Le premier verre fini, j'en commandais un deuxième. Je n'étais pas vraiment de très bonne humeur ce soir là. Il s'agissait de l'un de ces soirs où ma tête était en ébullition, où je ne me sentais absolument pas bien, où je commençais à avoir ces idées bizarres et sombres dans ma tête. Il fallait donc que je m'en débarrasse, je me disais que dans un lieu public, je ne serais pas capable de faire des conneries.
J'étais bien installée, je me disais aussi que la nouvelle barmaid était plutôt pas mal dans son genre, mais j'avais bien trop la flemme de la draguer. Je repensais à ma journée, me disant qu'il fallait que j'arrive à sauver le semblant de vie sociale qu'il me restait. J'étais dans un bar lesbien, et je n'avais aucune fille avec moi. Je n'en avais pas envie à ce moment là, je repensais juste à ma conversation avec mon frère Aksel, et le fait qu'on était plus vraiment comme avant, à Dubai. Que ce lien entre nous avait changé, pour une raison qui me dépassait complètement. Faisant défiler le fil d'actualité de mon Facebook via mon portable, j'ai pu lire quelques statuts de mon frère, où il parlait d'abstinence, et je riais intérieurement. Il n'avait pas non plus répondu à quelques questions que je lui avait posé.
Le deuxième verre cul sec, et surtout déterminée, je me suis finalement décidée à lui envoyer un texto pour lui dire de venir me voir au bar. Une fois envoyé, je commençais à me dire que ce n'était peut-être pas une bonne idée. De toute façon, je n'étais pas sûre qu'il allait venir. Il ne pensait pas que ça pouvait changer entre nous, il semblait même avoir perdu espoir. Je posais mon téléphone, papotant avec la barmaid, j'allais attendre encore un peu avant de rentrer chez moi.
C'était une soirée comme les autres, enfin non, presque pas... puisque ce soir je n'étais pas en boîte. C'est récurent depuis quelque temps, je passe mes soirées à boire, à draguer, à chercher un truc que je ne trouverai sans doute jamais, mais je continue sur cette lancée dans l'espoir de trouver ce qu'il me faut. Ma dernière virée avec Bastian m'a laissé des séquelles, j'ai vraiment fait le con ce soir là en prenant notre stupide pari beaucoup trop au sérieux... ça m'a prit au moins deux jours à m'en remettre, c'est pourquoi ce soir, je vais courir tout simplement histoire de maintenir ma forme légendaire et puis on va pas ce le cacher, l'alcool ça fait engraisser, chose que je ne veux certainement pas.
Je profite donc du plein air, en parcourant les mêmes sentiers qu'à l'habitude, je ne suis pas vraiment le genre de gars qui aime qu'on change son mode de vie donc je fais sensiblement les mêmes choses tous les jours. La musique joue à fond dans mon iphone et je chante dans ma tête en faisant quelques mouvements de joueur de guitare ici et là quand l'alerte SMS me fait presque mourir d'une crise. Curieux, j'empoigne mon téléphone et zyeute mes messages, moi qui croyait que l'alarme allait me tuer, j'étais loin du compte puisque le message que je venais de recevoir était de Gaïa. C'est l'apocalypse ou quoi? Dans celui-ci elle me demandait de la rejoindre dans un bar... gay je crois... enfin pour les filles, sans préciser pourquoi elle voulait me voir.
Incapable de lui refuser quoi que ce soit malgré notre situation plutôt étrange, je fais demi-tour et file à toute allure jusque chez moi pour prendre ma douche. Comme il n'y aura que des lesbiennes, je ne prends pas le temps de choisir mes vêtements et enfile la première chose qui me tombe sous la main - comme je suis toujours bien habillé, c'est pas difficile d'avoir la classe - Y'aura personne à draguer alors inutile de faire des efforts en ce sens.
Je fis ce qu'il faut pour être là en moins d'une heure. Sur place, j'ouvre les portes et entre en regardant partout autour de moi, prenant bien soin de ne pas montrer mon excitation devant toutes ces femelles en train de ce lécher les amygdales. C'est endroit est tout simplement or-gas-mi-que. Bref. Une fois Gaïa repérée, je me faufilai jusqu'au bar, prit place deux tabourets plus loin pour ne pas éveiller trop de soupçon et passer pour un désespéré qui drague une femme aux femmes puis prend parole.
« Ça va? Pourquoi ce message tu ne te sens pas bien? » Demandais-je en même temps de faire signe à la barmaid de m'offrir une bière à boire.
Je regardais ma montre, au fond de moi, j'étais sûre qu'il allait venir, mais je ne voulais pas non plus trop compter là-dessus. Je posais un moment ma tête sur le comptoir, fermant les yeux, complètement anéantie par ces pensées, ces images. Je sursautais malgré moi, je venais de revivre ces horribles moments que j'avais passés avec ma mère biologique. Pourquoi je repensais à elle, pourquoi. C'était exactement pour cette raison là que je ne voulais pas me retrouver seule. J'avais aussi besoin de reparler à Aksel, il me connaissait bien, je n'avais pas besoin de m'expliquer, de lui expliquer quoique ce soit.. enfin à part ce changement soudain de comportement.
Je sentis une main se poser sur mon épaule, je relevai ma tête, pensant qu'il s'agissait de Aksel, et là, je remarquai une fille au regard dragueur qui vint m'adresser la parole. Je l'ai vite envoyé chier, ailleurs. Je n'avais pas tellement envie de me faire quelqu'un ce soir. Je cédai au prochain verre que la barmaid m'offrit gratuitement et en bu une bonne gorgée. « Ça va? Pourquoi ce message tu ne te sens pas bien? » .. Comme par magie, il était là, mais assis deux tabourets plus loin que moi. Je soupirai, me levant de mon tabouret et n'oubliant pas mon verre, pour aller m'asseoir à côté. « Pas très bien, mais ça ira. Merci d'être venu Hendrix. » Je venais de l'appeler Hendrix, comme au bon vieux temps, j'étais juste spontanée. « Je voulais juste te revoir, qu'on ne s'évite plus comme avant. »
J'attends sagement une réponse de la part de Gaïa en tendant la main vers l'une de mes boissons favorite et la porte ensuite à mes lèvres pour m'hydrater un peu. Une gorgée, puis une autre - qui passe de travers celle là - en voyant ma soeur réduire la distance entre nous. Décidément y'a quelque chose qui ne tourne pas rond dans sa tête. Premièrement son invitation, ensuite ce soit-disant rapprochement entre nous et le clou du spectacle, elle m'appelle Hendrix. Personne à part elle ne m'appelle de cette façon et je dois dire que ça commence légèrement à me faire flipper. Est-ce qu'elle veut me présenter sa nana? M'annoncer qu'elle c'est fait inséminer - je déglutis - Je l'écoute puis laisse un moment de silence se glisser entre nous le temps que je retrouve ma zone de confort. « Ce n'est rien... » Dis-je finalement à faible voix en calant ma bière cul sec, complètement largué.
« C'est bien beau tout ça, mais je ne sais pas si tu te rappelles... on c'est croisé dans la rue la dernière fois et ça n'a pas été trop fructueux, je vois pas pourquoi ça changerais maintenant ... » Je me retournai face au comptoir et me commanda une seconde bière en fixant mes mains. Sous le comptoir, mes jambes tremblaient comme si j'étais pris d'un immense spasme musculaire, sans que je ne puisse rien contrôler. « Tu sais c'est pas parce que tu m'offres une partouze de lesbiennes sur un plateau d'argent que ça va changer quoi que ce soit. Je sais vraiment pas pourquoi tu m'as fait venir ici, mais c'est sûrement pas pour qu'on se tape la discutions, on a rien à ce dire. » Un soupir m'échappa. J'étais incapable de la regarder, peut-être que je n'en avais pas envie... enfin je voulais surtout oublier à quel point notre relation est devenue de la merde depuis cette fameuse fois.
« Ce n'est rien... » sa voix m'était à peine audible, j'arrivais bien entendu à comprendre pourquoi il n'était pas franchement à son aise. Je ne m'attendais pas non plus à ce que tout soit comme avant en une soirée, mais je voulais faire un effort tant que j'en avais le courage. Notre passé, j'arrivais à l'oublier grâce à l'alcool, ou plutôt à l'accepter. J'étais prête à me rapprocher de lui. Je n'étais pas non plus vraiment saoule, mais j'étais de bonne humeur. Mes émotions étant assez fluctuantes, indépendamment de tout ce qui pouvait se produire autour de ma personne. « C'est bien beau tout ça, mais je ne sais pas si tu te rappelles... on c'est croisé dans la rue la dernière fois et ça n'a pas été trop fructueux, je vois pas pourquoi ça changerais maintenant ... » Je venais de sourire un peu ironiquement. Si ce n'était pas fructueux, c'était à cause de lui. Il s'était échappé, évaporé, sans que j'aie eu l'occasion de lui dire au revoir. Mon regard s'était posé sur ses jambes qui bougeaient un peu trop à mon goût. Mais je l'écoutais, je ne faisais que ça, tout en buvant une autre gorgée de mon verre. « Tu sais c'est pas parce que tu m'offres une partouze de lesbiennes sur un plateau d'argent que ça va changer quoi que ce soit. Je sais vraiment pas pourquoi tu m'as fait venir ici, mais c'est sûrement pas pour qu'on se tape la discutions, on a rien à ce dire. » Je soupirai une nouvelle fois, posant ma main sur sa cuisse histoire de le calmer. « Relax, okay? » Je l'enlevais ensuite, pour allumer ma première clope de la soirée. J'en tirai une latte avant de m'exprimer une nouvelle fois. « J'ai pas envie qu'on se dispute encore. Pourquoi t'es venu si tu n'y crois pas une seule seconde? Je fais des efforts mais tu t'en fiches. Qu'est ce que tu veux que je fasse d'autres? hm? » Voilà, c'était à mon tour de m'énerver. Je pose mon coude sur la table, et contemple Hendrix, chose qui me calmait bizarrement. « Tu ne préfères pas qu'on rigole tout en matant ces lesbiennes en chaleur? »
Je me perds dans mes pensées. Tout est si confus lorsque je suis en présence de Gaïa au point tel que je ne sais rien faire d'autre qu'être sur la défensive. Je sais pas, j'ai l'impression que tout es faux... que y'a rien de vrai, que tous ces efforts pour essayer de redevenir comme avant, ce n'est que de l'illusion. Je cherche constamment à comprendre ce que j'ai bien pu lui faire pour que les choses deviennent ainsi, mais rien ne me vient en tête. Ce forcé à faire quelque chose ce n'est jamais bon, je le sais ça par pure expérience... au contraire ça creuse d'avantage le fossé déjà existant. Je contemple donc mes mains posées sur le comptoir sans tenir compte de mes jambes qui font vibrer mon corps en entier tellement je me sens mal à l'aise malgré ce contexte idéal et m'arrête instantanément – en même temps que mon cœur – lorsqu'elle pose sa main sur ma cuisse. Pris d'un haut le cœur, je tourne la tête dans sa direction, la fusillant du regard pour qu'elle me lâche, puis abandonne finalement en reprenant ma position initial.
« Pourquoi est-ce que tu fais ça? » Demandais-je simplement en arrachant l'étiquette autour de ma bière. Pourquoi doit-elle toujours empirer les choses entre nous? J'aurais très bien vécu ma vie sans qu'elle me touche, mais non, elle se sentait obligé de me rendre encore plus mal. J'ai pas oublier la conversation que j'ai eu avec elle le soir où j'étais complètement ivre et franchement j'en ai honte. Est-ce qu'elle me teste? Qu'est-ce qu'elle me veut exactement? « J'en ai fais des efforts moi aussi tu sais, mais tu préfères peut-être l'oublier cette discutions que nous avons eu l'autre soir. Je n'ai pas plus envie que toi qu'on se dispute, mais je sais pas, les choses devraient venir naturellement … Ce qui n'est pas le cas avec nous. C'est étrange on y peut rien, qu'est-ce que tu veux que je te dise. C'est pas moi qui ait choisi ça. » Un nouveau soupir m'échappe et je fais un demi tour sur mon tabouret pour me mettre face à la piste de danse.
Mon regard vagabonda quelques secondes, c'est cool des lesbiennes, mais c'est son truc à elle, pas à moi. Ouais on fantasme tous la dessus, mais je crois qu'il est préférable que ça reste ainsi justement. « Tu ne voudrais pas plutôt t'en trouver une pour finir la soirée? Tu sais, c'est ton univers à toi ici... moi j'ai l'air d'un con qui pratique la masturbation extrême tous les soirs et qui viens s'enregistrer des images de meufs dans la tête pour être certain de bien bander ce soir! » Je tourne la tête dans sa direction et termine ma bière une fois de plus.
Il est vrai que je ne suis pas très actif sexuellement parlant en ce moment. Je préfère faire une pause des femmes manipulatrices qui me désir juste pour en rendre un autre jaloux... ma droite elle est vrai elle … c'est pas comme cette situation ridicule...
Ces vibrations que je sentais au niveau de sa cuisse, venait tout à coup de s'interrompre. Je le sentais irrité, de mauvaise humeur, vu le regard qu'il m'avait lancé pour que je le lâche. Je n'avais rien fais de mal, il voulait de la proximité, c'est ce qui allait avoir. « J'en ai fais des efforts moi aussi tu sais, mais tu préfères peut-être l'oublier cette discutions que nous avons eu l'autre soir. Je n'ai pas plus envie que toi qu'on se dispute, mais je sais pas, les choses devraient venir naturellement … Ce qui n'est pas le cas avec nous. C'est étrange on y peut rien, qu'est-ce que tu veux que je te dise. C'est pas moi qui ait choisi ça. »
Je raclai ma gorge, repensant à cette fameuse discussion, et me disant que finalement.. il n'avait rien oublié. Je jouais avec l'une de mes mèches de cheveux, c'était à mon tour de stresser maintenant. Mes jambes commençant par s'agiter. Je le vis se retourner pour contempler la piste, je ne fis pas le même effort, je n'avais que trop vu ce genre de spectacle. « Tu ne voudrais pas plutôt t'en trouver une pour finir la soirée? Tu sais, c'est ton univers à toi ici... moi j'ai l'air d'un con qui pratique la masturbation extrême tous les soirs et qui viens s'enregistrer des images de meufs dans la tête pour être certain de bien bander ce soir! » Je roulais mes yeux, je n'avais pas envie de draguer ce soir. Je voulais renouer avec Hendrix. Pouvoir être sa sœur, être un peu comme avant. « Viens, on va aller danser à côté d'elles. » Je finis par prendre sa main l'entraînant de force. Je chuchotais à son oreille pour qu'il puisse m'entendre. « Encore un petit effort, s'il te plaît.. » Je lui fis les yeux doux, des yeux doux qui accompagnaient plutôt bien mon "s'il te plait". Je commençais à me déhancher au rythme de la musique, le tenant par la main pour qu'il danse aussi.
Plus ça va, plus je me demande pourquoi je suis venu. À tout coup c'est la même histoire, on parle pour ne rien dire ou on se dispute. Y'a un truc qui fait en sorte que plus rien ne sera comme avant, malgré tous les efforts qu'on peut y mettre tous les deux. Alors que je venais de déposer ma bière, Gaïa me prend la main et me tire de force sur la piste de danse, m'arrachant ainsi un long et pénible soupir. Je n'avais pas vraiment envie de danser, même si je me débrouille dans le domaine, ni de me retrouver au beau milieu d'une bande de fille en manque de minou... moi ce qui m'allume, c'est des nanas qui me kiffent quoi et qui font tout pour attirer mon attention. Du moment qu'il y en a un peu pour moi ça va, mais ici... rien mit à part un étiquette sur le front écrit pervers dessus. C'est pourquoi j'ai décidé de jouer la carte de l'homosexuel confirmé … Je suis loin d'être gay je vous l'assure, mais pour l'heure, je dois essayer de me mettre dans la peau d'un homo... Je regarde donc ma sœur d'une façon complètement détachée, comme si elle ne me faisait absolument aucun effet, pareil pour les filles autour – qui sont moche soit dit en passant- et commence à danser comme le ferait un type plutôt efféminé... Entre gay elles devraient comprendre et pas trop me juger... Bref. Elle veut des efforts... là j'en fais un putain de gros en jouant les tarlouses.
« Les bars unisexe c'est le top, oh mon dieu. » J'accentue mon rire pour qu'il ressemble à celui d'une fille et continue de danser comme si je me fichais complètement d'être entouré de vagin. « La prochaine fois je t'emmène où y'a que des mec, j'te jure tu vas adorer. » Je lui fais un petit clin d'oeil et continue de danser en allant même vers d'autre fille. Je prend bien soin de garder mon rôle en tête et tout passe comme du beurre, je suis l'un des leurs... ouais j'adore les arcs en ciel.
Après quelques minutes passées à danser, je me rapproche de Gaïa et vient chuchoter à son oreille « Tu veux que je fasse des efforts, alors ouvre le bal. Dit moi ce qui se passe dans la tête, ce que t'a pas voulu m'expliquer l'autre jour. Après je ferai ma part des choses. » Je la regarde sérieusement un moment et empoigne fermement sa taille en commençant a danser comme un réel streaptiseur. À fond dans mon jeu, je relève finalement la tête puis commence à hurler comme un con « C'est ma sœur, elle est tout à fait libre... elle est jolie vous trouvez pas mesdames? » Sans doute une façon bien à moi de la provoquer... ce n'est que lorsqu'elle est sous pression qu'elle agit.
J'étais enfin prête à me rapprocher de mon frère, pour qu'on soit comme avant, presque aussi proches. Je me figeais sur place lorsque je le vis se tortiller comme le ferait un gay très efféminé. J'arquai un sourcil, la bouche entre-ouverte, à le regarder gesticuler. Il fallait avouer que le spectacle était très drôle, hilarant même. Je ne comprenais pas ce qu'il faisait exactement. « Les bars unisexe c'est le top, oh mon dieu. » Je m'éloignai de lui spontanément, choquée. Serait-il réellement gay? Pour ça qu'il avait choisi de m'éviter, vu qu'il n'avait apparemment pas encore fait son coming-out ? Hm, je ne le connaissais plus avant. Il l'avait lui-même avoué. « La prochaine fois je t'emmène où y'a que des mec, j'te jure tu vas adorer. » Il se rapprochait ensuite d'autres filles pour danser avec elle. Je restais bouche bée pendant quelques minutes, avant qu'il ne daigne m'expliquer ce qui se passait. « Tu veux que je fasse des efforts, alors ouvre le bal. Dit moi ce qui se passe dans la tête, ce que t'a pas voulu m'expliquer l'autre jour. Après je ferai ma part des choses. » Il venait de me chuchoter ces paroles, et je venais de tout comprendre. Ah, il voulait jouer, eh bien j'étais d'humeur à jouer moi aussi.« C'est ma sœur, elle est tout à fait libre... elle est jolie vous trouvez pas mesdames? »
Je regardais autour de moi ces filles, qui me regardaient toutes bizarrement. Je n'avais aucune envie de draguer ce soir, mais j'en aperçu une plutôt pas mal et qui me dévorait des yeux. Je marchai vers elle, posant spontanément ma main sur sa nuque pour l'embrasser. Ah, l'effet de l'alcool et de la rage aussi. Je jetai ensuite un coup d’œil malicieux à Hendrix. « Hé les filles ! Il est pas gay, c'est juste un mec qui aime regarder sa sœur embrasser d'autres filles. » Je savais qu'il n'allait sûrement pas apprécier ce que je venais de faire, mais il fallait que je me venge. Je pris ensuite sa main pour l'entraîner vers l'extérieur. « C'est bon ! Le spectacle est terminé ! » Il voulait qu'on parle, alors j'allais parler. Je n'avais peur d'absolument rien ce soir là. Une fois arrivés à l'extérieur du bar, dans un endroit un peu plus calme, je devenais tout à coup plus sérieuse. « D'accord, deal ! Je vais tout te dire. »
Je continuais de danser comme si tout était normal pour moi, comme si j'étais réellement gay sans l'être ne serais-ce qu'un quart, mais ça m'amuse. Les filles deviennent soudainement plus familière avec moi et commence à danser contre ma personne, m'amusant d'autant plus. Toutefois, Gaïa fait une chose que je n'avais pas du tout prévus en allant embrasser une des filles qui la matait depuis un moment déjà et pour être honnête, je ne sais pas vraiment comment j'ai envie de réagir face à cela. D'un côté je trouve ça super kiffant et de l'autre ça me fou la haine parce que ce n'est pas le genre le genre de chose que j'ai envie de voir, c'est pas pour ça que je suis venu ici.
Mais mon questionnement face à cette interrogation s'arrête d'un coup sec lorsqu'elle me dénonce littéralement devant ce troupeau de meuf en chaleur... Adieu fantasme, je redeviens un pervers aux yeux de tous et avant même que je n'aie eu le temps de répliquer, ma sœur m'attrapa par le bras et me fit sortir de ce bar. « Mais qu'est-ce que tu fous bordel, on s'amusait bien avant que tu viennes mettre ton grain de sel... il faut toujours que tu aies le beau rôle putain! » Je soupire en croisant les bras tout en laissant ma tête se poser sur le mur de brique derrière moi. Je ne sais plus si je dois être en colère, ou être heureux qu'elle aie envie que nous soyons tous les deux pour parler, mais une chose est sûre, ça me fait chier.
« Vas-y j'écoute! » Dis-je sur un ton plutôt brusque. Je fixe le ciel, sans trop espéré de sa part, parce que je sais qu'elle ne me dira pas tout... ou que tout ne sera que mensonge, puis replonge finalement mon regard dans le sien en prolongeant le silence de mort qui règne entre nous. Je la regarde, l'examine, au point tel que je me noie dans ses yeux, mais secoue finalement la tête pour me sortir de ma rêverie et vient empoigner fermement sa taille pour la rapprocher de moi le plus que je peux. « Dit moi tout... je suis là pour ça non? » Murmurais-je au creux de son oreille.
En le faisant sortir du bar, je ne réalisais pas vraiment qu'on allait vraiment être que tous les deux, à vrai dire, vu que le taux d'alcool qui était présent dans mon sang à ce moment là, je me sentais plutôt à l'aise à cette idée. Exactement ce que je cherchais.
Je n'étais pas non plus vraiment bourrée, mais j'étais relax. « Mais qu'est-ce que tu fous bordel, on s'amusait bien avant que tu viennes mettre ton grain de sel... il faut toujours que tu aies le beau rôle putain! » Bien sûr, il fallait toujours qu'il gueule. Je soupirais aussi à mon tour, tout en prenant le temps de contempler son visage, un peu malgré moi. « Vas-y j'écoute! » Ce ton brusque me fit sursauter. Je fixais alors le sol, sans trop savoir par quoi commencer ni quoi dire. Mes pensées étaient en ébullition, mais tout s'arrêta lorsque qu'il m'entraîna vers lui. Il aurait en plus fallu qu'il me chuchote ces quelques mots à mon oreille. « Dit moi tout... je suis là pour ça non? » Je me surprenais à aimer cette proximité, que je trouvais aussi très dangereuse pour ma santé mentale. Je raclai ma gorge, c'était bien à moi de parler, mais je buguais. Que fallait-il dire dans ce genre de situations? La vérité? je ne la connaissais pas moi non plus. Je levai légèrement ma tête pour le regarder dans les yeux, et ce que je regardais surtout c'était ses lèvres. Gaia, Aksel n'est pas une fille ok? C'est un homme, un vrai. Même pas un trans. Et ça tu le sais. Je m'obstinais à me dire ça, la lesbienne que j'étais, refusait de succomber à ces désirs absurdes et sans aucune logique. Oh et puis fuck it. Je me rapprochais encore plus, pour effleurer sa jolie bouche et l'embrasser. Au fond de moi, je me disais que j'avais envie de faire ça depuis déjà bien longtemps. Je m'éloignais ensuite brusquement de lui, reprenant mes esprits et posant spontanément ma main sur ma tête. Je voulais casser cette fichue tête qui ne servait à rien. « Euh.. je.. enfin voilà. J'ai tout dis. » Je fixais une nouvelle fois le sol, mon passe-temps préféré quand Aksel est dans les parages. « Je suis désolée, ok ? »
Je ne sais pas vraiment ce qui m'a pris exactement de faire ça, je veux dire... ce n'est pas dans mes habitudes d'agir de la sorte avec Gaïa. Généralement nos relations sont plutôt froides et se résume la plupart du temps à une montagne de dispute à propos de tout et de rien, mais ce soir c'est différent, il y a un truc que je n'arrive pas à expliquer, une petite étincelle de plus qu'à l'habitude... j'ai bu certes, mais pas au point de me montrer super sympathique avec elle... Remarque, peut-être qu'elle est complètement bourrée elle et que c'est pour cette raison qu'elle m'a fait venir dans ce putain de bar, je crois qu'au fond je ne saurai jamais la vrai réponse à toutes ces questions qui me hantent depuis un moment. À trop chercher on fini par se perdre et je crois que c'est ce qui m'est arrivé. À trop vouloir, j'ai creusé d'avantage le fossé qui nous séparait tous les deux et je dois dire qu'elle en a fait tout autant pour sa part, mais au fond je m'en fiche... j'ai juste envie qu'elle vide son sac, même si ce n'est que pour me dire de la merde après quoi je pourrai gentiment retourner chez moi et reprendre le court normal de ma vie...
Mais Gaïa à toujours de quoi me surprendre et cette fois j'avoue qu'elle a mit le paquet en venant m'embrasser. Ce fût tellement bref que je n'ai même pas eu le temps de réaliser ce qu'elle était en train de faire et pourtant je sentais mon coeur battre à toute vitesse contre ma poitrine si bien que le type au coin de la rue pouvait très certainement l'entendre... Je la regarde, complètement débiter, la bouche entre ouverte et je ne trouve absolument rien à lui dire, complètement perdu dans mes pensées les plus profondes. Je la fixe, je la regarde, je pense et puis finalement je parle. « C'est supposé vouloir dire quoi exactement? » Je me masse le crâne, pas certain de comprendre pourquoi elle avait fait ça, Gaïa la sainte lesbienne qui venait d'embrasser un mec, son frère plus exactement... « T'excuse pas ça va... » Je murmure ces quelques paroles, bien que je sois choqué par son geste, je me demande même si elle fait tout ça pour ce foutre de ma gueule.
C'est exactement pour cette raison que je suis devenu abstinent, j'aime pas servir d'objet, être le type qui sert aux meufs à rendre les autres mecs jaloux. J'ai envie qu'on m'apprécie pour moi et pas pour ce que je peux apporter, enfin bref. Je fixe un moment le vide tout en réfléchissant au pourquoi du comment sans que rien de concret ne me vienne en tête. Hier encore elle me disait être en kiffe sur une fille et voilà qu'elle m'embrassait après tant d'année sans le moindre contact physique. Quoi qu'il en soit, ses lèvres sur les miennes avaient créé un immense manque et je mourrais d'envie de le combler totalement, peut importe ce qu'il m'en coûte. Au diable la vérité, je ne la saurai jamais alors autant profiter du moment présent. Sans plus attendre, je fis remontrer mes mains vers son visage et m'approcha d'elle avec une lenteur presque exagéré et vint déposer mes lèvres sur les siennes avec toute la tendresse qui m'était donner d'avoir. Pour ne pas qu'elle s'éloigne, je vins emprisonner sa nuque d'une de mes mains et rapprocha mon corps du sien alors que le baiser se transformait en quelque chose de beaucoup plus passionnel, voir pervers.
Après de longues secondes d'extase à frissonner de la tête aux pieds, je me détachai lentement de ses lèvres afin de venir déposer mon front sur le sien, haletant. « Je... viens on rentre. » Dis-je simplement en glissant mes doigts entre les siens. Mes jambes étaient molles et à l'intérieur de moi je pouvais sentir une centaine de papillon faire leur nid dans mon estomac... Pourquoi est-ce que ça m'arrivait, pourquoi maintenant alors que je suis dans une phase existentielle de mon existence? Je ne rajoutai rien de plus et l'entraîna chez moi au travers des ruelles sombres et inhabitées de la ville.
Bon ok, je devais sûrement être bourrée. Assez bourrée pour me laisser aller de la sorte. Jamais je ne me serais permise de faire une chose pareille en temps normal. Jamais. Putain, pourquoi lui. Pourquoi pas elle? Je suis lesbienne bordel. Je ne suis pas censée embrasser un garçon, mon frère surtout. Heureusement qu'on a aucun lien de sang, ça aurait été vraiment bizarre sinon. Je bloquai complètement après l'avoir embrassé. Ne sachant pas réellement comment je devais me comporter dans ce genre de situations. M'excuser était donc la meilleure solution. Faire comme si.. euh je regrettais, comme si je ne ressentais aucune attirance pour lui, sauver ma fierté en mentant. Voilà. Et puis si j'y croyais très fort, peut-être qu'au final, je finirais par être plus forte face à lui. Je n'arrivais jamais à bien répondre à ses attaques, le laissant me critiquer, un peu comme si c'était son droit. Bon, ce qu'il me restait à faire à ce moment là, c'était simplement de m'éclipser et disparaître à jamais de sa vie. Parce qu'il était hors de question pour moi de le revoir, surtout que je savais qu'il en pinçait pour Denver. « T'excuse pas ça va... »
Je regardais ailleurs, évitant à tout prix de me confronter à lui. Sentant ensuite sa main se poser sur ma nuque, m'entraînant vers lui, d'une douceur et d'une délicatesse dont je ne soupçonnais même pas l'existence. Surtout pas chez Rix. Mon souffle vint se couper à nouveau, m'apprêtant à allier mes lèvres aux siennes, pour une longue durée. Je chérissais ce moment comme je le pouvais, je savais qu'il venait de le faire juste parce qu'il était bourré, et franchement je m'en fichais. Tant que je pouvais profiter de cette proximité. Le reste me paraissait si futile. Un baiser fougueux, rempli de désir et de nostalgie, de ces moments qu'on vivait à deux, lorsqu'on était à Dubaï. Je ne contrôlais plus du tout les battements de mon cœur, ni mes pieds que je sentais flancher. J'étais faible, pour changer. Son front posé sur le mien, et son souffle enivrant. Ce contact m'avait bien manqué. « Je... viens on rentre. » Ma main dans la sienne, je me contentais de le suivre. J'étais prête à le suivre n'importe où à ce moment là. « je te suis. »