« I never wanted all this... but I guess it's because "it's life" » Maël Peter & Mary Jude
Secret… secret. Toujours garder le secret. Je ne sais pas si j’arriverai à tenir encore bien longtemps. J’ai l’impression que ma vie est beaucoup plus mouvementée et compliqué depuis le retour de Maël. Moi qui était au bord du gouffre, qui n’en pouvait plus de cette même routine… Enfin, sa débarque un beau matin sur Facebook… Depuis, tout a changé entre nous, je n’ai plus l’impression que c’est le même Maël que j’ai connu… Non, mais parfois je vous avoue que c’est beaucoup mieux comme ça.
Je croyais qu’avoir rompu avec lui était la pire idée que j’ai eue de toute ma vie, je croyais que je le regretterais à mort. Depuis que je suis toute petite, être avec Maël est mon tout premier but dans la vie… Alors que j’avais la chance d’être avec lui, j’ai tout bousillée. Foutu paranoïa. À même temps, c’était un peu de ma faute… Moi qui avais pris l’habitude de visiter sa page Facebook à tous les jours, j’ai pu suivre tout ce qui avait entre eux pendant cette longue année. J’avais surement un peu… un peu trop gardé cette habitude. Mes autres amis ne m’intéressent pas. Je me connecte quotidiennement sur mon compte pour suivre Maël, un peu comme un harceleur ou je ne sais pas quoi.
--
C’est un Lundi matin, j’avais un peu la tête dans le cul. Le week-end venait de terminer, je devrai retourner bosser, comme à tous les lundis matin. Joshua avait promis de venir faire un tour chez moi ce soir, au moins j’aurai de la compagnie pour dormir. Je déteste dormir seule et heureusement que Joshua était pareil. Je pense que durant tout le temps qu’on était ensemble, on n’a jamais passé une nuit sans l’un et l’autre… c’est un peu comme si on vivait ensemble, quoi. Mais nous n’avions aucun appartement « à nous », c’était soit chez moi, soit chez lui.
Bref, j’étais chez Joshua ce matin-là, je venais de me réveiller. Hier soir nous avions un peu bus, c’était la cohue dans le salon. Les bouteilles trainaient encore, il y en avait partout. J’étais nue sous les draps, j’eus un long moment de réflexion avant de me rappeler que nous avions également fais l’amour la nuit dernière… et encore, je ne vous apprends rien. Mon petit ami à l’époque dormait sagement à mes côtés, il semblait confortable. Alors je me levai en essayant de ne pas faire de bruit avec succès et je me dirigeai vers le salon après avoir enfilé des sous-vêtements et l’une de ses chemises.
J’allumai mon portable que j’avais –très souvent- tendance à trainer lorsque je passais la nuit chez Joshua. J’ai eu le temps de préparer mon café quotidien, avec deux rôties au beurre d’arachide. C’était enfin le moment d’ouvrir Firefox… je ne vous étonnerais même pas en disant que la page d’accueil était directement le mur Facebook de Maël. J’avais rapidement remarqué quelque chose de différent… quelque chose qui m’avait drôlement fait… plaisir. Alors que je buvais une gorgée de ma tasse, j’avalai de travers en voyant qu’il écrivait des statuts… déprimant. Il n’allait pas bien ? Emma lui avait fait du mal ? Je ne savais pas exactement quoi faire, quoi en penser… À chaque fois j’aurais voulu lui laisser un commentaire pour le réconforter… et parfois même, lorsqu’il était connecté sur le chat, j’aurais voulu aller lui parler pour essayer de comprendre… Mais rien. J’ai rien fait.
- Qu’est-ce que tu regardes chérie ?
C’était Joshua, qui se tenait juste derrière moi. Je fermai aussitôt l’écran de mon portable, en me retournant. J’étais hypnotisé par ces actualités que je n’avais même pas remarqué comment le temps il se tenait derrière moi.
- Rien, mais rien mon amour ! - Okay…
Je me sentais mal de mentir à Joshua. Il était sincère avec moi, lui. Il était réellement amoureux de moi, lui. Je me trouvais ignoble. Ignoble de lui faire ça, de jouer avec son cœur, de lui dire que je l’aimais alors qu’en fait, tout ce à quoi je pense quand je lui dis ‘je t’aime’, c’est pouvoir le dire au bon mec. Il s’approcha de moi, comme si de rien était et me prit dans ses bras. J’ai faillis être choppée…
On a faillis connaître mon secret.
--
C’était Jeudi, je bossais au Starbucks jusqu’à 16 heures, comme prévue. Mais le café était plein ce soir et à deux, ils ne réussiront jamais tout le boulot. Je suis donc resté une petite heure de plus, bien sûr, j’ai mis Maël au courant. C’était décevant, moi qui stressais toute la journée parce que j’avais hâte de le voir. On s’est vu Mardi, une histoire de 5 minutes, pour un câlin et quelques baisers et c’est tout. 5 minutes… c’est horrible tellement c’est court, mais c’est toujours mieux que rien.
Alors au final, si ce 5 minutes on ne le compte pas, je n’ai pas vue Maël durant… environ une semaine, ou presque. Ni vu, ni touché. On s’est parlé, bien sûr. Toute la semaine nous avions fait semblant d’être amis, ou on n’a fait semblant de s’engueuler. C’est déprimant, de devoir insulter celui qu’on aime… Heureusement que nous avions pensés à un « code » entre nous, je pense que c’est ce qui m’a permis de tenir le coup. Même si Alexa est dur avec moi ces derniers temps… elle croit dur comme le fer que j’ai vraiment rompus avec Maël et que depuis, je l’envoie chier comme bon me semble. Je m’en veux de mentir aussi… ouvertement à mes amis. Mais je n’ai presque pas le choix… Andrew et Damon, n’apprécient toujours pas ce que Maël m’a fait il y a 3 ans et j’ai peur de leur réaction face à nos re-retrouvailles.
Enfin le boulot terminé… merde, il est 17 heures 46. J’avais dit à Maël que je serais en retard d’une heure… mais finalement, presque deux ! Dans la salle des employer je me suis changé, histoire de ne pas débarquer chez lui en uniforme. J’avais hâte de prendre ma douche, je devais sentir les muffins et le café ultra concentré, de plus je devais me laver les cheveux ce soir.
J’avais envoyé un nouveau SMS à Maël, pour m’excuser, vraiment. J’espérais qu’il ne croit pas que je me fous de sa gueule, ce serait un cauchemar. Mais je n’avais pas le choix, mes patrons m’ont gardé plus longtemps que ce que j’avais prévue. Enfin bref. Je me suis payé un taxi, histoire d’arriver plus rapidement… car si j’aurais pris le métro, comme prévue, je serais arrivé probablement encore 40 à une heure plus tard. En taxi, je suis arrivée en 10 minutes, la classe ! J’ai pu le payer avec le pourboire, c’n’est pas mal.
J’arrivai chez lui et toquai à sa porte. J’attendais impatiemment qu’il ouvre… j’avais tellement, mais tellement hâte de le voir. Cette semaine à faire semblant que tout était fini entre nous deux… Ça m’avait épuisée. Je ne pouvais plus attendre, pour lui dire que je l’aimais.
« I never wanted all this... but I guess it's because "it's life" » Maël Peter & Mary Jude
J’avais dormis pas mal, moi qui avais l’habitude de me lever presque tous les jours à six heures tapante. Mais je m’étais couché assez tard assez tard la veille puisque j’étais resté jusqu’à la fin de l’expo d’Emma. Bien sur que notre rupture avec Jude m’avait donnée une belle leçon sur mes relations avec Emma, mais ça n’était pas une raison pour que je ne la voie plus. Surtout que je la connaissais, elle devait stresser comme une malade. C’était important pour elle cette expo et elle avait toujours été là pour moi à New-York quand j’avais fait des concerts ou lorsque j’avais participé à des évènements à l’université, je me devais d’être là. De toute façon, les choses étaient claires dans mon esprit : Emma était une amie. Un très bonne amie avec qui j’avais beaucoup de bons souvenirs, mais sa s’arrêtait là, et j’espérais vraiment que Jude le comprenait aujourd’hui car je ne pouvais pas décider de ne plus la voir comme ça du jour au lendemain. Enfin, je préférais ne plus évoquer ce sujet là avec elle. Et puis, depuis une semaine, quand on se voyait, on ne pensait pas du tout à évoquer les causes de notre rupture. En fait, qu’on se soit remis ensemble, c’était un miracle pour moi. J’avais vraiment cru que tout était terminé, je n’avais jamais eu autant peur de toute ma vie. C’était certains qu’après tout ça, si nous nous séparions, plus rien ne serait jamais pareil.
J’avais l’impression d’être redevenu un grand ado pendant cette semaine. Le pire, s’était que depuis que nous étions de nouveau ensemble, nous ne nous étions même pas vus à part mardi soir. Et encore, le temps d’un câlin et de deux ou trois bisous volés alors que j’étais monté clandestinement dans sa chambre par la fenêtre. Le seul contact que j’avais avec elle, s’était de lui envoyer des messages. Il y avait facebook aussi, sauf que là, je ne pouvais pas vraiment lui dire que je l’aimais puisque cette relation était un secret. Enfin, un secret, plus pour très longtemps car la veille, elle m’avait dit qu’elle voulait déjà le dire à tout le monde. Dans un sens, j’avais peur que ça soit trop rapide, surtout peur qu’en le disant à tout le monde, sa ne marcherait pas, j’avais tellement peur que ça ne marche pas. J’étais vraiment amoureux d’elle, je ne voulais personne d’autre, si elle venait à me quitter une seconde fois…je me laisserais mourir, c’était sûr. Je me serais vraiment retirer de cette liste des greffes, c’était tellement clair dans mon esprit : je ne voulais pas vivre plus de cinq ans si c’était pour la voir heureuse avec un autre, si c’était pour me retrouver tous les soirs seul dans mon lit à me torturer l’esprit à savoir ce qu’elle faisait, à me dire qu’un autre homme la prenait dans ses bras, l’embrassait, lui faisait l’amour, lui disait « je t’aime ». Jamais je ne le supporterais, je le savais. C’était drôle de voir à quel point je pouvais être si attaché à elle alors que nous n’étions ensemble que depuis une semaine officiellement, presque deux officieusement. Mais bon, nous nous connaissions depuis…depuis toujours, ce n’était pas comme si nous venions de nous rencontrer. C’était peut-être ça qui pourrait rendre notre relation encore meilleure.
F L A S H B A C K ;
« Pas question que tu viennes avec moi Winters ! », prononçais-je d’un ton décidé alors que j’accélérais le pas en regardant droit devant moi, mais j’entendais très bien que la jeune fille me suivait toujours d’un air tout aussi décidé que moi. Elle était vraiment têtue quand elle s’y mettait ! Je m’arrêtais alors d’un coup en me tournant vers elle. Elle avait l’air surprise que je me sois arrêté aussi tôt pour la confronter, en général, je lui disais tout, absolument tout, mais cette fois, elle avait découvert le seul secret que j’avais pour elle. Elle baissa immédiatement son regard vers le sol en rangeant une mèche de cheveux rebelle derrière son oreille. Elle avait peur, je le voyais bien. « Ecoute…je veux pas qu’on en parle d’accord ? J’veux pas qu’tu me regardes comme un pauvre garçon malade et que…t’es pitié de moi ». Elle s’avança vers moi en me relevant le menton : « Y faut que tu m’expliques Maël…ça fait quoi..dix ans que j’te connais et hier tu m’fais un malaise et j’ai cru comprendre que c’était pas la première fois…qu’est-ce qui t’arrive ? ». Je pris une grande respiration et je lui tournai de nouveau le dos en continuant à marcher mais je fis à peine quelques pas que je sentais sa main attraper mon poignet, me faisant m’arrêter et me tourner de nouveau face à elle. Elle avait les larmes aux yeux.
« Maël…t’es malade ? Explique moi…tu peux pas ne rien me dire ! J’suis ta meilleure amie non ? ». Je baissai mon regard vers sa main autour de mon poignet et elle fit de même. Je sentais mon cœur battre à mille à l’heure. Si je ne lui avais jamais rien dit pour mon cœur, c’était parce que j’étais Maël, celui qui la protégée, qui veillait sur elle. Je ne voulais, pour rien au monde, qu’elle me voit maintenant que le petit Maël malade. Elle baissa sa main en la prenant dans la mienne en m’adressant un petit sourire presque convainquant. Elle s’approcha un peu plus de moi en passant sa main sur ma joue. Ca faisait quinze ans qu’on se connaissait, et s’était la première fois que cette soudaine proximité avec elle me…gênait. « S’te plait Maël…raconte moi…ça ne change rien…ça ne changera rien, j’te l’jure… », je baissa mon regard vers le sol en gardant sa main dans la mienne alors qu’elle retira brutalement sa main sur ma joue. Je pris une grande inspiration et je fermais les yeux. « …j’ai un problème au cœur…je…enfin, il a pas assez de fibres musculaires…enfin après j’suis pas médecin…mais en gros, voilà, j’ai un problème de cœur. »
Elle serra sa main dans la mienne et quelques larmes commençaient à couler sur sa joue, je savais qu’elle n’aimerait pas cette nouvelle, elle avait perdue sa mère, je savais qu’elle avait peur de perdre ses frères, c’était compréhensible. Mais je n’avais pas l’intention de mourir pour le moment. « Hey…pleures pas, c’pas..grave. J’veux dire…j’suis là, ça change rien, tu l’as dit toi-même », murmurais-je en passant ma main sur sa joue pour sécher ses larmes. Elle lâchait ma main et me lança un petit sourire triste en rougissant, «..et là t’a rendez-vous à l’hôpital c’est ça ? C’est pour ça que t’avais toujours rendez-vous les premiers mercredi de tous les mois quelque part sans jamais me dire où ? ». Je lui souris, « Ouais c’est ça…mais j’veux pas qu’tu viennes c’est trop…glock… ». Je lui tournais de nouveau le dos et je continuais à marcher en regardant le sol alors que je rangeais mes mains dans les poches de mon jeans. Je sentais alors son bras s’enrouler autour du mien, je m’arrêtais à nouveau en soupirant, mais elle parla avant moi, « Pas la peine de proteste Petterson…je viens, point. Et tu sais pourquoi ? Parce que je serais TOUJOURS là pour toi. Toujours. », lança-t-elle.
---
Cela faisait deux heures que j’avais reçu un texto de Jude me disant qu’elle arriverait avec sûrement une heure de retard. J’étais affalé sur mon canapé à regarder l’heure toutes les deux minutes. Qu’est-ce qu’elle foutait ? J’avais des idées totalement stupides qui me trottaient dans la tête comme : et si elle m’avait posée un lapin ? Et si elle décidait de ne plus venir ? Nous étions censés officialiser notre relation ce soir, si elle ne venait pas, c’était comme si elle me disait qu’elle n’en voulait plus. Comme si elle me larguait une deuxième fois. Je fis un bond quand j’entendais quelqu’un frapper. Je me levai directement du canapé en regardant autour de moi pour vérifier que l’appartement était toujours bien rangé, comme si une tornade avait pu passer par là pendant ses deux heures où j’avais glandé comme un con dans le salon.
Je me dépêchais alors d’ouvrir la porte même si bizarrement, j’avais le mauvais pressentiment que ça n’était pas elle. Et mes craintes se sont vite dissoutes lorsque je lui ouvris la porte. Elle était là, devant moi et je ne savais même pas quoi lui dire. La première chose que j’ai réussis à faire, c’était de lui sourire bêtement avant de la prendre dans mes bras en la soulevant légèrement. Je la reposais sur le sol en la gardant contre moi en déposant quelques baisers dans son cou, « …pendant deux secondes j’ai cru que t’allais pas venir… », murmurais-je à son oreille avant de me reculer un peu pour lui sourire. J’attrapais sa main dans la mienne et je pris son sac de l’autre en l’entrainant dans mon salon. Je m’asseyais dans le canapé en posant ses affaires près de celui-ci ; « Alors, t’a passée une bonne journée ? »
« I never wanted all this... but I guess it's because "it's life" » Maël Peter & Mary Jude
Grouille, grouille, grouille… Taxi, GROUILLE. J’avais passé toute la journée, même la soirée d’hier à me tuer d’envie de le voir. Ce soir, c’est vrai, c’est là que ça se passe… Ce soir on apprend au monde entier qu’on s’aime, qu’on ne s’est jamais réellement lâché… Ce soir je pourrai enfin me libéré de ce stresse de mentir à tout le monde. Je sais que c’est encore tôt et qu’on a « reprit » Dimanche… Ça peut paraître trop pour dévoiler un secret qui est censé être gardé, mais je ne pense pas que ce soit ce genre de secret que j’suis capable de tenir. Confiez-moi que vous êtes homosexuel, confiez-moi que vous êtes hermaphrodite, je ne dirai rien… Mais je ne peux pas tenir plus longtemps à propos de Maël. Ça fait déjà des années que je souhaite montrer fièrement qu’il est mon petit ami. Maintenant que j’en aie l’occasion, même si les gens peuvent penser qu’il est un trou du cul, même si les gens peuvent penser que je suis la plus conne des filles sur terre, que je ne le mérite pas, je m’en fous.
Je me suis mis à son « niveau » aux yeux de tous. Je n’ai pas fait exprès, non, ce n’était pas mon but d’avoir agis en belle s*lope, de lui avoir rendu l’appareil… J’ai rompus parce que j’ai vraiment pensé qu’il devait réfléchir à propos de sa relation avec Emma… et comme Alexa, comme Damon, comme tout le monde, j’ai vu le lendemain qu’il m’aimait sincèrement. Les bouteilles de bière vides, la cohue à son appartement, son état d’euphorie… J’ai pu voir qu’il avait agi comme moi, qu’il pouvait peut-être ressentir comme moi. Qu’il était sincèrement amoureux de moi.
J’ai peu attendu cette voiture jaune, c’est comme s’il en avait à tous les coins de rue après tout. J’entrai dans l’une d’entre elles et donnait ma direction, à Sunset District, qui était à l’Ouest alors que j’étais au Nord. Mais ce n’est pas si mal, les deux endroits n’étaient pas bien loin l’une de l’autre et avec les routes que le chauffeur prend, ça devrait être encore moins long que je le pense.
Maël devait s’inquiéter… presque 2 heures de retard sans même que j’ai pu lui dire quoi que ce soit. Mon portable m’avait lâché alors que j’essayais avec espoir, de lui envoyer un SMS avant qu’il me ferme en pleine gueule. Heureusement que j’avais pensé à prendre mon chargeur pour ce soir, comme ça j’aurai mon téléphone si jamais quelqu’un a un truc d’important à me dire, va savoir.
Enfin arrivé, j’étais en panique total. J’avais vraiment peur qu’il m’en veuille, peur qu’il me ferme la porte en plein nez. J’étais insécure… je ne voulais pas que notre relation soit basée sur une sorte de « Suis-moi je te fuis, Fuis-moi je te suis ». Notre histoire méritait d’être vécu, selon-moi. Nous avions toujours été là l’un pour l’autre, ce serait du gâchis de se la jouer comme ça, facile, tranquille, à se briser le cœur l’un après l’autre. Comme si ça pouvait devenir une routine de rompre et reprendre. « Ah c’est à qui le tour déjà ? » « Je crois que c’est à toi » « Oh vraiment ? Bah alors j’te quitte ! » Ce n’est pas un jeu à jouer.
À mon plus grand bonheur, Maël m’avait ouvert la porte. À ce que je voyais derrière son dos, son appartement était clean : génial, il n’avait pas encore paniqué à propos de mon retard. La première réaction qu’il eut, fut de me prendre dans ses bras et de me serrer très fort. Ma personne a quitté le sol, il devait être très, très content de me voir, aussi content que je puisse l’être. Une fois retrouvé le niveau, je le serrais dans mes bras à mon tour, à la vue de tous ces voisins curieux, s’il en a. Enfin bref, Maël baisa mon cou, trop, mais pas assez. J’avais la chance d’avoir un petit ami comme lui, mais pas la chance d’avoir un cerveau comme le mien, pour avoir décidé de rompre avec lui.
…Pendant deux secondes j’ai cru que tu n’allais pas venir… murmura-t-il, au creux de mon oreille. Je fermai les yeux, dans le couloir de l’appartement il faisait froid, il y avait beaucoup de circulation.
--
C’était Jeudi. LE Jeudi. Comment une journée aussi ordinaire pouvait se transformer en une journée extraordinaire. Nous nous sommes promis de nous voir ce Jeudi de cette semaine, à l’occurrence aujourd’hui avant qu’il parte pour New York. J’allais passer une journée d’enfer et complète avec lui. Je peux franchement vous dire que j’avais hâte. Ces derniers temps, depuis qu’il a annoncé son départ à Eliàs, Bambi, etc, nous n’avions pas forcément eu un moment rien qu’à nous deux. Car certes, malgré les 4 mousquetaires que nous formions, j’étais quand même sa meilleure amie et je l’espère aussi, sa plus grande.
- Papa, roule plus vite, Maël m’attend au Cinéma ! Si j’arrive en retard, j’aurai tout bousillée notre journée ensemble.
- J’peux pas aller plus vite, tu sais très bien que c’est hors la loi !
- Oui mais… Maël, quoi !
Tous mes arguments se concentraient autour de « Maël ». Comme si c’était un dieu, comme si tout le monde se devait de le respecter si moi j’en avais décidé ainsi. Évidemment mon père n’avait pas eu le pied lourd, il roulait à la vitesse permise par l’état et moi je l’engueulais presque comme une malade en regardant l’heure à toutes les deux secondes. J’allais être en retard. En retard d’une seule et unique minute, mais c’était déjà trop.
Une fois arrivée, je suis sortie de la voiture après avoir remercié mon père – mais pas le temps discuter argent, heure qu’il fallait que je rentre et tout le reste. De toute façon, je m’en doutais pas mal que le maximum était 23 heures, puisque c’était un jour de semaine. C’est toujours comme ça. Maël m’attendait à l’entrée, il ne semblait même pas être impatient. Enfin, après tout, je n’étais qu’en retard d’une minute trente-trois chronos.
- Pendant deux secondes, j’ai cru que tu n’allais pas venir !
Avait-il dit, en rigolant. Bien sûr, il se moquait bien de moi. J’ai toujours été ponctuelle lorsqu’il est question de Maël. Même qu’à l’habitude j’arrivais 10 minutes, voir 20 minutes à l’avance pour être sûr de rien manquer. S’il savait que ce n’est pas… un trait de ma personnalité. Non, au contraire, je suis toujours à la ramasse, tête en l’air et tout ça. Mais je l’aimais, je l’aimais tellement.
- Sans blague, tu sais que je serai TOUJOURS là !
Je me suis mise à rire aussi, l’atmosphère était détendu, je n’avais pas grillé mon identité. Même si mon cœur criait très fort « je t’aime, je t’aime ! ».
--
Il recula avec le sourire, je secouai légèrement la tête en ouvrant les yeux pour essayer d’effacer cette image. Je lui souris également, il était tellement beau, il était tellement… mien. Alors, t’a passée une bonne journée ? Il me prit par la main et ensemble, nous entrons à l’intérieur de son appartement. Maël avait pris le soin de prendre mes affaires et les déposer près de lui, alors qu’il s’était assis sur le canapé. Pour ma part, je l’avais rejoint après avoir fermé et même verrouillé la porte. Non... C'était l'enfer au boulot et je n'avais qu'une envie : te rejoindre ! D'ailleurs je m'excuse de ce retard de... 2 heures... Mon portable s'est éteint pendant que je t'écrivais que j'allais être en retard. je lui souris, en m’approchant de lui. Sans blague, tu sais que je serais toujours là, n'est-ce pas ? lui ai-je répondu, le sourire aux lèvres, avant de l’embrasser tendrement et passionnément.
« I never wanted all this... but I guess it's because "it's life" » Maël Peter & Mary Jude
Je lui faisais confiance, le problème n’était pas là. C’était juste que…elle avait rompus si brutalement la première fois qu’il me fallait peut-être un peu de temps, juste quelques semaines pour avoir entièrement confiance. Je me connaissais, j’étais déjà assez méfiant comme ça de nature alors en général, lorsqu’on me faisait un sal coup, j’avais du mal après...Mais bon, là ça n’était pas n’importe qui, c’était Jude et j’avais ma part de responsabilité dans ce qui s’était passé. Mais ma méfiance était juste naturelle, j’avais peur de passer du temps avec elle, de m’attacher encore plus à elle – si c’était possible vu comment je l’étais déjà – : si je venais à être de nouveau déçus, la chute serait encore plus brutale. J’avais toujours eu peur de m’attacher aux gens, mais avec Jude, c’était venu si…naturellement. Tellement naturellement qu’elle était une des seules, non, la seule personne que je n’avais jamais eu perdre de perdre, car elle avait toujours été là.
« Non... C'était l'enfer au boulot et je n'avais qu'une envie : te rejoindre ! D'ailleurs je m'excuse de ce retard de... 2 heures... Mon portable s'est éteint pendant que je t'écrivais que j'allais être en retard. », dit-elle alors qu’elle venait s’asseoir à mes côtés après avoir fermer la porte d’entrée. Elle s’approcha doucement de moi. Mon cœur se mit à battre très vite pendant deux secondes, comme si cette soudaine proximité avec son visage ne m’étais pas aussi familière alors que aujourd’hui, elle était censée l’être. Elle disait elle-même qu’elle avait parfois encore du ma à ne pas penser que nous étions au départ, les meilleurs amis du monde. Je présumais que c’était normal… « Sans blague, tu sais que je serais toujours là, n'est-ce pas ?», demanda-t-elle en souriant alors qu’elle posait ses lèvres sur les miennes. Toujours là. Combien de fois m’avait-elle dit ça dans le passé ? Beaucoup. Je voulais y croire, mais quand je repensais à mes deux premières années passées à New-York, j’avais encore cette peur au ventre que tout puisse changer et qu’elle disparaisse de ma vie du jour au lendemain.
F L A S H B A C K ;
Le bruit de la pluie claquante contre la vitre de mon appartement New-Yorkais résonnait dans le petit salon. Je refermais la porte derrière moi en prenant soin d’enlever mes chaussures à l’entrée, trempées par la pluie. J’avais la chance de ne pas avoir beaucoup de route pour aller à l’université, celle si se trouvai à deux rues de chez moi. Mais malgré ça, j’étais trempé de la tête aux pieds, pas la peine de salir tout l’appart’ surtout que je savais que je n’aurais pas le courage de tout nettoyer. Aujourd’hui, tout se déroulait de travers. Je posais mon étui à guitare contenant celle-ci dans le hall et j’ôtais mon manteau dégoulinant d’eau à terre. Il pleuvait tellement que même mes vêtement sous mon manteau étaient humides. Je me dirigeais dans le salon avant de m’allonger dans le canapé sortant mon portable de ma poche.
Un an. Cela faisait un an jour pour jour que nous étions à ma fête d’adieu à SF. Je passais ma main sur mon visage, j’étais fatigué, je ne dormais pas très bien depuis quelques jours. En fait, cette année était passée à une vitesse folle : un an de routine. Ma vie se résumait à dormir, manger et aller à la fac. Rien d’autre. Le seul « ami » que je m’étais fait était dans le même cours de guitare que moi. Et encore, c’était un ami de fac, car nous ne nous étions jamais vu en dehors des cours. J’ouvris le répertoire de mon téléphone et je m’arrêtais sur le contact « Judy ». Il devait déjà y avoir une trentaine de messages dans ma boite d’envois destinés à elle. Zéro dans ma boite de réception, elle ne m’avait jamais répondue. Je soupirais, la dernière image que j’avais eue d’elle, s’était lorsqu’elle s’était réveillée nue dans mon lit. La dernière image que j’avais eu d’elle, s’était lorsque son sourire s’était éteint alors que je lui avait raconté un énorme mensonge, la pire erreur de toute ma vie peut-être. Elle n’était même pas venue me dire au revoir à l’aéroport, même pas un au revoir en fait. Pendant toute cette année, ma routine quotidienne m’avait permis d’essayer de ne pas penser à tout ça, mais ça faisait une semaine que j’étais en vacances, et cette histoire recommençait à m’obséder. Ca me rendait malade rien que de penser qu’aujourd’hui, elle devait probablement me détester alors que je l’aimais encore, et je me sentais vraiment con de ressentir encore ça après un an.
Oh et puis, merde ! Qu’est-ce que j’avais à perdre à lui envoyer un sms ? Surtout que au mieux, je pouvais gagner une simple petite réponse de sa part. Je sélectionnais alors ce contact et j’écrivais un message : « Hey Jude…j’espère que tu vas bien..tu me manques. Maël ». Sur les textos précédents, je n’arrêtais pas de m’excuser, mais j’en avais marre de m’excuser tout le temps. C’était vachement nul tout de même, et dès que j’appuyais sur la touche « envoyer », je le regrettais.
---
Je posais mes mains sur sa joue en prolongeant se baiser. Qu’est-ce que j’en avais rêvé, de ce moment pendant deux ans. Je rompus ce baisé, à bout de souffle en gardant ma main sur sa joue, la caressant doucement avec mon pouce. Je plaquais mon front contre le sien, fermant toujours les yeux avant de les ouvrir quelques secondes plus tard pour pouvoir la regarder. Elle était juste magnifique, je me demandais comment j’avais pu lui faire tant de mal dans le passé, elle n’avait jamais méritée ça et je ne m’excuserais jamais assez pour ça. Je voulais me rattraper et la rendre la plus heureuse possible. Si elle voulait un grand et beau mariage, alors je lui offrirais. Si elle voulait assez d’enfants pour faire une équipe de base-ball, alors nous aurions des enfants. J’espérais vraiment que j’aurais un nouveau cœur dans peu de temps. Je me voyais mal lui offrir notre petite famille à nous si s’était pour mourir après et la laisser toute seule. Je voulais que mes enfants connaissent leurs deux parents, c’était important. Très important pour moi. Mais bon, nous avions encore un peu de temps pour penser à tout ça. Il fallait déjà que nous arrivions à nous construire une relation solide et tout le tralala. « Quatre jours sans te voir…c’est beaucoup trop faut plus que ça arrive… », murmurais-je en lui souriant. Je retirais ma main de sa joue pour ranger une mèche de cheveux derrière son oreille. Je m’avançais vers elle pour l’embrasser a nouveau, puis entre deux baisers je lui murmurais, « Je t’aime ».
« I never wanted all this... but I guess it's because "it's life" » Maël Peter & Mary Jude
I shivered as soon as he put his lips on mine. Maël was so tender and gentle; he could ever imagine how much I loved him from the very first sight and how much I’m glad to be his girlfriend. During these three years without his presence in San Francisco, I felt so lonely and so abandoned, jealous of her. Maybe he wasn’t really in love with this girl, whatever her name is, maybe he just lied to me for making me jealous? Or maybe I’m just paranoid? Did he lied to me? Well… as long as he really loves me now, I’m ready to take these entire questions in my head.
O Romeo, I dreamt for so long being with you. Fifteen years of waiting, but they worth it. Did I told you how much I’m happy that you’re back home? And did I told you how much I missed you? I have so many things to say, but I feel like I can’t because words wouldn’t get out of my mouth.
In anyways, I feel so great in your arm, as much as a princess or an angel. At least, do you feel it too? I’d do everything, anything to make him happy. I’d spend the rest of my life trying and dying for, it is true. I want him to know what family is, to know how wonderful it is. Four days without you… it’s too much, it should never happen again. he muttered, and then he smiled softly. Maël gets off his hand of my cheek, quietly replacing my hairs behind my ear. I gently nodded, and then we kissed again, passionately.
I love you. he whispered. I smirked, and then kissed him back. I felt my heart beating so fast, as fast as it can. I was afraid to lose control, afraid to fall too much in love with him, if it was possible. I interrupted this kiss, putting my forehead against his. God, I’m so in love.
I sighed; my heart was on the verge of collapse, I felt my hands trembling again, as soon as he looked in my direction. It took me thirty seconds to think again, thirty seconds to bringing me back on earth. This is all real, our story is real. He’s not lying; Maël truly loves me as I love him. I took a deep breath; I would never hurt him again, because now I understand how much he suffered. I looked at him; he was dazzling, like he always has been.
- Flash back –
It was so humiliating. This was so embarrassing. I was only walking in my home town park when a weird guy appeared in front of me. He seems lost, maybe drunk also, and then he asked me politely what hour it is, and where is the nearest bus stop. I though he was a smart guy, or at least, a normal guy. But he wasn’t and I finally understand when he forced me to follow him in a dark corner of some street. He hurted me, touched me and even raped me. At this time I only regret the departure of Maël, and I was praying for him to come rescue me like he always did before… But he never did.
I felt lonely, until the very end. I tough for a second that he will kill me, but he didn’t. He just let me alone in this empty street without my panties on, just as an old sock without his pair. Anyways, I returned at the park, I even slept on the bench. I thought that even if I get violate again it wouldn’t matter, ‘cause my world has already fallen apart.
--
I can’t understand why I was thinking about it suddenly. I swallowed, hoping I didn’t take too much time to answer. My heart was hurting, this bad souvenir haunted me for so long and I finally got to forget it partly with Maël attendance. But it came back, and it secretly left me without words.
Wanted so much to tell him “I love you too baby. Please never let me go…” but words wouldn’t get out of my mouth. I stared at him, and then I grinned. Should we tell the world? I asked questionably, but then I laughed. You promised, after all... I shrugged, with a little smile on my lips. He really said that he was able to get on the roof to shout it out loud. Or maybe are you… incompetent? I laughed then I get up and sighed. It’s up to you. Are you willing to come with me outside? <3
« I never wanted all this... but I guess it's because "it's life" » Maël Peter & Mary Jude
« Est-ce qu’on devrait le dire au monde entier ? », demanda-t-elle en rigolant. Je la regardais, bien sur, j’avais envie que tout le monde le sache, ce secret commençait à peser lourd sur ma conscience, et puis, ne pas pouvoir la voir durant des jours et des jours car nous étions censés être « disputés », c’était…horrible. Heureusement que les textos existaient d’ailleurs. C’était comme si nous vivions une relation longue distance, tout ce dont je voulais échapper en ne lui disant rien avant de partir à New-York. Bien sur, j’avais eu l’idée moi aussi, mais c’était vraiment provisoire, juste le temps que nous puissions nous retrouver juste elle et moi, avec personne autour pour nous dire quoi ou comment faire, pour nous juger. Ça avait été parfait quand elle était restée deux jours chez moi, mais ensuite, ne plus pouvoir la voir ou seulement cinq minutes parce que j’avais grimpé par la fenêtre de sa chambre… « Tu l’avais promis après tout… », lança-t-elle avec un petit sourire aux lèvres. Ce petit sourire, je l’avais déjà vu auparavant, beaucoup de fois. Mais bizarrement, aujourd’hui, il me faisait un autre effet, je le voyais, autrement.
F L A S H B A C K ;
« Judy, pas besoin de tout ça – dis-je d’un ton ironique alors que je me tenais dans l’ouverture de la porte de sa chambre en souriant, les bras croisés en train d’admirer le spectacle. J’te rappel qu’on part qu’une journée ! ». La belle brune se tourna vers moi pour me lancer un petit sourire amusé alors qu’elle essayait désespérément de fermer son sac à dos plein à craquer. Je me redressais et me dirigea vers elle pour l’aider à refermer son sac, mais sans succès. « Mais qu’est-ce que t’a foutu là dedans ? –demandais-je alors que je fouillais son sac. Mais…pourquoi tu prends tout ça, on n’en a pas besoin ? ». Elle tapa ma main d’un air de dire « pas touche » et je reculais pour la laisser tenter désespérément de fermer son sac. Elle me lança un regard fier lorsqu’elle réussit enfin. « Tu disais ? », demanda-t-elle en me souriant. J’attrapais mes clefs de voitures que j’avais posées sur son lit et je lui tourna le dos pour descendre vers ma voiture. En passant par son salon, je saluais son père qui me demanda de ne pas la ramener trop tard, réflexion qui m’avait fait sourire.
Une fois installé dans ma voiture, Jude vint me rejoindre en balançant son sac sur la banquette arrière. Elle se dépêcha de mettre sa ceinture avant d’enlever ses chaussures afin de placer ses pieds devant elle avant le pare-brise. Je la regardai en prenant un air étonné, « Surtout fait comme chez toi ! ». Elle me sourit en plaçant ses mains derrière sa tête, se mettant à son aise ; « Bah quoi, j’ai pas le droit ? ». Je ne dis rien et me contenta d’allumer le contact de la voiture en démarrant. Cela faisait déjà pas mal de temps que nous avions prévu cette escapade à LA mais cette fois, rien que tous les deux, sans BJ et Eliàs comme l’autre jour. J’espérais juste ne pas me gourer de route car l’autre fois, ce n’était pas moi qui conduisait, j’étais sur la banquette arrière avec Jude et ont se s’étaient pas préoccuper de la route puisque nous faisions les cons, ce qui exaspéré Eliàs qui cherchait désespérément la bonne route. M’enfin.
Cela faisait presque deux heures que nous étions sur la route, et je commençais à croire que je m’étais planté de chemin. Je m’arrêtais sur le côté de la route alors que Judy elle se contentait d’écouter la musique de la radio en chantonnant. « Bah…qu’est-ce que tu fous ? », demanda-t-elle en voyant que je m’étais arrêté. « J’crois…que j’me suis planté ». Elle se redressa avant d’éteindre la radio. « Tu déconnes là ? », demanda-t-elle tout à coup, beaucoup moins détendue. Je me tournais pour chercher une carte de la Californie sur la banquette arrière. Une fois trouvée, je me tournais vers elle, « J’ai l’air de rire peut-être ? ». Remettant ses chaussures, elle ouvrit la portière de la voiture pour sortir et regarda autour d’elle ; « Bordel Maël ! Tu sais pas aller à LA ou quoi ? ». Je sortais de la voiture à mon tour, la carte en main et je m’asseyais sur le capot de la voiture en la dépliant ; « Tu sais très bien que j’ai aucun sens de l’orientation Winters ! ». Elle avait l’air fâchée, mais bon, je savais que ça ne serait que passager, elle n’avait jamais su me faire la gueule plus de dix minutes. Elle s’asseyait à côté de moi sur le capot, faisant la moue. Après avoir retourné deux ou trois fois la carte entre mes mains, je la posais à côté de moi. Ce n’était même pas une carte de la Californie. Je lui donnai alors une petite tape sur l’épaule pour la faire réagir et elle me fusilla du regard pendant deux secondes avant de m’affichait un large sourire. « Espèce d’imbécile ! Tu sais même pas où on est ! », lança-t-elle en me rendant ma tape sur l’épaule. Je m’allongeais sur le capot en regardant le ciel, il y avait un peu de soleil, mais pas trop, c’était parfait. Je plaçais mes mains derrière ma tête et je tournais le regard vers elle en lui souriant ; « Non…mais, c’qui compte c’est qu’on soit ensemble non ? ». Elle me sourit à son tour et s’allongea elle aussi. « T’a raison… », murmurais-t-elle en fermant les yeux avec un petit sourire aux lèvres.
------
« Ou bien…peut-être que tu n’en n’es pas capable ? ». Sa voix me fit revenir à la réalité. Je levais le regard sur elle. Est-ce qu’elle parlait d’aller le crier sur le toit de mon immeuble ? Je lui souris, comment pouvait-elle encore me défier après toutes les fois où j’avais gagné ? Je n’avais jamais eu peur de relever ses défis, même les plus fous. Alors monter sur le toit de mon immeuble pour crier à toute la ville que j’étais dingue d’elle, c’était un jeu d’enfant. Même si il était tard, même si je risquais de réveiller tout le quartier, je m’en contrefoutais. Elle rigolait à nouveau puis se leva, « C’est à toi. Est-ce que tu vas me rejoindre à l’extérieur ? ». Je n’eus pas le temps de réfléchir trente si milles fois, j’avais dit que je le ferais, alors j’allais le faire ! Je me levai à mon tour sans la quitter sur regard et je lui pris sa main en direction de la sortie. Nous étions dans le couloir de l’immeuble juste devant la cage d’escalier quand je m’arrêtais et me tournais vers elle ; « Mais…tant pis pour toi, tous les garçons se cette ville sauront que toi, t’es rien qu’à moi et qu’ils ont pas intérêt à te regarder de trop prêt, sinon je mord :p ». Je lui souris et, sans attendre une réponse de sa part, je me tournai à nouveau, gardant sa main dans la mienne et montant les escaliers.
Il faisait assez froid dehors, mais ça n’était l’histoire que de quelques minutes. Je fermais la porte derrière nous histoire de ne pas laisser le froid entrer dans l’immeuble et donc, dans tous les appartements. Je lâchais alors sa main et je me tournai vers elle avant de déposer un baiser sur sa joue. Je me dirigeais alors vers le bord du toit, on pouvait facilement voir une bonne partie de San Francisco d’ici et si les lumières de la ville n’étaient pas si intenses, on aurait probablement pu voir les étoiles dans le ciel noir. On voyait bien que je n’habitais pas un immeuble très très « huppé » car il n’y avait rien autour du toit pour empêcher un suicidaire de sauter dans le vide. Je m’asseyais sur le bord sans même savoir où Jude se tenait et je plaçais mes mains de part et d’autre de ma bouche pour faire encore plus porter ma voix. Je pris une grande inspiration et je criais ; « Moi, Maël Petterson, je suis carrément fou amoureux de Jude Winters ! Vous m’avez entendu SF ? J’aime Jude Winters ! ». je m’arrêtais pour voir sa réaction, respirant un grand coup comme si j’allais recommencer à gueuler la même phrase…
« I never wanted all this... but I guess it's because "it's life" » Maël Peter & Mary Jude
J’eus pas à le lui dire deux fois, ô non ! Maël se leva d’un bond, il semblait déterminé avec ce regard foudroyant. Une fois près de moi, il m’attrapa par la main et m’attira dans le couloir. Il savait bien son chemin, à croire qu’il allait régulièrement sur le toit du bloc appartement. Enfin bref. Nous étions sur le point de grimper les escaliers alors qu’il se retourna vers moi, pour me dire que j’allais peut-être le regretter. Mais…tant pis pour toi, tous les garçons de cette ville sauront que toi, t’es rien qu’à moi et qu’ils n’ont pas intérêt à te regarder de trop près, sinon je mords :p dit-il avec le sourire. Je me suis immédiatement mise à rire. Ouais, comme si j’allais me plaindre, tiens ! Ça fait 15 ans que je rêve que de ça… Qu’il tienne ma main fièrement en disant aux autres que je suis sa petite amie, qu’il en soit fier. Enfin, c’est tout bête, mais c’est comme ça.
Nous montions les escaliers. C’était vachement long quand même ! Son appartement a quoi ? Quatre étages ? On aurait dit qu’il en avait vingt ! Bref, je ne suis pas là pour me plaindre. Dehors il faisait froid, pas étonnant à ces temps-ci de l’année. Au nord, c’est l’hiver et il neige, ici, on a encore cette « chance » de n’avoir que quelques flocons qui durent l’espace de… trente minute. Je n’ai jamais vue plus, je pense.
D’ici nous pouvions voir les rues et les alentours de San Francisco. Ce n’était pas un immeuble très huppé, donc rien de très haut et chic. Enfin, c’était tout de même plus haut que ma maison à Alamo Square ! J’arrivais à voir la plage un peu plus loin, et un bon ensemble de la ville. Malgré cela, c’était tout de même magnifique. Maël me lâchait la main et m’offrit un bisou sur la joue. Je ne m’y attendais pas vraiment… mon cœur s’est mis à battre très rapidement, ma carnation de peau s’est probablement rosie un peu, comme je suis une timide de nature.
Il se dirigea vers le bord, instinctivement je me suis inquiété qu’il aille trop près et tombe. J’étais au aguets, comme prête à essayer de le rattraper si jamais quelque chose lui arrivait… même si je savais que même si ce serait le cas, je ne serais jamais assez forte pour le sauver. Mauvaises pensées ! Purée, ne faut absolument pas que ça arrive ! Il s’asseyait sur le bord, j’étais nerveuse de m’y approcher… j’avais vraiment, mais vraiment le vertige. Maël mit ses mains près de sa bouche pour donner un effet mégaphone à sa voix et s’est mis à crier : Moi, Maël Petterson, je suis carrément fou amoureux de Jude Winters ! Vous m’avez entendu SF ? J’aime Jude Winters !
J’avais les larmes aux yeux, la main devant la bouche avec un petit sourire caché. Il me faisait rire, sourire et même pleurer de joie. Jamais en cent ans j’aurais cru qu’il me ferait ça… jamais j’aurais cru que je pouvais l’aimer encore plus qu’avant.
- Flashback –
It took me so much time to prepare before going out today. Because today, was the day I fixed to tell him. Finally I found the best way for me to confess. I wrote him a letter, but not a normal letter… A special love letter. It took me hours to write it, and at the end I wrote six pages of them. Anyway, my eyes were glistening and my heart was rushing, I felt so excited but terrified.
I put on my favourite shoes, and my favourite dress. I was all dressed, ready to “conquer” his heart. But I always had this kind of thought, who makes me really nervous. What if he doesn’t like me like I do? What if he wants to be together with another woman? So many questions I want to answer, but still, I can’t. But I would, eventually.
Right on time!
- Jude, there you are…, He sighed, I smiled. - Yeah Maël, I also have something to say… - Really? Me first! - As you wish…
He seems happy for a reason. It kind of brings me nervous… - I finally receive a response from New York’s University, I’ve been accepted! Shocked… emotionless. How can I sincerely say that I love him now? It felt like earth is collapsing. My heart has almost stopped… but I had to come back to reality. Maël is not your boyfriend Jude, he is absolutely not.
- Wow… Congratulations!, I clapped my hands, with a fake smile along my cheeks. - Thanks but… didn’t you say you have something to announce too? - Me? Uh, well… I forgot! Maybe it wasn’t important… I’m so glad you succeeded!
He took me in his arm, I felt so… weak. How can I let him go without telling him I love him? I don’t know… but I did, selfishly.
--
Je le regardais sans mots, j'étais muette. Ce geste était pour moi une preuve beaucoup plus importante qu'il pouvait le croire. J'essuyais mes larmes, et l'imitais immédiatement, portant mes mains à mes joues pour amplifier ma voix :
- Maël Petterson, je t'aime, je t'ai toujours aimée !
< Désolé d'avoir fait que le flashback en anglais... en fait, j'ai réalisé j'devais faire ta rép un peu tard & en plus, j'ai un de ces mal de têtes ma chérie ! @__@ enfin, j'ai pensé que le faire en bilingue ça pourrait être marrant & intéressant (a) >
« I never wanted all this... but I guess it's because "it's life" » Maël Peter & Mary Jude
« Maël Petterson, je t’aime, je t’ai toujours aimée ! ». Je souris, je ne pensais pas qu’elle l’aurait fait elle aussi. « Je t’ai toujours aimée », c’était étrange, je n’avais jamais rien remarqué…quel con !
F L A S H B A C K ;
« Pas question ! lança Jude d’un ton ferme. Le dos plaqué contre la porte de sa chambre, je me laissais glisser contre celle-ci pour finir assis au beau milieu du couloir sombre – Va t-en Maël ! Fallait y penser quand tu m’as posé un lapin hier soir ! ». Je soupirais. « Je t’ai pas posé de lapin Judy, je t’ai envoyé un texto pour te prévenir ! Allez, ouvre-moi… ». Rien, aucun bruit dans la chambre de ma meilleure amie, je commençais à désespérer. Elle m’en voulait, je le savais, mais ça n’était vraiment pas le moment pour une dispute car d’ici deux mois, je ne serais même plus à San Francisco, je serais à l’autre bout du pays à l’université. Nous n’avions plus qu’à profiter de cet été ensemble, je voulais vraiment profiter de ma meilleure amie avant de partir pour New-York. J’avais merdé avec elle, je le savais, mais depuis environ un mois, j’avais l’impression de ressentir quelque chose pour elle, quelque chose de différent que de l’amitié, quelque chose de plus fort. Je n’en étais pas sur, je n’étais jamais tombé amoureux de toute ma vie, mais lorsqu’on m’en décrivait les symptômes, je ne pouvais que me rendre à l’évidence, aussi bizarre était-elle. Mais c’était aussi impossible…j’allais partir et puis…c’était ma meilleure amie ! Je ne voulais pas la blesser, je prenais un peu mes distances avec elle en espérant que ses foutus sentiments s’en ailles aussi vite qu’ils étaient venus.
« Tu devais dormir chez moi –commença t-elle en brisant le silence qui s’était installé. Elle avait pris une voix moins ferme que tout à l’heure, beaucoup plus posée mais...triste, déçue. – et en dernière minute, monsieur décide d’annuler parce que la plus grande pétasse du lycée –soit dit en passant – l’a invité à une fête ! ». Je me sentais vraiment con, mais je pensais qu’en voyant d’autres filles, j’arriverais à oublier les sentiments que je pensais avoir pour elle. Malheureusement, ça n’était pas aussi facile. Je plaquais ma tête contre la porte, fermant les yeux. « Chui désolé Jude…t’a raison, j’suis qu’un con, le pire, c’est qu’elle était pourrie cette fête…s’te fait, ouvre…dans deux mois j’me casse…j’aimerais bien profiter de ma meilleure amie avant ça… ». Quelques secondes plus tard, la porte s’ouvrit. Je me levais, me retrouvant face à elle. Je baissais mon regard vers le sol. « Vanessa…tu sors avec elle ? », me demanda-t-elle d’un air assez hésitant. Je sentais mon cœur battre à mille à l’heure, comme à chaque fois que je sentais son regard se poser sur mois depuis un mois. « Non…je sors pas avec la plus grande pétasse du lycée ! J’me fou de cette fille… », répondais-je en gardant toujours mes yeux rivés sur le sol, plaçant mes mains dans les poches de mon jean. « C’est peut-être une pétasse, mais c’est la plus belle fille du lycée et puis…elle te court après…tout le monde le voit à part toi ! ». Je fronçais les sourcils, ça, je l’avais bien remarqué hier soir qu’elle me courait après.
J’avalais ma salive en relevant le regard vers elle. « J’m’en fiche de Vanessa ou des autres, je veux juste… – je m’arrêtais, merde, quel con, comment est-ce que j’étais censé terminer cette phrase ? Je pris une grande inspiration – je veux juste passer du temps avec toi avant que je parte… ». Un sourire se dessina sur son visage. « On passe la journée de demain ensemble ? On aura au cinéma… », demanda-t-elle. Je fis oui de la tête et je m’avançais vers elle pour la prendre dans mes bras. « Chui désolé...vraiment… », murmurais-je en caressant son dos. Je sentais qu’elle me serrait un peu plus. « Je sais Maël…t’inquiète pas… ».
-----
Je me sentais vraiment bête de n’avoir jamais rien vu. Surtout que Eliàs m’en avait déjà parlé ! Maintenant que je le savais, quand j’y repensais, certaines de ses réactions prenaient un tout autre sens. Comme cette fois où je l’avais lâchée en dernière minute pour une fille plutôt que de passer un peu de temps avec elle. C’était une crise de jalousie qu’elle m’avait fait là ? J’avais toujours cru que c’était parce qu’elle était en colère que je l’ai lâchée, parce qu’elle voulait savoir quand j’avais une petite amie ou pas, jamais, ô non grand jamais je n’aurais pensé que c’était parce qu’elle était jalouse que je puisse voir d’autres filles. Parfois, je me demandais comment les choses se seraient passées si je lui avais dit ce que j’avais prévus au départ sans réfléchir, comme « J’m’en fou de Vanessa ou des autres, je veux juste…toi. Jude, toi, je ne veux aucune autre ! ». Ca aurait été sûrement pire que comment les choses s’étaient réellement passées. Nous serions sortis ensemble quoi, deux mois, le temps de l’été et puis après ? « Bon, bah on arrête là, faut que j’aille à New-York » ? C’était impensable. Elle disait qu’elle m’aurait suivie là bas, mais à l’époque, elle n’avait que dix sept ans, son père ne l’aurait jamais laissée partir, surtout que cette année là, elle allait passer son diplôme de fin de lycée qui était important à avoir. Non, ça aurait été une catastrophe et j ne regrettais pas de ne rien lui avoir dit à ce moment là.
Il faisait de plus e plus frais dehors, je me tournais vers elle en souriant, elle avait les larmes aux yeux. Des larmes…de joie ? Ce n’était pas grand-chose, j’avais juste gueulé sur un toit que je l’aimais, je lui devais bien ça après tout le mal que j’avais bien pu lui faire dans le passé. Ca n’était vraiment pas grand-chose et puis, je lui avais promis après tout ! Je me relevais pour être face à elle et je m’avançais pour la prendre dans mes bras. Je me pencha légèrement pour déposer un baiser sur sa joue. « J’pense qu’on devrait rentrer, faudrait pas que tu tombes malade… ». Je lui souris et glissa ma main dans la sienne en faisant demi tour vers la cage d’escalier. Je refermais bien la porte d’accès au toit derrière moi. Il faisait déjà nettement meilleur dans la cage d’escalier. Nous descendîmes en silence jusqu’à mon appartement où faisait encore meilleur. Je mettais le chauffage assez chaud, j’aimais bien la chaleur. A l’orphelinat, je réglais toujours en douce le chauffage de ma chambre pour l’augmenter et lorsque les surveillants venaient vérifier que je dormais bien, ils me grondaient car ils disaient qu’on étouffer de chaleur dans ma chambre et ils le rebaissaient. Mais bon, ça ne servait à rien puisque je finissais toujours par l’augmenter à nouveau, à la fin ils laissèrent tomber. Une fois la porte d’entrer fermée, je m’avançais vers elle pour la prendre à nouveau dans mes bras ; « Tu m’aimes depuis toujours…mais pour toujours hein ? Tu partiras plus...plus jamais ? »
...and she will be loved... Maël Peter & Mary Jude
Plusieurs minutes passèrent alors que nous étions sur le toit de son appartement. C’est vrai qu’il commençait à faire froid. La nuit commençait bêtement à tomber, le soleil allait se coucher. C’était magnifique à regarder mais il faisait trop froid à présent pour rester. Et ça, Maël l’avait aussi bien comprit que moi.
Il se releva du bord, encore quelques secondes j’eus quelques pincement au cœur. J’avais peur qu’il tombe… comme peur qu’il n’ait pas cette opération du cœur, au final. J’avais tout simplement peur de le perdre… perdre la seule et unique personne qui pouvait me rendre aussi heureuse. C’est débile, c’est tout con, mais c’est comme ça après tout. Il s’approcha de moi et déposa un baiser sur ma joue. Moi qui étais parmi les étoiles et la lune, je suis retourné rapidement sur terre. Ciel, il était beau, avec ses grands yeux et son sourire qui me fait fondre sur place. Mon cœur chavirait à chaque fois, comme le Titanic. J’pense qu’on devrait rentrer, faudrait pas que tu tombes malade… et c’est que par-dessus tout, il n’est pas que romantique mais prudent. Maël voulait qu’on rentre parce qu’il ne voulait pas que JE tombe malade ? Il allait me rendre folle. Et en fait, c’est que je le suis déjà beaucoup trop… Peut-être que je deviendrai folle à lier et que je devrais trouver un asile au plus vite. C’est un dieu, c’est mon dieu, je l’aime. Je l’aime autant merde. À ce point, c’n’est même plus humain !
Il glissa sa main dans la mienne, elle était chaude et un peu moite. Peut-être que c’était ma main, qui l’était, ou alors la chaleur de son souffle lorsqu’il criait ses âneries. Malgré tout je souris, il avait éclairé ma journée qui avait pourtant été si longue et si pénible… Maël, mon chéri, tu sais à quelle point ça me manquais ? À quel point j’avais besoin de toi ?
Le silence fut et nos bruits de pas dans les escaliers retentissent. Ça me plaisait, qu’il me mène de cette façon, sans un mot à son appartement en me tenant la main. Tout ça était pour moi encore tout nouveau, mon cœur se resserrait dans ma poitrine, j’étais… timide. J’ai beau avoir fréquenté d’autres gens pendant son absence, mais je n’aurais jamais encore vécu ça. Le grand amour, ou même l’amour tout court… Maël est le seul à avoir obtenu ce titre… depuis bien longtemps déjà.
À l’intérieur il faisait chaud. Même à mourir de chaud. C’est à se demander comment il fait pour respirer dans un tel bazar. Mais Maël avait toujours aimé vivre au chaud, je le connaissais assez bien pour savoir que cette température bouillante était dite « naturelle » chez lui. Une fois tous les deux les pieds à l’entrée, je refermai la porte derrière nous. Mon nouvel amoureux me prit aussitôt dans ses bras, c’était exaltant comment il le faisait, je me sentais tellement bien près de lui. Je pris une grande respiration aisée, c’était peut-être ça que l’on appelle… la joie de vivre ? Tu m’aimes depuis toujours… mais pour toujours hein ? Tu partiras plus... plus jamais ? aussitôt arrivé, aussitôt repartie ? Non. Bien sûr que non. Je l’avais fait une fois parce que je n’avais aucun tact : comme je n’en ai jamais eu. Je ne comptais pas faire la même erreur deux fois… Laisser tomber Maël, sachant qu’il était en peine, qu’il était prêt à tout pour me ravoir, qu’il s’était saoulé la gueule comme je l’avais fait et qu’il menaçait même de se laisser mourir ? Non. Non merci. Et même sans toutes ces conséquences que j’ai « vécues » avec lui la première fois, je ne le laisserais pas pour une deuxième fois… car les répercussions sur moi avaient été pires. Je n’ai pas l’habitude de me plaindre, je n’ai encore moins l’habitude d’envoyer chier l’homme de mes rêves et ce n’est pas demain la veille que je recommencerai. Du moins, pas d’une façon aussi brutale. Je devrais calmer un peu mes ardeurs, ce serait une bonne résolution 2011 à prendre.
Plus jamais , prononçai-je à voix basse. Je posais inconsciemment mon front contre le sien, avec le sourire aux lèvres. Embrasse-moi, encore.
– Flashback –
…Embrasse-moi encore… J’étais à bout de souffle. À bout de tout en fait. Cette fête bruyante m’avait donné mal à la tête et maintenant je me retrouvais dans sa chambre, sous les draps à le laisser me faire l’amour. C’était ma première fois et par chance, je ne me rappelle pas avoir saignée. Les mouvements qu’il produisait étaient doux et langoureux, à y repenser c’est plus logique et plus beau qu’il n’ait pas été saoul. Maël prenait soin de chaque mouvement qu’il faisait, en aucun cas brusque et même la première pénétration avait été délicate. Je n’aurais jamais pu espérer mieux.
Des baisers dans le cou, des baisers sur mes seins, sur mes lèvres... J’en avais eu des milliers, des tonnes. Il n’avait qu’à peine dit quelques mots, à croire qu’il avait peur de tout gâcher. J’aurais voulu entendre ces mots-là, mais ils ne furent point. J’avais cette agréable sensation, Maël était collé à moi, en moi et m’offrait la meilleure des premières fois. C’était comment dire, magique. Mais demain tout sera différent… demain il partira pour New York. Avec chance, je resterai une correspondante… avec chance, je pourrai partir avec lui et étudier là-bas aussi, qui sait.
Mais je ne me suis faite que des films. Le lendemain il prétendait être saoul, le lendemain il ne prétendait rien se rappeler. Vous savez, à ce moment-là j’avais l’impression parlé à un amnésique… Il me disait tout bonnement, que je venais de vivre un moment formidable avec moi-même… et moi seulement. Je serai la seule, à m’en rappeler. J’étais dégouté et franchement j’avais honte. Je suis déjà une timide au naturelle alors là… Ç’en était assez. Je me retenais du plus fort que je pouvais de pleurer, de me mettre à crier et à m’arracher les cheveux. J’étais nue dans ce lit où nous avions eu nos ébats, ce lit qui était le sien… Il l’était aussi. J’avais couché avec mon meilleur ami, ou du moins, le reste de ce qu’il en était.
Je me levai et me rhabillai. Je venais de lui offrir toutes mes premières fois en une soirée et je me suis planté de plus belle. Je ne m’étais jamais mise à nue devant un homme, je n’avais jamais fait l’amour et ni même embrassé quelqu’un. J’avais tout gardé pour Maël, mais ce n’était absolument pas ce que je croyais que ça allait être. Il ne s’en rappelait même plus… bordel. Plus de rien du tout ! Et le peu qui se rappelait, il devait le regretter… j’en suis certaine. Bordel de sa mère la chienne, pourquoi est-ce que j’suis toujours seule dans tout ce que je fais ? Une fois rhabillé je quittai sa chambre la gorge nouée. Il avait beau m’envoyer trois à cinquante messages textes d’excuses par jour… mais rien ne pouvait atténuer la douleur.
...and she will be loved... Maël Peter & Mary Jude
« Plus jamais… », je lui souris, rien que de penser à la perdre à nouveau…j’en avais des frissons, j’en avais la tremblote. Maintenant je comprenais, je comprenais tous ses couples que j’avais autrefois trouvé agaçant, exhibant leur bonheur dans la rue en se tenant la main, en se murmurant des choses à l’oreille après avoir émis quelques ricanements débiles. En même temps, j’avais grandis, j’avais changé, beaucoup changé. Je n’avais plus rien du gamin mal dans sa peau et introvertis que j’avais pu être avant, je pensais vraiment avoir fait des progrès à ce niveau là. J’étais un enfant très compliqué, et c’était sûrement pour ça que mes amis se comptaient sur les deux doigts de la main. Je me demandais parfois comment ils avaient réussis à me supporter, pourquoi ils avaient eu envie d’être mon ami. J’étais seul, tellement seul, et même lorsque je rencontrais Eliàs à la petite école, je me sentais plus seul que jamais. Jusqu’à ce que je la rencontre elle.
J’avais sincèrement essayé de me souvenir. Rien qu’une scène, rien qu’un détail. Le seul souvenir que j’avais en en mémoire concernait mon père qui était la chanson « Hey Jude » des Beatles. Je ne me rappelais que de cette chanson et la voix de mon père chantonnant dans la voiture ou dans le salon à l’écoute de celle-ci. J’aurais aimé me souvenir de mes parents, je m’en étais voulu, tellement voulu. Comment peut-oublier ses propres parents ? Comment, après plusieurs années, avais-je pu oublier le prénom de ma propre et unique sœur ? J’ai eu honte, tellement honte de ne pas m’être battus plus pour pouvoir garder un lien avec elle, pour ne pas m’être battus pour ne pas être à nouveau seul. J’étais seul, j’étais tellement chiant qu’aucun gamin à l’orphelinat voulait dormir dans la même chambre que moi et j’étais donc un des rares à avoir ma propre chambre.
Pendant longtemps, je n’étais personne et encore aujourd’hui, je n’étais même pas sur de savoir qui j’étais. La seule chose que je savais, c’était que mon père devait avoir un bon métier vu tout l’argent qu’il avait déjà mis sur mon compte en banque pour mes études à seulement 4 ans. Quant à ma mère, je savais qu’elle était la seule personne sur cette terre qui aurait été capable de pouvoir m’expliquer ma maladie, à savoir ce que je risquais de devoir vivre tous les jours en grandissant. Être essoufflé au bout de dix minutes lors d’un effort, aller à l’hôpital tous les mois pour courir sur un tapis roulant, le torse plein de fils reliés à des machines. Devoir ne manger ni trop gras, ni trop salé, rester calme au risque de faire une crise suivie d’un malaise. J’en avais tant voulu à mes parents de m’avoir abandonné, d’être partis si vite même si je savais que ça n’était pas leur faute. C’est l’année où je rencontrais Jude que j’étais dans un état de détresse encore plus grande, les occupants de l’orphelinat le voyaient bien, je brouillais du noir tout seul allongé sur mon lit dans ma petite chambre, je disais clairement que j’en voulais à mes parents de m’avoir mis au monde sachant que jr risquais d’être malade et que en plus, ils allaient finir par m’abandonner, me laissant pourrir dans un endroit miteux qu’était l’orphelinat. Alors le directeur m’envoya chez un psy, mais, déjà que je ne parlais pas aux enfants de mon école, alors parler à une inconnue aux traits sévère de ce qui pouvait bien se passer dans ma petite tête…
F L A S H B A C K ;
« Maël…c’est notre troisième séance et tu ne m’as toujours rien dit…venir ici, ce n’est pas une punition, c’est pour t’aider, pour le soulager ». Je levais les yeux vers la psychologue, fronçant les sourcils. Elle feuilleta son dossier avec écrit en gros mon prénom sur la couverture, remontant ses lunettes sur son nez alors qu’elle lisait une page. « Tu traines beaucoup dehors après l’école avec une certaine…Dehlila, et on m’a dit que vous faîtes beaucoup de bêtises…tu sais, tu devrais parler avec les enfants de ton école, te faire des vrais amis, pas des…des gens qui te mettront sur la mauvaise voie tu vois ? ». Je serrais les poings, j’étais en colère, de quel droit me parlait-elle sur se ton ? Non, plutôt, de quel droit me donnait-elle des ordres ? « Vous n’êtes pas ma mère ! », lançais-je d’un ton sec en baissant le regard vers le sol. La jeune femme soupira et ferma son dossier, s’appuyant sur son bureau avec ses coudes, « Maël…A part…Dahlila…tu n’as pas d’amis ? ». J’en avais déjà marre, à quoi servaient toutes ses questions ? Elles n’allaient absolument rien changer ! Elles n’allaient ni faire revenir mes parents et ma sœur, ni réparer ce foutu cœur qui faisait déjà des siennes. Je ne répondais pas, si je lui parlais encore mal, elle allait le dire à l’assistante sociale de l’orphelinat et j’allais sûrement être puni, pas la peine d’en rajouter.
« La maitresse de l’école m’a dit…qu’elle te voyait souvent avec des enfants en ce moment, surtout avec une petite fille qui a un an de moins que toi…Jude si je me souviens bien ». Je relevais instinctivement mon regard sur la dame qui me sourit, elle avait bien vu que ce prénom m’avait fait réagir et elle avait l’air d’en être ravis. Elle se leva de sa chaise pour venir s’asseoir sur celle près de moi, me souriant toujours. « Dis moi, Jude est ton amie ? », je baissai tout de suite le regard vers le sol, jouant nerveusement avec mes mains. « Elle…elle se fait embêter à la récré…je la surveille, c’est tout ! », lançais-je d’une voix tremblante. « Oh, je vois. Et pourquoi tu la surveilles ? », demanda-t-elle calmement. J’haussais les épaules, je n’en avais moi-même aucune idée, j’avais défendu cette fille sans même savoir qui elle était. Mais sa présence m’était bizarrement…agréable. D’habitude, je subissais la présence des gens, avec elle, je ne la subissais pas, j’aimais ça. Pour une fois dans ma vie, quelqu’un ne me regardait pas avec de la compassion parce que je n’avais pas de parents, quelqu’un ne se moquait pas de moi non plus, quelqu’un n’avait pas pitié parce que j’étais malade et orphelin. Elle me regardait tellement différemment, j’avais enfin l’impression d’être quelqu’un aux yeux d’une personne, d’être important, d’exister et de ne plus faire partie du décor. C’était agréable, tellement agréable.
----
Aujourd’hui encore elle avait cet effet là sur moi. Elle me donnait l’impression d’exister, de servir à quelque chose et non pas de n’être qu’une âme venue sur terre uniquement pour faire un tour et repartir sans laisser aucune trace. Je voulais laisser des traces de mon passage sur Terre, mais pas tout seul, avec elle. En créant une famille, en faisant quelque chose de ma vie, quelque chose de bien, quelque chose qui pourrait nous rendre heureux, me rendre enfin heureux. Son front contre le mien, elle avait se petit sourire aux lèvres qui me faisait carrément fondre. «Embrasse-moi, encore.», je lui souris, cette phrase, elle l’avait dit trois ans plus tôt, je m’en rappelais, comme si c’était hier. Cette nuit était gravée dans ma mémoire et elle n’avait jamais voulue sortir de mon esprit, je me rappelais de chaque détails, à New-York, ça me rendait dingue. Les gens pensaient que j’avais eu le beau rôle de l’histoire, mais ils se trompaient. Essayez, vous, de dire à la fille dont on est amoureux et que l’on connaît depuis qu’on est gamins que vous ne vous souvenez pas de la veille, quand vous lui avait fait l’amour et qu’elle avait autant aimé ça que vous. Essayez de lui mentir en sachant que ça lui fera du mal, qu’elle vous détestera. Ça n’avait pas été facile. Loin de là.
F L A S H B A C K
Le soleil brillait dans la petite cours de récréation de l’école. Tous les enfants couraient un peu partout, souriaient et rigolaient. En général, ils étaient en « bande », pas moins de trois ensembles. A notre âge, lorsque nous ne trainions par exemple, qu’à deux, une fille et un garçon, cela voulait dire que nous étions amoureux. Mais ça, Jude et moi, on s’en fichait royalement. Nous étions assis sur les marches d’un escalier menant vers une salle de classe, assis l’un en face de l’autre à se regarder dans le blanc des yeux. Parfois, nous restions là toute la récré, à ne rien dire. Quand j’y repense aujourd’hui, c’était vachement bizarre et ça devait paraitre flippant, mais ça ne l’était pas à l’époque. « Dis Maël…pourquoi tu habites pas chez tes parents ? », me demanda-t-elle d’un ton innocent en me regardant. Je fronçais les sourcils, baissant mon regard vers mes chaussures. « Bah…ils m’ont…comme abandonné », lançais-je d’une voix calme. Elle eut l’air triste, « Pourquoi ? ». Je relevai le regard vers elle en lui souriant. Si un autre enfant m’avait posé toutes ses questions, je l’aurais envoyé baladé, mais elle, elle était différente. « Ils sont…morts ». Elle se rapprocha de moi et elle attrapa ma main dans la sienne. « Oh….et…si t’a pas de parents…tu dors à l’orphelinat c’est ça ? ». Je lui fis oui de la tête, je me surprenais moi-même à rester calme face à cette discussion. « Pourquoi tu viens pas habiter chez moi ? Ma maman, elle t’aime bien ! Et puis, t’es comme mon grand frère c’est pareil ! Mes parents ils pourraient t’adopter non ? ». Je lui souris en rigolant légèrement, « …merci…mais…je veux pas d’autres parents Jude ». « De toute façon, les frères et les sœurs, ils ont pas le droit de se marier ? », je regardais au loin en faisant « non » de la tête. « Ah bah…je veux plus que tu sois mon frère alors ! ».
----
J’approchais mon visage du sien, déposant un baiser au coin de sa lèvre avant de venir mordiller sa lèvre inférieure, lui offrant par la suite un long baiser jusqu’à ce que le souffle me manque. Au bout de quelques secondes, je le brisais, glissant mes mains à sa taille, la serrant contre moi de peur qu’elle parte à nouveau, mais définitivement cette fois. J’aurais toujours cette peur au fond de moi, j’avais trop souvent été déçu par la vie pour devenir du jour au lendemain un garçon sociable, souriant et sur de lui, c’était impossible et je doutais que je pourrais changer ça d’aussitôt. Je plaquais à nouveau mon front contre le sien, la regardant dans les yeux. « …tu dis que tu es sortie avec des garçons pendant mon absence…avec…beaucoup de garçons ? ». Elle m’avait posée des questions sur Emma, elle savait pas mal de choses puisque nous en avions pas mal parlés. J’essayais de me montrer discret sur les garçons qu’elle avait fréquentée mais, certains restaient là à tourner autour d’elle comme ce Joshua par exemple, je détestais ça. Oui, j’étais un peu jaloux, mais c’était normal que je veuille en savoir plus, non ? Je n’allais pas m’énerver, ça n’était pas le but, je voulais juste…savoir. C’était important que je sache ce qui s’était entièrement passé durant ses trois années où j’avais disparu de sa vie aussi vite que j’y été entré.
...and she will be loved... Maël Peter & Mary Jude
- Flash Back -
- Please… Please say you love me… - I love you ! - …Make it real Josh’… - …I love you. I love you so much Jude, you can’t even understand how strong it is.
I kissed him, kissed him like he was the only one. But what if he knew? What if he discover? Will he abandon me? Sure, I really don’t understand how strong it is. I don’t even understand what love really is. Every time we kiss in the morning, I’m thinking of who it really should be, because I’m used to it. Am I obsessed with Maël? Or am I only a fool? Too childish, too selfish… I guess we’re just not meant to be. But how can I play with those hearts without having any regrets?
Wait. Still, I have regrets. Plenty of them.
As the kiss ended, he put his cheek on mine and I sighed. It’s been a year today that I’m with Joshua and two year and a half that my real love’s gone. I’m getting tired of all of these games. I never thought that I’ve gone this far and never thought that it would hurt me much than anything else. I smiled wider, he also did
- And what about you? Do you? - I… I… - You…? - I fell it too. - Wow… this was really enthusiastic!, he laugh and for a reason I never got to understand, he never got mad at me. - …I’m sorry. - It’s okay…
After this kind of situation, I used to cry. I’m always mad at myself, always ashamed. Why can’t I say it? Why can’t I feel it too? But I’m also mad at Maël. He forced me to do all this, consciousless.
--
I knew I wanted nothing more than this, I knew that I loved him from the start. Our relationship doesn't have a single thing that is similar to the others I had. With Maël it’s like… I’m really myself and I’m really who I want to be. Not a fake, not a heart breaker again. I truly love him and I can see that he truly loves me too.
His forehead was against mine and took his hand in mine and laced our fingers. Feeling him near me it’s such a relieve. …You said you went out with boys during my absence… with… a lot of boys? I never really thought that we could end up with this kind of conversation. I know, I felt jealous and possessive about Emma these days, but… Anyway.
Honestly... Yeah. Many of them. I swallowed. I don’t think this is really a good idea… …Even girls… but… I never loved any of them, Maël. I promised. I stopped every move, without taking my eyes off him. I wanted to know how he would react to my answer. Hoping he won’t leave me like I did, or overreact… like I also did. It… It always has been you. Only you…
...and she will be loved... Maël Peter & Mary Jude
« Honestly... Yeah. Many of them. Even girls… but… I never loved any of them, Maël. I promised. ». She stopped to talk. I thought she wanted me to react, but I didn’t understand myself why I began this subject of conversation. « It… It always has been you. Only you… ». I smiled, but I had a weird felling…jealousy? Maybe… yeah. I was jealous at the second I was all this boys names on facebook. I really tried to stop looking at Jude’s wall, but…during this two first years at New-York, I missed her so much. This situation was so strange. We were inseparable. We couldn’t spend one day without talking each other, and, one day, nothing. The silence. I missed her voice call me with my surname, I missed her shy smile, I missed to talk with her during one night without sleeping. I missed her and I had this horrible impression that she was happy without me…I couldn’t blame her because she tried to forget me and even if she fall in love with one of them, Joshua, James or I don’t know who, I couldn’t blame her ‘cause I’m falling in love with Emma.
Yes, I was in love with Emma and I know that hurt her. But, she couldn’t blame me too: I thought she hates me, I just tried to move on. I didn’t choose to fall in love with her, but it happened and today, I can’t say that I regret. Anyway, it no longer mattered, we could find ourselves. It was the most important, no ? I took her into my arms, slowly stroking her back, closed my eyes. « I know Judy, I know…», I murmured quietly. « You know…it’s just that…I was so jealous of them and…I’m still jealous…that make me realize that sometimes, I regret to be gone and to left you alone…». I stopped and opened my eyes. I stepped back to look her in the eyes by passing my hand on his cheek, « I’m sorry for not keeping my promise…»
F L A S H B A C K ;
Ten minutes after hanging up the phone, I was in the street, walking rapidly toward the hospital. I arrived ten minutes later at the place where my best friend asked me to come, searching Jude or someone of her family. I was breathless; I almost had accrued and arrive as quickly as possible. « Maël ! », I immediately recognized Jude’s voice. I turned to her and took her in my arms. His eyes were so red, like if she was crying before I arrived. « Hey…what’s happened? », I murmured to her. She cried, I hated see her crying. « That’s mum…she…she’s gone…». I didn’t need more explication. I didn’t really know what we can fell when we lose someone we love ‘cause I lost my parents when I was a baby, I never knew them. I didn’t know what to say, and I tried to say something but it really sucks. « Oh…I…I’m sorry…» She shook me a bit more against her. « I don’t need you to talk…I just need your presence…» I smiled; she knew that I’ll always be there for her. She laid her head on my shoulder, with tears fall from her beautiful eyes. His father passed behind her and he smiled to me with a sad face, to thanks me to be there for his daughter. I smiled to him and he’s going to see Andrew. « Maël…you…you’ll never leave me ? You…please….promise me that you’ll stay… ». She still cries. « I’ll stay Jude, I promise you, I’ll always stay with you ok ? Be sure, I would go nowhere… » She smiled shyly while drying her tears. « Will…will you sleep with me at home tonight ? Please…». « Yeah…yeah, of course, all you want ». She lowered her eyes to the ground. « I love you…you know that ? ». I smiled, I hadn’t really used to being told what kind of thing. « ‘love you too Jude »