Une matinée tranquille s’annonçait pour le jeune homme, son téléphone vibra sous son oreille ; c’était la meilleure façon pour être sûr qu’il se réveillera le matin. Quand il ne mettait qu’une sonnerie, il lui était souvent arrivé de ne pas l’entendre jusqu’à ce que son père vienne de lui-même le secouer faisant que Sydney se réveillait aussi frustré qu’une accro du shopping fauchée. Après une bonne douche, le brun enfila un simple jeans et un pull noir tout ce qu’il y avait de plus basique. Pas de parfums, pas de gel sur les cheveux. Sydney n’était pas spécialement le genre de garçon à vouloir se faire beau ou à passer des heures devant le miroir de sa salle de bain, le strict nécessaire lui suffisait. Des dents bien brossées et la légère senteur de vanille du gel douche qu’il utilisait, rien de plus. Il descendit tout de suite en bas de la maison où se trouvait la boutique de fleur de son père et où il passait la plus grande partie de sa journée. Il n’était pas réellement payé. Mais quand on y pensait, ses activités se résumaient à rester juste derrière le comptoir ou devant la boutique, glander, écouter de la musique sur son portable et sourire occasionnellement aux clients qu’il le connaissait personnellement. Se faire payer reviendrait plus à l’arnaque alors, mais d’un autre côté, son père ne lui refusait jamais rien et Sydney en était satisfait. Il aidait surtout quand son paternel devait s’absenter ou qu’il y avait de grosses commandes de fleurs à livrer. C’est ainsi que les heures s’écoulaient le plus souvent chez lui, dans une simple tranquillité. Il abandonnait parfois la boutique pour rencontrer des amis, pas souvent, la plus part du temps c’était pour aller à son cours de musique. Il en avait d’ailleurs un aujourd’hui mais ce ne serait que bien plus tard dans la journée. Pour l’instant, le jeune homme devait simplement faire en sorte de faire passer le temps.
C’est ainsi que le jeune homme prit rapidement une chaise et se mit dans un petit coin au calme quand Jun, son golden retriever, le rejoignit en sautillant joyeusement jusqu’à lui. Deux petites heures se passèrent ainsi dans la tranquillité, à son plus grand bonheur. Il observa les clients qui commençaient petit à petit à envahir doucement la boutique, il n’était que neuf heures et demie du matin après tout. Finalement, le brun n’eut plus envie de rester là à jouer avec son chien et regarder les passants. Il prévint son père qu’il allait faire un tour dehors avant de quitter la maison.

Marcher dans les rues de San Francisco lui faisait du bien, peut-être pas autant qu’une virée à la plage. Pour lui, rien ne serait aussi bon que d’avoir les pieds dans l’eau et sentir la brise froide de l’air marin sur son visage. Oh ! Il ira à la plage après son cours de violon tiens. Son sourire s’élargit tandis que ses pas le menaient toujours plus loin du quartier où il habitait sans pour autant quitter la zone nord de la ville. Il en profita pour bloquer une cigarette entre ses lèvres dont il tira plusieurs longues bouffées. Un regard autour de lui et Sydney réalisa qu’il était près d’un starbuck coffee. Il avait tout a coup envie d’un Americano et quelques cookies, son estomac ventre lui rappela presque instantanément qu’il n’avait justement pas encore pris de petit-déjeuner. Un petit détail qui lui était presque passé pardessus la tête. Quel distrait ! Il resta immobile quelques instants, le temps de finir une deuxième cigarette avant de se décider à poser les pieds à l’intérieur du café. Il avait envie de juste prendre ce dont il avait envie et s’assoir dans un parc plus à l’écart pour en profiter pleinement.

Le jeune homme fit la queue pendant trois minutes à peu près avant que ce ne soit à son tour. Il sourit à la caissière en prenant sa commande, comptant après tourner les talons et se diriger vers ce parc dont il rêvait tant. C’était bien sûr sans compter sur sa légendaire maladresse qui n’avait surement pas d’égal sur terre. Il tomba nez à nez avec un homme qui semblait avoir tout juste pris son café aussi et s’est sans grand suspens que Sydney fit tomber le contenu de son Americano sur le haut de l’inconnu. Il fallait vraiment penser à lui interdire de sortir ou voir les gens à ce rythme là. Le visage confus, le jeunot regarda l’homme.

« Je suis tellement désolé, quel maladroit ! » s’exclama-t-il d’une petite voix, cherchant tout de suite un mouchoir dans la poche de son jeans pour essayer de rattraper aussi bien que possible sa maladresse. Mais vu qu’un malheur n’arrivait pas seul, il avait tôt fait de bousculer aussi le gobelet que tenait ce pauvre inconnu. Et double ration de café sur le haut de l’homme. Sydney se mordilla fortement la lèvre inférieure en regardant la tâche qui s’agrandissait progressivement. « Je suis un vrai con. » jura-t-il en en admirant la catastrophe qu’il avait fait.