Le matin. Je ne veux pas me réveiller. Je suis tellement bien dans mes draps à compter les étoiles. Oui parce que quand je dors, je compte les étoiles. J’étais inquiète parce que je n’avais pas eu de nouvelles d’Olivier depuis quelques jours et je me demandais comment il allait. Enfin, étant à l’armée et connaissant ce qu’il devait subir, j’avais peur qu’il ne meurt et qu’il ne m’abandonne. C’est dingue ce qu’on peut ressentir quand une personne qui vous est chère est loin. Il ne m’est pas seulement cher, c’est mon amoureux et je commençais à planifier mon mariage parce qu’on allait se dire oui bientôt. J’allais avoir un mariage de princesse. Ma vie est comme un conte de fées mais avec un peu plus de smileys. C’est cool les smileys, j’aime les smileys. J’envoie des cœurs à tout le monde. Et je n’aime pas la guerre. Je décidai de me lever à contrecœur avant de vaciller un peu et de soupirer avant de prendre mes médicaments. J’ai du mal en ce moment mais bon j’allais m’en remettre. Je ne dors pas bien. C’est parce qu’il me manque. Je regardai ma bague de fiançailles avant de fixer l’image au mur. Une photo de nous deux prises alors qu’il était sur le départ. Trois mois sans le voir, c’est trop. Je posais ma main sur son visage avant de sentir une larme rouler le long de ma joue. « Je t’aime. » Puis, je lançais la musique avant de partir en courant dans la salle de bains. « Trahisoooooon, disgrâaaaace. » Je partis sous la douche en chantant du Roi Lion. Quand je n’allais pas bien, je regardai des disney parce que c’est cool. Je frottais énergiquement ma peau avant de sortir et de m’enrouler dans une serviette. Des bruits bizarres se firent entendre et je partis dans le salon où je trouvais Magda penchée sur ce qui semblait être un fusil.
« Tu fais quoi grandma ? » Je m’approchai d’elle. « J’assemble un fusil pour tuer ce maudit teckel. Ton copain est jamais là quand on a besoin de lui. » C’est clair. Je partis en sautillant dans ma chambre. « Une belle fiiiille à aimer. » Je regardai mon tee-shirt avec Nyan Cat imprimé dessus avant de le mettre et mon jean. Puis, je fouillais dans ma poche pour en sortir un billet de vingt dollars. Jackpooooot. Ça vaudrait un smiley content ça. Regardant ma montre, je vis que j’étais en retard. Alors, je partis en courant avant de me prendre les pieds dans le tapis et de tomber au sol. ZUT ! Puis, je sprintais jusque dans la cuisine où je trouvais ma sœur en train de regarder des couteaux avec des yeux bizarres. Ah bah d’accord. Je fouillais dans le frigo pour en sortir mon smoothie banane carotte, lui faire un bisou sur la joue puis, je partis en faisant fissa dans la rue avant de héler un taxi et de donner le nom de mon emploi. Une fois sur place, il y avait déjà du monde (non en fait y’a personne) pour me poser derrière le comptoir avant de composer un bouquet. « Il en faut peuuuu pour être heureuuuux. » Puis, j’entendis le dring dring de la porte avant de lever la tête pour voir une jolie jeune fille blonde entrer dans la boutique. Je me précipitais vers elle. « Bonjour Madaaame, bienvenue chez Soulflower Floral Design, que puis-je faire pour vous ? » Je la vis relever la tête avant de la reconnaitre. « Mais vous êtes la Madame du livre. Et celle qui fait le film et qui vient de se marier à un acteur célèbre. En plus vous êtes enceinte. » Je poussais un juron en Russe avant de la prendre par le bras. « Il faut vous asseoir Madame. » Je lui tendis un tabouret. « Pardon, désolée. Alors que puis-je faire pour vous ? » Je penchais ma tête sur le côté avant de lui sourire. J’espère qu’elle ne m’avait pas prise pour une folle…
Je marche dans la rue. Je quitte les plateaux de tournages. Pas le tournages du film dans lequel je joue, l’adaptation de mon livre. J'ai le droit d'aller voir de temps en temps lorsque j'ai le temps. Julie voulait que je vienne, je suis venue la voir et l'encourager, elle se débrouille comme une pro, enfin à mes yeux, vraiment cette fille est parfaite dans le rôle principal de mon bouquin. C'est à dire moi. Elle est cet air triste et passionné que j'arborais, et puis pour le début elle me représente très bien en garce froide sans coeur. J'étais comme ça, je vous assure, toute mon enfance il m'a manqué un truc, j'étais jalouse des autres, je voulais être la meilleure, attirer inévitablement aussi l'attention de mes parents qui pensaient plus à leurs boulots qu'à ma soeur et moi. Ma soeur était si douce et calme. Je ne demande de qui elle tenait ça.. enfin je sais à présent. Elle tient de son autre soeur et moi c'est Lullaby qui me manquer. Je déteste vraiment mes parents. Je n'ai pas inclus les retrouvailles avec ma jumelle pour le film, j'expose suffisamment ma vie dans ce stupide bouquin devenu best seller, et du coup dans on adaptation. Mais mon agent ne veut pas que je boude le monde de showbiz. Euh ne me font pas de cadeaux. Toutes les semaines on me voit en couverture des magasines de presses à scandale. Je fais souvent la une des magasines de modes. Encore ces derniers je suis plutôt flattée mais les photos volées je m'en passerais.
Alors là, ma tête est baissée. Je sens les personnes qui me suivent derrière moi pour percevoir le moindre de mes gestes. Je ne peux même plus marcher tranquillement dans la rue, j'adore me promener mais cela devient invivable. Alors j'avance en essayant de ne pas prêter attention à eux. Je me sens pourtant déshabiller du regard. Les passants se retournent et je sais que ma tenue par exemple sera détaillée dans un de ses magasines, on pourra soit me critiquer soit me félicité. Aujourd'hui je suis vêtue d'une simple robe longue bleu avec une veste en jean. Mes cheveux sont détachés et retombe sur mon visage pour le cacher du mieux possible.
Je passe devant un fleuriste. Je sens alors l'odeur des fleurs. Je ne sais pas depuis combien de temps je n'ai pas senti un truc qui sent aussi bon. Je ne sais pas si c'est les hormones de ma grossesse, mais j'ai une envie d'acheter plein de fleures pour avoir cette odeur chez moi, qui surement me donnera la nausée demain matin au plus tard. Je ne me fais pas prier. On entend un bruit de clochette puis je referme la porte. Je n'ai pas trop le temps de réagir qu'une vendeuse m'accueille, la seule d'ailleurs semble-t-il. Le truc un peu moins drôle c'est qu'elle me reconnait immédiatement. Je souris malgré moi, bon elle semble plutôt mignonne, pas une groupie folle, quoi que.. je me méfie, y'a une fille qui m'envoie des lettre de menace de mort après tout, ne sait-on jamais. - Bonjour.. Oui c'est bien moi..
Oui je suis bien la fille mariée à un acteur célèbre Peter, je suis bien enceinte et j'ai bien écris un bouquin. Ma vie n'a de secret pour personne c'est presque triste. Bientôt on saura lorsque j'irais au chiotte et combien de rouleaux de papier toilette j'utilise par semaine. Je vous jure. Elle veut carrément me faire asseoir, je suppose que c'est à cause de ma grossesse, elle se voit à peine, je ne suis pas à l'agonie des derniers jours ! - ça va merci, je peux rester debout, mais merci.
Elle semble comprendre qu'elle en fait un peu trop, c'est souvent le cas avec les personnes fans, mais je ne vais pas la renvoyer chier, surtout qu'à l'heure qu'il est, je fais être sur la couverture d'un magasine people qui stipulera que j'achète des fleur pour un défunt de ma famille ou je ne sais pas trop quoi, on aura tout entendu. Mais j'y mettrais ma main à couper que je serais dessus la semaine prochaine. Enfin elle me demande ce que je veux, en quoi elle peut m'aider.
- Euh bien j'aimerais bien plein de fleur, pour que chez moi je puisse sentir un peu cette odeur qui flotte dans votre boutique.. j'adore ..
Je lui souris gentiment. Elle ne semble pas méchante bien au contraire, elle est mignonne, sous le sens qu'elle est chou. Elle doit être assez naturelle et spontanée, je suppose que les deux vont ensemble, mais j'apprécie ce genre de personne, elles sont généralement le plus honnête, et dans une amitié l’honnêteté est primordiale.
J’ai l’air d’une gamine qui vient de voir le père noël, non mais sérieusement. Je n’arrive pas à y croire tellement ce que j’ai devant mes yeux me semble inopinée. Bliss Jenkins, celle qui vient de se marier avec un acteur hyper méga connu est droite devant moi et me sourit. Bam, je suis morte. Bam, je suis morte. Non, parce que j’adore cette fille, elle est tout simplement géniale. Elle est trop cool. J’ai lu son livre sur sa vie et je l’ai trouvé tellement triste. « Pardon, désolée Madame, je ne voulais pas être malpolie, dis-je alors avant de vouloir rentrer sous terre. » Je suis vraiment abattue parce que même si on m’a diagnostiquée un syndrome, je sais que je peux être une fille très intelligente mais la froideur dont la jolie blonde a fait part avec moi m’a blessée. En même temps, depuis qu’on m’a laissé me vider de mon sang comme un goret, un rien me fait mal. Je me sens un peu comme une sombre imbécile incapable d’argumenter. J’en perds même mes mots. En même temps, je suis un peu en deuil. Un peu beaucoup. Alors quand je vois des filles comme elle, ça me donne un peu plus d’espoir. Je n’ai jamais été très attachée à mon fiancé sauf depuis qu’il est mort. Je ne sais pas trop comment faire avec tout ça. Ma grand-mère me dit que je suis en plein déni, que je suis incapable de surmonter tout ça et que je devrais prendre des vacances. MAIS JE N’IRAI PAS EN HOPITAL PSY. Non, non, je suis saine d’esprit… parfois.
« Pardon, pardon mais quand ma mère attendait ma sœur, elle tombait tout le temps par terre. Un jour, elle a fini dans le caddie aux courses… Enfin, bon, voilà. En tout cas mes félicitations pour… » J’aurai bien aimé un enfant moi aussi avec mon fiancé. J’aurai bien aimé tenir un petit être comme ça dans mes bras. « Vous avez bien de la chance. Moi j’peux pas en avoir… enfin… ma vie vous regarde pas. Je suis désolée. » Je mets mes lunettes sur le nez avant de hocher la tête et de me mettre à courir partout en marmonnant des paroles incompréhensibles. A une vitesse fulgurante – normal, je suis hyperactive – je parviens à lui rassembler un peu d’échantillons de différentes plantes avant de venir les déposer devant elle. « Voilà, je suis navrée, j’en ai rassemblé un maximum. Après, vous pouvez choisir et je demanderai à un employé de venir les livrer chez vous… » Je baissais la tête honteuse, entortillant une mèche de cheveux autour de mon index. « Je n’ai pas le permis. Ils disent que je ne suis pas assez responsables… Ces américains… » Je siffle doucement avant de reporter mon attention vers elle et de lui sourire avec toutes mes dents. Bon, on fait quoi ?