Mais quelle bande de connasses. Quelle bande de salopes. J’en avais marre de ces bitches qui partageaient mon boulot. Moi ? Vierge ? Prude ? Incapable d’avoir un mec ? C’est vrai que de sortir avec l’un des danseurs qui semblent aussi hétérosexuels que Georges Michael, ben tiens. Du coup, elles m’ont demandé de ramener un mec mais n’ont pas émises de conditions. Je pouvais donc le payer et lui dire de faire semblant d’être mon petit ami. Un gigolo, peu m’importe. Je suis allée dans le quartier chaud pour en prendre un qui ne semblait pas trop atteint par les MST pour juste lui promettre 10,000$ avant de repartir après lui avoir donné le lieu du rendez-vous où il devra se pointer en costume. Forcément, c’est une soirée à l’opéra pour commencer la saison. On allait nous présenter comme les nouvelles danseuses et je devais admettre que pour ma première saison j’attendais mon affectation. Je soupirai en enfilant ma robe rouge pour laisser retomber mes cheveux roux sur mes épaules. Mon chauffeur allait m’emmener là-bas où je retrouvais le jeune homme dont je ne connaissais même pas le nom. Esclave ? Non, je ne pourrais pas l’appeler comme ça. Après une couche de mascara, une bonne inspiration qui m’encourageait à embrasser un inconnu qui j’espérais n’allait pas me refiler la mononucléose. Je sortis de l’appartement perché sur mes hauts talons ( ce qui me faisait regretter mes chaussons) avant d’aller dans le véhicule. Tout le long du trajet, je regardai le paysage avant de sortir après qu’on m’ait ouvert la porte. Ne me dirigeant pas vers l’entrée, je partis au lieu de rendez-vous avant de regarder dans mon sac si j’avais la somme. Avec mon salaire durant mes derniers ballets, 10,000$ n’étaient pas grand-chose. Mais j’avais peur qu’il ne me croit pas. En même temps, est-ce que je me ferai confiance à moi-même ? Certainement pas.

Depuis le retour d'Hawaii, ma vie avait repris son train train quotidien. Voir mes clientes, dormir, trainer au magasin de tatouages et celui de guitare etaient devenus ma vie. De toute facon, qu'est-ce que cela pouvait bien me faire? Mon frere semblait m'ignorer totalement et ca me faisait chier. Seulement, il y avait visiblement rien a faire pour changer, et je vous avouerai que ca commencait a me saouler. Du coup, j'ai abandonné cette idee. S'il voulait me voir, il savait ou me trouver. J'avais fini par me trouver un petit appartement a Castro que je partageais avec ma soeur. Bon, elle n'etait pas beaucoup la, mais au moins je la voyais un peu avant de partir au travail le soir et le matin quand elle partait a l'ecole. En revanche, ce qui me faisait vraiment chier depuis mon retour, c'etait le comportement de Lera. On avait couché ensemble a Hawaii, a notre plus grande connerie. Seulement, maintenant, elle m'evitait completement. De quoi avait-elle peur? Que je la juge? Je ne suis pas comme cela. Je n'ai a juger personne vu mes activités. En faite, j'aurai vraiment aimé qu'on en parle de cet incident, mais elle semblait ne pas etre de mon amie. J'etais tranquillement posté a un coin de rue ou j'etais habituellement fumant ma clope en attendant qu'on vienne solliciter mes services, lorsqu'une jeune rousse vient m'accoster. Je pensais qu'elle allait venir pour ce que je faisais de mieux, mais je fus surprise par sa demande. Mais j'accepta. D'abord, parce qu'elle me donna une somme astronomique et après, parce que j'avais rien d'autre a faire et rendre service a une jolie fille, c'est tout a fait acceptable. Je me rend chez moi, me change. Un costume. Eurk. La derniere fois que j'ai porte un costume c'etait pour le mariage de ma mere. J'en avais même pas porte a son enterrement. J'en avais rien eu a faire de toute facon de cet chose. Elle pouvait croupier dans sa tombe pendant que je vivais ma vie. J'arrivais a l'opera a l'heure ou elle m avait donné rendez-vous. J'avais essayé d'arranger mes cheveux quelques peu. Je l'attendais devant quand je la vis arriver. Je me dirigeai vers elle en souriant. « Vous etes ravissante mademoiselle. »

Je le vis rapidement arriver et je devais admettre qu’il avait un charme particulier. Je lui souris donc accueillant son compliment d’un hochement de tête avant de le remercier. « Je m’appelle Katniss, j’ai 22 ans, je suis ballerine. Ma couleur préféré est le vert, je déteste mes cheveux ainsi que les êtres humains en général. » Je me remis face à lui avant de fouiller dans mon sac pour en sortir une première enveloppe. « La première moitié au début pour un acompte et la seconde à la fin pour le travail fourni. Si vous jouez bien le jeu du parfait petit ami, j’augmente à quinze milles la prochaine fois. » Je lissai mes cheveux avant de me décider à émettre les règles. « Je ne suis pas compliquée. Faites comme si vous étiez en couple. Si vous savez pas, une main sur la taille en signe d’appartenance, un ou deux baisers dans le cou, sur la bouche limite et faites gaffe, ses filles sont des grosses pouffiasses, elles vont vous faire des avances tout au long de la soirée pour tester notre ‘couple’ . Bref la routine. Evitons de nous sauter dessus comme des animaux, nous sommes civilisés du moins je crois. Quoiqu’il en soit, si maintenant le ‘tu’ est de rigueur. Et pas de surnom. Les ‘ma chérie’, ‘mon cœur’, ‘mon sucre d’orge’ beurk. Variation de mon prénom, Katie bien qu’on me surnomme Kiara comme l’espèce de cruche dans le Roi Lion 2. » Je remis les pans de ma robe, lui tendis la main. « Prêt à entrer dans l’arène. » Je me tournai vers l’opéra. « Que les Hunger Games commencent, puisse le sort vous être favorable. »

Oula, la mademoiselle faudrait qu'elle se calme. J'ai beau être un prostitué a l'allure un peu dégradante et du type bad boy, mais je sais encore me tenir correctement. Je suis un professionnelle tout de même. Faut pas croire parce que j'ai seulement dix-neuf ans - d'ailleurs j'ai toujours pas fête mon anniversaire dignement, mais c'est pas vraiment la question maintenant. Je prie l'enveloppe qu'elle me tendit verifiant tout de même la somme avant de ranger l'enveloppe dans la poche interieur de ma veste. Je n'etais pas habituée a faire ce genre de services. Un nouveau depart peut-etre. Je ne sais pas. Je ne savais pas vraiment a quoi m'attendre de cette soiree et de cette fille aux cheveux roux feu. A la voir, elle n'avait aucune idée ce qu'etait le contact social. Je vais peut-etre lui apprendre parce qu'essayez de faire semblant d'etre en couple tout seul, je ne suis pas convaincu que cela marche; et encore moins si comme elle dit, ces filles sont des salopes. Mettons les choses comme elles le sont. Je lui pris la main la serrant contre moi avant de venir chuchoter a son oreille. « Si vous voulez que ca a l'air realiste, il faudrait un minimum de cooperation. Et souriez, vous etes bien plus magnifique avec. Precision : prenom Hadryin et aucune variation. » Je recula doucement lui souriant avant de rentrer dans l'opera avec la jeune fille a mes cotes. « Autre chose, eviter les références au Hunger Games, ca vous donne un air enfantin. »

J’étais angoissée car c’était la première fois que je faisais ce genre de choses. Mais j’étais réellement prête à tout pour me débarrasser des sangsues présentes sur mon dos. Personne ne savait ce que c’était que d’avoir cette pression sur le dos. Je savais que bon nombre de personnes devait me prendre pour une folle mais j’assumais ma folie à part entière. Je me tournais vers mon nouveau cavalier avant de lui sourire, d’un sourire timide comme je le faisais quand je me sentais mal à l’aise. Je ne suis pas sociable mec, il va falloir d’y faire. Je déteste les gens, les gens me détestent ma vie n’est-elle pas fabuleuse ? Je le regardai avant de m’avancer vers l’entrée. « Pourquoi, tu me donnes quel âge, Hadryin ? Trente ans ? » J’éclatais de rire avant de tendre l’invitation au vigil qui me salua avant de m’indiquer la salle dans laquelle avait lieu la soirée. Je me retins de lui lancer une réplique acide avant de pénétrer dans la fosse aux lions. J’attrapais une coupe de champagne au passage avant de la vider d’un trait pour me donner suffisamment de courage pour la soirée. « En fait, je suis ballerine. Cette soirée est en l’honneur du ballet de lancement, le lac des cygnes. Je n’ai pas eu le rôle parce que je suis rousse. » Je fis un sourire avant de faire un cygne à celle de qui j’étais la doublure. « Et je suis la doublure de cette pétasse. Embrasse-moi, elle vient par ici et je n’ai aucune envie de lui faire la conversation. »

Je souris. Elle me fait rire. On dirait qu'elle a horreur de ce qu'elle est entrain de faire, qu'elle n'aime pas du tout ce qu'elle fait, et qu'elle n'a pas l'air d'aimer les gens de son entourage. En plus, elle a de la repartie. Au moins, ça j'aime. Ce n'est pas quelqu'un de blasé et qui n'a aucune idée de ce qu'elle veut. « Non je dirais une vingtaine. Puis vous savez que ce n'est jamais bien de demander l'âge à une aussi jolie dame. dis-je en excisant un sourire. » Je la suivais à l'intérieur, saluant le vigile d'un petit sourire. Ce genre de job devait être encore pire que le mien, et j'avais presque de la compassion pour le monsieur. Je pénétrai à l'intérieur de l'opéra. Ce fut la première fois que je rentrais dans ce genre de lieu. Je n'avais pas vraiment les moyens ni le style pour fréquenter ce genre d'endroit. Heureusement que le costume cachait mes tatouages, sinon je me demande si j'aurais même pu entrer ici. Je la vois prendre un verre de champagne et je le descendre d'un trait. Eh ben, je suis sous le choc, qui l’eut cru qu'une fille serait capable de faire cela? Elle commence à me raconter sa vie, ce qu'elle est et pourquoi elle n'était pas prise. Les rousses, toujours discriminez. Ca me fait presque rire. Elle me demande de l'embrasse. Je me tourne en sa direction, plaçant une main dans son cou et la tire vers moi. Doucement, mes lèvres touchent les siennes. Rien de plus, juste un simple baiser. C'est tellement différent à d'habitude.

Agréable compagnie décidément. J’ai bien fait mon choix en prenant ce mec-là. J’aime m’arrêter sur quelqu’un aux premiers coups d’œil. C’est vrai qu’il avait un look plutôt atypique mais qui suis-je pour juger les gens si ce n’est une ballerine coincée du cul. Stéréotype. C’est comme on croit que les putes – prostituées pardon – sont des gens qui font le mal. Stark Trek c’est le mal, les prostituées sont là parce que les gens les payent. On ne payerait pas, elle n’existerait pas. Logique des choses. Je payais cet homme en escort boy parce que j’en avais marre qu’on me prenne la tête. Je pourrais assurément trouver un petit copain mais personne ne m’intéresse suffisamment. Je le regarde alors avant de hausser le sourcil. « Vingt-deux ans au compteur. Je suis une vieille morue, je sais. » Ma franchise et mon manque de tact ont toujours eu tendance à m’attirer des problèmes. C’est vrai quoi. Je suis censée être la grâce incarnée mais non, je ne suis rien d’autre qu’une nana qui parle comme un camionneur, une paysanne qui n’a pas trouvé son paysan. Voyant une bitch s’approcher, je le supplie alors de m’embrasser et il s’exécute sans donner son mot. C’est agréable. Très agréable. Ça change de d’habitude on peut dire parce que les mecs que j’embrasse sont tous des enfoirés. Je me retire alors doucement avant de replacer une de ses mèches de cheveux. « Merci, soufflais-je, et tutoies-moi s’il te plaît. Tu pourras me vouvoyer autant que tu veux dans l’intimité. »

Un sourire s'afficha sur mes levres. cette fille c'était un cas, et un cas plutôt drole et atypique. J'étais toujours content de tomber sur des clientes quelques peu différentes. C'est vrai que normalement, c'était toujours les mêmes : des femmes d'une cinquantaine d'années qui en avaient marre de la vie sexuelle bien trop morne de leur mariage alors elles allaient voir ailleurs. Là, c'était différent. cette jeune ballerine semblait vouloir s’afficher publiquement comme étant en couple et avec un gars qui avait environ 3 ans de moins qu'elle; mais ça, ça ne devait pas se savoir. Je l'embrassais tendrement quand elle me le demanda. je ne faisais que mon travail, et puis si ça pouvait faire disparaître l'autre chose-là. Je n'avais pas vraiment envie de faire la conversation. En fait, c'était surtout que je ne connaissais absolument rien sur cette fille alors pour répondre à des questions sur comment on s'était rencontré, ça allait vraiment être difficile. Doucement elle rompt le baiser. Je recule machinalement et lui sourit. « Hm, avec plaisir. Alors dites-moi, pourquoi as-tu décidé de devenir ballerine? »

Je déteste les soirées mondaines. Je déteste tout ce grabuge où l’on doit se montrer et faire des sourires, faire semblant afin de se vendre. Je suis comme ce garçon à mes côtés, une prostituée sauf que je ne vends pas mon corps mais ma danse. Je passe des heures à danser, à m’entrainer pour faire des ballets en arrière-plan. Je n’ai jamais eu de premier rôle et cela ne m’intéressait pas. Enfin, je comptais pousser le cygne dans les escaliers pour prendre sa place, mise à part ça… Bref, je divague. Serait-ce la faute du champagne ? Et je fais des rimes, youhouuu c’est la fête. Je le laisse m’embrasser car autant joindre l’utile à l’agréable avant de sourire pour regarder si les autres nous avaient vu. Ouais, ils nous ont vus. Parfait, parfait ! Je souris alors à mon charmant interlocuteur avant de sourciller à sa question. « J’aime la danse. Je me sens ailleurs quand je virevolte même sur scène. On dirait une espèce de transe, vois-tu. Par contre, tu m’excuseras mais je ne te demanderai pas pourquoi tu as choisi cette voie… Je ne trouve pas ça très… » Je lui souris avant de lui tendre une coupe de champagne. « Autant en profiter jusqu’au bout non ? »

Elle avait un certain respect tout de même, et je trouvais cela plutôt bien. Les filles avaient en général plein de questions concernant mon métier. Les questions coulaient parfois à flot allant d’une question à une autre sans qu’elles n’aient de liens logiques. Je n’avais rien contre cela, je trouvais cela juste un peu mal placé de demander les raisons d’un tel acte à un prostitué. Ca me mettait mal à l’aise. C’était une question de survie, d’argent et parce que j’en avais envie. Il était vraiment rare que quelqu’un se prostitue par pure envie. Dans mon entourage de prostitués, je ne connaissais personne qui faisait cela par pure envie. Nous n’avions pas eu le choix de faire ce métier. Je souris à Katniss, cette jeune fille aux cheveux roux. Ce n’est pas vraiment mon type de filles, mais je n’avais pas à me plaindre, elle me payait vraiment bien. Je lui souris gentiment avec un simple signe de la tête. « J’espère alors que vous irez très loin dans votre carrière de danseuse. » Je venais à nouveau de la tutoyer. C’était un automatisme. Dans ce genre de situation, j’avais pour habitude de vouvoyer les gens, surtout lorsqu’ils étaient plus âgés que moi. « Pardon pour le vouvoiement, je le fais par habitude. » Je pris également une nouvelle coupe de champagne et pris une petite gorgée. « Absolument. Il faut profiter de ce qu’on a. Par contre, je n’ai jamais été dans un ballet, ça consiste en quoi ? »

Je rigole quand je l’entends me vouvoyer à nouveau. Je pense que la relation professionnelle ne sera jamais réellement dépassée. Il faut dire aussi que je lui demande d’être mon employé pour une sacré somme. Moi qui pensais que j’allais finir ma vie toute seule à cause de ma non-sociabilité. Je n’aime pas les gens, je n’y suis pour rien et je sais qu’il me le rende bien. Il était très gentil. Je ne savais pas trop quoi lui dire puisqu’on ne se connaissait pas réellement. Alors, je me contente de sourire comme je le fais souvent, je joue la comédie. Je joue la comédie tout le temps, sur scène, avec mes amis mais je me sens terriblement seule. J’ai conscience que personne ne se soucie de moi et je ne m’en offusque pas, bien au contraire. « Merci Hadryin, c’est très gentil de ta part. » Je dois le respecter parce que je n’aimerai pas qu’on me manque de respect et ne fais pas à autrui ce que tu n’aimerais pas qu’on te fasse. Je le tire donc un peu à l’écart parce que l’annonce n’avait pas encore été faite. « Pas de problèmes. Tu t’y feras avec le temps. Dans mon milieu tout le monde tutoie tout le monde. Mais bon, faut dire qu’on passe toute la journée ensembles. » Je bois une gorgée de champagne quand je vois les filles qui nous regardent en pouffant. Des gamines tout juste sorties de l’école. Damnit, bande de catins. « Un ballet, c’est comme une pièce de théâtre mais à la place d’avoir des dialogues nous avons de la musique et le jeu se transforme en pas. C’est une histoire jouée et dansée, c’est magique. Tu voudras venir à l’un d’eux ? Je peux t’avoir des bonnes places. » Je lui souris doucement avant de jouer avec une mèche de cheveux en me demandant quand toute cette connerie allait s’arrêter.