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 Chapter II : Can you fix the broken Ft Il Nam
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Anonymous
Invité
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Sam 1 Fév - 1:40

J’étais étendu nu dans mon lit, le drap recouvrait à peine mon dos. Je fermais les yeux alors qu’un rayon de soleil venait me chatouiller le nez. Je les rouvris doucement en contemplant le mur. Le papier peint se détachait pour tomber en lambeaux que j’arrachais. Mon regard se porta sur la porte d’entrée, j’avais calfeutré le bas avec des couvertures pour empêcher le froid d’entrer et la chaleur s’échapper. J’avais finis par m’habituer à l’odeur du poêle à bois. Je serais contre moi le pull préféré de ma sœur. Le lit grinça quand je me tournai sur le dos. Sur le plafond j’avais collé des stickers pour cacher les tâches de moisissures que laissait la pluie. C’était plutôt miteux mais ça me suffisait. J’avais un toit sur la tête c’était tout ce dont j’avais besoin. J’avais encore passé la nuit dehors à travailler. J’avais trouvé un job de caissière dans un petit magasin ouvert H24. Je ne gagnais pas des masses mais c’était assez pour me payer le loyer. Et pour le reste … j’avais mes combines. J’enfilais le pull et un shorty que je pris dans ce qui me servait de commode et me leva. J’avais encore mal au dos et surtout aux côtes. Soulevant mon pull je regardais mon reflet dans le miroir, des hématomes couvraient mon ventre. Et sur mon visage on pouvait encore deviner un cocard à l’œil. Plusieurs semaines c’étaient passées depuis ce soir là mais je guérissais lentement sûrement à cause de mon manque de nourriture. J’étais souvent fatiguée ces temps-ci, tout le temps à vrai dire. J’étais épuisée en me couchant et j’avais la sensation de l’être encore plus en me levant. Je baissais mon pull en soupirant. Je n’avais pas faim mais vu l’heure je devais manger un ti quelque chose si je voulais tenir pour le reste de la journée qui m’attendait. Ce soir je partais en chasse et pour ça il me fallait une belle robe et un estomac plein. Je ne pouvais m’empêcher de penser à ce soir là. A son regard, à sa façon d’agir. Rien ne l’avait obligé à m’emmener dans cette chambre. Pourtant il l’avait fait et j’ai passé la nuit la plus confortable qui soit. Ce n’était pas grand-chose si ce n’est le grand luxe comparé à ma maison. J’avais même pris un bain pour me détendre. Depuis combien d’année je ne m’étais pas détendu dans un bain ? Bien trop longtemps. Comment s’appelait-il ? Que faisait-il ? Plusieurs fois j’étais retourné dans la ruelle, pas plus de 5 minutes presqu’honteuse de le chercher. Je l’avais aperçu une ou deux fois. De loin. Il était le même que ce soir là. Je l’avais observé, cachée derrière un poteau, me dissimulant dans la pénombre de la ruelle. Je ne sais pas ce que je faisais là, à le regarde, à l’épier, à distance comme si j’avais peur de m’approcher. Mais plus je le regardais, plus son visage m’était familier. Et quelque part au fond de moi ça me rassurait. Et chaque fois qu’il tournait la tête dans ma direction je filais en douce craintive d’être prise en faute.

Le bruit strident de la bouilloire me sortit de mes pensées. Il devait être 14h, cette nuit – si on peut dire ça comme ça - je n’avais dormis que 5 heures, mais ca me suffisait. Je me sentais toujours vulnérable quand je dormais et depuis que j’étais seul le moindre bruit me réveillait en sursaut. C’était ça vivre dans la peur ? De vous à moi c’était la pire qui soit. Mon patron me reproche de ne pas sourire assez, pourquoi me forcer à sourire pour ces étrangers qui s’en foutent, eux, de savoir si on va bien ou non. Ils s’en foutent de savoir ce qu’on ressent après que notre monde est volé en éclat. Un jour quelqu’un m’a dit que le pire dans une vie était la routine, il avait tort. Le pire dans une vie c’est de ne pas en avoir. Je donnerais tout pour un train-train quotidien où tout irait bien et où je m’inventerais des problèmes pour palier à l’ennuie de ma vie. Ne plus avoir de repères. Ne plus savoir où aller, d’où on vient. Je ne sais pas. Pour moi c’est effrayant, horrible, douloureux. C’est comme si un schéma se répétait d’année en année. Le bonheur tu connaitras, le malheur tu subiras. Et on ne peut pas y réchapper. Alors on subit, on se dit que peut être je pourrais changer les choses si j’endure cette vie encore un peu. Alors on coche les jours sur les calendriers, puis les jours deviennent des semaines, les semaines des mois et les mois des années. Prit dans l’engrenage le temps qui passe m’écorche, chaque grain de sable dans le sablier m’entaille la peau, mais je me suis habituée à cette douleur et aujourd’hui le temps file en m’ayant oublié. Je me contente juste d’avancer. Soufflant sur mes ramens je regarde les nouilles gonfler à travers mon bol. Le menton appuyé sur la table, je suis du doigt les petites bulles qui viennent éclater à la surface. Quand les 5 minutes sont passées je commence à manger, assise en tailleur un livre à la main. Je me perdais au fil des pages quand soudain la porte s’ouvre à la volé et il est là, face à moi. L’homme en costume qui me suit à la trace. Et je sais très bien que s’il est là c’est que là haut ils ont besoin de moi. Surprise je me lèvre d’un bond et tente maladroitement de cacher mes cuisses en tirant son mon pull.

« Sors !! Sors tout de suite ! On ne t’a pas apprit à frapper avant d’être chez les gens ?! » Il me regardait, non il se rinçait l’œil avec son rire gras et m’annonça que le boss avait besoin de mes talents et que j’avais 5 minutes pour me préparer. Mais je n’osais pas bouger tant qu’il était là et mon regard noir voulait tout dire. Il rit une nouvelle fois, ce rire qui me donnait envie de le cogner. Il secoua la tête en sortant un paquet de cigarette de sa poche et sortit enfin de chez moi « 5 minutes petite ». Je savais qu’il s’adosserait au mur à côté de la porte et qu’à 5 minutes pile il rouvrirait la porte, qu’importe ma tenue. Retirant mon pull sans plus attendre j’enfilais mon soutient gorge et un débardeur noir qui trainait au bord de mon lit. Je le sentis rapidement avant de le mettre. Je mis un pantalon et préféré mes bottes à lacet noir à mes escarpins. Je fonçais dans la salle de bain pour me laver le visage et les dents. Je me maquillais rapidement et brossa mes cheveux. Non pas que je me préparais pour un rendez vous amoureux mais j’avas tout de même assez de dignité pour ne pas paraitre pauvresse devant eux. Une touche de déo plus tard j’enfilais ma veste en cuir marron et léopard et posa mes lunettes de soleil sur mon nez. Non pas que le soleil était éblouissant, mais ca me permettait d’esquiver le regard de Mr X. je sortis de chez moi en faisant claquer la porte et passa à côté de lui sans un mot. Je le vis écraser sa cigarette sur ma porte d’entrée et m’emboîter le pas. Je m’engouffrais dans la voiture et serra mon sac contre moi. Je ne dis pas un mot de tout le trajet et ancra mon regard à la fenêtre. La voiture noir au vitre tinté était censé passer inaperçu dans les rues de la ville, mais chaque fois que j’en apercevais une mon cœur ratait un battement et je ne finissais par ne remarquer quelles. On se dirigeait vers la sortir de la ville, là où la grande villa du bosse se trouvait. Une maison immense qui servait de QG pour les affaires importantes et rares les fois où j’y avais mit les pieds et quand bien même je ne le montrais pas, tout ce luxe me fascinait et j’avais secrètement envie de posséder un jour une telle maison pour en faire profiter ma sœur et utiliser Mr X comme larbin. Je descendis de la voiture et attendit qu’on m’escorte car il est interdit de s’introduire dans la maison seul. Et quand bien même je trouvais ça ridicule je n’avais d’autres choix que de me plier aux règles.

Arrivé dans le hall on me guida jusqu’à une salle où plusieurs homme se trouvait déjà. Des grandes bibliothèques ornaient les murs, le mobilier était magnifique et rien qu’un fauteuil coûtait plus cher que ma maison. Je retirais mon manteau et mon sac qu’une servante vint récupérer, bien sûr je gardais mon téléphone avec moi. On m’ouvrit une porte dissimulée dans le mur et qui donnait accès à une pièce sombre que seule la lumière des écrans éclairait. Je passais ma main dans mes cheveux pour dégager mon visage, et sans demander mon reste m’assis devant l’ordinateur sans un regard aux hommes présent. « Okay, c’est quoi le boulot ? » Je détestais faire ce genre de travaille mais c’était la condition pour retrouver l’assassin de mon frère alors je me contentais de mettre mes talents à profit sans imaginer ce que pourrait être la suite. Voler des millions ? Des documents ? Voir tuer un homme c’était le genre de choses qui me dépassaient. J’avais conscience de leur réalité mais je détestais y penser et savoir que j’étais la responsable de tout ca. Je faisais mon boulot et je repartais, point. Je tournais finalement la tête vers l’homme assis à côté de moi et laissa échapper un hoquet. Grosse tête. « Toi, tu … qu’est-ce que tu fais là ? » Mon ton était plus dur que je ne l’aurais voulu, mais ma surprise était de taille, tellement que j’avais du mal à reprendre contenance. « Hé bien princesse, il semblerait que tu connaisses notre meilleur homme de main ». Mr X posa une main lourde sur l’épaule de Grosse tête et me sourit grassement. Automatiquement mon visage se ferma et je détournais le regard de cet homme dont la simple vision me dégoûtait. Je zieutais en direction du jeune homme qui m’avait sauvé le vie et me mordillait la lèvre inférieur. Je ne comprenais pas pourquoi le revoir ici m’énervait autant que ca me faisait plaisir. S’il travaillait avec eux c’est que je ne pouvais définitivement pas lui faire confiance. Mais une part de moi me sentait rassurer de le savoir à mes côtés. Et ça, ça m’agaçait au plus haut point. Pourquoi je devrai me sentir heureuse de voir l’homme de main de ces ignobles hommes ? Mais ça me faisait bizarre de le voir là, à mes côtés. Comme si c’était irréelle et impossible … Pour changer ce chaos dans ma tête je préférais me concentrer sur le travail de la mission. Pourtant je ne pouvais m’empêcher de regard Grosse tête. Qui était-il ? Que faisait-il là ? Pourquoi travaillait-il avec eux ? Dans quel monde je vivais … tout me semblait… irréel.
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Anonymous
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Sam 1 Fév - 1:44

That's me !!
 
Les images défilaient encore devant ses yeux, sans que son esprit s'y fixe. La voix stridente d'une jeune femme, le sortie brusquement de ses pensées, avant qu'il de soit obligé de revenir à la réalité. Il prit sur lui, soupira entre ses dents, avant de s'avancer et tendre la main pour ouvrir la porte. Il ne savait pas ce qui était pire, le manque de considérait de ces gens qui passaient devant lui, ou alors ce vêtement stupide qu'il était obligé de porter. Cet accoutrement n'était que provisoire, juste une semaine de boulot ici, et il devait l'admettre, il était plutôt ravi. Si les choses continuaient ainsi, il deviendrait fou entre des murs pourris par le luxe. Ça sentait le citron, ou bien les agrumes comme aimait le dire ce type qui lui avait donné les premières instructions. Etre portier ne lui avait jamais semblé difficile, mais il faut croire que cet homme s'en faisait une véritable mission. Plutôt blasé, il n'avait écouté qu'à moitié les informations, se contentant simplement de compter l'argent qu'il aurait à la fin de la semaine et ce qu'il pourrait s'acheter avec. Il avait cruellement besoin d'un ou deux produits ménager, ça n'était peut-être rien un espace aussi petit que son studio, mais la saleté devenait de plus en plus tenace, à mesure qu'il passait moins de temps chez lui. Son boss adoré, lui avait bien proposé de se faire plus d'argent, mais Il Nam refusait toujours. Pas d'argent sale pour son quotidien, il se démerdait seul. On lui avait déjà offert quelques "friandises", un nouvel ordi, un téléphone chargé de numéros qu'ils étaient censé connaître, et même une nouvelle machine à café. D'accord, il en avait réellement besoin pour tenir debout parfois, mais il n'avait pas jugé ça nécessaire, surtout par au prix exorbitant des capsules. Dire que ces merdes coutaient la peau des fesses, moins que sa drogue bien entendu, mais il se refusait de payer aussi cher pour de l'or noir. Mieux valait qu'il se paye une bonne dose de poudre blanche, plutôt qu'un café qui se dissoudrait trop vite dans son sang. La bonne femme passa à ses côtés, lui jetant un regard dédaigneux, avant de passer la porte avec son chihuahua aussi moche qu'elle. Il en aurait bien rit, et aurait joué les arrogants si il n'avait pas besoin de cet argent. Au lieu de ça, il se contenta de sourire d'un air hypocrite, avant de lâcher trop tôt le battant, ce qui ne manqua pas de coincer cette horrible robe rose. Oups! C'est qu'il ne l'avait pas fait exprès. Enfin bien entendu c'est l'allure qu'il prit, en faisant mine de s'excuser, mais derrière cette façade, il se riait de cette bourgeoisie rongée jusqu'à l'os par le superficiel. "C'est quoi ce bordel Son Il Nam? tu peux pas faire attention, t'as une idée de qui il s'agit?" Non, pas la moindre idée du tout, et en fait il s'en fichait comme de sa première boîte de céréale achetée.
 
Le voilà donc qui se lançait dans un grand discours sur la hiérarchie de cette bonne femme dans la société... Bon et quand est-ce qu'il allait pouvoir manger? Non, parce-que ce n'est pas que, mais il mourrait de faim. Il n'avait rien avaler depuis la veille, enfin plutôt hier soir, mais comme il n'avait pas dormi, il était un peu déphasé. L'homme parlait, et lui ne comprenait rien à ce qui sortait de sa bouche, finalement la seule chose qu'il trouva à dire, ce fut de demander la permission d'aller aux toilettes. Oui parce-que même pour pisser il fallait avoir une autorisation. Pire qu'en prison, au moins il ne se faisait pas suer à demander à son partenaire de cellule si il pouvait chier droit ou pas! Son air insolent lui attirerait des ennuis, il se doutait qu'il n'était pas dans les petits papiers de ce coincé, mais il s'en fichait. Après tout, pourquoi faire semblant, il était déjà assez lassé d'être ce qu'il n'était pas au quotidien, il mentait déjà à tout le monde. Face au miroir, il retira ce haut de forme ridicule, le jetant dans le lavabo, tandis qu'il observait ses traits tirés de son propre reflet. Il avait toujours une petite marque au coin de la lèvre, il faut dire qu'il ne s'était pas raté ce soir là, et celui du lendemain non plus. Il Nam ne restait jamais tranquille il faut croire, se reprendre un coup sur une blessure c'était s'enfoncer un peu plus. Mais il s'en fichait, ces types avaient joué à plus fort qu'ils n'étaient. Il n'était pas fidèle envers les autres de son clan, du moins à proprement parlé, mais il respectait certaines doctrines et valeurs qu'on lui avait inculqué. Il n'avait fait que défendre l'un des siens, un novice qui commençait dans ce métier. Il n'avait eut qu'une envie, lui dire qu'il devait fuir, partir et ne jamais revenir. Mais au lieu de ça, il lui avait ébouriffé les cheveux en lui disant qu'un jour il serait se débrouiller. Il s'était collé la nausée à lui même en agissant ainsi, cette même attitude qu'avait eut ce "grand homme", qui lui apprenait la vie. Il se détestait, lui et cet accoutrement stupide. Il détestait cette tenue, cet endroit, ces gens qui puaient le parfum à plus trois cents dollars la bouteille, et qui n'était même pas capable de donner un pourboire. En repensant à tout ça, il se mit à ricaner contre lui même. Pauvre type qu'il était à rire seul... il baissa les yeux sur le collier qu'il portait toujours autour du cou. L'attrapant du bout des doigts, il sourit un peu plus, s'adressant à ce garçon qui n'était plus là, et qui devait rire aussi en le voyant. Il se ficherait lui, il en était certains, lui aussi se faisait pitié...
 
Il aurait pu trouver une nouvelle motivation à aller rejoindre cette salle qu'il détestait, mais son téléphone sonna. Ce numéro qu'il connaissait par cœur et qu'il pouvait composer les yeux fermés. Son air devint plus sérieux, avant qu'il ne décroche. Il n'avait pas besoin d'échanger des formalités, il savait qu'on l'attendait, il écouta juste l'heure, et l'endroit du rendez-vous. Il ne pourrait pas finir son boulot, un autre lui était destiné. Il retira déjà les premiers boutons de sa veste, avant de filer droit vers les vestiaires. On l'interpela bien pour savoir ce qu'il fichait, mais il n'offrit que pour seule réponse un silence, avant d'aller se changer. Il reprit ses affaires propres qu'il avait prévu, une douche de cinq minute lui était accordé, avant qu'il ne presse le pas, et sorte de cet endroit. Il n'aurait pas sa paye, adieu le semblant de vie normale qu'il aurait pu avoir en faisant le ménage chez lui. Les gens pouvaient rire, mais personne n'imaginait à quel point c'était bon de se dire qu'on pouvait rester chez soit à faire la poussière. Même les gestes simples étaient les meilleurs, la vie qu'il menait n'avait rien d'exaltant. N'ayant pas assez d'argent pour se payer une voiture, il dut emprunter les transports, et ses jambes déjà endolories pour marcher jusqu'à la grande résidence qu'il connaissait par cœur. Lui avait eut le luxe de se balader dans les couloirs, d'y voir les meubles trop grand, les pièces trop décorées, ou alors au contraire épurée. A croire qu'il y avait trop de place ici, et que personne ne savait quoi y mettre. Sur le chemin, il leva les yeux au ciel, quelque chose qu'il faisait souvent. Riez si vous voulez, mais lui se sentait proche de Jun quand il faisait ça. Il lui arrivait même de s'adresser à lui quelque fois... Un jour il se promettait de ne plus lever les yeux à cet endroit, de ne plus se retrouver devant cette grande grille, et demander pardon à son meilleur ami qu'il avait perdu. Un bruit strident le sorti de sa torpeur, avant qu'une voie électronique ne l'invite à entrer. Les portes s'ouvrèrent, et il put se retrouver dans cette allée qu'il détestait, devant ces types qu'il n'aimait pas non plus et qu'il devait saluer. A l'intérieur, il reconnu des visages qu'il connaissait bien, allant même saluer deux ou trois personnes qu'il pouvait considérer comme "proche" dans ce genre de situation. Bien entendu ce n'était ni des amis, ni des collègues. Il ne savait pas comment les définir, il se contentait d'être réglo avec eux, même si eux croyaient encore au lien qui les unissait.
 
Il se retrouva rapidement dans une salle qu'il avait déjà eut le loisir de côtoyer, assit sur un fauteuil, il observa les écrans allumés, tandis que son compagnon détestable venait poser sa main sale sur son épaule. Un sourire hypocrite, tandis qu'il lui proposait de quoi boire. Il ne prit rien, préférant juste se concentrer sur ce qu'il avait à faire ce soir. Il connaissait un peu le topo, pour en avoir entendu vaguement parlé. Mais il n'allait pas être seul face aux directives, quelqu'un entra dans la pièce, il n'y prêta aucune attention, il y avait tellement de larbin ici, ou de type plus haut classé que lui. Seulement, cette voix... cette voix lui sembla familière. Il ne bougea pas de sa place, presque affalé sur le siège, tandis qu'il relevait les yeux vers cette silhouette... c'était "elle". La fille de l'autre fois! Il lui était arrivé de pensé à elle, d'avoir même l'impression que parfois elle était là dans cette ruelle, mais il avait finit par se dire que c'était des idées, qu'il ne la reverrait jamais. C'était étrange, il était surprit, mais aussi... en colère. Qu'est-ce qu'elle foutait là? Pourquoi dans cette maison? Il connaissait que trop bien les habitudes de cet endroit, jamais personne d'inconnu ni entrait, et ceux qui était là pour des visites ne repartaient que très rarement de cette villa en un seul morceau. La voix de l'homme qu'il détestait retentit, troublant ses propres pensées, alors qu'il commençait à y mettre de l'ordre. Ce tatouage sur son épaule, sa présence ici... Faisait-elle partie du clan aussi? Il ne savait pas pourquoi, mais il se sentait énervé, et peut-être même un peu trahi. C'était idiot, elle ne lui avait rien promis et ne lui avait rien dit mais il était contrarié. Pourtant il n'en laissa rien paraitre, accrochant même un sourire arrogant à ses lèvres, avant de se redresser juste assez pour virer la main de cet homme qu'il détestait :
 
"On s'est déjà croisé, ouais!"
 
Etait-il énervé en disant ça? Oh oui il l'était, il restait neutre, mais pourtant son regard était presque accusateur si on l'observait réellement. Il avait tout l'air de lui faire un reproche. Elle lui avait mentit alors? Non, pas vraiment elle n'avait rien dit. Il ne savait pas qui elle était, mais il se sentait idiot. Il aurait dut le comprendre, le savoir. Pourquoi personne ne lui avait rien dit? Depuis quand il ne connaissait pas les nouvelles recrues? "Bien, alors Il Nam et Jungney, vous allez bosser ensemble sur cette affaire. Ça sera plus facile pour vous, si vous vous connaissez déjà pas vrai?"... Jungney.... C'était donc ça son prénom? Il ne s'était pas fait d'idée, il ne s'était rien imaginé, mais il se répéta deux fois ce nom, comme pour bien l'assimiler à ce visage qu'il revoyait. Elle avait toujours des marques d'ailleurs, des traces de cette nuit qui lui prouvait qu'il n'avait pas rêvé. Elle avait une autre allure cependant, surement parce-que ses affaires n'étaient pas déchirée comme la dernière fois. Elle lui paraissait presque être banale, mais l'endroit où elle se trouvait n'avait rien d'ordinaire, ni même sa présence. Détachant son regard, il se contenta de lancer d'un air nonchalant :
 
"C'est quoi le boulot? Le mec de la dernière fois?"
 
Car ce n'était pas la première fois, qu'ils avaient des soucis avec lui. Le boss lui même lui en avait parlé, il lui avait laissé une chance, pas deux. Ce soir Il Nam se doutait de ce qu'on lui demanderait, mais il ne voyait pas en quoi Jungney, pourrait servir. C'était quoi son rôle dans l'histoire? Servir le café peut-être bien. C'était idiot, mais il se prit à espérer que ça soit le cas. Il n'avait pas envie de la voir mêler à ces sales affaires. N'avait-elle donc rien de mieux à faire de sa vie? Il avait un tas de questions en tête mais il ne dit rien. Les réponses il les obtiendrait plus tard, lorsqu'il se retrouverait seul avec les membres du Wah Ching... "Il nous doit un paquet de fric, et il n'a toujours pas payé. Le boss en a marre d'attendre, il veut son argent, et un supplément." D'accord, il comprenait l'affaire, allé trouver l'homme, récupérer le fric, et en prendre plus. Ça c'était banal, quelque chose qu'il pouvait faire les yeux fermés. Et le reste? "Tu te charges de régler tout ça Il Nam." Son regard en disait long, il ne tressaillit pas, mais il comprit rapidement que ce soir il allait devoir user de la gâchette. Il détestait ça... jamais prendre la vie ne lui avait procuré un quelconque plaisir :
 
"Et elle?"
 
Il la pointa du doigt, impoli et insolent dans sa manière d'agir. Il donnait l'impression de ne pas trop la considérer, il ne prêtait d'ailleurs pas attention à elle, comme si elle n'était qu'un bibelot sur ces étagères qui les entourait. Il Nam détestait bosser en équipe, parce que être à deux, c'était devoir être deux fois plus vigilant, ne plus compter que sur soit, faire attention à l'autre et ses réactions, devoir protéger ses arrières. Non il préférait de loin faire le boulot seul. Est-ce que cette fille servirait d'appât? Une drôle d'idée tout de même, il pensait qu'il y avait mieux pour s'introduire dans une maison. Il se sentait assez habile pour y parvenir seul. Il lui jeta un nouveau regard, très bref avant qu'il ne pose ses yeux sur l'écran allumé en face d'elle. Il ne savait pas pourquoi, mais il voulait déjà sortir d'ici. En fait il étouffait dans cet endroit, son esprit était déjà un peu loin, à ce qu'il devrait faire dans quelques heures, à ce qu'on lui demandait. Intérieurement, c'était un chaos sans nom, à l'extérieur il se contentait de rester froid et intouchable. "Elle? C'est celle qui se chargera de t'ouvrir cette belle forteresse. Elle a des doigts de fée!" Et vu le regard qu'il lançait en direction de Jungney, il ne pensait pas qu'elle n'avait que ça comme atout. L'américain serra les dents, visiblement agacé par la remarque, et l'attitude ce connard sans nom. Mais il ne pouvait rien dire, et encore moins faire savoir son mécontentement. D'ailleurs pourquoi serait-il énervé? Peut-être bien parce-que cette fille lui avait caché qui elle était, qu'elle s'était finalement moqué de lui. Qui lui disait qu'elle n'était pas venue ce soir là pour finalement l'espionner? Si elle était un larbin de ses boss, il ne doutait pas qu'elle en soit capable. Lui jetant un regard mauvais, il la fixa juste quelques secondes, avant de brusquement pousser sa chaise en arrière et se lever. Retirant sa veste, il la jeta sur le dossier :
 
"Bon, alors pendant que tu bosses, je vais aller jouer."
 
Il lui adressa un semblant de sourire arrogant, avant de tourner les talons, et croiser le regard de l'homme qu'il haïssait. Ce dernier savait bien de quoi il s'agissait, d'ailleurs il lui adressa quelques mots murmuré à son oreille. Lui glissant les dernières nouvelles qu'ils avaient dans l'une des pièces du sous sol. Il y trouverait ce qu'il cherchait... une arme. Avec le temps il avait apprit à s'y connaitre. Sortant, il traversa le long couloir, serrant davantage les dents, avant de filer dans la salle qu'il cherchait. Là il y trouva les habitués de l'endroit. Deux types énormes et aussi large que des réfrigérateurs qu'il avait l'habitude de voir aux USA. Ces deux là, c'était ceux en qui le boss avait le plus confiance. C'était aussi eux qui s'étaient chargé de le ruer de coups lorsqu'on l'avait retrouvé. Aujourd'hui encore, c'était les sourires hypocrites, et les semblants d'amicalité entre eux. Ils lui montrèrent les dernières trouvailles, le laissèrent choisir. Il prit son temps, trainant les doigts sur ces métaux froids, avant de se décider. Il prit l'un des plus communs, parce-que les armes sophistiqués ne lui avait jamais plus. Il n'était pas le surfait, l'épatant pour en mettre plein la vue. A trainer de la sorte, il avait bien mit vingt minutes avant de rebrousser chemin. Mais il se permit d'aller s'arrêter à la cuisine. Farfouillant dans le frigo comme si il se trouvait chez lui, il attrapa un pudding à la fraise, satisfait de sa trouvaille. Allez savoir pourquoi son boss avait ça chez lui. Surement pour sa fille, ce n'était pas la première fois qu'il en trouvait, mais il ne se gênait jamais pour en prendre. Il attrapa aussi une bouteille de bière, traversant le grand salon, avant de retourner à cette salle sombre. Comme il s'en doutait, l'homme n'était plus là. Jungney y était encore, surement à plancher sur le boulot qu'elle devait faire. Il aurait mieux fait d'aller s'installer dans le salon devant la grande télé, mais il se retrouva là, à se laisser tomber sur la chaise à côté d'elle. Déposant la bouteille sur le poste de travail, son arme et le silencieux à côté, il s'attela à ouvrir sa merveille. Car si Il Nam était accro à la drogue il l'était tout autant à ces choses là. La fraise... la chose la plus exquise qu'il n'avait jamais connu. Ouvrant le petit papier protecteur, il humait déjà le parfum sucré, avant de relever les yeux vers la jeune femme. La regardant quelques secondes sans rien dire, il porta son pudding à la bouche, s'arrêtant juste un instant :
 
"Quoi t'en voulais?"
 

Pourquoi prenait-il toujours cet air si léger? Il dupait tout le monde, les laissant croire que la vie était facile, et qu'il se fichait bien de ce qui arriverait demain. Pourtant rien de ce qu'il faisait n'était normal non plus. La scène qu'il lui montrait était contradictoire. D'un côté un jeune de vingt trois ans, presque naïf avec sa friandise dans les mains, et de l'autre, cette arme posée là, prête à servir dans quelques heures. Il en avait conscience, mais il s'en amusait, c'était mieux que d'être lui même, que de lui montrer qu'au fond il était terrifié de devoir tuer quelqu'un, qu'il avait peur de ne pas en être capable, d'hésiter... qu'il voulait fuir, partir, être loin d'ici. S'il pouvait s'échapper, il le ferait, là maintenant tout de suite... mais il ne pouvait pas, elle ne pouvait peut-être pas le voir, mais des chaines le tenaient fermement attaché. Cette maison était sa prison, sa vie, son enfer...
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Anonymous
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Sam 1 Fév - 1:45

Il Nam. C’est bizarre. Je ne le voyais pas s’appeler comme ça. Il Nam, dans le fond j’étais un peu déçu, tout perdait son charme. Pour moi il resterait Grosse tête, et l’appeler par son prénom c’était lui donner trop d’importance et tout devenait trop réel. Ca m’allait que cet homme reste l’inconnu de la ruelle. Mon chevalier servant d’une nuit. Je ne le reverrais plus et je vivrais ma vie avec la douceur de cette nuit et cet échange si particulier que nous avions eut. Je préférai l’épier de loin que de la savoir si près de moi. Oui j’étais contrarié, il venait de ruiner le peu de rêve imaginaire que je m’accordais. C’était typiquement féminin mais c’était aussi très propre à ma personnalité. A force d’affronter la vie et d’être constamment confronter à sa dure réalité je m’imaginais souvent une vie que je n’aurais jamais. Ça peut sûrement paraitre ridicule, mais c’était un répit quand j’étais à bout de souffle, une pause quand tout allait trop vite pour moi. Un peu de musique, quelques images et un futur qui n’existera jamais. Lui cet inconnu, qui prenait tellement de place dans mon imaginaire, il était la clé de tout, lui, cet inconnu je ne le voulais pas dans ma vie. Le voir, le connaitre, me rendre compte qu’il est aussi pourri que les hommes qui errent dans cette maison. Je veux garder cette image unique de lui. Je le préférais avec ses baskets passées de mode et ce t-shirt blanc trop grand pour lui. Je ne voulais pas être déçu je ne voulais pas le découvrir et me rendre compte que même dans mes rêves je ne peux être heureuse. Enfin je ne m’imaginais pas mariée à lui et mère de 15 enfants, mais je voulais croire que quelque part sur cette planète il y avait eut une personne qui a prit ma défense et qui le referait. Peut-être. Et c’était ce peut-être qui rendait le tout si magique. Attrapant un élastique je m’attachais les cheveux négligemment. J’avais trop chaud dans cette maison. Juste cette maison. Je n’avais toujours pas l’habitude de venir ici, surtout quand on sait ce que cela signifiait. Il Nam me regardait en coin et chaque fois que je croisais son regard, je tiquais. Je fronçais les sourcils, ma mâchoire se crispait et j’avais envie de lui dire de dégager. De repartir dans sa ruelle, de ne plus jamais foutre les pieds ici. C’était bête vous croyez de vouloir conserver ses fantasmes ? De se raccrocher à eux ? De l’imaginer comme étant mon chevalier servant … oui c’était d’un ridicule. Et je préférais mourir que l’avouer. Je fixais mon regard sur l’écran en les écoutant parler et ça me donnait la nausée. Il semblait si familier avec les lieux, avec la mission comme si il avait fait ça tout sa vie. C’était le cas mais j’étais si loin de m’imaginer la vérité. Qui aurait cru que nous étions si lié lui et moi.

Elle, a un prénom ne t’en déplaise Grosse tête. Ne voulant pas paraitre puéril je n’avais rien dit mais l’avait pensé si fort que mon regard parlait pour lui-même. Il semblait si différent de ce que je m’étais imaginé. Oh bien sur je savais qu’il était arrogant, sur de lui-même et tête à claque, mais cette nuit là, dans cette chambre d’hôtel j’avais aperçu cette lueur dans son regard. Je ne saurais me l’expliquer mais j’avais vu une facette, bien que brièvement, de sa personnalité et il était beaucoup plus qu’un gamin arrogant et prétentieux. Enfin … je m’en étais persuadée. J’ai tort. Je m’étais trompée. Encore. Ma sœur avait raison on ne put faire confiance à personne et j’ai été ridicule de croire que quelqu’un pouvait me ressembler. J’eu un rire désabusé et surtout ironique qui s’échappa de mes lèvres. La mission, laissez moi rire. Un pauvre type qui doit de l’argent, un boss pas content. C’était la cours d’école mais version adulte. On lui avait piqué ses billes alors pour se venger il lui piquait autre chose et si l’homme avait de la chance ils ne lui péteraient que les deux jambes. Sinon … sinon il pouvait dés maintenant passer commande un cercueil. J’étais peut être nouvelle, et parfois naïve mais je savais très bien comment ces hommes fonctionnaient. Je préférais ne plus écouter leur conversation et serra les poings quand Mr X fit une allusion à mes doigts de fées. Il ne pouvait pas s’en empêcher ce pervers et ce qui dégoutait le plus c’est que quoiqu’il dise, quoiqu’il fasse je ne pouvais pas aller contre. C’était lui qui me dirigeait, qui nous dirigeait, c’était notre boss à nous et qui osait se rebeller contre le boss quand bien ses décision ou ses propos nous donnait envie de lui en coller une. Je sentais le regard de Grosse tête sur moi et je détestais ça. Je lui en voulais de ne pas être comme je me l’étais imaginé, je lui en voulais de n’être qu’un larbin de ces pauvres types, je lui en voulais de se trouver ici à cet instant. Je ne voulais pas bosser avec lui, pas comme ça, c’était déroutant et déplaisant. Mais je ne disais rien, à quoi bon ? Tout mon être en tension témoignait de ma colère et de mon agacement. Ouais c’est ça, va jouer, va faire mumuse avant d’aller buter un mec. Ça semble si facile pour lui, ça me donne envie de vomir. C’est dégueulasse, immoral ! Et moi, dans tout ça ? Je ne toucherais pas au mec, oh nan, je me contenterais juste d’ouvrir toutes les portes et de faire céder toutes les barrières qu’il s’était construit pour se protéger de la Wah Ching. Je ne valais pas mieux que lui.

Quand Il Nam quitta la pièce Ru, alias Mr X s’approcha de moi et posa ses deux mains sur mes épaules. Il m’encourageait et me massait pour m’aider à me détendre, mais plus il me touchait plus mon corps se raidissait. Finalement je me dégageais de sa prise en prétextant une excuse minable. Tout comme j’étais minable de laisser ce porc me toucher. Je serrais les dents et me retint de lui arracher les yeux. Je détestais quand il était dans les parages, il me mettait mal à l’aise et malgré mes grand air je me sentais vulnérable. J’étais enfin seul, sans personne sur le dos. Et même si une partie de mon esprit pensait à lui, je refusais de me laisser déborder. Je me concentrais sur les lignes de codes que je devais écrire pour faire sauter les divers digicodes. Celui du coffre fort me poserait plus de problèmes. Et si je me referais au plan qu’on m’avait donné, s’introduire dans cette maison ne serait pas une partie de rigolade. Le boss pensait que j’étais une vraie magicienne mais je ne pouvais pas faire l’impossible. Pour faire sauter le système de surveillance il faudrait placer un petit mouchard à onde sur le réseau et pour ça il faudrait entrer dans la maison et atteindre le générateur sans se faire attraper. Je pouvais désactiver les caméras à distance si je le voulais, je pouvais même faire sauter la grille à l’entrée, mais pourquoi je leur rendrais la vie facile hein ? Parce que je suis là pour ça, et que Jun mérite d’être vengé. Mais que penserait-il s’il me voyait à cet instant ? Je me persuade qu’il serait heureux de voir que sa toute petite sœur faisait tout pour lui rendre honneur, mais était ce une raison valable pour salir le mien ? En appuyant sur la touche entrée j’éludais ces questions que mon cerveau me posait et téléchargé la première partie des données sur une micro puce. Parfois je me sentais coupable de m’éclater avec le matériel qu’on mettait à ma disposition. J’avais l’impression d’avoir 7 ans et de jouer avec une immense maison de poupée. J’adorais. Il fallait bien trouver une compensation pour calmer ma culpabilité et la faire taire. C’est aussi le moment que choisis Il Nam pour revenir. Tien je l’avais presque oublié lui. Presque. Je me retins de justesse de lui jeter un regard et resta concentré sur mes codes.

Mais mon cœur rata un battement quand il posa son arme a côté de moi. Je détestais ça. Les armes. J’avais envie de lui dire de la retirer de sous mes yeux mais c’était lui dire un de mes points faibles. Et c’était hors de question. Je me contentais juste de l’ignorer mais vraiment, la scène était si déroutante que je ne pouvais m’empêcher de l’observer. Il ressemblait à un gamin tout content de manger son yaourt à la fraise et qui narguait les autres. J’arquais un sourcil et haussa les épaules. Nan mais franchement et il trouvait ça drôle hein ? Nan mais il avait quel âge un véritable enf… quand il s’y attendait le moins je donnais un coup dans son coude. Sa cuillère cogna contre ses dents et son pudding atterrit entre ses cuisses sur le beau cuire du fauteuil. « Oups » me contentais-je de dire avant de rire devant l’expression de son visage. Nan mais franchement c’était à mourir de rire, mais je me retenais. J’avais l’impression d’avoir commis un crime ultime. Je riais en cachant ma bouche de ma main. Je lui tirais doucement la langue comme une gamine fière de moi. Mais mon éclat de rire avait attiré Ru jusqu’ici et comme si nous étions ces choses il demanda où en était le travail. Je lui assurais finir dans les temps qu’on m’avait impartit mais ma réponse ne semblait pas lui satisfaire. « Vous n’êtes pas là pour vous amusez ! Dépêche-toi de finir le boulot Junnie, le boss s’impatiente ! » Son ton était dur et son regard bien plus. C’était un coup bas que de m’appeler comme ça et il le savait. Ca me rappelait mon frère et il prenait un malin plaisir à jouer sur la corde sensible. « Ne m’appelle pas comme ça abruti congénital ! Ah pardon j’ai employé un mot trop compliqué pour toi peut être ?! Le boss aura ses codes quand il les aura point barre ! » BIP. Mauvaise réponse. Mais ca avait été plus fort que moi. Ce mec m’insupportait et je le détestais de tout mon être. Savoir qu’il jouait ainsi avec moi me rendait malade. La sanction ne tarda pas à tomber. Il attrapa mon visage par le creux de mes joues et me tourna vers lui. « Ne fait surtout pas ta maligne avec moi Jungney, tu le regretterais vraiment. » Sa voix était froide et me donnait des frissons mais j’ai jamais su me taire quand il fallait. « Woof » Mon regard ancré au sien je venais clairement de lui faire comprendre que pour moi il n’était qu’un chien qui aboyait plus fort qu’il ne mordait. « Et prend un chewing gun aussi, ton haleine est vraiment indisposant tu s… »

Son coup partit plus vite que je ne l’avais vu venir. Une gifle dont je me souviendrais toute ma vie. Ma joue chauffait et j’avais bien sentie que si le temps ne nous était pas compté j’aurais certainement finit tabassée par ces soins. « Finis le boulot ! » Il quitta la pièce furax et j’eu un sourire moqueur sur les lèvres. Pauvre type. Merde. Il Nam est toujours là c’est vrai. Il devait me prendre pour une folle ou une suicidaire. Je m’en moquais bien à cet instant. « Quoi t’as jamais eu envie de lui en mettre une à ce pauvre type ? » attrapant un mouchoir je séchais le coin de ma lèvre qui saignait légèrement. Je m’étais mordu comme une idiote. Un bip retentit et une fenêtre de dialogue s’ouvrit sur l’écran. Je retirais la puce du récepteur et la fit glisser jusqu’à Il Nam. « Place cette puce sur le monitor à l’entrée de la villa. Ca désactivera la vidéo surveillance en la faisant basculer sur une bande qui tourne en boucle. Tu pourras te balader comme tu le souhaites, le gardien en salle de contrôle ne te verra pas. Mais fais gaffe aux autres, enfin je ne vais pas t’apprendre ton boulot, tu sembles t’y connaitre. » Oui la fin de ma phrase était un pic. Je détestais l’homme qu’il pouvait être à leur côté. Encore humilié de la gifle que Ru m’a mis je tremblais et je ne contrôlais plus mes mains. Ecrire sur le clavier était difficile pourtant je savais que mon visage était impassible. Seule la chaire de poule me trahissait. Je continuais mon boulot et coda ce qu’il fallait pour faire péter le coffre fort en douceur. « Quand le coffre sera ouvert tu auras 5 minutes pour prendre l’argent et foutre le camp avant que sa garde ne rapplique ». Mon ton était neutre, comme si je lisais le résumé d’un film d’action de série b. et encore, je pense que mon ton serait plus exalté que ça. Je téléchargeais à nouveau les codes sur un processeur et me leva de mon siège pour prévenir que c’était finis. « Changement de programme, la petite vient avec toi Il Nam. Ca sera son baptême, hein princesse. » Je m’apprêtais à répliquer lorsque le boss arriva pour s’assurer que tout était en place. Je blêmis et recula jusqu’à buter contre Il Nam. Mon baptême ? Etait-ce bien ce que je pensais … mon regard se porta sur l’arme et je fermais les yeux. Je refusais de croire que j’étais obligée d’assister à ça et je savais pertinemment que c’était la punition que Ru me réservait à cause de mon insolence …
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Sam 1 Fév - 1:48

Il n'avait pas vraiment envie de se retrouver là ici ce soir. En fait si ça ne tenait qu'à lui, il aurait filé droit dans son appart et se serait laisser s'écrouler sur son lit. Il ne demandait que ça, un peu de repos et pouvoir profiter d'un court instant rien qu'à lui. Mais il était là, bloqué dans cette maison, épié par ces regards curieux, et obligé de faire ce qu'on attendait de lui. "Je ne suis pas assez courageux, pardonne moi Jun". C'était ce qu'il ne cessait de répéter à chaque fois qu'il franchissait ces portes, si seulement il pouvait être plus fort, tout envoyer bouler et venger la mort de son meilleur ami. Un jour il le ferrait surement, il en connaissait un rayon sur ce quartier, sur leurs habitudes. Le boss des boss, le plus redouté n'était pas en Corée, mais atteindre celui qui lui pourrissait la vie depuis deux ans, était déjà un grand pas. Mais il ne fallait jamais foncer tête baissé, à moins de vouloir jouer au kamikaze il n'obtiendrait rien de bon. Peut-être aurait-il sa micro vengeance en tuant deux d'entre eux, mais ce n'était pas assez. Non pas assez pour les vies volées et gâchées qu'ils avaient prises. Il leur en voulait, mais il s'en voulait encore plus d'être un pantin démembré parmi ces briseurs de rêve. Il n'avait pas l'air comme ça, quelque part il se demandait quelle image il lui renvoyait, ce qu'elle pouvait bien penser en cet instant. Etait-elle aussi déçue que lui l'était? Il avait beau se dire que c'était idiot, il ne comprenait pas cette sensation, cette rage qui grandissait en lui lorsqu'il la regardait. Il avait l'impression que tout était faut, qu'il avait peut-être bien imaginé ce qu'il avait vécu... mais cette marque, il l'avait bien vu. Peut-être n'avait-il tout simplement pas voulut voir la vérité en face. Peut-être avait-il juste essayé de se leurrer. Dans le fond, il ne pouvait s'en prendre qu'à lui même. C'était sa faute, il savait bien qu'il ne devait pas rêvasser, ni avoir ses propres idées, il finissait toujours par être déçu et se faire avoir à chaque fois. "Quel crétin tu fais Son Il Nam! Tu me fais pitié!" Il 'était dur avec lui même, mais il fallait mieux être réaliste, que fantaisiste. Cependant, il s'accordait un moment de fausse détente, avant de partir faire ce qu'on attendait de lui. L'envie ni était pas, il tentait juste de ne pas y penser, et de ne pas réfléchir à ce qui se passerait. Manger cette sucrerie était anodin pour beaucoup, mais c'était son moyen à lui de décompresser, de ne pas céder à la panique qui envahissait son cœur. Il avait l'air d'un gamin pas vrai? Le trouvait-elle ridicule, ou alors juste détestable? Il espérait que cela soit la deuxième option, parce-que si elle le détestait, les choses seraient plus facile...
 
Il lui jeta un regard, presque vantard et dédaigneux avant de se lancer dans sa conquête de son pudding sucré. Mais il ne s'attendait pas à ce qu'elle vienne lui donner un coup de coude bien placé, et surtout au parfait timing. La douleur vive et courte, ne manqua pas de faire son effet dans sa mâchoire, tandis qu'il se mettait à grimacer et porter sa main à sa bouche. Elle était folle ou quoi? C'était quoi son problème au juste? Etait-elle toujours aussi chiante et détestable ou alors seulement avec lui? Merde alors, pourquoi il fallait qu'il se pose ces questions. Elle n'était rien, qu'un pion parmi tant d'autre, une fille comme les autres, rien de plus, juste ordinaire. Non en fait elle était même pire, pour se trouver ici, elle ne pouvait pas être banale. Il la haïssait déjà, mais désormais, c'était bien plus viscérale que ça. Elle éclata de rire, pendant que lui la maudissait, mais il ne comprit pas pourquoi son cœur manqua battement, alors qu'il la regardait. Il avait envie de lui faire bouffer son sourire, ce son presque mélodieux, qu'il n'avait plus l'impression d'entendre depuis des années déjà. Etrangement, son rire lui rappelait celui de Jun... Les mêmes intonations, à la différence que sa voix était plus aigüe. Il en resta muet, un peu sur le cul en fait, alors que le yaourt continuait à couler sur le siège. Ce n'est que l'entrée de Ru, qui finit par le ramener à la réalité, lui faisant au même instant lâcher un juron à l'intention de cette chose qui trônait sur le tissu de la chaise. Se relevant, il râla encore plus, comme si l'entrée de l'homme n'avait rien changé. Il ne voulait juste pas lui prêter attention, mais difficile, surtout lorsqu'il entendit ce surnom prononcé. Se figeant instinctivement, il trouva le mot déplacé. Une folle envie de lui faire avaler sa langue le démangeait mais au lieu de ça, il préféra détourner les yeux et virer sa chaise pour une autre. Seulement Jungney, elle, ne se contentait pas de l'observer et de se taire. Elle répondit, et fit savoir ce qu'elle pensait de la façon dont il la considérait. La malheureuse, ne savait-elle donc pas à qui elle s'adressait? Jamais personne n'osait contrarier Ru, il fallait se taire et obéir. Le dossier de sa chaise entre ses mains, il crispa ses doigts doucement, à mesure qu'il observait la scène se dérouler sous ses yeux. Il se surprit à avoir envie d'avancer vers lui, quand il le vit attraper le visage de la jeune femme. Mais il se retint, car sa place à lui, était là, sur cette chaise, dans le coin de cette salle.
 
Tout se passa bien vite, l'insolence, les provocations, et ce coup qui vint claquer contre sa peau blanche. Son souffle se coupa quelques instants, ses yeux s'étaient finalement ouverts aussi, mais bien vite il reprit son air sérieux et impassible. A croire que ce qu'il venait de voir ne l'avait pas affecté. Pourtant... oh pourtant, en cet instants il écoutait la rage qui sommeillait en lui, il ne perdrait pas son temps à rester assit, à ne rien faire. Est-ce que Jun lui en voudrait s'il voyait ça? Il n'avait pas aidé cette pauvre fille, celle qui avait le même surnom que lui, et un rire aussi mélodieux que le sien. Il avait beau s'en vouloir, il savait pourtant qu'il ne pouvait rien faire. Ici il n'était rien, qu'une carte "Joker", qu'on sortait quand on en avait besoin, un atout précieux, qu'on gardait jusqu'à ce qu'il nous serve et qu'on veuille s'en débarrasser. Ru quitta la pièce, et Il Nam se sentit un peu plus minable qu'il n'était déjà. Son regard se perdit sur cette fille en face de lui, il n'avait rien à lui dire, ni même rien à lui faire comprendre. Il n'était qu'un pauvre type, et elle... et elle, troublante. Terriblement troublante ! Elle s'adressa à lui, il se garda ses réflexions et se contenta de détourner les yeux pour venir attraper ce qui lui restait de son pudding. Il devait être un type odieux pour se fiche de ce qui venait de se passer, pour ne pas courir après ce type et lui coller une  balle entre les deux yeux. Il le méritait pourtant, dans ses rêves les plus fous c'était ce qu'il faisait, après l'avoir fait souffrir autant qu'il l'avait fait souffert. Doucement, lentement mais surement, il le tuerait à petit feu, se délectant de l'entendre le supplier, s'amusant de le voir flancher et espérer que quelqu'un l'aide... Mais tout ça n'était que des songes, des choses qu'il n'arrivait pas à faire en vrai. Il porta une cuillère bien remplie à sa bouche, se réconfortant lui même avec ce gout sucré. Il n'avait que ça pour se sentir bien, que ça à quoi s'accrocher. N'était-ce pas minable? De confier toute sa peine à un simple pot de yaourt? Il trouvait ça risible, il avait même envie de se moquer. Mais Jungney troubla ses idées farfelues, pour venir lui parler de ces fameuses choses qui le dépassaient. Ni lui, ni elle, ne semblaient s'attarder sur ce qui s'était passé. Et pourtant tandis qu'elle parlait, il cherchait à savoir, à trouver quelque chose dans ses yeux, qui lui ferait croire qu'elle n'était pas ce qu'elle prétendait être.
 
Mais sa phrase le contraria, cette façon qu'elle avait de lui balancer ça, avec de l'insolence et une pointe de reproche. Etait-il fou pour croire qu'elle le faisait vraiment? Etait-elle déçue qu'il ne soit qu'un petit toutou qui suit sans rien dire son maitre? Il n'en savait rien, mais il était agacé, qu'elle pense que pour lui tout était facile. Si elle croyait qu'appuyer sr une gâchette c'était simple, si elle pensait qu'il dormait bien en revoyant le visage de ces hommes qu'il avait tué. Mais il ne lui dit rien, lui lançant simplement un regard froid et dénué de tous sentiments avant qu'il ne se saisisse de ce qu'elle lui avait donné. Il n'y comprenait pas tout, mais les directives étaient assez claires. On ne lui demandait pas de saisir tout ce qu'il faisait, juste de faire ce qu'il fallait. Il écouta à moitié ce qu'elle racontait concernant le coffre, il n'avait pas peur de se faire prendre, ni peur de se faire tuer. C'était peut-être même là le seul moyen qu'il tenait pour être libéré. Peut-être se fichait-elle autant de son sort que lui se fichait du sien. Mais la concernant il ne savait pas... qu'allait-elle faire après avoir fini son job? Retourner chez elle? Vaquer à ses occupations comme si de rien n'était? Il n'en savait rien, il ne savait même pas ce qu'elle représentait réellement pour le Wah Ching. Il la laissa se lever, tandis que lui déposait machinalement son pot vide sur le poste de travail. Touchant du bout des doigts l'arme en face de lui, c'est à cet instant que Ru décida d'entrer dans la pièce. A peine avait-il fait son apparition, qu'Il Nam se doutait déjà de ce qu'il dirait. A croire qu'il avait finit par développer des dons de devins avec le temps. Sa main se crispa sur le métal glacé, la serrant aussi fort qu'il pouvait tandis qu'il se levait. Il jeta un regard en direction de ce type détestable, rêvant juste d'avoir le courage là maintenant de tirer le cran de sécurité et de tirer. Mais là non plus ce n'était qu'un rêve, une silhouette d'ailleurs l'en empêcha malgré elle. Jungney se heurta à lui, tandis qu'il savait que rien qu'il ne puisse dire ne pourrait faire changer d'avis cet homme au cœur froid. Il ne broncha pas, se pencha juste pour aller récupérer son pot de yaourt, et le tendit brusquement à la jeune femme :
 
"Tiens passe par la cuisine avant! Le boss aime pas qu'on laisse trainer ses affaires."
 
D'ailleurs ce dernier se retrouva au pas de la porte à les observer, un sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu'il croisa le regard du californien. Son jouet préféré depuis qu'il était arrivé à Séoul, Il Nam n'était pas dupe, sans lui ses journées seraient moins agréables. Rangeant l'arme à l'arrière de son pantalon, il attrapa sa veste dans sa paume, avant de la poser dans le dos de Jungney pour l'inciter à avancer et sortir de cette pièce. Il adressa quelques mots à la grosse tête, le requin qui veillait ardument sur ce banc de poissons, avant de se décider lequel il dévorait pour son dîner. Ce soir, ils avaient de la chance, ce n'était pas eux qui était choisit. Il savait à quel point l'argent était important, à quel point collectionner les gros billets donnaient un sens à sa vie si misérable. Ru adressa une remarque dans un mandarin châtier, qui ne faisait rire que lui, l'américain  ne lui répondit pas, il ne daigna même pas le regarder, préférant juste partir d'ici et vaquer à ses occupations. Le couloir traversé, un homme plus jeune qu'eux l'attendit au bout pour venir lui balancer des clés de voiture. Là encore ils échangèrent des mots, tandis qu'Il Nam abordait son air assuré. Il était familier des lieux, il connaissait tout le monde ici... oui tout le monde sauf cette fille qui suivait ses pas. Qui était-elle, et d'où venait-elle? Sortant par la porte arrière de la maison, il attendit d'être dehors avant d'enfiler sa veste, et se tourner vers elle par la même occasion :
 
"Bon écoute, j'ai pas l'habitude d'y aller par quatre chemins. Ce que tu fais en dehors de ces murs ça me regarde pas et je m'en fous pour tout te dire. Mais ce soir tu te retrouves avec moi, et je compte bien rentrer dans mon appart miteux pour aller me bouffer un morceau après avoir finis le boulot."
 
En gros? Et bien il la mettait en garde! Qu'elle ne s'amuse pas à créer des ennuis ou jouer les insolentes. Il voulait revenir en un seul morceau, et il était certains que c'était ce qu'elle espérait aussi. Peut-être avait-elle un chat à nourrir ou un hamster, il n'en avait rien à foutre. Ce qu'il voulait, c'était pouvoir manger ce qui restait dans son frigo pour oublier la mauvaise nuit qu'il allait passer. Ça ne semblait être qu'une broutille à ses yeux, mais mentir c'était facile... Se dirigeant vers la voiture garée dans l'allée, il passa du côté conducteur, montant déjà à bord sans prendre le temps de quoique ce soit d'autre. Il voulait juste expédiait l'affaire, comme on jetterait un morceau de papier dans une poubelle. Claquant la portière, il avisa rapidement la jeune femme :
 
"Fais pas la gueule, en bossant pour eux, tu devais le savoir que tu finirais par te retrouver dans la merde."
 
Il ajusta ses rétroviseurs, sa phrase sorti de tout contexte et lâché avec tant de légèreté, était en réalité un pic. Une manière peut-être de lui faire comprendre, que si elle se retrouvait là, ce n'était que par sa faute. Il ne savait pas comment elle avait atterrit ici, ni comment elle avait eut cette marque mais il pensait qu'elle devait avoir choisit. En fait, il n'en savait rien, ça le faisait juste chier qu'elle soit là, et fasse partie de ce monde qu'il détestait tant. Il enclencha déjà le contact, s'engageant sur l'allée, jusqu'à ce que les grilles s'ouvrent face à eux. Derrière lui, il laissa cette maison qu'il détestait, un coup d'oeil rapide en direction du ciel qui se couvrait et devenait sombre, puis il partit prenant la première route à droite. Il connaissait l'adresse, et même les habitudes de ce type qu'il avait déjà croisé. Il ne devait penser à rien, se vider la tête, pour ne pas se laisser avoir par ses remords et sa raison. Comme toujours il tentait de penser à rien, et trouvait refuge dans la musique. Tendant le bras pour allumer l'autoradio à un feux rouge, il mit sa station préféré, celle qui passait les plus gros morceaux de raps us dont il raffolait. Il mit le son assez fort pour entendre, assez pour que l'habitacle soit baigné de ces rythmes entêtant et des paroles remplies de haines envers ce monde. Son coude appuyé sur le rebord de sa vitre, il guettait le changement de couleur du feu :
 
"Jungney, c'est ça hein? C'est quoi ton genre?"
 
Il tourna la tête vers elle, rivant son regard dans le sien, alors qu'il avait conscience que sa question était à double sens. Ce qu'il cherchait? A la tester, pour savoir à qui il avait à faire. Les boulots d'équipe ce n'était pas son truc. Il ne savait pas à quoi s'attendre avec elle. De quoi elle serait capable et si elle serait un obstacle à son job. Mais il cherchait aussi à la troubler... pourquoi, ça il n'en savait rien. Peut-être pour s'occuper et passer le temps. Se mettant subitement à lâcher un rire moqueur, il tourna de nouveau la tête vers la route, avant d'empoigner son volant:
 
"Je parle de la musique, au cas où tu te ferais des idées. Oublies, je te ferais pas le coup de la panne ce soir. Même si je pense que la banquette arrière de cette bagnole est confortable."
 

Il lui offrit un nouveau sourire narquois, avant de se regarder la route. Pour être honnête, il se surprenait lui même à sortir ce genre de choses à un tel moment. D'ordinaire, il préférait rester silencieux, se concentrer, mais là... la situation était différente. Peut-être qu'au fond même il essayait simplement de la détendre. Mais ça ne rimait à rien. Il n'avait rien à faire qu'elle soit nerveuse ou non, il l'était déjà bien assez lui même. Pourtant, il se permit subitement de détourner les yeux quelques secondes seulement, pour regarder son visage, et l'endroit où ce type l'avait frappé... Elle n'avait surement pas mérité un tel châtiment, elle l'agaçait, à être si mystérieuse. Quand il la regardait, il ne savait pas, il n'avait aucune idée de ce qu'elle pouvait cacher, et de qui elle pouvait être.
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Anonymous
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Sam 1 Fév - 1:49

J’y ai cru, pendant un instant, j’y ai cru qu’il viendrait me sauver. J’ai attendu, le cœur battant. Sa présence me brûlait le dos, je pouvais le sentir là, derrière moi, ne manquant rien de la scène. C’est peut-être ca qui m’a rendu si insolente, qui m’a donné l’impression d’être intouchable, invincible, parce qu’il était là, près de moi tout comme je me l’étais imaginé. Le retour à la réalité fut brutal. Plus que ce coup de Ru, l’amère constatation que mon chevalier servant n’existait pas me donna la nausée. mais après tout qu’est-ce qui l’aurait poussé à m’aider hein ? Je n’étais absolument rien pour lui, un déchet qui s’attirait des ennuis et il devait sûrement penser que je le méritais. Il avait dans le fond, je ne pouvais le blâmer mais ça ne rendait ma colère contre lui plus grande. Minable. J’aurais voulu ne jamais connaitre Il Nam, Grosse tête me suffisait amplement. Mais les hommes sont comme ça, qu’importe l’importance qu’on peut leur donner ou que l’on voudrait leur donner, ils finissent toujours pas nous décevoir et j’ai beau avoir l’habitude depuis le temps, ca fait toujours aussi mal. Bordel pourquoi je me mets dans des états pareil pour ce mec a qui j’ai parlé 2h dans ma vie. Il n’est rien, absolument rien ni pour moi, ni dans la vie. Il n’est qu’un stupide homme de main de la Wah Ching. Je ne peux pas lui donner de l’importance puisque sa simple présence ici lui retire le peu bien qu’il pouvait avoir en lui. Oui c’est ça, pourri jusqu’à l’os, détestable, immonde déchet de l’humanité. Je me répétais ça inlassablement dans ma tête, et pourquoi d’ailleurs ? Pourquoi je me répétais ces adjectifs comme une litanie, je cherchais à convaincre qui ? Moi-même ? Car malgré tout je sentais cette envie de me réfugier derrière lui et de demander pour la première fois de ma vie « Aide-moi. S’il te plait. » Je pouvais mettre ma fierté de côté, enfin j’aurais pu. Maintenant je ne sais plus, je ne sais pas. Il est là, détestable à côté de moi mais je ne peux m’empêcher de repenser à cette nuit, à son regard … Putain pourquoi le troublait-il autant ? Oublions, oublions tout. La nouvelle de Ru me sonna. Assister, participer, voir même appuyer sur la gâchette. Tuer un homme. Je devais me résoudre à tuer un homme. C’était au-delà de toutes mes capacités, j’avais renoncé à beaucoup de mes valeurs en signant avec eux, oubliant mon intégrité, mon sens du devoir et mon sens de l justice. J’avais tout balancé, tout mit au feu. Il ne restait plus que moi et eux. Et qu’importe le salle boulot je devais le faire. Caché derrière mon écran je pouvais fermer et me dire que je n’avais rien a voir avec ça. Mais là tout changeait. Tout était différent. Et je ne pouvais pas fuir.

Lorsqu’Il Nam me tendit ce pot de yaourt je l’aurais presque remercié. Pendant quelques secondes j’ai pu reprendre contenance, me focaliser sur ce simple pot et ne pas paraitre aussi désemparée devant eux. Leur montrer mes faiblesses c’était tendre le bâton pour me faire battre. J’avançai au même rythme qu’Il Nam me poussait vers la sortie. Je regardais fixement devant moi le visage fermé, impassible mes jambes tremblaient et mon cœur battait à tout rompre, mais je tenais fermement ce pot de yaourt dans mes mains pour tenir bon. J’avais besoin de quelque chose à quoi me rattacher. Ce pot de yaourt prenait alors toute son importance. Un homme en costume me tendit une arme, un 9 mm, facile à manier, petit, léger, l’arme parfaite pour une novice comme moi. Savait-il au moins que je ne mettais jamais servit d’une arme ? Quand on me tendit mes affaires je les pris sans vraiment m’en rendre compte et dès que j’eu mes lunettes je les posai sur mon nez pour me cacher du reste du monde. J’avais toujours ce pot de yaourt entre les mains et je refusais de le jeter, pas maintenant. Je tenais l’arme maladroitement, pas encore à l’aise l’idée de le glisser dans l’arrire de mon pantalon. La peur de m’auto tirer dessus était trop forte. Docile je suivais Il Nam et lui jeta un regard mauvais qu’il ne perçut pas quand il me fit sa petite mise en garde ridicule. De lui à moi il n’aurait pas été foutu d’entrer dans cette maison sans moi, il croyait quoi ? Que je comptais mourir aujourd’hui ? S’il veut rentrer dans son appartement, bouffer comme un porc et sauter une pute qu’il aurait eu au rabais ce n’est pas problème. Me détournant de lui je m’engouffrais dans la voiture, belle, spacieuse, le genre de voiture que je ne pourrais jamais m’offrir et que je ne voudrais pas de toute façon. Je baissai mon regard sur ce pot de pudding, sans m’en rendre compte je l’avais complètement froissé. J’avais un peu de pudding sur mes doigts que je portais à mes lèvres. Le goût du sucre me fit sourire, c’était bon. Je n’avais pas mangé de sucrerie depuis un bon moment il me semblait. Je chassais de mon esprit cette mission et changea ma réalité en imaginaire. Je n’allais récupérer de l’argent et tuer un homme pour le compte d’un clan, non, je partais en balade avec mon chevalier servant et dans notre vie il n’y aurait jamais de dragon à combattre. Juste des rires et du bonheur. Je mis ma ceinture avec la ferme intention de ne pas me laisser couler, mais il fallait qu’Il Nam ouvre sa grande bouche et fasse s’ébranler mon peu de conviction. Je me retins de justesse de lui rétorquer une phrase pleine d’animosité et me contenta de crisper mes doigts sur le pot de yaourt qui s’abîma un peu plus dans un bruit fin. Après tout je le méritais. 1 partout comme on dit. Et puis dans le fond il avait raison. J’avais envie de lui dire que je ne bossais pas pour eux, que c’était temporaire mais au final ça ne serait des excuses de folle qui se voile la face. Je bosse pour eux, à moindre échelle mais c’est le cas. Je bosse pour eux et je suis toute aussi que ces mecs à la différence que moi, je le sais, je sais que chaque fois que je suis avec eux je me dégoûte, à la différence que moi j’ai envie de fuir, de leur tourner le dos, et j’aurais essayé si Jun ne me rattachais pas à eux. Je n’étais pas comme eux, mais j’étais avec eux, et au fond de moi je savais que ça ne faisait aucune différence.

Pourquoi parlait-il autant ? Il était nerveux et cherchait à se détresser en me prenant la tête ? Ou bien cherchait-il à faire son plan de dragueur à deux balles ? Du genre « je m’intéresse à tes goûts mais je m’en fou carrément, mais si tu peux fini dans mon lit je suis toute ouïe ». Je relevais mes lunettes que je plaçais sur le haut de ma tête et tournai vers lui un visage impassible. Je le fixais en silence, j’aurais pu répondre à ses questions mais le simple fait que quelqu’un s’intéresse à moi comme ça me troublait. Je me doutais qu’il s’en moquait de savoir ce que j’aimais, mais tout de même. Je me mordillais la lèvre inférieur et tournai finalement mon visage vers le pare brise. Je remis ms lunettes sur mon nez et m’enfonçai un peu plus dans mon siège d’une pose nonchalante. J’ai faillis lui répondre sincèrement vous savez. J’ai vraiment eu envie de lui confier ce simple petit détail. Mes goûts musicaux. Pourquoi fallait-il que je me sente si … troublé avec lui, ça ne le rendait que plus détestable. Il fallait vraiment que je me débarrasse de ce syndrome de Peach, et vite. Je fis glisser l’ongle de mon index sur mes lèvres et souris, ce sourire faux et amusé que je plaquais sur mes lèvres. « Désolée mon chou, je préfère les hommes, les vrais. » Pas ceux qui font mumuse avec un pistolet en plastique. J’avais posé ma main sur sa cuisse et était remonté jusqu’à son entre jambe pendant que je parlais et d’un haussement d’épaule je retirais ma main en riant doucement. S’il savait … j’étais aussi pure, innocente et vierge que chiante, douée en informatique et aimant à emmerdes. Je montais le son de la radio pour lui signifier que je n’avais pas envie de parler, enfin juste pour l’embêter en fait, parce que dans le fond, cette pseudo discussion plutôt normal que nous avions me faisait du bien. Si on oubliait son côté grosse tête à claques. On était sur la route des vacances on allait passer une semaine à la mer et on sortirait tous les soirs pour s’éclater. Oui, rien d’anormal, d’amoral ou d’immonde ne nous attendait. Oui je m’en persuadais pour chasser mon stress. Ce pot de yaourt n’avait plus rien à faire ici. Il fallait que je prenne sur moi et que je sois forte, comme je l’ai toujours été. J’ouvris la fenêtre et jeta le pot. Au diable l’écologie. Ce pot de yaourt si salvateur avant m’apparaissait étouffant et moralisateur. Je dois devenir folle pour accorder autant d’importance à un morceau d’alu. Ou totalement désespérée. Soudain je pris conscience de quelques choses. Me redressant sur mon siège et baissant le son de la musique je me tournais vers Il Nam.

« Grosse tête, est-ce que tu sais exactement combien d’hommes seront postés sur la propriété ? » J’avais réfléchis à tout ce qui concernait cette mission. Moi qui pensais que le système de sécurité serait dur à contourner, il ne m’avait fallu à peine 5 min pour tout faire sauter. Même le coffre fort n’avait pas résisté bien longtemps. C’était facile, trop facile. N’importe quel gamin aurait pu contourner le code de protection pourquoi avoir à faire à moi ? Ils braquaient déjà des maisons avant mon arrivé, ils connaissaient tout un tas de Nerd moins contraignant et insolent que moi. Pourquoi m’avoir demandé de venir ? Et puis à quoi ça rimait de me donner une arme que je n’avais jamais utilisé. Je savais qu’il y avait un système de cran de sécurité, de gâchette à tirer mais pour le reste … Je baissais mon regard vers l’arme que je pris entre mes mains. Je la regardais sous tous les angles et chercha un cran de sécurité quelconque. Peut-être que cette arme n’en avait pas ? Pourtant j’avais beau tirer pour charger la balle rien ne fonctionnait. Je tripotais l’arme en fronçant les sourcils, concentrée. Si j’étais amener à m’en servir j’étais persuadée j’allais l’utiliser tel un boomerang qui ne reviendrait pas. Pourquoi le clan nous a envoyé sur une mission si facile hein ? Mon instinct n’était pas tranquille et un mauvais pressentiment me tenaillait le ventre. Je ne sais pas me servir de cette arme et tant mieux, mais si c’était mon seul moyen de défense j’appréciais beaucoup moins. Retirant mes lunettes je les posais sur l’habitacle de la voiture. Je poussais un soupir agacée et tripota mon arme sans grand succès. Ne voulant pas paraitre plus nouille que je ne l’étais déjà, je sortis d’un sac deux oreillettes. J’en tendis une à Il Nam et glissa l’autre dans mon oreille. « On pourra communiquer plus facilement avec ça. Tu as juste à parler et je t’entendrais. » Mais il conduisait et je ne voulais pas perdre de temps devant la maison et prendre le risque de nous faire repérer. Détachant ma ceinture je me tournai vers lui et murmura un simple « laisse moi faire, on ira plus vite ». Je lui pris l’oreillette des mains et me pencha assez pour me rapprocher de lui sans le gêner. Je posai mon coude sur le haut de son siège me calant contre l’appuie tête, mon visage n’était qu’à quelques centimètre du sien, et concentré dans ma tâche je n’avais pas vu mes cheveux lui frôler le cou. Allumant l’oreillette je la glissais avec douceur dans le creux de son oreille. Je ne voulais pas lui faire mal, alors je me concentrais pour cette simple tâche. « Voilà » Je lui adressais un sourire doux, lorsqu’il tourna son visage vers moi. Cette soudaine proximité qui ne dura qu’une fraction de seconde me fit rater un battement. Pourquoi fallait-il que je sois toujours aussi douce avec lui ? Retournant bien vite dans mon siège je me collais à la portière pour mettre le plus de distance entre lui et moi. Et pour casser ce malaise qui naissait dans le creux de mon ventre je tentais une blague, qui finalement m’enfonça plus qu’autre chose. Je préférais me taire alors que nous arrivions bientôt à la maison. Et comme je l’avais deviné un homme montait la garde devant les grilles.

Mon esprit carburait à 100/h et j’eu finalement une idée. « Mets une casquette pour te protéger des caméras avant d’atteindre les grilles, gare toi plus loin et descends de la voiture. Tien toi près à atteindre la grille quand j’aurais dégagé le terrain. » Oui je donnais les directives et si c’était lui qui décidait en temps normal pour le coup on n’avait pas le temps de polémiquer. Ouvrant le capot de la voiture je débranchais un câble au hasard. Je détachais mes cheveux et leur donna un peu de volume sauvage. Ca rendait sexy il parait puis je pris un peu de graisse noir que je m’appliquais sur les mains et le visage comme si j’avais passé des heures à trifouiller le moteur. Je remis mes lunettes de soleil et retirai ma veste en cuire avant de nouer mon débardeur au dessus de mon ventre. Lançant un dernier signe à Il Nam je marchais jusqu’au garde qui surveillait la grille. « Bonjour ! OH excusez-moi de vous déranger Monsieur. Ma voiture est tombée en panne et je n’y connais absolument rien, et j’ai un rendez vous hyper méga super super important vous voyez ? » J’eu un rire de pouffe en cachant mon sourire toute -faussement- gênée. « Je m’appelle Young Jae » ajoutais-je en lui tendant ma main pleine de cambouis. Puis la retira bien vite « Omo ! J’ai les mains toute sale » Ahahah … je riais tentant de charmer cet homme pour qu’il quitte son poste. « Ma voiture est juste là, 5 petites minutes s’il vous plaît » Je lui fis mon plus sourire contrit et une petite moue désolée. J’ai cru ne jamais réussir à lui faire quitter son poste, mais à croire que sa testostérone était plus forte que les ordres qu’il avait reçus. Et puis j’étais qu’une petite fille innocente, ca ne prendrait que 5 minutes, il ne prenait aucun risque n’est-ce pas ? Quand il accepta je lui sautai au cou toute heureuse et l’entraina vers la voiture, me cambrant dans des poses aguicheuses pour qu’il reste concentré sur le moteur et qu’il oublie sa grille l’espace d’un instant. Je blablatais de phrases clichées en caressant l’homme dans le sens du poil. Je priais pur qu’Il Nam ne fasse pas attention à ce que je racontais, c’était à coups sûre des phrases qu’il me ressortirait plus tard …. Je faisais en sorte de laisser assez de temps à Grosse tête pour pénétrer la propriété. Finalement l’homme repartis et je la gratifiais d’un immense sourire et d’un signe de la main. Quand il fut hors de porté je retournais dans la voiture et alla me garer au coin de la rue. Nerveuse et inquiète pour Il Nam je lui demandai « Tu en es où ? » et sans me rendre compte j’avais murmuré, comme si j’avais peur que l’on m’entende en dehors d’Il Nam, ce qui en soit était franchement ridicule ... mais le stress vous savez …
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Anonymous
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Sam 1 Fév - 1:51

Qu'elle aime le rap, le jazz, ou bien encore la pop-mignonne, ça ne devait pas l'intéresser. Enfin du moins en temps normal. Mais étrangement, cette fois-ci il se surprit lui même à espérer une réponse sincère. Bordel, c'était quoi cette merde? Elle pouvait écouter ce qu'elle voulait, même le dernier disque de Justin Bieber, ça n'avait pas d'importance à ses yeux. Il s'en fichait, c'était sa vie après tout. Mais Il Nam mentirait, s'il disait qu'il n'aimait pas parler musique. Sa passion qu'il avait refoulée maintenant depuis des années, restait cependant une source de détente non négligeable dont il abusait de temps en temps. Et puis aujourd'hui rien n'avait comme d'habitude. Peut-être devrait-il s'en alarmé d'ailleurs, mais il ne pouvait rien faire face au destin, si ce soir il ne rentrait pas chez lui, alors soit, c'était que les choses devaient se passer ainsi. Pourtant, il avait beau se dire une chose pareille, ça ne l'empêchait d'être gêné par la présence de Jungney à ses côtes. Outre le fait qu'elle soit déroutante, c'était surtout ce plan foireux qui ne lui disait rien. Cette fille ne connaissait rien aux armes, il n'y avait qu'à voir la façon qu'elle avait de tenir la sienne, il était même persuadé qu'elle n'avait jamais tiré à la carabine en étant petite. Mais lui non plus d'ailleurs, c'était le genre d'activité qu'on faisait avec son père ou son grand-père le dimanche dans le jardin. Il n'avait jamais eut de jardins, juste un bout de terre inondé pendant les périodes de pluie. Un espace boueux, où sa mère génitale ne voulait pas qu'il aille trainer sous faute d'en foutre partout dans la maison. Et voyez-vous, elle détestait faire le ménage, en fait elle détestait bouger de son canapé, et se décoller de sa bouteille ambrée. Alors il restait là, à regarder le soleil se lever en rêvant secrètement de pouvoir aller jouer dehors comme tous les garçons de son âge. Mais après ça, il y avait eut cet immense endroit, qui à ses yeux ressemblaient plus à un parc municipal qu'un jardin. Une fontaine énorme trônait au centre, aux allures antiques et à l'eau fraîche aguicheuse dans ces moments chauds. Le personnel y était si nombreux, qu'il se disait qu'être jardinier ici devait peser son pesant d'or. C'était peut-être même ce qu'il aurait préféré faire, plutôt que de rentrer dans ce bureau, et dormir cette première nuit dans cette chambre trop grande pour lui. Mais il ne pouvait pas changer le passé, ni même le présent surement. Il se contentait donc d'être là, et de conduire, vers son avenir. Qui pouvait savoir ce que demain lui réservait? Est-ce que Jungney aussi se posait parfois ces questions existentielles? Avait-elle des rêves pleins la tête, ou avait-elle toujours su qu'elle finirait ici, avec le Wah Ching?
 
Il n'en savait rien, mais plus les minutes passaient, et plus il se disait que son attitude n'était pas celle d'un membre dévoué et prêt à tout pour obéir. Contrairement à certains, elle semblait avoir connu une autre vie avant d'atterrir ici, et il n'arrivait pas à s'expliquer pourquoi il éprouvait le besoin d'en savoir plus. Quel genre de vie avait-elle eut? Quelles étaient ses habitudes? Ses petites manies? Préférait-elle le lait de soja ou le lait entier? C'était con pas vrai? Lui aussi trouvait ça idiot, mais il n'avait jamais de conversation aussi banale avec quelqu'un de son entourage. Ici, avec les membres du gang, ils parlaient surtout de leurs affaires, de drogues, d'alcool, de voitures, et de filles. Les clichés qu'on voyait souvent dans les films étaient malheureusement vrais. Il s'en fichait d'avoir une discussion intelligente, s'intéresser à la politique de la Corée, avoir son avis sur le nucléaire. Qu'est-ce que ça pouvait bien lui foutre tout ça? Personne ne s'intéressait à ces choses là. Par contre connaitre les banalités de la vie lui plaisait plus. Des choses qui d'ordinaire devraient être accessible, et que lui ne pouvait jamais atteindre. Alors oui, c'était peut-être idiot, mais parfois nécessaire. Mais il n'était pas assez crétin pour réellement lui parler de ces choses là. Parce-que dans le fond, elles étaient bien plus intimes que n'importe quoi d'autres. Il garda les yeux rivés sur la route, se mordillant l'intérieur de la joue tandis qu'il serrait un peu plus sa prise sur le volant, visiblement un peu contrarié qu'elle ne réponde pas à ce qu'il lui avait demandé. Mais merde, il s'en fichait non? Il tentait de s'en convaincre, avant qu'elle ne décide de briser de nouveau le silence, et de déposer sans qu'il ne s'y attende sa main sur sa cuisse. Lentement elle fit remonter sa paume, presque jusqu'à son entrejambe, pendant qu'il s'évertuait à fixer cette route. Il serra les dents, détournant juste les yeux quelques secondes pour lui adresser un regard noir, qui en disait surement long sur ce qu'il pensait. Et pourtant... Il ne le dirait pas, mais il s'était un peu crispé sur son siège, légèrement, mais c'était déjà trop à son gout. Ok, que personne ne le prenne pour un pauvre petit puceau qui n'avait jamais connu de femme. Sur cette question là il était en avance sur son âge, mais tout avait toujours été déréglé chez lui. Quand on commence la drogue à seize ans, lui avait déjà deux ans de dépendance derrière lui, quand certains ne touche jamais une arme de leur vie, lui en avait déjà frôlé une à ses douze ans. Quant aux filles, il n'avait pas attendu de sortir avec sa voisine ou n'importe quelle autre femme qu'il rencontrerait en soirée, pour passer ce cap.
 
Il n'était ni en manque, allant cherchant ce qu'il voulait, quand il en avait besoin, mais cette main, malgré qu'elle ait disparu de sa cuisse, laissait encore une sensation fantôme, qui affolait les battements de son cœur. Et merde! Elle était agaçante à la fin, et son rire... Elle l'énervait tellement. Il préféra pousser un soupir entre ses lèvres, avant de tourner à droite, et ainsi ne plus penser à ces conneries. Il lui aurait bien répliqué quelques phrases, mais il se disait qu'elle ne valait pas la peine qu'il réponde. Ne se justifie que celui qui se sent visé pas vrai? Elle monta le son de la radio, c'était aussi ce qu'il s'apprêtait à faire, alors il en fut plutôt soulagé. Il n'avait pas envie de parler en fait, à quoi bon? Comme si ce qu'il dirait la rassurait. Et puis non, il n'avait pas besoin de la rassurer, qu'elle se démerde toute seule, d'habitude il était solitaire. Voilà pourquoi il détestait être à deux, ses habitudes étaient troublées, et déjà il s'en faisait pour sa partenaire. Shit !!! Plus les minutes passaient et plus il s'énervait, ça n'allait pas. Il avait besoin de calme et de concentration. Mais au moment où il tentait de nouveau faire le vide en lui, c'est encore sa voix qui le perturba. Il lui lança un regard mauvais, avant de détourner les yeux d'un air je-m'en-foutiste. Il ne répondrait pas à sa question, il n'en avait pas besoin, car lui savait déjà ces informations. Ce n'était pas un chiffre exact, juste une approximation, qu'il fallait mieux évaluer en plus qu'en moins. Il se laissait une marge d'erreur de quelques pourcents, minime mais il savait y faire. Il ne s'était jamais trompé depuis qu'il était monté en grade. Il se contenta simplement de secouer la tête légèrement à un feu sur le rythme de la musique qui retentissait. Mais son regard plus curieux qu'à l'ordinaire s'égara sur la silhouette à ses côtés. Son arme à la main, elle ressemblait presque à une poule qui venait de trouver un oeuf. Aussi à l'aise qu'un éléphant dans un magasin de porcelaine! Bon sang, et c'était cette fille là qu'on lui collait en coéquipière? Il savait déjà qu'il ne pourrait compter que sur lui. La scène aurait pu le faire rire, mais ce fut pas le cas. Il était déjà trop pensif à l'idée de ce qu'il ferait arrivé là-bas, et Jungney présentait de toute évidence un soucis majeur au bon déroulement de sa mission. Ça le faisait suer, il cherchait déjà des combines, ou des solutions, réfléchissait à ses objectifs et ce genre de chose. Même en conduisant, son esprit était déjà en ébullition. Il fut donc plutôt surprit lorsqu'elle vint une fois de plus bousculer ses plans. Depuis quand elle avait des oreillettes? N'aurait-elle pas pu lui dire plus tôt. C'était peut-être rien, mais c'était un facteur important qu'il devait prendre en considération aussi.
 
Il avait presque envie de l'envoyer chier, mais ce n'était pas non plus la pire idée qu'on lui ait proposé. Au moins ainsi, il pourrait avoir un "oeil" sur elle, et savoir ce qu'elle fichait. Il s'en saisit donc, se préparant à la mettre, mais c'était plutôt difficile, surtout avec ce virage qu'il devait prendre. Il reposa donc sa main sur le volant, et c'est celle de Jungney qui vint trouver la sienne pour lui prendre l'oreillette. Elle se proposa de lui mettre, et honnêtement, il pensait que c'était une bonne idée. Il ne dit donc rien, la laissant faire. Mais bien rapidement, il se mit à regretter... Pour lui mettre le dispositif dans l'oreille elle était bien obligée de se rapprocher. Cette proximité soudaine le troubla plus qu'il ne l'aurait cru. L'odeur de son parfum, devint rapidement entêtant, avant qu'un léger frisson ne lui parcours la peau, lorsqu'il sentit ses cheveux lui frôler la peau. Il ne s'était même pas aperçu, qu'il retenait désormais son souffle. Elle termina sa tâche, plus douce qu'elle n'avait été jusqu'à là, et presque instinctivement qu'il tourna le visage vers elle pour la remercier. Mais il ne le fit pas, elle était proche, trop proche de lui, et à retenir autant sa respiration, le souffle lui manquait subitement. Il fronça juste les sourcils, reprenant son air dur, pour se détourner de nouveau vers la route. Elle parla, mais il ne l'écouta, se forçant à se concentrer sur ce qu'il devait faire plutôt qu'à... Pff, il ne savait même pas en fait. Il cligna des yeux deux ou trois fois, pour réellement chasser toutes ces idées, lorsqu'il arriva non loin de la résidence. Un homme était posté à l'entrée, il l'avait déjà évalué dans son plan. Par contre il n'avait pas pensé que Jungney se mettrait à lui donner des ordres. Il avait bien eut envie de l'envoyer balader en lui précisant que c'était lui qui décidait, mais en même temps sa proposition était intéressante. Lorsqu'il avait fait équipe avec d'autres, c'était toujours des hommes, avoir une femme à ses côtés avait un avantage certains. Il sortit de la voiture, fourrant une casquette sur sa tête, avant d'assister à sa mise en scène. Il ne le dirait pas, mais l'espace d'un instant, il la trouva plutôt attirante, et rêvassa même à venir pouvoir perdre sa main dans sa chevelure brune. Bon d'accord, ça n'allait pas vraiment ce soir. Il fallait qu'il se calme, et qu'il ne pense qu'à ce qui l'attendait. Mais avant qu'elle n'en finisse avec son cinéma, il s'approcha d'elle, sortant son arme de l'arrière de son pantalon, avant de lui glisser :
 
"Le cran de sureté se trouve ici. Tu tires d'un coup sec, et ce clic retentit. Ensuite tu le ramène, et tu tiens ton arme fermement avec tes deux mains. Pour mieux viser... Hum, juste au cas où t'aurais à t'en servir."
 
Il releva les yeux vers, espérant qu'elle ait pu enregistrer la courte démonstration qu'il lui avait faite. Sur le modèle qu'elle possédait, il y avait quelques différences, mais rien d'important. Le système fonctionnait de la même sorte que le sien. Il lui adressa un dernier regard, avant de filer, se cacher dans un recoin. Il était plutôt doué pour les planques, à force de faire le guet pour les plus gros, ou bien d'attendre des deals, il avait apprit rapidement. De là où il se trouvait, il ne manqua pas une miette de la scène risible qu'elle offrait. Ses paroles, vinrent même à le faire tandis, qu'il savait pertinemment qu'il n'était pas concentré comme il fallait. Mais c'était plutôt difficile avec une fille qui parlait dans son oreille. Lorsque la voie fut libre, il ne perdit pas une minute, se dirigeant d'un pas mesuré vers le grand monitor, il tira davantage sur sa visière pour masquer son visage, puis jetant un rapide coup d'œil à droite, il déposa tout aussi vite la puce que Jungney lui avait passé. Lorsqu'il exigea les secondes passées suffisante il escalada le grand muret, avant d'entrer dans l'immense jardin. Il se faufila habilement, évitant bien entendu de croiser la route des autres hommes présents. Ils semblaient d'ailleurs se préparer pour une fête, ou alors un match de ce soir. C'était du moins ce qu'il avait cru comprendre, mais il ne s'y intéressa pas plus que ça. Arrivé prêt d'une grande fenêtre, il se posta sur le bas côté, attendant le bon moment, pour pouvoir grimper à l'étage. Ce qui était idiot avec ce genre de baraque, c'est qu'il y avait toujours un moyen pour monter, même de l'extérieur. Oh pas des escaliers, ni même une échelle qui lui criait "Vas-y monte comme tu veux." Mais le bord des fenêtres, ou bien les colonages permettait à quiconque d'un peu habile de pouvoir s'introduire. Par chance, Il Nam était là aussi plutôt doué. Il faut dire qu'avec Jun, ils avaient à de nombreuses fois fais le mur tous les deux. Ils avaient apprit par cœur l'art et la manière de sortir et rentrer par les fenêtres sans se faire repérer. Arrivé au premier balcon, il longea les murs, retraçant mentalement le plan de la maison, pour retrouver la pièce la plus proche de celle qu'il voulait trouver. Il farfouilla dans l'une des poches, en sortant deux ou trois petites bricole pour venir bidouiller la fermeture. Tandis qu'il s'attelait à sa tâche, il ne put s'empêcher de se remettre à sourire en entendant le numéro de charme de Jungney à l'autre bout de l'oreillette. Est ce que tous les hommes étaient aussi maniables? C'était aussi facile de les tenir par la braguette? Etrangement, Il Nam ne se sentait pas concerné. Les numéros aguicheurs il en connaissait un paquet, mais il n'était pas ce genre de type. A toujours courir après le sexe, et collectionner les conquêtes.
 

Il reprit son air sérieux, lorsqu'il entendit le déclenchement qu'il attendait. Attrapant son arme à l'arrière de son pantalon, il ouvrit la fenêtre, pénétrant dans la maison aussi discrètement qu'il le pouvait. Il ne referma pas derrière lui, une carte de sortie qu'il gardait précieusement au cas où les choses tourneraient mal. C'était idiot de s'enfermer soit même dans une prison. Il sa cacha, rusa pour se faufiler à travers le couloir, sans attirer l'attention. Lorsqu'enfin il se trouva dans la pièce du coffre, il regagna plus de concentration, pour ne pas se faire repérer. Jusque là les choses s'étaient passés aussi facilement. Il n'avait qu'à désactivé le coffre, s'emparer de l'argent, et monter encore à l'étage pour trouver l'homme qu'il cherchait. Il trouvait ça presque trop évident, mais il préféra ne pas douter. Jamais! Il ne s'interdisait. Pourtant, lorsqu'il dégagea le passage, il fut surprit du brusque silence qu'il entendait. Rien à l'extérieur, ni même dans son oreille droite. Un peu étonné, il se redressa vivement, portant aussi vite sa main à jusqu'au creux de son oreille où il ne sentit rien. Il n'avait pas remarqué, il pensait juste qu'elle en avait finit avec ses affaires, mais en réalité il avait perdu l'oreillette. Il prononça un juron à son encontre, se traitant d'imbécile, et de crétin. N'aurait-il pas pu s'en apercevoir avant? Bon sang, il était idiot ou quoi? Il se maudit de tous les noms peu glorieux qu'il connaissait, faisant le tour des trois langues qu'il parlait couramment, avant qu'il ne regarda le sol autour de lui. Il espérait y trouver ce qu'il cherchait, mais bien entendu elle n'était pas là. Il s'avança donc jusqu'à la porte, bien conscient qu'il prenait des risques, mais il ne pouvait pas aller plus loin sans contacter Jungney. Il devait la prévenir de l'endroit où il était, qu'il s'apprêtait à ouvrir le coffre pour qu'elle désactive le code. Mais non, l'idiot distrait qu'il était, venait de commettre une grave erreur. Ça ne lui arrivait jamais, en temps normal. Qu'est-ce qui avait bien pu se passer pour qu'il s'égare de la sorte? Il n'en savait rien, mais maintenant qu'il se retrouvait dans la panade, il devait se démerder seul et réparer sa faute. Il rebroussa donc chemin, faisant attention une fois de plus à se faufiler comme il fallait. Et là, dans le couloir près d'une porte il trouva ce qu'il cherchait... Ce n'était qu'à quelques pas, un rien en somme, mais lorsqu'il s'apprêta à s'en saisir, il trouva brusquement la résidence plus bruyante que tout à l'heure. Il entendait des voix parler fort, des bruits de pas lourds sur le sol... Etrangement il ne pensa pas à lui, pas qu'il était lui même dans une sacrée panade. Non, la seule chose qu'il se dit se résumait à un prénom :"Jungney".
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Sam 1 Fév - 1:52

« T’en es où ? » J’avais parlé un peu plus fort. Peut-être que la première fois il ne m’avait pas entendu. Oui voilà, il était concentré à faire ce qu’il faisait et il ne m’avait pas entendu, ou bien il ne pouvait pas parler. Qui sait peut-être qu’il était juste à côté de deux mecs et qu’il ne pouvait compromettre sa position. Je me trouvais dix mille excuses pour me convaincre que tout allait bien. Oui ça allait, je n’avais pas à stresser comme ça. J’avais envie de vomir, mes mains tremblaient et tout mon corps était tétanisé. J’étais inquiète pour quelqu’un, pour la première fois depuis bien longtemps j’étais inquiète pour une autre personne que les membres de ma famille. J’avais peur pour Il Nam, j’avais peur que quelque chose lui soit arrivé. Mais si c’était le cas j’aurais entendu des bruits de luttes, de casses, des éclats de voix, quelques choses autres que ce silence pesant et tortueux. J’inspirais doucement pour me calmer mais c’était peine perdu, mon cœur battait à tout rompre et a force de serrer cette arme entre mes paumes je pouvais sentir le fer chaud. Le canon lui était glacé. « Il Nam !! » Mon ton était dur, j’avais envie de lui crier de cesser son petit jeu, que ce n’était vraiment pas drôle, ni le moment. J’attendais son signal pour déverrouiller le coffre à distance, car dès que j’appuyais sur mon petit bouton nous n’avions que 5 minutes pour foutre le camp et … finir le travail. « Réponds-moi Il Nam ! » Dans ma voix tremblante perçait des intonations d’inquiétude. Qu’est-ce qui peut lui prendre autant de temps ? Jetant un coup d’œil dans mon rétro mon cœur rata un battement. Trois voitures noires venaient de s’engouffrer par les grilles et mon gentil gardien venait de disparaitre. Nom de Dieu ! « Il Nam ils ont de la visite ! Réponds-moi ! » QU’est-ce que j’étais censé faire ? Je paniquais de plus en plus et je l’imaginais se faire attraper, se faire tabasser, se faire tuer … L’image du corps ensanglanté de mon frère s’imposa à moi. « Non » soufflais-je alors qu’un hoquet d’horreur me secoua. Je ne pouvais pas laisser passer ça. Pas à lui, pas à cause de moi. Je sortis de la voiture en poussant un juron. Je jetais mes lunettes à l’arrière et attrapa une casquette que j’enfonçais sur mon visage. Je tenais fermement mon arme entre les mains, me remémorant la démonstration d’Il Nam, mais tout était allé tellement vite et le stress aidant je ne me souvenais que de la parti « et le clic retentit ». Attrapant le pc portable que j’avais pris je pianotais rapidement des lignes de codes et transférait le tout sur mon boitier. Le temps me manquait et chaque secondes qui passaient me faisait dépérir.

Une chance que le système de surveillance avait sauté, j’escaladais le mur à mon tour et courus jusqu’au mur le plus proche. J’étais déjà à bout de souffle mais de l’adrénaline courait dans mon corps à me rendre surexcitée. J’essayais d’être au maximum discrète, je savais l’être quand je le voulais. Trois hommes étaient postés sur le perron, glissant l’arme dans l’arrière de mon pantalon je me hissais jusqu’au premier étage. Bien joué le coup des boots Jungney, pas sûr que mes escarpins m’auraient été d’une grande aide. Je pensais vraiment pouvoir m’introduire sans problème dans la maison, aussi facilement qu’une espionne, mais évidemment on n’était pas dans un film et ma poisse légendaire n’aidait pas. Je tombais nez à nez avec un chauve occidental. Quand il me vit sauter par-dessus la rambarde il dégaina son arme qu’il pointa sur moi, rapidement je m’en dégageais dans coup de pieds bien placé, et sans lui laissé de répit lui donna un coup de pied dans le nez. Ça l’avait sonné à peine une seconde avant qu’il ne m’attrape et qu’il me plaque contre le mur. Le choc fut rude mais ce n’était pas le moment de se plaindre, un coup sec dans sa pomme d’Adam le fit tousser. Un coup de genoux dans le nez et un craquement écœurant retentit. Je n’avais pas vu qu’il fumait, sa cigarette reposait sur le cendrier et il l’attrapa avant de l’écraser sur le dos de ma main. Je me retins de pousser un cri et ramassant son arme je lui assénais un coup sur la tempe. Bonne idée. Il s’effondra au sol, me laissant quelques secondes je gardais son arme en main et tira sur ce que m’avait montré Il Nam pour entendre le fameux clic. Le cœur battant je ne comprenais pas ce qu’il se passait, mon cerveau n’enregistrait plus rien, je me focalisais seulement sur Il Nam. Il fallait que je le retrouve ! M’engouffrant dans la maison par la porte ouverte je me faufilais dans les couloirs jusqu’à la salle où se trouvait le coffre. Et au détour d’un couloir une ombre attira mon regard et sans hésiter braqua mon arme sur l’homme. Quelque chose craqua sous mon pied. Je ne me rendrais compte que plus tar qu’il s’agissait de l’oreillette d’Il Nam. J’étais tremblante et terrorisée. Je ne voulais pas y laisser ma vie, ni celle d’Il Nam. Je détestais le Wah Ching au plus haut point. Je détestais Ru de m’imposer ça, je les détestais de se faire la guerre comme ça. Mon arme tremblait dans mes deux mains alors que je la tenais fermement. Mon corps était raide, tétanisé. S’il fallait que je tire je tirerais. Mais il me fallut plusieurs secondes pour me rendre compte qu’il s’agissait de grosse tête. Tout mon corps se détendit d’un coup et mon cœur rata un battement. Il Nam ! J’étais soulagée, immensément soulagée qu’il n’ait rien. Je courus jusqu’à lui pour lui sauter au cou. « J’ai eu peur ! » Oui j’ai eu peur qui lui arrive quelque chose. C’était mon coéquipier, rien que l’espace d’un instant certes, mais ce qui lui arrivait me touchait bien plus que je ne l’aurais cru. Je refusais de comprendre que je m’inquiétais réellement pour lui, plus tard je me rassurerais en disant que le Wah Ching m’aurait démolit si j’avais raté la mission, il m’aurait retiré tout espoir de vengeance, et … oui. Oui je me convaincrais que la peur qui me sciait le ventre à cet instant n’était que personnel. Rien à voir avec lui.

Me détachant rapidement de lui je regardais son visage rien qu’une seconde et passa une main sur mon visage pour reprendre contenance. Ma main me brûlait et me tirait mais ce n’était pas le sujet. « Je m’occupe de l’argent, on va avoir seulement 5minutes devant nous et la maison grouille de mecs armés, il a ramené de la compagnie. Va … t’occuper de … tu sais ». Presque honteuse je ne pouvais finir la phrase, prononcer le mot. Tuer. Va le tuer. Et on se rejoint à la voiture. Passe au pressing et on se retrouve à la maison chéri. Voilà ce que deux personnes normales échangeraient entre elles. Pas une commande de meurtre. Je lui lançais un dernier regard, regard que je n’aurais su décrire. Je lui disais courage ? Fait attention ? Je suis là, avec toi ? Je ne sais pas. Mais à cet instant je perdais de mn arrogance et de mon insolence. Il parait que les gens changent face à la mort, Il Nam méritait que je sois sincère avec lui. Me détournant pour aller jusqu’au coffre je fis subitement volte face et lui lança « J’aime la pop et les musiques comme Linkin Park. Et je ma damnerais pour un gâteau à la grenadine. » Je ne l’avais jamais dit à quiconque, mes goûts, ce que j’aime. Comme pour lui montrer que je lui faisais confiance ? Je n’en sais rien, j’avais juste eu besoin de répondre à sa question de tout à l’heure. Ce n’était ni l’endroit, ni le moment, mais … j’avais envie qu’il le sache, si jamais je ne le revoyais pas pour x raisons. Je lui adressais un sourire pauvre mais sincère et fonçai au coffre. Je m’accroupis devant pour être plus à l’aise. Posa la puce, pianota mon code et attendit, bip par bip que le boitier trouve la bonne combinaison. La porte s’ouvrir dans un cliquetis trop fort pour moi. Sous pression je ne cessais de regarder derrière moi apeurée qu’un homme entre. Silencieusement, rapidement je remplissais le sac de l’argent. Je prenais tout ce que contenait le coffre. Argent, dossier qui semblait important et un sachet qui contenait des diamants. De quoi satisfaire le boss. Je me relevais rapidement récupéra mon attirail et mis le tout en bandoulière. Il fallait que je sorte d’ici, Il Nam avait-il réussit ? Je savais que je devais retourner à la voiture, c’était trop risqué de monter à l’étage, mais j’avais l’impression de fauter en le laissant à l’intérieur. Récupérant mon arme que je trouvais de plus en plus lourde je montais à l’étage alors que la maison s’était réveillée telle une ruche en travail. J’entendais des voix d’hommes hurler des ordres ici et là, le cœur battant je ne cherchais même plus à être discrète je courais à travers ces couloirs immense et arriva à l’endroit où Il Nam était censé se trouver. Je l’apercevais de dos mais avant qu’il ne puisse tirer je sentis deux bras m’encercler et m’arracher mon arme des mains.

« Lâche cet arme Apollon où on lui fait sauter la cervelle à ta copine » Je m’agrippais à ce bras qui se refermait autour de ma gorge. Le canon glacé qui reposait sur ma tempe m’effrayait. Je préférais fermer les yeux car je sentais que mon regard paniqué et pleins de larmes empêcherait Il Nam de faire son boulot correctement … Je suis désolée, j’aurais du retourner à la voiture, tu aurais fait ton boulot et on se serait retrouvé comme on se l’était dit. Je déglutissais face à cette situation. J’étais incapable de réfléchir correctement, ni même de trouver une quelconque issu à cette situation. Je laissais ma vie dans le creux des mains d’Il Nam, un poids que je n’aurais pas supporté de porter … Aide moi … je t’en prie, je suis désolée d’avoir tout fait foirer … pardon. Je n’aurais jamais du venir ici, mon inexpérience et ma poisse nous avait tout droit mené dans le mur et je soupçonnais Ru de l’avoir su … mais de nous avoir quand même mené à l’abattoir. Je croyais vraiment que notre fin était proche mais je une part de moi faisais confiance en Il Nam, il était capable de nous sortir de là … oui je devais croire en lui, croire en ses capacités, il était mon chevalier servant après tout. Quand je rouvris les yeux un éclat différent y régnait. Un éclat de force. Oui on allait se sortir de là et en un seul morceau. Quand bien même la situation était en notre défaveur…
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Sam 1 Fév - 1:54

Sa main encore suspendue dans le vide, il n'était qu'à deux doigts de pouvoir serrer sa prise sur l'objet qu'il convoitait tant. Mais les voix qu'il entendait, devenaient plus fortes, et se rapprochaient. Finalement, il laissa tomber cette broutille, la réussite de sa mission était plus importante, tant pis pour les dégâts matériels. Il laissa derrière lui l'oreillette, se précipitant en serrant son arme dans ses mains, vers le bout du couloir. Se postant dans le recoin, il retira sa casquette, visiblement gênante pour lui, et son confort visuel. Il se bougea juste un peu, assez pour observer deux hommes arriver, et parler entre eux. Il ne saisit pas toutes les brides de leur conversation, il était sur le qui vive, dans l'attente qu'on le repère ou quelque chose dérape. Pourtant, il sentait déjà cette odeur pourrie arriver à son nez, celle qu'il lui disait que quelque chose se tramait. Il n'aimait pas ça,  quelque chose le dérangeait, mais il n'arrivait pas à savoir quoi. Les hommes parlaient forts pourtant, mais trop idiots ils ne remarquèrent rien sur le sol. Il aurait pu souffler, mais ce n'était pas son genre. Il ne se reposait jamais et restait toujours en alerte, il ne pourrait le faire que lorsqu'il serait dehors et assit confortablement dans son canapé. Pour l'instant, il était passé juste à côté de se faire repérer, pourtant, il entendit des bruits étranges, à l'extérieur mais aussi à l'étage d'en dessous. Et merde! Qu'est-ce que c'était que ces embrouilles? Il avait presque envie d'attirer leurs attentions pour les éviter de descendre, mais d'autres arrivèrent. Cette fois ci leurs voix étaient plus basses, il n'entendit rien, et manqua juste de se faire remarquer. Il se colla de nouveau au mur, retirant le cran de sureté de son arme, et s'apprêtant à tirer si il le fallait. Des pas retentirent, un silence, puis encore un bruit sourd sur le sol. Il s'approchait, le son était différent, mais il percevait la distance qui le séparait de l'individu. N'ayant pas peur de tirer, ni même de se retrouver face à une arme, il sortit de sa cachette, prêt à laisser retentir le canon. Mais il se rabattu rapidement, lorsqu'il trouva la silhouette de Jungney dans le même couloir que lui. Il ne s'attendait pas à la voir ici, il en fut même surprit, mais encore plus lorsqu'elle lui sauta au cou en lui disant qu'elle avait eut peur. Mais peur de quoi? Pour elle, que personne ne la protège ou alors... pour lui? Il ne pouvait pas le croire. Personne ne s'inquiétait jamais pour lui, et surtout pas une inconnue. Il la fixa longuement, sans savoir quoi dire, malgré qu'il éprouvait le besoin de lui faire comprendre qu'elle n'aurait pas dut être ici. Mais peut-être qu'au fond il était soulagé... Au moins, il savait qu'elle n'avait rien, à croire que sa vie pouvait compter à ses yeux :
 
"C'est quoi ça?"
 
Il avait bien entendu ce qu'elle lui avait dit, les ordres encore qu'elle lui donnait, mais Il Nam savait aussi en faire qu'à sa tête. Sans préavis, il lui attrapa le poignet, mettant sous ses yeux la marque qu'elle avait sur le dos de sa main. Comment s'était-elle fait ça? Il doutait qu'elle soit maladroite au point de se brûler elle même avec sa cigarette. Il la regarda suspicieux, mais il savait qu'il ne pouvait pas s'attarder non plus sur ce genre de détail. Encore une fois il se laissait divertir par des âneries, ça l'agaçait, il se reprit donc, la lâchant avant de regarder son arme, et se re-concentrer. Son air devint un peu plus dur, son visage impassible, tandis qu'il savait ce qu'il devait faire. Intérieurement, il tenta de ne pas se laisser avoir par ses angoisses et ses doutes. Il ne pouvait pas, il devait foncer tête baisser, réfléchir qu'au nécessaire. Jungney, n'était qu'un détail, il n'avait pas eut envie qu'elle vienne ici, et elle était surement son "boulet" de la soirée. Mais il avait beau se convaincre de ces choses là, une partie de lui n'était peut-être pas partant pour la laisser seule ici. Elle serait capable de déclencher une guerre nucléaire vu la maladresse qu'elle avait. Mais après tout, son sort n'était pas entre ses mains. Il n'avait jamais demandé à partager cette tâche avec quelqu'un d'autre. Même si elle allait se charger d'une partie, il se sentait tout à fait capable de le faire seul aussi. Il n'avait prévu néanmoins que d'autres arriveraient et se joindrait à la partie. Il espérait juste qu'elle avait été discrète, mais il n'était pas assez con pour le croire. La preuve était déjà cette marque présente sur sa peau... s'il évaluait assez bien la situation, il lui restait surement sept minutes pour tout faire. Le timing était court, mais il pourrait se débrouiller... Il lui jeta un regard, prêt à lui demander qu'elle déguerpisse et le laisser faire. Mais il se ravisa, surement parce qu'il se disait qu'il devait être censé. Oui, même si ça l'agaçait de devoir faire confiance à quelqu'un d'autre, il n'avait pas le choix. En sept minute il n'aurait pas le temps, de prendre le coffre, qui se réduisait à cinq, et monter en deux minutes pour abattre un homme. Il dépasserait les premiers délais instaurés de toute évidence, mieux valait donc se répartir les tâches et tenter de la croire capable d'y arriver. Mais il n'y croyait pas trop... peut-être était-il odieux mais il n'y pouvait rien, il n'avait apprit qu'à compter sur lui.
 
Alors qu'il s'apprêtait déjà à monter les premières marches, il l'entendit l'interpeller à l'autre bout du couloir. Cette réponse tardive à sa question, le glaça. Le regard qu'elle lui avait adressé, puis ces mots... Il n'aimait pas l'ambiance que prenaient les choses. Elle n'en avait pas conscience mais elle parlait comme quelqu'un prêt à disparaitre. Pourtant, il ne lui dit rien, gardant pour lui ses informations, qui l'intéressait plus qu'il ne voulait le dire. Mais il ne voulait pas s'éparpiller, et encore moins commenter ses goûts musicaux en cet instant. Oui, ils auraient le temps d'en parler, en sortant d'ici, devant une bonne bière qui sait. Et le voilà qui se mettait à rêvasser, il devait arrêter de suite. Il poursuivit la monter de ses marches, traversant de nouveau un long couloir, pour se diriger vers le bureau de l'homme. Il savait qu'il s'y trouverait, il avait ses manies et ses habitudes. La nuit commençait déjà à tomber, le ciel était plus sombres qu'à leur arrivée, mais il y avait assez de clarté à l'extérieur pour qu'il remarque la subite foule à travers une fenêtre. Ça sentait mauvais tout ça, mais il préféra juste esquisser un sourire arrogant, et ouvrir la porte. Discrètement, et vicieusement il s'avança vers la silhouette de l'homme. Son dos tourné à lui, avant qu'il ne lui pointe le cran de son arme à l'arrière de sa nuque.
 
"Tu n'as pas payé tes dettes!"
 
Le tout était dit, aujourd'hui cet homme disparaitrait parce qu'il n'avait pas donné l'argent d'un autre boss fortuné et contrarié. Et le responsable de cette perte, ça serait lui. Ce pauvre garçon qui n'avait jamais demandé à rentrer dans ce gang, ce pauvre type qui espérait avoir une vie normale et être heureux. Malgré lui, il pressa sa paume contre le manche, un peu plus fort pour masquer sa main tremblante. Il n'avait pas envie, il était désolé... si désolé de devoir prendre encore une vie. Qu'on lui pardonne d'être un lâche, d'être un salaud, il méritait de pourrir en enfer. "Désolé Jun..." Mentalement c'est ce qu'il se murmura à lui même, car une fois de plus il trahissait son meilleur ami. Il enclencha enfin son arme, plus quelques secondes avant que le tire ne parte, mais au lieu de ça, ce fut une voix qu'il entendit. Assez forte, pour venir le perturber, et l'obliger à détourner son arme vers la porte. Ce fut bref, car aussitôt il la pointa vers l'homme qui désormais c'était tourné vers lui. Dans ses yeux il y lisait la peur, mais aussi la satisfaction, persuadé que cet individu venait à la rescousse et qu'il tenait là le précieux sésame pour garder la vie sauve. Jungney.... cette fille qui attirait les catastrophes, venait une fois de plus de se mettre dans une pagaille sans nom. Ses yeux dévièrent sur sa silhouette, ce canon dressé droit sur sa tempe devait l'effrayer. Il le voyait, il était certains de pouvoir le sentir aussi... Mais lui resta bien droit, son arme fermement maintenu dans sa main. Il ne flancherait pas, il n'avait pas peur de qui arriverait. Peut-être était-ce son arrogance, ou la folie qui le poussait à penser ainsi, mais il ne voulait pas se laisser avoir par ses sentiments humains. Pour elle... pour eux. Si ils voulaient se sortir de là, il fallait rester calme, garder la tête sur les épaules et affronter la situation avec du recul. Il n'allait donc pas se laisser berner par ce qu'il aurait pu ressentir. Il voulait qu'elle ait confiance en lui, et ce qu'il cru voir dans ses yeux, tandis qu'un sourire arrogant se dessinait au coin de ses lèvres :
 
"Et tu crois que sa vie m'intéresse? Tu devrais savoir que... c'est chacun pour soit."
 
Son sourire devint encore plus sadique, et dans un geste brusque il dévia la trajectoire de son bras pour venir tirer dans le bras de l'homme. Tout s'était passé rapidement, il avait prit un gros risques en tirant, mais Il Nam été un bon tireur. Il ne ratait que très rarement sa cible, et celle ci étant immobile, il n'avait jamais été aussi sur de son coup. L'homme cria, et attrapa son arme, tandis que celui qu'il devait abattre profita du chaos de la pièce pour fuir par la porte. Agile, et rapide, l'américain, se précipita vers le type pour venir lui donner un coup en plein visage, avant de se saisir de la main de Jungney, et l'entrainer avec lui dans le couloir. A l'autre bout sa cible se faisait la malle, il pointa son arme sur lui, mais les escaliers l'empêchaient d'avoir une bonne visibilité. Comme il aurait pu s'y attendre à l'étage d'en dessous, c'était la cohue. Des silhouettes menaçantes n'hésitèrent pas à faire feu sur eux, braquer des armes toutes aussi meurtrières des unes des autres. Une les frôla de près, brisant un vase dans un éclat. Il se précipita sur l'un des recoins, trouvant refuge pour venir à son tour ouvrir le feu sur les autres. D'un geste sur, il poussa la jeune femme à ses côtés, le plus loin possible l'ouverture, pour que rien ne l'atteigne. Et tandis qu'il tirait une nouvelle fois, il lâcha :
 
"Bordel, t'es vraiment une attire merde toi!"
 
Etait-il en colère? Il en donnait l'air, mais pas la chanson comme il le disait. Il n'y avait qu'à voir ce sourire encore une fois arrogante qui s'emparait de ses lèvres. Il semblait ne pas avoir peur, il se faisait tirer dessus, un rien ne pouvait tout ébranler, mais Il Nam ne pliait pas. Il restait droit, sur de lui, et confiant comme ça n'était pas permis. Mais il fallait mentir, se convaincre soit même que tout irait bien. Attrapant le bras de Jungney, il se pencha juste un peu pour regarder les hommes qui se trouvaient en travers de leur chemin. Il évalua leur position, ceux qui étaient touchés ou dans un sale état. Si ils déguerpissaient vite d'ici, c'était possible.. oui il y croyait. Les tires cessèrent juste un instant, avant qu'il ne se tourne de nouveau vers elle :
 
"Cours aussi vite que tu peux, je couvre tes arrières."
 
Stupide vous diriez? C'était à elle qu'ils s'en prendraient en premier? Bien sur que non, car Il Nam était plus futé qu'il n'y paraissait. Il se lança d'abord le premier, tirant un nouveau coup de feu, tandis qu'il était pleinement à découvert. Et qu'il s'en doutait les coups furent diriger vers lui, les hommes sans munitions, s'attachèrent à lui pourrir l'existence et l'empêcher d'avancer. Il usa de ses poings, pour se dégager, ne jetant aucun coup d'œil dans la direction de Jungney. Il espérait juste qu'elle arriverait au bout sans se faire tuer... Un nouveau coup, il se précipita plus vite, se saisissant d'une arme au sol encore chargée pour venir se débarrasser des deux derniers qui le gênait. Les marches, il les descendit deux à deux, attrapant au passage la jeune femme, pour l'inciter à accélérer. Dans le grand hall, ils avaient encore de la compagnie, mais le californien avisa d'abord la silhouette de l'homme qu'il cherchait se frayer un chemin dans une des pièces sur le côté droit. Une grande table centrale lui barrait le chemin, mais elle permettait aussi de pouvoir y trouver refuge sous la déferlante des balles. Il se rua derrière elle, entrainant avec lui "miss catastrophe", et l'incita à se baisser. Il jeta un coup d'œil à la pièce qu'il voulait atteindre, se penchant pour tirer un coup de feu :
 
"Quand je te ferais signe, tu fonces dans cette pièce ok? Si tu t'arrêtes c'est moi qui te tuerais de mes propres mains Jungney!"
 

Il lui lança un regard mauvais et sérieux, à croire qu'il le ferait vraiment. Mais ce n'était qu'une menace, cependant il était sincère. Lui faire peur n'était pas le principal objectif, ce qu'il voulait c'est qu'elle court, qu'elle lui obéisse et ne regarde pas derrière elle. Elle devait lui faire confiance et l'écouter. Lorsqu'il fut assuré, qu'elle ne jouerait pas les héroïnes, il se redressa brusquement, avant de tendre son arme et se remettre à tirer. C'était là le signe qu'elle devait attendre pour partir d'ici. Lui se chargeait des autres, les bruits de balles furent plus entêtant, plus rapprochés. Une silhouette s'abattit sur le sol, avant qu'il ne s'avance lui aussi à son tour vers cette porte qu'il convoitait. Il ne faisait plus attention à rien, il n'était même plus de pouvoir ressentir quelque chose. Son bras lui faisait mal, tendu et secouer par les coups qu'il tirait, ses tympans sifflaient, et sa main le brûlait. Mais il ne lâcherait pas, il ne pouvait pas. Tous les deux devaient se sortir de là, il se l'était promis.  De nouveau ils tombèrent nez à nez avec l'homme qu'il devait abattre. Il était coincé, dans sa propre maison, il n'avait nulle part où aller. Ça aurait pu le faire sourire, mais il ne pensait plus à tout ça. Sans réfléchir d'ailleurs, il pointa son arme sur lui, cette fois-ci il devait le faire, il avait trop hésité lorsqu'il était à l'étage. Mais il faut croire que le sort était contre lui ce soir... Lorsqu'il appuya sur la gâchette, rien n'en sortit. Pas un seul son alors que ses yeux s'ouvraient de stupeurs. Il aurait aimé réagir, se précipiter sur lui, mais quelqu'un vint brusquement l'attraper par derrière et l'empêcher de faire quoique ce soit. Il se débâtit, ne cédant pas à la panique pour pouvoir frapper là où cela faisait mal. Un coup bien placé entre les côtes, et il repoussa la silhouette imposante derrière lui. Il ne savait pas ce que faisait Jungney, il n'avait pas le temps de s'en préoccuper, il espérait juste qu'elle ne ferait rien qui contrarie les plans improvisés de dernières minutes. Il sentit le poing de l'homme s'abattre dans son flanc, retenant un gémissement de justesse avant de se jeter sur lui et le faire tomber au sol. Il se battit encore, se prenant des coups à la voler, mais sa rage était telle qu'il ne lâcherait pas sa proie. Encore un, plus un autre, rien ne l'arrêtait, et pourtant, derrière lui, cet inconnu qu'il devait abattre, venait de faire tourner la roue dans son sens. Sans qu'il ne s'en aperçoive, une arme était déjà braquée sur lui. Il savait pourtant qu'on ne tournait jamais le dos à son adversaire, et voilà qu'une nouvelle fois il fautait... et peut-être que celle-ci lui serait fatale.
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Sam 1 Fév - 1:56

"Et tu crois que sa vie m'intéresse? Tu devrais savoir que... c'est chacun pour soit." Au fond il avait raison et je ne pus m’empêcher de me dire qu’il le pensait vraiment. C’était sûrement une façon d’ébranlé mon bourreau, une sorte de plan b improvisé. Mais le fait est qu’on ne se connaissait que depuis 2h, comment pouvait-il vouloir faire foirer la mission pour moi ? Lui qui faisait ce boulot depuis bien longtemps il me semblait. Je n’étais qu’un dommage collatéraux regrettable et si je mourais quelle différence cela faisait ? Quand le coup de feu partit un cri mourut dans ma gorge. Oui, pendant l’espace d’un instant j’étais persuadée me prendre la balle. J’étais tétanisée, je ne comprenais plus rien, comment pouvais-je comprendre alors que nos vies se jouaient là, on pouvait tout perdre en une fraction de secondes et aussi misérable que ma vie était je ne voulais pas mourir, pas comme ça, pas aujourd’hui. Alors oui je faisais confiance à Il Nam parce que c’était le seul capable de nous sauver. Je remettais ma vie entre ses mains, encore une fois, et cette fois c’était mon choix, ma décision. Oui je lui faisais confiance. Lorsqu’il prit ma main dans la sienne je me mis à courir comme un automate, je ne réfléchissais même plus mes gestes étaient instinctif. Tout volait autour de nous, les vases explosaient, des bruits de sifflements bourdonnaient à mes oreilles et surtout le son de déflagration. Jamais je n’avais entendu d’arme à feu tirer, jamais autant en même temps. C’était bruyant, ça vibrait dans le creux de mon ventre comme des coups qu’on me faisait. Je me protégeais derrière Il Nam et cette petite course perdue à travers la maison me donna l’occasion de reprendre contenance. J’avas vu pire et même si ce n’était pas vrai je préférais me dire que oui, j’avais vu pire et que je m’en étais sortie. Je me rappelais ces courses effrénées à travers Séoul avec ma sœur pour échapper à nos persécuteurs. C’était pareil ici. Il fallait être futé, réfléchir vite, prendre les bonnes décisions, courir dans le bon couloir. Je ne sais pas si Il Nam cherchait une sortie ou l’homme qu’il devait tuer. Mais je me cramponnais à ce sac comme une forcenée et suivait Grosse tête comme son ombre, me couvrant les oreilles quand le bruit des balles devenaient insupportable. Il Nam était maître de la situation et si la peur ne me sciait pas le ventre j’aurais sûrement était impressionnée par ses talents. Alors quand il me dit de courir, je me mis à courir utilisant les meubles pour me cacher, mais la vérité c’est que je passais pratiquement inaperçu tout du moins c’est ce que je croyais jusqu’à ce qu’un homme braque son arme sur moi, il était à 2 mètres de moi me coupant net dans ma course. Pourtant un coup de canon parmi tant d’autre fit apparaitre une fleur rouge sur sa poitrine, son regard surpris me fixa avant de tomber à genoux l’air hagard. Etait-ce aussi rapide de mourir, les films nous donnaient-ils des versions édulcorées pour nous faire croire qu’en résistant assez longtemps on pouvait survivre ?

Je n’eu pas le temps de trouver de réponse qu’Il Nam m’entraînait déjà à sa suite. Un homme venait ou était en train de mourir sous mes yeux et j’étais seulement soulagée. Etais-je devenue un monstre ? C’était sa vie ou la mienne. Alors oui, j’étais heureuse que ce soit lui qui soit allongé sur ce tapis à se vider de son sang. Je m’accroupis à nouveau comme dans un jeu vidéo. Je n’aurais aucune autre chance, ni des codes de triches pour finir cette mission plus vite. Mon code triche c’était Il Nam. Je le regardais, le cœur battant, le visage sérieux, il abattait ces hommes un par un. J’étais à la fois fasciné et horrifiée de la scène qui se déroulait sous mes yeux. Etait-ce tout ce don il était réduit à faire pour la Wah Ching. Ma poitrine était en feu et tout mon corps était tendu mais rien n’aurait pu m’arrêter. Accroupis derrière cette table je fermais les yeux reprenant mon souffle un court instant. Je tenais toujours mon arme dans les mains, je n’avais même pas le souvenir de l’avoir ramassée. Mais elle était là et malgré tout j’avais moins peur, comme une force, un bouclier. Je pouvais me défendre à mon tour et j’étais persuadée m’en sortir grâce à elle. J’avais repris contenance dans ce chaos ambiant et je savais que si je voulais me sortir de là il fallait que prenne sur moi et que je m’endurcisse. Je ne pouvais pas tout faire foirer. Une nouvelle fois. Je me cramponnais d’une main à mon arme de l’autre à mon sac. Je portais avec l’argent et les diamants, si je perdais ça et que l’homme mourait j’étais persuadée qu’ils m’obligeraient à payer. Ils étaient assez pervers et tordu pour m’infliger ce genre de punition et à Il Nam aussi. Okay. Le signal. Il n’y avait pas de signal si ce n’est cette folle course qui reprenait. Je bondis hors de ma cachette en suivant Il Nam, je ne voyais que la porte, laissant mon partenaire libérer le chemin pour moi. Je ne sais pas où j’allais mais je fonçais droit devant. Droit devant. Mais avant d’atteindre la terre promise une main m’attrapa au visage et me plaque au sol. Le sac amortie le choc mais la brutalité du geste le coupa le souffle. Cet homme sur moi me tirait dans le couloir sans que je ne puisse me détacher de son emprise. J’avais perdu mon arme que j’avais stupidement lâchée à cause de la surprise. Je la voyais s’éloigner de moi alors que je tendais désespérément la main pour l’attraper. Je ne vis que la silhouette d’Il Nam disparaitre par la porte.

Cette main sur ma bouche m’empêchait de crier et d’appeler au secours. De toute façon je crois que j’aurais été incapable d’hurler à Grosse tête de me sauver. Il devait réussir la mission coûte que coûte. Et contre toute attente une colère sourde m’envahit. J’étais en colère contre le gang de m’avoir envoyé ici, c’était à coup sur m’envoyer vers la mort, je détestais cette emprise qu’avait l’homme sur moi, cette faiblesse dont je faisais preuve et cette sensation d’être si démunie. Je détestais ça, je haïssais ca plus que tout. Je ne pouvais pas me laisser faire comme ça, c’était hors de question, et plus cet homme resserrait sa prise et plus je me sentais péter un plomb. Il s’était assis sur moi et serrait mon cou de toutes ses forces. Je pouvais sentir ma glotte s’enfoncer dans ma gorge. L’air venait à me manquer, je sentis mon visage gonflé et devenir rouge. Je manquais d’air et mes mains se refermaient sur le vide. Désespéré je finis par enfoncer mes doigts dans ses yeux ce qui eu le mérite de le faire desserrer sa prise, au moins une seconde. Et se fut assez pour me libérer de son emprise. Quand l’air passa à nouveau par mes poumons une brûlure déchirante et fulgurante frappa ma poitrine. Je marchais à quatre pattes incapables de me relever, je toussais à en cracher mes poumons. Je m’échappais, remontant le couloir pour récupérer mon arme et alors que j’étais sur le point de l’avoir je sentis une main s’agripper à ma cheville et m’entraîner à nouveau au sol. Et merde putain ! L’homme sauta sur moi et m’asséna un coup que je parai de mes avants bras. Une décharge électrisante remonta le long de mon bras et m’arracha un cri de douleur. Donnant un coup sur le meuble à côté de moi je fis tomber le vase qui s’éclata sur le sol en mille morceaux. J’en attrapai un morceau et taillada le visage de l’homme qui m’étouffait. Me retournant sur le ventre j’attrapai mon arme et au lieu de lui coller une balle entre les deux yeux je me mis à frapper son crâne avec la cross. Encore, encore, encore et encore comme une forcenée. Je ne calculais plus rien, il fallait juste que je libère cette rage en moi. J’avais le visage moucheté de sang, sur mon cou apparaissait la trace violacée de ses mains de strangulation. Mes cheveux étaient poisseux du sang qui coulait de ma blessure à la tête. Je ne sais même plus comment je me suis infligée ça. A bout de souffle je finis par lâcher prise et me releva, comme vidée de toute force. Chancelante mais sûre de moi j’entrais dans cette fameuse pièce où Il Nam se battait avec un homme alors que notre cible le tenait en joug, en traitre, dans le dos.

« Lâche ton arme tout de suite !! » Ma voix avait claqué dans l’air comme un coup de fouet. J’étais tremblante, l’arme tenu maladroitement entre mes paumes, mais je me tenais droite devant lui. Des mèches de cheveux collaient sur mon visage, mon souffle court était rauque. Mon regard lui était froid, je n’avais plus rien à craindre j’avais mon arme dans les mains. Tout se bousculait dans mon esprit mais je finis par me focaliser sur une seule chose. Sortir Il Nam de là. Notre cible se mit à exploser de rire, à côté les deux hommes avaient cessé de se battre mais aucun de deux ne semblaient vouloir se lâcher. La peur de libérer un allié sûrement. Je ne lâchais pas la cible des yeux malgré mon envie pressante de regarder Il Nam. J’étais censé faire quoi Il Nam ? Je n’ai jamais regardé de film d’espion, ou d’action. Je devais rester combien de temps ainsi ? Mon arme braquée sur lui ? Et s’il tirait avant ? Il était beaucoup plus rapide que moi j’en mettais ma main au feu. Je déglutissais difficilement et j’avais du mal à retenir mes tremblements. Je ne pouvais pas rater l’occasion de le tuer. Mais surtout lui laisser l’occasion de blesser Il Nam. L’homme que nous étions censé tuer avait baissé son arme et me regardait avec un sourire suffisant. J’aurais pu tirer si je le voulais, cruellement il m’en laissait l’opportunité, mais j’étais incapable de tirer. Malgré toute ma volonté mon doigt refusait de m’obéir. « Tu ne pourras jamais appuyer sur la détente beauté, ne joue pas au caïd » et alors qu’il finissait de parler il leva brusquement son arme sur Il Nam. Le coup partit, tout seul. La peur m’avait crispé et comme si j’avais oublié où se trouvait mon doigt j’avais appuyé sur la détente sans me rendre compte. Le recul bien que légère de l’arme me fit mal à l’épaule et mon manque d’agilité avait envoyé la balle lui frôler l’épaule. Dans un rugissement de colère mêlée à la douleur que je venais de lui infligé il braqua son arme sur moi. Ce n’était pas moi, je voyais la scène comme si j’en étais spectatrice. Je la vivais sans plus rien contrôler. J’avais les yeux fermés à m’en fendre les paupières et un cri où se mêlait ma peur, ma rage, ce trop pleins d’émotions qui me vrillait le ventre et me secouait de part en part, s’échappa d’entre mes lèvres alors que je tirais encore, encore, encore et encore. Je vidais mon chargeur sur l’homme en face de moi. Une balle aurait suffit mais la peur de ne pas réussir à l’achever, la peur de mourir à cause de mon hésitation, j’appuyais sur la détente jusqu’à entendre un cliquetis qui signifiait que tout se terminait. Un hurlement déchira l’air, l’homme de main regardait son boss se faire cribler de balle par une novice. Lorsque je rouvris les yeux le corps de notre cible était au sol, dans une marre de sang. Il essayait de parler mais un liquide rougeâtre presque noir s’échappait de ses lèvres. Son regard presque vide me fixait comme s’il voulait m’accuser, son regard se voila et sa tête s’affaissa sur le côté. Et ce fut l’électrochoc. Je venais de tuer un homme. Il fallait que je parte, que je fuis. Lâchant mon arme qui tomba au sol dans un bruit sourd je tournais mon regard horrifié vers Il Nam. Qu’est-ce que je venais de faire ? J’avais tiré sans hésiter. Ces hommes étaient morts devant moi et alors que ça me soulageait dans le feu de l’action, je réalisais toute l’horreur que cela impliquait. Des hommes, des maris, des pères …

Attrapant Il Nam je l’aidais à se relever. Tout était finis, le boss était mort, ses hommes de mains décimés ou inconscient aux quatre coins de la maison. Il fallait juste que l’on sorte d’ici. Dehors il faisait déjà noir. La grille me paraissait si loin mais je ne voulais qu’une chose. Quitter cette endroit, le sac sur le dos nous arrivions à la voiture. J’aidais Il Nam à se glisser dans la voiture et grimpa du côté conducteur. J’agissais comme une automate. Mon visage était crispé, mes yeux dans le vague, des larmes coulaient sur mes joues. La pression retombait et mes nerfs lâchaient. C’était trop pour moi. J’étais censée rester derrière l’écran, loin de ce massacre loin de ces visions d’horreur. Un goût de rouille constant dans la bouche, mes doigts crispés sur le volant je roulais sans respecter aucune limitation de vitesse ni code de la route. De toute façon la route était déserte, et l’autoroute pas loin. J’étais droite, fixant devant moi. Je n’arrivais plus à réfléchir à rien, j’avais toujours le sac avec moi comme si j’avais peur qu’il ne disparaisse si je le posais. Et comme si je me souvenais brusquement de sa présence me tourna vers Il Nam. « Grosse tête ! » Tournant brusquement mon regard vers lui je fis un écart sur la route ce qui me fit d’avantage peur. Mon cœur s’emballa un peu plus mais je m’en fichais. Il était là, à côté de moi, je ne l’avis pas oublié. Il Nam était avec moi. Je me concentrais à nouveau sur la route alors qu’un flot de larmes se répandaient à nouveau sur ms joues. J’étais ridicule n’est-ce pas ? A chialer comme une enfant, par sanglots. J’essuyais mes jours d’un revers de main et chassais ces larmes qui me gênaient. Tout va bien Jungney, ne t’inquiètes pas, tout va bien. Tu as réussie, tu as fait ce qu’on attendait de toi. Il Nam est sain et sauf, il est avec toi. Alors tout va bien. C’est normal de craquer mais ressaisie toi. Tout va bien. Tu n’avais pas d’autres choix que de tirer. Personne ne t’en voudra. Tu as fait ce qu’il fallait alors ne pleure plus. Tout ira bien tu verras … La voix de ma sœur résonnait dans ma tête, c’était la seule façon que j’avais de me calmer. Mes mains crispées sur le volant je murmurais à l’intention d’Il Nam « Je l’ai fait … je … c’est moi qui l’ai fait … j’ai … cet homme, je l’ai … c’est moi … » Des propos incohérent, comme si j’avais du mal à réaliser ce que j’avais fait. Tuer un homme. Ca fait cet effet là ? Et pourquoi ça me tord autant le ventre ? Parce que j’ai une conscience et j’ai beau me répéter que ca avait soit lui soit nous, rien ne pouvais calmer ma culpabilité, car après tout … j’étais la seule à avoir accepté d’entrer chez lui pour qu’on le tue. J’étais devenue un monstre ? Je tournais à nouveau mon visage vers Il Nam, le simple fait de le regarder me rassurait, oui j’avais fait le bon choix. Il était là, avec moi c’était tout ce qui importait, n’est ce pas … ?
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Sam 1 Fév - 1:59

Sa voix brisa le bruit de ses coups contre la silhouette de l'homme. Son poing se suspendu brusquement, alors que son cœur manquait un battement. Il n'était pas certains d'avoir compris ce qu'elle avait dit, mais désormais lui et cet homme inconnu, la fixait. Il n'eut cependant pas de mal à comprendre ce qui se passait, ni même à savoir qui se trouvait derrière lui, avec une arme pointée sur lui. "Merde!", pensa-t-il, alors qu'il se rendait compte qu'il n'avait rien vu venir. Décidemment ce soir tout lui échappait, et ce n'était pas que des détails insignifiants, non c'était ce qui pourrait lui couter la vie qui se jouait. Il regrettait d'être venu, d'être là, et de n'avoir rien compris. Pourtant, il se sentait soulagé en voyant Jungney avec cette arme braquée sur son ennemi. Il n'avait rien à craindre d'elle, le danger ne venait pas de cette fille qu'il ne connaissait pas, c'était de cet homme. Etrange, quand il pensait qu'elle tenait peut-être sa vie entre ses mains. Il détestait ça, se sentir enchainé, coincé, et pourtant, il n'avait pas peur. Si elle n'osait pas, il devrait le faire, il devait déjà réfléchir à comment se sortir de là... ou non, plutôt comment les sortir de là. Car dans ses plans il envisageait bien évidemment la présence de Jungney. Il ne pouvait pas l'abandonner, non pas après tout ce qu'elle avait fait. Ça le tuait de le dire, mais si elle n'était pas là... Rah, il ne préférait penser à rien d'autre qu'une solution, quelque chose, il fallait qu'il trouve quoi faire. Rapidement il analysait les lieux, l'homme sous lui, ne bronchait plus, pourtant sa main restait toujours fermement accrochée au col de son t-shirt déchiré. Il trouva dans son champ de vision quelques trucs qui pourraient faire l'affaire, mais il ne devait pas oublier tous les facteurs de risques. Il était dans la merde, une profonde merde de laquelle il n'était pas certains de pouvoir s'en sortir. Alors à défaut de pouvoir penser à lui, et à se sortir de là, il pensait à Jungney. Il fallait qu'elle sorte d'ici, elle avait toujours le sac, et lui pourrait se charger du reste. Qu'importe si il y perdait la vie, que cela soit ce soir ou un autre jour, il aurait vécu ce qu'il fallait... Enfin, ce qu'on attendait de lui surtout. Il ne voulait pas mourir en héros non, mais il ne voulait pas que cette fille perde la vie à cause de lui. Sans qu'il ne s'explique, en cet instant elle lui rappelait Jun. Tous les deux s'étaient souvent retrouver dans une pagaille pareille, à la différence de Jungney, son meilleur ami ne se décrochait jamais de son sourire arrogant. Il bernait tout le monde, il ne voulait jamais flancher et se laisser avoir par n'importe quelle situation. Au contraire de lui, Jun était courageux, il n'avait pas peur de se retrouver face à une arme, et pourtant... des rêves il en avait, des projets il en programmait.
 
Jungney, elle, elle était terrifiée. Il le voyait, et cet homme aussi devait percevoir son hésitation. Elle n pouvait duper personne, elle était novice et les autres devaient être persuadé qu'elle n'y parviendrait pas. Quant à lui? Il n'en savait rien, il hésitait, il ne savait pas quoi penser. Il réfléchissait juste à la sortir d'ici, à l'aider du mieux qu'il pouvait. Il ne voulait pas qu'elle risque sa vie pour lui, ça ne servait à rien... il ne le méritait pas. En une fraction de seconde, il entendit un coup de feu, figé sur place, il eut du mal à revenir à la réalité, ne sachant pas encore ce qui se passait. L'espace d'un instant il cru que la balle était pour lui, mais il se souvenait que trop bien la douleur lancinante qu'on ressentait, la vue qui se troublait, et cette nausée qui l'assaillait. Il ne ressentait rien de tout ça, en fait il ne ressentait rien du tout. Son regard s'ouvrit peu à peu, tandis qu'il voyait l'homme non loin de lui pointer son arme sur la jeune femme. Au même instant où il perçu son doigt se crisper sur le détonateur, il s'apprêtait déjà à se lever, pour faire quoi il ne savait pas, mais il ne pouvait pas rester là. Mais les bruits de balles se perdirent dans un corps lourd, avant que l'homme ne s'écroule au sol. Au même instant, l'autre sous lui, se débattit pour se dégager de sa prise. Il ne fit rien d'autre, trop stupéfait de voir la même scène que lui. L'américain ne comprenait pas, ou du moins il avait du mal à saisir ce qui s'était passé. Mais il la voyait, cette rage dans le regard de cette fille, le courage qu'il lui avait fallut pour appuyer sur la gâchette. Il resta bouche bée, surprit avant de déglutir difficilement et de sentir soulagé. Oui, car c'était finalement ce qu'il ressentait. Lorsqu'elle s'approcha de lui pour l'aider à se relever, il savait que la partie était fini, et cet autre homme le savait aussi. Il ne dit rien, ne fit rien non plus, car les gagnants, c'était eux. Tout s'était terminé dans le sang, mais était-il cruel de penser qu'il était satisfait? Il ne dit rien, épuisé et fatigué par les coups qu'il s'était prit, il trainait un peu des jambes, mais il finit tout de même par se retrouver à l'extérieur. L'air était frais, la nuit était tombée, et il ne put s'empêcher d'être rassuré. Il sentait le vent lui frapper le visage, preuve qu'il était bien vivant et qu'il s'en était sorti. Dire que c'était grâce à cette fille... elle était surprenante. C'était du moins ce qu'il pensait, alors qu'elle l'aida à s'installer dans la voiture.
 
La tension passée, et l'adrénaline redescendue, il sentit brusquement une douleur aigüe sur son flanc droit. Tandis qu'elle faisait le tour du véhicule, il baissa subitement les yeux sur son torse. Son t-shirt était recouvert de sang, il pensait que ce n'était pas le sien, mais en bougeant sa veste, il observa une grande plaie à vif sur le côté. Il grimaça un peu plus, mais rapidement il replaça le tissu par dessus pour cacher sa blessure. Il regarda juste la jeune femme s'installer, l'air de rien, alors qu'il la voyait complètement déstabiliser. Il n'allait pas lui rajouter à ça le fait, qu'il n'était pas sorti indemne de cette bataille. Il s'enfonça dans son siège, serrant les dents, alors que la douleur devenait un peu plus entêtante. C'était toujours ainsi finalement, le lendemain de ce genre d'évènement il restait cloitré chez lui, courbaturé. Mais là, il n'avait pas prévu qu'il serait blessé... ce n'était rien, c'était ce qu'il se disait alors qu'ils commençaient à rouler. Il ne savait pas quoi dire, tous les deux se remettaient de leurs émotions à leur façon. Lui dans ces moments là, ne parlait jamais, il faut dire qu'il avait plus l'habitude d'être seul qu'accompagné. Il n'avait jamais besoin de rassurer quelqu'un, ni de se rassurer lui. Ce soir c'était différent, il sentait un malaise s'installer dans cette voiture. Elle plongée dans ses pensées, et lui qui tentait de se vider l'esprit. Il fixa même l'extérieur, observant le paysage urbain défiler, alors qu'il se mordait l'intérieur de la paume, pour ne pas se laisser déborder par cette douleur soudaine. La conduite brusque de Jungney, ne l'aidait pas à se sentir mieux, mais il se garda pour lui ces commentaires. Après tout, il était censé bien aller, et il comprenait qu'elle veuille fuir cet endroit aussi vite que possible. Quant enfin elle sembla remarque sa présence, il se tourna vers elle, son expression aussi neutre qu'un mannequin de cire. Leurs regards se croisèrent, un bref instant, mais c'était surement suffisant pour qu'ils se rendent compte chacun de ce qui leur arrivait. Ils s'en étaient sortis, tous les deux étaient encore présents. Il détourna les yeux de nouveau, ne trouvant toujours rien à lui dire, alors qu'au fond il avait surement un tas de choses qui le torturaient. Mais il n'y parvenait pas. Peut-être parce qu'il avait peur de mal faire...
 
Mais elle brisa le silence, celui qui devenait tout compte fait trop pesant à ses yeux. Elle murmurait, elle semblait si fragile et chamboulée. "Elle me fait penser à moi...", songea-t-il, alors qu'il tournait les yeux vers elle. Il se souvenait de la première fois où il avait vu la vie disparaitre du regard d'un homme. Certains se sentait puissant dans ce genre de moment, mais lui s'était senti minable, apeuré et perdu. Jungney, était comme lui... elle aussi n'aimait pas tuer, elle n'avait trouvé aucun plaisir à voir cet homme s'ébranler sur le sol. Elle ne s'était pas sentie forte... il était désolé pour elle. Plus jamais elle ne dormirait comme avant, plus jamais elle ne se sentirait bien. Cela n'aurait jamais dut arriver, c'était son rôle. Mais il ne lui dirait pas, elle n'avait pas besoin d'être encore plus effrayée, au lieu de ça, il se força à sourire, d'un sourire arrogant et presque insolent encore une fois :
 
"Et je t'en aurais pas cru capable. Tu te débrouilles pas si mal pour une novice !"
 
C'était sa façon à lui de lui dire qu'elle avait fait ce qu'il fallait. Il aurait pu le faire différemment, lui prendre la main, la rassurer, lui dire merci aussi, mais Il Nam ne pouvait pas le faire. Il n'était pas ce genre de garçon. Plus il se tenait à l'écart des autres, mieux ils se porteraient. Elle avait déjà vécu son quotidien, et elle avait vu l'enfer dans lequel il vivait. Elle n'avait pas besoin de plus, il espérait juste qu'elle n'aurait jamais à se confronter à ça. Il préférait donc être insolent, paraitre froid et presque sans cœur. Parce que jamais il ne lui livrerait que ce soir il avait eut peur. Pas pour lui non... mais pour elle. Détournant son attention vers l'extérieur, il observa le ciel, pensant à cette soirée, mais surtout à "lui". Est-ce qu'il l'avait vu? Est-ce qu'il lui en voulait? Et si c'était lui qui lui avait envoyé cette fille ce soir? "Bon sang mon pauvre Il Nam, tu délires ou quoi?" Il en aurait presque rit tant sa remarque était stupide mais à la place, il se replaça plus confortablement dans son siège, tentant de trouver une meilleur position pour ne pas sentir son flanc suinter. D'un geste discret, il décolla le plus possible sa veste de son torse, pour ne pas la tâcher, et surtout venir coller le tissu à sa plaie. Mais le courant d'air passant sur sa blessure, était tout aussi douloureux qu'une lame brûlante qui frôlerait sa peau. Et merde! Il ne s'était pas raté, il ne s'était aperçu de rien. Il savait qu'il ne s'agissait pas d'une balle, du moins elle n'avait fait que l'effleuré, mais elle lui avait tout de même fait une sacrée marque. Il se redressa un peu plus, venant subitement demander à Jungney, qu'elle prenne la sortit de gauche pour retourner à la villa. Car oui, il ne comptait pas rentrer chez lui. Sans avoir déposé ce sac, il ne pourrait pas de toute façon. Son boss devait attendre. Il attrapa d'ailleurs le sac qu'elle avait gardé, la soulageant un peu de ce poids qui lui pesait sur la conscience. Mais il ne dit rien d'autre, attendant juste qu'elle se gare dans l'allée. Il n'avait pas envie de retourner là, et encore moins de devoir faire face à ces hommes qu'il détestait. Mais il n'avait pas le choix, il aurait bien proposé à la jeune femme de rester là et l'attendre, mais c'était chose impossible. Elle aussi avait des comptes à rendre. Descendant de la voiture, il garda son allure nonchalante, sans rien laisser paraitre il se contenta de dire arrivé à la porte :
 
"Ne te sens pas pousser des ailes après cette soirée. On se contente de donner l'argent, j'ai pas envie de m'éterniser ici."
 
Il préférait l'avertir, si l'envie lui prenait d'être insolente ou quoi, qu'elle s'en passe, car elle ne ferait que rallonger ce moment difficile. Pourtant une part de lui savait qu'ellene le ferait pas. Parce qu'elle aussi avait du mal à se remettre de tout ce qu'ils venaient de vivre. Ils entrèrent donc de nouveau dans cette ville, comme si ils venaient à peine de la quitter. Les lumières étaient allumés partout, un vrai mini-Versailles dans toute sa splendeur. Mais Il Nam s'en fichait, tout ce qu'il voulait c'était rentrer chez lui. "Tiens le retour des héros!" Sa voix le glaça, avant qu'il ne voit apparaitre Ru, et son sourire satisfait. Il avait bien envie de l'envoyer balader, mais il n'en fit rien. Il voulait voir le boss, et Ru, ne put s'empêcher de rester fixé là quelques instants à les regarder. Surement pour les tester, voir si ils s'ébranlaient, mais aucun d'eux ne broncha. Se mettant à sourire, il laissa passer Jungney en premier, avant de jeter un regard intrigué à Il Nam, et lorgné sur son flanc droit. La tâche de sang était plus grande que tout à l'heure, et sa veste ne cachait plus rien dans une telle position. L'américain, se chargea de rabattre le tissu, détournant les yeux l'air de rien avant de s'avancer dans le couloir. Ils n'avaient rien besoin de se dire, Ru devait jubiler intérieurement, et Il Nam bouillait. Cependant en entrant dans le grand bureau, ils eurent le droit à un accueil de roi. Le boss était visiblement content de retrouver son argent, voir même impatient. Il ne manqua pas de faire quelques réflexions quant à leur état déplorable et le sac dégoutant. Mais le principal y était. Comme toujours il finit son sptich, se levant de sa chaise, un honneur auquel avait souvent le droit Il Nam, à croire qu'il allait finir par faire parti de ses chouchous. Puis d'un geste presque paternel et bienveillant il déposa sa main sur son épaule. Lui adressant un sourire "Good job Il Nam!". Et c'est tout... c'est tout ce à quoi il aurait le droit pour ce soir. L'argent qu'il gagnerait pour avoir risqué sa vie il n'en verrait la couleur que dans deux jours. En attendant, il avait le droit à sa petite récompense, celle qu'on donne pour appâter un chien et le garder sous son aile. Un geste de la main, et un sachet contenant une poudre blanche vola jusqu'à la paume du californien. Habitué, il l'attrapa, le serrant dans son poing avant qu'il ne se referme.
 
Ils quittèrent la pièce, de toute évidence le boss n'avait pas envie de gâcher sa salive pour parler à la "novice". Elle n'était que trop peu intéressante pour le moment. Ru était plus apte à lui parler, mais il n'avait jamais rien de bien intéressant à dire  "Tu as bien bossé toi aussi vu ton état. Si tu veux tu peux rester pour la nuit ici." Il Nam ne sut pas réellement expliquer pourquoi il sentait son sang ne faire qu'un tour. Mais c'est presque automatiquement qu'il se posta entre lui et Jungney pour lui lancer un regard insolent et plein d'assurance :
 
"Je t'ai pas dis mais deux des petits nouveaux, tournaient dangereusement près de ta caisse."
 

Ce n'était pas vrai bien sur, il n'avait eut le temps de rien voir en arrivant mais Ru avait beau faire le malin il était comme tous ces types présents ici. Avare des objets précieux qu'ils possédaient. Cela eut le dont de le mettre en rogne, alors qu'il jurait déjà dans un mandarin châtier. L'américain, jeta un regard à la jeune femme, avant de l'inciter à partir d'ici pour enfin rentrer chez eux. La laissant prendre un peu d'avance, il se vit obligé de ralentir le pas, lorsqu'il sentir sa tête tourner. Serrant un peu plus fort sa dose dans sa main, il la fourra doucement dans sa poche. Il s'appuya contre le mur à l'entrée, se redressant presque aussi vite lorsqu'elle se tourna pour surement observer s'il la suivait. Il fit semblant de rien, encore une fois avant de poursuivre son chemin. Mais les marches à l'extérieur lui parurent êtres des pentes interminables qu'il devait franchir. Il les descendit tout de même, se forçant, ne pensant plus à rien, mais il se sentait devenir fébrile. Ses pas étaient moins sur, et sa vue se troubla brusquement. Il ne s'aperçu même pas qu'il se trouvait déjà au milieu de l'allée. Presque un moment d'absence, alors qu'il tentait d'écarquiller les yeux pour revenir à la réalité, mais c'est à ce moment là que ses pieds flanchèrent, ses jambes ne le tenaient plus, trop lourde, il se sentit tomber vers l'avant. Ses genoux frôlant ces graviers minuscules et éreintants. Il se retenu de justesse, ses deux mains posées au sol, avant qu'il ne voit apparaitre des gouttes de sangs. Il porta ses doigts tremblants sur son flanc droit, son t-shirt désormais trop rouge pour qu'il ne puisse cacher quoique ce soit...
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Sam 1 Fév - 2:00

C’était sa vie ? Vivre dans un appartement miteux, agir selon les ordres d’un boss qui ne souciait ni de votre vie, ni votre conscience, ni votre moral. Vous pouvez péter un plomb, souffrir il s’en fou, tout ce qui l’intéresse c’est son business. Cette fausse considération et ce manque de reconnaissance me donnait la nausée. je ne voulais pas d’une vie comme ça, je ne voulais pas avoir peur, être plus bas que terre, qu’on s’amuse à piétiner mon intégrité, mon égo, ma fierté. Je ne voulais pas vivre pour lécher les pieds d’un homme immonde et sans scrupule, je ne voulais pas être plus minable que mon reflet ne l’était déjà. Je ne voulais pas rentrer le soir chez moi, ce goût de sang dans la bouche sans savoir si c’était le mien ou celui de la personne que j’avais tué. Comment supportait-il ça ? Comment pouvait-il parler de ça si légèrement. Mes larmes se tarissaient à mon plus grand soulagement, je détestais pleurer devant des inconnus, même si Il Nam ne faisait désormais plus partie de cette catégorie. Et puis je détestais pleurer tout court. Je me sentais tellement perdu en ce qui concernait Il Nam, je ne peux pas dire que je m’étais attaché à lui, c’était différent, c’était autre chose. De la considération peut-être. Après tout il m’avait sauvé deux fois, à présent on peut dire qu’on était quitte ? Mais malgré le fait d’avoir emplie ma dette envers lui je ne me sentais pas soulagé de quitter sa vie. Au contraire. Il était entrée dans la mienne avec fracas, il avait tout remué, tout bousculé. Il était partout, partout où je me trouvais. Et j’avais beau le détester pour ce qu’il montrait de lui et ce qu’il était capable de faire, je ne pouvais m’empêcher de me sentir connecté à lui. Je sais c’est fou et irréaliste, mais il avait toujours ce petit plus, ce détail, ce regard, cette expression qui me faisait espérer qu’il était différent au fond de lui. J’avais envie de croire qu’il n’était pas ce con immoral et arrogant. J’allumais la radio. Les vacances sont annulées, on rentre à la maison. Une pluie fine se mit à tomber et seul le bruit des essuies glace qui couinait sur le pare brise venait troubler la musique. J’avais réussis à me calmer, je m’étais davantage affaissée dans mon fauteuil et ma conduite était moins nerveuse. Vous pensez que si j’avoue maintenant à Il Nam que je n’avais pas mon permis il me hurlerait dessus ? C’est ma sœur qui m’a appris, elle m’a dit que ça pouvait me servir un jour quand bien même nous étions trop pauvres pour nous acheter une voiture, ou même passer le permis. On avait apprit grâce à notre vieux voisins qui nous couvrait toujours. Quand il est mort il y a 3 ans il nous a laissé sa voiture, voiture que ma sœur à prise pour partir. Je ne sais pas pourquoi je pensais à tout ça maintenant. Je ne sais pas à quoi je devrais penser après avoir tué un homme. Les gens normaux devraient s’effondré ou quelque chose dans le genre non ? Moi je pensais à ma sœur, aux crises de rires que nous avions eut alors qu’elle m’apprenait à manier un volant, je pensais à son rire, son sourire. Son visage toujours inquiet lorsque je rentrais avec du retard. Oui je pensais à elle pour calmer le feu qui brûlait en moi. J’étais normal non ? Mais je savais au fond de moi que je n’avais plus rien de normal depuis bien longtemps …

Je pris la sortie que m’indiquait Il Nam. Je ne le regardais pas, je ne parlais pas. Il faut dire que j’avais surtout l’habitude d’être seule, d’encaisser les coups seules, je n’avais pas l’habitude d’être avec quelqu’un, encore moins un homme et puis c’était e genre de sujet qui ne se racontait pas à tout le monde. Je ne me voyais pas allez voir Dae Sun et lui dire, salut j’ai tué un mec, peut-être même deux, ca va toi ? Alors je me contentais de me refermer sur moi-même et occuper mes pensées sur la route. Mon estomac était encore retourné, et l’arrivé à cette villa n’arrangeait rien. Je me garais devant la maison en silence coupant le moteur nous plongeant ainsi dans une torpeur étrange. Il faisait nuit, les phares étaient éteint et je n’osais bouger. Les mains toujours crispés sur le volant je le regardais descendre de la voiture et avancer vers la villa avec sa démarche nonchalante, comme si rien ne s’était passé. Je laissai échapper un soupir en ouvrant le pare soleil. Je regardais mon visage. Bouffi, le maquillage qui a coulé, du sang parsemé ici et là. Grimaçant je sortis de la voiture après avoir nettoyé mes joues et rejoins rapidement Il Nam. M’attendait-il ou était-ce dans ses habitudes de marcher aussi lentement ? Une fois devant la porte j’acquiesçais en silence à ses propos, de toute façon si j’ouvris la bouche à cet instant je crois que j’aurais vomis. Détournant le regard pour le voir le moins possible je m’engouffrais dans la maison en le précédant. Evidemment Ru nous attendait, il fut presque surpris de me voir mais semblait ravi. J’ancrais mon regard au sien sans sourciller. Je ne voulais pas lui laisser le loisir de voir que cette petite escapade avait brisé quelque chose en moi. Redressant les épaules je lui lançai un regard plein de défi et d’insolence et cela semblait l’amuser au plus haut point. Finalement il s’écarta pour me laisser passer et d’un pas rapide avançai jusqu’au bureau du grand Boss.

Ce bureau m’écœurait et me donnait chaud. Comme a chaque fois que jje franchissait le seuil de la villa. Le boss nous fit tout un tas de pseudo éloge, chipotant sur la saleté du sac et riant de nos tenues. J’avais envie de lui sauter à la gorge et de le frapper mais je n’avais même plus la force de parler, de toute façon personne ne me demandait mon avis. Ni même si ça allait, qu’est ce que ca pouvait bien leur faire de savoir comment on allait ? Déglutissant je détournais le regard quand un sachet emplie de poudre blanche vola en direction d’Il Nam, je ne voulais pas voir ça, ni comprendre ce que cela signifiait. Puis mon regard tomba sur Ru, depuis l’autre bout de la pièce il me fixait avec cette lueur dans le regard, il ressemblait à un fauve guettant sa proie. J’étais sa victime et quoique je fasse j’étais dans sa ligne de mire. Ce n’est qu’en suivant son regard que je compris l’état de ma tenue. Mon débardeur déchiré dévoilait mon ventre et le haut de mon soutient gorge en fausse soie. Instinctivement je détournais le regard en croisant les bras pour cacher au mieux mon buste. Mais ce simple fait le faisait sourire, je le pouvais sentir d’ici. M’ignorant complètement le boss passa à côté de moi sans même un regard, et dans le fond ça m’allait, ca me donnait encore l’impression de ne pas faire partie de leur grande et magnifique famille. Ru fut le premier à quitter le bureau et je me mis à le suivre en silence, même son pique me laissa de marbre, je n’étais pas d’humeur pour ces conneries. Et c’est pile le moment qu’Il Nam choisit pour lui parler de sa voiture, je n’avais rien remarqué, peut être l’avait-il vu alors que je nettoyais rapidement dans la voiture. Quoiqu’il en soit cette révélation tomba à pic et sans attendre personne partit la première suite au regard que me lança Il Nam. Je remontais le couleur en me tenant mon épaule endolorie, j’avais intérêt à mettre de la glace en rentrant. Et il ne fallait pas que je sois en retard pour mon job de cette nuit. Mais peut-être feras-je mieux de me porter malade … soudain mon regard fut attiré par une ombre sur ma gauche, dans les escaliers. Une petite fille se tenait là, assise, cachée derrière les barreaux de la rampe. Elle était belle dans sa robe de chambre blanche en dentelle, un vrai petit ange parmi cet enfer. Je fus surprise et désolée de la voir ici, qu’elle vit mènerait-elle plus tard ? Je lui adressais un sourire doux mais mon allure et ce sang sur moi du l’effrayée puisqu’elle partie en courant sûrement dans sa grande et triste chambre de princesse. Je me sentais mal de lui avoir imposé cette vision. Me retournant vers Il Nam qui mettait un temps fou à arrivé je le vis accélérer le pas quand mon regard se tourna vers lui. A quoi jouait-il ?

Entouré de tout ces gens, je le détestais, je ne pouvais que le détester. Mais chaque fois que nous étions tous les deux, seuls, loin de tout ça, je me surprenais à faire attention à lui, à l’observer, à m’inquiéter. Pourtant à cet instant si j’avais pu le laisser là et rentrer chez moi je l’aurais fait. Reprenant ma marche, je sortis vite de cette maison, laissant mes pieds s’enfoncer dans le gravier j’atteins presque la voiture, côté passager. Je n’avais pas l’intention de prendre le bus à cette heure ci et Il Nam pourrait au moins me déposer chez moi. Pourtant un bruit sourd de gravier attira mon attention et contre toute attaque j’aperçus le jeune homme à genoux à terre. « Il Nam ! » Et revoilà ce sentiment oppressant d’inquiétude. J’accourus jusqu’à lui en me penchant arrivée à sa hauteur. « Qu’est-ce qu… ?! » Quand je vis tout ce sans sur son t-shirt je crus défaillir. Au premier abord j’avais pensé que c’était celui des ces hommes mais plus je le regardais plus je me rendais compte qu’il y en avait beaucoup trop pour que ce soit juste des éclaboussures. « Pourquoi tu ne m’as rien dit ?! » m’écriais-je presque paniquée. « Il te faut de l’aide ! » J’étais prête à courir vers la maison mais il me retint du poignet et malgré son état sa poigne était assez dur et brûlante pour me faire comprendre qu’il refusait l’aide de ces hommes. L’aidant à se relever je glissais son bras autour de mon cou et le soutenait du mieux que je pouvais. Il fallait partir d’ici avant qu’un chien de garde ne nous remarque et aille rapporter la blessure d’Il Nam au boss ou pire, à Ru. Ouvrant la portière arrière j’aidais mon compagnon de fortune à s’allonger. Attrapant la couverture qui trainait sur la plage arrière je la posais sur son corps qui s’était mit à trembler. La seule fois où j’avais été autant blessé je me souvins juste de ce froid glaçant qui avait secoué mon corps. Grimpant à mon tour je démarrais la voiture en trombe et quitta la propriété le plus rapidement possible. J’avais baissé mon rétroviseur pour voir Il Nam. Je ne savais pas dans quel état il était exactement, si je le voyais pire qu’il n’y paraissait mais j’avais peur de le voir se vider de son sang. « Reste avec moi Il Nam ! Ne t’endors surtout pas d’accord ?! Tout va bien se passer je t’emmène à l’hôpital ! » Mais à peine avais je prononcer ce mot qu’il s’agita au point de l’affaiblir encore plus. « Ok ! Ok ! Je … je ne t’emmène pas à l’hôpital. » Je pris à droite puis encore à droite et fit demi tour, le seul endroit sûr que je connaissais c’était chez moi. Et j’avais tout ce qu’il faut pour le soigner vu que j’avais fait le plein après cette nuit là …. « Pourquoi tu ne me l’as pas dit ?! Ca te plait de te vider de ton sang hein ?! Tu crois que j’ai risqué ma vie pour toi pour te voir crever sur la banquette arrière de cette voiture ?! » Je lui criais après en tournant la tête dans tous les sens telle une girouette, j’avais envie de le regarder mais je ne pouvais décemment pas quitter la route des yeux. J’avais l’impression de mettre une éternité pour arriver chez moi …

J’ouvris la portière rapidement et l’attira à moi. En temps normal je me serais sentis gênée d’une telle proximité, mais à cet instant plus rien n’avais d‘importance si ce n’est la blessure d’il Nam. Je l’aidais à gravir les marches tant bien que mal et ouvrit la porte de chez moi d’un revers de coude habile. Je ne fermais jamais à clé, de toute façon le loquet était cassé et à réparer ça coûtait une fortune. Je le guidais jusqu’à mon lit sur lequel je le laissais choir en douceur. Allumant ma lampe de chevet je n’eus qu’un pas à faire pour atteindre la salle de bain. Attrapant compresse, serviette, désinfectant j’allais le plus vite possible. Grimpant sur le lit qui devenait déjà rouge sang je redressais Il Nam pour lui retirer son t-shirt et défaire son pantalon. Pour casser le stress qui montait en moi je lui lançais « calme toi Dom Juan, je ne vais pas faire des folies de ton corps ! » enfin, rien de sexuel … approchant la bassine que j’avais remplie d’eau j’y plongeais une serviette avant de l’appliquer sur les contours de la plaie qui ne cessait de saigner, nom de dieu je n’étais pas infirmière je n’avais même pas fait de scolarité normal. Alors savoir guérir une blessure de cette envergure c’était me donner trop d’importance. Et Il Nam qui ne cessait de gesticuler, ce fut trop pour moi. « S’il te plait ! » ma voix craqua, ce n’était ni le soir, ni le moment de faire l’enfant. Ma gorge c’était serrée alors qu’une pointe d’inquiètude et de panique se faisait sentir. « Je suis pas infirmière j’ai même pas finis mon collège alors tien toi tranquille et dis moi quoi faire pour t’aider !! » Mon ton était pressant, j’étais complètement perdue et morte de trouille. Je m’étais mes nerfs à rude épreuve ce soir … Et dans cet état d’urgence je n’avais même pas remarquée que j’étais assise à califourchon sur l’une de ses jambes, à moitié à quatre pattes, le surplombant et que mon débardeur déchiré ne cachait presque plus rien de mon buste. Mais c’était le cadet de mes soucis. Le visage sérieux, les sourcils froncés, je me mordillais la lèvre inférieure en le questionnant avec douceur « Je ne te fais pas mal ? Je dois compresser la plaie ? » Déjà retrouver un semblant de calme me permit de réfléchir plus facilement et passé le vent de panique je m’étais ressaisie pour l’aider au mieux, cet tête de mule, cet enfant arrogant, quand bien même il m’insupportait, je refusais de le voir mourir ici et pour une blessure aussi ridicule que celle-ci !
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Sam 1 Fév - 2:04

Il n'en pouvait plus de cette vie, de devoir toujours affronter ces épreuves, de toujours risquer sa propre vie pour le business d'un homme qui se fichait de lui. Il n'y avait pas de famille qui tienne malgré qu'on tentait de l'endormir avec ces belles paroles qu'on lui mentait et lui faisait croire que tout le monde pouvait l'envier. Mais qui de censé voudrait d'une vie comme celle-là? Parce qu'elle était trépidante? Parce qu'il ne s'ennuyait jamais? Mais bon sang il donnerait n'importe quoi pour connaitre la vraie sensation de l'ennuie. Tourner en rond dans son appart, glander devant sa télé et se demander ce qu'il allait faire de sa journée. Se lever comme tout le monde, rire devant son ordi en lisant les commentaires de ses amis sur facebook. Sortir entre potes, aller se poser a un café, boire un coca frais ou il pesterait en voyant le citron sous les glaçons. Il se plaindrait, parce qu'il avait ses préférences et ses habitudes. Puis dans les meilleurs moments il profiterait, croiserait le regard d'une fille, et se dirait que peut-être il pourrait l'aimer... Ah oui si seulement il pouvait aimer. Il parait que ce sentiment rend plus fort et invincible. C'est drôle avec Jun ils avaient toujours pensé que c'était leur statut qui les rendait puissant. Mais Il Nam s'était trompe. Jun avait quelque chose d'autre que lui n'avait pas... Une famille. Pas celle de substitution, pas celle en qui il croyait. Non une vraie famille, a qui s'attacher, a qui penser dans les moments difficiles. Elle lui manquait, il n'en parlait jamais mais Il Nam le savait. Tous les deux n'avaient pas besoin de se dire les choses pour les comprendre. Il n'avait vu qu'une rare photo d'eux. Une vieillerie comme s'amusait a le dire son meilleur ami. Ces petites filles sur l'image avaient un doux sourire innocent, tous les trois semblaient heureux. Mais il n'avait jamais rien su de plus. Ce qu'elles étaient devenues, ce qu'elles faisaient, il ne connaissait pas même leurs noms. Pourtant Jun de battait tous les jours pour ces deux gamines aux sourire innocent. Parfois il leur envoyait de l'argent, dans ces moments la il faisait toujours mine d'être heureux et satisfait. Pourtant Il Nam savait qu'il souffrait, il ne savait pas ce que ça faisait d'être réellement lie a quelqu'un, les liens du sang lui échapper. Mais ils étaient plus fort que ceux du cœur alors il pouvait imaginer ce qu'il ressentait loin d'elles. Chacun avait ses secrets, même encore aujourd'hui il savait que personne n'était véritablement honnête. Sous ses airs nonchalants, qui pourrait croire qu'il était différent, qu'il menait une vie comme celle-ci. Que le soir au lieu de rentrer peinard chez lui il devait subir les conséquences de l'existence catastrophique qu'il avait. Cette nuit encore il pensait pouvoir s'installer tranquillement devant sa télé... "Mais mon pauvre Il Nam a quoi tu pensais?..." il savait que c'était impossible. A chaque fois c'était la même chose, il y croyait mais on lui arrachait toujours le peu d'espoir qu'il avait.
 
Il détestait flancher, faiblir devant les autres... Et ce soir cette sensation était d'autant plus vraie face à Jungney. Il n'avait pas envie qu'elle le voit s'écrouler. Tandis qu'il tentait de garder l'esprit clair, il espérait qu'elle soit partie, qu'elle n'ait pas fait attention a lui et qu'elle ne se soit pas retournée. Mais il entendit sa voix, un frisson le parcourra et malgré qu'il pensait vouloir la voir s'éloigner, il se sentit soulage lorsqu'elle s'avança vers lui. Il ne voulait pas qu'elle s'occupe de lui, elle n'avait pas a le faire. Dans une vaine tentative il chercha à masquer son flanc droit, mais c'était peine perdu. Le blanc de son t-shirt était désormais immaculé de sang. Il ne sut pas trop ce qui se passait son bras devint fébrile tandis que sa main se mettait à trembler. Il voulait être plus fort que ça mais il était épuisé. Le monde entier lui donnait l'impression de s:abattre lourdement sur ses épaules pour l'achever. Il allait tomber, se laisser toucher le sol et ne plus jamais se relever. C'était ce qu'il voulait. Pourquoi ne pas abandonner maintenant? Il le pouvait, rien ne le retenait ici... Son propre poids devenait insupportable, et son bras ne le tenait plus, il allait s'écrouler mais quelqu'un le retint. Cette même silhouette frêle, cette voix qu'il connaissait... Elle l'aida, sans qu'il ne s'aperçoive il était déjà debout, l'esprit complètement ailleurs alors que la douleur devenait plus rude. Pourquoi fallait-il qu'elle soit encore la? N'avait-elle pas quelqu'un à aller retrouver? Une meilleure vie que celle la? Il ne pouvait pas se résigner à le croire. Une fille comme elle ne pouvait pas mener cette existence. Il ne savait pas pourquoi ni même quel genre de fille il pensait qu'elle était mais il trouvait que son image brusquement fantasme ne n'allait pas dans le décor. Il voyait sa silhouette a l'avant de la voiture devenir floues, presque brillante alors que les lumières de l'extérieur l'aveuglait. Il avait froid, quelque chose le recouvrait mais il n'avait même plus la force de s'emmitoufler dedans. Les secondes passaient, et ses yeux devenaient plus lourds, c'était dur de rester éveillé, il n'avait plus la force de lutter, de faire semblant. Il préférait les fermer, se laisser aller. Peut-être qu'à son réveil il serait dans un monde meilleur que celui-ci... Mais encore une fois, c'est cette même voix qui lui fit ouvrir les yeux. Le regard complètement agar, il ne savait pas ce qui se passait. Mais il l'entendait, il comprit même ses mots du moins un seul. Celui de l'endroit où il ne voulait pas aller. Ils ne pouvaient pas, elle n'avait pas la moindre idée de toutes les questions qui les attendraient. Jamais ils ne pourraient rentrer chez eux s'ils allaient. Il ne sut comment il trouva la force de lui dire non. Mais c'était la seule chose qu'il réussit a dire avant que la douleur ne lui donne la nausée. Elle sembla comprendre sa demande, et changea de direction. Lui ne savait même pas si il était soulagé ou encore plus mal au point. Il était désolé pour elle, de lui infliger toutes ces choses. Elle avait déjà eut son lot d'émotions pour ce soir mais il s'amusait à lui en faire voir de toute les couleurs. Il aurait pu trouver ça drôle en temps normal mais ce soir il n'avait pas envie de rire.
 
Il l'entendit de nouveau lui parler, il ne savait pas comment elle faisait, mais elle réussit à lui arracher un sourire dans cette situation. Elle avait surement raison, mais il ne pouvait pas décemment lui dire que c'était pour elle. Pour ne pas.... L'inquiéter? Il était con ou quoi? Depuis quand quelqu'un pourrait s'en faire pour lui? Il se l'était déjà dis plus tôt dans la soirée, et brusquement il se rappela le regard qu'elle lui avait adresse avant qu'il ne monte a l'étage. Ces yeux si noirs et pourtant si expressifs... Elle lui avait dit avoir eut peur... Mais peur pour qui?
 
"Je savais pas comment me faire inviter chez toi."
 
Un sourire provocant se dessina au coin de ses lèvres, mais sa voix était tendue, à cause de la douleur qu'il ressentait. Même dans ce moment la il trouvait le moyen de jouer les durs et les arrogants. Mais il ne pouvait pas décemment lui montrer ce qu'il ressentait. Lui dire aussi que lui avait peur, qu'il n'était peut être pas certains d'avoir envie d'abandonner ce soir. C'était idiot, il ne savait plus a quoi il pensait. Tout se mêlait dans sa tète, c'était un vrai bazar sans nom et cette douleur vive qui le rendait dingue. S'il le pouvait il se couperait tout le flanc droit pour être tranquille mais au lieu de ça il devait subir et rester éveillé. Il la maudit cependant lorsqu'il dut sortir de la voiture. Il aurait donne n'importe quoi pour rester allonge ici et ne pas devoir se lever. Il n'avait pas le choix cependant et malgré qu'il était agacé, il devait admettre qu'elle était d'un grand soutient. Les marches étaient encore plus rudes que le chemin qu'ils avaient parcouru. Il ne prit le temps de rien regarder, son esprit presque déconnecté de ce qu'il vivait. Il avait presque la sensation d'être une coquille vide lorsqu'elle le déposa sur son lit. L'endroit était plus confortable que la voiture, mais il se recroquevilla sur lui avant d'étouffer un gémissement de douleur dans sa gorge. La chute était définitivement plus contraignante. Il n'avait plus envie d'avoir mal, Jungney ne lui facilitait rien. Lorsqu'elle vint de nouveau le trouver et qu'elle se saisit du tissu de son haut, il cru bien qu'il l'aurait "bouffé" tant la douleur était vive en cet instant. Il l'envoya d'ailleurs balader d'un revers de main, mais elle était plus habile et lui trop épuisé pour réellement résister. Finalement elle lui retira ses affaires, tandis que lui perdait de plus en plus la notion de la réalité. Il cru bien l'entendre énoncer une vanne mais il était tellement loin qu'il ne fut pas certains de l'entendre. Dans d'autres circonstances il se serait senti gêné. Pas qu'il était pudique ni même qu'il avait honte de son corps, mais il détestait toutes ces marques qui le recouvrait. Des cicatrices ci et la qui témoignaient de la vie qu'il menait depuis des années. L'une d'entre elle, plus grande que les autres  non loin du cœur qu'il avait tente de masquer par un tatouage, trace de cette terrible soirée et de la première fois qu'il avait réellement frôlé la mort. Tout avait changé cette nuit là, il avait comprit... Oui comprit qu'il désirait être quelqu'un d'autre. Mais le voilà toujours là, et dans un sale état. Il Nam n'étais pas du genre à se laisser faire, même si c'était pour son propre bien être. Evidemment, il en allait de même avec Jungney. A peine avait-elle essayé de venir nettoyer sa plaie, qu'il se mettait à gesticuler dans tous les sens et l'empêcher de faire ce qu'il y avait à faire. Il n'avait pas envie qu'elle s'occupe de lui, elle devait avoir mieux à faire non? Il aurait voulut se lever, mais elle le bloquait, et sa supplication eut finalement raison de son entêtement. Bon d'accord, pour quelques minutes il pouvait faire un effort. Mais c'était tout de même dur, et douloureux surtout! Quoi faire pour l'aider hein? Le laisser tranquille, le laisser se vider de son sang s'il fallait. Il ne répondit rien, la regardant simplement s'afférer pour lui. Il trouvait ça stupide, mais son esprit était un peu embrumé. Plus les secondes passaient et plus il se sentait planer. Sa tête lui tournait, les forces lui manquait, et la voix calme de la jeune femme ne l'aidait en rien à sortir de sa pseudo torpeur. Il l'observa, longuement et silencieusement, alors qu'il cru comprendre qu'elle avait besoin qu'il la guide. Elle avait raison, il savait que trop bien s'occuper de ce genre de plaie. Vu le torse marqué qu'il avait ce n'était pas bien difficile de savoir qu'il n'était pas à sa première fois.
 
Sans réellement répondre de vive voix, il laissa sa main venir trouver la sienne, avant de la porter jusqu'à sa plaie. Il savait que cela ferait mal, mais pour compresser la blessure, il fallait user un peu de la force. Il puisa bien dans quelques réserves qui lui restaient, pour venir forcer le morceau de tissu contre la sensibilité à vif de sa peau. Il serra les dents, gardant juste quelques instants de plus sa main sur la sienne, avant qu'il ne lâche prise. Il lui jeta juste un regard, espérant qu'elle ne ferait pas la bêtise de venir appuyé moins fort. Elle devait garder cette appuie constant, afin que la plaie arrête de saigner. C'était là le principal à faire... et lui décida d'arrêter de s'agiter réellement. Parce qu'il savait qu'il n'arrangeait rien en le faisant... mais il détestait être un garçon docile. Il l'était pourtant avec son gang, mais dans la vie de tous les jours il n'aimait pas ça. Il ne savait pas bien ce qui lui passait par la tête, un tas de choses en vérité. Cette situation était complexe, plus qu'à l'ordinaire. Il avait l'habitude de s'occuper lui même de ses dérapages, personnes n'étaient jamais là pour l'aider ou le soutenir. Les balles logées dans une jambe ou même un bras, c'était lui même qui se les étaient retirées. Il avait dégusté, mais il n'avait besoin de personne... Ce soir il ne savait pas pourquoi il se retrouvait là, accompagné, avec cette fille qui prenait soin de lui, et qui s'appliquait autant. Le méritait-il vraiment? Tandis qu'elle restait à cautériser sa plaie, il ne la quitta pas des yeux, la fixant presque avec insistance, alors qu'il laissait son regard descendre sur ses épaules, et sa poitrine. Elle était débraillée. Ses affaires déchirées, des tâches de sang partout, et des égratignures ci et là. Dire qu'il l'avait quasiment prit pour une fille "normale" lorsqu'il l'avait vu assise sur sa chaise. Mais il n'en était rien... La laissant faire, il fit doucement glisser ses doigts le long de son bras, avant de venir les laisser courir jusqu'au haut de son sous-vêtement visible. Il toucha presque précieusement le tissu qui en dépassait, la regardant avec une drôle de lueur dans les yeux, il vint même subitement attraper son poignet. Ainsi il l'empêcha de continuer ce qu'elle faisait, avant de l'inciter à se pencher vers lui. Lorsqu'elle fut assez près selon lui, il s'amusa à venir lui murmurer :
 
"Tu préfères être au dessus ou en dessous?"
 
A peine avait-il finit de lancer sa provocation, qu'il se mit à rire d'un air moqueur. A croire que même cette blessure n'aurait pas raison de son arrogance. Oui, il l'avait fait exprès, pour la faire suer peut-être bien. En fait il n'en savait rien, il ne comptait pas lui montrer que tout lui échappait. Et puis il devait bien l'admettre, il ne savait plus trop où donner de la tête. Il avait beau être allongé sur le lit, lui se croyait presque volé. Son esprit n'était plus très clair, mais Jungney, ne manqua pas de lui faire payer sa bêtise en appuyant un peu plus violemment sur sa blessure. Il grimaça, lui lançant un regard mauvais, seulement quelque part il savait qu'il ne l'avait pas démérité. Qu'elle pouvait être brusque quand elle s'y mettait! Il n'avait dit ça que pour plaisanter. La douleur était encore présente, le désinfectant piquait énormément mais il ne dit rien, la laissant finir ses affaires, peut-être pour en terminer et partir d'ici. C'était un peu confus, la pièce entière semblait tourner autour de lui. Et pourtant, lorsqu'il la sentit subitement approcher sa main du collier qu'il portait, c'est par réflexe qu'il vint lui attraper le bras :
 
"Touche pas à ça!"
 
Son ton était réellement mauvais, s'il avait pu il lui l'aurait surement repoussé pour la dégager de son chemin, mais il ne pouvait pas. Il était trop faible, et trop exténué. Elle avait peut-être voulut nettoyer le reste de sa peau, des traces de sangs qui restait, mais Il Nam détestait qu'on touche à ce collier. Pour lui c'était bien la seule compte qui avait de l'importance dans ce bas monde. Il se referma presque aussitôt, détournant les yeux d'elle, alors qu'il se sentait un peu nauséeux. La douleur lançait encore, et avoir bougé aussi brusquement ne lui faisait pas du bien. Lorsqu'elle eut enfin terminé, il était à deux doigts de tomber de fatigue mais il en fallait plus pour qu'Il Nam soit aussi "tranquille". Il n'avait pas envie de dormir, ni même de sombrer dans le sommeil, alors qu'il se trouvait dans cet endroit, avec cette fille qu'il ne connaissait pas. Il ferma pourtant les yeux à plusieurs reprises, mais au lieu de s'avouer vaincu, il préféra tenter de se redresser. Bien entendu la plaie n'était pas refermée, et il ne fit que se faire mal en bougeant ainsi. Il poussa un gémissement, mais têtu comme il était, il voulait se lever, partir d'ici peut-être bien. Mais il savait que c'était aussi l'idée la plus idiote qu'il avait. Finalement, à moitié redressé, il tendit la main vers sa veste jetée au hasard dans la chambre :
 
"P****n donne moi ça !"
 
Il n'était pas vraiment le type le plus aimable qui soit. Même pas un merci pour ce qu'elle avait fait, ni même une quelconque considération. Il lui jeta un regard mauvais, avant de sentir une nouvelle douleur lui faire mal. Grimaçant de plus bel, il se laissa retomber dos sur le matelas, en poussant un juron. Merde! Ça le faisait suer de devoir rester tranquille, il n'en avait pas envie. Pourtant ce qu'il voulait ce n'était pas sa veste pour partir, mais bel et bien le petit sachet qui s'y trouvait. Il se sentait déjà déconnecté de la réalité, mais il avait besoin d'une dose bien plus forte que ça. Finalement il se trouvait si minable, qu'il se mit à rire subitement. Se moquant de lui même, et de l'image pathétique qu'il devait renvoyer. Il détestait ça, lui devait rester fort, droit et debout. Mais il ne pouvait pas... ce soir il en avait prit un sacré coup et à jouer les durs il en subissait les conséquences. Posant son bras sur son visage, il cacha ses yeux quelques instants, avant de tenter de caller son dos plus confortablement contre le matelas :
 
"On dirait que je vais squatter ton lit ce soir... T'as l'habitude de dormir nue? "
 
Encore une provocation. Il ne pouvait pas s'empêcher d'en faire dans les moments difficiles. Pourquoi se livrerait-il, pourquoi lui ferait-il comprendre, qu'il était reconnaissant? Il n'avait rien d'autres à lui dire que ces choses là, c'était plus facile, moins contraignant. Il n'avait pas à se livrer ainsi. Il faisait croire qu'il prenait la vie à la légère, et c'était plus simple. Il n'avait pas envie de lui faire comprendre, qu'il avait finalement eut peur, que quelque chose l'avait poussé à espérer que finalement il s'en sorte. Il était encore dans un piteux état, mais il ne se sentait plus partir comme il l'avait fait. Il était pourtant pâle, il manquait de force mais sa volonté à mentir était inébranlable. Se mettant subitement à sourire d'un air un peu absent tout de même :
 
"J'en connais un qui envierait ma place. Il rêverait te tester ton lit. Il est plus confortable que le mien. On devrait échanger... et c'est plus grand que chez moi aussi."
 
Il rit un peu plus fort, ne sachant pas trop s'il se moquait de lui même, ou alors de Ru, ou bien même encore de Jungney. Oh oui il avait bien compris le petit manège de Ru. Ce type ne rêvait pas que de pourrir la vie de la jeune femme. Ça le faisait rire lui, même si ce n'était pas drôle, il trouvait ça amusant. En fait, il planait complètement, il se sentait ailleurs, avec des idées folles. Oh il était encore un peu censé, mais il manquait réellement de force et d'énergie pour être totalement lucide. Il avait faim aussi, et soif... mais il ne le dirait certainement pas à Jungney. Laissant son bras retomber lourdement sur le matelas, il la regarda d'un air un peu amusé :
 
"Ah Jungney, t'es vraiment une fille à problèmes ! Le genre qu'on doit pas approcher si on veut rester en vie."
 
Il poussa un soupir, un peu perdu dans ce qu'il disait, et ce qu'il pensait aussi. C'était compliqué, elle l'énervait à être là, et à avoir été gentille avec lui. Mais en même temps il était reconnaissant qu'elle ait fait pour lui. Il n'était pas certains de penser ce qu'il venait de dire, c'était sorti plus vite qu'il n'avait eut le temps d'y réfléchir en fait. Il en avait marre en réalité, il voulait qu'on le laisse tranquille, et que la vie soit moins rude avec lui. Oui ce qu'il voulait c'était pour une fois ne penser à rien, et juste se contenter d'exister. Mais il ne pouvait pas, et cette fille ne l'aidait en rien à se sentir mieux. Elle ne rendait la situation que davantage plus complexe. Dans un élan de lucidité, il tourna la tête vers elle, l'observant longuement avant de lui demander:
 
"Pourquoi t'as fais ça?"
 

Lui donnerait-elle une réponse? Ou alors penserait-elle qu'il ne savait pas ce qu'il disait? Il ne savait pas non plus, et il en vint à pousser un nouveau soupir. Exténué, épuisé, il avait du mal à comprendre ce qui se passait, et ce qu'elle avait fait. Ça lui paraissait impensable. Elle avait prit des risques pour lui ce soir, et tout ça n'avait aucun sens. Peut-être s'ennuyait-elle, il ne savait pas qui elle était, ni ce qu'elle faisait. La seule chose qu'il savait c'est qu'elle aimait Linkin Park, et qu'elle possédait une maison miteuse comme la sienne. Pas de quoi se réjouir, et pourtant ça l'intriguait plus qu'il ne fallait.
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Anonymous
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Sam 1 Fév - 2:06

Penchée sur sa blessure je regardais le sang noirâtre tâcher mes draps d’une flaque rouge vive. Est-ce que je pourrais récupérer ça ? J’en avais aucune idée et c’était le cadet de mes soucis … je voulais surtout que ce sang arrête de se répandre, et qu’Il Nam cesse de pâlir. J’avais peur de le perdre, je veux dire, j’avais peur qu’il ne meurt comme ça, d’une hémorragie que j’étais incapable de contrôler. Il ne cessait de sourire, ce sourire fier et presque hautain. Ce n’était que lorsqu’il se crispait à cause de la douleur trop grande que son sourire disparaissait. J’étais toujours aussi perdu mais je ne voulais pas l’effrayer en lui montrant qu’il risquait de mourir fasse à ma connerie. Je tentais de le rassurer mais je ne savais même pas faire ça. Rassurer quelqu’un. Bordel était-ce vraiment si compliqué de prendre soin de quelqu’un ? De s’assurer de son bien, de ne pas heurter ses sentiments, s’assurer que tout allait bien pour lui. J’étais censé faire quoi alors qu’il semblait dépérir lentement entre mes bras. Mes mains pleines de son sang qui séchait me donnaient le vertige. Une forte odeur de rouille me piquait le nez. La plaie n’était vraiment pas belle à voir. J’écartais un peu plus le pan de son jean qui me gênait et le baissa plus sur ces hanches. Plusieurs fois je rinçais ma serviette dans l’eau tiède. Et docilement je suivis ses gestes, j’appuyais sur sa blessure grimaçant avec lui alors que je lui faisais mal. Je me sentais désolée de lui infliger ça, mais je sentais qu’il en avait besoin … Je me cambrais un peu plus pour observer la plaie de plus près. J’appuyais un peu plus de peur de relâcher la pression que j’exerçais, et si tout le sang que je retenais se mettait à jaillir d’un coup ? Mon ignorance sur l’anatomie du corps et ma peur de mal faire me faisait imaginer le pire … Ses doigts me firent frissonner lorsqu’il remonta doucement sur mon bras. Je relevais un regard troublé vers lui et la lueur de son regard me fit chavirer. J’avais la gorge serrée et je retenais mon souffle sans m’en rendre compte. Je ne sais pas ce qu’il faisait et pourquoi maintenant, mais une part de moi ne voulait pas qu’il arrête. Alors lorsqu’il glissa doucement le bout de ses doigts, avec une lenteur calculé sur le tissu de mon soutient gorge j’eu un hoquet discret qui mourut dans ma gorge. Un frisson me parcouru l’échine et je me sentais faiblir. Son regard m’hypnotisait, j’étais envouté, incapable de penser, d’ailleurs mon esprit était fermé, plus rien ne filtrait si ce n’est ce regard et cette bouche. Mon regard osa se perdre sur ses lèvres un cours instant, avant qu’il ne m’attire à lui. Retenant ma chute en plaquant ma paume sur le mur au dessus de nos têtes je frémis à son souffle qui se mêla au mien. Mais encore plus brutal qu’un électrochoc, sa phrase me fit atterrir sur terre en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Et d’un coup la colère m’envahit. Quelle idiote ! Comment j’avais pu me laisser aller aussi facilement. C’était ridicule, ce n’était pas moi, et encore moins dans ce genre de situation. Alors pour me venger j’appuyais un peu plus sur sa blessure, histoire de le réveiller lui aussi. Quel crétin ! Il avait ce don pour me mettre hors de moi en un quart de seconde et même à l’article de la mort.

C’est la première fois que j’invite un homme à entrer chez moi. Je veux dire, que j’autorise un homme à entrer dans ma maison, à s’allonger dans mon lit et même à caresser ainsi ... Il y avait bien Ru qui s’invitait quand bon lui semblait et ses gestes déplacés qu’il se permettait, mais jamais o grand jamais je n’avais apprécié sa présence. Il Nam c’était différent, depuis le début il était différent des autres, différent avec moi. C’était si étrange et déroutant, j’avais l’impression qu’il allait quitter ma vie d’un instant à l’autre, que je ne le reverrais plus, qu’il mènerait sa vie loin de moi en m’oubliant et pourtant, au fond de moi j’étais intimement persuadée qu’il ne pourrait plus aller nulle part sans moi. Ou alors était-ce juste ce que je désirais vraiment sans me l’avouer ? On ne trouve son chevalier servant qu’une fois dans sa vie … Je ne voulais pas le laisser partir. Mais le plus drôle avec lui – enfin façon de parler – c’était cette attitude qu’il n’avait de cesse de garder. Cette arrogance et cette insolence qui me rendait folle. Parfois j’y répondais en riant, parfois j’avais envie de le frapper, comme à cet instant mais la situation me demandait toute mon attention et je donnais le peu d’effort qui me restait. Alors j’oubliais vite son petit jeu et m’appliqua sur sa blessure. J’aurais pu le laisser crever sur ces gravillons blancs, le laissant à sa famille et à sa grande fratrie. Mais j’en avais été incapable et je dois avouer que l’idée ne m’avait même pas traversé l’esprit. Ces chiens auraient pu le laisser mourir en riant. Je n’avais pas risqué ma vie pour lui pour en arriver là. Et pourquoi avais-je risquée ma vie pour lui hein ? Certes il m’avait sauvé, mais est-ce que ça valait réellement de me prendre une balle pour lui ? Oui. Définitivement oui. Mais je n’avais pas envie de comprendre pourquoi, pas maintenant. Chassant mon malaise et ces idées ridicules de mon esprit je remontais ma main libre sur son ventre suivant du doigt les cicatrices. Il en avait un peu partout, couvrant sa peau se fin trait blanc. Des traces plus dures que d’autres témoignaient de sa vie dangereuse. Est-ce que ça lui faisait mal ? Je remontais le long de sa clavicule et voulu pousser du doigt son collier mais avant que je ne puisse ne serait-ce que le frôler Il Nam attrapa mon poignet avec toute la force qu’il possédait et me repoussa. Surprise je me laissais tomber sur le lit en détournant le regard. Je déglutis et bafouilla un vague pardon. Attrapa les compresses je lui fis un pansement le plus serré possible alors qu’il avait arrêté de saigner. J’appuyais doucement pour que la Bétadine s’imprègne bien. Puis rassemblant tout le matériel utilisé je me dirigeais vers la salle de bain ou je me lavais les mains. L’eau devint vite rosée et j’eu un mal fou à tout retirer. Son sang séché remontais jusque sur mes avant bras et sur mon front, à l’endroit où je m’étais essuyée. J’étais dans un état épouvantable mais bien moins grave que celui d’Il Nam.

"P****n donne moi ça !" encore dans la salle de bain je sursautais presque à l’éclat de sa voix où une douleur certaine perçait. Je n’avais qu’à me retourner pour voir Il Nam allongé sur le lit mais redressé tant bien que mal. Je ne compris pas tout de suite ce qu’il voulait et après que les battements de mon cœur ce soit calmé je marchai jusqu’au seuil de la porte. Lorsque j’aperçus la veste, je me suis dis qu’il avait sûrement froid et qu’il voulait se couvrir, ou alors partir, ce qui me semblait plus logique vu l’état poisseux et dégueulasse du vêtement. Puis l’évidence même s’imposa à moi. Il n’avait émit aucune volonté de partir et s’il avait vraiment froid ma grosse couette l’attendait sur le lit … non, ce qu’il voulait c’était ce qu’il y avait dans la veste. Il voulait … ça. Comprenant ce qu’il désirait je ne me sentais pas capable de lui donner, pas maintenant. Retournant devant le miroir, je l’ignorais simplement alors que le chaos dans ma tête revenait. "On dirait que je vais squatter ton lit ce soir... T'as l'habitude de dormir nue? " Je ne préférais même pas répondre à ces pics. Il n’était plus lui-même, ou plutôt c’est ce dont je me persuadais. Je savais qu’il était comme ça, mais je ne comprenais pas pourquoi maintenant ? Pourquoi s’acharnait-il à paraitre aussi con et arrogant ? Je ne lui demandais rien en échange, mais j’aurais préféré son silence à ce genre qu’il se donnait. Il pensait apparaitre pour un gros dur qu’on respecte ? Mais à mes yeux ça ne le rendait que plus pathétique. "J'en connais un qui envierait ma place. Il rêverait te tester ton lit. Il est plus confortable que le mien. On devrait échanger... et c'est plus grand que chez moi aussi." Mes doigts se crispèrent sur la céramique de mon évier alors que l’envie de lui en mettre une me démangeait la main. Mais je prenais sur moi, c’était simplement son état qui le rendait comme ça, oui comme un gamin qui encaisse le contre coups il s’était donné la mission de me rendre folle. Ça le rendait peut-être plus vivant ? C’était sa façon à lui de lutter contre le sommeil ? Attrapant mon savon je me lavais simplement le visage pour chasser ce sang et laver le peu de mes cheveux sales. Je m’essuyais énergiquement avec une serviette et préféra faire à manger que me changer. Il Nam avait besoin de force et vu l’appétit que j’avais, le sien devait crier famine.

Mettant de l’eau à chauffer, je lui préparais un bouillon histoire qu’il puisse manger sans trop de mal. Je lui servis un bol de riz chaud et une cuillère à soupe pour que ce soit plus facile. J’hésitais. Toute ma raison me criait de ne pas le faire et tout mon cœur m’hurlait de l’aider. De lui donner ce qu’il voulait. Il Nam parlait, encore et encore, je savais qu’il se moquait de moi ou quelque chose dans le genre, mais je luttais avec ma raison avec moi-même … Attrapant sa veste, je la portai jusqu’à la cuisine, je savais qu’il pouvait suivre chacun de mes gestes, mais le son de sa voix si lointain m’assurait qu’à cet instant il était sur orbite. Le petit sachet de poudre blanche dans le creux de la main je me mordillais la lèvre. Dos à lui j’allais décider de lui donner ou non sa dose … et si ça le tuait hein ?! Son état était déjà si faible, comment je pouvais lui faire prendre se risque. Mais d’un autre côté je n’avais aucun anti douleur si ce n’est quelques vieux cachets au fond d’un placard … Finalement j’ouvris le sachet et vida son contenu dans l’évier, tout du moins la moitié. S’il prenait tout d’un coup il risquait de mourir, mais s’il n’en prenait qu’un peu histoire de brouiller son esprit ça ne pourrait que l’aider n’est-ce pas ? "Ah Jungney, t'es vraiment une fille à problèmes ! Le genre qu'on doit pas approcher si on veut rester en vie." Je ne dis rien, parce qu’il avait raison. J’attirais les problèmes et je les propageais malgré moi à ceux qui m’entouraient. C’est pour ça que je m’appliquais tellement à être seule. Je m’assis sur le bord du lit en posant le plateau sur la petite cagette en bois qui me servait de table de chevet. M’approchant un peu plus de lui en faisant attention de ne pas lui faire mal, je le fixais. Lui qui riait l’espace d’un instant avait repris un air grave, sérieux, perplexe, perdu … "Pourquoi t'as fais ça?" Fais quoi ? Le plateau repas ? Risquer ma vie pour lui ? Prendre soin de lui ? Je n’en savais rien. Je ne pouvais pas lui dire que c’était parce que je tenais à lui ou que la solitude m’effrayait, alors je me contentais de lui murmurer un faible « Je ne sais pas … » et c’était la vérité. Je ne savais pas. Je passais une main fraîche sur son front brûlant, surprise de voir qu’il avait autant de fièvre. Je passai un gant d’eau fraiche sur son visage pour l’apaiser un peu. J’étais douce avec lui bien qu’il ne le méritait pas vraiment, mais peut-être que sa fièvre l’avait fait délirer et qu’il ne fallait pas que j’écoute ses propos blessant. Alors je me contentais d’être attentionné avec lui et pour lui donner une réponse satisfaisante lui murmura ce qui me semblait le plus sincère « Je ne veux plus être seule et avoir peur … j’ai trouvé mon chevalier. » Il ne comprendrait peut-être pas dans son état mais ça ne ferait aucune différence, je n’avais pas l’intention de lui expliquer le fond de ma pensée.

Je pris la bande qui trainait sur le lit et m’approcha encore un peu plus de lui. Je lui murmurai un simple « Approche » en l’aidant à se redresser. Je fis en sorte qu’il puisse se blottir contre moi et pour plus de facilité enfoui mon visage dans le creux de son cou. Mon souffle chaud vint caresser sa peau et habilement j’enroulais la bande autour de son flanc pour maintenir au maximum le pansement contre sa peau. Etait ce mal que de savourer cet instant ? La chaleur d'une autre personne me manquait et pendant je ne savais pas si je faisais ca pour lui ou pour moi ... mais pour lui ôter le doute assura en chuchotant, taquine « Te fais pas de film cow boy. » L’aidant à se recoucher, j’approchais mon visage du sien comme si j’allais l’embrasser, je crois même qu’une part de moi en eu envie. « Tu seras mieux comme ça ». Je lui adressais un demi-sourire alors que mes cheveux tombèrent en cascade sur son épaule. Me redressant je posais le plateau à côté de lui sur le lit. « Je t’épargne l’humiliation de te donner à manger, sauf si tu en as vraiment besoin. Je t’ai fait un bouillon et du riz. Et je n’ai pas de viande, désolée. » Cette denrée était trop cher pour moi alors je me rationnais comme je pouvais. Je tournais le plateau vers lui, mettant en évidence le petit sachet de poudre. Je ne fis aucun commentaire, ni aucune remarque. Je lui laissais le libre choix de le prendre ou non. Après tout qui étais-je pour le juger et l’empêcher de mener sa vie comme il le souhaitait, si ça pouvait l’aider au moins rien qu’un peu … je plantais mon regard quelques secondes dans ses yeux, je cherchais à le comprendre, à le sonder, mais j’étais aussi perdu que lui … Je finis par me lever et lui dire que j’allais à la douche, s’il avait besoin de quoique soit il n’avait qu’à m’appeler, les murs fins de ma maison permettait d’entendre une mouche voler qu’importe la pièce où nous étions. Et bien que je sache que ces attentions lui déplaisaient je tirais la couette sur son corps et le borda légèrement. En me redressant je lui adressais un dernier regard et entra dans ma salle de bain. J’inspirais doucement, mon cœur s’emballait encore sans que je ne comprenne pourquoi. Je revoyais son visage si près du mien et je mis à sourire sans me rendre compte. Quelle idiote je pouvais faire ! Retirant mes vêtements j’enjambais ma baignoire et ouvrit l’eau chaude pour me doucher. Je n’avais aucun rideau ni de tapis de bain. Mais qui s’en souciait je vivais seule. Le seule détail que j’avais omis c’était ma porte qui ne fermait plus. Alors doucement, sans que je ne l’entende ni ne le voit, la porte s’ouvrit lentement. Assez pour offrir à Il Nam une vu complète sur ce que je faisais. Mes cheveux étaient attachés en chignon négligé d’où quelques rebelles s’échappaient pour venir caresser mes épaules mouillées. Je fermais les yeux en savourant cette pause. Mon corps endolori me tirait et j’en avais oublié les coups que j’avais reçus aujourd’hui. Mes hématomes semblaient s’être propagé, et mon épaule avait viré à une teinte violacée. Je grimaçai et poussa un léger soupir, j’étais lasse, complètement vidée. Attrapant mon savon je me mis à me savonner le corps, les bras, le ventre puis les cuisses et les jambes en prenant appuient sur le rebord. Je finis par la poitrine en me tournant dos au mur. Le jet qui aspergea sur mon dos me fis frissonner et je restais ainsi laissant l’eau chassez la mousse de mon corps en faisant le moins d’effort possible … j’étais si bien sous ce jet. Je crois que je pourrais y rester des heures … puis je portais ma main au visage. Je regardai la bague bon marché que m’avait offert Jun. Comment une personne que j’ai si pu vu pouvait prendre autant d’importance dans ma vie. Il me manquait, terriblement. Sentant les larmes monter je me tournais rapidement pour noyer mon visage sous l’eau. Il ne fallait pas que je me laisse aller, car dans la pièce d’à côté, un homme avait besoin de moi.
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Sam 1 Fév - 2:08

Elle ne savait pas... Il ne s'était pas attendu à une véritable réponse de sa part mais quelque chose en lui, le dérangeait. Peut-être était-ce le fait que rien ne lui semblait clair. Son état n'aider en rien a ce qu'il se sente mieux et comprenne ce qui se passait. Mais il était frustré. Oui en fait il était terriblement frustre de ne pas pouvoir saisir ce qui se passait et ce qui était arrive. Plus que le coup qu'il avait prit et plus que sa blessure, c'était se retrouver face a cette fille qui le déroutait. Il n'arrivait pas à savoir ce qui avait pu lui passer par la tête pour qu'elle l'aide. Pourquoi n'était-elle pas comme les autres? Pourquoi ne pas l'avoir laisser seul s'effondrer? Il était si habitue a ce que tout le monde l'ignore ou ne s'occupe jamais de son sort. Alors oui c'était troublant que cette fille sortie de nulle part vienne l'aider et prendre soin de lui. Quelque part il cherchait a se réconforter en se disant qu'elle s'en était senti oblige, qu'après ce qu'il avait fait la nuit de leur première rencontre elle lui devait quelque chose. Il n'avait jamais pense que c'était nécessaire en fait lui non plus ne savait pas ce qui lui avait prit ce soir la. Peut-être qu'au fond il s'ennuyait trop pour rester sur place. C'était aussi complique pour lui a comprendre, pour dire vrai il ne cherchait même pas plus loin. Mais il ne pensait pas que tous les deux devraient en arriver à être quitte d'une quelconque façon. Et pourtant alors qu'elle venait de lui donner cette réponse, il ne s'en sentait pas satisfait. Quelque chose le gênait, peut être ses mots mais aussi sa voix. Elle était calme et posée, presque trop sincère pour être quelqu'un qui rendait un simple service. Peut être avait-elle fait ça parce qu'elle s'inquiétait vraiment pour lui... Mais cette idée aussi récurrente soit-elle lui paraissait être complètement stupide. Ni elle ni personne n'avait à s'en faire pour lui. Il se débrouillait seul, ce soir il était même capable de s'en sortir sans son aide... Enfin du moins c'était ce que sa tête de mule s'évertuait à penser. Il n'avait pas envie de commencer a croire qu'il pouvait avoir besoin de quelqu'un. Il avait commence à marcher en solitaire et il finirait son chemin sans personne a ses cotes. C'était ainsi, les choses étaient déjà écrites et scellées pour lui. Il n'était pas triste, ni même déçu, il s'était fait a l'idée et désormais il ne se battait plus. Pourtant sa vie ressemblait à un combat de tous les jours. Il ne vivait pas vraiment dans ce monde il ne faisait que survivre. Il aurait aime lui répondre quelque chose, mais il se sentait mal, sa tête lui tournait, sa gorge se serrait. Il ferma donc les yeux tandis qu'elle passait un tissu imbibe d'eau fraiche sur son front. Il l'en aurait remercié tant la sensation était bonne. Lui qui avait froid quelques minutes auparavant il avait l'impression d'être en ébullition. Son regard n'était plus aussi "présent" il ne savait même plus ou poser les yeux tant et si bien qu'il préféra les laisser fermer. Il retint un nouveau gémissement, la douleur ne l'avait toujours pas quitte mais cela semblait déjà moins entêtant. Peut-être parce que son esprit semblait désormais sur une autre planète.
 
Il entendit sa voix venir lui murmurer des mots qui le lendemain lui paraitraient n'être qu'un songe. Mais il ne savait pourquoi il se sentit brusquement "bien". Parce qu'il planait peut-être et il n'aurait pas de mal a dire que s'en était la cause mais c'était différent. Il se sentait presque rassure, et son esprit un peu divaguant oserait même dire qu'il se sentait a sa place. Pour la première fois de sa vie il avait la sensation d'être là ou il fallait. C'était étrange, jamais il n'avait ressenti une chose pareille, mais la fièvre le faisait délirer. Il n'était même pas certains de se souvenir de ces émotions ni même des mots qu'elle avait employé. Pourtant quelque part il avait envie de se les répéter encore et encore pour ne jamais oublier. Seulement il savait que c'était impossible cet instant, n'était qu'un moment de flottement, trop irréel pour qu'il soit vrai. Désormais il avait juste l'impression de bouger comme le ferait un automate. Il était épuisé, il n'avait plus la force de se battre et d'aller a son encontre. C'est pour cette raison qu'il ne broncha pas lorsqu'elle lui demanda d'approcher. En parfait petit garçon docile, il se redressa un peu non sans mal avant de grimacer et la regarder sans réelle émotions. Il ne savait pas ce qu'elle faisait, tout lui semblait un peu flou et lointain subitement. Pourtant il ne put s'empêcher de faire attention à cette nouvelle proximité entre eux. Son corps contre le sien le berçait un peu plus dans cette chaleur rassurante et troublante avant qu'elle ne vienne presque enfouir son visage dans son cou. Il se surprit lui même a avoir envie de passer ses bras autour de sa silhouette frêle, la serrer contre lui et... Et quoi? Il délirait, la fièvre avait finalement raison de lui. Il fallait qu'il se reprenne il le savait, mais il se sentait si bien. Il était mort de fatigue, épuisé à s'en laisser tomber à la renverse, mais étrangement il se sentait plus présent dans cette réalité améliorée. Il se fichait que ça ne soit pas vrai, qu'il rêve tout ce qui l'entourait, qu'il s'imagine cette fille qui se souciait de sa vie comme si c'était la sienne. Il regretta même qu'elle vienne lui lancer cette remarque qui le fit tout de même sourire. Elle gâchait surement tout, c'était du moins ce qu'il se dit un court instant avant que son visage se retrouve en face du sien. Il ne savait pas pourquoi mais il trouvait l'image douce, presque délicate et fragile. Il en avait même peur de cligner des yeux pour se réveiller de sa torpeur et de se rende compte qu'il avait rêvé. Elle était proche, si proche qu'il aurait envie qu'elle le soit encore plus. Qu'elle franchisse ces derniers centimètres qui la séparait de lui et qu'elle dépose ses lèvres sur les siennes. Oui c'était fou, complètement dingue mais c'était ce a quoi il pensait tandis qu'il sentait ses cheveux bruns lui tomber sur son épaule dénudée. Il n'était pas lui même, quelque part il savait qu'il n'était pas dans son état habituel mais il se disait "Rien qu'une fois"... Seulement il ne savait pas ce qu'il voulait ni même ce qu'il désirait. Que ce moment dur plus longtemps, ou alors autre chose? Mais le temps reprenait toujours ce qu'il donnait. Et c'est ainsi qu'elle vint déposer un plateau non loin de lui. Il avait si faim il y a à peine quelques minutes et désormais il regrettait presque d'en arriver la. Finalement fatigué, il se contenta de pousser un soupir, avant de jeter un regard vide aux choses disposées sur le plateau. Il n'eut pas trop de mal à apercevoir ce qu'il désirait dans sa veste, mais il ne savait même pas si il en était satisfait.
 
Lorsqu'elle lui adressa un regard pour s'éclipser, il était presque à deux doigts de lui demander de rester. Pourquoi faire? Ça il ne savait pas, mais il n'avait pas envie qu'elle parte. C'était complètement idiot, et il se raisonna, vivement, du moins autant qu'il le pouvait en tendant la main pour toucher son bol. Il n'avait plus si faim que ça, il sentait que quelque chose s'était coincé dans son estomac, cette sensation étrange, le faisait tourner en bourrique quelques secondes avant qu'il ne choisisse plutôt ce sachet que le riz. Ce n'était surement pas le meilleur choix, mais il n'en pouvait plus, il lui fallait quelque chose pour se raccrocher à cette vie qu'il menait, et pas cet instant volé. Il ne se faisait pas d'illusions, tout disparaitrait le lendemain matin, alors que sa dose, elle le suivrait toujours partout. Les effets aussi étaient éphémères, mais c'était la seule chose qui ne l'avait jamais rassuré. Depuis la disparition de Jun, il s'était conforté dans l'idée qu'il en avait réellement besoin, plus qu'avant du moins. Ses mains encore tremblantes, il trouva assez de force pour préparer sa drogue et inhaler d'un trait. Cela lui fit plus mal qu'il ne l'aurait pensé, mais il se laisse rapidement tomber sur le matelas de nouveau. Cette fois-ci les sensations n'étaient pas nouvelles, elles le rassuraient, lui disaient qu'il n'était pas encore trop loin, mais ce n'était qu'un court instant. Juste quelques secondes, avant qu'il se rende compte qu'il planait totalement. Son regard parcouru l'ensemble de la pièce, du moins ce qu'il pouvait en voir, tandis que les murs semblaient tanguer, mais c'était cette douce euphorie qui s'immisçait en lui, et ce calme reposant qui lui plaisait. Il se sentait partir, ailleurs, dans un monde meilleur que celui dans lequel il vivait. Dans ce dernier, il n'était pas un membre d'un gang, il n'avait pas manqué de se faire tuer, et cette fille... Oh cette fille, il ne savait pas bien encore si elle en faisait partie ou non. Peut-être un peu, mais il se voyait mal être la princesse en détresse qu'elle venait sauver. Les rôles étaient inversés, ça ne lui plaisait pas, tandis qu'il se mettait à sourire de ses bêtises. Ses pensées n'étaient plus cohérentes, il se mit même à rire en observant son bol de riz. Qui sait, peut-être était-il en train d'imaginer le Mont Fuji, ou encore autre chose. Dans ces moments là il pourrait aller loin, mais ce n'était rien face à ces autres drogues qu'il avait testé. Son esprit était juste apaisé, et lui un peu plus serein. Il observa doucement le plafond le trouvant presque aussi miteux que celui qu'il avait au dessus de sa tête chez lui. Par contre, ce qu'il n'avait pas c'était ce bruit d'eau... ces chutes qui n'en finissaient pas. L'eau ne coulait jamais sans lui à son appartement, et l'espace de quelques instants, il semblait avoir oublié qu'il n'était pas chez lui.
 
Tournant la tête lentement, il fronça les sourcils d'un air gêné, presque embêté parce-que sa vue n'était pas aussi nette qu'il le souhaitait. Il eut du mal à entrevoir que ce qu'il fixait c'était l'entrebâillement d'une porte. Mais lorsque tous les contours, lui apparurent un par un, il sentit son cœur manquer un battement. Sa raison lui aurait bien criée de ne pas regarder, mais Il Nam n'était pas un gentil garçon. C'est d'ailleurs ce qu'il se dit à lui même, avant de rire d'un petit air narquois, et observer la jeune femme. Elle ne s'était peut-être pas rendu compte que la porte s'était ouverte, et l'américain avait trop peu de force pour se lever et aller la fermer. Et puis... Pourquoi le ferait-il? Il n'était pas voyeurs, ça non, seulement il ne put rien y faire. Dès l'instant il avait finit par poser ses yeux sur elle, il ne put s'en détacher. Regardant longuement sa silhouette bien faite, parcourant de ses yeux curieux et presque gourmands ses courbes. La vision était de toute évidence érotique, mais plus que cela, elle lui parue angélique. La vapeur d'eau se dégageant de la pièce, donnait un aspect fantasmé à la scène. Quant à son corps, il lui arrivait parfois de n'en voir que des parties, juste à travers la fumée. Il venait de trouver son rôle dans l'histoire... Jungney, était un ange. Son ange gardien peut-être bien, mais elle était venue pour le sauver, et veiller sur lui. "Quel con!" songea-t-il, alors qu'il s'efforçait à regarder ailleurs, mais il n'y  parvenait pas. Comme hypnotisé, il resta les yeux rivés sur cette porte. N'importe qui le prendrait pour un fou, mais il se rassurait. Lui aussi se pensait fou! Fou d'être là ce soir, fou d'avoir rejoins ce gang, fou d'avoir sauvé cette fille le premier soir... et fou d'avoir envie qu'elle le regarde. C'était dingue, si elle le faisait, elle aurait surement envie de le tuer, ou de lui arracher les yeux. Elle aurait raison d'ailleurs, mais il ne pouvait s'en empêcher... ce n'est que finalement son ventre réclament à manger qui le sortit de son état rêvassant. Se tordant un peu, il posa une main sur ventre, tandis qu'il détournait enfin le regard vers son bol. Selon lui c'était beaucoup moins aguicheur et plaisant à regarder, il en aurait même rit si il en avait la force, mais il préféra attraper sa cuillère et en prendre une bouchée. Bien que la faim lui était revenue, il n'avait pas assez de motivation pour dévorer tout ce qu'elle lui avait mit. Demain, se disait-il tandis qu'il se risquait à relever les yeux cette porte entrouverte.
 
Cette fois-ci, la fatigue avait raison de lui, ses yeux devinrent un peu plus lourds, tandis qu'il se calait dans le matelas. Il observa juste encore assez de cette jolie scène, comme pour la mémoriser, ou la graver dans sa mémoire. Il aurait pu avoir peur lorsqu'elle sortit de sa salle de bain, mais il regardait déjà ailleurs. Les yeux à peine ouverts, il voyait se dessiner son ombre, mais pas une de celles qui vous effraie. Elle semblait bienveillante, et lui serein. Peut-être était-ce l'effet de la drogue, la fièvre ou autre, mais pour une fois il se sentait avoir le droit de s'endormir sans penser, ni même réfléchir à rien. La voyant juste à peine, c'est un murmure qui s'échappa de ses lèvres :
 
"On ne sera plus jamais seul tous les deux..."
 
Il ne savait pas ce qu'il disait, ni même pourquoi cela lui venait ainsi. C'était peut-être ce qu'il pensait au fond, et qu'il n'osait dire à voix haute lorsqu'il était lucide. Mais il savait quelque part, qu'il ne l'avait jamais pensé. Du moins, jamais avant ce soir. Une réponse tardive à ce qu'elle lui avait dit, et pourtant il était certains que demain matin il ne se souviendrait de rien. Qu'elle y attache de l'importance ou non, était le moindre de ses soucis. Il était crevé, tout ce qu'il voulait c'était pouvoir dormir, et peut-être oublier cette nuit épouvantable. Il ne savait pas comment il faisait pour vivre une existence à cent à l'heure. L'adrénaline l'aidait beaucoup à se surpasser, et à affronter les situations. Il lui arrivait même de ne pas dormir pendant des jours, sans pour autant s'écrouler de fatigue. Mais ce soir c'était différent, il n'était pas seul pour s'endormir, pas seul avec ses pensées, et encore moins seul dans cette vie qui était la sienne. Il allait s'endormir aux côtés d'une inconnue, qui en savait surement plus sur lui que toutes les autres qu'il avait rencontrés. Peut-être en savait-elle même plus que lui n'en savait sur sa propre personne... Trouvant encore un peu de force, il leva le bras pour venir pointer son doigt sur elle, imitant la forme d'un revolver, et faisant claquer sa langue sur ses dents il lui lâcha :
 
"I'll find out who you are, Jungney!"
 
Il la regarda quelques instants, avant de se mettre à sourire d'un air moqueur et insolent. Laissant retomber son bras, il ne fit pas mine de tirer. Non, car ce qu'il lui faisait comprendre, c'est qu'il l'avait bel et bien dans sa ligne de mire. Il trouverait qui était cette fille, et ce qu'elle cachait. Il avait envie de tout savoir, et ça pour des raisons qu'il ne connaissait pas. Il comptait bien apprendre ce qu'elle avait à révéler, et pourquoi elle agissait ainsi avec lui. Il ne la soupçonnait de rien, pour lui c'était juste un jeu surement, ou un besoin d'avoir des réponses à ces brusques questions. Quoiqu'il en soit, il ne trouva plus la force de résister au sommeil qui le menaçait. C'est avec son sourire, qu'il ferma les yeux, avant de sombrer sous le poids de la fatigue et de l'épuisement. Lui qui était toujours en alerte quand il n'était pas chez lui... cette nuit là, ce ne fut pas le cas. A croire que Jungney était bel et bien un ange bienveillant.
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Chapter II : Can you fix the broken Ft Il Nam

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