Elle faisait les cent pas dans son appartement situé dans les beaux quartiers de San-Francisco. Elle avait cette boule au ventre qui pourrait la plier en deux. Elle avait peur, oui, Lullaby avait peur. C'était une chose qui ne lui arrivé pas souvent, peut-être parce qu'elle avait toujours eu dont d'avoir un trop plein de confiance en elle. Mais elle le savait, elle était consciente qu'elle allait bientôt lui faire face. Face à lui. Face au seul homme qu'elle a réellement aimé aujourd'hui. Lullaby se demandait comment elle devait agir, comment elle devait s'exprimer. Elle se posait beaucoup de question. C'était elle qui lui avait demandé de lui rendre visite, ce qui l'à énormément étonné d'elle-même. Mais elle avait jugé qu'étant donné que c'était elle qui avait prit les voiles, elle devient réparé les pots cassés, faire le deuxième pas, puisqu'il avait déjà fait le premier en la recontactant. Elle ignorait ce qu'elle allait lui dire, en vérité, elle ne savait même plus pourquoi elle l'avait invité. Peut-être tout simplement pour le voir, oui, voilà. Elle avait prit énormément de temps à choisir sa tenue, qu'elle avait finalement changé pour un jeans et un t-shirt, rien de plus banale. Elle ne voulait pas qu'il se dise qu'elle se soit fait belle pour lui. Elle ne voulait pas paraître pour se genre de fille devant lui. La sonnette retentit, elle se regarde une dernière fois dans le miroir, pensant à nouveau qu'elle n'aurait pas du attaché ses cheveux. Alors elle le relâche, passe sa main dedans et se presse à aller lui ouvrir. Elle reste quelques instants derrière la porte, se demandant si elle devait sourire, si elle devait le serrer dans ses bras ou plutôt jouer les inaccessible. Mais finalement, son corps se met à agir sans sa permission et une fois face à Caleb, elle ne put s'empêcher de sourire et, avec le plus grand mal, elle se retient de le prendre dans ses bras. « Salut ! Referme la porte derrière toi. », lâcha-t-elle tout en retournant dans le salon. Et elle se sentit stupide, "referme la porte derrière toi", non mais qu'elle idiote elle faisait.

Encore dans la rue, en train de marcher, je pensais à la personne que j'allais voir. Il s'agissait de Lullaby. Mon ex petite-amie. Celle pour qui je commençais à nourrir de forts sentiments lorsqu'elle m'abandonna du jour au lendemain, me laissant comme une merde. Je lui en voulait tant. Et pourtant, j'étais quelqu peu soulagé qu'elle m'ait laissé. Ainsi, je n'eus pas à me confronter à mes sentiments, et vu que c'était elle qui était partie la première, je n'étais pas celui à blâmer. Ouais, c'était un peu con de penser ça, on aurait dit que je profitais de la situation. Peut-être bien ouais. Quoi qu'il en fut, j'étais toujours aussi remonté qu'elle se soit enfuie, sans reprendre contact avec moi une seule fois. Et ça, c'était pas profiter de la situation. Elle avait vraiment fait parti de ma vie et représentait beaucoup à mes yeux, que je le veuille ou non. Je n'étais pas totalement amoureux d'elle à l'époque, mais presque. Et c'était bien la dernière fois que cela m'était arrivé. Mais bon, elle m'avait gentiment proposé de la retrouver chez elle, et je n'avais pu refuser, c'était même quelque chose que je recherchais. Je voulais la revoir. Cela faisait bien longtemps que nous nous étions pas vus. Arrivé à destination, devant sa porte, je me mis à sonner, attendant patiemment qu'elle m'ouvre la porte. Je ne savais pas si je devais me montrer froid et distant ou plutôt heureux de la revoir. Je  ne m'étais jamais retrouvé dans ce genre de situation auparavant. Je n'avais eu que très peu d'ex et je perdais toujours contact avec elle, m'enfoutant complètement de leur vie. Lorsqu'elle m'ouvrit la porte, je fus face à une Lully souriante et bien jolie. Elle avait ce petit look négligé qui lui allait à ravir. Ce n'était peut-être pas le but mais, ça faisait son petit effet sur moi. Et c'était ce que traduisait le petit sourire qui s'affichait sur mon visage. Conscient que je ne paraissais ni froid ni distant comme je l'aurais souhaité, je lui lance un bref "salut" en effaçant mon sourire. D'autant plus qu'elle ma laissait refermer la porte, m'ayant tourné le dos et retrouvant son salon. Hmm, ok. « Ah, c'est comme ça que tu accueilles les gens chez toi ? Ou simplement les exs ? » Je laissai échapper un petit rire, un rire moqueur. Je ne tenais pas à la mettre mal à l'aise, cependant j'étais direct et j'appréciais pas sa façon de m'accueillir chez elle. J'étais sans doute casse-couille mais j'étais surtout dans l'attente d'améliorer notre relation et là, c'était clairement mal parti.

Lullaby mentirait si elle dirait que le revoir, face à elle, ne lui faisait pas un petit pincement au coeur. Le revoir face à elle, cela lui faisait rappeler tout ce qu'ils avaient pu vivre ensemble. Caleb avait été sa plus longues relation, n'étant pas du genre à s'attacher facilement. Au final il faut croire qu'il n'était pas comme les autres. Alors oui, le revoir faisait remonté en elle des sentiments qu'elle n'avait pas ressentie depuis bien longtemps, sans pour autant aller dans les extrêmes. A sa remarque, elle fronça les sourcils. Bien qu'elle savait que sa façon de l'accueillir n'avait pas été des plus chaleureuse, elle n'aimait pas sa remarque. Après tout, à quoi s'attendait-il ? A ce qu'elle lui saute au cou ? Bien que ce n'était pas l'envie qui lui avait manqué durant quelques secondes, elle ne l'aurait pas fait même dans ses rêves les plus fous. « Ne t'en fait, y a que toi que j'accueil comme ça. », leur retrouvaille avait l'air d'être parti sur de mauvaise roue. Certainement à cause de leur fierté respective. Lullaby finit tout de même par lui faire signe de venir s'asseoir près d'elle, bien qu'elle doutait qu'il n'allait pas attendre qu'elle le lui donne la permission pour s'asseoir. Restant silencieuse durant quelques instants, elle chercha ce qu'elle devait bien lui dire. S'excuser de s'être enfuis ? C'est encore trop tôt peut-être, il vient à peine d'arriver, elle ne veut pas se lancer sur une pente glissante directement sachant que l'ambiance n'est pas des plus chaleureuse. Ou peut-être qu'il vaut mieux en parler tout de suite, se libérer de tout ce qui les bloques, ce libérer de ce poids qu'elle tient sur les épaules depuis qu'elle lui a donné rendez vous. « Je suis désolé. », elle tourne le regard pour éviter de croisé le sien. Bien trop fier pour faire des excuses les yeux dans les yeux. « Enfin tu sais, désolé d'être parti sans rien dire. Mais j'avais mes raisons ! », enchérit-elle pour prendre sa défense cette fois-ci le regard face à celui de Caleb. Ses raisons, ou plutôt sa raison, qui n'allait peut-être pas l'excuser.

L'ambiance était plutôt froide. Je sentais avoir été mal accueilli par Lullaby comme si elle s'enfoutait complètement de ma venue. Qu'elle m'avait juste convoqué pour les formalités. Elle me répondit alors que ce n'était qu'avec moi qu'elle se comportait ainsi. Ce qui confirmait bien ma pensée. Je soupirai, un peu déçu, mais je ne voulais rien laisser paraitre, faisant comme si de rien n'était. Pourquoi déçu ? Parce que je pensais avoir une place particulière dans sa vie, dans son coeur, peu importe comment les choses s'étaient terminées. Parce que c'était le cas pour moi, la concernant. Sauf que je référais ne rien montrer. Quoique, si j'étais venu la voir aujourd'hui, c'était bien parce qu'elle en valait d'une certaine façon la peine, sinon, je ne me serai pas déplacé. Pas pour une ex.

Bref, je pris place à côté d'elle, après avoir vu qu'elle voulait que je la rejoigne. J'avais plutôt pensé à me mettre loin d'elle pour lui montrer ma petite rancune mais bon, elle m'avait gentiment proposé de venir à elle, je n'allais donc pas refuser. Je voyais bien qu'elle était embarrassée. Qu'avait-elle à m'annoncer ? J'étais au moins certain d'une chose, elle n'allait pas m'avouer sa grossesse. Haha. Ca paraissait con de penser à ça présentement et pourtant, je ne pouvais pas m'empêcher de penser au pire, et à mes yeux, le pire était ce genre de nouvelle. Mais vu que je venais de l'écarter, je me ressaisi et attendis qu'elle parle. Je préférais ne rien lui dire, pour ne pas lui mettre de pression ou quoi que ce soit, ça pourra la freiner don son élan d'honnêteté. Puis, lorsqu'elle ouvrit la bouche pour me révéler ce qui la tourmentait, car j'étais sûr que c'était la cas, je fronçais les sourcils, écoutant attentivement, sans ne rien répondre. Elle me dit qu'elle s'excusait pour m'avoir abandonné et ajouta très vite qu'elle avait ses raisons. Je n'étais que peu convaincu par ses raisons mais je croyais en ses excuses. Enfin, quoique... Elle évita mon regard au début puis n'hésita pas à me fixer par la suite. Je soupirai à nouveau, passant une main dans mes cheveux. « Avant d'accepter tes excuses, dis-moi quelles étaient ces fameuses raisons ? » Décidément, j'avais décidé de faire mon chieur ce soir ! Néanmoins, c'était normal d'écouter d'abord les arguments de défendeur avant de le juger non ? Et là, en l'occurrence, il s'agissait soit d'une condamnation, soit d'un acquittement. Une décision qu'on ne pouvait prendre à la légère.

Elle savait bien qu'il n'allait pas se contenter de simple excuse. Il allait vouloir connaître le pourquoi du comment. Ses pensées se confirmèrent suite à la prise de parole de Caleb. Elle soupira longuement. Lullaby était une fille bien trop fière pour pouvoir avouer, yeux dans les yeux, à Caleb qu'elle était amoureuse de lui. De plus, elle était sûr que ce n'était pas le cas pour Caleb. C'était d'ailleurs pour ça qu'elle s'était mise avec. Elle l'aimait bien et tous deux étaient totalement contre l'amour. Faut croire qu'elle aurait du plus ce méfier de ses sentiments à elle qu'aux sentiments de Caleb. Elle le regarda longuement dans les yeux, essayant d'avoir un petit signe de sa part qui voudrait dire "c'est bon, je te pardonne, pas besoin de t'expliquer". Mais plus les secondes passer, plus elle se sentait bête car elle savait qu'elle n'allait pas s'en sortir comme ça. Prendre les voiles et essayer de s'en sortir en faisant les yeux doux, c'est petit, c'est tellement pas elle. Elle inspire un grand coup. « Tu sais.. Mes raisons. Enfin, je t'en ai déjà parlé non ? », bégaya-t-elle. Elle ferma ses yeux le temps de quelques secondes afin de reprendre ses esprits. Elle était en train de perdre tout ses moyens. Elle ne s'était pas préparé à ce genre de chose. A dire à quelqu'un qu'elle l'avait aimé. Ce n'était pas son genre et elle ne l'avait jamais fait. Elle ne savait pas ce qu'il fallait dire et ça l'énerver tellement. Elle avait l'impression de tourner autour du pot. Et elle détestait ça, tourner autour du pot. « J'étais amoureuse de toi ! », elle l'avait dit tellement rapidement qu'elle se demandait si il avait compris ce qu'elle avait dit. « Enfin.. C'est pour ça. », reprit-elle calmement, comme si elle ne lui avait pas dit une chose aussi importante. Elle redoutait sa réaction. Elle se demandait ce qu'il pensait d'elle maintenant. Elle essayait de se rassurer elle-même en se disant que tout cela n'est que du passé.

Je me demandais si finalement Lullaby allait cracher le morceau ou non. J'attendais qu'elle parle, qu'elle parle enfin après tout ce temps, ce silence. J'avais envie de connaître ses raisons qui l'avaient poussée à me quitter. Avait-elle rencontré un autre homme ? Ou l'avais-je déçu ? Même si sa fuite m'avait arrangé, ainsi je n'avais pas eu à affronter mes sentiments naissants à son égard, j'étais encore frustré de cette subite fin de relation. Elle avait tellement compté pour moi qu'il fallait que je sache ce qui l'avait amenée à me laisser, et pourquoi ne m'avait-elle pas donné de nouvelles. Elle me détestait peut-être... M'avait-elle alors jamais aimé en fait ? Cette idée ne me plaisait guère. J'avais toujours souhaité qu'elle m'aima, même un peu, malgré son départ.

Et c'est lorsqu'elle me sortit précipitamment qu'elle était amoureuse de moi que je ne saisi plus rien de la situation. Quoi ? Je la regardais fixement, sans rien dire, en fronçant simplement les sourcils. Comment ça elle m'aimait ? J'étais rassuré de savoir qu'elle aussi ressentait quelque chose pour moi mais... Putain, quelle excuse de merde ! Je ne m'attendais pas à ça. Enfin, quoique, j'étais bien placé pour la comprendre. J'aurais peut-être fait la même chose en fait... Surtout qu'elle n'a jamais été à l'aise avec les sentiments. J'aurais du m'en douter. Mais jamais cette idée m'avait effleuré une seule seconde l'esprit. J'étais maintenant surpris et à la fois choqué. Elle m'aimait... Je réalisai ce que cela pouvait signifier. Notamment, pour elle... Elle ne tombait pas amoureuse de n'importe qui. Tout comme moi. Nous étions pareils, c'est pourquoi je comprenais l'importance de la chose à ses yeux. Et ce à quel point ça pouvait l'effrayer. Ca me faisait tout drôle d'être aimé par une fille, pour qui j'avais également ressenti quelque chose de similaire à l'amour à vrai dire. Ca devait être la première fois, puisque jamais je n'étais encore tombé amoureux. Mais presque avec Lully. Je détournai alors le regard pour le poser sur le sol, joignant mes mains et mes bras pour m'accouder sur mes genoux. Je passai ma main dans les cheveux, visiblement gêné. Elle m'avait déstabilisait, comme souvent elle l'avait fait à l'époque. Je ne trouvais pas les mots justes et appropriés à prononcer. Surtout que j'étais encore un peu remonté contre elle. Et ouais, j'étais chiant jusqu'au bout ! « Et c'est juste pour ça que tu as pris les jambes à ton cou ? Pour cette excuse de merde ? » Je ne savais pas pourquoi je devais réagir ainsi, mais ma fierté et ma carapace me poussaient à ne rien révéler sur mes propres sentiments dans le passé. Je préférais les faire taire. Par contre, je ne souhaitais pas l'inculper pour quelque chose que je comprenais et pour quoi, j'aurais sans doute agi pareil. J'ajoutai alors rapidement avant qu'elle ne réponde « Cependant... Pour te rassurer, je comprends ta réaction. Certes, réaction bien stupide, mais je la comprends. Je ne pourrai pas t'en blâmer... Mais... » Je m'arrêtai net. Mais quoi ? Je lui en voulais encore bien sûr... Mais pourquoi ? Parce qu'elle m'avait fait extrêmement mal en partant. Et je savais pertinemment que si elle avait été honnête sur ses sentiments lors de notre vie commune, j'aurais pris, moi, la fuite. L'abandonnant comme ça. Ok, j'aurais quand même tenté de prendre contact avec elle pour tout lui dire, toutefois, je serai malgré tout parti. Bien trop effrayé par l'idée qu'une relation puisse aller aussi loin. Je décidai de regarder à nouveau Lully dans les yeux. Bizarrement, avant que je puisse ouvrir la bouche, je ne pouvais m'empêcher de faire une remarque à propos de sa beauté. Cette fille était vraiment canon. Impossible de le nier. Je ne devais pas m'attarder sur ses lèvres irrésistibles ou encore son regard si innocent et faussement sage. Je me ressaisi et lui sortis calmement « J'ai pas aimé ton départ précipité. Sans ne rien dire. » Je me refusais d'être plus précis sur la vraie nature de mon désenchantement qui avait plutôt un grand rapport avec ma souffrance, ma tristesse suite à son départ. Je ne voulais pas être ce genre de type qui pleurait pour une fille. Ca, ce n'était pas moi. Et ça ne le serait sans doute jamais. Enfin, je l'espérais.

Elle le fixe sans rien dire, attendant des réponses à ses révélations. Certainement effrayé par ses propres mots. Comment une fille comme elle avait-elle put s'ouvrir si facilement face à Caleb ? Elle se sentait faible, face à lui en ce moment même, pas plus élevé que les autres filles. Elle se sentait gênée et se douté que Caleb devait l'être tout autant qu'elle. Elle écoute les dires du jeune homme, restant calme, le regard posé sur lui durant tout ce temps. C'est alors qu'elle se rend compte que ses réponses ne la satisfait pas. Peut-être espérait-elle plus. Peut-être espérait-elle que Caleb l'ait aimé autant qu'elle, qu'il lui dise qu'elle avait été égoïste de partir sans savoir ses sentiments envers elle. Elle en espérait bien trop de Caleb, il n'était pas comme ça, il ne tombe pas amoureux, pas d'elle. Elle se vide alors les esprits, se sentant ridicule. « C'est pas une excuse de merde. », faux ! Et Lullaby en est consciente. Excuse de merde, mais pour elle, ça reste une excuse valable. « Je ne voulais pas finir comme tout le monde, tu le sais très bien. Et puis.. », et puis ? Elle se cherchait à nouveau une excuse. Bien qu'elle se pensait inexcusable. « Et puis, je suis juste sorti de ta vie. Tu ressentais rien pour moi, toi, à preuve du contraire. Donc je ne te comprend pas. », bim. Comme ça, c'est fait ! Après tout, elle se disait avoir raison. Si il aurait eu un minimum de sentiment pour elle, elle comprendrait sa réaction. Mais là.. Non. Qu'il lui en veuille, oui, mais pas autant que ça. Elle fronce les sourcils, son regard toujours posé sur Caleb. Imitant faussement un air énervé. De plus, elle se disait que, peut-être que, suite à sa question, il lui avouerait avoir eu, lui aussi des sentiments pour elle. Rien qu'un minimum. Ce qui rassurerait Lullaby, de ne plus se sentir seule, vulnérable face à l'autre. 

La situation était vraiment délicate. J'avais face à moi une fille qui m'avait avoué ses sentiments passés pour moi, et moi... Qui ne savait comment réagir. Ce n'était pourtant pas la première fois que je me retrouvais dans ce genre de situation car, souvent, lorsque je me mettais avec quelqu'un, cette personne nourrissait toujours des sentiments pour moi, contrairement à moi, qui était toujours celui qui n'aimait pas et qui se cassait dès que la relation devenait sérieuse. Or, là, avec Lullaby, tout était différent. Parce que j'avais également ressenti quelque chose, pour la première fois. C'était bien ce qui était effrayant. C'est pourquoi, je n'osais rien dire. Je restais silencieux sur mes sentiments. Je préférais faire comme si ça m'atteignait pas, mais c'était faux, et je n'arrivais pas à le cacher. Alors, je lui dis que je n'avais pas aimé son départ brutal et que je trouvais son excuse complètement débile. Même si je la comprenais. Cependant, il fallait que je jette la faute sur elle. Je ne voulais pas penser que c'était moi qui avais tout foiré parce que j'ai pu ressentir quelque chose pour Lulla, non, je n'avais pas à me remettre en question, j'aimais bien trop ma vie en solo, sans sentiment, sans problème, rien. Lorsqu'elle souligna le fait que je n'étais pas censé aussi mal prendre son départ, puisque je n'étais pas amoureux d'elle, rien, je ne savais quoi répondre. Elle, paraissait quelque peu furieuse. Furieuse de voir qu'elle se confiait à moi, sur ses sentiments, sans rien recevoir en retour. J'étais mal pour elle. Tiens donc. C'était vrai. J'aurais aimé lui dire la vérité, mais je n'y arrivais pas. Je n'en étais pas capable, ce n'était pas moi, je n'étais pas ce genre de mec. Mais Lulla ne méritait pas ça. Ne méritait pas quelqu'un comme moi, elle devait se trouver quelqu'un d'autre de bien que moi, qui sache l'aimer, sans avoir peur de le dire. Je soupirai alors, presque défaitiste, car oui, je me sentais quand même minable à nier, à ne rien avouer alors qu'elle, elle avait été si courageuse, si forte à assumer. « Je suis... » Je m'apprêtais à m'excuser mais je me rappelai que je n'avais pas à le faire. Enfin, si je le devais, mais c'est ma fierté qui m'en empêcha. Alors, je me repris rapidement, comme si de rien n'était. « ... Pas le genre de gars qui te dira qu'il t'aime ou qu'il t'a aimé. Ce n'était donc pas ça le problème. Le problème était que j'ai pas aimé que tu t'en ailles comme ça, sans rien dire, sans assumer, sans me dire au revoir. Avoue que ça ne parait pas très civilisé quand même. On était ensemble pendant assez longtemps, on ne devait pas se quitter de cette manière. Voilà tout. » J'avais débité mes paroles avec tellement de dédain que moi-même je me sentais con. Putain, pourquoi j'étais con comme ça ? « Néanmoins. Merci pour ton honnêteté. Je sais que ça n'a pas du être facile pour toi de me dire ça. Sache que j'apprécie. » J'espérais que ça pouvait compenser mon antipathie. Et puis, c'était vrai que j'avais aimé sa franchise. Ca la rendait même encore plus mignonne. Elle était si mignonne en fait. J'étais quand même bien déçu de l'avoir perdue. Le pire, c'était que j'aurais peut-être pu la récupérer. Si j'avais au moins osé lui dire que j'aurais pu l'aimer. Que je la voulais encore.

Lullaby essayait de se contrôler, d'écouter les dires de Caleb sans pour autant partir dans une colère qu'elle n'arriverait pas à contrôler. Mais c'était bien plus fort qu'elle. Elle était là, face à lui, à lui dire que elle, Lullaby Yvashowski, avait eu des sentiments pour lui. Elle qui s'était toujours promis de ne jamais aimé qui que ce soit avait finit par aimé ce garçon. Elle lui avait clairement dit, mots pour mots, qu'elle avait été amoureuse de lui, et ça ne lui faisait rien. Il restait de marbre, à s'en foutre complètement de ce qu'elle avait pu ressentir. Du sentiment vulnérable qu'elle avait pu sentir à son égard. Il s'en fichait complètement ! De son amour, d'elle tout simplement. Tout ce qui lui importait était sa fierté d'homme qui avait prit un coup lorsqu'elle avait prit les voiles. Soudainement, elle se mit à penser qu'elle n'était pas bien différente de sa mère, que malgré tout le mal qu'elle s'était donné pour ne pas lui ressembler, elle était comme elle. Elle avait aimé un homme qui n'avait jamais ressentit autre chose pour elle que de l'amitié, du désir, peut-être. Mais encore ! Elle ne savait comment se sentir à l'instant présent. Si elle était blessée, triste, énervée. Elle ignorait comment réagir, parce qu'elle n'avait jamais du faire face à ce genre de situation. A l'instant présent, Lullaby regrettait d'avoir rencontré Caleb, de l'avoir aimé, de l'avoir désiré, d'être toujours aussi faible face à lui encore aujourd'hui. Cependant, lorsqu'il lui avoua qu'il n'était pas le genre de gars à dire s'il l'avait aimé ou non, elle eu un petit espoir, qui fut vite détruit lorsqu'il reprit la parole. « T'es buté ma parole ! Je viens de t'avouer mes sentiments pour toi, et tout ce que tu trouves à dire c'est... ça ? », elle ignorait si elle devait lui foutre sa main à la figure ou le mettre à la porte. Elle était exaspérée par les moindres mots qu'il prononçait. Comment pouvait-il se comportait ainsi ? N'avait-il réellement rien ressentie pour elle pour agir de cette façon ? « Je commence à me demander pourquoi je t'ai dit de venir me voir. Sincèrement ! Je pensais que tu aurais plus d'audace que ça à dire si oui ou non tu ressentais quelque chose pour moi. Mais, dans un sens. Vue tes paroles, je suppose que c'est non. Merci de ta franchise. Tu peux t'en aller si tu veux. », elle plongea son regard dans celui de Caleb, son regard froid pour lui faire comprendre à qu'elle point, sur le moment même, elle était déçu par son peu de franchise. Elle espérait qu'il ne reste pas, qu'elle puisse finir sa journée comme si rien ne c'était passé. 

Lullaby était bien remontée contre moi, et je la comprenais. Je passais pour un bel enfoiré tout de même. Mais encore, si ce n'était pas le cas, ça ne m'aurait nullement affecté, or, là, j'étais triste pour elle. Triste qu'elle m'entende dire ça. Cependant, elle savait bien quel type de gars j'étais. Le genre à être fier pour tomber amoureux et surtout l'admettre par la suite. Cependant, le plus déroutant dans cette affaire était que j'avais une folle envie d'embrasser Lulla sur le champ. J'avais sans doute l'air d'un obsédé en pensant ça, néanmoins, je m'enfichais. Je n'y pouvais rien, cette fille m'attirait. Je ne pouvais le nier. D'autant plus qu'avec sa bouille de fille énervée, elle était encore plus craquante. Alors, sans plus réfléchir, je m'avançais vers elle pour coller mes lèvres contre les siennes. Je savais que ce n'était pas vraiment la chose à faire, m'enfin. Comment allait-elle réagir ? L'embrasser était peut-être déplacé, elle allait donc sans doute me repousser. Peu importe, le contact de ses lèvres me procurait une agréable sensation qui me fit oublier le caractère absurde de mon geste. Mais au bout de quelques secondes, je me retirai, sentant que je devais mettre fin à ce baiser. Putain, mais je foutais quoi en fait, là ? Je venais tout juste de lui dire que je n'étais pas le genre de gars à aimer et voilà que je me mis à l'embrasser. Je me levai brusquement, plutôt gêné par ce qui venait de se produire. «Merde. Désolé, je n'aurais pas du. » En plus, je m'excusai. Décidément. Me sentant encore plus idiot, je me précipitai vers la porte pour partir. Elle m'avait prié de partir, je devais donc disparaître. Me retournant, je lui lançai quelques mots « Merci encore Lulla. A très bientôt, j'espère. »

Caleb la regardait, sans rien dire. Pas un seul son n'était sorti de sa bouche depuis qu'elle lui avait balancer ses derniers mots. Peut-être avait-elle heurter encore une fois la fierté du jeune homme pour qu'il ne dise plus rien aussi longtemps. Il se contentait de la regarder alors qu'elle venait de lui dire de sortir de chez elle. Elle restait perplexe face à lui, le regard insistant à l'attente de la moindre réponse de sa part. Et, alors qu'elle ne s'y attendait pas, qu'elle ne pensait plus jamais sentir le contact des lèvres de Caleb contre les siennes, il se m'y à l'embrasser. Etonnée pas ce soudain retournement de situation, elle ne savait comment réagir. Est-ce qu'elle devait lui rendre ce baiser ? Non, elle ne devait pas ! Elle ne savait d'ailleurs pourquoi Caleb agissait de la sorte, il ne pouvait pas l'embrasser comme ça, sans même la prévenir, lui laisser comprendre son intention. Et puis, il lui laissait comprendre depuis son arrivée qu'elle n'était qu'une parmi tant d'autre et il venait soudainement à l'embrasser. Chamboulée, elle s'apprêta à le repousser alors qu'il le fit de son plein grès. « C'était quoi ça Caleb ? », dit-elle aussitôt leurs lèvres séparées. Elle n'attendait pas réellement de réponse, Caleb s'excusa alors de son comportement avant de se relever rapidement pour rejoindre la sorti. Lui disant en quelques sortes au revoir après l'avoir remercier. La remercier de quoi ? Elle se releva alors à son tour, allant refermer la porte derrière lui. S'interrogeant sur ce qui venait de se passer, ici, chez elle.