Tout ce monde d'hypocrite me prenait la tête. Il n'y avait rien de réel, tout était basé sur une image factice créer pour mieux faire rêver une bande de pré adolescente en mal d'amour. La musique n'est pas là pour savoir si x se tape y ou si z s'est enfin séparé de a. Ce sont des choses qui ne font que la fragilisée. J'ai du mal avec les choses factices. Je sortais du bureau, il était encore tard. Nous étions en pleine période de crise, mes supérieurs et moi. Incompatibilité de caractères. Incompatibilité d'ambition. Ils avaient eu du mal à ce que Saul s'affiche avec sa petite amie lors du festival Glastonbury. J'avais du mal avec le fait qu'ils lui reprochent. Depuis quelques temps, j'avais une idée qui se baladait dans ma tête. Être libre. Enfin libre de tout ça. Nous avions rempli nos part du contrat à Universal, et je n'y travaillais que par volonté. Juste parce que j'étais un amoureux de la musique. Juste parce que j'adorais me produire sur scène, j'adorais être en studio, mais par dessus tout, j'adorais pouvoir être là pour découvrir des talents méritant. The 1975, ou encore Missy T., les deux groupes avec lesquels je bossais. Deux putains de groupes méritants. Ça n'avait rien à voir avec les gosses de riches incapables que la société fait sortir dans les bacs de nos jours parce qu'ils ont de la tune. Et c'était d'eux, dont j'avais besoin. Dont la musique avait besoin. Et je savais qu'avec Universal, j'étais incapable de pouvoir continuer sur cette lancée. On me proposait déjà de produire un gamin, fils de, n'ayant jamais chanté de sa vie, pour un projet pop. J'en avais des hauts le coeur. Non, j'avais vraiment besoin de ma liberté. De mon propre label indépendant. Dans cet élan de rêverie, je m'étais perdu dans un bar que je ne connaissais guère, espérant que l'on ne vienne pas m'emmerder à cause de ma renommée. Un jeune homme était sur scène, et j'étais perdu dans son jeu de guitare. C'était typiquement le genre de personne qu'il me fallait. J'attendis qu'il finisse et me dirigeait d'un pas assuré vers lui.

"Bonjour."

Un soir comme les autres. Ils se ressemblent tous. Une nuit, plus de soleil, le même horizon, les mêmes sensations. Enfermé. C'est se que tu es. Depuis des semaines. Depuis des mois. Intérieurement tu te sens bon à jeter. Et tu restes. Pas fragilité ? Par obligation ? Peut-être plus par abandon. Parfois tu te surprends à te perdre réellement. Toi qui te pensais si développé, si libre de tous, sans attache sans rien qui pouvait t'entraver. Tu ne voyais pas de mauvais côté. Une vie sans autre choix que la simplicité, le bonheur partagé. Mais la ville apporte les changements, les agacements. Tu te surprend un plein délaissement. Tu t'occupes tant bien que mal, tu te retranche beaucoup trop. Loin des autres, loin de ces citadins qui te comprenent pas vraiment. Comment leur en vouloir quand toi même tu n'arrives pas à les cerner ? Même ton frère, te semble un total étranger. Tu ne comprends pas, ce besoin de rester. Tu ne ressens pas ce même besoin de s'attacher. Chaque tes milles mondes à découvrir s'évaporent et il ne te reste que cette ville aux lumières acidulées. Tu l'aimes cette cage trop illuminé. Tu aimes te réveiller et avoir ces gens qui comptent à porté de vue, de main, de verres. Mais tu n'es pas habitué. Tu aimerais t’envoler. Encore.

La musique est donc ton seul échappatoire avec tes amis qui reviennent presque tous les mois te voir et te raconter leurs voyages. Tes amis de route, ceux qui ne savent pas s'arrêter de voguer. Ce soir te voilà dans un bar, avec eux dans un coin à profiter d'un verre alors que tu ne peux résister à la scène et au besoin de chanter. T'es comme ça. Aucune base, tu ne vies que de rêve que tu façonne à ta réalité. Et tu chantes, et tu joues avec une passion que tu transportent depuis tes seize ans aux quatre coins du globe. De festival en festival, de rassemblement en réunion. C'est se qui t'a valut ta réputation, ta grande connaissance dans ce monde musical sans rien enregistrer. Tu ne connais quasiment rien des studio d'enregistrement. Tu as déjà entendu tes morceaux sur un CD, mais ce n'était que des enregistrement de festival. Tu ne vis pas de ta musique. Non, tu vies pour ta musique. Et tu retombes dans la réalité en arrêtant de chanter, tu souries aux quelques applaudissement et aux rires plus loin de tes amis. Tu t'apprêtes à les rejoindre. Mais non. Bonjour. Tu regardes l'homme te faisant face, terminant de ranger ta guitare. Bonsoir... Tu le regardes un instant t'interrogeant de ce simple bonjour. Que veut-il ? T'en sais rien. Tu souries détendu. Vous voulez quelque chose ?