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Le 6 janvier 2016, le forum a fêté ces 5 ANS ! Bon anniversaire POH Siloë & Ethan + On ne peut pas se voir sans se chamailler ? 79124 Siloë & Ethan + On ne peut pas se voir sans se chamailler ? 79124

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 Siloë & Ethan + On ne peut pas se voir sans se chamailler ?
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Anonymous
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Mar 7 Jan - 0:46

On ne peut pas se voir sans se chamailler ?
Siloë & Ethan + For the love, Iʼd fallen on, in the swampy August dawn. What a mischief you would bring young darling ! When the onus is not all your own, when you’re up for it before you’ve grown

Les rayons du soleil, matinaux et abrupts, vinrent agresser le visage d'Ethan, encore endormi à cette heure-ci. Pour une fois qu'il dormait, il aurait voulu profiter encore quelques heures du confort de son lit, ainsi, il râla un coup lorsque cette boule de feu vint le réveiller. Il ouvrit lentement les yeux, piquants, puis les referma aussitôt et repartit s'étouffer sous la couette. Le repos ne fut pas bien long, à peine cinq minutes avant que le réveil ne se mette à crier, lui volant ses derniers espoirs de grasse matinée. Ah oui, il devait aller travailler. Il était bien tôt et la plupart des gens devaient encore dormir à cette heure, mais pour Ethan, c'était le début de la journée qui lui obtenait ses plus belles photos. Il écrasa sa main sur le réveil fou et s'assit sur son lit, la mine déconfite, l'air grognon, cheveux en bataille, yeux fatigués par le simple effort de s'ouvrir. Il laissa passer un long bâillement et finit par se décider à se lever. Il se dirigea vers la salle de bain et prit une bonne douche pour se réveiller, avant de se préparer rapidement, enfilant ce qui lui passait sous la main sans vraiment se soucier de savoir si ce qu'il portait était assorti ou non. Il prit un bol de café -il en avait bien besoin- et se fit quelques toasts avant de préparer son matériel de photographe, fourrer son portable dans sa poche et quitter l'appartement en fermant à clé. Il n'avait pas trouvé de nouveau logement mieux que celui-ci, la plupart trop grands pour lui, ou trop lumineux, ou pas assez, ou sans pièce à aménager pour développer ses photos. Au final, il n'était pas si mal ici, même s'il manquait un peu de place et que cela faisait déjà des années qu'il y vivait. Il partit en direction du parc et commença son travail. La photo, c'était toute sa vie et en y réfléchissant bien, il ne se voyait pas faire autre chose. C'était inconcevable d'envisager un autre métier que celui-ci, et ça lui allait très bien. Certes, il y avait des contraintes, mais le bonheur de pouvoir photographier des lieux magnifiques, de faire ressortir toute la beauté d'un objet, d'un bâtiment, d'une personne, tout ça compensait largement et faisaient même oublier toutes ces contraintes. Il passait beaucoup de temps dans son monde de photographe, peut-être trop, d'après la plupart des gens. Sa mère ne s'était pas gênée pour le lui rappeler à Noël, tentant de lui présenter telle ou telle fille d'avocat, de médecin, une voisine de bonne réputation, comme si elle tentait désespérément de le caser. A vingt-cinq ans, Ethan se sentait pitoyable de voir que sa mère lui cherchait n'importe qui, rien que pour qu'il ne reste pas seul toute sa vie. Il n'avait pas eu beaucoup de petites-amies, trop occupé à travailler sa photographie, à se perfectionner pour en arriver là où il en était aujourd'hui. Il n'avait jamais pris le temps et n'avait pas non plus l'envie de chercher quelqu'un. Il voulait que ça se fasse tout naturellement, qu'il rencontre quelqu'un qui change tout, par hasard, et non pas à un rendez-vous bêtement organisé. Et il fallait bien se l'avouer, ce quelqu'un, il l'avait déjà trouvé. Ce n'était absolument pas la personne qu'il espérait voir entrer dans sa vie, ça semblait même être tout le contraire et pourtant, il avait envie de lui parler constamment, de la voir, de la séduire. Cette femme, c'était Siloë Lewis.

Ils avaient travaillé une fois ensemble, et ils s'étaient en réalité détestés. Mais après plusieurs échange de messages, il en était venu à vouloir la séduire, pas que pour du flirt, non, il n'était pas comme ça, mais bel et bien pour qu'elle entre définitivement dans sa vie. Il n'était pas très doué pour draguer une femme, il n'en avait pas l'habitude, mais il voulait faire des efforts avec elle. Récemment, au nouvel an, ils avaient échangé des propos complètement fous, aussi soûl l'un que l'autre, puis le lendemain, leur échange, plus mesuré, plus réfléchi, avait encouragé le jeune homme à tenter quelque chose. Tout se passait bien et il avait fallu qu'elle se fâche, qu'elle redevienne froide, glaciale, comme le marbre, d'une façon qui avait le don d'énerver Ethan. Il avait préféré couper court à la conversation, n'ayant aucune envie d'envenimer la situation. Et quelques jours après, il relisait bêtement les messages, riant parfois, amer cependant de constater qu'elle se refermait sans cesse sur elle-même. Absorbé par son travail, il ne vit pas le temps passer et bien vite, onze heures arriva. Il n'avait pas d'heure précise pour s'arrêter évidemment, mais il préféra faire une pause café avant de continuer. Il rangea donc son appareil et se dirigea au café du coin, encore un peu endormi de n'avoir pas pu rattraper son sommeil en retard. Il ouvrit la porte et s'installa à une table, commandant un cappuccino que la serveuse lui apporta assez vite. Il but une gorgée avant de vérifier les photos qu'il venait de prendre. La porte s'ouvrit à nouveau, il leva rapidement la tête et fut surpris d'apercevoir Siloë qui arrivait tout juste. Elle s'installa à une table presque en face de lui, il jura discrètement avant de baisser la tête sur son appareil photo, se faisant le plus invisible possible. Il ne put cependant s'empêcher de jeter quelques coups d'oeil en direction de la belle, mais lorsque leurs regards se croisaient, il détournait aussitôt la tête, comme un gamin intimidé par la première beauté de sa vie. Il fronça les sourcils, cependant énervé de la voir ici après leur dernière discussion. Pourquoi son cœur battait aussi fort ? Comme s'il était stressé. Il n'alla pas la voir, préférant l'éviter pour ne pas se faire du mal à lui-même face à la facette inaccessible de la jeune femme.

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Anonymous
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Mer 8 Jan - 20:34



Siloë&Ethan
On ne peut pas se voir sans se chamailler ?
Jour de repos, dix heures du matin et j'avais déjà les yeux grands ouverts. J'avais pas bien dormi cette nuit-là, me réveillant à peu près toutes les trois heures pour ne me rendormir que trente minutes après. Ca m'arrivait quasiment jamais ce genre de choses j'avais plutôt un bon sommeil d'habitude, les seuls soucis que j'avais eu jusqu'ici c'était pour m'endormir. Ouais de temps en temps, il m'arrivait de trop penser, de me prendre la tête particulièrement au moment d'aller me coucher. À croire que se retrouver dans son lit, seule et dans le noir, ça donnait des envie d'introspection. Mais pas cette nuit, cette nuit avait été encore pire que ça. Je m'assis sur mon lit, m'étirant les bras et frottant mes yeux, ça sentait encore le shit dans l'appartement. Je n'étais pas fumeuse, ni pour le joint ni pour la cigarette et jusqu'à ma colocation avec Camil j'avais un peu de mal à tolérer la fumer. J'ai appris à faire avec, certains soirs – et particulièrement en hiver – j'avais appris à vivre dans un aquarium comme on dit. Je me levais entièrement et m'étiras cette fois de tout mon long, allant jusqu'à me mettre sur la pointe des pieds, j'me sentais toute froissées c'était bizarre. En ouvrant la porte de ma chambre j'eus presque envie de retourner dans mon lit, me réveiller une seconde fois et ne pas voir le carnage qu'était l'appartement. Des bouteilles, des bouteilles partout. Alors oui, je comprenais que Camil ne soit pas bien, mais c'était pas vraiment une raison pour se laisser aller comme ça. Nous n'étions pas assez proches pour que je lui donne une gifle et lui demande de se réveiller mais je me demandais sincèrement ce qu'attendais ses proches. C'est pas comme si jamais personne ne passait le voir à l'appart', et tout le monde le laissait aller à sa déchéance. Ne supportant plus de marcher au milieu des preuves de son chagrin, je me mit à ranger, à prendre les bouteilles une par une, les mettre à la poubelle ou les ranger dans un placard. Bordel, il n'était même pas capable d'en finir une avant d'en entamer une autre... Il y en avait même une sous le canapé, en fait j'avais l'impression d'en voir partout, des bouteilles de vodka, des canettes de bière et j'en passe, mais peut-être tout simplement qu'il y en avait vraiment partout. Je ne saurais le dire, j'avais encore la tête dans le cul.
Onze heures arrivait et je finissais à peine le ménage, comme une pulsion j'avais commencé par ranger pour finir par passer l'aspirateur et la serpillière, histoire de désinfecter un peu l'appartement. Je pris une bonne douche avant de me changer, il était vraiment temps que je prenne un café, mais je n'avais pas envie de rester ici. J'enfilais alors mes chaussures et mon manteau, respirant une dernière fois la bonne odeur de l'appartement – je ne savais pas combien de temps ça allait durer autant profiter. Ne voulant pas trop sortir du quartier je me dirigeais tout naturellement vers l'Irving Street Cafe. J'entrais dans le café sans regarder autour, je n'avais qu'une envie : sentir la boisson chaude couler jusque dans mon estomac. Je pris un simple cappuccino, j'eus le droit comme d'habitude au petit speculoos. M'installant tranquillement sur une table je remarquais Ethan Brittain, je levais les yeux au ciel en soufflant. Décidément, cette journée ne commençait pas bien du tout. Je bus une gorgée de ce délicieux café en l'ignorant, à vrai dire je me sentais tellement fatiguée que je n'avais pas du tout envie de m'énerver. Mais évidemment c'était toujours impossible lorsqu'Ethan et moi étions près l'un de l'autre. Et chaque fois je m'énervais parce que dans chacun de ses gestes, chacun de ses regards j'avais l'impression qu'il y avait une invitation à me laisser séduire et que ça fonctionnait. Tellement. En pensant je me mit à le regarder, calme encore à ce moment là. Jusqu'à ce que je le vois jeter quelques regards vers moi, et chacun d'entre eux avaient cet impact sur moi que je détestais. Le problème, quand je m'énervais, c'est que j'étais du genre incapable de me contenir. Encaisser et partir tranquillement, je ne connaissais pas. Je me levais alors, m'asseyant juste en face de lui sur la même table, le regard brûlant – de colère ? Peut-être bien je ne saurais tellement le dire. « Il y a un problème ? » l'attaquai-je...  
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Mer 8 Jan - 23:25

On ne peut pas se voir sans se chamailler ?
Siloë & Ethan + For the love, Iʼd fallen on, in the swampy August dawn. What a mischief you would bring young darling ! When the onus is not all your own, when you’re up for it before you’ve grown


Pour Ethan, la photographie était toute sa vie. Il y passait tout son temps, pratiquement toutes ses pensées et son énergie, au point de s'épuiser bêtement en passant la nuit à retoucher ses photos, à les développer, à obtenir le rendu espéré. Il n'était pas le meilleur photographe au monde, il le savait pertinemment, mais il s'acharnait à faire toujours plus, à s'améliorer, coûte que coûte, et s'il y avait quelque chose à sacrifier dans sa vie, ça ne pourrait jamais être la photo. Il préférait encore rester célibataire toute sa vie à atteindre son but plutôt que de laisser tomber son rêve pour quelqu'un. Il était le désespoir de sa mère, voire même de sa famille entière. Il n'était pas particulièrement contre les relations amoureuses, au contraire, il aurait adoré avoir quelqu'un à qui parler en rentrant le soir chez lui, ne plus être seul, enfermé dans le silence, à n'entendre que le bruit ambiant de son appartement. Pourtant, il n'avait pas envie qu'on lui reproche de ne pas être assez là, de n'en avoir que pour la photo, il n'avait pas envie de se prendre la tête avec quelqu'un à ce sujet. Peut-être qu'un jour il trouverait quelqu'un qui accepterait la place que prenait son métier dans sa vie, quelqu'un qui le comprendrait. Il espérait secrètement que cette personne serait cette jolie blonde qu'il avait un jour rencontré -qui n'était d'ailleurs plus si blonde désormais- mais ça, il le gardait pour lui, pas encore prêt à cracher le morceau et rabattre sa fierté pour une femme qui vraisemblablement n'en avait rien à faire. Ce matin-là lorsqu'il se réveilla, malgré le fait qu'il n'avait pas assez dormi, il était persuadé que ce serait une belle journée. Passer la matinée à faire des photos, ça lui plaisait. La passer seul, au calme, en admirant la beauté de ces lieux le faisait se sentir bien. Il était à sa place, il était fait pour ça. Il ne pouvait donc pas imaginer meilleure journée que de passer celle-ci le nez plongé sur ses photos, au grand damne de ses amis qui lui répétaient régulièrement qu'il devait se relâcher un peu et sortir de son monde. Pourquoi les gens s'obstinaient-ils à vouloir le changer ? Il était ainsi, point.

Dans le parc où il avait passé la matinée à faire des photos, certains habitués des lieux, qui l'avaient déjà remarqué, le saluaient amicalement, curieux de voir ce qu'il pouvait prendre en photo dans ce parc en apparence si banal. Il aimait ce genre de contact, simple, sans prise de tête, amical, lorsqu'on lui demandait ce qu'il faisait aujourd'hui. Il en arrivait à discuter avec des vieillards de comment les feuilles tombaient en automne, laissant un effet tout particulier sur la photo, la façon dont il fallait être à l'affût de chaque moment exceptionnel ou même insignifiant. Le vieillard souriait puis sifflait en lui disant qu'il était dans son élément, puis il repartait à sa promenade matinale, et Ethan continuait son travail. Il ne lui fallait pas grand chose pour se sentir bien dans son monde au fond. Il se mit alors à songer qu'il était idiot de se prendre tant la tête pour cette fille alors qu'il pouvait très bien avoir mieux dans son monde. Son monde. Comme s'il était à l'écart, isolé du reste de l'humanité. Ca ne lui déplairait peut-être pas tant que ça au final... Il termina sa matinée en entrant au café pour prendre un cappuccino, histoire de changer un peu de l'expresso infect qu'il se servait le matin pour tenir la route. Il ne s'attendait pas à ce que Siloë pointe le bout de son nez. La voir lui faisait bondir le cœur, lui embrumait l'esprit autant que ça l'énervait. Il n'avait pas envie de lui parler, il décida simplement de l'ignorer, lançant quelques regards en sa direction, se voulant discret. Sauf que discret, il ne l'était pas vraiment. Il croisa pour la troisième fois son regard et l'évita et ça ne sembla pas plaire à la jeune femme, qui se leva bien vite pour se diriger vers lui. Il baissa la tête, dans l'espoir fou qu'elle ne l'ait pas reconnu, pestant intérieurement à l'idée qu'elle puisse encore venir lui gâcher une si belle journée. Elle s'installa en face de lui, à la même table et il ne put que relever la tête vers elle, sourcils froncés, mâchoire serrée. Il s'attendait au pire. Il posa son coude sur la table et sa tête sur sa main, remuant machinalement son cappuccino avec l'autre, appareil photo posé à côté de lui. « Il y a un problème ? » Et c'était parti. Elle lui avait dit qu'elle était une mine, et chaque fois qu'ils se parlaient, il en avait la confirmation. Elle explosait avant même qu'on ait posé le pied dessus. C'était insupportable. Il fronça d'autant plus les sourcils et but une gorgée de son cappuccino avant de répondre sur le ton le plus calme possible -calme, mais distant. « Je bois tranquillement un cappuccino dans un café, après une belle matinée, et une furie vient m'attaquer. Je crois que c'est vous qui avez un problème, non ? » Un petit sourire naquit sur son visage, malingre et froid. Son cœur battait la chamade mais il restait de marbre. « Dommage, c'était une belle journée qui s'annonçait. » Il ne put s'empêcher de lancer une dernière remarque cinglante avant de reporter sa tasse à ses lèvres en regardant l'extérieur d'un air déjà las.

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Dim 2 Fév - 20:11



Siloë&Ethan
On ne peut pas se voir sans se chamailler ?
J'étais venue dans ce café dans l'idée de me détendre, histoire de décompresser après la matinée que j'avais eu. Puis je ne voulais pas passer toute ma journée enfermée non plus, ce n'était pas dans mon caractère, je n'étais pas ce genre de fille casanière. Pourtant il semblait que cette fois encore rien ne soit de mon côté puisque Ethan Brittain se retrouvait dans le même café que moi. Quelles étaient les chances pour qu'on se croise dans une ville aussi grande que San Francisco ? Pourtant nous étions là tous les deux, tentant vainement de nous ignorer l'un l'autre, mais c'était sans compter mon sale caractère. J'avais toujours eu un caractère de cochon mais jamais à ce point, je ne saurais dire comment ni pourquoi mais il faisait ressortir le pire en moi. J'étais incapable de ne pas réagir et j'étais tout autant incapable de réagir gentiment, tranquillement comme je pourrais le faire dans le quotidien. Vu de l'extérieur ce n'était que de simples regards lancés et je suis certaine au fond qu'il ne me regardait spécialement pour me faire chié, qu'il n'avait pas du tout cette intention pourtant je le prenais ainsi. Mais je crois surtout que je ne voulais pas essayer de le prendre autrement. Je me levais alors et l'attaquais, comme d'habitude, mais je ne pouvais pas simplement rester là à l'ignorer, ni même à le laisser m'ignorer d'ailleurs. De manière incompréhensible j'avais besoin de créer ces chamailleries. Enfin, n'oublions pas que je ne les créais pas toujours pour rien, la dernière fois il s'était quand même enfui en taxi alors que nous étions entrain de travailler. Il m'avait aussi envoyer toutes les photos qu'il avait pris, je dis bien toutes, de la photo de qualité à la plus inutile. Le seul tri qu'il semblait avoir fait était sur les photos floues, soit il ne faisait pas de photos floues soit il ne me les avait pas envoyé. Quoi qu'il en soit, j'avais perdu du temps à m'occuper de ces photos alors que ça aurait dû être plutôt rapide. Je m'installais en face de lui, ce qui le fit réagir exactement comme je le voulais, il fronça les sourcils à son tour et bu une gorgée de son café nerveux de me voir assise là à l'emmerder une fois de plus. Toutefois il me répondit calmement, chose à laquelle je m'attendais un peu moins « Je bois tranquillement un cappuccino dans un café, après une belle matinée, et une furie vient m'attaquer. Je crois que c'est vous qui avez un problème, non ? » mais malgré son ton calme on devinait à sa phrase qu'il ne l'était pas tant que ça, il en avait marre semblait-il. Pourtant, sans que je ne comprenne vraiment – et peut-être que je ne comprendrais jamais – j'aimais jouer à ce petit jeu avec lui. « Peut-être que si vous arrêtiez de me lancer des regards foudroyants je ne viendrais pas jusqu'à cette table. C'est difficile de boire tranquillement son café quand on sent des regards meurtriers se poser sur soi. » répondis-je plus calmement. Je sentais mes tripes se resserrer mais je savais très bien que ce n'était pas tout à fait dû à l'énervement, d'ailleurs de quoi étais-je énerver ? Qu'il me regarde ou simplement qu'il soit là ? Certainement un peu des deux, ça me rendait nerveuse, ça me mettait la boule au ventre. « Dommage, c'était une belle journée qui s'annonçait. » dit-il l'air de rien en regardant vers l'extérieur. Je savais à quelle point j'étais une emmerdeuse à ses yeux, et ce n'était pas la première fois qu'il le sous-entendait pourtant cette fois-ci je n'avais rien à redire là-dessus. Ça m'avait vexé tout à coup, il me rendait plus susceptible que je ne l'étais.  Je ne répondis rien puisque après tout je lui gâchais ses journées.
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Mar 4 Fév - 22:40

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Entre eux c’était toujours électrique. Ils étaient incapables de parler calmement très longtemps, pas en face en tout cas. Jamais personne ne l’avait énervé autant en si peu de temps. Dès leur première rencontre, tout s’était mal passé. Il fallait dire que s’enfuir dans un taxi alors qu’ils travaillaient, ce n’était pas la meilleure idée qu’il avait eu. Qu’est-ce qui lui avait pris ce jour-là ? Il n’était pourtant pas du genre à se défiler si facilement, surtout quand il s’agissait de photographie. Elle s’était montrée tellement agressive, sans raison d’après lui, qu’il n’était pas arrivé à la supporter. En plus de ça, elle s’était attaquée à ses photos, autrement dit, à sa vie, le vexant au passage. Par la suite, son trait encore enfantin avait pris le dessus. Il avait mitraillé bêtement tout ce qu’il pouvait bien voir. C’était stupide. Il avait perdu la tête, et dès lors, ce fut l’effet qu’elle produisait sur lui. Elle le rendait fou. Fou de rage, mais pas que. Il n’avouerait jamais qu’au fond, elle le subjuguait.

La voir dans ce café, c’était un hasard incroyable. Un hasard dont il se serait largement passé. Avec elle, il sentait les ennuis venir à des kilomètres. Il voulut l’éviter autant qu’il pouvait et pourtant, il ne put s’empêcher de lui jeter quelques regards en coin non pas pour la narguer, mais simplement pour la regarder, bêtement, attendant peut-être inconsciemment un petit signe de sa part comme pour répondre ‘moi aussi’ à une affirmation que lui-même n’avait même pas encore osé formuler dans son esprit. Leurs yeux se croisèrent, cependant, elle paraissait bien plus agacée que lui. Elle se montrer tellement froide qu’à force, il en avait assez. Des quelques discussions qu’ils avaient eu ressortait une grande frustration, celle de n’avoir toujours pas vu la réelle sympathie de cette jeune femme. Et pourtant, parfois, il avait eu l’espoir que quelque chose était encore possible, mais aussitôt, elle se braquait. Pourquoi le rejetait-elle toujours ? Il aurait préféré tout oublier et repartir de zéro, ne jamais tenter de casser cette carapace qu’elle avait avec lui, et ainsi reprendre le cours normal de sa vie, dans son monde de photographie, complètement coupé des autres. Il n’était pas quelqu’un de très attentif, il était même plutôt maladroit avec les autres, mais au moins, il ne tournait pas en boucle sur une femme qui ne lui accorderait jamais l’attention qu’il recherchait.

Evidemment, l’ignorer totalement semblait parfaitement impossible, puisqu’elle paraissait être du genre à chercher les ennuis, en tout cas avec lui. Pourquoi devait-elle toujours l’agresser comme ça ? Qu’est-ce qu’il avait fait de mal, franchement ? Il n’avait pas envie de se disputer avec elle, préférant profiter d’une belle journée comme celle-ci. Mais il fallait croire que ça, il n’en avait pas le droit. « Peut-être que si vous arrêtiez de me lancer des regards foudroyants je ne viendrais pas jusqu'à cette table. C'est difficile de boire tranquillement son café quand on sent des regards meurtriers se poser sur soi. » Des regards meurtriers ? Il avait fait ça lui ? Il laissa échapper un léger rire sarcastique. « Ah oui excusez-moi, peut-être que mes yeux réagissent ainsi comme une allergie, tellement que je ne m’en rends pas compte ! A moins que vous n’imaginiez des choses, ce qui serait possible aussi, évidemment. Jusque-là j’avais plutôt l’impression que c’était vous qui me lanciez ces ‘regards foudroyants’. » Il regretta aussitôt d’avoir parlé ainsi. Qu’est-ce qui lui prenait ? Depuis quand il était si agressif ? En temps normal, il aurait réagi plus calmement, il aurait certainement rit en s’excusant sincèrement que la personne l’ait pris comme ça, et tout aurait été arrangé, mais là, non.

Il répondait à ses attaques de la même manière, instinctivement. Il était nerveux en face d’elle, il ne supportait pas ça. Il avait même les mains moites. Est-ce qu’il avait peur d’elle ? Non, tout de même pas ! Il n’était pas aussi impressionnable ! C’était insupportable d’être à ses côtés. Il prit une gorgée de son café et admira l’extérieur. Il aimait ce quartier. C’était agréable. Il finit par la regarder fixement. Pourquoi fallait-il qu’elle soit aussi ravissante ? Ca aussi, ça l’énervait. Tout l’énervait en elle. Il parait dans les extrêmes et ça ne lui ressemblait pas. Il était à fleur de peau, il ressemblait à un adolescent. Pire encore, à un enfant. Certes, ce n’était pas le plus adultes des hommes de vingt-cinq ans qui existaient, mais de là à réagir comme ça… Il posa sa tasse et croisa les bras, s’adossant à son siège en soupirant, ses yeux toujours fixés sur elle. Maintenant qu’il la regardait vraiment, il n’arrivait plus à détacher ses yeux d’elle. « Pourquoi faut-il toujours qu’on se dispute ? » Il insista sur le mot ‘toujours’, comme pour faire remarquer que c’en était excessif. Il osait poser la question ouvertement, craignant cependant qu’elle ne hurle à nouveau comme une furie. Il ne l’avait encore jamais vu lui sourire, et se surpris à se demander ce que ça pourrait bien donner si elle le faisait un jour. Des mois qu’ils se connaissaient, et jamais rien, c’était un peu stupide d’espérer plus que des agressions et des disputes continuelles.

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