« Just say "I do" »

J’avais eu du mal à me lever et si le soleil n’était pas passé à travers les rideaux de ma chambre à LA, jamais je n’aurais réussis à ouvrir l’œil. J’étais sorti avec Laora la veille et autant dire que nous nous étions bien amusés. Ca n’était pas franchement dans mes habitudes de sortir et ça n’était vraiment pas mon truc, mais depuis que je vivais à LA, j’étais loin de mes amis et quand j’ai su que ma meilleure amie viendrait me rendre visite, je n’avais pas d’autre choix que de sortir avec elle. Je ne le regrettais pas même si mon léger mal de tête était vraiment désagréable. Mais je devais vraiment me lever, ne serait-ce que pour dire au revoir à Laora qui rentrait chez elle mais aussi parce que je devais aller chercher MJ et les jumeaux pour les amener ici. J’avais vraiment très hâte de les revoir tous les trois, jamais je n’aurais pensé qu’être loin des jumeaux serait si difficile, et pourtant…Vers dix heures et demi, j’étais prêt à prendre la route. J’avais pris un cachet pour le mal de tête et il se dissipait petit à petit. Heureusement, car si je n’avais pas pu écouter de la musique sur la route, j’allais finir ma m’endormir au volant, j’étais encore crevé mais il était hors de question de reporter…J’y avais repensé toute la soirée, à cette conversation que nous avions eu sur facebook. Quand je lui ai dit « Viens à LA avec les jumeaux et épouse moi », je ne pensais vraiment pas qu’elle dirait oui. Je l’avais déjà imaginé en train de se défiler, de me dire que c’était trop tôt ou même qu’elle ne voulait plus m’épouser un jour tout court.

Mais elle a dit oui.

Si seulement elle avait vu mon visage quand j’ai lu ça, c’était peut-être le seul moment où je me suis senti heureux depuis bien longtemps. Ça avait été difficile, cette rupture. C’était pire que la première puisque nous avions passé cinq mois ensemble, cinq mois à essayer de construire quelque chose tous les deux tout ça pour quoi ? Pour qu’elle me sorte qu’elle ne voulait pas de tout ça, qu’au fond elle l’avait fait uniquement pour moi. Ça m’avait fait mal, vraiment beaucoup de mal et je n’étais pas vraiment sur qu’elle était consciente de ça. J’aurais bien aimé essayer de l’oublier, mais comment est-ce que je pouvais tirer un trait sur la femme que j’aimais ? Sur la mère de mes enfants en plus de ça ? C’était impossible, je l’aimais comme un dingue, je ne pourrais pas l’oublier. Je pensais qu’en partant j’allais finir par lui manquer mais j’avais plutôt l’impression le contraire, qu’elle prenait goût à mon absence, et ça n’arrangeait pas mon état d’esprit. Heureusement pour moi, la circulation était facile ce matin et j’arrivais vers treize heures et des brouettes à San Francisco.

La route vers LA fut assez silencieuse. J’avais mis la musique moins forte, les jumeaux dormaient dans leur siège auto derrière. Ils étaient vraiment beaux, jamais je n’aurais pu espérer avec des enfants aussi magnifiques. Nous avons un peu discutés sur la route, de tout et de rien, ça faisait du bien juste…de parler, comme si rien de tout ce qui s’est passé depuis le week-end dernier n’avait pas existé. Jusqu’à ce que nous parlions de cette idée de mariage. Si c’était la seule chose que je pouvais faire pour lui prouver que je l’aimais et que je ferais n’importe quoi pour elle, alors tant pis : pas de grand mariage comme je voulais. Juste elle, moi, les jumeaux et le prêtre sur la plage. Après tout, ça pourrait être romantique non ? Nous sommes alors tombés d’accords : pendant qu’elle irait s’acheter quelque chose à mettre pour la « cérémonie », j’irais avec les jumeaux voir le prêtre et m’acheter un costume. Nous nous sommes alors donné rendez-vous sur la plage à vingt heures, quand le soleil serait en train de disparaître dans le ciel. Comme nos amis et notre famille ne seraient pas là, nous ferions une fête en revenant à San Francisco.

Le prêtre ne fut pas difficile à convaincre, de toute manière il n’avait pas de rendez-vous ni rien à faire ce soir à cette heure alors il accepta de venir nous marier. En allant acheter un costume, je m’arrêtais dans un magasin de vêtements pour bébé pour acheter quelque chose de beau à mettre aux jumeaux, même si ils n’avaient pas vraiment conscience de ce qui se passerait, il fallait qu’ils soient tout beaux. J’étais de plus en plus nerveux, j’étais venu dans mon appartement pour rapidement me changer et changer les bébés avant d’aller revoir le prêtre pour tout organiser. Comme ça, elle et mois ne nous croiserions pas car nous n’étions pas censé nous voir avant le mariage. Le plus pratique était que mon appartement était au bord de la plage donc elle n’aurait pas à se promener dans toute la ville jusqu’à la plage bien habillée.

Ça y est, il était vingt heures et j’étais plus que nerveux. Je tapotais sans arrêt ma veste de costume pour être sur que les alliances étaient encore là. Les jumeaux étaient dans leur landau, tout beaux et ils étaient à moitié endormis. Le prêtre m’avait aidé à tout préparer, il avait l’habitude de célébrer des mariages sur la plage et il avait disposé une belle arche au bout d’un long tapis rouge qui menait vers celle-ci. Le soleil colorait les nuages d’une couleur légèrement rosée et il faisait assez chaud, mais pas trop, c’était agréable. Le landau des jumeaux était disposé juste derrière moi tout prêt de l’arche. Le prêtre était en train de se préparer, je n’arrêtais pas de regarder en direction de mon immeuble pour voir MJ arriver, en espérant qu’elle ne me plante pas ici…

Un coup de tête ? Est-ce que c’est vraiment ce que j’avais fait ? J’en avais marre de toutes ces disputes avec Maël… Sur certains point il avait raison, peut-être que je n’avais que seulement peur de me l’avouer… C’est vrai que tout ça n’était pas moi, par « ça » je veux dire les disputes, à propos de si notre couple est officiel ou non ou je ne sais plus quoi… Je lui avais fait énormément de peine ces derniers temps et je savais qu’il n’y avait que moi pour recoller les morceaux. Je ne voulais pas le blesser… en fait, j’avais pensé qu’à moi et non aux conséquences.

Enfin… à la base je ne voulais pas rompre avec lui, seulement prendre un peu d’air frais. Comme Bambi m’a dit, à un moment je ne faisais que penser à lui et pas au reste… J’ai eu l’impression que le monde extérieure se foutait de moi et plus je le pensais, plus je me cachais. Je ne saurai pas comment expliquer tout ce qui s’est passé entre Maël et moi ainsi que les raisons… Mais je sais très bien que maintenant j’avais des remords… J’avais tout ce dont j’avais voulue et avec lui, tout ce dont je me suis battue pour lui et il est trop tard pour revenir à l’arrière. Les enfants sont nés, ils sont là et je ne peux pas les regretter et les aimer à même temps.

J’attendais, en habillant, changeant la couche et nourrissant les jumeaux pour qu’ils soient plus calmes dans la voiture. Maël est arrivé dans le début d’après-midi et j’étais déjà prête à partir. Une fois installé dans la voiture, il démarra en silence et nous entamions la route.

Une période de discussion, une autre de silence, à écouter la musique et profiter du beau temps… Je m’endormais, tranquillement… J’avais mal dormis à réfléchir à tout ça. À réfléchir à ce que nous nous sommes dits sur Facebook hier. Je vais me marier demain, nous allions nous marier aujourd’hui… Et tout ça ne sera pas facile à revenir à l’arrière. Je ne pourrai tout de même pas lui présenter un contrat de divorce à toutes les fois qu’on se dispute, ça serait absurde.

Enfin arrivé à LA, il était plutôt tard… Nous avons conclus qu’on se donnait une heure à faire quelques commissions, entre autre acheter une robe, un costume et trouver quelqu’un qui pourrait nous marier à une heure pareil. Je pris mon côté, en lui laissant les jumeaux… J’avais quelques boutiques en tête, comme la dernière fois que j’étais venue à LA avec Imogen on en avait croisés. Je ne savais pas exactement ce à quoi il s’attendait pour un mariage de dernière minute, mais bon… Je commençais à chercher, les robes n’étaient pas à mon goût… trop longue, trop princesse, trop ci, et trop ça. Jusqu’à ce qu’on me conseille une robe courte, qui arrivait un peu au-dessus des genoux. Une robe légèrement gonflée, serré à la taille et sans bretelles. La vendeuse disait que c’était pratique, pour un endroit comme la plage… C’est vrai que ça ne trainerait pas dans le sable et puis, j’aurais moins de mal à marcher avec. Après l’avoir essayée, j’ai conclus que c’était exactement ce que je recherchais.

En conséquent, j’ai pu choisir de jolies chaussures, pas trop haute pour ne pas dépasser Maël mais pas trop plates non plus… Je m’étais fait coiffée dans un salon aussi, comme il me restait du temps…

Une fois prête, je retournais à l’appartement de Maël pour me changer. En chemin, j’avais même acheté un bouquet, alors j’étais plus que prête. Ça ressemblait à un mariage traditionnel, tout de même. Puis j’avais les moyens de me faire plaisir avec une robe comme tel, elle avait coûté cher, les chaussures aussi, mais bon… Maël ne saura pas. Une fois prête, je descendis de l’appartement et me dirigeai vers la plage qui était juste tout près d’ici. J’ai tout de suite repéré l’endroit, je m’arrêtai au pied du tapis rouge et pris une grande respiration avant d’entamer les premiers pas en sa direction.

« Just say "I do" »

Je n’y avais jamais vraiment réfléchis, au mariage. C’est vrai, les filles elles y pensent beaucoup plus j’imagine. C’est censé être un merveilleux jour, celui où leur prince charmant viendrait les enlever pour les marier…En grandissant, leur conception du mariage est peut-être moins féerique, mais il reste là, toujours aussi fort et aussi important. Je n’ai jamais eu de modèle familiale ni de parents qui étalaient leur bonheur devant moi le matin ou lors de soirées de nostalgies où ils auraient pu raconter à ma sœur et à moi combien leur mariage était merveilleux, romantique. Le modèle parentale que j’ai eu dans ma vie était les parents de Jude et malheureusement au bout de quinze ans ce modèle avait été brisé alors que la maman de Jude décéda. C’est difficile à concevoir, pour un enfant qu’on puisse aimer la même personne toute sa vie. Bien sur qu’il y aura des hauts et des bas, des moments plus difficiles que d’autres, des moments joyeux comme des moments malheureux. Mais en grandissant, on comprend que ça pourrait quand même être intéressant de savoir qu’il y a une autre personne sur cette Terre qui sera là pour nous, quoi qu’il arrive. C’est comme la promesse qu’on fait à l’autre qu’il ne sera plus jamais seul de toute sa vie…c’est une promesse intéressante, non ?

Jude a toujours été là pour moi. Dès qu’elle a su pour ma maladie, elle a voulu aller avec moi à l’hôpital pendant mes visites mensuelles. Dès qu’elle a su pour mes parents, elle m’accueillait chez elle presque tous les week-ends pour que je ne me sente pas seul. Elle a été là pendant ma maladie, beaucoup de gens m’auraient fuis pour ça : pourquoi s’attacher à moi alors que dans cinq ans, je risquerais de ne plus être dans ce monde ? Et pourtant, elle est restée avec moi, elle était là quand mon bipper a sonné, avant l’opération et après l’opération. Elle est venue très souvent à l’hôpital, elle est restée plusieurs nuits là bas alors qu’elle était enceinte. Peut-être que ça n’a pas l’air d’être grand-chose, mais pour moi, c’est énorme et c’est à cause de tout ça que je ne voudrais jamais personne d’autre pour devenir ma femme. MJ n’avait rien à me prouver, je savais qu’elle serait parfaite parce que toutes ses choses qu’un mari doit attendre de sa femme, elle les avait déjà fait. C’est elle, et personne d’autre.

Je la vis arriver au loin, je me tournais vers le prêtre qui me lança un sourire. Je lui avais demandé de ne pas faire trop long. Je n’étais pas vraiment croyant alors toutes ses histoires de la Bible, c’était un peu inutile et puis, c’était quelque chose de très intime, il n’y avait que nous deux et les jumeaux, pas la peine de faire quelque chose qui dure trois heures. Alors nous sommes convenus sur le fait que nous passerions directement à l’échange des alliances. Je n’avais pas vraiment prévu de discours, mais ça viendrait tout seul. Je jetais un coup d’œil vers les jumeaux, ils souriaient, ils étaient vraiment trop choux à voir. Je leur retirais légèrement leur couverture pour ne pas qu’ils aient trop chaud puis je me replaçais face à l’arche. MJ arriva au commencement du tapis, je sentais mon cœur battre très très fort. Depuis que nous étions fiancés, j’avais imaginé milles scénarios sur comment ça allait se passer, à quoi elle allait ressembler. Mais j’étais surpris, puisque aucun des scénarios ne correspondait à ce qui se passait en ce moment. La jeune femme s’avança sur le tapis, je la regardais faire, elle était vraiment magnifique, jamais je n’aurais cru la voir aussi belle et c’était comme si tout ce qui s’était passé cette semaine avait disparut. Le chagrin, la solitude, la colère, tout ça avait disparut en quelques secondes : si c’était le chemin que j’avais du empreinté pour arriver à cette plage là maintenant, alors pour rien au monde je serais revenu en arrière pour changer ce qui s’était passé.

Une fois arrivée à ma hauteur, je lui souris et je lui tendais ma main pour qu’elle la prenne dans la sienne. Nous nous plaçâmes l’un en face de l’autre et je me penchais légèrement pour déposer un baiser sur sa joue en murmurant, « T’es magnifique… ». Le silence était presque total, les jumeaux ne disaient rien, il y avait juste le bruit des vagues qui se faisait entendre. De ma main libre, je cherchais les alliances dans la poche de ma veste et je lui tendais la mienne pour qu’elle puisse me la passer au doigt au moment venu. Je fis signe de la tête au prêtre qui commença à parler, je ne la quittais pas des yeux et ce sourire était figé sur mon visage. Le prêtre commença alors directement par l’échange des alliances. « Maël Peter Petterson, voulez-vous prendre pour épouse mademoiselle Mary Jude Winters, lui promettre amour et fidélité dans le bonheur ou dans les épreuves, tout au long de votre vie jusqu’à ce que la mort vous sépare ? ». Je me pinçais la lèvre en continuant de sourire et j’hochais légèrement la tête, « Je le veux », murmurais-je en prenant sa main et en lui glissant l’anneau à son doigt…

Mais bordel, qu’est-ce que j’fou, qu’est-ce que j’fais. Je m’habillai, la tête vide… Tout ce que je me disais c’est que je devais me faire belle. Déjà habillée, déjà coiffée, suffisait de me maquiller. Je ne pensais plus à la raison, je ne pensais plus à où j’étais, le pourquoi du pourquoi. Je le faisais, et puis c’est tout. Je ne me sentais pas obligée, loin de là… J’essayais juste de ne pas penser à Sohfyièn qui se remettra à se moquer de moi librement, à Dehlila qui m’avait dit qu’elle m’aimait bien en tant que femme libre, à Robbyn que je me suis confié à la fête, à Bambi qui m’a dit que j’étais trop dépendante à Maël, à toutes ces disputes qui était la cause de la rupture, à Emma qui aurait aimée être à ma place et Joshua qui aurait aimé être à la sienne… J’étais définitivement prête et quittai l’appartement.

Plus je m’approchai de l’arche, plus mon cœur battait vite. Il était beau, juste comme j’avais toujours rêvée. Comment est-ce que j’ai pu prendre le risque de tout laisser ça de côté ? J’avais remis ma bague de fiançailles aux doigts ce matin, et c’est tout ce dont j’avais porté attention cet après-midi… J’allai avoir une deuxième bague, un anneau.

J’arrivai à leur hauteur, Maël me prit la main… Tout ça semblait si… irréaliste. Que tous les deux, les jumeaux à côté, le prêtre avec le sourire aux lèvres et je me pinçais les lèvres. Comment est-ce que je me sentais… seule ? Je tournais la tête vers le côté, il n’y avait personne, ce n’est pas ce qu’il aurait voulu avoir comme mariage… Un mariage entouré de nos amis, tous là pour nous soutenir, un mariage traditionnel et grand, beau, décorée et avec un met italien. Ses lèvres se posèrent sur ma joue alors que je m’y attendais le moins, je tournai la tête pour le regarder droit dans les yeux.

T’es magnifique…

Je lui souris et baissai la tête. Nous étions prêts à commencer. Je jetai un coup d’œil vers Micah et Elle dans leur landau, ils s’étaient réveillés et ils souriaient comme deux débiles, avec de grand yeux. Ça m’avait forcé à sourire aussi, je levai les yeux vers Maël. Au fond… c’est tout ce dont j’ai besoin.

Maël Peter Petterson, voulez-vous prendre pour épouse mademoiselle Mary Jude Winters, lui promettre amour et fidélité dans le bonheur ou dans les épreuves, tout au long de votre vie jusqu’à ce que la mort vous sépare ?

Je continuai de le regarder, je fixais ses lèvres.

Je le veux.

Il leva ma main et je la tenais en place le temps qu’il me glisse la bague au doigt. J’étais sans mots… après tout, qu’est-ce que je pouvais bien dire ? Le prêtre me regarda, je pouvais le voir du coin des yeux…

et Mary Jude Winters, voulez-vous prendre pour époux Maël Peter Petterson, lui promettre amour et fidélité dans le bonheur ou dans les épreuves, tout au long de votre vie jusqu’à ce que la mort vous sépare ?

Le même discours, auquel je devais donner une réponse… Je passais ma langue entre mes lèvres, ça goûtais le gloss à la framboise, un peu dégueux, mais bon. Maël devait attendre ma réponse avec impatience, en espérant que je ne lui fou pas la honte de sa vie… Mais il n’y avait rien à s’inquiéter, je n’aurais pas fait ça.

... Je le veux.

Ai-je répondu, avant de lui sourire. Je pris sa main et lui enfilai la bague au doigt. Je pris une grande respiration.

Au nom du père, du fils et du Saint-Esprit, je vous déclare mari et femme. Vous pouvez embrasser la mariée.

Je le fixai, le petit sourire aux lèvres...

« Just say "I do" »

C’est vrai que ça m’avait vraiment blessé toute cette histoire…J’avais eu l’impression que tout ce qui s’était passé en cinq mois n’avait servis à rien. Quand elle m’avait dit qu’elle regrettait tout ça, c’était comme si elle s’était forcé à se mettre avec moi, comme si elle s’était forcée à me dire qu’elle m’aimait, comme si elle avait fait semblant d’avoir hâte d’être enceinte, hâte d’accoucher, hâte de m’épouser…C’était assez déstabilisant et ça me faisait encore pas mal flipper. J’avais peur que du coup, elle se force encore à faire tout ça et que dans un mois, elle viendrait me dire qu’elle voulait faire annuler le mariage parce qu’elle avait fait uniquement pour me faire plaisir…Je pense qu’il me faudrait un peu de temps pour arrêter de penser comme ça. Je savais que certaines personnes risqueraient de mal prendre le fait que nous n’avions invité personne, mais c’était fait dans la précipitation. Comme un coup de tête qui avait été réfléchis quand même avant. MJ était la femme de ma vie, j’en étais sur et l’idée de vivre loin d’elle et aussi des jumeaux, ça me rendait carrément malade. Jamais je n’aurais cru qu’elle accepterait de m’épouser mais pourtant, elle était bien là, devant moi dans cette magnifique robe de mariée qu’elle avait achetée pour notre mariage et nos bébés étaient là aussi…

Je lui glissais l’anneau à son doigt, nous l’avions acheté en Floride, tout de suite nous avions voulu acheté ses alliances. Elles nous avaient carrément sautés aux yeux et nous n’avions même pas cherché à voir d’autres modèles, c’était eux ou rien d’autre. « et Mary Jude Winters, voulez-vous prendre pour époux Maël Peter Petterson, lui promettre amour et fidélité dans le bonheur ou dans les épreuves, tout au long de votre vie jusqu’à ce que la mort vous sépare ? ». Je me pinçais la lèvre en continuant à la regarder sans tourner mon regard ailleurs, c’était un peu comme si il n’y avait qu’elle et moi sur cette plage. Les jumeaux ne faisaient aucun bruit, c’était comme si ils avaient compris que c’était important et c’est vrai que ça aurait été embêtant qu’ils se mettent à pleurer en plein milieu. Plus elle attendait pour répondre, plus je sentais mon cœur se claquer violement contre ma poitrine. Il y a quelques mois, j’aurais dit que ça n’était pas son genre de me faire un plan foireux et de me lâcher en plein devant l’autel, mais toute cette semaine, j’avais eu l’impression que c’était elle qui avait changée. Elle sortait beaucoup, buvait beaucoup, ça n’était vraiment pas la MJ que j’avais connu même avant que je ne parte à New-York. Nous étions un peu les…sans amis du lycée, ceux qui n’étaient pas très populaires, qui n’étaient invités à aucune fête. C’était bizarre de la voir comme ça, mais j’avais eu peur que la MJ que j’aimais soit partie pour toujours… si elle voulait profiter de sa jeunesse, je ne l’en empêchait pas, bien sur mais il y avait un juste milieu, surtout que maintenant elle était maman…

« ... Je le veux. », dit-elle en me souriant. Je lui rendis son sourire, j’étais soulagé mais heureux à la fois. Je la laissais prendre ma main pour enfiler l’alliance, il allait vraiment falloir que je m’habitue à avoir un anneau au doigt…Je gardais ma main dans la sienne, toujours sans la quitter des yeux, je ne pouvais vraiment pas regarder ailleurs, elle était tellement radieuse, j’étais tellement heureux qu’elle soit à nouveau là, avec moi et qu’elle m’ait dit « oui » pour la vie. « Au nom du père, du fils et du Saint-Esprit, je vous déclare mari et femme. Vous pouvez embrasser la mariée. ». Je lui souris à nouveau en enroulant un bras autour de sa taille pour l’attirer doucement vers moi, je me penchais vers elle pour retrouver ses lèvres et l’embrasser tendrement en enroulant mon deuxième bras autour de sa taille pour la serrer contre moi en continuant doucement ce baisé. Un léger coup de vent vint déplacer ses cheveux qui se claquaient contre mon visage. Je me reculais pour lui sourire et je déposais à nouveau un bref baisé sur ses lèvres qui avaient le goût de framboise. Le prêtre nous souris et il tendit sa main vers moi en murmurant, « Félicitations…rentrez chez vous, je m’occupe de ranger le reste… ». Je le remerciais et je pris MJ par la main en allant vers le landau des jumeaux qui avaient l’air de s’être endormis. Je commençais à pousser le landau pour sortir du sable puis nous sommes montés à mon appartement. Une fois à l’intérieur, je déposais des baisers dans le cou de ma femme, « Madame Petterson peut attendre quelques minutes ? J’vais coucher nos pandas :) ». Je lui souris puis je retirais ma veste de costume noire en la jetant sur mon canapé. J’allais mettre les jumeaux doucement dans leur lit pour ne pas les réveiller et une fois fait, je retournais dans le salon et je m’approchais à nouveau de la belle brune en enroulant mes bras autour de sa taille, « Voilà, t’es ma femme maintenant », murmurais-je avant de l’embrasser passionnément..

Il enroula l’un de ses bras autour de ma taille et se pencha pour déposer ses lèvres sur les miennes… Je prolongeais tendrement, alors que son deuxième bras s’enroulait autour de moi. Pendant un instant je me suis demandé comment était la tête du prêtre qui regardait tout ça… Puis, celle des jumeaux. Lorsque le baiser rompu, je lui souris et reçu un deuxième baiser mais plus court. Je ris à voix basse, je ne m’y attendais pas.

Félicitations… rentrez chez vous, je m’occupe de ranger le reste…

Je le remerciai et me dirigeai vers l’appartement avec Maël qui amenait aussi les jumeaux avec nous. J’avais presque de la peine pour le prêtre qui devait tout ranger seul, mais lorsque je me retournais, il y avait une petite équipe pour tout défaire, j’étais rassurée. Je me retournai alors et entrai avec Maël dans l’appartement.

Une fois à l’intérieure, je déposai les fleurs sur la table de cuisine et soupirai… Quelle idée de fou de se marier maintenant, loin de tout le monde. Bien sûr, c’était une part de mon idée, mais d’un côté j’avais peur de perdre tous mes amis qui auraient aimé assister à la cérémonie. Il déposa un baiser dans mon cou…

Madame Petterson peut attendre quelques minutes ? J’vais coucher nos pandas :)

J’hochai la tête en souriant et me penchai pour retirer mes chaussures qui commençaient à me tuer les pieds… Marcher en talon dans le sable n’avait jamais été facile, surtout que maintenant j’ai foutu du sable partout dans l’appartement. Je les déposai à l’entrée parmi pour ne pas salir le reste de l’appartement. Je soupirai, avant de le voir sortir de la chambre des petits pour venir me prendre dans ses bras.

Voilà, t’es ma femme maintenant

Je ris légèrement avant de plonger dans un baiser tendre et amoureux… Je me décollai de lui et lui offrit un sourire…

Apparemment…

Je tirai la langue et m’approchai du réfrigérateur pour me servir un verre d’eau… Le moment qui était censé être le plus beau de toute notre vie s’est terminé en 10 minutes, puis notre lune de miel va se passer ici, dans son appartement de LA avec les jumeaux qui allaient encore une fois se réveiller et chialer.

Ta soif ?

Je baissai les yeux pour regarder ma robe d’un œil rapide puis levai la tête pour boire mon verre d’eau.

Est-ce que… tu me crois maintenant… ? Est-ce que je fais toujours que penser à moi ?

Je soupirai et tournai la tête pour le regarder.