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 Y-a-t-il une vie après la mort ? ♠ Sasha & Ana
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Anonymous
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Sam 29 Nov - 14:11

    Las Vegas. Siège de ton enfance, de ta déchéance. Du début de ta vie mais pas de sa fin. Il te serait impossible d'y vivre à nouveau, te trainer dans les bars, ici et là sans avoir le souvenir de ce père drogué jusqu'au fond des yeux.  Tout le monde ici vous connais, les Lewis. Une famille de dépravé faisant de la drogue un commerce fleurissant. Ton père, Jacob, a toujours eu un sens du commerce impressionnant, héritage familial parait-il. Tu n'as jamais eu qu'une communication boiteuse avec lui, de l'incomphrésion vis à vis de son comportement, de sa façon de voir le monde. Il est cruel, et limité. Aucune espèce de connivence ne pouvait vous rapprocher. Cependant, tu t'es toujours ravie de l'idée de baigner dans cette déception qu'est la famille. Peut-être que ça te rassure de te savoir supérieur à lui, ou peut-être n'es-tu que le reflet de sa jeunesse. Peu importe. Solitaire depuis toujours, tu te retrouves pourtant devant sa porte. Sasha, lui, t'attend dans la voiture : tu comprends qu'il ne veuille pas rentrer dans ton enfer personnel. Là où beaucoup vois de la joie dans le foyer familial, tu n'y vois qu'une existence misérable que tu as fuis le plus vite possible. Néanmoins, tu n'es là que pour un bref instant. Tu viens récupérer tes affaires, l'argent que tu avais laissé caché ici. C'est la dernière fois que tu rentres d'ailleurs, la dernière fois que tu vois cette maison, ce seuil. Un pincement te serre le coeur alors que tu passes la porte. La maison est étrangement silencieuse, pas de musique abrutissante seulement une fumée opaque qui te brule autant les yeux que les poumons. Rien de bien étonnant. Papa ? Tu avances dans la maison. Rien n'a changé. La même poussière tapisse les meubles, la même lumière tamisé se peine à entrer par les volets fermés. Tu soupires, cherchant quelque part une forme humaine, mais rien. Peut-être dort-il toujours, à midi, cela serait logique de sa part. Un bruit attire ton attention alors que tu te diriges vers la cuisine. Une femme est assise à table, elle fume une cigarette ukrainienne. Ton coeur fait un bond. C'est impossible... Ana... ?
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Anonymous
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Dim 30 Nov - 10:49

Toutes ces lumières, tous ces bruits. Tu n'es plus habituée Anastasia. C'est étrange, t'as parfois le sentiment de renaître de tes cendres. Alors ça fait cette impression de revenir d'entre les morts ? T'étais sur le sol américain depuis genre dix minutes et t'en prenais déjà plein les yeux. Mais t'as pas le temps pour ça, t'as pas le temps d'admirer le paysage. Tu sais que tu as mieux à faire. Tu sens ton cœur palpiter dans ta poitrine. Tu ne t'es jamais sentie plus en vie qu'aujourd'hui. Alors t'avances, tu cherches, mais tu te perds. Faut dire Anastasia, que t'es un peu venue ici à l'aveugle. Un nom, un nom c'est rien dans ce genre d'endroit, le genre de ville bien trop grande pour que tout le monde connaisse tout le monde. Mais tu perds pas espoir. T'avances, t'es tenace Ana. Tu finis par avoir une adresse, celle de Jacob Lewis. T'as les mains moites, tu viens d'écraser ta treizième clopes de la journée. T'es devant cette maison à tourner en rond. Bordel Ana, t'attends quoi ? La vérité, c'est que tu as peur. Tu as peur de te prendre un revers en pleine face. Tu soupires. Tu frappes. Pas de réponse mais la porte s'entrouvre. Tu hésites un moment, et tu te lances. L'endroit est désert, poussiéreux, vieux. Tu passes tes doigts sur les meubles comme si ça pouvait faire revenir des souvenirs. T'as l'impression de t'être lancée dans une cause perdue. Du coup, tu t'laisses tomber sur une chaise dans la cuisine. T'attrapes dans la poche de jean, ton paquet de clope ukrainien. Et tu fumes, tu te laisses envahir par la fumée. Un bruit attire ton attention, tu relèves un peu la tête, mais c'est peut-être encore le fruit de ton imagination, tes fantasmes qui se manifestent. Ana... ? Cette voix. Tu sens ton coeur palpiter au moment où tu te retournes, au moment où ton regard croise le sien. Elle est là, en chair et en os. Elise, putain... Ta voix tremble, tes membres aussi. Tu prends un temps pour réaliser, pour bouger. Et tu t'avances vers elle à grands pas. Putain, c'est bien toi. Alors tu la serres fort dans tes bras, peut-être que tu l'étouffes. Tu respires son odeur, c'est tellement de souvenirs. Elise, Sasha ? Tu devais savoir, t'en pouvais plus.
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Anonymous
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Dim 30 Nov - 11:12


    La mort. Fléau qui abat depuis toujours. Souvent tu as été ce fléau, que ce soit en commandant un meurtre ou en vendant. Tu as fait de la mort un marché fleurissant, tu as récolté l'argent sans bronché et puis... et puis il y a eu Ana. Sa mort t'a plongée dans un tourment de remords duquel tu ne pouvais t'échapper. Tu te noyais dans la douleur et dans le passé. La prison n'a pas été tendre avec toi cependant, tu n'as pas eu le temps de pleurer, de supplier. Rien. Alors tu as appris à faire avec, cachant ta plaie au fond de toi, quelque part ou personne ne pourrait l'atteindre. Même pas Sasha avec ses conneries. Sasha. Tu déglutis fortement, totalement silencieuse. Tu as dû mal à entendre ce qu'elle te dit tant ta tête bourdonne et que ton coeur bat à la chamade. Elise, putain... Encore un vestige du passé qui refait surface, venant égratiner tes résolutions. Venant bousillier tes réfléxions saines. Elle s'approches rapidement de toi. C'est impossible... Est-ce que tu rêves ? Pourquoi, ici, à Las Vegas ? Où est ton père d'ailleurs ? Putain, c'est bien toi.. Plus de répartie cynique, plus de méchanceté... rien d'autre qu'une larmes qui coule le long de ta joue alors qu'elle te serre fortement dans ses bras. Son odeur t'enveloppe alors que tu reprends enfin pied et que tu la serres contre toi. Une foule nostalgiques de moments se chevauchent dans ton esprit. La dernière fois que tu l'as vue... C'était il y a bien trop longtemps. C'est impossible.. T'es morte Ana. Comment.. ? . Ta voix tremble, blême, tu lui caresses la joue cherchant la vérité parmi ces traits. Tu ne vois qu'elle. Tu souris. Elise, Sasha ? . Tu as presque oublié ce crétin, tu lui prends la main, l'attirant dehors en silence. Il n'y a rien à dire dans ce genre de cas. Rien du tout.
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Anonymous
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Dim 30 Nov - 11:59

Est-ce seulement réel ? Tu n'y crois plus vraiment, ou du moins tu as du mal. Et si c'était encore le fruit de ton imagination ? Et si c'était seulement le reflet de tes désirs ? Mais non, elle est là, tu la touches, tu la serres dans tes bras, sûrement beaucoup trop fort. Son odeur, rien n'a changé. Elle est toujours la même Elise. Celle avec qui tu pouvais te perdre, celle qui avait partagé tes nuits, celle qui à présent faisait la connexion entre le passé et toi, entre Sasha et toi. Tu lisais dans son regard qu'elle voyait un fantôme. Comment peux-tu lui en vouloir ? Tu avais eu une chance incroyable dans ton malheur mais elle ne pouvait pas le savoir et pendant longtemps toi non plus. C'est impossible.. T'es morte Ana. Comment.. ? Et ça l'est oui. Toi même, tu ne peux pas l'expliquer. Toi même, tu n'as pas de raison rationnelle à tout ça. Tu avais juste la faveur des dieux à ce moment là, une chance incroyable malgré ton mauvais karma. Tu écartes ton visage de ses cheveux pour la regarder. Tu essuies de ton pouce cette petit larme qui s'est glissé au coin de son oeil. Tu prends le temps de retrouver chaque partie de son visage, ses joues, ses lèvres, elle est belle Elise, elle l'a toujours été. J'sais pas... Alors tu soupires, parce que jamais tu ne pourras l'expliquer. Cette chance n'était pas donnée à tout le monde. Tu te mords alors l'intérieur de la joue à cette pensée. Et ça te tord l'estomac. Ton bébé, le votre... Une chance inouïe, j'imagine, avoues-tu. A l'évocation de Sasha, elle attrape ta main et t'entraine ailleurs, à l'extérieure. Tu la suis sans broncher, le coeur qui palpite, prêt à bondir hors de ta poitrine. Dehors, il fait gris, l'air est pollué. Une voiture garé. Rien d'exceptionnel. Et pourtant, il y a ce bruit étouffant, est-ce des aboiements ? Tu regardes Elise, le regard brillant. Volk... C'est une question sans en être une. Alors ta main toujours dans la sienne, tu te rapproches de la voiture à ses côtés. Tu distingues une silhouette, ta respiration est haletante.
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Dim 30 Nov - 14:23

Tu soupires, longuement, cherchant quelque chose pour t'occuper les prochaines minutes. T'as accompagné Elise devant chez ton père, pour récupérer ses dernières affaires, ici, à Las Vegas. Hahd, Gaia et Ciara sont parti s'occuper dans la ville pendant ce temps. Tu tapotes au rythme de la musique sur le volant de ta caisse pendant que Volk dort sur le siège arrière. Cette musique. Elle n'arrête pas de passer à la radio. Tu l'entends toujours. Tu ne l'aimes pas forcément, mais elle fini par être entêtante à force. Tu sors ton téléphone, envoie deux trois textos à cette meuf qui te plait trop, mais qu'tu veux pas, par respect pour ton pote, par respect pour Ana. Ça fait déjà plus d'un an. Pourtant, le souvenir est intact, il est là. Elle est là; pour toujours. Rien qu'le fait de poser tes lèvres sur celles de Sian, c'était trop pour toi, et tu t'en veux. T'aurai pas du, t'arrête pas d'y penser. T'as même plus l'courage de passer une soirée seul avec elle, d'peur que ça dérape. Pourtant tu t'dis au fond qu'il est temps de passer à autre chose, qu'elle ne reviendra pas. Que tu ne pourras plus la voir, la toucher, lui dire que tu l'aimes, c'est comme ça. Personne ne peut rien y changer. Ça te dépasse.

Tu restes là, le soleil tape dans la vitre, il fait encore chaud pour ce mois de novembre, pourtant tu t'entêtes à toujours porter ses affreux bonnets que t'affectionnes particulièrement. Tu tires dessus pour te cacher les yeux et soupires en reposant ta tête contre l'appuie tête. Ton putain de chien est en train d'hurler à la mort. Tu redresses ta tête, te tournant vers Volk qui semble plus excité de jamais aboyant comme jamais pour sortir de la voiture. Tu souffles et attaches sa laisse, en sortant de la caisse. Et là, t'as les jambes comme pétrifiées. Tu fais plus un pas, t'es raide, comme jamais. Tu dois halluciné, ça doit être ça, t'es en train d'avoir une putain d'hallu mec, et t'as surement du prendre trop de trucs hier soir. Tu frottes longuement tes yeux et t'approches finalement d'Elise et ... " Ana ... ? "
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Dim 30 Nov - 15:44

C'est pas possible. Non c'est totalement irrationnel. Avoir traversé une bonne partie du globe avec l'espoir de retrouver ces êtres perdus et tomber sur eux du premier coup. Non, c'est impossible. C'est certainement encore un coup malsain de la vie, un rêve, un fantasme, dans dix minutes tu te réveilleras en pleurs parce que tout cela n'étaient que le fruit de ton imagination. Et pourtant, tu sens parfaitement l'air sur tes joues, tu sens la chaleur de la main d'Elise qui se trouve encore dans la tienne. Et puis, tu entends ces aboiements. Alors que ça semble si réel, tu ne sais plus quoi penser. Tu n'oses plus bouger, tu n'oses plus avancer en voyant cette silhouette sortir de cette caisse. Il y a Volk qui se jette sur toi, il te déséquilibre légèrement mais tu ne le quittes pas des yeux jusqu'à ce que ton regard croise le sien. Ana ... ? Lui aussi semble croire à une hallucination. Qui pourrait lui en vouloir quand on sait que la dernière image qu'il a pu avoir de toi était des plus tragiques. Ta bouche s'entrouvre mais tu restes muette. Incapable de faire sortir le moindre son. Lorsque tes souvenirs sont revenus, tu passais tes journées à imaginer ce moment. Chaque fois, c'était différent. C'était tragique, magique, bouleversant, mais ce n'était rien comparé à ça. Comparé à aujourd'hui. T'as l'impression de revivre une bonne fois pour toute. Alors, tu te contentes d'hocher la tête de haut en bas pour lui confirmer que c'est bien toi, que tu te tiens bien face à lui. Ta main se pose sur Volk qui semble heureux de te retrouver, mais non, tu ne peux pas détourner ton regard du sien. Les yeux brillants, tu te mords la lèvre inférieure. Lentement, tu te détaches d'Elise qui reste silencieuse. T'avances d'un pas, puis deux. Rien n'a changé. Cet éternel bonnet qui trône au dessus de sa tête, ce sweat, ces tatouages... Tu restes face à lui de longues secondes, ton visage si proche que tu sens sa respiration saccadée. Tu.. t'es en vie putain, souffles-tu en l'attrapant par la taille pour te blottir contre lui. T'avais tellement eu peur, tu imaginais qu'on te dirait que lui aussi il s'était fait tiré dessus, que lui aussi ils avaient cherchés à le détruire. Mais non, il était là devant toi.
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Dim 30 Nov - 16:22

Tu restes là, figé, à quelques centimètres d'elle. T'en as même fait tomber la laisse de Volk qui s'est littéralement jeté sur elle sans attendre. Elle se rapproche de toi, tu n'oses même plus parler, même plus bouger. Tout ceci n'est qu'un rêve. Tu as souvent rêvé de ça, qu'elle ne soit pas morte, ça doit être encore une de ces stupides rêveries de merde qui te hante la nuit. Ana t'attrape par la taille pour se blottir contre toi. Cette odeur, tu la connais par coeur, t'as encore des fringues à elle qui sont ici et là, dans ton lit, pour te rappeler sa présence. Sa voix, comme jamais effacée de ta mémoire, semble si familière. Pourtant, tu n'arrives pas à y croire. Tu as la bouche ouverte, l'air choqué. Comme si tu avais vu un fantôme. C'est un fantôme. Le fantôme de ce passé que tu as si souvent espéré revivre encore et encore. Et là, tu craques. Tes yeux se ferment en se remplissant de larmes et tes bras s'enroulent autour de son cou. C'est juste pas croyable. Putain de miracle. Tu la serres comme jamais dans tes bras, laissant tes émotions parler. Tu ne pleurs jamais. Pas devant les gens en tout cas. La dernière fois que tu l'as fait, tu venais d'arriver ici, et de t'enfermer dans la chambre que tu occupais chez ton oncle. Pourtant là, tu t'en branle, tu te fous de tout ce qui t'entoure, elle est là. Elle est bien là. Après un long moment, tu te décides enfin à la lâcher et la fixe, longuement. Un léger sourire s'affiche sur ton visage. Ça fait longtemps que tu ne souris plus. Elle est la seule personne qui connait ci bien cet arc sur tes lèvres. Tu n'arrives même pas à parler, t'es trop choqué pour dire quoi que ce soit. Tu poses ton front sur le sien avant de prendre ses lèvres dans un court baiser.
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Dim 30 Nov - 18:59

Il est silencieux, trop silencieux. Tu n'es peut-être qu'un fantôme à ses yeux, peut-être avait-il trop souvent rêver de ce moment, peut-être avait-il subit trop de déception en retrouvant la réalité. Lorsque tes souvenirs sont revenus, il y en avait des bons, d'autres plus douloureux. Il y avait surtout ce fameux soir. Bordel, t'étais conne. Tu les avais laissé te trouver, tu les avais laissé te choper. T'as jamais été une sainte ana, et votre histoire avait toujours trop dérangé. Quand tu repenses qu'au début lui aussi avait été envoyé pour te tuer. Ce gars, il braquait son arme sur toi et t'étais coincée Ana. T'avais eu ce reflexe de protéger ton ventre, effort inutile aujourd'hui. T'étais allongée au sol, baignant dans ton propre sang jusqu'à ce que tu te réveilles des mois plus tard. Et c'est le moment où on réalise tout qui est le plus dur. Ses paupières se ferment, il craque peu à peu. Ses bras autour de ton cou, tu laisses à ton tour échapper les larmes une à une. Sasha, t'as jamais dû vraiment le voir dans cet état. Il semble brisé le pauvre. Son front contre le tien, tu poses tes mains de part et d'autre de son visage, de sa barbe toujours aussi imposante, et tu laisses ses lèvres venir à toi. C'est bref, mais c'est intense. Volk s'agite. Lui aussi il ne doit pas en revenir. Parles-moi Sasha, disais-tu lentement. Un peu comme si tu voulais une dernière confirmation et puis parce que tu voulais l'entendre à nouveau. Personne ne pourra plus jamais nous atteindre... C'était un peu comme une promesse, à présent, loin de l'Ukraine, tu ne pouvais pas concevoir qu'on puisse encore s'en prendre à vous. La mort n'avait pas pu vous séparer, plus rien ne le pourrait.
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Dim 30 Nov - 19:13

Tu lâches ses lèvres rapidement, comme si prolonger le baiser t'empêcherait de la voir plus longtemps, et de réaliser qu'elle était bien là, pour de bon. Tu sens ses mains se poser sur ton visage, tu respires lentement, profitant de cette sensation, celle de te sentir à nouveau vivant, celle que tu ne connais plus depuis plus d'un an. Putain de 29 octobre 2013. Ivan t'avait emmené à l'arrière de sa voiture pour "une mission très importante" t'avais suivit, bêtement, entouré par des gars que tu pensais être tes frères d'armes, à l'époque. La voiture s'arrête. Cette rue, tu la connais bien. C'est un des endroits où elle traine, Ana. Vous sortez de la voiture, tu sais pas trop ce qui t'attends, mais tu sais que c'est pas bon. Et elle est là. Tu hurles, mais c'est trop tard, elle est déjà là. Au sol, morte. Morte. Tu ne comprends plus rien. Tu la regardes, ton sourire s'agrandis et tes lèvres se posent sur l'une de ses mains. Tu passes la tienne pour frotter tes yeux, essuyer les quelques larmes qui s'y seraient nichées. " Ти снилась мені цієї ночі . " Tu savais pas quoi dire, t'étais trop con, là, pour ça. Alors ça, ça passait bien. T'avais rêvé d'elle hier soir. Comme tous les autres soirs, entre les moments où tu la retrouves, ceux où elle se fait trouer, ceux où tu t'occupes de le faire. Tu poses sa main sur son ventre. " Dit moi que c'est une fille. "
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Dim 30 Nov - 19:51

Il y a des histoires qu'on voudrait oublier, qu'on voudrait juste effacer d'un revers de la main. Cette nuit là en faisait parti. Tu avais eu l'impression de voir son visage pour la dernière fois et ce qui te frustrait le plus c'est de ne pas avoir pu lui dire au revoir. Parce que ça avait été brutal, trop brutal. Il y avait ces gars, que tu avais déjà vu traîner avec lui, mais ce soir là tu avais tout de suite compris ce qui allait t'arriver. Malgré le manque de surprise, ça avait été rapide. En quelques secondes, t'étais déjà au sol. Stupide nuit qui avait quand même réussi à vous séparer. Ses premiers mots te faisaient sourire. Le premier depuis ton réveil dans ce lit d'hôpital. Tu n'as jamais quitté mes nuits, avouais-tu. Lorsque tu t'es souvenue, lorsque tu as retrouvé cette photo de lui, c'est arrivé comme une évidence à tes yeux. Tu te rappelais tout. Y compris... ce petit être qui était en toi. Lui aussi ne semblait pas l'avoir oublié. Ses mains qui se posaient sur ton ventre t'amenaient à avoir un mouvement de recul. Personne n'avait jamais pu avoir ce geste avec toi, même toi tu ne pouvais plus. Tes mains quittaient son visages pour entourer ses poignets, pour enlacer tes doigts au sien. Tu fermais les yeux pour retenir tes larmes. J'aurais tellement voulu... Il avait le droit de savoir, mais comment avouer quelque chose qu'on ne digère pas soi-même. Я втратив, avouais-tu. Les larmes coulaient et tu ne pouvais plus les retenir. Ils n'avaient peut-être pas réussi leur but mais il avait réussi à détruire une partie de toi. Il aurait dû vivre, il n'avait pas demandé à exister...
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Dim 30 Nov - 20:42

Tu la vois reculer alors que ta main effleure son ventre, celui qui autrefois, contenait votre espoir d'une vie plus tranquille, pour lui, ce petit être qui grandissait en elle. Tu te rappelle parfaitement du jour où elle t'a dit qu'elle était enceinte. T'étais terrifié, et surement pas prêt. Avec la vie que vous meniez, vous ne pouviez pas vous permettre tout ça. Et là, t'avais eu une idée. T'avais toujours voulu partir t'installer aux Etat-Unis, tu avais des facilités pour émigrer la bas, étant donné que ta mère était américaine. Il ne suffirait que d'épouser Ana et vous pourriez partir tranquilles, avec votre bébé, sans craindre les représailles de l'administration. On ne t'en a pas laissé le temps. T'as même pas eu le temps de lui offrir la bague que tu lui avais choisi pour lui demander sa main. Tu cherches brièvement Elise du regard, elle a du rentrer pour finir ses affaires, surement. Tu sais qu'elle ne veut pas s'éterniser chez son géniteur. Les larmes coulent sur les joues de ta petite amie alors qu'elle t'annonce qu'elle a perdu ce bébé. Tu déglutis difficilement et la prends contre toi, caressant ses cheveux. " Tu es vivante, c'est l'essentiel. " Lui souffles tu. Tu n'as pas envie de pleurer à nouveau, il faut que tu te focalises sur elle, elle est là, bien là. Vous êtes tous les deux. Elle est vivante, c'est le principal. Même si tu rêvais de cet enfant avec elle, ce n'est que secondaire. Tu restes là, contre elle, t'as trop de questions à lui poser qui se glissent dans ta tête. Mais ce n'est pas le moment. Vous avez beaucoup plus de temps que prévu, pour ça. Tu l'attrapes par le menton et l'embrasse à nouveau, essuyant ses larmes. " Je t'aime. J'aurai jamais pu survivre une année de plus sans toi. "
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Dim 30 Nov - 23:10

Alors oui tu es en vie, alors oui tu respires mais t'as juste comme un goût amère dans la bouche. Le goût amère de l'injustice. Sous tes yeux remplit de larmes, tu le voyais déglutir. Mais tu voyais qu'il essayait de rester fort Sasha, parce qu'il a toujours été comme ça. T'avais même pas eu le temps d'échanger avec lui sur les prénoms. C'était peut-être mieux ainsi. Tu le serrais fort, tes bras autour de sa taille, ta joue contre son torse. Tu penses à la vie que vous auriez pu avoir depuis un an. Après l'annonce de ta grossesse, vous aviez pas eu beaucoup le temps de parler. Mais ça avait toujours été clair, vous deviez vous ranger, arrêter les merdes, trouver un minimum de stabilité parce que vous pouviez pas lui imposer ça à cet enfant. Tu ne pouvais pas te résoudre à lui afficher un monde de haine et de violence. Et pourtant, il en avait fait les frais. Il avait été le dommage collatéral d'une stupide vengeance, d'un règlement de compte parmi tant d'autre. Sa main qui relève ton menton te fait remettre les pieds dans la réalité, dans le présent. Tu tentes de prolonger ce baiser, ce moment qui réchauffe ton coeur. Tu soupires de soulagement en entendant ses mots. Sasha... J'ai eu tellement peur, avouais-tu. C'était rare que t'avoues tes faiblesses Ana, c'était rare que tu laisses entrevoir tes sentiments, mais Sasha, c'est pas n'importe qui pour toi. J'avais peur qu'on m'annonce que tu n'avais pas survécu, j'ai passé des nuits à t'imaginer face à eux dans la même position que moi. Ta respiration s'accélère. C'est comme si tu laissais enfin toute l'émotion te submerger. Et, j'veux pas vivre dans un monde où tu n'existes plus. T'attrapes son visage entre tes doigts, t'es pas spécialement douce, t'es peut-être un peu brutale ou bestiale, peut-être juste passionnée. Tu l'embrasses longuement. A la fin, t'as juste le souffle coupé, mais tu murmures. Je t'aime Sasha...
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Lun 1 Déc - 17:27

Tu la gardes contre toi, comme par peur qu'elle t'échappe à nouveau, comme dans tous les rêves que tu fais. Ton regard se plante dans le sien et t'es pas prêt à le lâcher de si tôt. Tes mains glissent sur ses épaules pour attraper ses mains où tu enlaces ses doigts pour t'éloigner un peu d'elle et la contempler. Elle est comme dans tes souvenirs, elle n'a pas changé. Elle semble juste un peu plus ... Brisée. Tu l'écoutes parler. Tu ne réponds même pas. Tu as juste besoin d'entendre sa voix encore et encore. Elle pourrait te dire une balancée de conneries, t'en aurait rien à foutre. Cette voix, qui te rappelle o combien elle est vivante, o combien tu es vivant avec elle. Ana attrape tes lèvres d'une façon que tu connais bien, sa façon de t'embrasser, cette façon animale, passionnelle qui vous ressemble bien. À la fin de votre baiser, tu poses à nouveau ton front sur le sien, en soupirant. " Où t'étais, tout ce temps ? "
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Anonymous
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Lun 1 Déc - 22:01

Ton front contre le sien, tu repenses à l'année qui venait de s'écouler. Ce réveil brutal dans cet hôpital, tu ne comprenais pas ce qui t'arrivais car les souvenirs s'étaient évaporés. T'étais presque un légume Anastasia. T'esquissais un sourire parce que dans le fond, tu voulais juste te concentrer sur lui, sur ses retrouvailles. Mais il voulait savoir, c'était normal après tout. J'ai réappris à vivre Sasha..., avouais-tu. Parce que c'était la vérité. Ces mois dans le coma t'avaient drôlement amochée. Tes souvenirs mais aussi des fonctions banales comme boire, manger, tout simplement parler. Ce soir là, quelqu'un m'a trouvé. Je suis restée dans le coma pendant quelques mois. Tu marquais une pause parce que malgré tout, c'était douloureux de se remémorer tout ça. Et puis j'me suis réveillée. Je ne savais plus Sasha, j'avais tout oublié, qui j'étais, pourquoi j'étais là, apparemment c'était normal avec le traumatisme. Tu soupirais parce que malgré ça, t'en revenais pas d'avoir pu oublier ça, mais surtout l'oublier lui. Alors j'ai tout réappris, manger, boire, marcher, parler... Ils n'ont pas réussi à me détruire Sasha, malgré tout ça, ils n'ont pas réussi à nous détruire.
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Anonymous
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Sam 6 Déc - 17:32

    L'être passé qui refait surface, tout ces sentiments de jadis qui renaissent à présent. La douleur proche de l'aliénation des sens qui t'avait saisi dans un pénible engourdissement. Totalement perdue, tu avais été soulager d'être en prison, ne pas être dans la nature à chercher, à s'égarer dans un espoir fou. Tu as l'a pleuré, tu as pleuré Sasha. Tout ca n'était pas si fou finalement. Tout ce malheur s'effrite au contact des larmes de joie qui ruisselle dorénavant sur ton visage. Tu es rentrée, préférant leur laisser l'intimité des retrouvailles. Sasha. Ana. Réuni. La solitude t'étreint un peu le coeur, dans un mouvement totalement égoïste. Cependant tu te sens aussi heureuse pour lui, il mérite ce bonheur. La vie vous a éprouvé, tout semblait si perdu et se dérobait. Peut-être que les choses ne sont pas si terrible que ça. Tu attends un long moment dans le salon qui a été le théâtre de temps de dépravation, de tristesse et de joie. La joie t'a toujours échappée dans ces lieux, enfin, peut-être que tu as été aveugler ... Peu importe. Tu essuie soigneusement tes yeux, effaçant les traces de tes pleurs, puis tu récupères tes affaires en vrac, rapidement avant de ressortir, le tout boucler dans un sac. Ils sont là, enlacés. Tu souris. C'est pas que les retrouvailles ca me touche pas, mais on y va ?
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Y-a-t-il une vie après la mort ? ♠ Sasha & Ana

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