Posant mon ordi sur la table basse avant de le fermer, je me levais pour aller me changer vite fait. Bah ouais, dimanche après-midi, toute la populasse est habillée comme de la merde, en mode gros geeks et feignants... Pas coiffés, pas maquillés. Comme moi quoi. Sauf que comme j'allais aller chez Dante, fallait bien que je me pomponne un peu. Quoi ? Me plaire ? Noooooon. Enfin, si. Un peu quoi. Bref. Sortant de la salle, habillée dans un simple jegging et un top qui allait avec, j'attrapais mes bottines et je sortais de chez moi, cardigan sur le dos et sac dans ma main. Retrouvant ma voiture, je fonçais direction le petit gamin. Une fois arrivée, je m'empressais de toquer à la porte de son appartement, joignant mes mains entre elles, prête à faire un grand sourire quand je croiserai son regard.

Patientant gentiment devant la porte, j'entendis les pas de Dante se rapprocher jusqu'à que la porte me laisse le découvrir sur le cadrant. Automatiquement mes lèvres s'étirèrent en un sourire. « Entrez madame. » « Merci gamin ! » répondis-je du tac au tac en franchissant le seuil de la porte, me retrouvant à nouveau dans cet appartement... où il fallait le dire, j'avais visité toutes les pièces. Ou quasi toutes. Et d'une belle façon aussi. D'habitude ce n'était pas ma façon de faire, mais Dante avait ce truc, qui m'avait poussée à me dévoiler et d'ailleurs, à lui dévoiler toutes mes qualités féminines. « Tu veux un truc à boire.. à manger ? » Regardant un peu autour de moi, je terminai par pivoter sur moi, pour faire face à Dante. « Mh... non merci, ça ira. » répondis-je, gaiement, avant de me retourner une nouvelle fois pour m'avancer jusqu'à son salon. Faisant comme si j'étais chez moi, je déposais mon sac sur le canapé avant d'enlever mon cardigan et de le poser également dessus. Je me retournai ensuite pour jeter un coup à Dante en lui faisant un joli sourire avant de m'asseoir sur le canapé. « J'suis sûre t'es encore sous le choc de mon coeur sur facebook. » déclarai-je malicieusement. Con comme conversation. Mais c'était les meilleures.

Toute souriante, je le regardais venir me rejoindre, sentant sa poigne bien masculine m'entourer les épaules. J'aimais bien quand il faisait ça. Ca changeait des mouvements brusques qu'il pouvait me faire parfois. Son petit côté douceur, ouais, j'appréciais ça. « Tellement, j'aurais presque eu envie de t'épouser sur le moment mais je me suis dit que c'était plus un fardeau qu'une bénédiction de m'avoir comme mari ! » J'éclatais de rire à sa déclaration. Il avait pas tord ceci dit, au moins il savait ce qu'il valait. « Naaan sérieux, c'était mignon. J'ai apprécié. » Tournant ma tête vers lui, le fixant avec son petit sourire... Il avait l'air sérieux pour une fois. En plus, j'avais l'impression que c'était une des rares fois qu'on conversait tranquillement. D'habitude, on était obligés quand il y avait du monde à côté ou quand on était pas seuls, mais dès qu'on se retrouvait tous les deux, on virait à chaque fois. Et là, non. Du moins pas encore. Son petit sourire allait presque me faire fondre tiens. Souriant à mon tour, je continuais à le fixer, sans pour autant oser faire la moindre chose. Tout ce que je fis, c'est lever ma main droite pour remettre une mèche de ses cheveux dans le bon sens. Ca me stressait. Mais mon geste était doux et presque pas calculé en fait. « Faudrait que je te refasse des coeurs alors... » murmurai-je finalement.

« Quand tu veux, j'en aurais jamais assez. » Mon sourire s'élargit, alors que je me laissais complètement faire, atterrissant directement sur ses genoux, face à lui. J'amenais directement mes bras et mes mains autour de son cou, caressant doucement sa nuque, n'arrêtant pas de lui sourire et de l'observer calmement. « Je suis le seul à y avoir droit ou y'a d'autres mecs qui font la queue ? » Levant les yeux au ciel, je fis mine de réfléchir avant de reposer mes yeux dans les siens. « Je sais pas... j'suis tellement demandée tu sais. » dis-je en rigolant à moitié avant de redevenir sérieuse « Non je rigole... y'a que toi. » terminai-je par avouer avant de descendre lentement ma tête vers lui, posant mon front contre le sien. Je me sentais bien là, tout proche de lui. Même si on avait très proches lors de nos parties de jambes en l'air, là c'était relativement différent. C'était une autre sensation, et c'était bien plus agréable. Même beaucoup plus...

« Ça me va alors..» Wow. Autant de sincérité dans ses paroles. C'est qu'il allait commencer à me faire des chatouilles au ventre à force. Et c'était quasi ça. La façon dont il souriait ou me regardait... ça changeait radicalement des dernières fois où il m'avait vue. Au moins là, il me voyait moi et non mon corps nu qui pouvait se présenter à lui à chaque fois qu'on se rencontrait. Et ça me plaisait. Ouais, ça me plaisait qu'il puisse me jeter ce genre de regard, je me sentais... comment on disait ? Valorisée ouais. Mais dans le bon sens du terme. Bah oui, il me laissait pas indifférente non plus le petit Dante. Et j'étais persuadée que j'étais pas la seule. Lui aussi devait avoir une longue liste d'attente derrière lui. Mais là, en ce moment-même, je m'en foutais. Royalement. Rien que le voir s'approcher de moi et déposer enfin ses lèvres sur les miennes, j'en oubliais tout. Resserrant doucement mes doigts sur sa nuque, je me laissais complètement faire. Enfin un baiser doux, et même tout ce qu'il y avait de plus tendre. Sans envie ni arrière pensée sexuelle derrière. Dieu que ça faisait du bien. J'y répondais avec autant de tendresse avant d'y mettre fin, sans vraiment le vouloir, rouvrant les yeux pour le regarder. « Wow... tu m'en as jamais fait des comme ça. » murmurai-je en souriant doucement. « J'aime bien... » ajoutai-je, caressant le bout des cheveux sur sa nuque.

J'aurai jamais cru que la soirée commencerait de cette façon là. Moi qui avais cru que j'allais rapidement abandonné mes vêtements sur le sol et arracher ceux de Dante, comme on avait l'habitude de faire... En fait pas du tout. On était l'un sur l'autre, presque pas emboîtés, mais on se disait des trucs plutôt mignons... Et on s'embrassait comme deux ados qui découvraient euh... l'amour ? Oula, non, ne parlons pas trop vite. C'est vrai que je l'appréciais un peu plus que la normale, mais je n'allais pas mettre la charrue avant les bœufs. Je continuais à le regarder, d'une façon dont je n'avais jamais cru le regarder et là... « Je pense que.. toi.. et moi.. ça pourrait marcher. » J'eus un sourire. Le sourire qui voulait tout dire. Ok, je ne m'y attendais pas du tout mais... j'aimais ce que j'entendais ! Bizarrement ouais. Il le pensait vraiment ? Waouh. Je baissais momentanément le regard, non non, je n'étais pas timide, mais bon, ça faisait toujours quelque chose ce genre de déclaration. « Tu penses...? » répétai-je, un peu dans la rhétorique. Relevant mon regard sur lui, je continuais de sourire comme une idiote « J'aime bien ce défi... je veux bien essayer. » répondis-je presque simplement avant de déposer un bisou sur son nez. Ouais, sur son nez. Bah quoi c'est mignon.

Aussitôt le petit bisou sur son nez de fait, je le sentis me serrer fort et j'étais limite propulsée contre lui pour un bon gros câlin. Ca me fit sourire encore plus, ça changeait vachement de notre relation d'avant. On était donc ensemble ? Waouh. Moi qui me disais à chaque fois que je ne voulais pas me poser aussi vite, sans être bien sûre... Parce que oui, mine de rien, j'avais 28 balais derrière moi. Et à ce temps là, les gens commençaient à se caser pour que ce soit sérieux. Foutaises. Moi je voulais encore profiter de la vie. Je n'avais jamais été dans cette étape qu'était l'être adulte. J'étais toujours rester gamine dans ma tête, à m'éclater, à casser des trucs, à voler des trucs dans les magasins... Ouais, j'avais pas beaucoup mûri. Pour mon travail si quand même (et heureusement) mais quand il s'agissait de vie sociale, non. Je pourrais même largement me donner 5 ans de moins en âge mental. « Donc.. t'es plus qu'à moi maintenant ? » J'eus un rire. « On peut dire ça ! » dis-je, toute contente, avant de rencontrer les lèvres de mon nouvel petit ami une nouvelle fois. L'embrassant un certain moment, je terminai par rompre le contact en ajoutant : « Et toi aussi hein, attention. » dis-je en faisant genre j'étais très sérieuse, alors que... pas du tout. Enfin si, un peu quand même.