus cruel quand je vois qu'elle en fait partie. Elle fait le tour de la table, se retrouve bien trop facilement à mes côtés, et je n'ais qu'une idée celle de fuir. De me lever et m'éloigner. Parce-que sa présence me tue. La voir aussi proche m'interpelle. J'en frissonne, j'ai envie de pouvoir la toucher. Mes mains n'ont plus caressé sa peau depuis deux ans... je me demande encore si je suis capable de me souvenir de l'effet que ça procure. Je sais à quel point c'était puissant entre nous. J'avais des sentiments, j'éprouvais quelque chose pour elle. Avec les autres... avec les autres c'est presque une corvée. Je crois qu'elle ose enfin s'adresser à moi directement, mais ça me fait chier. Je n'aime pas ça, c'est si formel. Sans émotions aucune à part la volonté de dépasser. Je lorgne à peine sur la photo, si elle pouvait voir mon regard elle verrait qu'il est posé sur elle depuis de longue minute. Je me fous de cette histoire, je me fiche de savoir que plusieurs de ces hommes risquent leur peau dans cette affaire. La seule chose que je désire c'est elle.... c'est elle que je veux. J'ai besoin de lui parler, besoin de la toucher. Elle me dégoute mais elle m'attire tellement aussi. Je crois que sa proximité me joue des tours. Et je me déteste d'être aussi faible. Comme un aimant, j'ai toujours été attiré vers elle. Incapable, de pouvoir la repousser, le rejeter même dans les moments les plus durs. Elle me toise, je déteste le regard qu'elle porte sur moi. Ce n'est plus le même qu'auparavant. J'en oublierais presque la douceur de ses yeux, leur lueur amoureuse et tendre. Jamais une femme ne m'avait regardé comme elle l'a fait. Si elle m'a tout donné, elle m'a offert la possibilité de connaitre un monde qui m'était inconnu. Fait d'amour, de richesse encore plus grande que ce fric avec lequel je prends ma coc'. Je repense à Jun qui disait vouloir devenir un roi, être milliardaire, avoir des tas de billets dans son bain. Mais bordel, il ne connaissait pas ce qu'une femme peut apporter. C'est bien plus palpitant, bien plus prenant que de la tune qu'on amasse sur un compte clandestin. Je me fous d'avoir du pognon, mais c'est la seule chose qui est restée... et Jun aurait raison finalement. L'argent ça ne part pas aussi facilement, ça ne change pas au moins. C'est sale, mais ça continue toujours d'arriver de vous emplir le cœur. Une femme ça vous le piétine, ça vous l'arrache... j'aimerais dire que je fiche d'elle, que je peux regarder ailleurs sans avoir un trou béant qui m'arrache une douleur. Mais j'en suis incapable. Elle est assise en face de moi, joue de ses charmes à la perfection comme elle l'a toujours fait mais quelque chose à changer. Elle maitrise davantage l'art de la séduction et tous les hommes sont à ses pieds. Je suis fou de jalousie de la voir ainsi se conduire en présence des autres. Je déteste qu'elle soit aussi charmeuse pour capter leur attention. Si tu savais Jungney... tu es tellement plus qu'une paire de seins et un joli cul... je suis à la fois dépité et énervé. Et c'est pire lorsque mes yeux distinguent la dentelle de son sous-vêtement. Mon cœur rate un battement, j'aimerais avaler ma salive mais je ne le fais pas, car je sais que cela me trahirait. Je ne veux pas lui donner cette satisfaction, mais je suis agacé. Car évidemment je ne suis pas le seul à avoir cette vue incomparable. Ça m'énerver, ça me rend fou de rage. J'aimerais leur dire de regarder ailleurs. Cette femme est à moi!! Enfin... elle l'était. Mais je l'ais laissé derrière moi. Et cette idée me tue... l'imaginer avec d'autres hommes me donne envie de vomir. Je ne peux pas voir ça, je ne veux pas voir ces hommes la surplomber et la faire crier. J'ai été le premier... le premier et j'aurais tellement aimé être le dernier. S'en est trop je crois, je finis par détourner les yeux et tente de ne pas serrer les dents trop fort pour montrer mon agacement. Mais au moment où je m'y attends le moins, elle vient se pencher à mon oreille, sa bouche frôle ma peau, j'en ais le souffle coupé... ces images d'elle et moi me reviennent en tête. Je l'entends gémir contre moi, quémander ma peau et ma présence... Bon sang Jungney tu ne peux pas me faire ça. C'est bas, le coup est si bas que j'en ais les nerfs. Je voudrais être insensible mais je n'y parviens pas. C'est son odeur, son parfum qui emplie mes poumons. La meilleure drogue à laquelle je n'ais jamais goutée. Mais je déteste ce qu'elle me dit, ses mots me lacèrent, ils me font l'effet d'un électrochoc. Elle en est... elle en fait parti. C'est comme si elle m'avouait où était sa place, à quoi ressemblait sa vie. Je ne comprends pas, ça m'échappe. Je ne veux pas qu'elle me parle comme ça, je ne veux pas entendre son ton aussi dur et ces mots sortir de sa bouche que j'ai si longuement embrassé. Elle n'a pas le droit, pas après tout ce qu'on a vécu. Bordel, mais c'est quoi cette merde? Elle était censée vivre heureuse à des kilomètres de mois, finir sa vie avec un mari qui l'aimait et des enfants qui courent dans un putain de jardin. Elle aurait même eut deux chiens et une voisine avec qui elle adorait parler des après-midi entier. Je ne veux pas entendre ça, je ne veux pas admettre que ce qu'elle me dit est vrai !

Et je lui en veux ! Je lui en veux car tous les plans que je me suis fais tombent à l'eau. La moindre des mes croyances s'effritent et devient une illusion. C'est si douloureux que j'en tomberais de ma chaise, que je pourrais me laisser m'écrouler au sol. J'ai mal Jungney, tu viens de briser le peu d'espoir que j'avais. La seule chose qui me maintenait encore debout c'était de t'imaginer heureuse. Ça ne m'amuse plus, plus rien ne semble me plaire ici, pas même elle. Je suis juste blasé je crois et je donnerais n'importe quoi pour que Jun soit là à poser sa main sur mon épaule en me disant "t'en fais pas je suis là". Mais il ne l'est pas, et ne le sera plus jamais. Alors ça me tue. Je n'ais plus rien à quoi me raccrocher à part ce boulot de merde. Le big boss m'intime de la protéger, comme si le sort s'acharnait. J'ai envie de l'envoyer balader de lui dire que je m'en fous, qu'elle a l'air de très bien se démerder seule mais à quoi bon? Personne ne m'écouterait, pas même elle. Alors je lui fais un signe de tête, j'ai compris le message. Je vais devoir rejouer cette même scène... me tournant vers elle, je lâche sans émotion "Comme au bon vieux temps." C'est la première fois que je m'adresse directement à elle. Je n'ais pas l'air heureux, ni même nostalgique, juste blasé. Je pousse un soupir, aborde ma nonchalance et finit bouge les épaules dans un effort qui me parait surhumain "Tu te démerdes avec autre chose que tes trucs électroniques au moins? Tes jolies cuisses et ton shorty dentelle t'aideront en rien sur le terrain, princesse." Et j'insiste un peu plus fortement sur ce surnom. Celui que je lui donnais dans notre intimité. Au départ je le faisais parce-que je trouvais ça drôle. Elle était comme cette fille, celle qu'on voit dans les films et qui bouleverse votre vie. Je pensais qu'elle venait vraiment d'un royaume étranger au moins. Elle y était la reine et moi le bouffon, le joker comme je l'ais toujours été. Puis j'ai réalisé à quel point elle pouvait être différente. Je l'ais mise sur un piédestal, plus haut que n'importe qui d'autre. Elle t'as dépassé de loin tu sais Jun. Je m'en suis voulus, mais je me suis toujours dis que tu comprendrais... j'avais tord. Je n'aurais pas dut te trahir comme je l'ais fais. Pour ses beaux yeux? A quoi bon, elle amadoue chacun des hommes ici de toute façon. Je ne fais partie que d'une moyenne, je ne suis pas si différent. J'ai l'air méchant? Je ne sais pas, je ne me trouve pas encore assez incisif en vu du mal qu'elle est en train de me faire. Je n'attends pas de réponse de sa part et me lève en faisant crisser les pieds de ma chaise sur le béton. Remontant le col de ma veste, j'esquisse un sourire au coin de mes lèvres et annonce ce que les autres attendent "Vous trois vous irez avec dans les sous terrains, vous quatre en surface, je vous ferais le topo ce soir, puis toi, toi avec elle et moi." Je n'ais pas le choix, je suis obligé de me la coltiner. Ça me fait chier pour être franc je sais déjà que je vais perdre mes moyens. C'est sa faute, si elle était restée là-bas tout se serait parfaitement bien passé. Mais elle gâche tout, plus rien ne semble avoir de sens désormais. "Au moindre ongle cassé ne me casse pas les oreilles en beuglant. J'en ais rien à foutre que ta robe soit déchirée ou tes talons décollés. Je me fais bien comprendre?" Puisque tu veux jouer à ça Jungney alors je joue. Et alors que je crois avoir été assez clair c'est là que l'un de mes hommes se décide à parler "Hey mais j'y pense. Tu viens de Séoul? Vous vous ne vous êtes jamais croisé?" Bordel mais il est con ou il le fait exprès. J'aimerais pouvoir le fusiller du regard mais je me contente de tourner la tête vers lui "Toi va chercher les armes et allume les lumières au lieu de poser tes questions connes." Ok je suis un peu énervé pour le coup. Je serre les dents et gonfle mes poumons avant de lâcher un long soupir. Puis je tourne des talons pour aller m'isoler dans un coin de la fausse pièce. Il y a un canapé qui sépare un peu le reste de l'entrepôt à cet espace. Ça donne un air presque convivial à l'endroit, comme si un petit salon avait été installé. C'est pour les moments où on traine ici. Je suis déjà venu tellement de fois avec Jun sur ce canapé que ça m'en fend le cœur à chaque fois. Je me laisse tomber dessus, sort ma poche un sachet et étale le tout avec une ma nouvelle carte de crédit. Elle brille presque autant qu'un diamant. Je pourrais en être fier mais elle me sert juste à rassembler mes grains de poudres. Je n'ais pas honte de ce que je fais, encore moins en sachant que Jungney se trouve là. L'endroit est éclairé désormais, on distingue bien plus l'intérieur. Je baisse la tête sur ma table basse, et enroule un billet de cent dollar avant de sniffer ma daube. J'en prends une grande inspiration, et pousse ma tête en arrière pour la sentir me monter au crâne. Je me laisse tomber dans le fond du dossier, jette un regard dans sa direction alors qu'elle s'est dirigé du côté des tables où on dispose les armes. L'homme qui fait parti de mon équipe, étale les autres sur la centrale pour les partager avec les autres. Je ne sais pas pourquoi mais je saisi cette occasion pour aller la rejoindre. Laissant mon bordel sur la table alors que je commence déjà à planer. Plus détendu ça me parait facile de lui parler. Je m'approche, observe les autres en espérant qu'ils ne viendront pas me faire chier, puis je me saisi d'un flingue, que je trifouille pour venir le charger. Le clic retentit, au même moment où je m'adresse à elle "Alors c'est ça? C'est ça ta vie maintenant?" Pourquoi je lui demande? Elle doit s'en fiche, elle n'a surement pas envie que je lui parle. Mais tu vois moi j'ai besoin de le faire. Tu sais que trop bien que je déteste parler pour rien dire. Cette fois-ci j'ai besoin de réponses. Mais je sais qu'elle ne me les donnera pas.

Je repose l'arme sur la table, attrape un chiffon et une brosse pour venir nettoyer une autre que je prends entre mes mains. Je fais ça instinctivement, sans réfléchir. J'ai déjà tellement reproduit ces gestes. C'est devenu facile... trop. Le silence est trop lourd, j'attends ses reproches comme je pourrais attendre une bonne nouvelle. Je me fais pitié! J'ai l'impression que je n'ais plus que ça. Il faut que je la devance mais je ne sais pas quoi dire. Je suis sous le choc encore de tout ce que je viens de voir. J'ai du mal à réaliser que tout ça soit vrai. Je la regarde au coin, je vois ses doigts s'agiter et maitriser cet art que j'ai tenté de lui apprendre deux ans auparavant. Ça me sidère, je suis sur le cul. Elle est douée... elle n'est plus aussi maladroite qu'elle l'était. Mais en avisant ses mains je remarque qu'elle ne l'a plus. Ce boulon que je lui avais donné... elle la retiré. Je ne sais pas à quoi je m'attendais comme si elle aurait pu garder une connerie pareille. Si elle savait elle tout ce que j'ai conservé de nous deux... Plus je l'observe, plus je me sens mal, comme oppressé. Et je ne sais pas ce qui me prend, voir ses mains s'agiter de cette façon me rend dingue, alors je viens subitement lui attraper l'une d'entre elle pour la stopper dans son geste. Son contact me brûle la peau, je suffoque... et c'est comme un flash. Je la revois sur le toit, à m'aimer, à me faire rêver. Je ressens encore sa main caresser mon torse, suivre les lignes de ces marques que j'ai appris à supporter avec elle. Je tente de ne pas perdre mes moyens, et lui balance sans réfléchir "Bordel à quoi tu joues Jungney? Qu'est-ce que tu fous ici?" Je ne devrais pas lui demander. C'est vrai je devrais m'en fiche elle fait ce qu'elle veut. Seulement je n'y arrive pas. Ça me rend dingue de la savoir là à préparer un mauvais coup, à risquer sa vie. "C'est Ru? Tu joues les putes pour lui maintenant c'est ça?" Ok j'ai abusé, je n'aurais pas dut mais je perds le contrôle. J'aimerais lui lâcher la main mais je n'arrive pas à m'y résoudre. J'ai envie de tout envoyer valser, je suis si en colère. Je ne comprends pas. Alors je t'en supplie aide moi à comprendre car je suis incapable de lire ce qui se passe dans ta tête.
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Anonymous
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Sam 25 Jan - 19:43

Comme au bon vieux ... C’est la première fois qu’il s’adresse à moi mais je déteste ça … C’est froid, sans vie, avant même qu’on ne se connaisse vraiment il était plus doux et plus prévenant. Son regard exprimait plus de choses. Aujourd’hui … Je ne ressentais plus rien venant de lui. Il était blindé, tellement que je devinais à peine ce qu’il pouvait penser. Moi qui le connaissais par cœur … J’ai l’impression d’avoir un inconnu en face de moi. Un simple regard, un simple pincement de lèvres et je devinais ce qui le tourmentait. Il n’avait pas besoin de parler, de tenter d’attirer mon attention, je le sentais, je le devinais, c’était comme un pressentiment, une sensation et j’étais persuadée que c’était grâce au lien qui nous unissait alors. Mais face à lui, deux ans plus tard, je ne vois qu’une statue de marbre, cachée derrière ses lunettes. Qu’il crispe sa mâchoire, qu’il garde ses mains au fond de sa poche, qu’il s’adresse à moi avec cet air détaché, cet air qu’il n’aurait jamais du avoir, je me rends compte alors que notre lien s’est brisé. Que je ne le comprends pas, je ne le comprends plus … J’ai envie de sauter par-dessus cette table, de lui arracher ses lunettes et de lui crier de me dire ce qu’il ressent vraiment !! Quand bien même il s’en fou de moi il devrait au moins être surpris de me voir ! Peut-être amusé de voir que je suis assez conne pour m’accrocher à lui et le poursuivre à l’autre bout du monde. Il pourrait même être contrariée de me voir ici, de voir que putain, je suis lâche pas l’affaire et que je viens empiéter sur ses plates bandes ! Mais rien ! Rien ! Aucune émotion, aucun tic nerveux, rien qui puisse me donner un indice sur ce que ma présence ici déclenche en lui … Et c’est pire que tout. Son indifférence m’achève … Si j’avais été cette fille d’il y a deux, je crois que je serais sortie en trombe de cette pièce, cracher mon saoul. Mais je reste droite, j’encaisse comme j’ai appris à encaisser depuis toutes ces années, notamment ces deux dernières années. Sa phrase, elle n'a rien de nostalgique ou d'agréable. C’est comme un pic, un moyen de me rappeler que j’ai été un boulet pour lui ? Quand il s’adresse à moi avec si peu d’émotion dans sa voix je ressens comme un coup de poing dans le ventre. Ça me coupe le souffle mais je reste stoïque. Je ravale ma douleur et lui sourit ; oui je lui souris, j’ai appris à faire semblant ; je dévoile mes dents blanches, comme si je pouvais aimer ça. Comme si le souvenir de nous deux était doux et agréable, comme s’il n’était ni déchirant ni amère. Ouais … Comme au bon vieux temps Il Nam … Je me dis, en le regardant se cacher derrière ses airs de petit chef que j'ai l'impression d'avoir fauté, pire d'être la responsable dans cette histoire. Je crois que je me projette trop en lui, je crois que je me fais tout un film qui n’a pas lieux d’être. Je suis dépassée par tout ce qui se passe … J’ai mis des mois et des mois à fignoler ce plan, nos pseudo retrouvailles, je m’étais imaginée des tas de situations différentes, des tas de réactions différentes. Mais bon sang, jamais je ne penserais que ça serait ça … Aussi … anesthésié. Je me dis qu'il doit être en colère contre moi. Je l'imagine me détester pour les mêmes raisons qui me poussent à le haïr aujourd'hui. Mais j'ai tort, j'ai forcément tort, mais comment est ce que je pourrais supporter l'idée que ma simple vue l'énerve ou pire qu'elle l'indiffère... Oui ! Comment est-ce que je pourrais supporter l’idée que plus jamais ses yeux ne brilleront pour moi. Toutes ces nuits où je l’ai surpris à me regarder. Cette lueur dans son regard, comme si j’étais SA vie, comme si j’étais son futur, son présent … Désormais je n’étais que son passé, non pire que ça, une simple partie de son passé, une erreur, une parenthèse, un lapse de temps qui ne compte pas tant que ça avec le recul. J’étais une nana assez conne pour lui offrir un toit quand il en avait besoin, et en retour, il m’a donné l’impression d’être celle qui dominait son monde, celle qui le rendait plus beau, et plus grand … Si je pousse tellement après lui je crois que c’est pour l’obliger à me montrer une quelconque émotion, qu’il quitte son masque surfait et qu’il me parle, vraiment, qu’il me dise ce qu’il pense … Je ne lâche pas l’affaire, je joue avec lui, j’essaye de le faire craquer, de le rendre fou … Je pensais que je pourrais contrôler ce jeu, comme je le contrôle parfaitement avec les autres … Je pensais que je pourrais rester maitre de moi-même ; que je serais … parfaite. Mais à quoi je m’attendais ?! J’ai tellement aimé cet homme … Et même s’il m’a détruit, comment est-ce que j’étais supposé oublier ce que je ressentais dans ses bras ? Et si j’ai voulu rester forte, et si j’ai voulu lui prouver que je pouvais être bien plus qu’une pauvre coréenne avec qui il a joué, je du bien vite me rendre à l’évidence que j’étais pas capable d’encaisser toutes ces émotions que je n’avais pas prévu. Tous mes sentiments pour lui m’ont frappé en pleine face pour me mettre à genoux ; je manquais d’air, je suffoquais et chaque fois que je pensais pouvoir m’en sortir une nouvelle vague s’abattait violement sur moi pour me secouer dans tous les sens. C’est ça … des vagues et des vagues déferlantes composées de lui et seulement lui qui me plaquait comme une vulgaire poupée de chiffon. Je me suis battit une armure, et un mur autour de mon cœur. Je l’ai fortifié avec le temps. Je suis devenue plus forte, plus grande que je ne l’étais avant. Et j’étais persuadée que je pourrais rester debout quoiqu’il arrive. Et après tout le travail que j’ai fais sur moi-même … Il suffit juste qu’il détourne le visage sur mon passage pour que tout s’écroule. C’est pathétique, cette emprise qu’il a sur moi, c’est pathétique … Je voudrais rester forte, merde j’ai mis tellement de temps, de jours, de mois pour me débarrasser de son souvenir que je ne peux pas flancher juste comme ça. Je vaux mieux que ça, je vaux mieux que ça ! Sa chaine que je porte sous mon t-shirt, enfin, sous le sien, me brûle la peau, comme pour me rappeler que c’est moi qui ait le contrôle ! Je suis celle qui domine sur cette situation, comme un prédateur j’ai l’effet de surprise en ma faveur ! Ouais ! Pourquoi il fallait que je me laisse abattre comme ça ! Il Nam ne représente plus rien pour moi ! Plus rien ! Alors ses mots ne m’atteindront pas !
Cette soudaine prise de confiance en moi fit briller un nouvel éclat dans mes yeux. Je croisais les bras en le fixant. Il me prend pour qui ? Une fille superficielle. Je le sens me toiser avec dégoût. Critiquer ma tenue, et souligner le détail de mon shorty en dentelle. Ça me fait rire. Il a regardé alors. Comme au bon vieux temps, pas vrai Il Nam. Je dévoile mes dents blanches en étouffant un petit rire moqueur. Petit rire que je ravale bien vite … Princesse … C’est un coup bas Il Nam, même venant de toi … Des vagues déferlantes … Et cette fois je n’ai rien venu venir. Si  je n’avais pas contrôlé mes émotions je crois qu’il aurait très bien compris qu’il avait marqué un point en me blessant comme il la fait. Je me détourne rapidement, j’aimerais donner l’impression que ses paroles sont justes trop basses pour que je me donne la peine d’y répondre, mais j’ai l’impression de crier à tout le monde que je fuis. Je le fuis lui parce que ce coup là … Non ce coup là je ne peux pas le cacher derrière un sourire amusé. Ru s’approche de moi, je le vois à son air contrarié qu’il est agacé par la scène qu’on joue devant lui mais je me contente d’hausser les épaules. Il me donne quelques conseils avant de récupérer le dossier et de faire signe à son toutou de le  suivre. Ils quittent l’entrepôt en me laissant seul parmi cette bande de requin. Et je n’ai pas peur, non je suis terrifiée, pas par eux, mais parce qu’Il Nam est en train de faire … Je l’ai réveillé je crois et chaque coup bas que j’ai pu lui faire en entrant dans cette pièce il est entrain de me les rendre. Je retourne près de la table après qu’il est divisé les groupes. Certains semblent ravis, d’autres un peu moins, mais la majorité on cet air concentré et sérieux sur le visage ; j’ai envie de leur dire de se détendre, d’arrêter d’être aussi sérieux parce que ça fait peur … Mais je sais qu’à chaque fois que l’on pose un pied dehors c’est de notre vie qu’on en paye le prix. Reste à savoir qui sera le plus malin pour vivre plus longtemps ; ce n’est qu’un jeu, avec un enjeu de taille. Je ne sais pas si c’est parce que je baigne dedans depuis des années, ou si le départ d’Il Nam à finit par m’anesthésier complètement mais la vie ne semble plus si importante que ça … Jun me tuerait s’il savait ce que je pensais mais … mais c’est vrai. Il faut bien que je donne un sens à mon existence, alors j’ai finis par prendre la vie comme un jeu et si je perds … tant pis. Je serais débarrassé de tout ça … De toute cette mascarade qui ne me fait même plus rire. Il Nam s’adresse de nouveau à moi, avec un ton dur et arrogant. J’ai envie de rire. Comme si j’étais ce genre de filles ; il devrait pourtant me connaitre, non ? Ah mais c’est vrai, j’oubliais. Deux ans se sont passés, et deux c’est long, les gens changent en deux ans. Et je crois que ça l’amusait de me rabaisser devant tout le monde. Comme si c’était drôle d’agir comme ça. De me faire passer pour une femme, une femme faible, un boulet qu’il devait se trainer. J’ai détesté devoir être sous sa protection, mais quand le boss parle on évite de taper une crise. Alors j’ai pincé mes lèvres très fort et j’ai ravalé ma colère. J’appuie mes deux paumes sur le table pour me pencher vers Il Nam et lui dit en coréen en plantant mon regard dans le sien « Ne t’inquiète pas pour ça Chéri, tu sais comme je peux être douée et discrète à la fois » Je ponctue ma phrase avec un sourire amusée tout en me relevant. Je me fais mal à ressasser le passé comme ça aussi innocemment … Mon regard s’est mit à brillé, tellement, comme si je voulais lui faire comprendre quelque chose. Et je voulais lui faire comprendre quelque chose, qu’il se souvienne … De nous, de ces fois où je lui faisais prendre son pied cachée dans l’une des pièces du QG coréen … Toutes ces fois où il a tremblé entre mes bras tant l’interdit nous brûlait …Oh Oui j’aurais juré qu’il aurait pu mourir heureux chaque fois que j’asseyais sur lui pour onduler de plaisir, en silence, sous le nez de ces autres mafieux trop orgueilleux pour se rendre compte que Il Nam et Jungney s’envoyait en l’air dans la pièce d’à côté … C’était tellement grisant de jouer à ce jeu … J’en étais passé Reine et je lui faisais profité de mes talents … Je crois que je rendais cette villa un peu plus belle à ses yeux. Ça renfermait une part de nous maintenant, comme si les mauvaises nouvelles qu’il devait encaisser là bas, semblait tout à coup dérisoire face au plaisir que j’aimais lui donner … J’ai vraiment cru que je rendais son monde un peu meilleur, que chaque détails qui le blessait et qui lui faisait mal, je les transformais en quelques chose de plus doux et bon … J’aurais jamais du faire ça … Je croise à nouveau mes bras sur ma poitrine en attendant les dernières instructions, mais je les vois tous se dispatcher. Je ne sais pas où me mettre. Ils savent tous ce qu’ils doivent faire et je suis là, au milieu à les regarder s’éparpiller à droite à gauche. J’aimerais avoir mon air sure et me diriger là où je voudrais aller mais … mais je me sens comme une potiche. Même Il Nam s’éloigne et je fixe son dos. Et si ça avait été ça la dernière image que j’avais de lui ? Son dos droit et serein. Je serre les dents et aperçoit un mec qui déballe des caisses entière d’armes. Je fronce les sourcils intriguée, et sais désormais où aller. Je m’approche de lui, je sens quelques regards sur moi mais je les ignore. Je sais qu’ils sont en train de me juger, de jauger, voir ce que je vau. J’attrape une arme et la trouve lourde dans ma main. Une automatique. Je déteste les automatiques. Elles ont trop de recule et je me retrouve toujours l’épaule à moitié détruite. J’ai d’ailleurs un immense bleu qui ne semble pas vouloir disparaitre. Je repose l’arme que je tenais dans les mains et prends un 9mm beaucoup plus petit et plus léger. C’était l’arme qui j’utilisais le plus, enfin que j’avais le plus souvent sur moi, mais son chargeur contenait si peu de balles que j’avais le temps de mourir dix fois avant de pouvoir recharger. Je prends un P22 dans mes mains et le soupèse. Je défais le cran de sureté et ouvre le chargeur d’un coup de pouce. L’homme qui se tenait à côté de moi finit par me parler. « Tu t’y connais ?! » surprise je tournais mon visage vers lui, je n’ai pas écouté ce qu’il a dit, du coup je n’ai pas compris le sens de sa question … Je retrousse mon nez et mordille ma lèvre en lui demandant doucement «  Comment ? » en anglais. Il semble déstabilisé devant tant de douceur de ma part. Il faut dire que j’étais loin, perdue dans mes souvenirs. J’étais là Jungney d’il y a deux ans, je soupesais cette arme sans être aussi maladroite qu’avant mais … Mais pendant quelques secondes j’étais la jeune femme qui apprenait avec son petit ami à monter et démonter une arme en moins de 1 minutes …
« C’est juste un coup de main à prendre. » me dit-il d’une voix grave qui me faisait toujours frémir. Je tournais mon visage vers lui sans pouvoir quitter mon sourire amusée. Assise entre ses jambes sur le sol de notre petit appartement, j’étais censé étudier chaque pièce de l’arme qu’il avait démonté devant nous. Mon dos collé contre son torse, je sentais sa poitrine vibrer chaque fois qu’il prononçait un mot. Mon regard posé sur ses lèvres j’écoutais à peine ce qu’il me recommandait. Mais ce n’est pas de ma faute, je l’ai dans la peau ce mec, être si près de lui, entre ses bras, à sentir chacun de ses muscles se tendre alors qu’il maniait l’arme au niveau de mon ventre. J’aurais du baisser mon regard et étudier ses mouvements, sa dextérité aurait du m’impressionner, elle le fait d’ailleurs, mais j’y peux quoi, moi, si ce sont ses lèvres qui me fascinent le plus. Le petit v marqué de sa lèvre supérieure me rendait folle. Je mordillais ma lèvre inférieure en imaginant déjà sa bouche couvrir chaque parcelle de mon corps. Et puis il ne m’aidait pas, son débardeur le rendait si sexy à mes yeux et son pantalon en lin lui tombait sur les hanches à me donner envie de lui arracher … Je pensais qu’il ne mettrait pas longtemps à me retirer la simple petite culotte que j’avais avec son t-shirt de la veille, mais je crois que la mission qu’il s’était investit en m’apprenant à manier une arme était plus importante. « Bon tu m’écoutes ou quoi ?! » Je sursautais légèrement en levant mon regard vers le sien. Il fronçait les sourcils, contrarié. Je mordillais ma lèvre avant de lui faire une moue désolée. « Oui … » fis-je d’une petite voix en détournant mes yeux à regret. Mais c’est juste que j’ai envie de t’embrasser encore et encore et de te kidnapper sous cette couette avec moi. Il reprend ses explications avec tout autant de sérieux alors que je gonfle les joues comme une enfant frustrée. Il recommençait dix milles fois le même mouvement en me montrant plus ou moins lentement ce qu’il fallait que je fasse. Assise en tailleur je me penchais en avant pour attraper mon arme à moi et regarda les morceaux comme des legos que je ne me voyais pas assembler. Je l’entendais me dire que c’était important, que si je me faisais tirer dessus je serais bien contente de savoir recharger mon arme rapidement. Mais moi, dans cette histoire je n’ai aucune motivation. Et je crois que ça l’agaçait quelque part que je ne sois pas assez concentrée, que je n’y arrive pas toujours malgré ses explications. J’ai toujours voulu savoir manier une arme, mais je n’aurais jamais cru que ça passerait par ça … Devoir la monter et démonter sans arrêt. Il Nam ne s’agaçait jamais vraiment, même si parfois je le sentais tendu. Il me semblait à l’époque que ça le faisait rire quand j’étais concentrée sur mon arme. Les sourcils froncés, mordillant le bout de ma langue, les yeux rivés sur le canon. Je me disais qu’il devait m’aimer un peu plus dans ces conditions … Mais aujourd’hui je ne voulais plus ; j’avais d’autres plan en tête alors quand grosse tête me tira de mon exercice en renversant toutes les balles qu’Il Nam avait aligné sur le sol j’en profitais pour changer notre programme de l’après midi. Je me relevais rapidement devant le regard surpris du jeune homme. « Ca fait 1h que vous me torturer professeur. Je peux devenir le bourreau ? » Adossé au lit Il Nam leva son regard vers moi. Il comprit vite à la lueur lubrique de mon regard, qu’il allait devoir bientôt me satisfaire. Je me reculais de quelques pas et ôta le t-shirt avant de lui jeter au visage. « Je sais que je n’ai pas les courbes d’un canon de P22 mais je crois avoir quelque chose qui peut te satisfaire » Les mains sur mes hanches, je le regardais espiègle, avant de lui dire d’approcher. Il me tendit d’abord son arme, que je devais assembler avant de pouvoir oser quémander une quelconque attention de sa part. Il n’en démordrait pas … je le sais. Agacée, je fis une moue contrariée avant de lui attraper son arme et au deuxième essai réussis à l’assembler sans problème. Juste une question d’entrainement. Mais je voulais lui faire payer de m’avoir mit un vent comme ça alors quand je lui rendis l’arme je lui dis d’un ton sérieux « Voilà qui est fait monsieur ! Mais vous avez raté votre tour pour le paradis ! » Ma langue tiqua sur mon palet et je me détournais déjà pour enfiler une chemise de nuit. Mais j’aurais du m’attendre à ce qu’il en soit autrement. Il Nam m’attrapa par les hanches et me souleva sans problème avant de tomber avec moi sur le lit. « Comment ça raté mon tour ? » Il s’attaquait déjà à mon cou alors que je me débattais en riant. Je pouvais encore entendre nos éclats de rire 2 ans après … « Alors tu t’y connais ?! » me questionna à nouveau l’homme en face de moi. Brutal façon pour me ramener à la réalité. « Un peu. » avouais-je en tournant mon regard vers Il Nam qui sniffa un raye de coc. Je le savais qu’il se droguait, il l’a toujours fait, et je l’imaginais pas avoir arrêté au bout de deux ans. Mais ça me fait mal au cœur de le voir se détruire comme ça … Et je me dis, que c’est sûrement de ma faute s’il fait ça maintenant. Qui sait, est-ce que je peux voir en ça un signe de mal l’aise ? Que m’a venu le touche plus qu’il ne voudrait le faire croire … Il s’avachie dans le canapé quand je détourne mon regard. Le membre du clan qui s’occupe des armes commence à toutes les démonter pour les nettoyer et vérifier qu’elles fonctionnent toutes biens. Sans un mot je me mets à faire comme lui. J’ai mal au cœur, perdue dans mes souvenirs … Notre vie n’avait rien de facile, on doutait souvent tous les deux mais je savais, je sentais de tout mon cœur, qu’aucun de nous deux n’aurait abandonné …. Alors je ne comprends pas pourquoi, il la fait … Je le pensais aussi … aussi éperdument accroc à moi que je ne l’étais à lui … Il m’a trahis. Il Nam m’a trahis pour ça … Pour son clan, pour sa place de chef, pour quelques minutes de gloires et des heures d’horreurs …
J’astiquais mon arme en tentant de calmer le feu qui brulait dans le creux de mon ventre. C’était épuisant d’osciller tout le temps entre la colère et le manque que je ressentais de lui. Je ne savais pas sur qu’elle pied danser, quoi choisir comme humeur. Si je dois le détester encore plus ou lui pardonner en le suppliant de m’achever. "Alors c'est ça? C'est ça ta vie maintenant? » Je serre les dents en entendant la voix d’Il Nam. L’homme qui se trouve avec nous, nous jette des regards en coin mais finis par s’éloigner. J’attrape une autre arme pour la nettoyer aussi. Je ne regard pas Il Nam, à quoi bon, mon cœur n’y résisterait pas … Je démonte et remonte cette arme plus vite que la plus part des hommes présents ici. Je suis consciencieuse dans mon travail, j’applique ses conseils avec justesse. Je suis douée et je veux lui montrer. Je ne suis plus cette petite fille qu’il a laissé, je me suis endurcie et je suis devenue une femme. Une femme de la Wah Chin et si j’ai toujours détesté ça, aujourd’hui c’est la seule chose qui m’empêche de flancher. Je tente de tout mon possible de ne pas faire attention à lui, mais il est là, si près que ça me brûle et je me consume d’un coup en le sentant m’attraper le bras comme il le fait. Fait chier … Je ne m’attendais pas à ce qu’il me touche et ça me fait mal. Sa poigne n’est pas si forte que ça, mais sa paume que je sens sur mon bras. C’est sa chaleur qui irradie tout mon corps froid et sans vie. C’est lui… C’est Il Nam, celui que j’ai longtemps imaginé dans mes rêves … Et j’avais oublié à quel point sa main pouvait paraitre immense à côté de mes doigts fins ; "Bordel à quoi tu joues Jungney? Qu'est-ce que tu fous ici?" Je ne joue pas ; pas vraiment. Peut-être que je joue effectivement un jeu, celui où je dois te faire souffrir le plus possible. Le voir si en colère me donne comme une petite victoire. Il se cache derrière ses lunettes mais il ne peut pas faire semblant de ne rien ressentir … Si vous saviez combien je déteste le son de mon prénom quand il sort d’entre ses lèvres. Il devrait me lâcher mais il ne le fait pas. Je devrais me dégager de sa prise mais je ne le fais pas. A vrai dire je rassemble déjà tout mon courage pour rester impassible. Il tremble, je le sens, il perd un peu le contrôle. "C'est Ru? Tu joues les putes pour lui maintenant c'est ça?" Je déglutis en entendant ses mots. Ses mots qu’il a un jour pensé parce qu’il était jaloux et qu’il avait peur de me perdre … Je lui en ai voulu mais jamais je ne lui ai autant montré mon amour pour lui que cette nuit là … Je l’aimais bon sang, et je l’aime encore quoique je puisse en penser. Je dépose larme sur la table et après quelques secondes tourne mon poignet pour me dégager de son emprise. Je tourne mon visage vers lui et rencontre mon reflet sur cette paire de lunette noire. Je déteste ça, pourtant je sais qu’il est là, quelque part, tapi dans l’ombre. « Qu’est-ce que ça peut te foutre ? Tu es jaloux ? » Ma voix n’est pas agressive, ni taquine comme j’aurais voulu qu’elle soit. Non, elle donne juste l’impression que je suis … blasée. Voilà, blasée. « C’est l’image que tu as donné de moi à la Wah Chin, non ? Alors que ce soit un Chef ou un membre du clan, qu’elle différence ça fait ? » Oui, j’osais, j’osais le comparer à Ru, à lui dire que me faire sauter par l’un ou l’autre revenait au même. Ou j’osais, j’osais lui dire qu’il ne représentait rien pour moi, pire, qu’il représentait ce que Ru représentait pour moi. Je me décale d’une pas vers la gauche parce qu’il est trop près de moi et que son odeur me fait perdre la tête. J’ai repris mon petit manège et assemble toutes les armes que j’ai a ma porté. « Je ne serais pas un poids pour toi Il Nam. Tu n’auras pas besoin de me protéger, qu’importe ce que peux en penser le boss. Je sais très bien me débrouiller toute seule. » je chargeais l’arme que je tenais entre mes mains et visa devant moi avant de la reposer sur la table. « Je ne joue aucun jeu … » Je me tournais vers lui et fit un pas dans sa direction, le seul qui nous séparait. Le bout de mes doigts glissa presque délicatement sur le dos de sa main. Lentement, avec douceur, comme une caresse. Et mon regard devint intense, si intense parce que je cherchais à deviner ce qu’il pouvait ressentir à cet instant. J’entremêlais ses doigts aux miens en déglutissant lourdement et murmura « Je ne fais que suivre le chemin que tu as tracé pour moi … bébé ». Je restais quelques secondes à caresser ses doigts avant de lui prendre l’arme qu’il tenait dans le creux de sa paume. « Je crois que ce P22 est à moi. » C’est dingue comme le temps nous a changés. Et derrière la vitre de tes lunettes je n’ai réussis à percevoir aucune de tes émotions. Est-ce parce que tu n’en a pas, ou parce que je suis aveuglé par ce carreau teinté derrière lequel tu te caches ? J’inspire doucement avant de m’éloigner de lui en reniflant. Je frotte le bout de mon nez avec le dos de ma main et je lâche enfin son regard avant de me détourner. J’avance vers le centre la pièce où se trouvait la table de réunion et me dirige droit vers mon binôme de matos informatique pour parler boulot avec lui. Je m’assois sur la table et croise les jambes en tentant de lui faire comprendre ce dont j’avais besoin avec mon anglais défaillant. « Hé. Ca te dit de venir jouer avec mon gros calibre ?! » M’interpella un de mes membres. Avachie sur sa chaise comme s’il était un petit roi il me regardait avec cette lueur de pervers dans le regard. Je fronçais les sourcils en me disant qu’il fallait vraiment que j’apprenne cette putain de langue. Plusieurs groupes étaient dispatchés dans la salle. Mais quand il s’est mit à parler tous les regards convergèrent vers nous. Il se lève et s’approche de moi d’un pas qui se veut surement séducteur mais qui le rend pathétique à mes yeux. Il se colle presque à moi et je ne sourcille pas. Il pause le plat de ses paumes de chaque côté de mes cuisses et approche son visage si près du mien que je peux sentir son souffle s’écraser sur mon visage. Son haleine fétide me donne la nausée. Il articule, comme si j’étais une abrutie, une phrase simple que je pouvais comprendre « Est-ce que tu veux ma queue ? » Des rires fusèrent, parmi lesquels le mien vint se mêler. Il s’attendait peut-être à ce que je me sente toute petite devant lui ? Ou bien que je dise oui en écartant les cuisses ? Ou alors que j’appelle papa pour venir me défendre ? Mais avant même de savoir marcher j’ai su apprendre à me défendre. Attrapant une feuille de papier qui trainait sous mes doigts je la fis glisser sur sa peau pour le couper. Une fine incision qui piquait, je le devinais. Il se releva en colère près à me frapper, mais j’attrapais son poignet et tout en sautant de la table lui tordis dans son dos. L’avantage de cette prise c’est que la force ne comptait pas. Seule la rapidité et l’agilité comptait. Je lui écrasais la joue sur la table et lui dit en anglais « Touche moi encore et je te brise ton bras. Je ne joue pas avec les petits garçons. » « Lâche-moi sale pute !! Je vais te tuer sale traînée !! » Je ne comprenais pas tout mais au vu de son ton je cru de resserrer un peu plus ma prise. « Pardon ? Je ne comprends pas tout, désolée. » Ironisais-je avec mon accent marqué. Je finis par le relâcher et il se tourna si vivement vers moi que je fus obligée de reculer de quelques pas. Il me toisa du regard en massant son épaule et je crois que son égo était davantage blessé. Je lui souris en me tenant droite, comme si je ne craignais pas le coup qu’il mourrait d’envie de me mettre. Ils me testent et ils me testeront encore et encore. C’était le même petit jeu en Corée, sauf qu’ici, j’ai l’impression qu’ils n’ont aucune limite véritablement … Je devais faire mes preuves, et je m’attendais à ce qu’ils se mettent à me pousser à bout, mais je ne pensais pas que ce soit aussi rapidement. J’avais envie de me tourner vers Il Nam, mais je savais qu’il ne serait plus jamais là pour moi, et surtout, en deux ans, j’avais appris à me défendre toute seule … J’avais juste oublié à quel point c’était fatiguant. Je lui souris de façon si arrogante que je lui avais donné l’envie de me faire ravaler ma fierté. Mais je ne sourcillais pas, pas même quand il me menaça en attrapant mon visage dans sa main immense. Les joues meurtries je le laissais s’éloigner de moi alors que quelques hommes le suivaient déjà … pathétique.
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Anonymous
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Dim 26 Jan - 10:55

Est-ce que je pourrais craquer aussi facilement? Ça fait quoi? Seulement quelques heures que je me retrouve face à elle, et je deviens déjà fou. C'est cette chose, ce que j'ai toujours ressenti pour elle qui me fait trépigner d'impatience, qui me fait perdre le contrôle. La vérité c'est que je n'ais jamais réussi à me maitriser quand elle était là. Si j'étais aussi intelligent que je le voulais, je me serais éloigné bien plus tôt. Je ne l'aurais pas laissé me posséder comme je l'avais fais. Je serais parti, j'aurais dus le faire... mais j'aime jouer avec le feu, j'aime sentir que ma vie peut être finalement en danger. Pour foutre des balles dans la tête des autres je déteste, mais pour elle... pour ça vaut vraiment le coup. J'ai la sensation d'être déjà allé trop loin, je n'aurais pas dut lui toucher la main, avoir cette folle envie de la prendre dans mes bras et tout oublier. Ça fait deux ans qu'on ne s'est pas vu. J'ai beau repenser à ce lapse de temps j'ai l'impression que c'était il y a une éternité. Les premiers jours sans elle ont été les plus épouvantables de ma vie. Même ceux après la disparition de Jun avaient l'air plus doux. Parce-que vous savez le plus terrible n'est pas de savoir que la personne qu'on aime a disparue. Non, car je n'aurais eut qu'un choix à faire, qu'un geste à avoir pour la rejoindre... Je n'aurais pas eut tellement à souffrir, tout aurait été si vite. Moins douloureux, moins lancinant... Le plus horrible c'est de savoir qu'elle vit encore, qu'elle est loin de vous, à des kilomètres et qu'elle continue sans vous. L'imaginer avec un autre que moi était ma punition, je m'infligeais ça des heures durant, la voyant elle et son si beau visage s'effrité dans les affres du plaisir. C'était malsain, je repensais à elle sans cesse, je me complaisais dans ce malheur et dans ce que j'en retirais. Les jours passaient, je devenais une épave dans laquelle désormais des trous s'étaient formés. Et je sombrais, je coulais droit vers le fond mais ça m'allait. Ce qui m'a sorti de là n'est pas très glorieux, je crois juste que j'ai tenté de mentir, de prendre ce qui me rendait minable pour une force. Ça n'a rien de courageux, c'est stupide et tordu. Je me fais du mal à chaque seconde où je pense à elle, aux images de Jun se succèdent désormais celles de Jungney, et j'ai cru que je finirais barge à m'en cogner la tête contre un mur. Parce-que la douleur morale est toujours plus intense que celle physique. Je pouvais me prendre tous les coups qu'ils voulaient, je m'en foutais, je l'avais perdu... c'était ça le plus insupportable. Et je suis là, si près d'elle. Mes yeux pensaient la revoir que sous mes paupières closes ou dans mes moments de dérive. Mais là, pas devant moi... j'ai comme la sensation que c'est un jeu. Que la vie aime encore à me tester et se moquer de moi. Mais j'en ais assez. J'ai déjà tan perdu, à quoi cela me mènerait? Je ne crois pas que c'est un hasard, j'ai toujours cru au destin. Le mien était scellé bien des années avant notre rencontre. Mais j'ai été bête. J'ai été stupide de croire que je pourrais être son sauveur, que je pourrais l'aider. J'ai la sensation que mes efforts ont été vains en la voyant se noyer aussi facilement dans la masse. Ça en est déconcertant, presque dégoutant. Je suis écœuré à l'idée qu'elle puisse aimer ça, je n'ais pas la moindre idée de ce qui s'est passé à Séoul, mais mes plans n'avaient rien à voir avec ça. Je voulais lui donner la vie qu'elle méritait, Jungney n'était pas une enfant de la Wah Ching, son existence pouvait encore être changée. Je n'ais jamais réellement su le lien qui l'unissait elle et Ru, mais j'ai toujours su que ça ne serait pas définitif. Ça ne pouvait pas l'être, elle n'était pas née dans ces rangs, elle n'était pas encore prisonnière. Je le sais, ou alors j'ai voulus y croire? Je ne sais pas... et je m'en veux de lui chercher des excuses pour expliquer sa présence ici. La vérité c'est qu'elle est lâche, c'est qu'elle a fait une croix sur toutes les promesses qu'elle m'avait faite. Qui sait si finalement ce n'était pas un jeu? Je n'en sais plus rien, tout se mélange, tout devient plus noir, encore plus que ça ne l'était jamais. Et moi dans tout ça? Moi dans tout ça, je perds la tête. Il ne m'a fallut qu'à peine deux heures à ses côtés pour voir tout ce que j'ai à nouveau construit se dérober sous mes pieds. Je lui en veux, je lui en veux tellement que je n'arrive pas à rester éloigner. Je pourrais dire je m'en fiche, à quoi bon se battre de toute façon? Elle a laissé la les armes aux autres, je ne sais même pas si elle a déjà combattue. Tu sais Jungney, même si je pensais que c'était des rêves, j'y ais cru moi à tes paroles. Il m'est arrivé si souvent de nous imaginer nous enfuir et mener une vie tous les deux. On aurait pu disparaitre au Mexique. Jamais personne ne nous aurait retrouvé... mais au lieu de ça, tu es là, aussi fanée qu'une rose qui a trop vécu. Et je déteste ça! Je n'aime pas voir cette lueur dans tes yeux, celle que tu n'avais jamais avec moi. Elle me parait dure, agressive, on dirait que le monde entier est contre toi. C'était moi, c'est mon propre reflet que je vois dans tes pupilles noires. Celles qui étaient si douce quand tu me regardais... celles qui me faisaient croire que l'impossible devenait plausible. Traitez-moi de pauvre idiot amoureux, mais je m'en fous, car c'était ce que j'étais. Je l'ais aimé si fort... aujourd'hui j'ai l'impression que cette fille que j'ai connue a disparu. Et je crois que c'est pire. Même pire que de savoir qu'elle vit sans moi, qu'elle ait été tuée... Parce-que je suis face à son ombre. C'est un reste d'elle, mais ce n'est pas elle. Alors j'y pense, je me demande si elle n'est pas là peut-être pour que la sauve... c'est présomptueux de ma part, mais je n'aurais qu'une seule réponse à lui donner ... je n'ais plus les épaules pour ça.

Je ne peux plus la supporter, je ne peux plus essayer de la comprendre et faire partie de sa vie. Tout ça est terminé. J'ai besoin d'entendre de sa bouche, qu'elle a choisit, qu'elle est ici de son plein gré et qu'elle n'avait pas la moindre idée que je m'ya trouvais. Elle n'avait pourtant pas l'air surprise quand on s'est revu. Je crois que je l'étais davantage, si je n'avais pas eut ces verres qui me brouillent la vue, elle aurait su, elle aurait pu le voir dans mes yeux que j'étais désemparé. Mais elle... elle semblait froide. J'aimerais l'ignorer, faire semblant que tout ça ne m'atteint pas mais je ne peux pas. J'ai passé six mois de vie avec elle. Ça parait si peu, mais c'est une longue durée pour un type comme moi. Ma vie est sans cesse écourtée, par la drogue que je prends, par les dangers... je ne suis pas fou, je ne me suis jamais imaginé vieux avant de la connaitre. Et puis je me suis mis à rêver, à croire qu'on pourrait l'avoir cette vie à deux assit sur nos fauteuils à regarder le monde s'effondrer. Nos doigts abîmés par tous les malheurs qui nous sont arrivés, nos dos courbés, nos traits tirés... On aurait pu réussir si j'y avais mis du moins. Mais c'était une utopie, c'était irréalisable. Je me suis juste égaré, quelques instants pour m'ancrer à cette nouvelle réalité. Un avenir ensemble c'était impossible. Nous ne serions jamais comme les autres, à vivre dans une maison, avec un grand jardin, un chien et deux enfants. Oh mon dieu non, ce n'était même pas pensable. Former une famille avec elle, c'était de la pure folie. Je n'y pensais pas, je n'y ais jamais cru non plus. Je vivais simplement au jour le jour, mais au fil des semaines on se laisse avoir, on prend place dans ce nouveau confort. Notre vie nomade devient sédentaire, alors on fait des plans, on rêvasse parce qu'on trouve de plus en plus de temps pour le faire. C'est si bête pourtant! Je me trouvais idiot quand je le faisais, mais je nous revoyais allonger sur le lit à imaginer toutes ces choses à deux. On riait, on prenait ça à la plaisanterie, parce-que c'était mieux que d'être attristé. On ne savait pas de quoi demain serait fait, mais je savais que je voulais être avec elle... Le froid qui envahie ma paume quand elle se détache de ma prise, me fait grincer des dents. Je me rends compte à quel point j'aimerais pouvoir l'approcher, la toucher... j'en rêve pendant des heures la nuit. C'est douloureux, tout comme ses mots. Je ne comprends pas, je n'arrive pas à saisir ce qu'elle me dit. De quoi elle parle? L'image que j'ai donné d'elle au clan? Mais je n'ais jamais parlé d'elle à personne. Les seules connaissances que nous ayons en commun se trouvent encore en Corée. Qu'est-ce qu'elle croit? Que je suis un pauvre idiot qui conte ses histoires de cœur entre deux verres d'alcool ? ça n'a aucun sens, et je crois que c'est ce qui m'énerve le plus. Que même lorsqu'elle me parle je ne comprends rien. Elle s'agite encore, s'occupe les mains comme si l'idée que je puisse la toucher la déranger tellement. Mais j'en meurs d'envie si elle savait... je me fous de savoir que les autres peuvent nous voir. J'ai besoin de réponse, j'ai besoin qu'elle me dise que son séjour ne durera pas, que dans à peine un jour je la perdrais à nouveau. Je préfère ça, ça sera plus dur, plus douloureux mais je me dirais qu'avant de perdre la vie dans cette ville j'aurais eut la chance de la revoir. Je ne sais pas si je dois la croire ou non. Je serais tenté de dire oui, parce qu'elle a l'air plus forte, elle maitrise davantage de choses je le vois bien. Seulement... je ne sais pas. Je crois qu'une part de moi n'a pas envie d'y croire. Je n'ais pas envie qu'elle devienne comme toutes ces filles sans cœur et froide que j'ai connu dans le clan. Je n'ais pas envie qu'elle rentre dans les rangs. Elle mérité tellement mieux. Fronçant les sourcils derrière mes lunettes noires, je serre les dents, plus fort. Ma poitrine saigne, la blessure qu'elle a laissé deux ans auparavant s'ouvre à nouveau au même rythme qu'elle frôle mes doigts et les glissent entre les siens. Bon sang... non pas ça. Elle ne peut pas, c'est bas... si bas comme coup. Son contact me grise, c'est un électrochoc qui parcourt, l'onde finit par se frayer un chemin jusqu'à mon cœur et lui fait rater des battements. Je déteste cette façon qu'elle a de m'appeler "bébé". Je sais avoir joué au même petit jeu tout à l'heure, mais c'était puéril. Je regrette... je n'aurais pas dut. Elle joue avec moi, comme on pourrait le faire avec une arme. Ça me dégoute, seulement quand elle me ramène à la réalité, je me rends bien compte que j'aimerais qu'elle continue. J'ai le souffle court, malgré que je n'ais pas couru. Et je la regarde s'éloigner, impuissant... J'aimerais la retenir, lui dire que ce qu'elle me dit ne me suffit pas. J'ai besoin de plus Jungney, tu n'as pas le droit de venir ici et m'accuser. Tu ne peux pas me lancer au visage que c'est ce que j'ai choisit pour toi. Non c'est injuste ! Jamais je n'ais espéré de voir ici autrement qu'avec moi. Tu te souviens? De tout ce que je te promettais? Je t'ais promis qu'un jour on viendrait à San Francisco, que je te ferais vivre ces matins brumeux que j'adorais tant. Qu'on contemplerait ce pont immense et qu'on l'envierait de s'élever vers le ciel. Tu t'en souviens hein? Je ne suis pas le type que tu as l'air de décrire. Je ne sais pas ce qui s'est passé pendant ces deux années. Ça me frustre, j'aurais aimé savoir, avoir le temps de lui poser toutes ces questions qui me brûlent les lèvres. Mais je ne peux pas! Alors j'espère, j'espère en me disant que tout ça sera éphémère. Qu'après cette mission elle partira. Je n'ais que ça pour rester debout, que ça à quoi m'accrocher pour l'instant. J'ai le cœur lourd, les mains tremblantes et l'esprit embrumé. Je baisse les yeux sur ma main qu'elle a frôlée, je soupire un bon coup, je tente de me vider la tête comme je peux, mais c'est difficile. Même cette dose que j'ai prise ne me fera rien. Ce n'est pas assez fort, rien ne l'est jamais assez pour l'oublier... Je repense, je recasse quelques secondes des images d'elle et moi, puis mes doigts se serrent quand j'entends l'un d'eux faire son malin. Je relève les yeux, cherche le coupable et le trouve à quelques mètres de là. Un plus vieux, plus expérimenté mais tout aussi con que la plupart. Je déteste cette façon qu'il a de la regarder, comme si elle n'était qu'un morceau de viande. Je crois que je pourrais tout aussi bien l'imaginer observer un rôti cuir qu'il aurait la même expression. Ça me débecte, j'avance vers eux quand il s'approche d'elle pour lui glisser d'autres insanités. Mon sang ne fait qu'un tour, je crois que je suis prêt à le remettre à sa place mais le spectacle auquel j'assiste me coupe dans mon élan.

Je ne sais pas si je dois être impressionné, fier ou déçu. Je crois que je suis un peu des trois à la fois. Je n'aime pas cette fille forte et violente. Je n'aime pas voir qu'elle peut désormais leur répondre et se défendre seule. Je crois que... que je me sens inutile. Oui c'est ça. Je pourrais être un simple tableau dans cette pièce que ça en reviendrait au même. Alors je fourre mes mains dans mes poches, je continue mon chemin et garde mon air détaché. Je vais me chercher un autre yaourt, au moins ça m'occupera et ça m'évitera de la regarder. Je m'en fous... voilà ce que je tente de me dire. Et je me laisse à nouveau tomber sur le canapé du fond, à l'abri, loin d'elle parce-que je ne supporte pas de voir ce connard la toucher. Il faut que je me calme, il faut que je garde ma place. Je ne suis plus rien pour elle, qu'un pauvre con qui s'est fait avoir. Je laisse tomber, je n'ais pas envie de me prendre la tête. J'ai d'autres choses à penser, la prochaine mission par exemple... mais je n'ais jamais réussi à être concentré en me retrouvant assit ici. Je me souviens juste des fous rires qu'on avait avec Jun. On était deux petits merdeux sur leur siège confortable. On vannait les autres, on faisait ce que bon nous semblait et notre désinvolture agaçait tous les membres présents. Ils étaient toujours persuadés que c'était la mission qui nous tuerait. Parce-que nous n'écoutions jamais, mais nous n'avions pas besoin de ça. Le topo on se le faisait entre nous, quand on trouvait le bon moment. Le reste du temps on profitait des privilèges, on jouait à des jeux stupides. Le duo incontrôlable, mais pourtant si bon. Personne ne nous reniait parce qu'on était les meilleurs, on avait beau être turbulent, ils pouvaient compter sur nous. Mais tout le monde savait... aucun d'eux ne doutait, c'était d'abord lui et moi, le reste passait après. Ils savaient quand cas de grosses emmerdes, on se sauverait mutuellement. Et je crois que c'est ce qui en effrayait certains... Désormais je fais mon chemin seul. Je n'ais plus besoin de me mettre sur la gauche ou la droite, mais bien au centre de ce canapé. Je n'ais plus personne vers qui me tourner pour partager mes angoisses, mes certitudes ou mes bons moments. La seule en qui je croyais a changé. Et j'ai beau essayé de me détacher du mieux que je peux, je n'arrive pas à me défaire de cette sensation qui m'oppresse. J'inspire et fourre ma cuillère à l'intérieur, j'inspire, expire... je tente de calmer les battements de mon cœur et leur rythme atrophié. J'ai besoin d'air, mais je reste ici... peut-être parce qu'elle y est? Je ne sais pas, en même temps je n'ais rien de mieux à faire. Mais je crois qu'une part de moi a besoin de la voir, je veux peut-être profiter autant que je peux de sa présence. Comme un gamin qui se poste à la sortie de l'école pour apercevoir celle qui lui plait. Je suis un peu ce môme là en ce moment. Elle a beau être différente, son image me plait toujours autant. Alors je la scrute, du coin de l'œil, mais jamais je ne tourne la tête vers elle. Je refuse de me trahir, je refuse de lui laisser croire que j'ai encore besoin d'elle... "Alors Jungney c'est ça? Tu viens d'où exactement?" C'est la voix de l'un de mes hommes qui s'est élevée la première. Ils ne sont pas mauvais, un peu gauche parfois, pas toujours gracieux, mais ils sont un peu moins cons que la moyenne. J'ai la prétention de dire que c'est grâce à moi. Je ne me conduis pas comme tous ces sauvages. Je n'ais pas toujours une morale, mais je les éduque bien. Je pourrais être fier, si je n'étais pas un monstre... "Elle est coréenne. T'es con ou quoi? T'as bien vu qu'elle parlait avec Il Nam." Je lève les yeux dans leur direction, mes quatre hommes sont réunis ensembles, les autres postés autour de la table. Ces trois là ne se quittent presque jamais, au court des missions que nous avons eut ils sont devenus plus proche. Je crois qu'ils savent qu'ils peuvent compter les uns sur les autres. Je n'ais pas qu'eux à gérer, mais disons qu'ils sont les mieux placés pour ce genre de mission. Je ne dirais pas que je suis attaché à eux, on passe beaucoup de temps ensembles, mais ils ne savent rien de moi à part quelques détails futiles que je ne cache pas. "On compte pas beaucoup de coréen dans nos rangs. A part Il Nam, mais lui c'est pas pareil il est américain. Moi c'est An. Je suis viet." Et il est plutôt fier de l'être croyez moi. Il ne passe pas un jour où il ne se vante pas d'avoir rejoins la Wah Ching plutôt que les Asians Boyz. Il aime ça, leur crier, les provoquer... An est le plus jeune des quatre. Il ne paye pas de mine comme ça, mais il est expert en explosif et analytique. A l'école il était bon, le meilleur et je crois que c'est pour ça qu'on m'a demandé de le recruter. Il était premier de sa classe en science, il venait d'un quartier pauvre et il pensait qu'en réussissant ses études il parviendrait à offrir une belle vie à sa famille. Mais son petit frère s'est fait tuer dans une fusillade. Depuis ce jour il a changé d'avis. Il a comprit que le monde dans lequel nous vivions n'était pas aussi beau qu'il le pensait. Travailler de dur labeur ça ne sert à rien, alors l'argent qu'il gagne il en donne la plus grosse partie à sa mère dévastée et son père trop fier pour montrer qu'il est détruit. Je l'admets... il m'a touché. En deux ans il a parcouru beaucoup de chemin... s'il lui arrivait quelque chose, je crois que ça me ferait chier. Je tente de me pas m'attacher, mais à force d'être toujours dans leurs pattes je finis parfois par leur renvoyer le bâton et trouver ça pas si mal. Je ne crains pas son comportement, il ne parle quasi jamais en présence du big boss, il l'impressionne, le dérange mais quand il s'en va c'est comme si un poids se détachait de ses épaules. "Comment on t'as recruté?" Lui c'est Chen, un parfait escroc. Il manipule aussi bien les armes que l'esprit des gens. C'est lui le responsable d'une des plus grosses escroqueries de cette année, et les flics cherchent toujours après un pauvre pecnot du Texas. "Qui t'as formé? Ru?" C'est bizarre, mais les questions qu'ils lui posent sont certainement celles que j'aimerais lui demander. J'aimerais le savoir moi aussi. J'aimerais qu'elle me dise qui a pu la prendre en charge et l'éduquer. Je pourrais me sentir responsable d'avoir été le premier à avoir tenté, mais je ne l'ais pas fais dans le but de la contraindre. C'était pour qu'elle se défende, il m'est arrivé à plusieurs reprises de lui refuser certaines choses. Quand elle voulait aller trop loin. Je ne lui ais montré que les rudiments pour qu'elle s'en sorte quand je n'étais pas là. Le reste... le reste quelqu'un d'autre à du s'en charger. "T'as appris à tiré avec quel genre d'arme?" "T'as déjà tué au moins?" "T'es sous les ordres de Ru pas vrai?" "C'est quoi le plus gros coups que t'as fais en Corée?" les questions fusent, plus il en pleut, plus ils s'encouragent. Si au départ le jeu aurait pu m'intéresser, il me lasse rapidement. Surtout en vu des réponses qu'elle leur donne. Je ne sais pas pourquoi mais ça m'énerve. Parce-que ça semble tout pré-fait, ça sonne faux surtout. "C'est quoi ton lien avec la Wah Ching?" On a tous une histoire qui nous lie avec elle. Moi je n'ais jamais connu celle de Jungney, et je crois que je n'ais pas envie de tout savoir. Je m'en fous, cette fille qui est là n'est pas celle que je connais. Ils pourraient lui demander n'importe quoi, jamais aucune de ses réponses ne me satisfera. Parce-que ce sont des mensonges. Je connais Gwak Jungney, je sais ce qu'elle était. J'ai partagé plus de moments avec elle que jamais l'un d'entre eux ne le fera. A part peut-être ce connard de Ru... et ça m'énerve, je perds patience. Cette vie dont elle parle, elle me semble irréelle... si éloignée de moi. Je crois que je ne supporte pas l'idée qu'elle ait pu faire ça. Tous mes espoirs sont vains, tout ce que je désirais s'écroule... alors je craque.

Je ne peux pas rester ici à entendre ces conneries. Je me fous de savoir si Ru l'a sortie de la merde, si il la protéger comme un oncle le ferait. J'en ais rien à foutre car c'est moi qui la protégeait de lui avant. C'est moi qui subissais sa colère et sa folie quand il savait que j'étais resté avec elle. Je me suis pris de nombreux coups, j'ai reçu ses menaces et il a essayé de m'en faire payer le prix. Mais je n'ais jamais renoncé ! Si je suis partie c'est parce-que je l'aimais trop. Alors ouais, ça me tue de l'entendre dire toutes ces choses. Ça me dépasse, ça ne lui ressemble pas. Et cette façon qu'elle a de se mettre en avant. Je déteste ça ! Moi j'aime la Jungney qui se tournait vers moi, qui avait besoin de moi, qui croyait en moi. Je n'aime pas cette femme qui appâte les autres. Je refuse d'être une de ces vulgaires mouches qui se laissent attirer par la lumière. Je n'ais pas terminé mon yaourt mais je m'en fous. Je me lève d'un coup, fou mes mains dans mes poches et traverse l'entrepôt en passant par la table où tous les derniers sont réunis. Arrivé à la hauteur de mes hommes je me contente simplement de leur lâcher "A vingt heure." Ils savent où je les attendrais, où on se retrouvera pour faire le topo et se préparer. Ça sera loin, loin d'ici et de cette folie qui me ronge. Je ne jette pas un regard en direction de Jungney, je m'en fous. Elle peut continuer son numéro si elle veut, mais ça ne prends pas avec moi. Je ne fais aucun arrêt j'avance juste de mon pas nonchalant vers la sortie. La lumière m'aveuglerait presque même si je porte ces lunettes noires. Mais l'air qui emplie mes poumons est plus agréables. C'est salvateur ! J'étouffais à l'intérieur, je n'arrivais plus à respirer. Je fous mes mains dans mes poches, et emprunte la petite allée dessinée dans l'herbe sèche à force de la piétiner. J'ai besoin de marcher, je crois que m'aérer la tête me ferait du bien.
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Anonymous
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Dim 26 Jan - 22:30

J’ai changé. Beaucoup, beaucoup trop je crois. J’ai finis par plus me reconnaitre dans le miroir. Trop maquillée, trop apprêtée. Je suis fausse, dans le moindre de mes gestes, dans le moindre de mes sourires. Chacune de mes paroles étaient un mensonge, quelques choses de faux, de surfaits. Ce n’était pas moi, sans même l’ombre d’un doute. Je détestais ce rouge que j’arborais souvent aux lèvres, je détestais ces vêtements trop près du corps que j’enfilais sans cesse. J’ai toujours été comme une marionnette qui savait comment satisfaire les autres. Tout un art que ma sœur m’a appris, tout un art que j’ai finis par assimiler et manipuler à ma guise. Je ne sais plus qui j’étais. Je me suis perdue derrière de mauvais travers, ni drogue, ni alcool, mais arnaque, mensonge. Je ne sais plus qui j’étais vraiment. J’étais juste une fille qui tente de s’en sortir du mieux qu’elle pouvait. Une fille qui était toujours trop fragile, trop faible, trop naïve. Ma sœur était fascinée par cette innocence que j’arrivais à garder en moi. Cette confiance que je pouvais nourrir en l’espèce humaine … Il Nam a été séduit par ça je crois … Par ma fraîcheur dans ce monde terne. J’apportais un peu de couleur à son monde en noir et blanc. J’ai menti, dès mon premier souffle. J’ai passé ma vie entière à mentir, à fuir les autres. Même le premier soir où je l’ai rencontré. J’ai joué aux filles fortes, celle qui peut s’en sortir toute seule mais qui se cache derrière ce grand mafieux dès qu’une l’ombre l’effraie. J’étais dans ma robe toute belle, certes déchirés et abîmées, mais je lui ai apparut comme j’étais face aux autres, une marionnette. J’ai joué avec lui dans un premier temps, je veux dire, pour que je puisse rester avec lui. J’ai joue les idiotes, les filles un peu maladroite dans l’espoir de le faire craquer. Mais il n’a pas bronché, il est resté de marbre. Mais il m’a protégé. Quelqu’un m’a protégé. Pour la première fois de ma vie. Il m’a protégé sans rien me demander en retour. Il m’a déposé dans un lit, dans cet hôtel, il a payé ma nuit sans abuser de ma faiblesse. Il m’a juste déposé là, pour être sûre que rien ne m’arrive … Un ange gardien. Mon chevalier … Et je l’ai aimé dès cette minute, dès cette seconde. J’ai continué de me protéger, faiblement, et bien vite j’ai laissé tomber les barrières, lui qui passait son temps à se cacher derrière. Je ne sais pas ce qui m’a poussé à être naturelle avec lui. Ne pas porter de maquille, jurer, parler comme je voulais parler, m’extasier en écoutant de la musique et rire en soufflant des bulles de savons ; Qu’importe que je ne sache pas tirer, que je n’ai jamais tué qui que ce soit. Qu’importe que mon tatouage de la Wah Chin ne m’ait été fait pour m’ôter ma liberté. J’étais un oiseau, un oiseau qui aurait pu l’emmener n’importe où. J’étais ces paysages qu’il ne pourrait jamais voir … J’étais cette liberté qu’il n’aurait plus jamais. J’étais son souffle, sa lumière, son roc … Il a posé son regard sur moi et j’ai vu, j’ai vu qu’il avait besoin, plus que quiconque, que quelqu’un de bien s’intéresse à lui. Il méritait tellement d’être aimé … Il avait tellement besoin d’être aimé et pourtant, pourtant il passait son temps à repousser les autres, à me repousser jusqu’au jour où il n’a plus pu vivre sans moi, sans me voir, sans m’embrasser et j’ai lutté, j’ai lutté chaque jour un peu plus fort pour qu’il soit à moi, qu’il me laisse l’atteindre et le toucher en plein cœur … Je ne sais pas ce qui lui a véritablement plu en moi. Rien peut-être mais je refuse de croire que ses regards, ses baisers, ses supplications dans son sommeil pour que je reste près de lui soient faux. Il m’a aimé, j’ai pu le sentir, le vivre, vibrer avec lui, mais il a tout gâché, il est partit peut-être parce que je n’étais pas assez bien ? Il s’est lassé ? Je n’avais peut-être pas assez de gros seins ou que ma bouffe était trop mauvaise ? J’ai la prétention de croire que j’étais le sens à sa vie. Que j’étais le moteur de son bonheur que s’il se levait le matin c’était grâce à moi … Oui, j’osais croire, que j’étais la femme qui faisait tourner son monde, oui j’osais croire que j’étais son monde tout simplement … Tout comme il était le mien. Tout il faisait tourner le mien. C’était lui et lui seul que je voulais. Il a été lâche, il ne sait pas battu pour moi. Il m’a laissé tomber. Et je ne pourrais jamais lui pardonner … jamais ! Parce que quand il est partit il m’a détruit, il m’a détruit bien plus que quiconque n’ait pu jamais le faire. Pas même ces monstres qui violait ma sœur en m’obligeant à regarder, pas même ces porcs qui me frappaient quand j’avais trop joué avec eux, pas même Jun … en mourant aussi soudainement. J’ai eut mal, j’étais dévasté mais j’ai continué d’avancer et de ma battre … Quand t’es partie Il Nam … Quand t’es partie j’ai cru qu’on m’ôtait la vie en m’obligeant à rester parmi le monde des vivants. C’était de respirer en sentant chaque souffle me déchirer les poumons. C’était garder les yeux ouvert des nuits entières en hurlant ton prénom. J’étais comme une droguée en manque dont le sevrage était plus fort, plus brutal que la mort elle-même. J’aurais préféré mourir Il Nam si tu savais … j’aurais préféré mourir sans toi. Mais je n’ai pas eut le courage, je n’ai pas eut le courage de quitter cette terre sans t’avoir posé cette question. Pourquoi ? Pourquoi tu m’as fait ça … Alors j’ai décidé de redevenir celle que j’étais avant de te rencontrer. Celle que je détestais mais qui me maintenait en vie ; je suis redevenue la Jungney aux faux semblant, la Jungney qui sourit aux hommes pour les amadouer. La Jungney qui aguiche et qui manipule sans jamais rien donner en retour. Je suis devenue une garce, une gentille garce qui avance le cœur détruit. Et tu sais … je continue de croire que si je suis ainsi c’est parce qu’aucun autre ne mérite de voir qui je suis vraiment. Personne ne mérite de me voir me réveiller le matin en retroussant mon nez, personne ne mérite de savoir que j’aime regarder bob l’éponge ou prendre des bains pleins de mousse pour jouer plus longtemps … Il Nam, tu étais le seul, le seul qui avait le droit de me voir comme j’étais réellement … Mais je ne sais plus si aujourd’hui j’aurais le courage de plonger mon regard dans le tien et d’être aussi … Moi. La Jungney que tu as connu s’est recroquevillée sur elle-même dans un coin cachée de mon âme et refuse de sortir à nouveau … Comprends la. Ton départ a sonné comme une mort pour elle. Et ça l’est toujours d’ailleurs tant je ne te reconnais plus …
 
J’ai froid. J’ai tout le temps froid. Même sous l’eau chaude. Même sous une bonne couette. J’ai froid depuis que tu n’es plus là. J’ai froid en dedans. J’ai froid, dans mon ventre, j’ai froid dans mon cœur, j’ai froid dans ma poitrine. C’est glacé, c’est mort, sans vie. J’ai beau tenté me réchauffer, rien ne fonctionne. Et ce feu qui brûle aujourd’hui dans le creux de mon ventre il est trop vif. Il est trop … trop puissant pour moi. Il me dévaste. Il ne fait pas fondre la glace petit à petit, non il m’arrache des blocs entier qui s’effondre. Tout s’ébranle et se détruit. Et moi, moi, je dois rester stoïque, je dois agir comme si de rien n’était ; mais bordel Il Nam ! Tu ne le vois pas ?! Tu ne vois pas que je suis entrain de me détruire juste devant toi ?! Tu crois à mes sourires, tu crois à mes mensonges, tu plonges, tu cours comme les autres, tu te fais prendre dans mes filets. Mais tu ne comprends pas. Comment j’ai pu changer ?! Comment j’ai pu devenir aussi différente que la femme qui gémissait quand tu lui faisais l’amour. Tu ne comprends pas où est passé la fille fragile qui avait les larmes aux yeux en apprenant qu’elle était de mission … Je me le demande aussi IL Nam … Je ne sais pas si elle est morte et qu’elle a disparut, ou si elle est juste tapi là, quelque part, en attendant que tu viennes la chercher. Et si j’en crois mon instinct, cette douleur que je ressens dans le cœur et cette rage folle que j’ai en te voyant ici aussi impassible, je crois que ça viens d’elle. Mais je la cache, je la préserve. Tu vois, je deviens folle. Je deviens deux. Une fille pour te pleurer, et une fille pour te détester. C’est plus facile comme ça, parce que si j’étais vraiment moi Il Nam je me serais jeté à ton cou en te suppliant de revenir. De revenir pour toujours et de ne plus jamais repartir … parce que je ne peux pas vivre sans toi, c’est bon, j’ai essayé, ce n’est pas mon truc tu vois. Parce que je sais plus ce que c’est que la vie sans toi. Ça me parait vide de sens, vide de couleur, vide de musique. C’est si terne et si triste. Ça n’a rien d’entrainant, ça n’a plus de folie, cette folie qui nous poussait à aller acheter une télé pourri à l’autre bout de la ville en bus et de récupérer un chaton au passage. C’était nous ça tu vois. Rentrer de mission couvert de sang, des horreurs pleins la tête, mais de prendre un bain à deux, de se préparer des nouilles et de les manger devant les premiers épisodes de bob l’éponge si tôt dès le matin. On allait se coucher en se donnant juste l’impression que la nuit n’avait été qu’un cauchemar et que maintenant, tous les deux blottis l’un contre l’autre, on pouvait se mettre à rêver.  Mais tu m’as arraché ça. Tu m’as arraché ma lumière. Ma vie. Ta présence. Ton amour. Ta chaleur. Ton parfum. Tes baisers. Tes caresses. Tu ne m’as laissé qu’un vide, un immense dans lequel mes bras se refermaient encore et encore … me faisant chuter, en manque, en manque de toi. Si je n’avais aucune fierté je me serais jeté à tes pieds en te racontant à quel point ma vie est devenue un enfer sans toi … Mais je suis fière, j’ai appris à le devenir pour pas qu’on me piétine plus que tu n’avais pu oser le faire ; je suis devenue plus forte j’ai envie de croire. C’est dur, si dur, d’être près de toi mais devoir m’éloigner parce que je flanche. C’est dur de me rendre compte que j’ai envie de me blottir contre ton torse, comme avant, que tu me caresses les cheveux en me murmurant que tout irait bien. Que tu trouveras la solution. Mais quelle solution je peux trouver à ton cœur qui ne m’aime plus ? C’est douloureux de te voir manger ton yaourt à la fraise. J’ai gardé les tiens des mois et des mois dans mon frigo. Je les remplissais chaque jour pur que tu n’en manques pas quand tu reviendrais. Mais tu n’es jamais revenue. Tout a finit par terre, une nuit où ton absence m’a rendu folle de douloureux ; j’ai pataugée dans une purée de liquide rosâtre qui me rappelait tellement toi. Le goût de tes lèvres si fruités chaque fois que je les embrassais. C’était te voir t’occuper de ton arme et de manger siroter ton yaourt comme si tu sortais de l’école, comme un enfant … Ton contraste tellement plus beau et plus intéressant à mes yeux. Tu étais unique Il Nam et ce yaourt me rappelle combien tu l’es encore. Je ne sais juste pas si j’aime toujours ça ou si je te déteste encore plus pour ça. Je suis de nouveau tranquille entouré des quelques homme qui restent. Je suis fatiguée, j’aimerais partir, mais je ne serais pas capable de quitter cette pièce si t’y es encore. Tu vois, je suis assez bête pour ne pas être capable de te tourner le dos … Tu m’as tellement manqué que je ne peux me résoudre à gâcher les quelques secondes d’indifférences qui nous entourent. "Alors Jungney c'est ça? Tu viens d'où exactement? » J’acquiesce en silence alors que l’homme qui venait de me poser la question se fait remettre à sa place par un de ses collègues. Ils sont curieux, ils me posent un tas de questions auxquelles je dois répondre. Enfin, je ne suis pas obligée, mais je me doute que les toiser dès le premier jour ne m’aidera pas à me faire accepter ici … "On compte pas beaucoup de coréen dans nos rangs. A part Il Nam, mais lui c'est pas pareil il est américain. Moi c'est An. Je suis viet." Je lui souris en penchant doucement la tête sur le côté. Enchantée An. » répondis-je amusée.

 Ces hommes n’ont pas tous l’air mauvais, ils sont juste des gamins qui ont grandit dans la mauvaise famille. Ils font des choses qui tuent leur humanité un peu plus chaque jour, mais c’est comme si ils avaient finit par l’accepter, par aimer cette famille et de vivre pour elle ; qu’importe les règles. Si c’est dangereux, si on peut le payer de notre vie, ca valait mieux que d’être seule. Et malgré moi … une infime partie de moi avait finis par croire à ces rêves aussi … A croire que quelque part, on pouvait avoir une famille à nous, une famille atypique et morbide, mais une famille quand même … Pourtant je me sentais terriblement seule dans cette famille … Et je ne pensais pas trouver, parmi ces visages, ceux qui sauront capable de combler le troue dans ma poitrine et réaliser ses rêves que je n’osais plus m’avouer. Sauf peut-être celui qui m’ignorait devant son yaourt au fruit … "Comment on t'as recruté?" glissant une mèche de cheveux derrière mon oreille je réponds simplement « Tu n’as pas entendu le boss. J’ai quelque chose. Hum … en … informatique ? C’est comme ça ? Et ils sont venus à moi pour chercher moi. » J’haussais les épaules comme si c’était logique comme questions et mordilla ma lèvre inférieure un peu nerveuse de devoir faire face à toutes ces questions. "Qui t'as formé? Ru?" Je mis quelques secondes à répondre et malgré moi mon regard se tourna vers Il Nam. Je finis par cacher mon trouble en souriant « En quelque sorte oui. J’ai eut un professeur pour moi mais ensuite il est … partir ? Partit ? Aish, votre langue est dure ! » Terminais-je en coréen en riant. Et quand je ris je cachais ma bouche du bout de mes doigts manucurés. "T'as appris à tiré avec quel genre d'arme?" Ca c’était facile, je n’avais qu’à cité le nom des armes « Hum … 9mm, Glock 17 très bonne arme d’ailleurs, hum … P22, AK47, M14, M16 mais je déteste » J’y allais de mon commentaire et de mon appréciation. Plus j’énumérais et plus je levais un doigt. Je me rendais soudain compte que j’avais toucher à plusieurs types de pistolet. Mon artillerie était plutôt complète même si mon arme de prédilection était celle qu’Il Nam m’avait laissé … « Et hum … un winchester mais ça me fait mal ici. » indiquais-je en dévoilant mon épaule et le bleu qui s’y trouvait. Trop recule pour moi. Je grimaçais avant de rire.  "T'as déjà tué au moins?" « Ouais … » lâchais-je sans grande fierté. « Comme vous, non ? » Je tentais toujours de me cacher derrière un sourire ou une blague. Mais depuis qu’Il Nam était partie j’ai du faire mes preuves et j’ai entassé bon nom de cadavre dans mon placard. Je tentais de ne pas penser au fait qu’ils puissent être des pères, des maris, des fils … C’était juste des cibles à abattre. Juste des cibles. "T'es sous les ordres de Ru pas vrai?" « Ouais. » Malheureusement. « Il est mon … Je ne sais pas quel mot vous dite mais il est mon responsable. Je ne parle qu’à lui. » « Ton tuteur ? » « Hum oui, sûrement ça. » « La vache, elle n’a pas le doux des Boss. Il parait qu’il a coupé les mains d’un mec qui a fumé une cigarette qui lui appartenait … » Je ne sais pas ce qu’il raconte mais il fascine les membres du clan en tout cas. Je me contente de sourire en attendant la prochaine question. Je ne sais même pas si ça me fait rire ou si ça me fait chier. Ils ont des questions alors j’y réponds. Je suis comme une potiche, qui sourit et tente de comprendre ce qu’ils se racontent entre eux. Tout va trop vite et j’ai du mal à suivre. Je vois qu’ils font un effort en s’adressant à moi mais dès qu’ils se mettent à parler entre eux, c’est finis pour moi, je ne suis plus rien."C'est quoi le plus gros coups que t'as fais en Corée?" « Eh bien … rendu les 50 000 000 de dollars qu’on a volé à la Wah Chin. » « Merde attends c’est elle le coup de Pattison ?! Ce connard à détourner 50 000 000 de dollars au nez des mafieux. Ce fumier pensait pouvoir se barrer sur une île paradisiaque mais il s’est trahi trop bêtement. Putain j’en reviens pas qu’il se soit fait gauler par une femme. » Ils se mettent tous à rire et j’ose me dire qu’ils sont un peu impressionnée. Bon je l’avoue je n’ai fais que bloquer ses comptes en remontant une piste. Une information qu’on m’a fournit et qui venait d’ici. J’ai retrouvé sa trace et le reste … Je ne fus charger de rien. si ce n’est de clôturer ses comptes après les avoir transférer sur ceux de la Wah Ching selon un protocole bien précis ; J’aurais pu être fière d’être connue pour un gros coup comme celui la, mais je ne ressentais rien. Rien du tout. Une coquille vide qui jouait son rôle à la perfection. Il Nam était assis dans le canapé, je pouvais le voir de là où j’étais. Entendait-il mes réponses, savait-il déjà tout ça ? Etait-il fier, quelque part au fond de lui, que je sois devenue aussi douée ? J’en doutais … "C'est quoi ton lien avec la Wah Ching?" Cette question je m’y attendais, mais je ne voulais pas y répondre ; c’était trop dur de me rendre que je n’étais qu’un jouet pour eux. Un jouet qu’ils ont dressé et malmener, ils m’ont manipulé et rendu pile comme il voulait que je sois. Il Nam arrive au même moment, balance une heure pour ses hommes et me tourne le dos sans un regard. Pas même un regard. Non mais non ! Il ne peut pas faire ça, il peut ne pas partir juste comme ça, encore. « Il va surement aller s’amuser un peu hein … » balança l’un des hommes avant de rire grassement mais j’étais trop occupée à fixer Il Nam pour comprendre ce qu’il racontait. « Bien, je dois y aller ! » lançais-je l’air de rien avant de sauter de la table et de les saluer. Je leur adressais un immense sourire tout en sachant qu’une fois que j’aurais le dos tourné ils vont se mettre à parler de mon cas … Je prends sur moi pour mesurer mon pas. Ne pas aller trop vite, ne pas donner l’impression que je cours après Il Nam. Mais quand la porte se referme derrière moi je mets à courir pour rattraper le coréen. Et je le vois, qui descend les marches, il avance calmement … « Il Nam ! » Je l’appelle, je sais qu’il m’entend, mais il ne se retourne pas et ça me frustre encore plus … « Il Nam !! » je crie son nom à travers l’entrepôt. Je descends les marches aussi vite que mes talons me le permettent. Et quand il est en face de moi je me mets à courir plus vite pour le rattraper. Je cours comme dans mes rêves. Je cours mais cette fois j’arrive à le rattraper. J’attrape son bras et m’agrippe à lui. Je suis essoufflée et je ne le tourne pas tout de suite face à moi. J’ai la gorge sèche et je tremble. Je suis collée à lui et même si je sais que je devrais me détacher je n’en suis pas encore capable. Puis doucement je me glisse devant lui. Je suis près de lui. Mes talons me donnent quelques centimètres de plus. Juste assez pour que je puisse être près de son visage. Je plante mes yeux dans ses verres de lunette et baisse quelques secondes mon regard vers ses lèvres. Je déglutis et je m’en fiche de le laisser voir qu’il me fait beaucoup d’effet. Il me ravage oui. Je fais un petit pas de plus vers lui et me colle à lui. Je ferme les yeux en sentant mon ventre se coller au sien. J’ai oublié ma veste là haut, c’est bête, j’y pense maintenant. Mais je ne partirais pour rien au monde. Je suis là, si près de lui, à attendre qu’il me repousse, mais il ne le fait pas. Je pose une main sur son ventre, son t-shirt et remonte doucement sur son torse, ce geste que j’ai du faire des centaines et des centaines de fois, ce geste si familier … Et surement enhardis par son manque de réaction je relève mon visage vers lui et arrache mon regard de ses lèvres. Ça bout dans le creux de mon ventre. J’ai autant envie de le gifler que de l’embrasser … Je lève ma main jusqu’à ses lunettes et tente de lui retirer mais il me repousse … si brusquement que je manque de tomber par terre et me tort doucement la cheville en trébuchant sur un caillou qui trainait au sol … « T’as toujours été comme eux pas vrai … ? T’as toujours été l’un des leur … » murmurais-je en me redressant, cette éclat de douleur dans le regard que je suis incapable de masquer … T’as toujours été ce salaud Il Nam ou est-ce que j’ai été trop bête et trop aveuglé par mon amour pour toi … ?
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Anonymous
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Lun 27 Jan - 19:41

Il y a des jours où se lever est un véritable enfer. Je me tourne, je contemple le plafond et je sens cette chose au creux de mon ventre, cette chose qui m'empêche d'avancer, qui me fait voir la vie morne et sans couleur. Je me souviens des matins où en tournant la tête tu étais à mes côtés. Je me sentais bien, apaisé, comme si finalement c'était ce que j'avais toujours attendu. Je n'ais pas réussi à résister, je n'ais eut aucun courage quand tu étais là. Tu as chamboulé ma vie, tu m'as fais oublier mes objectifs et les promesses que je m'étais faites. Je suis désolé Jun, je t'ais oublié toi aussi. Je n'ais pas respecter mes engagements. Je fais tout pour me rattraper aujourd'hui, mais retrouver des traces que celles que tu as laissé derrière toi est un défi auquel je n'arrive pas à faire face. Plus je creuse, moins je trouve. C'est comme si tu n'avais jamais existé, comme si je t'avais imaginé pendant ces quatorze années. Parfois j'ai eut envie de lui parler de toi, mais je me rendais compte la plupart du temps que je voulais parler d'elle. Ce que j'étais le plus dans nos matins, c'était son sourire, sentir sa chaleur au réveil qui venait se blottir contre moi. Elle enfouissait son visage contre mon torse, et me faisait croire qu'on pourrait rester ainsi toute une vie. J'y ais cru, il m'est arrivé de nombreuses fois de me faire désirer à des réunions par sa faute. Mais je m'en fichais ! J'avais ce petit sourire aux lèvres, le même que j'abordais le soir pour la retrouver. C'était comme avoir la vie que je méritais. Mais cette fille était peut-être trop bien pour moi. En quoi avais-je le droit de la laisser vivre dans ce terrible milieu? Je n'en avais pas envie, mais quoique je dise ou pense je sais que sans la Wah Ching nous ne nous serions jamais rencontré. Alors c'est peut-être une des raisons qui m'a poussé à accepté, à m'éloigner. Parce-que je devais lui être reconnaissante de ce qu'elle m'avait offert. Si ce soir je n'avais pas joué mon rôle de petit dealer, je ne l'aurais jamais vu apparaitre dans cette ruelle sombre. Si elle ne faisait pas parti de ce clan, nous ne nous serions jamais revu. Alors oui je les remercie de l'avoir mit sur mon chemin. C'était bien, un doux rêve dont j'ai dut me réveiller. La vie était moins dure à affronter avec elle. J'avais une raison de me lever le matin, une de me coucher le soir. Mais depuis son départ tout a changé. C'est devenu pire qu'avant. Je n'ais plus motivation à rien faire. Dans mon quotidien je veux dire. Je n'éprouve presque plus aucune envie pour quoique ce soit. Je le fais toujours en m'y forçant, en m'y obligeant. Je tente d'avoir encore un semblant de vie mais je crois que j'ai tiré un trait dessus à la minute où j'ai franchis la porte de chez elle. J'ai longuement regardé cette terre s'éloigner de moi quand j'étais dans l'avion. J'ai pensé à toi, je suis resté des minutes entières à guetter ce morceau dont je me séparais. Je savais que je ne reviendrais jamais, je n'aurais jamais plus la chance de te voir, de te sentir, de t'entendre parler. Au début c'est ça qui me manquait le plus. Pouvoir entendre le son de ta voix. Il me rassurait... je ne te l'ais jamais dis mais je pense que tu l'as compris par toi même. La solitude n'est pas toujours votre meilleure amie, avec moi elle est devenue la pire. Au fil des années j'ai fais avec, mais la vérité c'est que j'étais fais pour être avec quelqu'un. J'étais fais pour être avec elle et elle avec moi. J'aimais savoir qu'elle était là, quelque part dans un coin de la pièce, ou même dans la salle de bain. J'aimais savoir qu'elle m'attendait derrière cette porte ou sur le toit. Ce que je préférais le plus c'était l'apercevoir appuyée sur la rampe quand j'arrivais au bout de la rue. Je pouvais le voir de là où j'étais... son sourire... son magnifique sourire qu'elle m'adressait. J'aimais à croire que c'était moi qui la rendait aussi heureuse. Que je pouvais tout balayer en apparaissant devant elle. Il y a parfois ces moments où elle jugeait le temps trop long entre le bout de la rue et son escalier. Alors elle descendait les marches pour qu'on se retrouve plus vite. J'avais l'air bête à rire contre sa peau, à la soulever du sol avant de l'embrasser comme jamais je n'ais embrasser une femme. Mais j'étais si heureux à l'époque. Je me battais, je savais pourquoi je voulais vivre et exister. C'était pour elle ! C'était pour être avec elle. Ça me m'étais en danger oui c'est vrai, mais ça me forçait à lutter. Je n'avais plus de doute à avoir, je savais où je voulais aller. Et ça croyez moi c'était l'un des plus beaux cadeaux. J'avais tellement erré sans savoir où marcher, ni même quel chemin emprunter. Je laissais les autres décider pour moi, jusqu'à ce qu'elle arrive et me mette un gros coup de pieds. J'ai compris Jungney, je vais me défendre, je vais mener cette guerre de tous les jours pour avoir le droit à mes petits moments de bonheur avec toi. Et vous savez... ça me suffisait. Je n'avais rien besoin d'autre. Les couples normaux sortaient le soir, ils vont au cinéma, mange des glaces, rencontre la famille de l'autre... Nous on se contentait de notre présence mutuelle. Nous on aimait juste rire à l'unisson et refaire le monde dans lequel on vivait. Ouais, je peux le dire nous étions heureux. Moi je l'étais en tout cas... et j'ai longtemps cru que je garderais cette impression au creux de mon ventre. Celle qui m'a tuée de jour en jour...

Mais en la voyant aujourd'hui c'était comme si tout ça n'avait jamais été que des mensonges. Ce n'est pas la Jungney que je connais, ni celle avec qui j'aimais être. Je la veux... voilà ce que je pense. Si on me donne le droit de la voir alors je veux revoir celle qui me faisait vibrer, celle qui faisait battre mon cœur trop vite, celle qui me faisait rire et sourire. Si on me donne un morceau d'elle, alors je veux tout. Je ne veux pas qu'un avant gout non, je veux la retrouver elle comme je l'ais laissé il y a deux ans. Je suis peut-être égoïste mais j'ai mal. Je souffre tellement de voir cette marionnette sous mes yeux. Je n'aime pas ça, je déteste apercevoir ces fils qui tiennent ces bras et dirigent sa vie. Comme si elle n'était plus libre... Je n'ais jamais rien demandé, je n'ais jamais prié des heures en espérant que ma vie change, mais cette fois-ci j'en fais la requête. Je veux voir la Jungney que j'aimais. Ce petit bout ne m'intéresse pas, ce n'est pas celle là que je veux et que j'ai connu. Alors oui ! Rendez-la moi, juste une minute ou deux pour que je la revois. Juste une seconde si c'est trop... je veux juste savoir qu'elle n'a pas disparue. Je crois que c'est pire que tout, pire que de savoir qu'elle peut être avec un autre et l'aimer en retour. Oui c'est pire parce-que je ne sais pas de quoi cette femme est capable. J'ai détesté l'écouter, j'ai détesté tout ce qui sortait de sa bouche. Ces mensonges, cette façon qu'elle a de minauder. Avec moi elle n'avait pas besoin de ça, de faire semblant je veux dire. Elle pouvait se réveiller avec un air chiffonné le matin je la trouvais toujours belle, elle pouvait étaler son mascara en frottant ses yeux, je m'en foutais. Ça n'avait aucune importance parce-que je l'aimais. Mais cette fille à l'intérieur, elle surjoue, elle donne aux autres ce qu'ils attendent. Elle les appâte, les attire à son filet mais je n'arrive même plus à savoir si c'est pour la forme ou dans un but précis. Elle veut les avoir dans sa poche? A quoi bon? Pour qu'ils me tournent tous le dos et la croit meilleure que moi? C'est puéril, ridicule. Je n'ais aucune compétition à avoir avec elle. Jungney et moi n'avons jamais joué dans la même cours. C'était nos cœurs qui nous rapprochaient. Je me foutais de savoir quelle place elle avait dans le clan, car je savais laquelle elle avait dans ma vie. C'était la première, et je pensais qu'elle serait la dernière. Encore ce matin j'y croyais. Oui je sais, je vais voir d'autres femmes et j'ai l'air de poursuivre ma vie normalement. Mais je le sais, c'était une certitude. Je savais que plus jamais je n'aimerais comme je l'ais aimé. C'est de cette façon qu'elle resterait unique. Ce n'est pas parce-que je ne mourrais pas dans es bras que je l'oublierais pour autant. Ce n'est pas parce qu'elle ferait sa vie avec un autre homme que moi, que j'en ferais autant. Ces filles je m'en fous, elles sont de passages... Jungney restera toujours la seule et l'unique. Jusqu'à mon dernier souffle elle sera celle que j'ai aimée à en perdre la vie. Je pense que j'ai eut de la chance. Ce que j'ai partagé avec elle, n'est pas donné à tout le monde. J'ai même pensé que c'était la vie qui me faisait un cadeau. Une petite compensation pour tout le mal qu'elle m'a causé. Elle n'a pas été tendre même quand j'étais avec elle, mais c'était bon. J'ai tout donné, j'ai fais du mieux que j'ai pus à ses côtés. Je l'ais à nouveau détesté cette vie, celle qui m'arrachait à mon tout. Mais j'ai appris, j'ai compris que les meilleures choses sont les plus courtes. Que ce qu'il y a de plus beau dans ce monde reste toujours éphémère. J'ai vécu mon temps, celui qu'on m'a accordé et désormais je reste dans l'ombre. La lumière n'est pas faite pour moi de toute façon. Je n'ais jamais été très à l'aise dans ce rôle. Depuis gamin je trainais dans la pénombre avec aucune clarté pour éclairer mon chemin. Je ne m'inquiète pas, je sais que ça va aller. J'avais juste besoin de m'y refaire, de reprendre mes vieilles habitudes pour lâcher les nouvelles. C'est fou comme on prend vite le plie. Pendant des années j'ai cru que je vivrais toujours seul. Evidemment je partageais mon temps avec mon meilleur ami mais, je ne peux en rien comparer avec Jungney. C'était différent, on avait un autre quotidien. Quand Jun sortait, il faisait sa vie, je ne lui demandais rien en retour, je ne l'attendais pas en me demandant ce qu'il fichait. Je savais qu'il reviendrait toujours... c'était Jun après tout. Ma moitié, il ne pouvait rien lui arriver. Je le voyais comme un super héro parfois, si sur de lui, si efficace dans ce qu'il faisait. Mais avec Jungney, j'étais terrifié. A chaque fois qu'elle posait un pied dehors j'avais peur pour elle. Peur de la perdre, peur qu'il lui arrive quelque chose par ma faute. Je le savais, je ne pensais plus pour moi, je ne pensais ni pour deux comme je l'ais fais avec toi Jun. Je pensais à elle, avant moi... Encore ce jour, celui où je suis partie je l'ais faite passer en premier. Si j'avais été égoïste, je serais resté. Je les aurait envoyé chier, et je l'aurais emmené. Loin, si loin que personne ne nous aurait jamais retrouvé. On se serait démerder, on aurait apprit une langue étrangère, et puis de toute façon qu'est-ce qu'on s'en fout, tant qu'on était ensembles le reste ça ne compterait pas. Mais je suis parti, j'ai claqué la porte et tout laissé derrière moi parce qu'elle voulait une nouvelle vie. Je ne pouvais pas lui imposer la mienne, je ne pouvais pas la traiter comme une moins que rien alors qu'elle était le centre de mon monde. Je lui ais offert ce qu'elle voulait, je ne l'ais pas souillé... mais je suis face à la réalité. Celle qui fait mal et celle que je ne voulais pas croire. Je ne voulais pas me dire que c'était possible, qu'elle pouvait en être arrivée là elle aussi. Je déteste ce monde, je déteste cette vie. La vérté c'est que je suis en colère. En colère contre tout mais surtout contre elle. Je me dis qu'elle n'avait pas le droit, pas après tout ce que j'ai sacrifié pour elle. Merde, j'ai accepté de revenir ici pour lui permettre d'exister mais c'est comme si j'avais craché en l'air et que tout me retombait dessus. J'aimerais aller la voir, lui dire ce que je pense réellement mais à quoi bon? A ça ne changera rien. Jamais rien car elle semble se plaire dans cette vie. Le pire... le pire c'est qu'elle me le reproche. Et ça je ne supporte pas. Parce-que c'est vrai, parce-que je me sens coupable malgré moi et que j'ai peur. Je crains qu'elle n'ait raison. Et si tout ça été de ma faute? Peut-être aurais-je dus l'en éloigner quand il était encore temps. Avant que je sache... peut-être que ce n'était pas sa vie que je devais partager, mais la sortir de là.

J'ai surement prit le mauvais chemin, comme toujours. Et je sais que je vais passer ma nuit à ressasser le passer, à me poser des questions et vouloir trouver des réponses. Alors j'en ais marre, je préfère partir plutôt qu'écouter ces conneries. Je suis lassé, blasé de voir ce qu'elle est devenue. C'est mieux que je m'en aille, je ne veux pas rester sur ces images d'elle. J'aime croire que Jungney est toujours là quelque part. Mais cette fille... c'est juste son enveloppe. Rien d'autre qu'une satanée enveloppe sans âme! Je marche, ni trop vite, ni trop lentement, je veux me vider la tête. Oublier... pouvoir me dire que tout ça était faux. Prendre du recule. Je l'entends, sa voix... elle m'appelle et j'aimerais pouvoir me retourner. Je le fais pas cela dit, le faire c'est lui prouver que j'ai envie de l'écouter. Mais je suis fatigué Jungney, je n'ais pas envie de t'affronter. Alors je continue en espérant qu'elle n'insistera pas... mais il faut croire qu'elle reste toujours aussi obstinée. Ses pas se sont rapprochés et peut-être que... Oui je l'avoue j'ai ralenti. Surement parce-que j'avais envie qu'elle me rattrape. Ses doigts qui enserrent mon bras me donnent envie de lui faire face. J'ai tellement envie de revoir son visage, de pouvoir le contempler comme je ne l'ais pas fais pendant deux ans. Je voudrais qu'elle m'accorde un moment, un droit... j'aimerais tant pouvoir le faire... Elle glisse doucement devant moi, c'est comme une torture, comme si le temps s'arrêtait. J'en rêve... je rêve qu'elle me parle, qu'elle me dise qu'elle est là pour moi, parce qu'elle n'arrivait plus à vivre en mon absence. Je pourrais lui en vouloir... mais face à elle je suis démuni. Je me sens faible tout un coup, et c'est pire lorsqu'elle s'approche. Lentement, elle vient se coller à moi. Je ne respire plus je crois, j'ai peur que tout se brise, peur d'être en train de réveiller. Laissez moi sombrer... laissez moi être avec elle car loin d'elle je meurs... Je pourrais la repousser mais je n'y arrive pas. Je n'ais aucune volonté... ça fait deux longues années qu'elle ne m'a pas touchée, qu'elle ne m'a même pas effleuré. C'est grisant, mais ça parait irréel. Je n'ose pas bouger, je la laisse faire... je ne veux pas briser ce moment, il est privilégier... je ne sais pas ce qu'elle comprend, ni ce qu'elle voit. Mais je n'arrive plus à faire quoique ce soit. Je suis glacé, je guette ses gestes, son souffle... mais elle vient tout gâcher. Elle me ramène les deux pieds sur terre en tenant de retirer mes lunettes noires qui couvrent mes yeux. Je me recule d'un geste, repousse sa main de la mienne en lui criant "Ne refais jamais ça !!" Jamais tu m'entends? Je ne veux pas y croire, je ne veux pas penser à ces choses là, à nous deux, je n'ais pas envie d'espérer !!! A quoi tu joues merde? Tu le savais? Tu le fais exprès c'est ça? C'est surement une moquerie de ta part, un moyen de me déstabiliser. Je déteste ça ! Car je m'y laisse prendre comme si tout était facile pour elle. Mais je n'ais pas envie que ça le soit, moi je souffre, moi j'ai mal. Je n'arrive pas à digérer le fait qu'elle soit là, dans cette ville... dans ce clan. Je pensais que ses mots étaient sincères, comme j'ai cru à l'instant qu'elle pouvait l'être. Mais c'est quoi qui te gène Jungney? Le fait que tu ne puisses pas voir mes yeux c'est ça hein? T'aimerais voir à quel point je souffre, à quel point j'ai mal de te voir ici? Tu veux rire d'apercevoir mon regard terne, sans lueur, sans plus aucun espoir qui l'habite? Il n'y a plus de folie, tout est terminé, je ne suis qu'une ombre, une tâche qui s'assombri de jour en jour. Tu trouverais ça drôle pas vrai? Toi tu sembles rayonner dans ton nouveau petit monde, tu sembles te prendre pour une reine. Je fronce les sourcils, me mord l'intérieur de la joue. Tu es si sure de toi, tu es si persuadée de tout savoir que ça en est infligeant. Je serre le poing, je n'ais pas envie de te parler mais je n'arrive pas à me raisonner, ça me brûle si fort "Et alors? Comme si tu le savais pas." Je te l'ais jamais caché Jungney, je t'ais toujours dis que ma vie leur appartenait. J'étais à toi oui, mais j'avais depuis longtemps signé un pacte de sang avec eux. A quoi ça rime? Qu'est-ce que tu cherches bon sang? Tu veux que je te dise quoi? Ma réponse est courte, surement pas celle que tu voulais entendre mais tu sais quoi? Je pense que je m'en fiche. Je reste détaché, quoiqu'il arrive je ne veux pas qu'elle puisse deviner ce que je pense ou ressens. J'ai l'air si froid... mes doigts sont glacés... Pourtant ... je suis sur que si elle pouvait voir mes yeux elle comprendrait. Elle verrait que je ne suis pas indifférent. Que je suis malheureux... que c'est dur de devoir l'affronter. "C'est tout?" Elle m'a retenue pour ça? Juste pour jouer avec mes nerfs? Je trouve ça risible malgré que je reste impassible. Mais j'aimerais en rire, d'un rire pas franc non.... plutôt désabusé. Pourtant je me retiens, je crois qu'elle ne mérite même pas que je fasse ce genre d'effort pour elle. Néanmoins j'ai beau me le répéter mes pieds ne semblent pas vouloir m'obéir. C'est plus fort que moi, j'ai envie de rester... j'ai envie de pouvoir graver son visage parfait dans ma mémoire. Je veux me souvenir à quel point elle était belle quand elle me tournera le dos, quand elle s'en ira. Je mets du temps, trop de temps pour m'enfuir et je m'agace. Je devrais être courageux et lui parler mais je n'ais rien à lui dire. Je suis juste perdu, à bout de souffle, égaré... Je n'arrive pas à savoir ce qui est faux ou vrai. Ce que je dois croire, penser de ce que je dois comprendre. Je la regarde encore avant de me forcer à détourner les yeux, et la contourner en évitant de la frôler. J'ai si peur qu'un contact avec elle me retienne. Je fais bien les choses, je ne suis qu'un simple courant d'air qui la frôle sur le point de s'évaporer... Seulement je ne m'attendais pas à ce qu'elle veuille me retenir. Ses doigts glissent trop facilement vers les miens, mon cœur me trahi, il me prête faux bond... je pourrais m'arrêter, ma tête hésite mais mon corps est plus fort. Je me détache au plus vite, je me dégage de là car je suis certains d'être emporter par ce tourbillon si je reste là. Je descends le reste des marches et me retrouve rapidement en bas sur les grands trottoirs cassés. Le sable mêlé au gravier, craque sous mes pas que je mesure. Je n'ais pas envie qu'elle voit que je me presse, que je fuis trop vite. J'ai le coeur si lourd... mes jambes semblent me peser. Je train des pieds presque, j'erre à nouveau dans les rues que j'ai finis par gagner au bout d'un temps qui paru durer une éternité. Je suis épuisé... mes pensées sont en vrac, mon estomac me fait mal. Je ne sais pas ce que je dois faire, ni comment je dois réagir. Je me sens juste frustré! Peiné et blessé... Mes pas m'ont mené jusqu'à cet immeuble. Il ne paye pas de mine vu de l'extérieur, ce n'est pas un quartier riche, le gardien est toujours bruyant, il met trop fort sa télé et je devine qu'il est en train de regarder ce jeu débile qui m'est arrivé plusieurs fois de zapper. Je grimpe les marches, me retrouve au troisième étage et devant "sa" porte. Je frappe, deux coups... m'appuie sur le rebord en bois et attends. Elle ouvre rapidement, si au départ elle semble surprise, un sourire s'empare vite de ses lèvres quand je me redresse pour m'avancer vers elle. Elle ne s'attendait pas à ce que je vienne, je ne l'avais pas prévu non plus. Je me glisse habilement jusqu'à elle, elle me laisse approcher, nos souffles se mêlent déjà avant que je ne la prive d'air dans un baiser avide et pressé... C'est dans ses bras que j'ai besoin de passer ma colère, grâce à elle je me dis que je peux oublier... il me suffit juste d'y croire pour m'en convaincre.
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Anonymous
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Mar 28 Jan - 18:56

"Ne refais jamais ça !!" … Il n’a jamais levé la voix contre moi. Il n’a jamais été brusque et violent. Quand bien même il était dépassé par les évènements. Quand bien même il était triste, déchiré et qu’il manquait de sombrer, jamais il n’a été aussi dur avec moi. J’aurais préféré le voir fatigué, indifférent peut-être mais ça … Cet éclat dans sa voix, ça m’a prit aux trippes. Ça m’a retourné l’estomac, ça a stoppé mon cœur. J’ai sentit toute sa colère, toute son amertume comme si le toucher était la dernière chose qu’il aurait pu supporter de moi. Il m’a repoussé, si fort avec ses mots, que je ne sais plus ce qu’il se passe. Pour tout dire je n’aurais jamais cru qu’il puisse un jour être aussi dur avec moi. Il n’a jamais haussé le ton avec moi, pas même quand je le poussais à bout ou que nous étions perdus, dans notre cauchemar … Pas même quand l’un de nous baissait les bras. Non, jamais il n’a été aussi froid et aussi détaché. Et j’ai beau me l’être imaginé cruel, je  me rendais compte qu’à 1/10ème de ce que j’avais pu penser de lui je n’étais pas capable de le supporter. Il Nam peut être cruel avec le monde entier, je me m’en moque. Je sais qu’au fond de lui il est beau, il est grand, il est vrai. Je sais qu’au fond de lui il refoule une bonne personne, une personne qui m’aime et que j’aime. Je sais que derrière ses airs il cache un homme qui ne demande qu’à être dans mes bras et oublier sa vie faites de tortures et d’immondices. Il Nam peut être odieux avec le reste du monde, je m’en moque. Mais je ne peux pas supporter de voir que cette colère et ce dégoût font désormais partit des seuls émotions qu’il aura en me parlant … Il me déteste et je ne sais même pas pourquoi. Parce que je suis revenue ? Parce que j’ai débarqué sans prévenir ? Parce que je suis là et qu’il ne voulait plus jamais me revoir ? Après tout il n’a pas tort, s’il est partit sans rien me dire c’est que surement il ne voulait pas avoir à faire à moi. Il pensait surement que le message serait clair et je t’assure Il Nam il est clair ton message, mais comment te dire je m’en fou ? J’ai simplement envie d’être près de toi et si ce n’est pour t’aimer ça sera pour te détester. Te détester tellement que tu aurais souhaité ne jamais me connaitre, tout comme j’ai souhaité ne jamais te connaitre tant la douleur était saisissante … Elle me tenait éveillée chaque nuit, et si elle me laissait un peu de répits et que je pouvais enfin trouver le sommeil, la douleur dans mon cœur était tellement brulante quand je rêvais de toi en me réveillant en sursaut, la nausée au ventre, en priant pour te sortir de ma tête. Mais tu n’es jamais sortit de ma tête, tu es là, toujours là et si ce n’est la tête c’est le cœur. Mais j’y arrive pas, j’ai appris à t’aimer, j’apprends encore mais aujourd’hui tu me donnes l’impression d’apprendre à faire la guerre ; et je ne sais plus qui est mon ennemi. Toi ou moi. Je me suis inventé un bon milliard de raisons qui expliquerait ton absence sans te mettre en doute, mais aucune ne tient vraiment la route … tu es parti, tu m’as abandonné, tu es partit sans même le dire. Comment est-ce que je pourrais supporter ça ? Comment je pourrais te pardonner ? Je pensais que tu ne pourrais plus vivre sans moi, que j’étais à toi, toute à toi, que j’étais ton tout … Mais tu as changé brusquement. Tu as décidé que je ne serais plus rien, je suis devenue plus rien. Je ne pensais pas que ça serait aussi facile. Dis-moi comment tu fais. Un bouton on/off quelque part au fond de ton cœur ? Mon cœur bat si fort dans le creux de ma poitrine que je l’entends résonner, il bat fort dans mes tempes et je n’entends plus que lui. Attends ! J’ai tellement de choses à te dire. Non ce n’est pas tout ! Non ce n’est pas fini ! Si tu pars maintenant je n’aurais plus jamais la force de te dire ce que j’ai sur le cœur. Écoute-moi ! T’étais le seul à le faire ! T’as toujours été le seul … Pardon de m’être autant reposé sur toi … pardon d’avoir été si maladroite et si pesante avec toi … Mais la vérité c’est que sans toi je me sens perdue, je suis comme une petite fille perdue dans un magasin trop grand pour elle. Je cherche la sortie, j’ai cherché la sortie si longtemps … J’ai fini par me laisser tomber au bout d’un rayon en espérant que tu viennes me chercher. Je ne sais pas, que tu passes une annonces peut-être, je me disais que si je ne bougeais plus, que j’arrêtais de te courir après tu reviendras me trouver, que tu me trouveras toi au moins … Comment je pouvais me douter que tu étais déjà loin ? Ne me repousse pas Il Nam c’est trop déchirant pour moi. Je t’ai pas oublié, je t’ai jamais oublié, notre amour valait mieux que ça ! Ne me fait pas croire que tout ça c’était qu’un mensonge, qu’un passage, qu’un amusement … Non je suis mieux que ça Il Nam et tu le sais … Mais tu pars quand même, tu mets si longtemps à te décider que l’espace d’un instant j’ai cru. Oui, j’ai cru que tu resterais et que tu finirais par me dire ce que tu ressens vraiment. Je ne veux pas croire que tu sois comme ces connards, non tu es tellement plus que ça ! Tu me frôles, à vrai dire j’ai l’impression de ne pas exister quand tu passes à côté de moi … « Il Nam je … » mais je n’ai pas le temps de finir ma phrase, j’ai beau avoir attrapé ta main tu t’en dégages comme si je te brûlais … Ca me fait mal au cœur bon sang … je serre les dents et je te regarde partir … Ca aurait donné ca il y a deux ans aussi ? Te regarder me tourner le dos hostilement. Je chancèle sur mes talons et mon cœur palpite si fort qu’il va se décrocher d’un instant à l’autre. Je retiens mon souffle de peur qu’il me trahisse ; un dernier rayon de lumière, il n’est plus là. Je m’appuie contre le premier poteau près de moi et ferme les yeux. J’ai pas envie de me souvenir de toi comme ça … je préfère garder ton sourire et ton rire … Oh bon sang si tu savais … ton sourire qui ferait craquer n’importe qui … Je me laisse glisser sur le sol, estomaquée. Je ne devrais pas rester ici mais mes jambes ne me portes plus. « Hé ! » Je redresse la tête en faisant un effort sur humain pour que mon trouble ne se voie pas. C’est le vietnamien qui s’occupe du matos. Je me redresse vivement mais n’arrive pas à sourire, tu vois, sans toi pour m’observer Il Nam je suis capable de rien. « Tu devrais pas rester là. » Je ne sais pas pourquoi il me dit ça. Mais j’acquiesce en tournant les talons. M’a-t-il vu avec Il Nam ? J’en sais rien, et pour tout dire je m’en fou … Je lui tourne le dos et me contente de rentrer chez moi en taxi. J’arriverais pas à dormir ce soir et je sais déjà qu’en rentrant, cette foutue boîte que j’avais réussis à garder fermée, s’ouvrira … J’ai des photos et un boulon qui m’attends.
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Chapter X : Should I Stay ...? Ft Il Nam

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