16 juillet, 23 heure.

L'amour rend irrationnel. Il te pousse à faire des choses folles, comme partir à l'autre bout du pays pour un homme. L'homme. Yaël. Ma faille. Mon amour. Mon amour impossible. On dirait que le monde entier se lie contre nous. Ou alors juste nous, tous les deux. On a décidé de vivre cachés, parce qu'il pouvait pas, à cause de sa famille, moi à cause de ma carrière. Mais j'en avais assez, de tous ces mensonges, surtout depuis qu'il s'était avec avec cette femme, parfaite aux yeux de tous. Je la détestais sans la connaître, juste parce qu'elle était avec, à ma place. Parce qu'elle avait le droit, elle, de l'aimer en public.

Notre histoire avait commencé il y a un an, jour pour jour, le 16 juillet 2013. Et au bout d'un an, je crachais sur tous ces mensonges. Je me foutais de ce que l'on pourrait dire, j'en avais assez de le cacher. Oui, j'aimais les hommes, oui j'aimais cet homme. Les questions d'image, je m'en moquais. Les gens devaient me juger pour ma musique, pas pour ce que je suis dans la vie privée. J'arrivais à la réception de l'hôtel de luxe où Ève et Yaël résidaient pendant ces deux semaines. J'avais pas été capable d'en supporter une. Et pour nos un an, j'avais envie de le surprendre par ma présence. Je m'avançais vers la réception en demandant la chambre des Rockfeller, prétextant être un ami du couple. Arrivé devant la porte, derrière ma paire de lunette noire, je soupirais longuement avant de frapper timidement.

Mariée, tu es mariée et tu n’arrives pas encore à y croire vraiment. Pourtant ce cercle d’or à ton annulaire veut bien dire que tu n’es plus totalement libre, que tu appartiens à quelqu’un. Pas n’importe qui, monsieur Rockfeller. Ce qui implique beaucoup de choses. Tu sais que tu n’auras le droit à aucune erreur à partir de maintenant, chaque faux pas pourrait embarrasser ton époux. Mais pour l’instant tu te fiches bien de tout ça, ta seule préoccupation depuis une semaine est de parfaire ton bronzage. Siroter des cocktails hors de prix et de faire pâlir d’envie les hommes sur la plage, jetant des coups d’œil envieux à ton mari qui reste toujours à tes cotés comme un garde du corps.
Devant le miroir de la salle de bain tu passes un coup de brosse dans tes cheveux blonds mais quelques petits coups à la porte de votre chambre t’arrêtent dans ton mouvement. « Je vais ouvrir ! » Tu lance à l’attention de Yaël qui se trouve dans l’autre partie de la chambre. Tu te lèves en direction du bruit pour ouvrir le battant. Tu te retrouves en face d’un homme qui t’es inconnu, avec l’apparence d’un Jésus sortit de nulle part. Tes sourcils se froncent, tu te serais plutôt attendue à quelqu’un du personnel de l’hôtel venant t’apporter des serviettes de bains supplémentaires. Tu refermes un peu le peignoir en soie qui recouvre ta nuisette, une main toujours sur la porte. Pas vraiment décidée à le laisser entrer sans savoir ce qui l’amène jusqu’à ta chambre. « Je peux vous aider ? » Ta voix est froide, impassible. Tu sens déjà que cette visite imprévue n’annonce rien de bon.

Bali, cet île indonésienne, l'endroit parfait afin de rester dans le rêve, pour tous ceux qui croyaient à ce mariage, qui croyaient à toute cette mascarade. Je ne pouvais tout de même pas m'empêcher de m'extasier devant la vue que m'offrait ce paysage paradisiaque, de plus, j'étais en compagnie de mon épouse, il fallait que je me montre un minimum enthousiaste à l'idée de passer deux semaines rien que tous les deux. J'ai finis par apprendre à dompter mon esprit, et mes émotions, à un âge assez précoce, grâce à ma famille et à leur santé mentale irréprochable, bien évidemment. Nous passions nos journées à la plage, à nous promener, pour montrer aux autres mâles, qu’Ève m'appartenait, que nous étions bel et bien mariés. Personne ne pouvait se douter, que j'étais officieusement, complètement dévoué à un homme, amoureux d'une célébrité, les apparences sont bien trompeuses, et j'en étais la preuve la plus concrète.

Assis sur le sofa, entrain de feuilleter mon roman, mon verre de vin à côté, sur la table, des images de Blake se ruaient à mon esprit, sans que je ne veuille. Le 16 juillet, jour de notre anniversaire, le jour où je me suis adouci en quelque sorte, où cette glace présente en moi, a commencé à se fissurer. Un bruit de porte m'a réveillé de mes songes. « Je vais ouvrir ! »  Eve a eu le reflex d'accourir pour ouvrir la porte. Je me suis également levé par précaution, sait-on jamais qui pourrait venir à cette heure-ci de la journée. « Je peux vous aider ? » J'arquai un sourcil, en voyant Blake. Peut-être ne m'étais-je pas complètement réveillé de mes rêveries? Je décidai de me reprendre, pour mieux le regarder. Aucun doute, c'était bien lui. « Je.. je le connais. Entre, Blake. »

Perdu dans mes pensées, j'attendais impatiemment que Yaël ouvre la porte, espérant plus que tout que ce serait lui, qui ouvrirait. Une jeune femme se montrait alors. C'était Eve, sa femme. Je savais que c'était elle parce que j'avais passé des heures à contempler son visage, comprendre ce qu'elle aurait de plus que moi. Ces derniers jours avaient été horribles. J'avais perdu mon pilier, je n'avais le droit qu'à un ou deux appels par jour, je me sentais terriblement seul, sans lui. Je pouvais pas me résoudre à le laisser avec elle un jour de plus, et cet anniversaire était une bonne excuse pour venir gâcher leur lune de miel à la con.

Je la voyais, surprise, dure, froide, aussi froid que Yaël pouvait l'être quand on ne le connaissait pas, j'essayais de marmonner quelque chose, mais rien ne sorti de ma bouche. Je ne savais pas quoi lui dire. Est ce qu'elle était prête à entendre la vérité ? Ou était elle persuadée que Yaël n'avait que des aventures d'un soir ? Je le vis alors, débarquer derrière alors sans que je puisse dire le moindre mot. Mon coeur se serrait à sa vision, j'avais envie de lui sauter dans les bras, lui dire combien il m'a manqué, lui montrer combien je l'aime, mais je ne fis rien. Je baissais juste la tête. Peut être honteux, de me présenter là où je ne devais pas être, honteux de ne pas avoir su attendre deux semaines. J'entrais dans la chambre, en gardant la tête baissée, fixant mes chaussures.

Pendant les quelques secondes où le silence plane entre toi et l’inconnu tu le détaille rapidement du regard. Il te dit quelque chose, malgré les lunettes de soleil noires qui lui cachent une grande partie du visage. Tu n’arrives pas à savoir où tu l’as déjà vu mais tu es sure de connaitre cette personne. Tu attends toujours une réponse du chevelu quand ton mari intervient en arrivant derrière-toi. « Je.. je le connais. Entre, Blake. » Ton visage se tourne vers lui, il vient de bégayer. Ça peut paraitre anodin mais Yaël est quelqu’un de sûr de lui, pas du genre à hésiter sur ses mots, quelque chose ne va pas. Le dénommé Blake entre dans la chambre le regard vers le sol, incapable de soutenir le tiens. Tu fermes la porte derrière lui et les regarde tous les deux. Tu vois leurs regards et tu commences à te poser certaines questions. Tu croises les bras sur ta poitrine, bien décidée à être tenue au courant de la situation. Qu’on ne te dérange pas dans ta lune de miel pour rien, au moins. Tu pointes ton doigt, les désignant tous les deux l’un après l’autre. « Je peux savoir ce qui se passe ? » Tu penses déjà avoir la réponse et pourtant tu poses la question.

Blake. Il se tenait là, en face de moi, ne prononçant aucun mot. Une armée de questions vinrent envahir ma tête à ce moment là. Pourquoi avait-t-il décidé de venir? Depuis quand était-il là? Comment fallait-il que je m'y prenne? Pourquoi restait-t-il aussi silencieux? Je jetai un petit coup d’œil furtif à ma montre, 23h. Il devait sûrement être fatigué de son voyage, je le remarquai à ses yeux. Je l'invitait ensuite à s'asseoir. Il fallait que je reste de marbre face à une telle situation. « Je peux savoir ce qui se passe ? » J'ouvris le mini bar, pour en prendre une bouteille de vin, avec deux autres verres que je déposai sur la table. « Tu viens d'arriver? » Je remplissais son verre, restant pensif, je n'avais guère prêté une grande attention à Ève. Il fallait que je m'assure que tout allait bien pour Blake, qui n'avait encore prononcé aucun mot. Je portai ensuite mon attention vers ma femme, avant de m'asseoir près de mon amant, posant ma main sur la sienne. « Blake, je te présente Eve, ma femme. Eve, c'est Blake, l'homme que je fréquente depuis un an exactement, aujourd'hui est notre anniversaire d'ailleurs. » Je la regardai, un faible sourire bien installé sur mes lèvres. Je n'avais rien à lui cacher, il fallait qu'elle sache. Je me doutais bien, que ça ne lui ferait pas grand chose de le savoir, de toute manière. Elle ne portait pas le moindre sentiment d'affection à mon égard, notre histoire, n'était qu'une vulgaire pièce théâtrale, soigneusement façonnée par nos deux familles.

La situation me gênait, et je regrettais déjà avoir prit cet avion la veille. Vingt-quatre heures, pour ça, pour lui, pour nous, et pour moi aussi. Parce que j'en avais besoin. J'avais besoin de lui plus que de quiconque. J'osais relevais le regard vers lui, retirant mes lunettes, dévoilant mes yeux cernées par ce voyage. Je passais nerveusement une main dans mes cheveux avant de m'assoir suivant l'invitation de mon amant. Je ne pouvais m'empêcher de jeter des coup d'oeil furtifs à la jeune femme. Elle était si belle, si parfaite. Je soupirais avant d'oser enfin parler. "Je viens de l'aéroport oui." Il posait sa main sur la mienne alors que je baissais les yeux à nouveau. Il me présentait donc comme l'homme qu'il fréquentait, et dans un sens, j'étais soulagé. Je n'étais pas un vulgaire inconnu frappant à la porte d'un couple à vingt-trois heures. Il se souvenait de notre anniversaire et je ne pus m'empêcher de sourire légèrement. Je relevais les yeux, fixant Eve avec un regard désolé, comme pour lui dire, "pardonne moi, mais j'aime ton mari" mais je ne pouvais m'excuser, parce que tout ceci était faux. Je me tournais à nouveau vers Yaël. "Je pouvais pas. C'était trop dur."

« Tu viens d'arriver? » Il t’ignore et pose toute son attention sur Blake. Tu le prend mal, s’il y a bien une chose que tu détestes c’est qu’on t’ignore. Tu attends tes explications, patiente comme jamais. « .. l'homme que je fréquente depuis un an exactement, aujourd'hui est notre anniversaire d'ailleurs. » Tu bloque complètement. Tu savais que ton mari fréquentais plusieurs personnes en dehors de toi, tu faisais de même de ton coté, mais tu étais loin de te douter qu’il était dans une relation sérieuse. Et encore moins avec un homme. Sa main sur la sienne, tes poils se hérissent sur ta nuque. Cette peur d’être remplacée par quelqu’un te gifle de plein fouet. Tu ne ressens rien pour Yaël et tu ne ressentiras surement jamais rien, mais ton égo et ta fierté en prennent en sacré coup. Tu respires profondément pour te calmer, rien de grave après tout. Si, tu peux pas t’empêcher de sentir les nerfs monter. Blake et sa mine désolée, encore une personne sous l’emprise de ton mari. Pauvre petit, il a l’air tellement plein d’espoir. « Je pouvais pas. C’était trop dur. » L’amour, tu es prise de vertiges et de violentes nausées. Tout ça de dégoute au plus haut point. « C’est vrai que deux semaines dans toute une vie c’est trop demander. » Ton sarcasme refroidit encore plus l’ambiance. « Tu aurais pu me dire qu’on avait le droit d’emmener nos objets sexuels, j’aurais mis quelques vibromasseurs dans ma valise. » Blessée, c’est ce que tu es. Mais ton sourire essaye de montrer que tu es au-dessus de tout ça, c’est faux.

« Je viens de l'aéroport oui. » Le voir dans un tel état de fatigue, me désolait. Après que les présentations aient été faites, je ne remarquais aucun échange de courtoisie entre eux. Pas un "enchanté" rien du tout. J'en restais quelque peu surpris. « Je pouvais pas. C'était trop dur. » Je caressais sa main, tout en lui adressant un sourire rassurant. J'étais tout de même curieux de connaître la réaction de ma chère femme. « C’est vrai que deux semaines dans toute une vie c’est trop demander. » J'arquai un sourcil, souriant ironiquement. Elle n'était certainement pas capable de comprendre ce genre de choses, ces signes d'affection, ou peut-être était-ce sa fierté qui parlait pour elle. « Tu aurais pu me dire qu’on avait le droit d’emmener nos objets sexuels, j’aurais mis quelques vibromasseurs dans ma valise. » Je me levai assez brusquement, ne supportant pas qu'elle manque de respect à Blake, qui ne lui avait pour l'instant, adressé aucune remarque désobligeante. Je regardai mon amant avec étonnement avant de poser mes yeux sur mon épouse. « A-t-il l'air d'être un vulgaire objet sexuel? ou n'est-ce simplement que la jalousie qui te fait parler ainsi? Nous sommes ensemble, réellement ensemble, et c'est bien loin d'être une conquête parmi tant d'autres. Alors je te prierai de t'adresser à lui avec un peu plus de respect, dorénavant. » Je ne comptais pas la laisser s'attaquer à Blake, pas aussi injustement.

Je déglutis à la remarque de la jeune femme. J'étais habituellement de nature calme, et posé. Courtois. On ne m'appelait pas Jesus par hasard. J'étais sage, de nature. Mais pas depuis quelques temps. Je ne supportais plus la situation, et j'avais tendance à en faire trop, pour Yaël. J'étais fou amoureux de lui. Fou. Et prêt à tout pour qu'il soit mien, vraiment mien. Je serrais le poing qui était resté sous la table, furieux de ce qu'elle commençait à dire à Yaël. J'allais me lever, mais je fus devancer par mon amant qui me défendait. Je le regardais faire, dépité par cette situation. "J'ai été idiot, je n'aurai pas du venir." Quittant ma chaise, j'avançais vers Eve d'un pas lent. "Ne soit pas jalouse, je n'y peut rien si tu ne comptes pas pour lui. Si tu es juste là pour faire la potiche, la blonde qu'il a au bras pour faire bien, celle avec qui il couche juste pour avoir un héritier, sans même réel plaisir." Un sourire narquois ornait mes lèvres alors que je commençais à quitter la pièce.

« A-t-il l'air d'être un vulgaire objet sexuel? ou n'est-ce simplement que la jalousie qui te fait parler ainsi? Nous sommes ensemble, réellement ensemble, et c'est bien loin d'être une conquête parmi tant d'autres. Alors je te prierai de t'adresser à lui avec un peu plus de respect, dorénavant. » Il s’était levé brusquement et tu n’avais pas cillé. Yaël ne t’avait jamais fait peur malgré sa taille imposante. Tu avais déjà gouté à ses coups et il savait aussi bien que toi que la violence n’était pas la méthode à adopter pour te dissuader. Tu aurais voulu répliquer mais voilà que Jésus s’en mêle. « J’ai été idiot, je n’aurai pas dû venir. » Tu l’applaudis un instant, quelle magnifique prise de conscience. « Ne soit pas jalouse, je n'y peut rien si tu ne comptes pas pour lui. Si tu es juste là pour faire la potiche, la blonde qu'il a au bras pour faire bien, celle avec qui il couche juste pour avoir un héritier, sans même réel plaisir. » Tes poings se serrent et ta respiration s’accélère. Tu avais toujours su garder ton calme mais son insolence à ton égard allait surement te faire dépasser toutes limites. Alors qu’il commence à s’éloigne tu attrapes son bras avec force, plantant tes pupilles dans les siennes. « Yaël peut faire ce qu’il veut de sa vie comme je fais ce que je veux de la mienne. Tu me manque de respect en venant me déranger pendant ma lune de miel, tenant la main de mon mari sous mes yeux et croyant que je vais t’accueillir à bras ouverts. Pour qui est-ce que tu te prends ? » Tu lâches ta proie avec un air dégoutée au visage, essuyant ta main sur ton peignoir de luxe. Tu te tournes en direction de ton époux, tu n’en as pas fini avec lui. « Quant à toi, je te pensais mieux élevé que ça. Le laisser venir te susurrer des mots doux devant moi.. Tu me donne envie de vomir. »

La situation dans laquelle je m'étais trouvé à ce moment là, me semblait très délicate. J'étais tout de même heureux de le revoir, et qu'il fasse vingt heures en avion rien que pour venir ici, me touchait énormément, seulement, il ne fallait pas que je montre affectueux, ça ne faisait tout simplement pas parti de mes habitudes. « J'ai été idiot, je n'aurai pas du venir. » Peut-être qu'il aurait été préférable qu'il reste à San Francisco, et qu'il attende patiemment ma venue, pour éviter toutes ces altercations inutiles, mais ça me faisait malgré tout plaisir de le voir, et j'en profitais, ne détachant pas mes yeux des siens. Il s'avançait ensuite vers ma femme, je le regardai faire, m'attendant au pire, sans doute. « Ne soit pas jalouse, je n'y peut rien si tu ne comptes pas pour lui. Si tu es juste là pour faire la potiche, la blonde qu'il a au bras pour faire bien, celle avec qui il couche juste pour avoir un héritier, sans même réel plaisir. »  Je soupirai, elle avait lancé les hostilités, et lui se faisait un plaisir d'y répondre. « Yaël peut faire ce qu’il veut de sa vie comme je fais ce que je veux de la mienne. Tu me manque de respect en venant me déranger pendant ma lune de miel, tenant la main de mon mari sous mes yeux et croyant que je vais t’accueillir à bras ouverts. Pour qui est-ce que tu te prends ? » J'allais probablement assister à un crêpage de chignons, il fallait que je trouve un moyen d'y mettre fin. Elle me dévisagea ensuite du regard, je me contentais de l'observer. « Quant à toi, je te pensais mieux élevé que ça. Le laisser venir te susurrer des mots doux devant moi.. Tu me donne envie de vomir. » Je croisai mes bras, m'approchant d'eux, avec un sourire ironique, adressé à  Ève. « tu sais où sont les toilettes. » Je portai ensuite mon attention vers Blake, à nouveau. « Merci d'avoir fait tout ce trajet pour venir me voir, tu excuseras ma femme, elle ne sait plus comment se tenir dans ce genre de situation. De la fierté mal placée, probablement. »

J'avais décidé de quitter la chambre, parce que je ne voulais pas en entendre d'avantage, mais la jeune femme me retenait pour me cracher à nouveau son venin dans le visage. Je restais stoïque face à la situation et eu un leger rire quand elle vint à s'essuyer la main qui m'eut tenu juste avant. Quelle pauvre conne. Pour qui je me prenais ? Mais pour qui se prenait elle avec ses airs supérieurs ? Je soupirais, la défiant du regard, je ne voulais pas faillir. Je me retournais alors vers Yaël quand il s'adressait finalement à moi. Je m'approchais de lui pour le prendre contre moi, ce qu'elle allait penser ? J'en avais vraiment rien à foutre. Elle s'était montré tellement irrespectueuse que son avis me passer par dessus l'épaule.

"Ce n'est pas grave. Elle ne peut pas comprendre."

« tu sais où sont les toilettes. » Sa condescendance attise encore plus tes nerfs déjà largement trop à vif grâce à son cher amant. Malgré le fait que votre mariage soit faux et que vous ne soyez pas obligés de jouer la comédie du couple parfait à cet instant tu te tais, réflexe de la parfaite femme soumise que toi-même tu ne comprends pas. Tu as l’impression de disparaitre encore une fois, en une seconde Blake efface ton existence aux yeux de ton mari. Alors c’est comme ça que ça va se passer ? Un sourire se forme doucement sur ton visage, non, tu ne te laisseras pas faire et tu ne les laisseras surement pas gâcher ton séjour ici. Voilà qu’ils se prennent dans les bras, ces effusions de sentiments te donnent envie de vomir et tu es au bord de le faire. « Ce n’est pas grave. Elle ne peut pas comprendre. » Et il a raison, mais la vie sans l’amour est bien plus facile et il finirait bien par s’en rendre compte grâce à Yaël. Quoi qu’il puisse faire, quoi qu’il puisse dire, la réputation de ton époux passera toujours en premier à ses yeux et il ne se mettrait surement jamais en danger pour Blake. Tu t’approches du placard où sont rangés tes vêtements et t’habilles rapidement d’une robe et de talons hauts perchés. S’il veut jouer à ça, alors tu joueras aussi et en prime tu le battras à plat de couture. Tu attrapes ton sac à main prenant ton téléphone en main tout en dirigeant vers la porte. « Bon, chéri. Je sors ce soir, ne m’attends pas. Ah, je vais aussi passer un petit coup de fil à mon beau-père pour lui donner des nouvelles de son fils adoré. Sur ce, salut les amoureux. » Tu leur envoie un baiser dans leur direction et tu t’en vas. Comme ça.

Je sentais ses bras m'enlacer, je ne pu m'empêcher de le prendre contre moi, fermant mes yeux un instant pour profiter de ce bref moment de pure quiétude. « Ce n'est pas grave. Elle ne peut pas comprendre. » Je souris doucement à sa remarque. Eve ne pouvait comprendre ce genre d'agissement, ces marques d'affections émanant d'un amour innocent, un amour qui ne me ressemblait guère, qui ne ressemblait guère à cette vision qu'elle avait de moi, et que j'avais de moi-même. Je remarquai ce sourire sur son visage, qui ne présageait rien de bon. Je la suivi des yeux. Elle revint, habillée de la façon la plus élégante qui soit, comme pour ces soirées qu'on avait l'habitude de passer ensemble. « Bon, chéri. Je sors ce soir, ne m’attends pas. Ah, je vais aussi passer un petit coup de fil à mon beau-père pour lui donner des nouvelles de son fils adoré. Sur ce, salut les amoureux. » Je la perçai du regard, essayant de comprendre son manège. Je m'éloignai ensuite de Blake, faisant un pas vers ma tendre épouse, et prenant son bras, y exerçant une légère pression. « Tiens-tu à ce que l'on divorce? Si c'est ton souhait, alors je t'en prie, vas-y donc. Informe mon cher père sur ce qui se trame dans son dos, mais tu sais qu'il sera impossible de rebrousser chemin, une fois que ceci sera fait. »

Le sentir contre moi me rassurait, dans un sens. J'étais toujours nerveux, quand il passait son temps avec elle. Même si je savais que tout ça n'était qu'une supercherie, je ne pouvais m'empêcher qu'il était marié à elle, et non à moi. Je devenais bien trop égoïste avec lui. Je le voulais pour moi seul, et je savais pertinemment que c'était impossible. Son sourire m'apaisait mais je savais que c'était de courte durée. Eve avait quitté la chambre, et elle ne partirait pas comme ça, nous laissant serein dans notre amour. Je ne connais pas la jeune femme, mais sa réaction ne présageait rien de bon. Je restais quelques temps dans les bras de Yaël, alors qu'elle revint, habillée pour sortir. Je soupirais alors que Yaël me lâchait. Elle menaçait de parler au père de mon amant, et je savais que c'était une mauvaise chose, nous en avions déjà longuement parlé avec Yaël. J'avais rarement vu Yaël dans cet état. Nous étions plutôt posé tous les deux, la plupart du temps. Je me contentais d'observer la situation, ne sachant que dire. J'en avais déjà bien assez fait pour la soirée.

Tu savais qu’il te ne laisserait pas partir aussi facilement, il faudrait être stupide pour croire que Yaël était du genre à se laisser faire. Surtout que les menaces que tu proférais n’étaient pas légères. Tu sous-entendais que tu pouvais désormais détruire sa vie entière en un coup de fil à la bonne personne. Tu sais à quel point la famille Rockfeller – dont tu fais maintenant entièrement partie – est spéciale et particulièrement stricte. Tu n’as pas vraiment posé de questions sur le sujet, tu t’es contentée d’accepter ce mariage arrangé pour faire plaisir à tes parents. Sa main sur ton bras t’électrifie immédiatement et tu ne peux retenir un léger sourire narquois. « Tiens-tu à ce que l'on divorce? Si c'est ton souhait, alors je t'en prie, vas-y donc. Informe mon cher père sur ce qui se trame dans son dos, mais tu sais qu'il sera impossible de rebrousser chemin, une fois que ceci sera fait. » Tu te dégages de son emprise d’un geste sec, ses propos te fatiguent et tout ce que tu as envie de faire c’est quitter cette pièce et partir à la recherche de compagnie pour cette nuit. « Entre nous Yaël, dans cette histoire tu es celui qui a le plus à perdre. » Tu pourrais toujours trouver un autre juif riche qui conviendrait à tes parents. Ton regard glisse vers l’invité surprise de ce soir. « J’espère que tu te rends compte qu’il ne me quittera jamais pour toi. Sur ce, j’espère ne jamais te revoir et si par malheur ça arrivait, je te conseille de ne pas m’adresser la parole ou de poser les yeux sur moi. » Ton sourire glacial parfait le tableau de ta gentillesse inexistante à son égard. Tu prends tout de même le temps d’embrasser ton mari sous les yeux de son joujou avant de t’éclipser pour de bon, claquant la porte derrière-toi.

L'ambiance se corsait de plus en plus entre nous, et je ne parvenais à y voir aucune issue. Néanmoins, la présence de Blake m'apaisait en quelque sorte. Ma femme, Ève, n'était pas réellement du genre à se laisser faire, pas complètement l'épouse soumise que je pensais, elle avait bien son charme à elle. « Entre nous Yaël, dans cette histoire tu es celui qui a le plus à perdre. » Il n'allait probablement rien m'arriver de mal, et mon père se trouverait contraint de me trouver une autre épouse, mais il allait sûrement s'en prendre à Blake, et je ne pouvais permettre une telle chose. Elle jeta ensuite un regard froid à mon amant, le menaçant. « J’espère que tu te rends compte qu’il ne me quittera jamais pour toi. Sur ce, j’espère ne jamais te revoir et si par malheur ça arrivait, je te conseille de ne pas m’adresser la parole ou de poser les yeux sur moi. » Je la regardai partir et claquer la porte derrière elle. J'adressai un sourire à Blake, avant d'aller m'installer sur le sofa, l'invitant à en faire de même, tout en buvant une bonne gorgée de mon verre de vin. « Elle ne fera rien. Elle ira probablement se calmer ailleurs, profitons de notre soirée. » Je ne semblais pas le moindre du monde inquiet, pourtant je l'étais. Surtout pour Blake.

J'affrontais Eve du regard alors qu'elle m'expliquait que Yaël ne la quitterait jamais pour moi. Ça en devenait risible. Quel était l'intérêt de rester toute sa vie à supporter une personne que l'on aime même pas, juste pour faire plaisir à sa famille ? J'avais du mal avec ce genre de choses, beaucoup de mal. On m'avait toujours apprit à être honnête et droit, et les fausses amourettes comme celle ci, qui allait jusqu'au mariage, et probablement à l'enfant, me répugnait. Je soupirais en passant une main dans mes cheveux alors qu'elle claquait la porte, me tournant vers Yaël qui ne semblait pas affecté par la situation. Je m'installais à coté de lui, fixant le mur face à moi. "Je m'excuse, pour tout ça." Je passais mes mains autant de son cou, et me plongeais contre lui. "Je ne pourrais plus t'attendre longtemps. Je t'aime bien trop pour te partager avec elle."

Il prit place à mes côtés et j'esquissai un léger sourire à cette vue. Je m'excuse, pour tout ça. Blake avait ce côté humain, que je n'avais pu remarquer chez quelqu'un d'autre. Il était capable de faire preuve d'une compassion inégalable, et c'est cette sensibilité qui m'a le plus attiré chez lui. Je me plongeais dans ses iris bleutés, toujours avec ce même sourire, avant qu'il ne se blottisse contre moi. Je caressai son dos, le gardant près de moi, emprisonnant son corps avec mes bras. Je ne pourrais plus t'attendre longtemps. Je t'aime bien trop pour te partager avec elle. La situation restait inchangée, malgré ses paroles. Je ne pouvais échapper à ce qui m'était prédestiné. Je posai ma main sur ses cheveux, fermant mes paupières, et profitant de ce moment, laissant planer un long silence, avant de les rouvrir. Oublions la. Veux-tu?

Je soupirais alors qu'il me demandait de l'oublier. Je devais faire face à une chose, il n'était pas prêt à assumer qui il était et j'étais bien trop amoureux de lui pour partir sans regret. J'étais condamné à me taire, si je voulais passer quelques moments avec lui. Je restais blottis contre lui, silencieux, pensant à une éventuelle solution qui ne venait pas. " Je pourrais pas l'oublier alors que ses affaires trainent partout sur le sol. " Je me relevais du canapé et tendait une main vers Yaël pour qu'il la prenne. Je savais que je ne pourrais pas dormir dans leur chambre, et j'avais réservé à l'avance une autre des suites de l'hôtel, pour une nuit. " J'avais besoin de t'avoir à moi, au moins aujourd'hui. " J'étais pas du genre à me souvenir des anniversaires, ce genre de connerie habituellement, mais le fait que Yaël soit loin de moi à cette date me rongeait. Je remettais mes lunettes noires sur les yeux, ainsi que ma capuche et m'apprêtais à sortir de la pièce.

Je pourrais pas l'oublier alors que ses affaires traînent partout sur le sol. Je jetai un coup d’œil au sol, effectivement. Ce serait trop lui demander, d'oublier la présence de mon épouse, dans cette suite. Il se leva du sofa, la main tendue vers moi. J'avais besoin de t'avoir à moi, au moins aujourd'hui. Il se dirigeait vers la sortie, et je le regardais, avant de le suivre. Je marchai à ses côtés, dans le hall désert qui menait jusqu'à l'ascenseur. Je décidai de prendre sa main, au risque de me faire repérer par quelqu'un, mais j'en avais besoin. Je suis donc ta fameuse "amie" de Sacramento. Nous nous arrêtâmes devant l'ascenseur, et j'appuyai sur le bouton, ne sachant pas vraiment où on allait. Où est ce que tu voudrais aller?

Nous avancions dans le couloir désert quand Yaël me prit la main, fait plutôt rare, voir inexistant dans notre vie publique. Je ne pus m'empêcher de sourire un instant face à cette petite attention qui signifiait beaucoup pour moi. Je me retournais vers lui alors qu'il me parlait de l'excuse que je lui avais sorti il y a quelques jours, vis à vis de mon absence. " Tu aurais refusé que je vienne si je te l'avais dit. " J'haussais les épaules et nous montions dans l'ascenseur. J'appuyais sur le bouton du sixième étage. " Dans un endroit où il n'y que nous deux. " J'osais lui voler ses lèvres un instant, de toute façon, personne ne nous verrait dans cet ascenseur. Nous arrivons à l'étage désiré. Chambre 607. J'ouvris la porte à l'aide de la carte puis tirais Yaël dedans avant de fermer derrière lui. " Joyeux un an mon amour. " Je ris doucement, parce que toutes ces futilités de couple ne me ressemblait pas. Mais partir à l'autre bout du monde pour lui ne me ressemblait pas non plus. J'avançais dans la chambre et prit une des deux coupes de champagne posée sur la table en lui tendant. " J'ai un peu trop poussé niveau romantisme, désolé. C'est mon côté fleur bleue qui ressort parfois. "

J'ai pu lui montrer, en tenant sa main, que j'étais apte à prendre des risques pour lui, j'aurais été capable de le faire, si je pouvais être sûr que mon géniteur ne lui ferait rien. J'aurais pu tout assumer, mais je devais protéger Blake, de ma famille.  Tu aurais refusé que je vienne si je te l'avais dit. Nous pénétrions dans l'ascenseur, sans que je ne sache où nous allions partir. Je le vis appuyer sur le bouton du sixième étage. Dans un endroit où il n'y que nous deux. Il semblait confiant, il devait sûrement avoir tout planifié, et j'étais réellement étonné par tous ces efforts, par son implication constante pour maintenir cette relation. Après être entrés dans la pièce, je voyais les yeux de Blake scintiller. Joyeux un an mon amour. Je souris, ce genre de niaiserie ne me ressemblait guère, pourtant je trouvais cela assez divertissant avec Blake. Il me tendit un verre de champagne que je pris sans hésitation. J'ai un peu trop poussé niveau romantisme, désolé. C'est mon côté fleur bleue qui ressort parfois. Je laissai échapper un rire assez discret, tout en regardant ce verre que je tenais en main. J'adressai ensuite un regard serein à Blake, me rapprochant de lui, pour trinquer. J'ose espérer que nous serons en paix pour cette nuit. Je repensais bien entendu aux menaces de ma chère épouse.

Je vis son léger rire avant que j'avance mon verre pour trinquer avec lui. Je le laissais boire une gorge et en fit de même avant de prendre son verre des mains, et de poser les flutes sur la table, près de la bouteille. J'attrapais Yaël par le bras pour l'approcher de moi et voler ses lèvres. " Il n'y a pas de raison qu'on ne le soit pas. Il n'y a plus que toi, et moi. " Lui glissais je entre deux baisers. Je m'éloignais de lui avant de retirer mes lunettes laissant apparaitre mes cernes. Ces derniers jours avaient été exténuant entre le voyage et l'enfant de mon amie à garder, une espèce de tornade sur deux pieds brisant tout sur son passage. J'enlevais ma veste dont la capuche me couvrait les cheveux en m'étirant. Je n'étais ici que pour très peu de temps et je n'avais pas vraiment prévu de dormir. Un rail en sortant de l'avion, et j'avais reprit un peu de force.