LEXIE & MAEL

Micah ... Sa soeur jumelle, vestige de son passé, avait passé sa porte. Maël, son meilleur ami depuis toujours, longtemps perdu de vu, était revenu. On ne pouvait penser que, pour une fois, la chance commençait à tourner pour notre jeune Sanchez. Mais même avec ce petit espoir, rien ne pourrai remplacer la perte de sa fille et de l'amour de sa vie. Lexie ... Que faisait-elle en ce moment ? Où était-elle ? Maël savait qu'elle avait trouvé refuge chez Aiden, son frère. Il aimait la savoir la-bas, au moins, elle n'était pas seule à broyer du noir. Quoi que ... Il ne pouvait s’empêcher de penser que malgré l'entourage qu'elle avait, elle devait, intérieurement, souffrir à vouloir en finir. Il pouvait le comprendre, car lui même tentait de survivre chaque jour. Vivre. Recommencer à sortir, à travailler, à songer à autre chose que la petite Joyce reposant toute seule sous la terre. Pour Maël, se rendre au cimetière était un acte encore trop difficile. Rien qu'as l'idée de regarder cette pierre gravée son nom, sa gorge se noua et il sentait déjà les sanglots dans sa gorge. Alors il continuait à vivre du mieux qu'il pouvait, tout en repensant avec amertume à tout ce qu'il avait perdu depuis qu'il était devenu agent.

Il était plus de midi quand sa journée prit fin. Au volant de son 4x4 noir aux vitres teintées, Maël jeta un oeil au feu. Celui-çi passa au vert et Maël appuya violemment sur l’accélérateur, la voiture partant en trombe. Il savait que c'était dangereux et totalement stupide. Mais que pouvait-il perdre, désormais ? Sa vie ? Il n'y tenait plus vraiment de toute façon. Il l'avait tant de fois risqué autrefois, il avait frôlé la mort tellement de fois qu'il n'avait plus peur que cela arrive pour de bon. Alors que sa voiture filé à toute vitesse à travers San Fransisco, une voiture de police arriva dans son sillage. « Et merde ! », gueula t'il en jetant un coup d'oeil dans son rétroviseur. Deux possibilités s'offraient à lui : soit il décidé de se ranger sagement sur le côté et recevoir son amende, soit il accélérait et avec sa voiture, il pouvait les semer dans quelques kilomètres. Aussitôt, la voix de Lexie fit écho dans l'habitacle. « Fais pas l'abrutis Maël. T'es plus un récidiviste maintenant. Range toi et paye cette foutu amende qu'on puisse vite repartir chercher la petite », surpris, Maël jeta un oiel suspect sur le siège passager. Bien sur, il était vide. Mais pourtant, Maël pouvait deviner le corps de son ex-femme se matérialisé auprès de lui, ses yeux plongés dans le sien l'obligeant à se plier à sa volonté. Car, après tout, elle était bien la seule à pouvoir faire de Maël un homme respectable. Sans le vouloir, Maël ralentit, encore trop secoué par son imagination débordante. La voiture de patrouille en profita alors pour le pousser sur la bas côté. Et merde !

Furieux, Maël ouvrit la porte de son appartement à la volée. Il agitait le fameux papier gris sous ses oeil, encore trop renfrogné pour accepter d'être puni. Il n'avait pas l'habitude qu'on s'en prenne à lui et encore moins qu'on le regarde de haut. Autrefois, ces flics auraient vite prit leurs jambes à leur coup lorsque Maël aurait sortit son arme. Mais là, il c'était contenté de les insulter et donc, de se prendre une seconde amende. Un peu plus, et ils lui auraient mit les menottes. Il savait que ce genre de scènes était mal vu auprès de son employeur, un sale type répondant au nom de Diego. Maël le détestait mais il essayait d'être poli en sachant que si Diego l'avait engagé, c'était uniquement sous la menace de Jeff, son ancien boss lorsqu'il faisait partit de l'agence secrète. Finalement, Maël partit s'isoler sur le balcon, grillant cigarette sur cigarette. C'est à ce moment là que la sonnerie retentit. Surpris, Maël se tourna vers la porte, comme si celle çi pouvait s'ouvrir d'elle même. Bougon d'être dérangé en pleine séance de rage et de consternation, Maël partit ouvrir la porte. « Lexie ... », sa voix souffla à travers la pièce. Des semaines qu'il ne l'avait pas vu.

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Dieu qu'elle était belle. De toutes les femmes que Maël avait put croiser dans sa vie, Lexie était sans conteste la plus belle de toutes. Bien sur, il savait que cela était très subjectif, que c'était avant tout son vécu avec elle qui lui faisait ressentir ça. Brune, des yeux en amande à vouloir s'y noyer, un sourire dévastateur...du moins à l'époque. Autrefois, un seul de ces sourires suffisaient à Maël pour qu'il devienne aussi doux qu'un agneau. Joyce avait hérité de ça, elle avait le don de mener son père par le bout du nez. Sublime ... Quand il ouvrit la porte, il ne s'attendait pas à tomber sur elle. Depuis longtemps, il avait perdu l'espoir de la revoir, de pouvoir observer à nouveau son visage. Que faisait-elle ici ? Depuis que Maël avait signé les papiers du divorce, Lexie c'était montré distance, comme si ce seul papier suffisait à tirer un trait sur leur histoire. Apparemment, c'était bien le cas ... Elle c'était détourné de lui, c'était jetée sur un taxi, lui jetant un dernier regard lourd de reproche. Il avait gardé cette dernière image, se rendant malade de savoir qu'il était devenu autant hais auprès de la seule femme qui l'ai jamais réellement aimé. « Bonjour, ... Maël ... », lui dit-elle alors. L'écho de sa voix résonna dans le couloir, comme un souffle capable de le décimer entièrement. La voir provoquait en lui des sueurs, mais aussi de la souffrance, de l'angoisse, de l'envie ... C'était un méli-mélo de sensations qui finissait par lui donner le tournis.

« Entre », dit-il après une minute, conscient de laisser son ex sur le pas de la porte. Il referma la porte derrière elle et se retrouva à nouveau face à elle. Quelle souffrance dans ses yeux ... Quand il fixait son regard, il pouvait voir à quel point elle était morte à l'intérieur. Son corps trahissait son épuisement, son visage était tiré et des cernes peu connues s'affichaient sous ses yeux clairs. En jetant un regard sur sa silhouette, il remarqua que ses hanches avaient fondues, lui donnant un air légère mais qui déplaisait à Maël. Autrefois, Lexie était une femme en chaire, avec des rondeurs généreuses. Là, tout son corps semblait avoir était marqué par la mort de Joyce, par leur divorce aussi, certainement ... « Comment tu te sens, ... depuis le temps ? Je te dérange peut-être. », dit-elle, brisant son observation dissimulée. Comment se sentait-il ? Mal. Brisé. Il se sentait comme un goss abandonné, comme un demi-homme qui survivait chaque jours mais qui avait perdu l'envie de se battre. Il passa une main derrière sa tête, agissant comme un enfant mal à l'aise. « Sa va ... », mentit t'il. De toute manière, Lexie le connaissait assez pour savoir qu'il n'allait pas bien. Comment allait bien lorsque votre enfant décède et que la femme de votre vie se détourne de vous ? « Non tu ne me dérange pas ... J'allais ... », que pouvait-il dire ? Qu'il allait sortir ? Qu'il se sentait mal en sa présence ? Il préféra s’effacer dans la pièce et soupirer un bon coup. « Je peux savoir que me vaux ta visite ? », dit-il enfin, se soulageant d'un poid. Il ne comprenait ce que venait faire son ex-femme ici, elle qui avait décidé de tirer un trait sur lui des mois plus tôt.