Ma vie était un véritable bordel et encore c’était un doux euphémisme dont je faisais présentement preuve. Je finissais par croire que j’avais un karma merdique pour m’attirer autant de merdes en si peu de temps. Ou bien était-ce là un talent que je ne soupçonnais pas jusqu’ici, malgré toutes les preuves que j’avais pu obtenir au cours de mon existence. Le principal problème dont je me devais de régler en urgence était Louise. Je ne savais comment agir avec cette dernière qui s’était totalement amourachée de moi, mauvaise idée. Très mauvaise idée et désormais, je lui faisais plus de mal que de bien. J’ignorais comment me sortir de cette situation, sans que mal ne fût commis mais cela semblait impossible. D’ailleurs notre relation quelque peu bancale me rappelait celle que j’avais entretenu avec Abby. A cette époque-là, je ne savais pas encore qu'un jour je la blesserais irrémédiablement. Je ne savais pas que parfois un être humain peut en blesser un autre, par le seul fait d'exister et d'être lui-même. Et je ne tenais pas à commettre les mêmes erreurs à nouveau, même s’il semblerait que je sois condamnée à jouer inlassablement la même mélodie. Je soupirai puis m’allumai une cigarette. La nicotine eut l’effet escompté et je sentis mes muscles se détendre peu à peu. Je continuai ma progression, ignorant où mes pas me mèneront mais marcher m’aidait quelque peu à me changer les idées, enfin plutôt à prendre un certain recul sur tous les évènements qui m’assaillaient de toute part. Soudain je crus reconnaître une silhouette masculine, pensant que ma vision me jouait des tours, j’hésitai quelques instants avant de me diriger vers elle. C’était bel et bien Jaxton…en pleure. Pour une surprise c’en était une. Je doutais qu’il voulût une spectatrice à cette scène larmoyante si bien que je décidai de passer mon chemin mais revins en arrière. Je n’avais pas le cœur à l’abandonner à sa peine, qui devait sans doute être immense pour le faire craquer de la sorte. J’allais me glisser à ses côtés en silence et attendis. Quoi ? Je n’en savais trop rien mais c’était un moyen pour moi de lui faire comprendre qu’il n’était pas seul, qu’il pouvait parler librement s’il le désirait même si cela ne changerait pas grand-chose.