...To make up for the time spent, not telling the truth Kate&Kellen
Willow, 7:45am.
Enfin de l'air libre! À peine le pied dehors, je pris une profonde inspiration afin d'inhaler un peu d'air frais. Après des heures et des heures d'avion, cela devenait vital. L'air me piqua toutefois le nez, étant plutôt frais. Oui, n'oublions pas que nous étions en Alaska à une heure bien matinale. Ce que je foutais en Alaska? Je risquai un oeil à ma droite, Kate marchait tête baissée à mes côtés. Kate. Voici la réponse à ma précédente question. Qui d'autre qu'elle aurait pu m'entrainer là? À choisir, j'aurais plutôt passé mes vacances en Australie, mais le fait était que Kate voulait rentrer un peu chez elle, que c'était décidé depuis quelques temps déjà (je n'allais donc pas revenir sur mes paroles à la dernière minute) et que Kate c'était quand-même ma meilleure amie, alors franchement on irait même passer nos vacances en Somalie que ça ne m'embêterait pas plus que ça. Ma "meilleure amie". Moui, ce statut devenait un peu flou depuis quelques temps. Depuis que j'ai appris de sa propre bouche (avec tout de même un petit coup de pource de Gossip truc, sinon c'est moins drôle) qu'elle me voyait comme un peu plus qu'un meilleur ami, si vous voyez ce que j'essaye de dire. On m'a demandé comment je faisais pour continuer à trainer avec elle, sachant cela. Eh bien disons qu'un petit passage à vide m'a récemment fait prendre conscience que je ne pouvais pas bien longtemps rester loin d'elle. Réciprocité de sentiments? Je n'irais pas jusque-là. Enfin je pense. Toujours était-il que je m'étais tellement habitué à sa présence dans mon quotidien que la perdre du jour au lendemain ne me paraissait absolument pas envisageable. Voilà tout.
Nous nous dirigions vers le tapis de bagages en silence. Parce que déjà il était super tôt et que j'étais vraiment claqué et ensuite…Et ensuite je ne sais pas.
Kate se trouvait toujours près de moi, à machinalement tapoter sur son téléphone portable. Je m'approchai un peu plus d'elle et passai un bras autour de ses épaules. Puis je souris en baissant la tête à son niveau :
"Ça va?"
Nous étions en Alaska, nous allions passer des vacances d'été à nous les geler, mais peu importe, nous allions forcément nous amuser.
Doucement, j'ouvre les yeux et regarde par la fenêtre du minuscule avion. La piste atterrissage du petit aéroport de Willow s'affiche devant moi. J'étais à la maison pour la deuxième en ces vacances d'été. Enfin, pour moi, je n'avais pas de vacances. J'avais terminé la fac en juin, et j'avais commencé mon travail à plein temps. Et pourtant, j'avais pris deux semaines de vacances alors que je m'étais dis que non. Deux fois pour rentrer à la maison. Là, où je n'ai pas été depuis plus de 4 ans, faute de moi. Je m'étais laissée aller par l'adrénaline et toute l'excitation d'être autre part que mon trou, et j'avais complètement délaissé ma famille. Ca m'étonnait énormément qu'ils m'avaient repris comme ça, sans rien dire, quand j'étais venue me réfugier après avoir annoncé ce que je ressentais à Kellen. En parlant de ce dernier, il était là. Je tournais doucement mon regard vers lui et lui adressait un petit sourire. Ca me faisait toujours tellement bizarre qu'il savait que j'étais amoureuse de lui. J'en avais relativement honte. Tomber amoureuse de son meilleur ami. J'ai l'impression d'avoir 17 ans à nouveau, sauf que je n'ai jamais été vraiment amoureuse de Jake, ou du moins pas comme pour Kellen. Si je le perdais, je ne sais pas comment je ferais. Il faisait partie dans ma vie depuis 5 ans maintenant. Je m'étais tellement habituée à sa présence. Ne plus l'avoir, serait comme, tomber dans un gouffre sans fin. Nous sortîmes de l'avion et nous dirigions vers le tapis à bagage en silence. Je ne savais pas quoi dire. J'étais occupée à envoyer des messages à mes soeurs pour savoir si elles étaient déjà à la sortie de l'aéroport ou non. Je marchais tête baisser, je ne faisais même pas attention à Kellen à côté de moi. J'étais complètement dans mes pensées, éloignant tout le reste de ma mémoire. Ici; avec le seule homme qui compte pour moi -bon outre mon frère et mon père, je n'avais aucune idée comment ces vacances allaient se passer. Et je ne voulais même pas y penser. C'était juste…je ne sais pas. Un peu trop difficile peut-être. Je savais que ce que je ressentais pour Kellen n'était pas réciproque. Soudain, je sentis quelqu'un passer un bras autour de moi. Je sursautais sur le coup. Je n'avais même pas remarqué sa présence. Je devais vraiment être autre part pour en arriver à là. Je remontais lentement les yeux et croisa son regard. J'esquivais un rapide sourire. « Ouais ça va. Désolée, j'suis juste ailleurs…» J'étais carrément sur une autre planète oui. En plus, depuis l'autre soir, où je m'étais faite "attaquée", j'avais un peu du mal à mettre mes idées en place. Heureusement que la jeune fille au cheveux bleu, Jules son nom est, avait été là. Je ne sais pas ce qu'il aurait pu se passer sinon. Je ne voulais même pas y penser. Je sortis cette pensée de ma tête. Je devais être contente de ce que j'avais. J'étais à la maison, j'allais passer des vacances avec mon meilleur ami et puis il y avait tellement de choses à faire ici. « Et toi, pas trop crevé à cause du vol? »
Ailleurs, c'était le mot. Toute la durée du voyage, elle m'avait bien paru ailleurs, mais je décidai de faire semblant de n'avoir rien remarqué, ce serait mieux ainsi. D'ailleurs, je ne savais plus trop ce qui se passait dans sa tête ni même dans sa vie depuis la "révélation". Kate avait tout simplement disparu de la circulation quelques semaines durant. Honnêtement, je ne l'avais pas vraiment bien vécu. Je crois que je sentais à ce moment-là une sorte d'impuissance face à une situation me concernant qui m'échappait. Les choses de la vie ne m'échappent pas souvent, mais là je devais m'avouer vaincu et cela me déplut fortement. Alors oui, je me sentais un peu déstabilisé face à Kate récemment et me devais de la prendre par des pincettes.
"Franchement, il m'en faut beaucoup plus qu'un vol pour me crever". Je venais de répondre à la sollicitation de mon amis en réajustant mon bonnet sur ma tête. Un bref regard à droite, puis à gauche me suffirent à remarquer que l'aéroport dans lequel nous nous trouvions était désert. L'air plutôt désinvolte, j'allumai une cigarette comme si de rien n'était. Kate allait sûrement me sermonner, mais je n'en avais que faire. Après tout elle me connaissait et si je lui plaisais (visiblement), c'était en bon Kellen qui se respecte, c'est à dire en Kellen qui n'en a rien à foutre que ce soit interdit de fumer une clope à l'intérieur d'un aéroport parce qu'il refuse d'aller se les geler dehors.
Délai de livraison estimée des bagages : 23 min.
Je m'exclamai :
"C'est une blague? C'est quoi ton truc paumé, là, on est le seul avion de la soirée!"
Et puis je m'assis en tailleur à même le sol et me mis à tapoter machinalement sur mon écran de portable. Kate? Non, je ne l'oubliai pas, mais je ne voulais pas non plus me faire trop envahissant, ni lui donner de fausses illusions. Comme je l'ai déjà dit plus tôt, je ne sais pas encore où tout cela va nous mener, ni ce que je veux réellement entreprendre avec elle, alors je n'ai pas envie de lui donner -pour le moment- l'impression que je vais l'épouser demain alors qu'en réalité ce n'est pas du tout elle la femme que je recherche. Non, je n'affirme pas que ce n'est pas elle la femme que je cherche, ceci n'est qu'une hypothèse parmi tant d'autres. Ah je m'embrouille?
Je crois bien que oui.
Les sentiments, quelle invention stupide. Trop compliqué pour moi. Je m'allongeai au sol en soupirant et fis signe à la belle blondinette de m'y rejoindre.
Je continuais a tapoter sur mon telephone, ignorant un peu Kellen. Me renfermer dans mon monde, c’etait la seule solution que j’avais vu. Je ne voulais pas toujours pas prendre pour vrai ce qui s’etait passé. C’etait juste. Il n’y avait pas de mot pour decrire comment je sentais. Je voulais toujours aller m’enterrer milles lieux sous terre. Rien ne pouvait me faire changer d’avis sur cela. Rien ni personne. Parfois, on se dit qu’on a tellement rate les choses, qu’on s’est tellement foutu la merde que rien ne pourra faire arranger les choses. Je sais qu’il ne fallait pas que je me retiennes a tout cela. J’avais toujours Kellen meme après tout mes aveux. Il etait toujours la. Je ne l’avais pas perdu, et au fond, c’etait tout ce qui comptait. Je n’avais pas perdu mon meilleur ami et je devais sourire a cela. Ouais, c’etait cela. Profiter de ce que l’on avait car on ne savait jamais combien de temps cela pouvait encore durer. Je pouvais mourir demain comme je pouvais mourir dans vingt ans. Meme s je ne souhaitais pas mourir demain. Quoique, je ne mourrerai pas vierge donc c’est bon. Bref, après cette petite parenthese, je vois Kellen qui allume une clope. Putain mais on est dans un aeroport. J’ai presque envie de la lui arracher, mais bon, je le connais. Il n’y a personne de toute facon. On est presque les seules a attendre nos bagages. Je secouais la tete avec un petit sourire. Ce mec est juste lui, et c’est surement pour cela que je l’aime. parce que c’est Kellen et c’est lui, et que je ne peux pas fare partir ses mauvaises habitudes et que je les aime. Soudain, il s’exclame sur le fait que nos bagages vont arriver dans 23 minutes.Je roule les yeux. On est peut-etre dans un petit aeroport mais ici tout est fait a la main. Il n’y a pas de machine pour mettre les bagages sur les tapis. “Oh ici, on fait tous a la main et insulte pas ma ville. Elle est tres bien.” Ma ville. Je ne sais meme pas si c’etait vraiment ma maison encore. Il s’agissait de la premiere fois que j’etais revenue depuis que j’avais decide de quitter la ville il y a cinq ans. Enfin premiere fois n’etait pas vraiment correcte puisque j’etais deja revenue il y a un mois; c’est juste que revenir autant de fois alors que je n’avais plus ose remettre les pieds après plusieurs annees, ca faisait un peu mal. Je regardais Kellen s’asseoir par terre puis s’y coucher. Je n’ai pas pu m’empecher de sourire. J’aurais tellement voulu l’avoir pour moi, rien que pour moi et personne d’autre. J’aurais tellement voulu qu’on soit ensemble. Cependant, je savais que cela etait impossible. Lui et moi, on etait juste amis et cela s’arretait la. Rien de plus. Rien de moins. Je soupirais. J’etais une complete mess en ce moment. Un jour, j’allais totalement craquer et je ne sais pas ce qui arriverait ce jour-la. Je n’avais jamais craque de ma vie. Je laissais mon addiction prendre le dessus. J’etais forte. Je ne laissais pas mes sentiments transparaitre et prendre le dessus. J’etais comme cela depuis toujours. Rien ne pouvait me faire changer, ne serait-ce que Kellen disparaisse de ma vie a jamais. Je ne voulais meme pas penser a cela. Il me demande de venir le rejoinder. Je laissais echapper un rire. “T’es pas possible dude! J’ai une tete a m’allonger par terre?”