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time flies, memories don't (emily) i'll be fine once i'll get it, i'll be good
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| | Jeu 18 Sep - 17:02 | |
| Revenir à San Francisco après avoir passé des mois à la fuir me faisait du bien. Malgré les blessures, malgré les tempêtes qui m'ont fait déguérpir. Après tout, cette ville est ma seconde maison. J'avais vécu tant de choses dans ses rues que l'ignorer avait sans doute été une mauvaise idée. Comment pourrais-je avancer si je ne règle pas les problèmes que j'ai crée ? Comment pourrais-je avancer avec ce goût d'inachevé au fond de ma mémoire ? Ce n'était pas possible, pas envisageable alors j'ai décidé de reprendre les choses en main et de faire ce que je n'aurais jamais fait auparavant. M'excuser auprès des gens que j'avais lâchement abandonné, tenter de préserver les amitiés qui sont chères à mon coeur malgré tout ce que j'ai pu montrer au cours de ces derniers mois et toutes ces bonnes initiatives m'ont donné le courage nécessaire pour me rendre au domicile d'Emily.
Elle était partie elle aussi. Certainement pour changer d'air après tout ce qu'il s'était passé dans sa vie et je la comprenais mais la distance qui n'avait cessé de grandir entre nous depuis m'avait marqué et je me disais qu'il valait mieux en parler plutôt que de nous laisser en plan, en ne nous laissant qu'avec le regret en tête. Postée devant sa porte, j'ai appuyé sur la sonnette et j'ai attendu. Je me rappelais des choses que l'on avait partagé et qui me semblaient à des années lumières de ce que nous étions aujourd'hui et j'espèrais qu'on finirait par se retrouver toutes les deux. Je l'espèrais vraiment. |
| | | | Mar 23 Sep - 18:27 | |
| Revenir a San Francisco n’avait pas été quelque chose de facile pour toi. Tu aimais cette ville, c’était ta ville, ou tu avais tant de souvenirs et ou tu avais grandi. Aujourd’hui, il n’y avait plus grand chose qui te reliait vraiment a cette ville. La compagnie de ton père avait le quartier général a New York. C’est bien New York, tu as toujours bien aimé cette ville. Ca ne te dérangerait pas d’y vivre pour de bons. Il y a de très bonnes universités la-bas. Il n’y avait rien ici pour toi a San Francisco. Cependant, il y avait ce quelque chose, ce petit quelque chose qui faisait que tu n’arrivais pas a quitter ta ville natale. Tu étais revenue il y a même pas un mois après que tu avais plutôt disparu de la circulation. Tu avais eu besoin de quitter cette ville pour un renouveau, essayer de te retrouver. Les 3 derniers mois t’avaient vraiment aidé a te retrouver, a vider ton esprit des derniers mois. Tu avais énormément aimé l’Afrique, l’Inde et la Micronésie. Cela avait été tellement enrichissant que retourner sur le continent était un choc culturel. Tu avais abandonné ta grande demeure sur Pacific Heights. A la place, tu avais opté pour un petit appartement sur Crocker Amazon. Tu étais riche mais a quoi bon avoir une maison avec 8 chambres a toi toute seule. C’était juste jeter de l’argent par la fenêtre. Tu préférais bien plus la simplicité en ce moment. C’était proche de l’université également. Tu avais repris les cours. Tu voulais finir ton diplôme et après verra ce qui adviendra de ta vie.
Tu n’avais pas cours aujourd’hui. C’était ta journée de libre et cela te plaisait bien d’avoir un jour pendant la semaine ou tu n’avais pas cours. Cela te permettait d’un peu penser a autres choses et de faire certaines activités que tu ne faisais pas en temps normal comme jouer avec ton synthé. Ca t’avait manque pour être honnête. Soudain, tu entendus ta porte sonner. Tu n’attendais personne ou alors ta mémoire te faisait des tours et tu oubliais des choses. C’était aussi une possibilité. Tu te levais alors pour venir ouvrir la porte. Tu fus surprise de voir Svetlana. Tu ne l’avais plus vu depuis tellement longtemps. Il fallait dire qu’avec ton départ tu n’avais plus vu beaucoup de monde. “Svet, ça fait plaisir de te voir! vas-y entre.” Dis-tu a ton amie de longue date avec un grand sourire. Ca te faisait plaisir de la voir et tu te rendais compte que depuis ton retour, tu avais un peu abandonné certains de tes amis. |
| | | | Mer 24 Sep - 21:06 | |
| Emily et Svetlana, lights will guide you home, and ignite your bones. Sa porte s'est ouverte et son sourire s'est figé dans ma mémoire. À mon tour, je lui souris ; contente de la revoir après tellement de temps. Elle n'avait pas vraiment changé. Non, pas du tout. Toujours ces mêmes cheveux bruns, toujours ce même regard profond. Ensuite, je suis entrée dans son appartement, laissant mes rétines se perdre circulairement dans l'espace nouveau que mes yeux découvraient. Autrefois, Emily vivait dans une demeure luxueuse de pacific heights, ce changement de lieu était plutôt radical. Cependant, malgré le contraste entre les deux endroits, son nouveau chez soi était particulièrement chaleureux et je m'y suis sentie à l'aise directement. Peut-être que son évasion l'avait transformé elle aussi, peut-être que nous étions toutes les deux sur une route plus saine et plus mature. Je me suis dirigée assez naturellement vers le salon afin de prendre place dans son canapé. C'était étrange d'être à nouveau en sa compagnie, de me dire que cette fois, les kilomètres ne nous éloignait pas comme ils avaient toujours eu l'habitude de le faire. J'étais vraiment contente qu'elle soit là, contente que sa porte se soit ouverte à moi aussi. En venant, je m'étais attendue à ce qu'elle refuse de m'ouvrir et qu'elle me dise de m'en aller et quelque part, cela aurait été une réaction légitime mais tout s'était plutôt bien passé et j'espèrais que nous allions continuer sur cette voie. Je me raclais un peu la gorge en la regardant à nouveau ; il y avait tellement de choses à dire et tellement de désordre dans mon esprit. Un peu bêtement, je tentais de me reprendre afin de formuler une phrase sensée. « Tu m'as manqué, ça me fait plaisir que tu sois revenue en ville. » Je dis sincèrement. « À un certain moment, j'ai même pensé qu'on ne se reverrait jamais. » Parce que tout semblait creuser la distance. Ses voyages à travers le monde, mon instabilité géographique et toutes les choses qui se sont créées sans qu'on n'en ai discuté. « Je suis venue pour m'excuser, tu sais. J'aurais dû être plus présente dans ta vie ou du moins me débrouiller pour l'être le plus possible. Tu as le droit de m'en vouloir. » Au moins, c'était dit et l'air de rien, ça me soulageait de lui dire à haute voix. Ma sincèrité n'était pas souvent prononcée mais le monde me paraissait différent depuis quelques semaines. Et moi, j'ai changé. Peut-être un peu trop brutalement. Peut-être un peu trop vite. Mais au fond, quelle importance cela avait ? La continuité sans logique de mon existence s'est arrêtée et le futur, cette idée qui me semblait terrifiante auparavant, semblait plus douce lorsque mes souffles savaient pour quelle raison ils existaient. L'hémorragie s'est apaisée, j'ai su voir au-delà de l'amas immense de mes ombres. J'ai su faire la différence. Tout a changé en si peu de temps, absolument tout. Si je l'ai voulu ? Je n'en sais rien. Je sais simplement que c'est bénéfique.
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| | | | Jeu 2 Oct - 14:59 | |
| Tu ne pouvais pas nier que les derniers mois, tu t’étais beaucoup réfugiée dans ta peine et ton deuil. Apres la mort de ton père, tu n’avais pas envie de socialiser et d’aller vers autrui. C’était égoïste, tu le savais. Cependant, parfois l’égoïsme c’est ce qu’il faut pour remonter. Si tu n’avais pas fait l’égoïste, que serais-tu devenue aujourd’hui? Si tu n’étais pas partie en Afrique, Inde et Micronésie, que serait-il devenu de toi? Tu n’en savais rien et tu ne voulais pas le savoir. Tu avais réussi a te retrouver, a devenir quelqu’un de bien et tu respectais bien plus des principes que tu avais longuement oublié après la mort de ta mère. Tu voulais a présent respecter ses envies, tout son travail qu’elle avait fait pendant ses années de vie pour faire de ce monde un monde meilleur. Tu continuerais son travail et tes expertises pouvaient servir. Tu te rendais compte que maintenant pourquoi ton père et ta mère s’entendaient si bien et s’aimaient au temps. Ils se complétaient. L’un avec sa fervente envie d’innovation et l’autre grâce a sa compassion et son besoin de reprendre le bien. Ils te manquaient, mais tout ce qui est mort ne revient pas. Il faut se concentrer sur le vivant, sur ce qu’on l’a car on ne sait jamais quand cela nous sera arraché. C’est pour cela que tu étais bien contente de voir Svetlana. Tu aurais pu faire le premier pas. Peut-être que tu aurais du le faire. Elle aussi était partie quelque temps de San Francisco. Toute fois, ton amie d’enfance fit le premier pas et cela te touchait beaucoup. Tu la laissais entrer a l’intérieur de ton minuscule appartement. Ca changeait de ton ancien demeure, luxueuse a ne plus en finir. Ici, il n’y avait que la simplicité a laquelle tu t’étais adonnée. Apres avoir refermé la porte, tu suivais Svetlana jusqu’a ton salon pour venir t’asseoir a cote d’elle sur le canapé. Il n’y avait que très peu de gens que tu invitais chez toi. C’était comme un cocon de sécurité pour toi. Svetlana était une connaissance de longue date et elle te connaissait depuis tellement longtemps que la laisser entrer n’était que normal. “Je ne pensais pas revenir a un moment, mais il y avait quelque chose qui me tirait de revenir. On ne peut jamais quitter cette ville.” Dis-tu en souriant. Tu aurais pu aller a New York, la ou il y avait un bon avenir pour toi. Toute fois, c’était San Francisco que tu voulais et non New York, c’était ta ville et il y avait encore quelque chose pour toi a accomplir. Svetlana l’excusait en suite. C’était une surprise pour toi. Pourquoi s’excuser? Toi aussi tu n’avais pas été assez présente dans sa vie. la vie était ainsi. On ne pouvait pas toujours s’attendre a ce que tout se passe comme on le souhaite. Il y a toujours des imprévus qui feront tout retourner jusqu’a ce qu’on perde ses repères. On les retrouvera quand ça sera l’heure prévue pour cela. “Non t’excuses pas. Je t’en veux pas. J’ai été égoïste et j’suis partie sans vraiment dire au revoir alors comment est-ce que je peux t’en vouloir. J’étais pas la non plus.” Lui répondais-tu en baisant quelque peu les yeux. L’égoïsme était un domaine dans lequel tu excellais que trop bien. |
| | | | Jeu 9 Oct - 21:29 | |
| Emily et Svetlana, lights will guide you home, and ignite your bones. D’après mon vécu, je peux dire que la douleur m’a changé. Il a fallu que je tombe, que les déceptions m’enserrent le cœur pour que je comprenne qu’il fallait que j’avance d’une façon ou d’une autre. Bien souvent, les gens ne se rendent pas compte de ce qu’ils ont entre les mains. De la valeur des personnes qui font partie de leur quotidien. Ils oublient et se complaisent dans le pessimisme et l’envie d’une vie meilleure. Aujourd’hui, je sais que ce sont les bonheurs simples qui rendent la vie jolie. Ce sont les sourires, les moments partagés, les rires envolés et inattendus qui font qu’on aime vivre. L’affection des gens qui nous sont chers. La confiance quasiment immuable entre deux amis de longue date. J’aurais voulu le comprendre plus tôt. Durant des années, je me suis perdue à travers plusieurs dizaines de corps différents sans me soucier de la personnalité que ces corps en question possédaient. À l’image du vent, je soufflais pour disparaître entièrement ensuite. L’instabilité comme seule loi. Puis les choses ont changé, au détour d’une conversation. Avec l’envie pressentie de vouloir mieux exister. M’accepter, faire le deuil des fissures et bâtir un nouvel horizon avec les ruines de mon passé. Faire du nouveau avec du vieux, en somme. Ce processus de changement me perturbait encore à l’heure actuelle. Je n’avais aucune garantie sur la solidité de mes décisions mais je percevais un changement ; un véritable changement bénéfique et j’espérais simplement que je ne me trompais pas. Face à Emily, je me dis qu’elle aussi elle a certainement dû avancer à sa façon et que pour ce faire, elle a dû s’en aller. Respirer de par elle-même, loin de tout ce qu’elle a toujours connu. Parfois la solitude était nécessaire. Moi-même j’en avais quotidiennement besoin alors qui suis-je donc pour poser un jugement sur son départ ou son envie de commencer une nouvelle vie ? Mon passé n’était pas glorieux mais elle ne m’avait jamais réellement jugé et je lui en suis reconnaissante, même si je ne lui ai jamais dit. On se connaissait depuis tellement d’années que ça me paraissait naturel d’être venue sonner à sa porte. Nous n’étions pas étrangères l’une à l’autre et je refusais qu’on le devienne car j’ai compris, sans doute trop tard, que rien n’était définitif et que du jour au lendemain, tout peut voler en éclats. Les plus grandes histoires sentimentales comme les plus belles amitiés. Il fallait donc nous laisser une deuxième chance. Il fallait qu’on écrive une nouvelle page à notre histoire. San Francisco a marqué mon existence avec une force peu commune. Mon attachement à cette ville n’était pas forcément explicable mais il était là et quoi que je puisse en dire, je l’aimais alors lorsque mon amie finit sa phrase à ce propos, je ne peux qu’acquiescer. Elle avait raison. On ne pouvait pas quitter San Francisco sans se retourner. Cette ville avait quelque chose de spécial et je ne pourrais jamais dire le contraire. « Faut croire que tu as raison puisque je suis revenue moi aussi. » Répondis-je à mon tour. J’aurais très bien pu faire comme si ma vie à San Francisco n’avait jamais existé mais ça s’était avéré impossible. J’avais essayé et cela avait été un échec. J’écoutais mon amie s’expliquer en fronçant légèrement les sourcils à cause de ce que j’entendais. « Non, non. Tu n’as pas été égoïste. Je ne peux pas t’en vouloir d’avoir eu envie de prendre du recule. » Je dis sincèrement. Il ne fallait pas qu’elle s’en veuille. Elle est humaine et ce sont des choses que je peux comprendre puisque moi-même, je les pratiquais. « Après les choses qui te sont arrivées, ça m’a paru logique que tu veuilles prendre l’air. T’éloigner, simplement. » Je dis, un sourire affectueux aux lèvres. « D’ailleurs, je suis fière de toi, tu sais ? » Peut-être qu’elle ne verrait pas pourquoi mais je savais parfaitement pourquoi je l’étais.
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