La guerre. Je vois des explosions partout, je sens le sol trembler. J'ai l'impression de recevoir des éclats de terre qui jaillissent sous la pression des bombes qui explosent. J'entends des hurlements, je sens la mort, le sang.. cette puanteur. Je sens mon corps crispé, une douleur familière.. dans les cotes. Des bruits d'armes résonnent, puis les battements de mon coeur ralentissent. Il se serre, et me fait mal. Je crois que c'est là que j'ouvre mes yeux en sursautant. Je me contrôle juste pour ne pas crier comme une mauviette. Je me redresse dans le lit. Je regarde ma chevelure blonde qui n'a pas bougé d'un poil à coté de moi. Nina. Je souris, je ne suis plus en Afghanistan. J'ai l'impression que mon esprit ne l'a pas encore assimilé. Je fais cauchemars sur cauchemars. Je redoute les moments où je dois m'assoupir ou fermer les yeux. A chaque fois je vois des images de guerre horribles que je voudrais effacer.
Je soupire discrètement, je me lève pour me diriger dans la salle de bain sans faire de bruit. Je ne veux pas réveiller Nina. Nous sommes dans mon appartement, il n'y a pas sa famille, mais je ne veux pas gâcher sa vie. Phila se redresse dans son panier, sa queue remue, je lui fais signe de rester calme, ce n'est pas l'heure de la promenade. Il doit être 3 heures du matin, il fait encore bien nuit, les étoiles brillent, je les regarde un petit moment dans la salle de bain avant de passer de l'eau sur mon visage. Je vais boire une gorgée d'eau fraîche pour faire descendre la température de mon corps brillant par le cauchemar. Je retourne doucement dans le lit, j'embrasse doucement l'épaule découverte de me raison de vivre Nina et je me rallonge. Je me recolle contre elle pour pouvoir avoir son odeur en dormant et éloigner les images terribles qui hantent mes paupières. J'arrive à continuer une nuit correcte sans rêve.
C'est un truc humide qui me réveille. Un baiser ? Nina me surprend de jour en jour. Je bouge mes bras pour l'enlacer.. c'est là que je constate que ce n'est pas ma fiancée mais ma chienne qui me lèche. Je la repousse en grognant. Bah ! J'ouvre les yeux aveuglé par le soleil. J'ignore cette fois quelle heure il est. Je me redresse et je vois le lit vide et froid. A la place de Nina un post-it disant qu'elle m'aime et qu'elle part bosser. Je me rallonge dans le lit en soupirant. Je finis par me lever, avant de prendre mon petit déjeuner, j'enfile une bas de survêt et un tee-shirt pour aller promener Phila dans le parc non loin. Cela ne me prend pas longtemps je remonte à l'appartement, j'avale un café, et des céréales de toutes les couleurs digne des trucs pour gamins, j'en raffole je n'y peux rien.
Je me lave et je décide d'aller au fleuriste. Oui depuis que je suis à SF, je ne quitte que rarement Nina. J'ai besoin de la voir et savoir qu'elle va bien. Je prend un taxi n'ayant toujours pas acheter de voiture. Ce n'est pas ma priorité. J'arrive quelques minutes plus tard devant la boutique de ma belle. On sent déjà la bonne odeur des fleurs. Je n'ai pas le temps d'entrer que je vois arriver un garçon entouré de paparazzi. Je hausse un sourcil. J'ignorais qu'on comptait parmi nos habitants à San Francisco de grande star. Je suis un peu largué de toute façon niveau célébrité. Je le regarde et je m'étonne de le voir entrer dans le fleuriste. C'est que que l'interviens, je le suis de près pour entrer et refermer la porte en vitre sur nous. Les photographes essaient de voler un clicher, je leur fais des poses débiles, des coucous.. bref je fais le con devant eux avant de descendre les stores. Le patron de Nina débarque je le rassure, il me connait bien à force. J'apprend que ma petite femme est en livraison, dommage pour moi. Du coup je me reconcentre sur la personne connue que je ne connais pas.
- Beau temps n'est ce pas ? C'est tout de même un temps à vautours c'est dommage !
Vautours.. journalistes.. bref je suppose qu'il n'est pas stupide et qu'il a fait le rapprochement. Je sais que comme première approche c'est minable. Mais c'est tout à fait moi.