C'était un jour spécial pour moi. Camil avait accepté qu'on se rejoigne au parc pour qu'on puisse se promener avec Mickey. Je ne recherchais rien vis à vis de cette future balade, juste passer du bon temps avec mon fils. Puis autant que je profite de ça pour avoir une entente cordiale avec mon ex fiancé. Sauf que ce matin je m'étais levée nauséeuse. Je n'avais rien dormi de la nuit et vu les quelques jours que j'avais passé à l'hôpital, mon visage en faisait les frais. J'avais des cernes de dix mètres de long et le teint pâle. Mais impossible pour moi d'annuler cette sortie. Même presque morte j'irai de toute façon. J'avais trop besoin de voir mon fils. Alors j'attrapais mon anti cernes et mon correcteur et j'essayais de cacher un maximum tout ça. La magie du maquillage. Sauf que ça n'enlevait pas mon envie de vomir. Effets secondaires du traitement apparemment. Malgré ce qu'ils me donnent pour éviter la nausée... Attrapant mes vêtements, je m'habille plutôt simplement, c'est pas un rendez vous galant de toute façon. Camil est passé à autre chose et puis moi... bref. J'enfile mes bottes, une petite veste, puis j'embrasse ma soeur qui est en train de bouquiner dans le salon, le chien à ses pieds. Elle ne me lâche plus depuis qu'elle sait. Elle est la seule à savoir d'ailleurs. A part Narcissa, que j'ai dû appeler. Quittant l'appartement, je finis par prendre la voiture pour rouler jusqu'au fameux grand parc de San Francisco. Là bas je m'y gare, avant de me rendre jusqu'à l'entrée, m'asseyant sur un banc avant de consulter l'heure sur mon portable. Je suis toujours en avance de toute façon. Scrutant les alentours j'essaye de distinguer les voitures qui passent. Une ressemble à celle de Camil. Je la suis du regard jusqu'à qu'elle disparaisse. Baissant les yeux sur mon petit sac en bandoulière, je sors une bouteille d'eau pour boire une bonne gorgée, ça empêche un peu les nausées. Puis en plus de ça, je suis un peu stressée à l'idée de revoir Camil comme ça, dans ce genre de situation. Ca va être bizarre. Mon ventre se serre quand je relève les yeux pour voir au loin la démarche du tatoué. Toujours la même, avec une poussette, ce qui m'enlève quand même un peu mon trac. Je me lève, remontant mes lunettes de soleil sur ma tête, m'approchant de Camil et de mon fils. Je souris vaguement à Camil quand j'arrive à sa hauteur, avant de me pencher pour voir mon bébé, yeux grands ouverts. Ca fait du bien de le voir. Je m'attarde un peu sur lui, l'embrassant sur ses petites mains en lui murmurant des choses, avant de me redresser pour retrouver le regard de Camil, Merci d'être venu. Je dis sincèrement, coinçant une mèche de cheveux derrière mon oreille, Ca va?

Calme. C'est un peu ton état d'esprit depuis quelques jours. T'es là, t'es bien, t'es calme. Plus tellement d'énervement, de stresse en toi.. Où alors si bien contrôlé que tu t'en rends même pas compte. T'aimes ça. Cette tranquillité, ce repos pour ta tête qui explose à force de toujours trop penser. T'es mal. Parfois. Mais là t'es bien. Depuis plusieurs jours t'es bien ouais, et tu savoures donc ce nouveau sentiment avec ton fils. Ouais parce qu'évidement, c'est avec lui. Tu as encore du mal à vraiment bien t'apaiser quand il est pas là. C'est stupide peut-être. Tant sait rien. Mais il te donne l'impression d'avoir un but, une raison d'être. C'est comme ça. Et dans cet état d'esprit t'as même réussis à bien avancer ton boulot. Assez pour finir par céder aux envies de ton ex fiancée. C'est-à-dire la retrouver pour se balader dans un parc. Sérieusement tu vois pas tellement le délire. Tu vois pas pourquoi elle en a envie. Vous êtes pas une famille. Y'a toi et Mickey. Y'a elle et Mickey. Il n'y a plus de vous deux, hormis pour "vous deux, les parents de Mickey" sinon... non. Mais bon, t'es pas casse-couille, du moins pas tout le temps. T'as du temps à donner et puis de toute manière ton fils à besoin de s'aérer. Il fait beau, tu as pas envie de le laisser enfermer chez toi à trois mois alors qu'il peut profiter du plein air.
Donc voilà, t'arrives au parc, tu te gares et tu sors de ta voitures allant sortir la poussette qui rentre péniblement dans le coffre de ton Audi chérie, mais hors de question de changer de voiture. Sortant ton fils pour le mettre dedans tu refermes ta voiture avant d'aller vers l'entrée du parc repérant de loin ton ex copine. Fiancée. Ex quoi. De toute manière le terme ne change rien aux faits. Tu arrives donc calmement à sa hauteur la laissant ensuite saluer son fils comme elle le sent. Tu arrêtes donc la poussette. Ca va? Elle te parle à toi là, parce que bon ton fils... pas sur qu'il réponde. Tu souries simplement l'observant un instant avant d'hocher un peu la tête. Ouais super et toi ? Tu questionnes en poussant sur la poussette pour la faire avancer vers le parc entrant dedans sans rien ajouter.

J'ai l'impression que mon fils grandit vite, trop vite. Je ne le vois pas tous les jours, et ça me fend le coeur. Déjà trois mois que j'ai accouché et que j'ai vu sa petite bouille pour la première fois. Ca passe trop vite. Il a l'air bien. Je ne doute pas de Camil de toute façon, je sais très bien qu'il s'en occupe bien. Et puis même si je rêverai de l'avoir tous les jours, en ce moment je ne pourrais pas tellement. A la limite, je préfère qu'il reste avec son père. Son père. Camil. Je me retourne pour le voir. Il n'a pas vraiment changé lui. Il a l'air bien, serein. Alors que mon petit ventre se tortille entre le stress et les nausées. Il me sourit et je n'arrive pas vraiment à détacher mon regard. C'est sûr, il me manque. Et je repense aux mots de Narcissa au téléphone. Chose que je dois chasser de mon esprit, vu que c'est carrément impossible de toute façon. Ouais super et toi ? Il avance et pousse la poussette alors que je me mets à ses côtés, tenant mon sac bandoulière avec mes mains comme s'il allait s'échapper. Ca va. Je réponds simplement en bon gros mensonge. Je fixe mes bottines qui avancent l'une après l'autre, avant de jeter un coup d'oeil à Mickey qui a toujours les yeux grands ouverts. Rien que de le regarder ça me fait sourire comme une idiote. Qu'est-ce que tu racontes de beau? Mickey a fait des choses? Question peut être débile, vu qu'il n'a que 3 mois, mais même. J'ai l'impression de tout rater, alors la moindre petite info sur ce qu'il a pu faire quand je n'étais pas avec lui m'intéresse au plus haut point.

Tu n'appréhendes pas vraiment l'après-midi qui va se dérouler. Tout simplement parce que ça fait bien longtemps que tu t'y es résigné. A ça. Denver a beau avoir tenté par maintes moyens de te faire changer d'avis, tu es toujours persuadé que vous êtes mieux séparé, surtout elle. Vous n'aviez pas d'avenir ensemble c'est certain. Mais dans un sens tu ne peux que l'aimer pour t'avoir donné ce fils dont tu ne voulais pas. Pour cela tu ne pourras jamais la blamer. L'erreur d ta vie a été de ne pas croire à ce bonheur durant sa grossesse. Maintenant tu n'y penses plus. Le reste... non tu n'appréhendes pas. Ca va. Tu souries alors ravis qu'elle aille bien. Cool... Tu répliques simplement en pénétrant dans le parc avec elle sous ce beau soleil d'avril. Le temps se réchauffe de plus en plus et tu ne peux qu'en être des plus joyeux. Tu peux plus sortir maintenant, il fait beau, il commence à refaire chaud, c'est parfait. Tu marches à côté d'elle, poussant la poussette d'une main. Qu'est-ce que tu racontes de beau? Mickey a fait des choses ? Se que tu racontes de beau ? ... Tu sais pas trop se que tu as envie de lui raconter, votre vie à évoluer, vous n'êtes plus ensemble, ni même amis. Tu ne vois pas se que tu aurais à lui raconter. Mais tu souries parce qu'elle utilise Mickey pour lancer la conversation et c'est plutôt une bonne idée même si bon... à trois mois il est pas très productif. Absolument rien. Ce petit est le gnome le plus improductif de l'univers pour le moment. Il dort, il se réveille, il mange, il reste là à observer la pièce et il se rendort. ... Il est fan de Coldplay aussi je crois.. c'est un peu blasant, j'essaye de lui faire écouter autre chose mais il s'endort quasiment que sur ça. Tu répliques avec un sourire avant de ralentir un peu, sortant ton paquet de clope. Tu le pousses ?... Tu t'écartes déjà de la poussette pour t'allumer ta clope à quelques pas seulement mais préférant être un petit peu plus loin pour fumer tranquille.

A vrai dire, je n'ai pas besoin de tant de détails. La vie de Camil est plutôt très bien détaillée sur les réseaux sociaux. Ca serait mentir si je disais que ça ne me fait pas de pincement au coeur quand je vois à quel point il peut se rapprocher de certaines personnes... Et s'éloigner de moi en même temps. Ca prouve le fait qu'il est en train de m'oublier. De la manière dont je n'aimerai pas qu'il m'oublie. Parce que moi, je n'y arrive pas. Même si j'ai des choses aussi prenantes dans ma vie, même si je sors, même si je rencontre d'autres personnes, même si je fréquente les hôpitaux maintenant... Je ne l'oublie pas. Et je pense malheureusement que ce ne sera pas demain la veille que je l'oublierai. Ca faisait un moment que je n'avais pas passé un peu de temps avec lui. Et ça me fait du bien, de le sentir là, près de moi, même si c'est frustrant que je ne puisse pas m'approcher plus de lui. Je le scrute un peu alors qu'il me répond, Absolument rien. Ce petit est le gnome le plus improductif de l'univers pour le moment. Il dort, il se réveille, il mange, il reste là à observer la pièce et il se rendort. ... Il est fan de Coldplay aussi je crois.. c'est un peu blasant, j'essaye de lui faire écouter autre chose mais il s'endort quasiment que sur ça. Je souris, contente qu'il me raconte ce genre de choses même si ce n'est rien de très impressionnant. Tu le pousses ?... Plutôt deux fois qu'une... Il s'écarte et je m'avance aussitôt pour prendre sa place avant de commencer à pousser la poussette. Je reste un peu silencieuse, observant mon fils qui est limite en train de se rendormir. Puis mes yeux vaquent à nouveau sur le tatoué en train de fumer. Je le scrute un instant, ne sachant pas trop quoi dire. Pourtant il y a tellement de choses que j'aimerai évoquer... On aurait pu être un couple normal, à se balader comme ça, comme une vraie famille. Mais on n'a jamais été un couple normal. Encore moins une famille maintenant. Ca me manque de ne pas être avec toi. Je sors sans vraiment réfléchir, avant d'ouvrir ma bouche rapidement sans lui laisser le temps d'en placer une, Je dis pas ça pour te faire revenir, ni pour que tu aies "pitié"... C'est juste... la vérité. Je finis par dire en haussant les épaules, observant droit devant moi.

Ce parc tu y vas pas souvent, c'est trop loin de chez toi dans un sens. Mais c'était le juste milieu entre ton appartement et le sien, alors voilà, vous avez choisit lui. Choisir. Le milieu. L'équitable. Le partager. Le partager... Partager Mickey. C'est un peu cette foutu impression que tu as avec cette situation. Tu te rappelles pas bien quand t'étais môme et que tu voyais Narcissa qu'un week-end tout les quinze jour. Tu comprendrais pas tellement ce manque que pouvait avoir ton père, cette impression d'une famille bancale. Il y avait ta mère, ton père et toi. Le reste... tu y as jamais vraiment pensé. Peut-être que c'est aussi pour ça que t'as jamais voulut avoir de mômes. Entre ton père voyant narcissa qu'une fois le temps, et toi que t'es parents ont pas mal foirer sans le vouloir ou en être la cause... Où alors peut-être que tu te sentais pas capable de gérer. Puis il y a et Mickey. Ton couple. Ton bonheur. Résultat maintenant t'es seul à t'occuper à temps quasi complet de ton bébé. T'es là à plus tellement te reconnaitre. A penser plus aux couches qu'à tes soirées beuveries. A vouloir la garde plutôt qu'avoir du temps pour sortir faire ta vie. Cette vie tu en voulais pas tellement, le partager non plus. Oui ça serait plus simple autrement mais ... t'en es plus capable. Ca me manque de ne pas être avec toi.  Tu expires lentement la fumée de tes poumons seule addiction qu'il te reste. La seule dont tu ne peux te défaire entièrement. Je dis pas ça pour te faire revenir, ni pour que tu aies "pitié"... C'est juste... la vérité. Tu souries vaguement à ses mots rapides ensuite, n'ayant même pas eut dans l'idée d'évoquer cela. Tu continues d'avancer simplement regardant les quelques passants se baladant das ce parc. C'est pas parce que je suis le "connard qui t'as laissé tombé et qui refuse qu'on se remette ensemble" que tu ça ne manque pas non plus... Tu répliques simplement soupirant légèrement. Tu m'manques Denv'... tu peux pas imaginer... mais commencer à s'embarquer dans ce genre de sujet n'amènera à rien. On est plus ensemble, et ce genre de paroles ne rendront que les choses encore plus illogiques et compliquées. Tu répliques avec un sourire sincère et calme. Oh moins avoir Mickey nous permet de pas être totalement obligé de couper définitivement les ponts.. Tu souries un instant.

Je ne sais pas trop pourquoi j'ai sortit ça. Enfin si... C'était quelque chose de vrai, qui me traversait l'esprit chaque jour. C'était indéniable, j'avais besoin de Camil, juste savoir qu'il était là pour moi me rassurait. Et depuis l'histoire du mariage, ça me rongeait chaque jour. Alors oui, j'avais peut être sortit ça un peu trop directement, mais c'était la pure vérité. Je n'arrivais pas à l'oublier. C'était con, mais c'était comme ça. Lui arrivait à passer à autre chose, mais pas moi. Je devais sans doute être nulle ou trop bête, mais je n'arrivais pas à faire autrement. Puis avec cette histoire de cancer, je savais que le fait qu'il soit près de moi me ferait le plus grand bien. Mais on n'était plus ensemble, et le faire embarquer dans ce genre de situation était purement égoïste... même si ça n'était pas mon but. J'avais juste besoin de lui. C'est pas parce que je suis le "connard qui t'as laissé tombé et qui refuse qu'on se remette ensemble" que tu ça ne manque pas non plus... Je continue de regarder en face de moi, n'osant pas trop le regarder pour l'instant, Tu m'manques Denv'... tu peux pas imaginer... mais commencer à s'embarquer dans ce genre de sujet n'amènera à rien. On est plus ensemble, et ce genre de paroles ne rendront que les choses encore plus illogiques et compliquées. A ses premières paroles, je tourne mes yeux vers lui, continuant de pousser tranquillement Mickey. Ca me tord le ventre, d'une façon étrange. Ca me rend triste et heureuse à la fois. Au moins, je sais que c'est un peu partagé... mais ça reste tout aussi dur de savoir que c'est bien fini entre nous. Oh moins avoir Mickey nous permet de pas être totalement obligé de couper définitivement les ponts.. Et heureusement. Je soupire, baissant un instant les yeux sur notre fils, Mais j'ai quand même l'impression qu'on coupe définitivement les ponts... Je réplique, répétant un peu ce qu'il a dit. Après... chacun le vit différemment. J'ajoute en haussant mes épaules, la mine pas forcément réjouie.

Vous avez de la chance, en cette journée de travail il n'y a quasiment personne au parc. Pas comme le samedi ou le mercredi, où définitivement tu refuses de sortir dans ce genre d'endroit. Déjà le parc pour enfant tu y es aller une fois promener Mickey et vu toutes les mères qui y trainent... T'avais l'impression de passer au jugement dernier. Tu t'es promis de n'y retourner que lorsque Mickey aura apprit à marcher et devra jouer, pour le moment... nan. Tu continues donc d'avancer observant cette verdure assez amusante. Vous vivez dans une ville où les gens sont presque entassé les uns sur les autres... et là vous avez un coin aussi verdoyant qu'en pleine campagne. Mais j'ai quand même l'impression qu'on coupe définitivement les ponts... Vrai. Tellement vrai. Et pourtant aussi tellement faux. Pour toi Denver est partout. Tu peux juste pas passer une seule journée sans ça. Instagram, Facebook, photos sur ton téléphone que tu te résigne pas à supprimer... Mais surtout Mickey. Mickey qui est juste le plus gros souvenir d'elle, que tu ne regrettes en rien. Ton fils c'est la septième merveille tout les jours, même si c'est dur de se lever à 8h pour son biberon quand tu as bosser ou fait la fête jusqu'à 5h, même quand il arrête pas de pleurer alors que tu dois bosser. Tout les jours, c'est ton rayon de soleil. Et c'est Denver. Les gênes de Denver, les yeux de Denver. Son souvenir constant. Alors quand elle parle de couper les ponts t'a bien envie de lui rappeler que nan, c'est impossible. Mais bon... En même temps, tu tournes la page, du moins tu essayes. Loan. Carolina. Tes soirées. Ta vie. Tu avances, tu grandis. Difficile à croire. Après... chacun le vit différemment. Oui ça c'est certain. Il y a quelques mois tu sais très bien comment tu aurais tourné la page. D'ailleurs c'est pas si vieux que ça mis aujourd'hui la drogue est un truc que tu veux accrocher au passé. Plus de bad trip en plein milieu de l'après-midi, d'appel limite en larme à l'autre bout du monde à Sydney pour Dante, plus de délire, de descente impossible. Denv'... Franchement ça m'enchante pas que tu le vois de ce côté là... et ... je sais que ça me ferait mal de te voir avec un autre mec... Mais, je vais pas rester célibataire et juste dévoué à Mickey toute ma vie... Tu sais très bien que je suis pas comme ça. Tu répliques en soufflant la fumé de ta clope. Tu lui jettes un regard. On peut pas être aussi proche qu'avant, c'est impossible.

C'est bête à dire, et on dirait souvent que c'est d'une évidence effroyable, mais depuis que je sais que j'ai cette maladie, mon point de vue sur la vie a changé. On voit les choses différemment, on sait que tout compte et qu'il ne faut pas vraiment tarder pour dire ou faire des choses. Je m'en rends compte de plus en plus, surtout quand je dois aller à mes séances de chimiothérapie. Pour l'instant je n'ai pas encore le vrai retour, la perte de cheveux ou quoi que ce soit, même si ça ne saurait tarder. La prochaine cure devrait être plus forte pour essayer de ralentir ce cancer. Mais j'essaye d'oublier, de vivre ma vie quand je ne suis pas dans cette chambre trop blanche, à regarder une série ou à jouer à des jeux idiots pour faire passer le temps, pendant qu'une perfusion passe dans mes veines. Ouais, j'essaye de pas trop y penser... Denv'... Franchement ça m'enchante pas que tu le vois de ce côté là... et ... je sais que ça me ferait mal de te voir avec un autre mec... Mais, je vais pas rester célibataire et juste dévoué à Mickey toute ma vie... Tu sais très bien que je suis pas comme ça. J'hoche ma tête. Je sais qu'il n'est pas comme ça. Et je ne lui demande pas vraiment d'être autrement, il fait sa vie de toute façon. Je n'y peux rien. Même si ça me fait un mal fou. On peut pas être aussi proche qu'avant, c'est impossible. Impossible. Impossible. Impossible. Je tourne ma tête, croisant son regard. Mon ventre se tord, encore. Je le dévisage un instant, sa phrase résonnant dans ma tête. Je finis par stopper la poussette un moment. Qu'est ce que je donnerai pour qu'il me prenne à nouveau contre lui. Mais il l'a dit, c'était impossible. Je crois que je t'aimerai toujours de toute façon... C'était sortit tout seul, mais pourtant je ne regrettai pas mes paroles. C'était la vérité pure et dure.

Beaucoup trouverait ça stupide d'accepter de sortir te balader avec ton ex. Ex ex ex et ex fiancé. Tu ne comptes plus vos essais, vos disputes, vos séparations. Chaque fois quelque chose pour donner une nouvelle opportunité de recommencer, de revenir en arrière, de répéter les mêmes erreurs. Et il est vrai que te balader ave ton ex, seul à seul c'était reproduire exactement la même chose que par le passé. Replonger peu à peu. La différence étant que de toute manière il y avait Mickey. Il y a Mickey. Votre fils. Et tu ne peux toujours te tenir à distance de sa mère. Il grandit. Et ta vie en colocation avec Inka et Erykah, et surtout ta proximité avec Carolina puis Loan. Trop de monde à calculer. Trop de personne qu'ilvoit parfois au quotidien. S'il sait qui tu es. Tu as la crainte qu'avec votre garde il n'arrive pas à se figurer qui est sa mère. Et ça tu ne veux pas. Vous êtes séparer. Mais Denver reste et restera, la femme qui t'a "offert" la possibilité d'être père. Evidement tu ne prends pas en compte Magda, vu que Magda... c'est différent. Tu pourrais en réclamer la garde, mais ça voudrait dire aller en Angleterre et tu n'es pas près. Tu lui laisses Cooper, étonnamant, elle a su bien trop de rassurer sur ce petit être que tu connais si peu.Pour Mickey c'est différent, tu ne peux le nier. Et tu veux être certain de son équilibre. Alors tant pis, quitte à devoir flirter dangereusement avec la tentation de replonger. Tu acceptes.
Marchant en songeant à cela, tu vois Denver s'arrêter d'un seul coup avec la poussette alors que tu te retournes vers elle après un ou deux pas. Tu l'observes comprenant pas son arrêt brutal. Je crois que je t'aimerai toujours de toute façon... Tu souries dans le fond touché par ses paroles. Parfois tu t'imagines se que ça aurait fit, toi marié à Denver. Mais tu sais que ça aurait mal tourné. Mickey t'a peut-être vaguement fait trop murir... et votre écart d'âge rentre peut-être beaucoup plus en compte maintenant... tu ne sais pas. T'es la mère de Mickey... évidement que je t'aimerais toujours Denv'... Mais ça suffit pas pour relancer un couple ou faire tenir quoi que ce soit. Tu répliques rationnellement avec douceur.

Ca me brûle les lèvres. De tout lui dire, de tout avouer, ou presque. Juste d'évacuer tout ça. J'ai besoin que ça soit lui qui me dise que tout va bien se passer, qu'il serait là pour moi et qu'il m'aiderait à affronter tout ça. Sauf que je me l'interdis, je me dis que c'est de l'égoïsme pur. Même si au fond de moi, je sais que ça ne l'est pas. J'ai juste besoin de lui pour traverser ça. Pour tout traverser en fait. J'ai douloureusement besoin de Camil. De ses mots, de ses bras, de tout. J'ai craqué de toute façon, en lui disant que je l'aimerai toujours. Drôle de vérité vu tout ce qui a pu se passer entre nous depuis tout le début. Pourtant c'était la pure vérité. Et je ne peux pas m'en défaire, c'est ancré en moi et ça ne veut pas prendre le large. Malgré tout ça. Malgré notre relation chaotique. Il y avait du bon, et j'aimerai qu'il y en ait encore... Je le regarde me regarder, j'ai l'impression de voir un sourire passer sur ses lèvres. Sûrement plus qu'une impression, mais je me réserve à cela. Ma gorge se serre, j'attends qu'il me réponde, ce qu'il fait en s'approchant, T'es la mère de Mickey... évidement que je t'aimerais toujours Denv'... Mais ça suffit pas pour relancer un couple ou faire tenir quoi que ce soit. Ma gorge se détend puis se retend. Je tourne un instant mes yeux sur notre fils qui gazouille, puis mon regard revient sur le tatoué, Pourtant j'aimerai tellement que ça suffise... Je dis doucement, un peu trop sincèrement. Mes mains se resserrent sur les poignées de la poussette, que je recommence à pousser tranquillement, prenant une grande inspiration, lâchant les yeux de Camil. Tout simplement.