Vêtue d'une robe assez courte, blanche, inspirée d'une autre époque, un peu comme tous ses vêtements. La nostalgie, l'un des uniques remèdes à son profond mal être. Participer à ce festival la rendait quelque peu anxieuse. Peut-être n'était-elle plus aussi jeune qu'avant pour faire partie de ce genre d’événements. Nadine se sentait vieillir avec toutes ces soirées mondaines, devenues une habitude, presque aussi lassante que ses nouvelles fréquentations. Elle avait besoin de changer de décor.

Elle tenait à ne pas rester emprisonnée dans son monde, curieuse de découvrir autre chose. Elle s'était alors promise de passer une nuit, rien qu'une seule nuit dans une tente. Il lui a fallu plusieurs heures pour tout préparer. Une lampe torche, un matelas gonflable, le sac de tente, tout ceci ne ressemblait guère à la jeune femme, mais elle voulait essayer. Ses enfants étaient dans la suite de l'hôtel, en compagnie de l'amie de Nadine, qui a refusé de faire du camping, préférant son confort habituel.

Posée sur son matelas, monter la tente effrayait beaucoup la jeune femme. Elle restait à l'air libre, silencieuse, profitant des caresses de cette brise printanière. Avec de la patience, elle saurait certainement trouver le courage qui semblait lui manquer pour tout mettre en place et arriver à camper comme les autres, sans aucune maladresse.

les festivals ont toujours su te convaincre, fait étrange pourtant. cette foule en mouvement et écrasante aurait dû t’en empêcher et te voici, tes pas te guidant vers une liesse communautaire qui saurait anesthésiée ton âme écharpée l’espace de quelques secondes. ta démarche est fluide et lente, ton attirail de campeur chevronné solidement ancré sur ton dos. cette sensation de simplicité te séduit suffisamment pour que tu aies un sourire naturel et presqu’enfantin. habité par une quiétude nouvelle, tu sembles entrevoir l’avenir avec moins d’angoisses qu’à l’accoutumée, la poudre magique aura raison de tous tes démons penses-tu en couvant le ciel d’un regard tendre. tu ne reconnais pas cet homme plein d’espoirs, certes vains et brefs mais la surprise te saille les reins et tu te remets en route. tes prunelles vagabondes se posent sur un corps familier qui t’attire autant qu’il t’intrigue, fait rare te concernant. nadine, une énigme qui n’a d’égal que cette beauté qui te laisse muet de stupeur dans de rares instants de sincérité de ta part. un autre sourire apparent dans ton champs de barbe, ta carcasse, galvanisée, se traîne jusqu’à ses côtés. mademoiselle osborne, au camping, en voilà une scène qui vaut le détour un petit rire complice fait trembler ta poitrine et tes prunelles parcourent la dite scène avec amusement. une chose était certaine, la jeune femme n’était pas une habituée des lieux. que donne ce changement d’habitudes ? ton sac rejoint le sol sur l’emplacement juste à côté du sien, bientôt suivi par tes fesses et tes jambes croisées en tailleur.

Restée installée près de cette tente, Nadine n'avait pas le courage de la monter ou du moins ne savait pas vraiment comment s'y prendre. Alors elle attendait, sans but bien précis, se laissant rapidement perdre dans ses pensées. Par quoi fallait-elle commencer déjà? Un long soupir s'échappa d'entre ses lèvres. Elle devrait probablement rentrer, mais elle ne tenait pas à abandonner, revenir perdante.

Remarquant une silhouette qu'elle reconnu très rapidement, elle se redressa, adressant un sourire sincère à Utz. Cet amas de chaire, de sang et de mystère surtout. Elle s'était amusée à maintes reprises, imaginant son passé, son vécu d'Homme. Ses yeux dégageaient une douleur que Nadine percevaient, peinant tout de même à la décrire. Il arrivait aisément à stimuler son esprit, son imaginaire. " mademoiselle osborne, au camping " Ce même sourire, retraçant toujours ses traits ne la quittait pas. Un regard de détresse sans doute, une détresse inavouée." que donne ce changement d’habitudes ? " Un autre soupire, avant de sortir une cigarette de son sac. La cigarette, quelle amie bien fidèle. Elle l'alluma, tranquillement, tirant dessus, avant de laisser échapper la fumée. Mes habitudes me fatiguent.. Alors je voulais changer. Un sourire ironique ensuite, presque moqueur. Elle n'était peut-être pas capable de 'changer'. mais ça ne me réussit pas, comme tu vois. Son regard était posé sereinement sur son interlocuteur, qu'elle détaillait discrètement. Tu es un habitué?