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Lexie ϟ Soulmate in pain. i'll be fine once i'll get it, i'll be good
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| | Lun 30 Avr - 20:39 | |
| C’était le jour J. Le jour que j’appréhendais tous les mois depuis deux ans maintenant, depuis que je m’étais installée dans cette ville. Consultation médicale. J’étais tellement stressée que même mon verre de jus d’orange avait du mal à passer. Mon estomac était noué au possible. De plus je peinais à respirer. Il fallait impérativement que je me calme. Heureusement pour moi, Skye n’était pas là pour assister à un tel spectacle au saut du lit.
En 24 mois j’aurais sans doute dû m’être habituée à cette routine déplaisante mais il n’en était rien. J’appréhendais comme s’il l’eût s’agit de la première fois, si ce n’était plus. Mon angoisse monta encore d’un cran si bien que je ne tardais pas à aller rendre le peu que contenait mon estomac. C’était la même chose chaque 18 et l’ironie du sort avait voulu que ce soit mon jour de naissance. Le destin devait prendre un malin plaisir à se jouer de moi. J’avais, si mes souvenirs étaient exacts, rencontré Gareth un 18, chiffre que je considérais à l’époque comme un porte bonheur. Il était mon préféré, celui que je choisissais dès que j’en avais l’occasion. Désormais, je le détestais et l’évitais soigneusement. En effet, j’avais perdu la chose la plus importante pour moi un 18. Drôle de voir comment les choses évoluaient.
Il en était assez des pensées sombres dès le matin. J’allais ouvrir la fenêtre et m’assis pour profiter du bon air marin. Ah, qu’il faisait bon de vivre en bord de plage. J’observais les gens promenant leur chiens, certains en famille et d’autres tout seul, ou encore courant. Je repérais au loin, assise sur un rocher, une jeune fille qui ne devait pas être plus âgée que moi. Elle semblait s’être perdue dans ses réflexions, contemplant inlassablement la mer. Elle donnait l’impression de porter le poids du monde sur ses épaules donc qu’elle ne tarderait sûrement pas à s’écrouler. Sombrer ou ne pas sombrer, là était la question. Je la regardais pendant un long moment encore, à l’affût de ses moindres faits et gestes. Rien. Elle ne bougea pas d’un millimètre. Statue d’argile. Statue de marbre. Inanimée. Immobile. Going under. Château de carte dont il suffisait d’un seul souffle pour qu’il s’écroule. Je crus un instant me retrouver face à mon reflet. Je la regardais plus attentivement. Tout dans sa manière d’être et de contempler l’horizon me faisait penser à moi. Elle souffrait. Agonie. Et paraissait incapable d’inverser la tendance. Elle tourna la tête dans ma direction et sourit puis se jeta dans l’eau. Noyée. Je me réveillai en sursaut. Sombrer ou ne pas sombrer. Je n’avais même pas remarqué que je m’étais endormie.
Voici désormais une bonne demi-heure que je faisais les cent pas devant la porte de la clinique, attendant le courage qui me pousserait à la franchir, sans grand résultat. L’envie de faire demi-tour n’était pas ce qui me manquait mais l’espoir que la réponse fut cette fois différente m’obsédait. L’espoir, être qui s’insinuait perfidement en vous et ne voulait plus vous quitter. Dernière chose dont j’avais besoin en ce moment. C’était bien trop douloureux d’espérer. Je pris une profonde inspiration puis entrai. Quand il fallait y aller et puis rien ne servait de retarder l’échéance, plus vite j’irais, plus vite ce serait terminé. Pour le moment du moins. J’effectuai le même cirque devant le bureau du médecin qui s’occupait de mon cas. Inquiète de ne pas me voir, elle fût obligée de venir me chercher, me retrouvant assise dans un coin, la tête entre les jambes et tremblante.
Une fois mon rendez-vous terminé, j’allais m’asseoir derrière le bâtiment, endroit d’où on pouvait difficilement me voir et m’allumais prestement une cigarette. Ce ne fut pas assez pour me calmer, il me fallait quelque chose de nettement plus fort. Quelque chose qui m’assommerait et m’empêcherait de penser. Des larmes. Quelque chose qui me laisserait inconsciente. Encore et toujours, elles ne semblaient pas vouloir s’arrêter. Assommez-moi, je vous en supplie. Je me repliai sur moi-même pour tenter de me calmer, la phrase de mon médecin toujours en tête « Je crains malheureusement que cela ne s’améliore pas... ». Une seule phrase venait de m’achever…encore une fois. Elle avait beau rajouter qu’il y avait encore de l’espoir, que de nouveaux produits pouvaient agir mais déjà je n’écoutais plus. Tout était de sa faute. Once again.
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| | | | Sam 5 Mai - 17:50 | |
| Lexie & Lera « Soulmate in pain » « Ce matin, je me réveillais sur le canapé de mon frère. J'étais tellement fatigué hier soir, que je n'ai même pas pris le temps d'allais directement dans ma chambre. Autant dire qu'aujourd'hui je suis de mauvaise humeur, j'ai encore une fois revécu la nuit de l'accident en rêve enfin en cauchemar. Et c'est comme ça depuis 6 mois maintenant, ça ne s'arrête pas, je n'en peux plus. À la maison aujourd'hui, je suis seule avec Mady, ses parents sont partis rendre visite à des amis qui habitent à l'autre bout de la ville, ils devraient rentrer soit dans l'après-midi, soit ce soir. Celle-ci ne devrait pas tardé à se réveiller et commencer à me casser les pieds. Pendant ce temps, je partis me préparer. Après avoir pris ma douche, je partis en direction de la chambre de Mady voir si elle était réveillée. En ouvrant sa porte de chambre, je la vis sur son PC en train de jouer, ce qu'elle n'avait bien sûr pas le droit de faire. « - Dis-moi Mady, depuis quand tu profites de l'absence de tes parents pour désobéir ? Elle sursauta lorsqu'elle m'entendit. - Tata ! Ne leur dis pas s'il te plait ... Elle me fit ses yeux doux auquel je ne pouvais résister. - D'accord, tu as ma parole. Aller, donne-moi ça. Elle me le redonnait et je m'asseyais sur son lit en face d'elle. Tu sais ma puce, à ton âge je n'avais absolument rien de tout ça, alors tu peux très bien vivre sans. - Je sais ... Dit-elle avec une mine triste, puis elle se levait me fis un bisous sur la joue et elle sortie. » Je suivais ma nièce et cette petite peste m'avais déjà semer dans la salle de bain, à croire qu'elle sait très bien que je vais la forcer à manger dès le matin, elle me connait trop bien maintenant et vu qu'il n'y a désormais qu'avec elle que je pouvais jouer les mamans. Je m'asseyais sur le canapé et m'endormis. Environ une heure et quart après, je me réveillais pour la deuxième fois de la journée. Premier réflexe prendre mon portable et je remarquais que j'avais 10 appels en absence dont 4 messages vocales. C'était Jude qui n'avait pas arrêté de m'appelais. Mon dieu ... Elle doit s'inquiéter comme une folle, croire qu'il y a un problème quelconque. Mais pourquoi Mady ne m'a-t-elle pas réveillé ?! Je composais le numéro de ma messagerie vocales et écoutais le premier message, puis là je crus tomber, mon coeur battait comme un fou. Jude et Aiden avait eu un accident de voiture, mais n'avaient rien de grave et que tout allait très bien, je fus rassuré par cette phrase, mais Aiden doit passer des examens. Je lui envoyais un message pour savoir si nous pouvions venir. J'attendis une réponse durant 10 minutes, puis elle me répondit "Oui". Je filais chercher Mady et nous partions.
Arrivé là-bas, je me précipitais vers Jude avec la petite encore plus paniquait que moi. « Ne vous en faites pas, il va très bien il passe seulement des examens et pourrais peut-être rentrer juste après. » Nous dit-elle en souriant, je lui rendis le sourire puis nous discutions durant 30 minutes, puis je me souviens alors que l'une de mes amis, Lera, devait passer ici pour enfin savoir si elle pouvait encore avoir des enfants, je tremblais tellement pour elle à ce moment. Son rendez-vous devait-être terminer, alors je sortis de la chambre d'Aiden pour aller chez elle. En sortant de l'hôpital pour aller à ma voiture, je vis non loin d'elle une jeune femme qui ressemblait fortement à Lera et m'approchait un peu plus. En arrivant en face d'elle, j'avais vu juste, c'était bel et bien Lera et n'avait pas l'air bien du tout. Elle fumait une cigarette, assise derrière le bâtiment. « Lera. » Elle me regardait et je compris ... »
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| | | | Mer 30 Mai - 19:36 | |
| Je me demandais bien pourquoi je m’imposais ce rituel, cette torture chaque mois. C’était une réelle perte de temps puisque je savais que plus jamais je ne pourrais enfanter. Alors pourquoi ? Aimais-je tant entendre les mots de condescendances que me sortaient mon médecin comme on le ferait avec une pommade pour une brûlure ? Aimais-je tant que l’on me répète que les chances étaient minimes mais qu’il y en avait tout de même histoire que j’aille faire ma crise de larmes ailleurs ? Aimais-je tant la sensation de cette lame pénétrant doucereusement ma cage thoracique ? Masochiste jusqu’au bout. Ah, la culpabilité faisait faire des trucs insensés. Oui, car je savais que cela était ma faute. J’avais merdé. Et en beauté. J’avais beau essayé de me convaincre que tout était de sa faute, au fond de moi je savais qu’il en était autrement. C’était moi et seulement moi qui étais responsable de la perte de ce petit être qui ne demandait qu’à découvrir le monde. Je l’avais tué avant qu’il ne le puisse. Bordel. J’étais ignoble. Je soupirai. Et je l’avais mis sur le dos de Gareth. Vous savez ce que c’est, l’humain a tendance à mettre les torts sur une autre personne pour soustraire son esprit aux tourments des remords. Je me rendais désormais compte que j’avais agi de la même manière. Au fond je le savais. Je le savais que Gareth n’y était pour rien, certes l’avait-il provoqué mais je fus cependant incapable de protéger cette petite chose qui grandissait à l’intérieur de moi. Je soupirai une nouvelle fois. Alors que je mettais ma seconde cigarette dans la bouche, j’entendis une voix familière appeler mon prénom. « Lera. » Je levai la tête et rencontrai les prunelles soucieuses de Lexie. Elle vint s’asseoir à côté de moi et passa une main réconfortante dans mon dos. Elle savait. Mieux que cela elle comprenait. Lexie était la seule personne capable de comprendre la situation dans laquelle je me retrouvais et ce que je ressentais. Elle était elle-même passée par-là. Ah, la douleur et le malheur avaient tendance à rapprocher les âmes. C’était notre cas. D’ailleurs être passé par-là était inexplicable. Indicible. Il fallait l’avoir vécu pour comprendre ou seulement mesurer l’ampleur de la situation. C’était une des raisons pour lesquelles je n’en parlais pas. A quoi cela aurait-il servi ? On lisait partout sur internet qu’il fallait briser le silence, demander conseil à un médecin ou voir un psychologue car « cela est bien trop traumatisant pour y faire face seule ». Mes fesses. Leur en parler changerait-il quoique ce soit à la situation ? Me sentirais-je mieux pour autant ? Pourrait-il m’aider à mieux gérer ma culpabilité sans avoir à me dire ces phrases plates comme quoi je n’ai rien à me reprocher, que cela arrive ? Conneries. « Cela arrive » combien de fois mon médecin ne m’a-t-elle pas sortie ces mots ? Elle était drôle. Je me foutais pas mal que cela arrive ou non, ma préoccupation première était que j’avais perdu la meilleure chose que je n’aurais jamais produite. Et elle débarquait sur ses grands sabots avec ses phrases toute faites, je n’avais qu’une envie les lui faire ravaler et pas de la meilleur manière qu’il fût, bien entendu. Elle ne comprenait rien. Il était certes normal qu’elle ne le puisse mais qu’elle fasse comme si c’était le cas avec cette empathie propre à tout bon professionnel sur laquelle je gerbais avec délice sois-dit en passant me mettait hors de moi. Qu’elle et sa compassion aillent se faire foutre. Et voilà que je passais –encore- mes nerfs sur une personne innocente. Je tirai sur ma cigarette et accueillis la nicotine dans mon organisme avec joie. Ce n’était pas assez pour me faire oublier mais c’était déjà un bon début. J’avais besoin de quelque chose de plus corsé. De plus dur. De plus fort. Oublier. Oublier. Oublier. Voilà ce à quoi j’aspirais aujourd’hui. « Lexie. » Ma voix, sans que je ne sache comment, restait posée. Peut-être trop. Aucune émotion ne transparaissait et je m’en félicitais. Je n’aimais pas craquer devant les gens, aussi proche de moi soit-il. Aussi loin que je me souvienne, je n’avais jamais supporté que l’on me voie pleurer. C’était ainsi… depuis la mort de mon père. J’avais du barricader tout ce que je ressentais pour prendre soin de ma mère qui s’enlisait de plus en plus dans son malheur et qui, après quelques mois de reprises, s’est laissée couler jusqu’au fond. Game over. Depuis, je m’étais promis de me montrer forte et puisque les larmes était une preuve de faiblesse, je m’étais jurée de ne plus jamais en verser. Jusqu’à ce que je rencontre Gareth. « Eh oui, la réponse fut encore une fois négative. » dis-je en souriant et en passant une main dans mes cheveux. « Je pense arrêter le massacre en arrêtant ce suivi médicale inutile. C’est une perte de temps, d’argent et d’énergie. » Ajoutai-je en tentant de prendre un ton léger, cela ne fonctionna pas au vu du regard que me lançait Lexie voulant dire « on ne me l’a fait pas à moi. » C’était la seule que je ne pouvais tromper en ce moment. Elle ne connaissait que trop cette perte et les différents sentiments qui l’accompagnent. Mes yeux s’embuèrent malgré moi de larmes et sans que je ne m’en rende compte, j’étais suspendue à son cou entrain de pleurer. |
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