Le réveil sonna, tirant la jeune Française d’un délicieux rêve. Se maudissant de ne pas l’avoir éteint la veille, elle se boucha les oreilles avec son oreiller, espérant que Morphée lui tende de nouveau ses bras. Hélas, il peinait à assouvir ses désirs et la réalité la rattrapa bien vite. C’est qu’alors, les souvenirs de la veille la frappèrent. Elle avait mis son réveil à sonner pour son rendez-vous du jour, pas pour aller travailler ! Mince, il était 11h ? Elle ne croyait pas qu’elle avait dormi autant, pourtant. Dans un enchevêtrement de tissus et de draps, elle parvint finalement à se hisser hors de son lit et fonça vers la salle de bain. Elle avait prévu de manger de Julie Evans. Après leurs longues conversations sms, elles avaient remis une rencontre. Et bien que la blonde ne la connaisse encore vraiment très bien, un bon feeling passait entre elles deux. Était-ce Nathanael qui lui disait des choses sur elle ? Mm... Elle était dubitative. Ce n’était pas son genre. La brune devait simplement l’apprécier. Ce n’était pas impossible après tout. Après une douche express, - 3 minutes à tout casser-, Léonie se dirigea vers sa penderie à la recherche d’une tenue décontractée. Elle ne voulait pas s’habiller comme pour une soirée, mais elle tenait à avoir une allure propre et soignée. Après une réflexion profonde, elle opta pour une robe fleurie avec un gilet en maille blanc cassé. Elle prendrait son sac et ses bottes à lacets bleu marine. Oh, et comme ça, elle pourra mettre ses longues boucles d’oreille fuchsia, ça s’assortira avec les couleurs vives de son ensemble. Contente d’elle-même, la jeune femme se revêtit de sa tenue et retourna dans la salle de bain. Elle n’aurait juste qu’à sécher ses cheveux et ses boucles concluraient son look estival. Léonie se poudra les joues de rose et mit son brillant à lèvres de la même couleur. Elle surligna son regard d’un zeste de fard à paupières bleu marine et regarda son reflet, satisfaite. Son rendez-vous étant à 11h30 à 10 minutes de marche, elle ne devait traîner.
Après quelques minutes de marche rapide, la Française parvint enfin au restaurant. Regardant à la dérobée l’ensemble des personne présentes, elle constata que Julie n’était pas encore arrivée. Un sourire satisfait, elle se félicita d’avoir réussi à se préparer en si peu de temps et alla demander au guichet une table près de la fenêtre. Elle ne savait pas quel emplacement préférait son invitée, mais n’étant pas là pour décider, elle prit le soin de le faire à sa place. Il faisait un temps radieux dehors, pourquoi ne pas en profiter pour lézarder un peu à la douce lumière d’août ? Léonie sortit son portable afin de regarder l’heure. 11h31. Julie ne devrait plus tarder.
Cela faisait maintenant quelques jours à peine que j'avais quitté la paradisiaque ile hawaïenne pour la douceur californienne. J'étais encore un petit peu triste d'être de retour à SF, reprenant mon train-train quotidien. Il était si bon de ne se soucier de rien du tout, de se relaxer, de ne penser à rien, de se prélasser au soleil... C'était un tout autre monde que j'avais plus qu'apprécié. Et il me manquait déjà. Mais bon, ainsi allaient les choses. J'étais au boulot lorsque je constatai avec effarement que j'étais en retard pour mon déjeuner en compagnie de Léonie. En effet, ma montre indiquait qu'il était 11h20 et j'étais encore loin du lieu de rendez-vous ! Je mis rapidement en veille mon ordinateur, pris mon gilet ainsi que mon sac pour sortir en trombe de l'établissement. Evidemment, le temps de trouver un ascenseur, de descendre et d'arriver enfin dans la rue me fit perdre au total une dizaine de minutes. Rah, je détestais être en retard. La ponctualité était une qualité que j'appréciais chez les gens. Et là, c'était moi qui me retrouvais être celle qui était à la bourre. J'espérais dans mon for intérieur que Léonie arriverait en même temps que moi, histoire de ne pas l'importuner. Je me précipitais alors à l'intérieur d'un taxi, tout en indiquant au chauffeur ma destination. On en avait encore pour une dizaine de minutes à cause du trafic. Je soupirai, le souffle soulevant une mèche de mes cheveux retombée sur mon visage. Je sortis mon téléphone portable pour prévenir la jeune femme. Je me sentais un peu cruche mais bon, il fallait mieux l'avertir. Le sms envoyé, je me mis à repenser à nos précédentes rencontres avec Léonie. La jeune femme et moi partagions un ami commun. Enfin, pour moi il s'agissait plus que d'un ami puisqu'il était question de mon frère. Une rumeur avait circulé affirmant comme quoi il s'était passé quelque chose entre Léonie et Nate. Léonie étant mineure, cela posait donc légèrement problème. Alors j'avais voulu enquêter de mon côté pour en savoir un peu plus. Il s'avérait en fait que tout ceci n'était qu'un tissu de mensonge. GG avait donc fait des siennes et j'y avais bêtement cru. Pas totalement, mais quand même un peu. J'étais donc soulagée d'apprendre qu'une telle chose ne s'était pas produite, cela pouvait mal terminer pour les deux intéressés. Et c'est moi qui disais ça ? Jeune fille âgée de 20 ans lorsqu'elle eut une liaison avec un homme d'une trentaine d'années ? J'en souris tellement je me retrouvais dans leur histoire. C'était d'ailleurs pourquoi j'affectionnais tant la journaliste. Je me retrouvais en peu en elle à vrai dire. Et j'avais bien envie de l'aider pour sa relation avec Nate car je savais très bien qu'il ne la laissait pas indifférente héhé.
Enfin arrivée à destination, je payai très rapidement le chauffeur pour sortir du véhicule en toute vitesse. Une fois à l'intérieur du restaurant, je guettais les alentours dans l'espoir de trouver rapidement mon amie. J'avais horreur de rester planté au beau milieu d'une pièce recherchant quelqu'un en vain. On pouvait très facilement penser que j'étais paumée ou qu'on m'avait tout simplement posé un lapin, hmm. Heureusement, je vis Léonie non loin des fenêtres. Sourire aux lèvres, je vins la retrouver, légèrement confuse. « Je suis extrêmement désolée pour mon retard ! J'aime pas du tout laisser les gens poireauter, vraiment désolée... » Je pris place et gardais mon sourire face à la jolie française. Tiens, un nouveau point commun. « Ca va sinon ? Quoi de neuf ma belle ? » Il n'en fallait pas plus avant qu'on nous serve la carte des menus. Je n'avais pas du tout faim, d'ailleurs, cela remontait à bien longtemps la dernière fois qu j'eus une faim de loup... Mes TCA prenaient parfois le dessus, bien que je fusses censée être soignée pour cela. M'enfin, je fis mine d'avoir envie de manger et commandai une salade accompagnée de boeuf et de légumes cuits à la vapeur. Cela n'avait pas l'air très appétissant mais justement, cela était par conséquent une excellente raison pour ne pas terminer de manger.