Lundi 04:00 AM, Need a little time to wake up, to rest your mind ♫
Très tôt ce matin, mon boss m'avait appelé en furie, soi-disant qu'une importante nouvelle avait été dévoilée depuis longtemps déjà et qu'il fallait que j'me bouge le cul si je désirais continuer à faire partie de l'équipe. Oui, c'étaient ses mots exacts. Il exagérait tout le temps et en faisait des tonnes pour un rien. Enfin bon, il était plutôt sympathique en temps normaux, j'arrivais donc à supporter la plupart de ses coups de folies. Après un bâillement démesuré qui m'arracha une bonne partie de la mâchoire, je me décida à commencer à me préparer. Bien que je connaisse les horaires incroyablement flexibles dont les journalistes doivent faire preuve, j'avais cru bon de faire des heures supplémentaires hier soir. Terrible erreur. Se coucher à 1h pour se réveiller à... 4h ?!, était une énorme connerie. Particulièrement quand une importante quantité de concentration est nécessaire à la réalisation d'un boulot bien fait. Mais bon, le loyer ne se payait pas tout seul. Après une douche rapide et un maquillage express, j'enfila mes all stars, accompagnées d'un short, d'un top fleuri et d'une légère veste blanc cassé. Les températures étaient estivales et obligeaient donc une toilette légère en prévision d'une course des plus.. effrénée.
Lundi 10:45 AM,It's a beautiful day don't let it get away ♫
Après une longue et fatigante matinée, je m'octroya une pause bien méritée. Le patron m'avait hurlé dessus toute l'avant-midi que j'ai bien cru qu'il allait m'arracher la tête pour la suspendre dans son salon. Le connaissant, ça le comblerait d'une immense joie. Par contre, pour moi, ce serait moins drôle. Cependant, en toute modestie, il ne saurait se passer de mes talents. Donc, il se contentait juste de bien me pourrir. Il savait aussi bien que moi que je ne devais pas perdre ce travail. Et je savais aussi bien que lui, qu'au moindre faux pas, il prendrait un malin plaisir à me foutre à la porte. Une stratégie vicieuse, certes.
Cédant à une âpre tentation, je me laissa tenter par le Starbucks d'en face. 30 minutes plus tard, je sortis enfin de la file monstre avec mon chocolate cupcake et mon Frappuccino Mocha Cookie. Voilà, ma punition pour cette déviation à mon menu light. Qui est pris qui croyait prendre. Distraitement je me dirigea vers ma table habituelle tout en sirotant ma boisson, et je commença à déposer mon sac sur la banquette. Je songeais à toutes sortes de choses, comme à mon habitude, à vrai dire. Imaginions que je rentre directement à l'agence ensuite, je pourrais boucler en 4-5 heures ce gros article, rentre me reposer un coup et revenir pour bosser sur les parutions du soir. Ainsi, j'aurais une plus grande capacité de concentration et serais plus productive. Fière de mon programme d'enfer, je leva les yeux et remarqua la personne me faisant face. Confuse, je me rendis compte de mon erreur et failli recracher la gorgée de café que j'avais en bouche. Je réussis néanmoins à l'avaler difficilement afin d'articuler des excuses.
« Oh, pardon ! Je ne vous avais pas vu, je suis désolée. Je..., tout en débutant un semblant d'au revoir, je scruta l'ensemble de la pièce à la recherche d'une autre table disponible. Fallait se faire à l'évidence; toutes les places étaient occupées. En somme, j'avais deux choix; Sortir du café ou m'installer tout de même. En considérant mon interlocuteur, je ferais aussi bien de choisir la deuxième proposition.
Dites, ça vous dérange si je m'assois ? »
Bêtement, je lui tendis un grand sourire. Autant mettre toutes les chances de mon côté..
Une dure nuit s'achevait aujourd'hui. J'avais fini à 7 heures du matin et j'avais préféré rester à la caserne pour faire une petite sieste. Une petite sieste d'un peu plus de trois heures au final, donc pas si petite que ça. Malgré que je sois encore fatiguée, je décidai que j'irai boire un café en ville, qui sans doute me réveillerait. Avant de partir de la caserne des pompiers, je passai par la case douche pour être propose comme un sou neuf. Je me vêtis à nouveau de mes habits de civil et quittai mon lieu de travail.
Sur le chemin de Starbuck Coffee, je passais au marchand de journeaux pour acheter le journal du jour. Je regardais l'heure sur ma montre. Quinn devait être en cours aujourd'hui jusque dans l'après-midi, j'en conclus que ça ne le dérangerait pas si je ne rentrais pas tout de suite. L'été pointait le bout de son nez et ça faisait plaisir de rencontrer le soleil. En parlant de l'astre d'Apollon, il n'allait pas tarder à atteindre le mercure, lorsque je pénétrai dans le coffee shop. Il y avait pas mal de monde pour l'heure, néanmoins après avoir acheté un café et un muffin à la myrtille je partis m'asseoir à une petite table pour deux personnes. Mon café était bouillant, je dus attendre avant d'en prendre une gorgée. J'en profitai pour croquer un bout dans mon gâteau avant de me frotter péniblement mes yeux fatigués et par la suite mon petit bouc. J'ouvris le journal et commençai à lire.
Je partis dans mes pensées et je ne fis pas attention au bruit autour de moi.
« Oh, pardon ! Je ne vous avais pas vu, je suis désolée. Je... Je quoi ? Je relevai aussitôt la tête et vis une frimousse blonde face à moi. D'où venait-elle ? Dites, ça vous dérange si je m'assois ? » Elle me montra toutes ses dents pour appuyer sa question. Je lançai un rapide coup d'oeil autour de moi et vu qu'il y avait beaucoup trop de monde et surtout plus de place. Je pris enfin la parole. « Ah non non, vous pouvez rester là. » Je le souris sincèrement et pus constater qu'elle était plutôt une jeune femme mignonne.
« Ah non non, vous pouvez rester là. » répondit-il. Il esquissa un sourire, soutenant sa réponse positive. . Je ne pus m'empêcher de le lui rendre à nouveau. « Merci. » dis-je en m'asseyant.
Je commençai à boire mon frappucino par petites gorgées. Je le sentais descendre dans mon estomac, me brûlant au passage. Je me mordis la lèvre et m'abandonna à manger uniquement le muffin pour l'instant. Distraitement, je regardais l'inconnu fixement et vint à la conclusion qu'il était bel homme. Un plaisir pour les yeux. Hélas, je me résignai à détourner le regard pour me concentrer sur les autres personnes du café. Une torture, certes, mais je n’allais tout de même pas lui donner une autre raison de me trouver encore plus stupide. À la caisse, une vieille femme semblait débordée par deux monstres qui couraient en tous sens et choisissaient un peu de tous les plats. Les parents abusent de la grand-mère, désormais retraité, cliché. Au fond, un homme venait de se renverser du café dessus et semblait furieux contre lui-même. Un homme d'affaires pressé sûrement. Soudainement, je me rendis compte que j'étais en train de tuer mon muffin à petites miettes, perdue dans mes pensées. Chassant les mies du revers de main, je me demandais vaguement s'il ne fallait pas que je dise quelque chose. Me présenter, peut-être. À moins que ma présence l'indiffère totalement et que son accord n'était que par pure politesse. Dans ce cas-là, je risque de l'exaspérer. Cependant, je n'allais tout de même pas le laisser s'en aller sans lui avoir toucher un mot. Ce genre d'occasions ne se présentait pas deux fois, et ce serait stupide de ne pas la saisir. Je toussotai, puis lâcha, sur un air faussement dégagé ; « Au faite, moi c'est Léonie Mercier, enchantée. » j’appuyai sur mon nom avec un fort accent français et but ensuite un coup de café, histoire de me donner contenance. J'étais parfaitement bilingue et à force, j'avais adopté le même accent américain que les gens de cette ville. C'est pour cela que je ne me lassais jamais de la surprise qui se lisait dans les regards quand je lâchais une petite trace de mon passé. À vrai dire, c'était la seule chose que je divulguais sur mes jeunes années. Parce qu'au final, ce n'était pas plus utile de savoir si j'étais Française ou Américaine. Juste question de continent.
Comment bien commencer une journée ? En buvant un café face à une parfaite inconnue qui se trouvait face à soi et qui en plus de ça était jolie. J'étais un gars sociable et cette fois-ci je n'avais pas eu besoin de faire le premier pas puisque cette fille s'était invitée à ma table, involontairement. Peut-être sociable mais je n'aimais pas pour autant la foule. Là actuellement, il y avait trop de monde dans le starbuck, un peu trop à mon goût. Finalement, je me replongeais dans mon journal. Mon café était trop brûlant pour que j'y touche. J'aurais bien pu m'adresser à cette fille mais finalement... Ce fut elle qui prit la parole en premier. Elle s'appelait Léonie Mercier et je crus entendre que son nom était bien français. Une française ? Elle avait pourtant l'accent bien américain. « Ravi. Je suis Nathanael Evans. » Quant à moi, c'était mon prénom qui était français. Je fermais le journal et le pliai pour ensuite le poser sur la table. Je repris « Tu as des origines françaises ? » Je m'étais permis de la tutoyer puisque elle ne paraissait pas si âgée que ça. C'était aussi pour lui faire comprendre qu'elle pouvait également me tutoyer. J'avais 27 ans, ce n'était pas pour autant que j'aimais passer pour un vieux.
En attendant sa réponse, la petite blonde ne se privait pas de le dévorer du regard. Après tout, la politesse oblige de regarder son interlocuteur, non ? Tandis qu'elle sirotait son café, le jeune homme lui répondit. « Ravi. Je suis Nathanael Evans. » Nathanael, tiens. Quel adorable prénom. Elle lui lança un sourire discret. Que peut-on demander de mieux que commencer la journée par une rencontre avec un bel inconnu ? Prise par sa contemplation et ses rêves, la jeune femme ne comprit pas directement pourquoi l'homme, Nathanael, repliait son journal. Il s'en allait ? Pas déjà. La déception s'insinuait dans son esprit, quand il lui demanda si elle avait des origines françaises. Oh. Il repliait le journal afin de lui parler. La mine réjouie, elle lui répondit, laissant tranquillement son accent français reprendre le dessus sur ses dures années passées à apprendre le parfait anglais américain. « Oui, je suis Française. J'ai passé une bonne partie de ma vie en France avant de venir m'installer ici. » , un sourire en coin, elle chipotait à son verre. Elle pencha légèrement la tête en signe de malaise. Bien sûr, elle s'en foutait totalement de dire ceci, mais beaucoup étaient ceux qui demandaient toujours plus, la forçant à revenir à de sombres souvenirs. Alors, avec le temps, les ruses pour éviter de parler de son passé, s'étaient installées. Elle les manipulait avec une adresse superbe désormais. Histoire de paraître courtoise, Léonie lui retourna une question. Enfin, ce n'était qu'une image, en réalité, elle préférait nettement en apprendre sur ce mystérieux Nathanael, que de raconter sa vie. « Tu es Américain, toi ? » Tout naturellement, la blonde lui répondit par le tutoiement aussi. Après tout, ils n'ont pas l'air d'avoir une si grande différence d'âge que pour se vouvoyer. Et puis, c'était un pas de plus vers le "copinage ".