Un autre fantôme de mon passé... Ft. Nina et William
Pour la première fois depuis des jours, des mois, je me sentais légère. Je regardai à côté de moi pour y trouver une place vide mais je savais que celle de mon cœur était désormais comblée. Je passais la main sur le cadre qui trônait sur ma table de chevet d’une photo d’Oliver et de moi-même. Alive. Je me levais donc pour sourire comme une bécasse. La maison était déjà animée, comme d’habitude. Je savais que Magda n’avait pas dormi à guetter le chien des voisins pour le descendre et que ma sœur avait encore une fois de plus fait le mur pour aller s’envoyer en l’air avec quelqu’un mais mise à part ça, la vie semble parfaite. Parfaite. Alive. Je n’en revenais pas. Je me levais alors, plus légère que la veille avant de me diriger vers la douche pour me nettoyer bien que prendre une douche me semblait stupide vu que j’allais faire du sport. Sauf que cela allait sans doute me réveiller. Peut-être quand quelques secondes, j’allais encore m’écrouler en pensant que mon existence en elle-même était magnifique Je passais une main dans mes cheveux avant de les attacher en queue de cheval et d’aller sous l’eau. La musique résonnait dans tout l’appartement et je me mis à chanter à tue-tête avec elle comme une enfant. Quand je sortis, j’entendis ma grand-mère gueuler à nouveau après Kayla et je pensais que c’était le meilleur moyen de partir right now. J’enfilais mon jogging, pris mon iPod pour lasser mes baskets et partir courir un peu, une bouteille d’eau dans la main.
A cette heure matinale, il n’y a pas grand monde mais le temps n’est pas au beau fixe, c’est normal. Je rabats ma capuche sur ma tête pour commencer à longer l’avenue principale et finir au parc. J’avais l’habitude de courir ici et je croisais quelques habitués que je saluais de la tête pour accélérer un peu mon rythme. Si on coupe par ce parc on tombe en plein milieu de la ville. Je voulais passer les croissants, histoire d’apaiser les tensions familiales. Je coupais donc par l’herbe quand quelqu’un surgit de nulle part m’envoya valdinguer par terre. Mon iPod s’écrasa dans une flaque d’eau et je me précisais vers lui avant de me lamenter en russe pour finalement relever la tête et voir un homme par terre. Je me relevais alors regardant si je n’avais rien de cassé avant de rabattre ma capuche pour me masser la tête. Puis, je tendis une main vers la personne à terre. « Excusez-moi, j’étais perdue dans mes pensées. Je n’ai pas vu… enfin je ne vous ai pas vu. » Je me mis à rire de gêne quand il se retrouva debout et que nos regards se croisèrent. Ses yeux que je n’avais pas vu depuis presque dix ans. William.