Non mais... arrrrrg. Horreur. Qu'on m'enlève vite les images que j'avais en tête. Ah non, mais... J'aurai jamais dû sentir ces trucs là. Traumatisée. Et en plus, vu la tête de Camil, il pigeait rien du tout. Non mais il était sérieux ? « Quoi ? Quoi qu'est-se qu'il y a... ? » Me passant la main sur le visage je soupirai d'exaspération, « Non mais tu te fous de moi ?! » répliquai-je haussant le ton. C'est vrai quoi, il le faisait exprès ? « T'as des griffures dans le dos ! Apparemment tu t'es éclaté hier soir ! » ajoutai-je. C'était net, il m'avait coupé toute envie. Je fis le tour du lit, sans jeter un regard à Camil, avant de me diriger dans le salon, Milky levant la tête me revoyant venir. Il fallait que je prenne l'air, et vite, avant que je me chauffe à nouveau.

« ouai c'était sauvage.. » Alors là, il allait vraiment trop loin. Je tournais aussitôt vite les talons pour partir vite de la chambre. « Non ! Non je voulais pas dire... » Trop tard, j'avais déjà quitté la chambre. J'entendis Camil me suivre derrière, ne m'arrêtant pas pour autant dans ma lancée. « Denver attends... non s'il te plait. Désolé c'était déplacé, je suis désolé je... » Sentant sa main prendre mon bras, je me retourne, me défaisant de son emprise aussi vite qu'il soit arrivé. « Tu quoi Camil ?! » Lui lançant un regard noir, je tourne à nouveau les talons pour aller m'aérer au balcon. Une fois dessus, je regarde la ville de San Francisco endormie, avant de jeter un regard derrière moi, répliquant une nouvelle fois « Si c'était si "sauvage" pourquoi t'y retournes pas ? Va reprendre ton pied Camil, t'en fais pas pour moi. »

C'était irrespectueux comme réplique. Sans blague. J'en voyais des vertes et des pas mûres avec lui, surtout des pas mûres même. Regardant la ville endormie, sans vraiment la regarder, je sens Camil me rejoindre sur le balcon. A moitié à oualper. Dans d'autres circonstances, j'aurais rigolé. Mais là, j'étais loin de vouloir esquisser ne serait-ce qu'un petit sourire. « On vient de s'expliquer Denver, on laisse ça derrière. J'suis avec toi maintenant, non ? ... Je suis désolé pour... ces marques, mais sérieusement ça veut rien dire. Je suis sur que la moitié sont surtout du chat de Dante l'autre soir plutôt que d'elle... » Mais bien sûr. Je soupirais, ne répondant pas, tournant ma tête dans l'autre sens pour ne pas le voir. Il me prenait vraiment pour une cruche des fois. Ce que j'étais loin d'être. « Ce sont que des griffures Denver. » « Ouais ouais. » marmonnai-je, toujours pas convaincue. J'avais toujours ces visions dans ma tête... A vomir. Tapotant de mes doigts la barrière de protection du balcon, j'étais prête à retourner dans l'appartement quand dans le noir, en bas, un homme siffla. Enfin, me siffla. Ah bah oui, j'étais en nuisette et au premier étage, et avec la lumière du salon on devait bien me voir. « J'peux te rejoindre ? » demanda-t-il, arrêté. Tiens, il devait pas avoir vu Camil derrière moi lui.

La rejoignant donc sur le balcon j'essaye de la rassurer.. Ouais ouais. Je n'ajoute rien d'autre, ne voulant pas relancer le sujet et recommencer à se disputer pour trois fois rien. Même pas deux heures qu'on est ensemble et déjà on trouve comment se braquer l'un contre l'autre. Je reste donc contre l'ouverture de la porte fenêtre de son balcon l'observant un moment sans rien ajouter ou reprendre à voix haute. La voyant se tourner finalement vers moi, on est dérangé par une voix plus bas alors que je regarde Denver se pencher. Hum sérieusement en nuisette aussi courte tu devrais encore plus te pencher... Quoi que perso ça me dérange pas mais bon.. Cependant je la rejoins me penchant vers le bords du balcon pour voir le mec plus bas, pauvre type. Traces ta route connard y'a rien à voir. Je lance avec fermeté mais calme avant de tourner les talons faisant signe de la tête à Denver de rentrer aussi.

Voyant Camil s'approcher, je suis persuadée qu'il va remballer le pauvre mec. « Traces ta route connard y'a rien à voir. » Bingo. Ce qui est bien d'avoir un copain aussi, c'est qu'on arrête radicalement de se faire harceler par des autres idiots qui n'ont rien d'autre à faire. Voyant Camil me faire signe, je vois ledit mec partir, puis je me retourne pour rentrer à nouveau dans l'appartement, fermant soigneusement les baies vitrées derrière moi. Me retournant vers Camil, je m'avance vers lui, attrapant sa main dans la mienne pour y emmêler nos doigts. « On va retourner se coucher ? » demandai-je, sans vraiment attendre la réponse, le tirant par la main pour l'emmener à nouveau dans mon lit, lâchant ensuite sa main pour m'y installer à l'intérieur.

Suivant Denver à l'intérieur, à son visage l'orage semble passé, et j'espère que c'est pour de bon. Qu'on puisse commencer notre relation sans ce nuage sombre qui s'est produit ce week-end. On va retourner se coucher ? Elle me tire doucement par le bras sans attendre ma réponse et donc je la suis, la laissant se glisser dans le lit alors que je l'imite, éteignant la lumière alors que je glisse mes doigts sur a peau, remontant sa nuisette le long de son corps... non par envie sexuelle, c'est bon une foirage me suffit, pour ce soir c'est ceinture. Mes doigts glissent sur ses cuisses puis ses hanches alors que je viens enlacer sa taille, caressant doucement sa peau alors que j'attire son dos contre mon torse glissant ma tête dans son cou, un sourire tout ravis d'être calé ainsi contre elle. Restant silencieux, je caresse simplement sa peau mon regard observant l'obscurité de la pièce. j'aime bien ta chambre...