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 You were far away - Lulla&Jared
i'll be fine once i'll get it, i'll be good

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Anonymous
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Dim 24 Juin - 21:47


    Examens de santé à la con. J'avais du mentir à Ambre pour justifier mon absence toute l'après-midi sans éveiller ses soupçons et je détestais cela. D'un autre côté, faire ses contrôles 'routiniers' confirmaient mon désir de compétition, mon besoin de retourner sur le ring. Même si je n'avais pas encore officiellement répondu que oui, j'allais représenter les Etats-Unis à Londres durant ces Jeux Olympiques, je sentais qu'il était trop tard dans mon coeur pour rebrousser chemin. La dernière étape avant la concrétisation de mon retour dans le monde de la boxe passait cependant par ma petite amie enceinte et ignorant toutes ces opportunités professionnelles s'ouvrant à moi. Allait-elle refuser que je m'éloigne d'elle un mois durant pour vivre mon rêve ? N'étais-je pas censé être là pour elle coûte que coûte ? Si elle estimait que ma présence auprès d'elle était primordiale, je laisserai Londres au placard... encore fallait-il que je trouve le courage de lui parler de la situation.

    UCSF hospital, 15h20. Voilà presque cinq heures que j'étais dans cet établissement à me faire prélever du sang, à être séquestrer dans des machines étranges ou encore à supporter les auscultations des différents médecins s'occupant de moi. Je n'avais pas peur des résultats, je les connaissais déjà au fond de moi-même. Vingt-neuf ans pouvaient paraître vieux dans le cruel secteur sportif mais dans le cas de la boxe, il n'y avait pas d'âge limite à proprement parler. Tout dépendait de l'état du mental, de la force de frappe et de la rapidité du jeu de jambe. Or même sans avoir pu faire de compétition durant des années, je n'avais cessé de m'entraîner pour autant.

    15h25. Alors que j'étais assis sur un lit d’auscultation à attendre X ou Y résultat, mon regard se figea sur une femme blonde passant de l'autre côté de la vitre de la pièce où j'attendais patiemment. Lullaby. Sans perdre une seconde, j'ouvris la porte et me mis à trottiner vers elle, aussi spontané qu'un homme pu l'être. « LULLABY ?! » Cela faisait des mois que je ne l'avais pas vu et voilà qu'elle réapparaissait sans un mot. Un sourire s'afficha instantanément sur mes lèvres lorsque son visage se tourna en direction du mien. Elle n'avait pas changée et était toujours aussi éprise de cette beauté sage et innocente. Lullaby, Lullaby...
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Anonymous
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Dim 24 Juin - 22:43

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Who was I to make you wait... Just one chance, just one breath, just in case there's just one left 'cause you know I love you

Premier jour à l’hôpital de San Francisco en tant que stagiaire. Je voulais voir si j’avais fait le bon choix en venant habiter ici pour apprendre à connaître ma sœur, Bliss. J’étais déjà venue pour rendre visite à ma famille, me faire quelques amis et rencontrer des personnes inoubliables selon moi mais je devais aller étudier en Angleterre, pays où mine de rien, j’ai vécu toute ma vie. Aujourd’hui était une journée comme les autres pourtant. Après quelques caresses données à Patachon mon vieux chat, fais mon habituelle tresse extrêmement longue parce que je ne voulais pas me rendre chez le coiffeur et mis ma tenue journalière, jeans, escarpins (sans gros talons) et un tee-shirt simple, je partis en direction de l’hôpital qui n’était pas bien loin. Depuis quelques temps, nous avions de la chance, il ne pleuvait pas, il ne faisait pas non plus très beau mais bon, c’est toujours mieux que rien. Après un baiser sur la tête velue de mon chat et avoir pris mon petit déjeuner, je partis à l’hôpital la musique dans les oreilles avant de me dire que cela me faisait quand même du bien d’être revenue au pays bien que je ne reste pas longtemps puisque je devais repartir bientôt. En tant que major de ma promo, je devais aller faire un discours aux classes de prépa et qui sait, peut-être faire un détour par les Jeux Olympiques.

Une fois dans l’enceinte, je regardai mes mails avant de voir que mon entraineur m’avait donné rendez-vous sur la glace ce soir. Bon, ce n’est pas encore ce soir que j’aurai une soirée tranquille. Je rangeais mon smartphone dans ma poche pour me diriger vers les vestiaires et commencer mon service. La blouse blanche sur le dos, stéthoscope autour du cou, j’arpentais les couloirs de mon nouveau lieu de travail en chantonnant légèrement avant de retrouver mon maitre de stage qui me regarda d’un œil dédaigneux. Oui, les stagiaires ne sont pas biens vus et alors ? Je serais les dents pour finalement aller voir du côté des salles d’auscultations. Je marchais toujours dans mon monde quand j’entendis quelqu’un me courir après en m’appelant et me retourner pour voir Jared. Oh non, pas lui. Enfin si lui.Non. Jared Fever ou l’homme pour qui j’avais des sentiments. Zen, cool Lullaby. Je lui fis un petit sourire avant de mettre instinctivement une mèche derrière mon oreille après avoir rougi. « Jared… Mais qu’est-ce que tu fais ici ? Demandai-je timidement du bout des lèvres. »
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Anonymous
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Lun 25 Juin - 14:39

    « Jared… Mais qu’est-ce que tu fais ici ? » Je ne pus m'empêcher d'afficher un large sourire à son attention avant d'ouvrir les bras et de la serrer contre moi. Cette fille (ou plutôt cette femme) était un ange. Regard innocent et minois à la naïveté charmante. « Oh c'est rien de bien important, juste quelques examens anodins pour la boxe... mais dis-moi, depuis quand es-tu en ville ? » L'envie d'ajouter un petit "alors comme ça on ne me prévient pas ?" était forte mais je me retins de tous commentaires. Peut-être n'était-elle pas contente de me revoir ? Subitement, je sentis le doute s'immiscer en moi. « Excuse moi, peut-être que je te dérange en plein boulot... »

    Je fronçais doucement les sourcils afin de marquer mon incertitude vis à vis de ma précédente interpellation. Lullaby, ici et maintenant. J'avais envie de lui raconter ma vie, qu'elle me raconte la sienne, qu'on rattrape tous ces mois sans un mot, sans raison. Parfois, je pensais à elle sans vraiment savoir où appeler pour avoir de ses nouvelles puis cela me passait comme une vague dont il ne restait que l'écume...

    J'avais toujours été du genre méfiant avec les autres mais si il y avait bien une femme qui était digne de confiance sur cette terre, c'était bien elle. Jeune femme irréprochable étant comme la petite soeur de chacun et la protégée de tous, Lullaby se démarquait probablement des autres demoiselles par l'authentique gentillesse qui émanait d'elle. Sinon une amie, elle était en tous cas une personne hautement placée dans mon estime. « ... mais en tous cas tu as l'air de bien de porter, tu resplendis ! »
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Anonymous
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Lun 25 Juin - 23:55

Me retrouver face à Jared comme ça eut l’effet de raviver de vieux souvenirs, de vieux sentiments surtout. J’avais eu des sentiments très forts pour Jared mais ma vie était en Angleterre et je ne voulais pas lui faire de mal alors je me suis tue et je suis partie sans demander mon reste. Pas du jour au lendemain fort heureusement mais j’avais eu les plus grandes peines à refouler ce que j’éprouvais pour lui. Alors, cette étreinte n’arrangeait rien mais mon côté bisounours et très gentille m’aida à passer au-dessus pour lui rendre avant de reprendre ma place pour lui sourire, de ce sourire qu’on disait de mignon et assez enfantin. « Ah, tu as repris la boxe ? Demandai-je d’une toute petite voix, perplexe. Je suis en ville depuis quelques jours seulement. » Ici depuis quelques jours et déjà embauchée à l’hôpital, il ne me croirait jamais. Mais bon tant pis. J’avais eu ce poste par chance. Et si je faisais mes preuves, j’arriverais peut-être à devenir interne à la rentrée. Je le regardai alors en penchant la tête sur le côté. « Bah, non tu me déranges pas. Je suis ici pour vérifier l’état des patients. Et il me semble que j’ai cru apercevoir un certain monsieur Fever dans ma liste, hum. »

Je prends mon paquet de dossiers avant de chercher en sifflotant un air de Disney sentant son regard sur moi. Bien que j’étais un peu plus grande que lui, je le trouvais super viril (et très beau aussi… No coment) pour un homme qui avait passé sa vie sur le ring. J’avoue que cela m’inquiétait un peu qu’il reprenne les combats mais il avait au moins la chance d’avoir un médecin dans son entourage. Je souris victorieuse avant de lui montrer le dossier dans lequel était ses constantes. « Alors Jared Fever, vous venez demander une attestation de bonne santé. Pas de pro-blèmes, je vais te faire ça. Mais seulement si tu me promets un truc. » Je m’approchai alors de lui pour l’embrasser sur la joue. « Tu reviens pas en mille morceaux. J’ai pu de super glue. » Je lui souris de toutes mes dents avant de rougir quand il me dit que je resplendissais. Je voulus me cacher derrière mes cheveux mais je les avais noués. « En parfaite santé, chef. Toi aussi d’ailleurs. Et comment va mon petit bout de chou ? » J’adorai son fils et il le savait. Un vrai ange.
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Anonymous
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Mar 26 Juin - 14:48

    « Ah, tu as repris la boxe ? » Oui, non, peut-être ? Mon coeur me hurlait 'oui', ma raison me susurrait un froid 'non' et la réalité balançait entre les deux. « Je te le dis en presque avant-première, mais il se pourrait que je représente les Etats-Unis aux jeux olympiques de Londres, sur le ring » dis-je à ma sympathique interlocutrice. Lullaby était le genre de personne qui (pour mon cas) tendait à la confidence. Une amie de choix, une personne de qualité. Simple et légère, féminine et naturelle. Un minois charmant pour une personnalité en or.

    Continuant notre conversation toujours le sourire aux lèvres, j'écoutais attentivement les dires de cette chère blondie sans aucun signe d'ennui. A vrai dire, Lulla' pouvait me parler de la reproduction des crustacés en Antarctique Nord durant des heures, ma mâchoire n'aurait décroché pas un seul bâillement. Elle était trop gentille et trop authentique (bien que peut-être trop sage également) pour se permettre un tel comportement à son égard. « Alors Jared Fever, vous venez demander une attestation de bonne santé. Pas de pro-blèmes, je vais te faire ça. Mais seulement si tu me promets un truc. » Promettre, promettre. Peut-être faisais-je une réalité, mais ma plupart des femmes me demandaient de promettre. Amour, fidélité, attention, protection... promettre pour mieux me tenir par les couilles. Mais dans l'état actuel des choses, Lullaby ne cherchait qu'une attestation morale dérisoire. Ma propre santé. « Tu reviens pas en mille morceaux. J’ai pu de super glue. » Je me mis à rire sans cesser de la regarder. « J'ai jamais vraiment été qu'un seul et même morceau tu sais, mes parents ont du me monter à l'envers à la naissance. Mais ça va, avec ou sans ta colle je devrais m'en sortir ! »

    Ses pommettes légèrement rosées juraient avec l'éclatant sourire qu'elle m'offrait. Une présence solaire, voilà ce qui définissait mon interlocutrice. Puis vint le moment fatidique, celui qui plaisait à toutes les nanas de mon entourage: mon fils. D'un côté, j'étais du genre à tendre la perche à mon habitude... n'étais-je pas totalement fou de mon gamin ? Si, bien sûr que si. Seth était la chose en ce bas monde pour laquelle j'étais capable d'absolument tout. Mon évidence, ce stade supérieur à l'amour entre deux personnes. Il y avait une part de moi en lui et pourtant, je le voyais comme un être à la fois supérieur à tout ce que je pouvais être et surtout à des milliers de kilomètres de qui j'étais. « Seth va très bien ! Il me demande pourquoi tu es de temps en temps et en mauvais père je lui réponds, honteux, que... je ne sais absolument pas. On a émis l'hypothèse que les anglais étaient plus canons que les américains mais je crois que Seth n'y croyait pas trop. » Les britishs avaient peut-être les One Direction, mais nous on avait les Jonas Brothers. Ils avaient Jason Statham, on avait l'original, à savoir Bruce Willis. Bref, je m'égarais... tout cela pour dire que malgré mon sang américain, j'aimais beaucoup l'Angleterre. « Et du coup... pourquoi l'Angleterre ? Coup de mou et besoin de revoir du pays ? Ne me dis pas que la jelly te manquait... » dis-je en faisant une grimace.
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Anonymous
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Mar 26 Juin - 19:32

Je me doutais de sa réponse mais participer aux JO. Je ne pus qu’ouvrir la bouche d’étonnement. En plus, moi qui comptais me rendre aux JO c’était cool. « Oh c’est chouette ! En plus, je dois retourner en Angleterre pour d’infimes détails – aller récupérer mon diplôme – donc je voulais m’y rendre. En plus, je suis certaiiiine que tu seras impressionnant. Et que tu vas tout gagner. » Je minaudais et battais des cils comme une biche sans réellement m’en rendre compte. C’était une sorte de tic quand j’étais contente. Et j’étais réellement ravie de revoir Jared même si j’aurai du l’appeler. Sauf que j’ai été tellement prise. Enfin, entre mon emménagement dans une solution provisoire avant de partir vivre chez quelqu’un d’autre. Comment il s’appelait déjà ? C’était un italien. Enfin, je verrais bien quand j’emménagerai. Demain ou après-demain sans doute.

Des dossiers à tomber à tomber en arrière, je replaçais une mèche de cheveux derrière mon oreille tout en cherchant son cas. J’allais m’en occuper. Après tout, on venait tout juste de se retrouver – par hasard certes – et je ne suis pas certaine d’être libre ce soir puisque je suis à la patinoire. J’allais faire la connaissance de mon nouveau coach et des autres patineuses. Je m’y suis mise par hasard et c’est rapidement devenu une passion. Un peu comme Jared avec la boxe. Sauf que je m’inquiétais réellement de tout ce qui allait se produire. C’est vrai que le fait qu’il parte comme ça pour se battre alors qu’il avait arrêté. Enfin, au pire, je le rejoindrai pour le soigner. Je ne fais pas confiance à ces médecins du sport. C’est surtout que je voulais le faire moi-même. « Monté à l’envers ? T’es le plus beau meuble Ikéa mal monté que j’ai vu de ma vie. Si t’as besoin de moi pour garder le petit pendant ton absence ou même si tu manques de médecin, je peux venir. Je suis diplômée maintenant. ‘Fin, il me reste encore mes années d’internat mais je sais soigner… » Je fronce le nez doucement tandis que je l’invite à retourner dans sa salle.

Enfin, le sujet que j’attendais, celui du petit. J’avais rencontré le gamin alors qu’il était vraiment tout petit. J’étais sa baby-sitter puis je suis partie mais j’ai toujours entretenue de bons rapports avec le bambin. C’est grâce à Seth si j’ai rencontré Jared mais je suis un peu tombée amoureuse de lui et j’ai préféré ne rien dire plutôt que de tenter quoi que ce soit. Et puis, il doit me voir que comme une enfant, ce que je suis. Pas jolie, pas intéressante… Je me fais passer pour une cruche afin d’avoir des amis mais je suis une surdouée. Personne ne veut être ami avec une surdouée. « Y’a pas plus beaux que vous deux voyons. » Je dis ça sans aucune arrière-pensée. Je ne sais pas mentir de toute manière. J’ai des affreux tics, je joue avec mes mains, je mâchouille mes cheveux, enfin, un désastre. J’ouvre la porte de la salle d’examen avant de paraitre désemparée à sa question. « Bah heu… J’avais besoin de m’éloigner un peu. Je commençais à trop… m’attacher… » Je me mets à rougir avant de me cacher derrière mon dossier. « Et puis, je devais finir mes études. Allez trêve de plaisanterie ! » Je reprends un masque professionnel avant de tapoter sur le siège. « Retire ton tee-shirt et couche toi là-dessus… Mon collègue a tout fait mais il reste la tension et le pouls. Ensuite, tu seras libre d’aller… bah euh… d’aller retrouver ta copine. » J’avais appris sur Facebook qu’il avait quelqu’un. J’avais été triste pendant vingt secondes puis j’ai été heureuse pour lui parce qu’il le mérite et j’espère qu’elle le mérite aussi ou je refuserai de la soigner quand elle viendra. D’abord !
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Anonymous
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Lun 2 Juil - 12:01

    Lullaby, à Londres elle aussi ? Je ne pus m'empêcher de sourire. « Je préfère t'avoir toi plus que tous ces péteux de 50 balais. Place aux jeunes et jolies internes ! » m'exclamais-je en riant, poussé par mon interlocutrice en direction de la salle d'auscultation.

    Revint le sujet qu'aimait tant les femmes, mon fils. A dire vrai, j'adorais parler de lui également: j'était littéralement amoureux de lui. Un amour père/fils authentique et plus fort que tout. Si je ne l'avais pas eu, je serais mort à l'heure actuelle, j'en avais l'intime conviction. « Y’a pas plus beaux que vous deux voyons. » C'était vrai qu'ensemble, on était plutôt pas mal dans notre genre. Le gosse blond comme je l'avais été à son âge, et au sourire en coin comme sa mère. Ahh, sa mère... cette chère Heather. J'étais aussi curieux de la revoir que dégoûté à l'idée de l'avoir devant moi aujourd'hui. Si les années avaient atténué ma rancune, elles n'avaient que creusé son absence.

    « Bah heu… J’avais besoin de m’éloigner un peu. Je commençais à trop… m’attacher… Et puis, je devais finir mes études. Allez trêve de plaisanterie ! » S'attacher... à San Francisco ? La phrase de mon interlocutrice était si vague qu'elle restait ambiguë au commun des mortels, mais je ne relevais pas. Déjà toute rosée par notre conversation, Lulla' tachait de faire du mieux qu'elle pouvait: il n'étais pas nécessaire de l'embrouiller dans son travail. Cela était dit, je comprenais sa réticence à l'attachement, et moi le premier. Aujourd'hui profondément lié à cette ville, je ne me voyais en rien la quitter. « Retire ton tee-shirt et couche toi là-dessus… Mon collègue a tout fait mais il reste la tension et le pouls. Ensuite, tu seras libre d’aller… bah euh… d’aller retrouver ta copine. »

    « Ah, tu aimes bien me retirer le t-shirt, avoue-le ! » lâchais-je ironiquement alors que je m'allongeais torse-nu sur la chaise d'auscultation. A ce moment précis, je ne m'étais absolument pas rendue compte du caractère déplacé de mes dires. Le teint rosé de Lullaby relevait de la chaleur plutôt que de la gêne, ses tics charmants d'habitudes enfantines plutôt que d'un quelconque stress: en bref, je ne voyais que ce que je désirais voir. J'étais un homme humble qui ne pouvait prétendre une seconde plaire aux femmes. Certaines de mes relations (notamment avec Heather, Isys et Ciara) s'étaient révélées être de superbes expériences humaines basées sur l'attachement mutuel mais dans biens d'autres cas, mes conquêtes étaient vénales. Et Ambre ? Je ne pus le dire. Je sentais l'attachement croître en moi ainsi que la méfiance. Comme si je savais que j'allais faire une énorme erreur mais que je désirais la faire, désespéré. C'est dans cette optique là que je n'avais jamais remarqué à quel point Lullaby tenait à moi. J'étais aveugle et con. « En tous cas, je suis vraiment heureux de t'avoir de nouveau ici. Tu nous as manqués à Seth et moi. » Pure vérité dites entre quatre yeux. Une blonde superbe et un costaud torse nu. Non, ce n'était pas un film porno mais la preuve d'une amitié humaine qui devrait être bien plus que cela.
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Anonymous
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Mer 4 Juil - 20:30

Je penchai la tête sur le côté pour battre des cils comme une biche avant d’éclater de rire. « Je ne suis pas une interne, je suis stagiaire. Mais comme je réfléchis à ma spécialisation, je fais des stages dans tous les services pour voir. Donc, là, pendant les JO, je serai dans la médecine du sport même si je pense plus à faire de l’humanitaire. » Je fronçais le nez avant de le pousser dans la salle tout de blanc immaculé. Je détestai ces salles qui nous donnaient le teint blafard. Cela me donnait envie de partir en courant. C’est pour ça que je ne travaillerai pas en hôpital. « Dis, si je décide de devenir généraliste… tu viendras à mon cabinet ? M’inquiétais-je en regardant les ustensiles présents dans la pièce. »

Puis le sujet de Seth fut mis sur le tapis. C’est un peu grâce à ce petit bonhomme si je l’ai rencontré et si j’en suis tombée amoureuse également. J’avais préféré fuir mes sentiments car je les savais non réciproque. Enfin, non, je n’en savais rien mais je ne suis en rien une femme fatale comme ses ex-conquêtes. Ciara en particulier. J’avais été voir sur Facebook à quoi elle ressemblait et elle est super belle. Elle est tout ce qu’il y a de plus féminine comparée à ce que je suis. Même si certaines s’assuraient que je n’étais pas laide. Pas une opportunité en vingt et un ans ou alors quelqu’un a tué tous mes prétendants. J’ai cessé de me poser des questions quand j’ai passé mon bal de promo chez moi pour réviser plutôt qu’à aller danser avec les autres filles. Dans de jolies robes, avec de beaux cavaliers, perdant leurs virginités sur un terrain de football. Je devais définitivement arrêter de regarder Virgin Suicides si je ne voulais pas finir comme Kirsten Dunst.

Je voulais éviter de m’attacher aux gens. Même si je suis un bisounours ambulant. Je l’assume. Je me dis qu’on ne se fera pas des câlins une fois mort. La vie est trop courte pour qu’on laisse nos sentiments de côté. Alors pourquoi n’arrivais-je pas à dire à Jared ce que je ressentais à son égard ? Je suis partie depuis le mois de décembre. Je voulais me dire que ce n’était qu’une passade parce qu’il est mon ami et qu’on ne tombe pas amoureuse de ses amis. Je ne voulais pas gâcher notre amitié et risquer de le perdre. Je ne savais pas si je pouvais m’en remettre. Je n’argumentais pas sur le pourquoi de ma phrase. Je savais que Jared n’insisterait pas. Car les seuls moments où Jared devient un peu enquiquinant sont quand il a ingurgité une bonne dose d’alcool. Mais aujourd’hui, il était sobre. Je me tournai vers lui tandis qu’il me sortit une phrase déplacée. « Ah, tu aimes bien me retirer le t-shirt, avoue-le ! » Je le regarde alors en clignant des yeux en déglutissant. Je sentis des fourmis parvenir jusqu’à mes doigts et des nouvelles rougeurs monter à mon visage. Je mis le stéthoscope avant de me mettre à palper son torse du bout des doigts avant de réchauffer le bout de mon instrument et de le poser sur son cœur. Puis, je regardai ma montre avant de compter mentalement son rythme cardiaque. « Je vais prendre ta tension, balbutiais-je faiblement avant de prendre l’appareil que je mis autour de son biceps. » Je laissais échapper un petit rire gêné tandis que je tirai le tabouret pour regarder si elle était bonne. « Un peu élevée mais elle est bonne. Relève toi que je puisse regarder si ton souffle est correct. »
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Anonymous
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Dim 8 Juil - 19:11

    « Fais de l'humanitaire, pas toubib sport. Certes ça doit être plus difficile au niveau psychologique mais tu as vraiment l'impression d'aider, alors que masser les rotules de sportifs qui se prennent pour des stars et qui ne t'adressent pas un sourire... youhou, belle perspective d'avenir. Et si tu deviens généraliste... et bien... tu auras probablement un certain Jared Fever qui viendra avec son môme jouer les hypocondriaques. » Mes proches me disaient humble et agréable à vivre, ce qui n'était pas le cas de tous les sportifs reconnus. Je n'avais jamais pris la grosse tête alors que j'en avais eu l'occasion maintes et maintes fois. J'aurais pu devenir la superstar en tête de tous les tabloïds à la con et me pavaner avec ma Paris Hilton privée et sa horde de clebs mais j'avais préféré être moi. Je vous assure qu'il n'y a rien de chiant à être soi et pour cause: entre mes déboires avec la justice, mes petites-amies plus ou moins fiables et mon caractère de sale con je n'avais pas de quoi m'ennuyer.

    Lullaby palpa mon torse et fit les contrôles habituels, les joues toutes rosées. Vérification de mon rythme cardiaque puis de ma tension, j'avais l'habitude de tous ces examens de routine sauf que cette fois ci mon médecin était à la fois mon amie mais aussi sublime. « Relève toi que je puisse regarder si ton souffle est correct. » Sautant de ma place afin de venir me planter droit comme un piquet devant ma grande et charmante interlocutrice, je laissais Lullaby faire son boulot sans broncher... mais pas sans parler. « Et toi sinon, y'a pas un petit infirmier ou un chirurgien canon qui te branche par ici ? » Naturellement je venais de formuler ma phrase de manière humoristique, mais cela n'entravait en rien le fond de l'histoire. Elle était chère à mes yeux, elle l'avait toujours été et cela aussi bien par son naturel si simple et sa présence si agréable. Une bouffée d'air frais, un retour en enfance. Un minois paraissant si naïf et pourtant séduisant au possible. Une gentillesse excessive, une sympathie hors limites. Moi, exagérer ? Que voulez-vous. Je tenais vraiment à cette nana là.
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Anonymous
Invité
Invité
Dim 8 Juil - 19:58

Oui mais faire de l’humanitaire suffirait à m’éloigner encore plus de toi. « Je vais voir. J’ai encore du temps avant la fin de mes études de toute manière. Il me reste trois d’internat. Mais je pense que généraliste pourrait être sympa. Et j’aime cette petite famille Fever. » Je le regardai en riant tandis que je pensais tout ce que je disais. J’avais connu Seth alors que Jared venait d’obtenir sa garde. J’étais tellement jeune et j’avais besoin d’avoir de l’argent pour payer mes études. Non pas parce que mes parents manquaient d’argent mais parce que je voulais être indépendante. Quand j’avais eu ma bourse pour Cambridge, j’aurai pu abandonner mais je me suis tellement attachée au petit que c’était hors de question. Je savais que Jared n’avait pu besoin de moi depuis longtemps mais j’aimais bien passer du temps avec le gamin si bien qu’à un moment, j’ai fini par refuser son argent pour passer des moments avec Seth comme une amie et non comme une baby-sitter. Les enfants sont tellement plus agréables que les adultes que j’aimais bien l’emmener à la plage, manger des glaces. Ma grand-mère me disait que j’étais une femme bonne à marier maintenant et ne comprenait pas pourquoi je n’avais personne dans mon sillage mais la vérité est que j’en aimais un autre, inaccessible et que fidèle à moi-même et à mon cœur. Je voyais tant de filles mentir et je n’avais pas la prétention de dire que je ne mentais jamais. J’essayais mais je le faisais si mal.

Je fis tous les contrôles de routine afin de m’assurer que je ne manquais rien. Voir ses imposants tatouages me fit rougir. Je restais une femme après tout et je savais qu’il était séduisant. Nous étions deux amis, bien que j’aie des sentiments pour lui et je trouvais la situation gênante. Quand il se releva, je le fis inspirer deux trois fois avant de voir que le souffle était correct. Je m’écartais donc avant de faire tomber le crayon et le bloc-notes par terre. Je ramassais le tout, véritablement troublée avant de me tourner vers lui, vissant un sourire sur mon visage. « Il y a effectivement quelqu’un mais il est pris alors… évitons d’en parler. » Je lui tendis le certificat. « Voilà monsieur Fever, vous êtes apte à reprendre les combats. Je serai ta première fan, chuchotai-je avant de l’embrasser sur la joue. » J’allais lui demander de prendre un café avec moi quand la porte s’ouvrit avec fracas. « Jenkins, je vous cherche depuis deux heures, hurla mon supérieur sur moi. » Oups. « Je… Je… suis désolée docteur. J’arri… j’arrive. » Je me tournai vers Jared avant de lui écrire mon nouveau numéro et de mimer un téléphone. « Appelle-moi, articulai-je avant de suivre mon maitre de stage, et prends soin de toi. » Je partis alors, pensant que mon cœur allait exploser. Damned.
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