Hier c’était la St Valentin. J’avais craché sur ce jour chaque année de ma vie, jusqu’à ce que je rencontre quelqu’un, avec qui j’avais dans l’espoir de passer ce 14 février avec. Sauf que non, je l’avais passée seule. Encore une fois. Bon, j’allais pas dire jusque là que j’avais passé la soirée accrochée à mon pot de nutella, je n’étais pas aussi désespérée que ça à faire dans le cliché. Mais j’avais pas mal pensé oui. A tout, à rien. A Camil. Ce mec qui m’énerve autant que je peux l’aimer. C’est tellement contradictoire comme sentiment. Tellement nul, tellement… bordel, il me mettait vraiment les nerfs à vif. Même quand il était à New-York quoi. Chaque post, chaque statut sur le réseau social me provoquait une rage intérieure dont je m’efforçais de contenir. Ignorer c’était dur, mais j’apprenais à le faire… à force. Il m’avait bien abandonnée. Aujourd’hui, un jour après la fameuse fête commerciale, j’étais calée dans mon canapé. Un pied vernis de côté, et l’autre sur la table, où je m’appliquais à déposer chaque couche de vernis sur mes petits orteils. Je ne savais pas trop quelle heure il était, je m’en foutais. J’avais mangé des lasagnes, et j’étais en tenue de maison, ce qui signifiait short et débardeur. Mon chien ronflait un peu à côté de moi. C’était calme, même si pas tellement silencieux car la télévision tournait sans vraiment que je la regarde. Je ne pensais à rien. Juste à appliquer mon vernis correctement. C’était quasiment en train de sécher quand on toqua à la porte. Bizarre, je n’attendais personne ce soir. Mon chien se redressa sa tête illico, les oreilles levées, mais resta néanmoins à sa place, alors que je me levai, laissant mon matériel de manucure derrière, pour me diriger dans le hall. Une fois devant, j’enclenchais la poignée, ouvrant la porte et découvrant… Camil. Mon cœur rata un battement et je restai pétrifiée une demi-seconde alors que je l’observais, refermant ensuite la porte sur lui, sans dire en mot.

Main sur la poignée de la porte que je venais de claquer devant... Camil, je restais encore un moment pétrifiée. Mais... qu'est-ce qu'il foutait là ? Pourquoi il venait me voir ? Après 4 semaines de silence, ou alors de dispute quand on avait l'occasion de s'adresser la parole, je voyais pas du tout ce qu'il faisait là, planté devant chez moi. Je regardais machinalement ma main, encore sur la poignée. Je sentais mon coeur battre contre ma cage thoracique... Je n'eus pas le temps de penser à autre chose, que des nouveaux coups se firent retentir, me paralysant une nouvelle fois. Obligé que c'était lui. Pourquoi il insistait ? J'hésitais, un peu, beaucoup... Mais pas aussi longtemps que je l'aurai souhaité. Mon chien, curieux, avait pointé le bout de son nez alors que je tournais la poignée une nouvelle fois, me retrouvant encore devant le tatoué... Mon regard d'incompréhension et d'énervement se mêla au sien, alors que je me disais mentalement que j'étais idiote... que je devais refermer cette porte, que Camil m'avait fait du mal et que du mal... qu'il n'était que mensonges. Et c'est ce que je m'apprêtais à refaire une nouvelle fois, fermer cette putain de porte.

Je frappe de nouveau en me mordant la lèvre, les secondes défilant doucement. Je me doute qu'elle est derrière la porte, peut-être qu'elle a trop peur que je rentre de moi même... Non quand même pas. J'suis peut-être plein de défaut, mais je reste très poli dans mon éducation. En même temps avec la mère que j'ai eu. Je vois la poignée tourner lentement alors que ça me rassure un peu et que la porte s'ouvre de nouveau. A croire qu'elle est encore surprise, comme si elle pensais réellement que non ça serait pas moi qui frappe encore après seulement trente secondes de silence. Je croise son regard un peu difficile à cerner, bien que la première chose qui saute aux yeux c'est que je suis pas le bienvenue. Ba ça je m'en serais douté il faut dire... Cependant elle claque pas la porte tout de suite et je m'empresse d'ouvrir la bouche histoire de pouvoir en placer une. J'aurais peut-être du passer un coup de fils avant de passer mais tu me manquais... Je lâche avec un pauvre sourire alors que je sais déjà que j'aurais peut-être pas du lâcher ça comme ça. Mais j'y peux rien, l'humour me rassurer quand je stresse, c'est depuis toujours.

J'allais fermer la porte... oui, j'allais vraiment le faire. Et ne plus la rouvrir. Je n'étais pas faible, je ne devais pas me plier aux attentes de Camil. Après tout ce qu'il avait pu me dire... non, non et non. Mais pile quand je faisais le geste pour la claquer, il ouvrit sa bouche. "J'aurais peut-être du passer un coup de fils avant de passer mais tu me manquais..." Ces derniers mots résonnèrent dans ma tête, même plusieurs fois, "tu me manquais, tu me manquais, tu me manquais...". Je ne lâchais pas du moins ma porte, toujours entre mon pouce et mes autres doigts. Je le dévisageais juste, incrédule, comment il osait ? Je riais d'un ton jaune, mais léger. "Je te manquais ?" répétai-je, comme un écho, mais avec un ton de voix qui se voulait vraiment stupéfait et choqué. "T'as vraiment pas fini de te foutre de moi Camil." continuai-je la voix étranglée. Sérieux, il allait me sortir quoi après, qu'il venait juste cinq minutes puis qu'on ne devrait plus jamais se revoir après ? "Qu'est-ce que tu veux ?" terminai-je par demander gravement et très sérieusement.

Chaque seconde passe, et chaque seconde je me dis qu'il faut que je ferme cette porte, comme Camil m'avait dit de me fermer à sa vie. Que je devais plus lui parler, passer à autre chose, qu'on ne pouvait même pas être amis... même pas quoi. Je me souviens encore de la boule au ventre que j'avais eu quand il m'avait envoyé ces messages. Sans aucune autre explication à part le fait qu'il ne voulait plus de moi. Cette boule au ventre qui me rongeait de l'intérieur depuis ces fameux messages. Et là, le voilà devant chez moi, comme une fleur. Il croyait vraiment que j'allais le laisser entrer après tout ça ? Après tout ce qu'il m'avait fait ? Genre il se fichait pas de moi. Impossible... Alors qu'est-ce qu'il voulait ? C'était quoi la raison de sa visite ? "Je te veux toi." Encore mon coeur qui rate son battement. Je fronce les sourcils, bouche entrouverte, alors que je le dévisage. Je peux pas le croire. Il se fout de moi. Encore. "Ah, parce que t'as fini de te taper la terre entière donc autant revenir aux sources le temps d'une soirée ?" dis-je d'un ton cassant et presque étranglé, avant d'ajouter : "T'as pas frappé à la bonne porte.", et sur ce, je claquais une nouvelle fois la porte.

Bam, reclaquage de porte. Cette fois-ci j'enlève ma main de la poignée, collant mon dos contre la porte. Je jette un regard à mon chien qui me regarde, assis en face, l'air de se demander ce qu'il se passe. Sentant une boule dans ma gorge, je ferme les yeux. J'avais tellement peur qu'il se foute encore de moi, qu'il me fasse encore du mal. Autant ne plus jamais le revoir comme il me l'avait si bien répété ces derniers mois. Je rouvris brusquement mes yeux sentant et entendant les coups de Camil sur ma porte. Je regardais à présent devant moi, fixement, résistant encore à ouvrir cette porte. Oui, je résistais. Il ne méritait pas que je l'ouvre. Il ne le méritait plus après tout ça. Il arrête. Je me dis que c'est bon, il a compris, et il est en train de rebrousser chemin. Je reste néanmoins collée à cette porte, me demandant si je dois crier, pleurer ou frapper. Jusqu'à ce qu'il recommence... un peu plus doucement, mais sans s'arrêter, "Denver, je t'en prit... laisses moi au moins t'expliquer. Laisses moi une chance... enfin laisses moi une "autre" chance... je t'en prie." Je reste paralysée l'espace de quelques secondes. Il a pas l'air de vouloir lâcher prise, et ça me saoule autant que ça me plait. Mais je termine par me tourner, et enclencher une nouvelle fois la poignée, Camil se retrouvant un peu plus près qu'avant, "M'expliquer quoi ? Tu m'as déjà tout expliqué Camil ! Que je devais te laisser tranquille, t'oublier, ne plus t'adresser la parole, que je n'étais rien pour toi et que je ne l'ai jamais été !" répondis-je sur le ton de la défense, lui jetant un regard noir.

Je voyais pas d'autres explications. Là, s'il se mettait à me débiter encore une fois le pourquoi du comment je devais m'éloigner de lui, je crois que j'allais pas seulement lui mettre une bonne gifle, mais plusieurs. Combien de fois je me suis défoulée à l'imaginer en train de lui faire autant de mal qu'il m'en avait fait ? Trop de nuits à pleurer, seule dans mon lit, à essayer pathétiquement de passer à autre chose. Je m'étais tellement attachée à lui que c'était carrément une douleur physique, en plus de la mentale, qui s'était emparée de moi. Si j'avais su qu'il allait revenir frapper à ma porte... avec cet air de culpabilité. Non, je pouvais pas. "Tu me connais Denver... je mens comme je respire... c'était facile de te laisser croire toutes ces conneries sur le fait que je tenais pas à toi." Je reste silencieuse, me contenant. De quoi il parlait là ? Il m'avait menti ? Non, c'était encore un foutage de gueule... je comprenais pas. "Tu peux pas réellement croire que j'ai jamais eus de sentiment pour toi quand même ?" Pourtant je l'avais cru. Et dur comme fer. Et je continuais de le croire... Pour ça que je secouais à présent ma tête de gauche à droite, négativement... "Tu ne m'aimes pas Camil... je te crois pas..." répondis-je la voix serrée, alors que je me rendais compte que le simple fait de dire ça, me faisait encore du mal.

J'aurai pu passer ma soirée tranquille, à regarder un téléfilm bidon puis aller me coucher sans que quelque chose vienne encore perturber ma vie. J'avais déjà assez donné avec l'affaire Camil. Mais là, c'était rebelote. Jamais ça ne s'arrêtera. "Tu dois me croire !" Je reste silencieuse face à ses paroles. Pourquoi il se donne tant de mal à me blablater tout ça après tout ce qu'il a pu me dire ces derniers moi ? J'avais toujours considéré Camil pire qu'une fille à ce sujet. Il compliquait tellement sa vie, et surtout la mienne. Il avait l'air sincère certes... mais comment le croire après tout ça ? Je pourrais pas lui pardonner tout, tout de suite. D'ailleurs je sais même pas si j'étais prête à ça. Mais il avait tord sur un point... je n'avais pas tourné la page. Du moins, je n'avais pas réussi. Même si je ne lui avais plus du tout parlé et j'avais fait genre de sortir avec d'autres personnes, c'était le tatoué qui me restait en tête. Tout le temps. Et contre mon gré. Je reste silencieuse un moment, baissant les yeux. J'ai envie de le faire rentrer dans l'appartement, mais j'hésite aussi... C'est pas bien. Ca voulait dire que je cédais facilement. Alors, je laissais mes yeux au sol, ma main toujours sur la porte... "Pourquoi tu m'as menti... pourquoi t'as voulu me faire du mal ?" demandai-je.

Mes voisins de palier allaient être au courant de toute notre histoire si ça continuait. Mais je demeurais quand même dans le cadre de la porte, à lui barrer le chemin à une éventuelle pénétration dans mon appartement. C'était pas judicieux. Moi qui préférais garder ma vie privée en mode super privée, là je cassais mes règles. Mais je tenais quand même à savoir le pourquoi du comment il en était arrivé à vouloir me jeter dehors et me faire du mal. C'était ça que je comprenais pas encore... C'était tellement contradictoire tout ces trucs. Ca me donnait presque mal à la tête. "Parce que te sortir de ma vie et te faire souffrir était la meilleure manière que j'ai trouver de me faire souffrir moi même et de m'auto-détruire." Je restais silencieuse un instant, toujours observant nos pieds au sol, moi pieds nus avec mon vernis frais et lui en chaussures. J'étais pas sûre de comprendre ce qu'il venait de me dire. S'auto-détruire ? Pourquoi il parlait de ça ? Restant muette une poignée de seconde, je terminai par m'écarter pour le laisser entrer dans mon appartement, en lui faisant signe de passer. Fermant la porte derrière lui, je vis le husky s'avancer en trottinant vers Camil pour lui dire bonjour. Et moi, je restais là, dans le coin de la porte, mains jointes, relevant un peu mon regard sur lui, "T'aurais pu m'en parler au lieu de m'envoyer paître comme tu l'as fait." débitai-je.

"Je pense que même aussi illogique je suis, ça aurait été un peu bizarre..." hé chérie, tu vas te casser de ma vie, je vais te faire souffrir, te rabaisser comme pas permit et être un sale con juste pour me faire souffrir moi même parce que je te mérite pas"..." Je ne dis rien, regardant Camil caresser mon chien qui a plutôt l'air content de le voir là. J'aurai préféré qu'il ne me dise rien tout court. Que jamais il ne me dise qu'il allait me laisser, qu'il allait rompre la promesse qu'il m'avait faite, en me disant que jamais il m'abandonnerait. Je l'avais toujours en travers de la gorge ça. Mais je me taisais, pour l'instant. "Je pense pas que tu l'aurais entendu de cette oreille et tu m'auras pas... laissé faire." Je me mords l'intérieur de la lèvre nerveusement, restant dans la pénombre du hall, n'osant pas aller m'asseoir sur le canapé, n'osant pas m'approcher de lui... n'osant rien faire, alors que j'étais chez moi. Dingue ça. Avec toujours cette boule au ventre. "Je t'ai pas laissé faire quand tu m'as dit tous ces trucs non plus. Du moins, j'ai essayé." je murmure, un peu doucement. Ouais, j'avais essayé de le retenir en quelques sortes, mais il avait superbement bien réussi à m'envoyer voir ailleurs, à chaque fois. "Et après tout ce temps, t'as décidé de revenir frapper à ma porte..." je continue sur le même ton de murmure, l'observant toujours.

"Quand j'ai couché avec Emily, on l'a juste fait entre amis... Et je me suis mit à penser, qu'on aurait pu faire pareil à l'époque tout les deux. Juste rester pote, coucher de temps à autres... Mais j'ai pas envie qu'on soit amis indéfiniment. J4ai déjà des super amis sur qui compter.." Je soutenais son regard, ne sachant pas trop quoi penser de ce qu'il était en train de dire. Et je demeurais là, immobile, à serrer mes mains entre elles alors que j'essayais de me concentrer, de réfléchir, de prendre une future décision parce qu'il était encore clairement en train de me dire qu'il voulait être avec moi, mais en couple. Je ne fis aucun geste de recul quand il s'avança vers moi, un peu trop proche même. Et pourtant je n'avais pas bougé d'un poil, je ne cillais juste pas son regard, "Je te demande pas de tout me pardonner Denv'... C'est impossible, je sais déjà même pas comment me pardonner moi-même. Je... je veux juste qu'on reparte à zéro... qu'on redevienne ami, le temps que les tensions passent... Comme au début... avant que je couche avec Sierra.." Ouais, la fameuse première dispute d'une longue lignée. Et puis, c'est sûr que je n'allais pas lui pardonner. Du moins pas de si tôt. Enfin non, même pas. Mais je savais qu'au bout d'un certain temps je passerai outre tout ça. Comme tout le monde. Le temps aide à guérir certaines blessures, c'est bien la vérité. Pourtant le temps ne m'avait pas aidé à oublier le tatoué, ça non. Le fixant encore un peu, je terminai par baisser encore mes yeux sur mes mains, un peu hésitante, "Juste... promets moi de ne jamais refaire une chose pareille." dis-je avant de relever mes yeux vers son visage qui m'avait tant manqué, ajoutant : "Et là, je veux pas de promesse en l'air Camil."

Rien qu'à l'observer comme ça, je me rends compte que je ne l'ai jamais vraiment oublié. J'aurai pu avoir la plus belle volonté au monde (et pourtant je l'avais eu à certains moments quand il devenait vraiment inbuvable), je n'avais pas réussi à l'oublier et encore moins à arrêter de l'aimer. Ça me faisait peur ce genre de sentiments dont tu te sens hyper oppressé, surtout quand il n'est pas partagé. Tout ce que j'avais ressentis sur ces derniers mois. Sentent sa main sur ma joue, j'eus envie de fermer les yeux et poser ma main sur la sienne. Mais je n'en fis rien, me contenant de l'observer, "Je te promet d'arrêter de te faire souffrir dans un but quelconque... je te promet que je ne mens pas sur mes sentiments, et que je veux vraiment essayer de nouveau. Je peux pas te promettre autre chose Denver, pas pour le moment. Juste que... si on fait chacun de notre mieux, on peu y arriver. Ok ?" J'hésitais un moment. Je ne voulais pas précipiter les choses non plus. Parce que mine de rien, on ne sait jamais de quoi est fait le lendemain. Et encore moins avec Camil. Tout ce que je trouvais à répondre, se fut un léger mouvement de tête affirmatif, puis... le silence alors que je replantais mes yeux dans les siens, ne sachant plus quoi dire, pour une fois que je n'ouvre pas ma grande gueule.

Malgré tout ce qu'il avait pu faire... mon coeur n'arrivait pas à le lâcher. C'était une bagarre permanente entre mon cerveau qui essayait de me faire entendre raison, qui me disait de l'oublier une bonne fois pour toute, de passer à autre chose, que je n'étais visiblement pas faite pour lui... Et y'avait mon coeur, qui manquait à chaque fois de lâcher quand je pensais à lui, ou qui battait très fort contre ma cage thoracique... comme il était en train de faire en ce moment, alors que mes yeux croisaient ceux de Camil. J'avais encore de l'amertume, c'est vrai. J'avais encore la haine pour ce qu'il m'avait fait, peu importe ses excuses. J'avais vécu des semaines compliquées à cause de ça. Ok, c'est la vie... mais c'est vraiment injuste parfois. Trop injuste. "Bon et bien... je vais te laisser finir ta soirée tranquillement." Ma soirée ? Ouais j'avais une trop bonne soirée de prévu depuis le début. Lâchant le regard de Camil, je jetais un coup d'oeil à mon matériel de manucure posé sur la table et à la télévision toujours allumée. Non, n'y pense même pas Denver. Lui proposer de rester ? Non non... ça serait pas sage du tout, du tout. Reposant mon regard sur lui, j'hoche lentement la tête, "Ouais... je... oui, faudrait t'en aller." répondis-je, en maudissant mes propos qui avaient l'air incertains.

Oui, fais le sortir de chez toi et vite. Une minute de plus ici, et je sais que j'allais soit m'énerver une nouvelle fois parce que je me poserai encore des questions sur la légitimité de ses propos, soit j'allais craquer. Et je ne voulais pas. Ni l'un, ni l'autre. Alors oui, c'était plus le plus sage à faire... pour le moment. "Hésites pas à apeller... si tu veux prendre un café... ou quoi que ce soit. Je bouge pas de SF pour un long moment." Je ne réponds rien, je n'hoche même pas la tête. Je le fixe juste. Un peu trop gravement peut être. J'ai tellement peur qu'il me laisse encore une fois que j'ai peur de reconstruire une nouvelle chose avec lui... Je frémis légèrement quand je sens les lèvres de Camil toucher mon front. Mes yeux se ferment un quart de secondes, juste le temps qu'il se retire. "Prends soin de toi." J'hoche la tête. Puis hésitant un instant, je finis par lui tourner le dos pour marcher jusqu'à la porte d'entrée. Une boule dans la gorge me prend. J'ai l'impression que c'est irréel ce qu'il se passe... que je vais me réveiller. Je tourne la poignée, ouvrant finalement la porte, me poussant sur le côté pour que Camil puisse passer. Pourquoi je me sens comme si j'étais sur le point de chialer ? "Rentre bien..." je murmure, fixant mes pieds.