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 Austin & Brooklyn ─ «I'm not going to make a couple with this jackass.»
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Anonymous
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Lun 4 Juin - 19:26

Comme chaque matin après m’être laissée emportée par Ezekiel, mon colocataire, en boîte de nuit, je me sentais à la fois hideuse et soulagée. Hideuse car je dégageais une odeur répugnante, un vulgaire mélange d’alcool, de cigarette et de transpiration. Soulagée car je m’étais réveillée seule sous mes draps ce matin là. Devoir mettre un parfait inconnu hâtivement à la porte était la dernière chose dont j’avais envie ce matin. J’avais passé une mauvaise nuit. Courte serait le terme exact en fait. J’ignorais l’heure qu’il était, même quel jour on était, et je ne tenais pas vraiment à le savoir. Mes souvenirs de la veille étaient plutôt troubles et approximatifs, cela dit, je parvins à me rappeler une chose. Un simple petit SMS de mon agent. «J'ai quelque chose à te proposer. On se retrouve au Starbucks. Celui du Nord de la ville, te goure pas. Sois-y à 11h.». En un éclair, je sortis de mon lit - un peu trop vite d’ailleurs - en faisant valser les draps au sol. 10:15 affichait le radio réveil posé sur la table de nuit à la droite de mon lit. La poisse. Il me restait encore quarante-cinq minutes pour prendre ma douche, m’habiller et me rendre à ce foutu Starbucks qui se trouvait à l’opposé du quartier que j’habite. Il fallait que j’active ou une certaine personne allait m’en vouloir jusqu’à la fin de ses jours, si ça n'était pas déjà fait. Mon abandon à Roland Garros quelque semaines plus tôt n'avait pas vraiment ravit mon agent, je ne vous parle même pas de mon entraîneur. Cette action stupide et irréfléchie m'avais apparemment fait passer à côté de nombreux contrats et avait, par la même occasion, provoqué un réel engouement dans la presse. Je faisais la une des tabloïds américains. Ce que je détestais, d'ailleurs. Que ce soit positif ou négatif, la presse était ma bête noire. C'était le prix à payer pour avoir réduit à néant les espoirs de toute une nation. Sans perdre un instant, je m’enfermais dans la salle de bain pendant plus de quinze minutes avant d’en ressortir à peut près présentable. J’avais opté pour une tenue estivale, la météo de San Francisco étant indulgente ce jour là. Short, simple débardeur et paire de baskets basses.

Après un rapide passage par la case miroir, je sortis de ma chambre, sac à main sous le bras. L’atmosphère était bien étrange, et l'appartement était bien trop silencieux. Il est vrai que la vie en colocation avec Ezekiel était sympas mais elle était aussi bien trop bruyante. Quand il était présent, le home cinéma propageait la musique à son maximum à travers tout les murs de la grande bâtisse, au point même de me sortir de mes plus sombres cauchemars. Il était surement déjà parti à la recherche de nouveaux artistes qui feraient sa fortune en exposant dans une de ses nombreuses galeries d'art huppées ou au contraire, peinait encore à décuver de sa cuite sur le carrelage frais de sa salle de bain, lutant contre d’atroces nausées. Je me dirigeais directement vers l’entrée en prenant mes clefs de voiture et évidemment mon portable. Je prévoyait encore une dizaine de minutes avant que mon agent ne commence à m'harceler de coups de téléphone. Je vérifiais de n’avoir rien oublié avant de sortir de l'appart que je verrouillais après mon passage. Par chance, ma voiture était de l’autre côté de la rue étant donné qu’une personne, idiote et méprisable, avait prit soin de boucher l’entrée de mon garage avec son véhicule. Sa peinture en prendrait un coup, j’en fais une affaire personnelle. Tout en traversant la rue, je déverrouillais ma voiture à l’aide de la petite télécommande prévue à cet effet avant de me précipiter à l’intérieur de l’habitacle du véhicule. C’était un four, génial. J’ouvris les vitres, y compris celles de l’arrière avant de mettre le contact et démarrer. Dans un rugissement de moteur, je me lançais à pleine vitesse dans les rues de Sans Francisco.

Sur la route, je ne pus m’empêcher de penser à ce que pouvait bien encore me préparer mon agent. Depuis que je l’avais embauché il y a quelque années, j’avais l’impression de passer plus de temps dans divers studios photo que sur un cours de tennis. Nike, Winston, Sport Illustrated, égérie de marque de lingerie féminine ou encore de grand parfum, j’avais tout fait. J’étais devenue plus mannequin que joueuse de tennis. Ce qui m’attendait, ne devrait pas être bien différent de tout ça.

Visiblement, je n’étais pas la seule à aller travailler ce matin. Quand j’arrivais sur le parking du Starbucks, quelque paparazzis était déjà présents. Soudain, je fus prise d’une sévère crise de paranoïa. Comment pouvaient ils prévoir que ce matin même, je me rendrais à cet endroit précis, à cette heure précise? Je ne vous cache pas que l’hypothèse qu’une puce électronique soit planquée quelque part dans mon véhicule me traversa l’esprit. Remuant la tête pour chasser ces stupides suspicions de mon esprit, je m’extirpais contre mon grès de ma voiture avant de la déverrouiller. L’habitacle chaud et rassurant qu’elle m’offrait me manquait déjà. Tout en baissant les yeux sur le sol, j’avançais la plus rapidement possible vers l’entrée du Starbucks, prenant soin d’ignorer les interpellations des bêtes aux appareils photos. Une fois à l’intérieur, je n’eus aucun mal à reconnaître Matt, mon agent. Il était installé à une table au fond du café. Il faisait partie de ceux qu’on oublie pas. Il était grand, brun, massif, une vrai armoire à glace. Il me rappelait mes grands frères avec quelque chose de plus… animal. Il se rapprochait beaucoup plus du garde du corps que de l’agent-manager à vrai dire. Sans perdre une minute, j’allais le rejoindre. Des têtes se retournèrent sur mon passage, des airs de «c’est elle ou pas?» sur les visages et des chuchotements s’échangeaient entre les clients. Arrivée à sa hauteur, je m’installais sur la chaise face à lui. Il ne daigna pas lever les yeux, et continua de taper un sms sur son iPhone qui semblait être d’une importance cruciale.

- Toujours à l’heure, lanca-t-il sur un ton sarcastique.

Je baissais les yeux la montre qui faisait le tour de mon poignet droit. J’avais dix minutes de retard. Matt et la ponctualité, c’était une grande histoire d’amour, quant à moi, elle ne faisait pas partie de mon vocabulaire.

- J’ai écrasé un raton laveur.

Ses doigts se stoppèrent net sur l’écran de son téléphone et il releva la tête, les yeux rivés sur moi. Il me dévisageait avec une telle stupeur que je poussais un long soupir. Apparemment, Matt et le sens de l’humour étaient incompatibles.

- Dis-moi, qu’est-ce qui m’attend de si spectaculaire?

Il posa son téléphone sur la table et esquissa un léger sourire amplis de satisfaction. Cet air me faisais peur, Matt ne souriait jamais. La seule fois où j’avais eu la chance de profiter d'un de ses rares rictus remontait à deux années en arrière, lorsque j’avais pour la première fois remporté un tournois du Grand Chelem de tennis. J’appréhendais d’autant plus ce qu’il avait à m’annoncer.

- Le contrat de ta vie.

Sa voix avait prit ce ton. Celui que les gosses ont quand ils mettent pour la première fois les pieds à Disneyland. Visiblement, il n’attendait qu’une chose, que je me réjouisse avec lui, seulement, ma méfiance prit très vite le dessus avant de laisser place à une intenable impatience. Je plissais les yeux en me penchant légèrement sur la table afin de me rapprocher de lui, rendant cette conversation plus intime.

- C’est-à-dire?

Ses lèvres s’entrouvrirent, prêt à répondre à mon interrogation mettant ainsi fin à une longue heure de torture de mon esprit quand quelque chose au dessus de mon épaule gauche attira son attention. A son expression, je devinais que la porte d’entrée du Starbucks venait de s’ouvrir sur quelqu’un qui semblait ne pas le laisser indifférent.

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Anonymous
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Lun 4 Juin - 20:17

Austin & Brooklyn ─ «I'm not going to make a couple with this jackass.» Tumblr_m305klIfy31rslv9oo1_400
Une sonnerie retentit. Tu sursautes, c’est ton portable. Tu ouvres les yeux avec difficulté et te saisis de l’objet. « Allô ? – Tu bailles. C’est ton agent. – Tu veux que je sois au Starbucks à 11h ? Pourquoi faire ? – Il ne peut pas t’en parler au téléphone. Tu soupires, tu n’aimes pas les surprises. – Ok, très bien, j’y serais. A tout à l’heure. » Tu te redresses. C’est ton premier jour de repos après la finale de Roland Garros, tu aurais aimé en profiter. Tu observes l’heure sur ton iPhone et te rend compte qu’il est bientôt 10h. Il serait temps de te préparer. Il ne te faut que quelques secondes pour rejoindre la salle de bain et pour te déshabiller dans le but de prendre une douche. Vingt minutes plus tard et te voilà propre, habillé et parfumé. Tu croises ta meilleure-amie, Katniss, en sortant de l’appartement. Elle t’adresse un vague sourire puis rentre, te laissant seul. Encore de mauvaise humeur, pour changer. Il t’arrive parfois de te demander pourquoi tu fais de la collocation avec deux femmes. Sans doute parce que tu aimes les voir le matin, au petit déjeuner. C’est beaucoup plus agréable qu’un homme mal rasé au regard de psychopathe car il n’a pas bu son café. Tu descends les escaliers en courant car il est déjà 10h30 et que ton rendez-vous est dans trente petites minutes. Arrivé sur le trottoir, tu lèves le pouce dans l’espoir qu’un taxi s’arrête. Rapidement, plusieurs s’arrêtent devant toi. Sans faire attention, tu en choisis un, amusé par tant d’intérêt. Tout le monde te connaît depuis ta défaite contre Nadal en final de Roland Garros. Tu es une étoile montante du Tennis, tu es passé dixième mondiale à la suite de cette performance. On attend beaucoup de toi à Wimbledon et tu comptes donner à tes fans ce qu’ils attendent tant : la victoire. « Au Starbucks s’il vous plaît. » L’homme acquiesce en souriant. Tu sens que cette journée ne va pas être triste mais, plutôt riche en émotion. Ton sixième sens ne t’a jamais trompé.

Il est 11h lorsque le taxi s’arrête devant le café. Tu sors ton porte-monnaie pour payer le chauffeur mais celui-ci refuse. Tu hausses un sourcil mais tu ne dis rien, tu n’as pas envie de te disputer avec qui que ce soit. Surtout pour ça. Le taxi repart et tu t’avances vers l’entrée. Des journalistes sont présents et ne cessent de te prendre en photo. Encore un coup tordu de ton agent pour te faire connaître. Tu n’as rien contre eux. Après tout, tu es d’une beauté sans égale alors peu t’importe qu’on te prenne en photo. Ton agent est là, à côté de la porte, un sourire aux lèvres. Tu lui rends ce sourire. « Que se passe-t-il ? » Il te fait signe de le suivre, ce que tu fais sans rechigner. Il pousse la porte et vous rentrez dans le bâtiment. Tu t’arrêtes. Non loin de l’emplacement où tu trouves, une blonde s’y trouve, accompagné d’un homme connu dans le monde du Tennis professionnel, un vrai requin. Tu jettes un œil à James, ton agent, qui ne cesse de sourire comme un abruti. Les journalistes essaient d’entrer mais des gardes du corps les empêchent. Vous allez vous assoir à leur table. « Je peux savoir ce que je fais ici ? – Ta voix est impatiente, tu as d’autre chose à faire. – J’ai autre chose à foutre. » Ton agent soupire, ton caractère l’a toujours exaspéré. « Bonjour Brooklyn. » Il s’adresse bien entendu à la jeune femme qui se trouve à côté de toi. C’est donc elle. Tu esquisses un sourire et lui tend la main qu’elle serre sans conviction. « Pardonne-moi mon impolitesse. Je n’aime pas les surprises et de toute évidence, celle-ci est de taille. » James sourit et jette un coup d’œil complice à l’autre homme, assit à ses côtés. « Mes enfants, c’est le contrat de votre vie. – On dirait un enfant de cinq ans qui vient de réussir à attraper une coccinelle. – Nous avons un contrat, le contrat de votre vie, à vous proposer. » Ton visage reste impassible, tu ne souris pas, tu ne préfères pas. Non. Lorsqu’une idée germe dans l’esprit de ton agent, il est impossible de lui faire oublier. La plupart du temps, c’est une chose tordue à laquelle lui seul peut penser. Tu jettes un coup d’œil à la jolie blonde, elle ne dit rien et silencieuse mais tu sais parfaitement qu’elle est dans le même état que toi : perdue. Vous cherchez tout deux à savoir ce qui se passe. Pourquoi tant de journalistes ? Pourquoi une réunion comme celle-ci ? Quel contrat ? Tu fronces les sourcils. Tu n’aimes vraiment pas les surprises. Surtout celles de mauvais goût. « Accouche James. – Il s’arrête de sourire et reprend un air sérieux. – Pas que ça à foutre. » Il te jette un regard noir et ouvre la bouche pour parler mais il se fait interrompre par son collègue. « Si vous acceptez, l’argent coulera à flot. Vous allez être encore plus célèbres que maintenant et très bientôt, de nombreux sponsors s’arracheront votre signature sur leur contrat. » Ils parlent beaucoup pour ne rien dire.

Tu n’as pas envie de passer ta vie à attendre désespérément qu’on te dise ce qu’il en est. Tu fermes les yeux et soupire. Tu es fatigué, tu as encore le décalage horaire dans les jambes ainsi que tes cinq heures de match. Tu n’as spécialement envie de te disputer avec qui que ce soit ni de réfléchir. Ce contrat tombe vraiment mal. Tu essais de te dire que ce n’est rien et qu’il te suffira de refuser mais ils semblent tout deux décidés à vous faire accepter et à vous faire signer. Tu n’aimes pas le savoir aussi confiant. Non, tu n’aimes pas quand il a le pouvoir. De toute évidence, tu n’es pas le seul à être exaspéré dans cette histoire. Tu n’attends qu’une chose : qu’elle se manifeste car, actuellement, tu sembles être le seul à t’intéresser à ce soi-disant contrat qui va changer ta vie.

La journée risque de s’annoncer très… mouvementée.
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Anonymous
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Jeu 7 Juin - 21:03

Je me sentais affreusement fatiguée. J’étais en pleine préparation pour Wimbledon et j’avais fais l’erreur de sortir la veille. J’étais fatiguée et exaspérée. Matt usait de stratagèmes et de phrases à rallonges afin de me faire patienter pour je ne sais qu’elle raison. Il se tenait toujours face à moi, le regard rivé sur l’entrée du Starbucks. Une certaine agitation attirait désormais l’attention de la plupart des clients du café bondé à cette heure de la matinée, et je ne pus bientôt plus résister au fait de me retourner à mon tour. C’est là que je le vis pour la première fois. Difficile de ne pas reconnaître son visage à vrai dire, il faisait la une des informations internationales. Aucun joueur de tennis américain n’avait atteint les demi-finale de Roland Garros depuis un bon moment. Il était, malgré son jeune âge, dix-sept, dix-huit ans si je me souviens bien, l’homme qui a sauvé l’honneur de l’Amérique durant Ces internationaux de France. Il était devenu, avec Nadal et Djokovic, l’une des raisons pour laquelle les jeunes adolescentes s’intéressaient au tennis professionnel. Une touche charme supplémentaire. Il s’avançait droit vers nous accompagné d’un homme, largement plus petit que lui. J’en déduis que c’était son agent. Une fois arrivés à notre hauteur, l’homme, le plus petit, l’agent donc, attrapa ma main et la secoua longuement tout en me saluant très chaleureusement. Tous ceux qui étaient assis dans un rayon de trois mètres se retournèrent pour me lorgner et j’aurais voulu disparaître. Je lui adressais un sourire sans grande conviction, je n’avais qu’une hâte, récupérer ma pauvre main. Une fois ma mimine de nouveau mienne, l’agent du jeune sportif s’attaquait à Matt. Ce dernier se leva de sa chaise, et les deux se saluèrent comme des amis de toujours, se donnant accolade sur accolade. Du coin de l’œil, je ne pus m’empêcher de reluquer Justin? Martin? Austin! Austin Drewett. Il semblait excessivement exaspéré par la situation, plus que je ne pouvais l’être d’ailleurs. Il finit par me tendre la main, esquissant un léger sourire que je ne manquais de remarquer. Je me contentais de saisir sa main, la serrant à peine avant de reposer ma main sur la table, ignorant sa remarque. Je restais muette, n'étant pas sure de ce qui été en train de se produire. Une fois les présentations faites et les banalités d’usage échangées, nos deux invités prirent places à nos côtés. Je jetais un coup d’œil autour de nous et quelque paires d’yeux se détournèrent de notre table. Assit à ma gauche, Austin semblait lui aussi attendre des explications, ne cessant d’interroger son agent. La phrase qui revenait le plus souvent était, «le contrat de notre vie». Certes, mais quel contrat?

Mon regard rejoignit celui de Matt qui semblait avoir reprit son sérieux et son air glacial qui lui était propre. Dans ce genre de situation, il pouvait être d’un professionnalisme sans faille. Nous entamâmes alors un dialogue de sourd. Bras croisés que la poitrine, je l’interrogeais du regard de plus en plus intriguée. Après plusieurs tentatives afin de lui tirer les vers du nez, il finit par rompre le silence.

- Vous savez que ces dernières années le tennis américain ne passionne plus autant qu’avant. Seulement, depuis le début des internationaux de France à Roland Garros, vous avez en quelque sorte créer un sorte de buzz. L’engouement autour des joueurs américains semble être de retour dans les mœurs des fans autour du monde… Chacun de votre côté, vous passionnez, c’est pour ça que James et moi avons décidés d’unir vos deux noms afin de multiplier vos opportunités de contrats avec les plus grandes marques et également afin de redonner un coup de jeune au tennis américain.

Tout en écoutant attentivement mon agent, je ne cessais d’épier furtivement Austin. Quelque petits mots attirèrent mon attention et je reposais mes yeux ébahis sur Matt. J’aurai voulu répondre mais je fus coupée dans mon élan par son confrère.

- Ce que Matt cherche à dire par «unir vos deux noms», c’est que nous avions trouvé judicieux le fait que vous formiez un couple factice… aux yeux de la presse du moins.

Face à nous, les deux s’échangèrent des regards complices. L’information était tellement surprenante qu’elle prit plus de temps que prévu à atteindre mon cerveau. Matt, et James, son collègue, comptaient nous faire former un couple. Un couple qui se tient la main et qui s’échangent de vrais baisers. Je ne comprenais pas l’attitude de Matt. Il était mieux placer que personne pour savoir que réelle ou non, ma vie amoureuse avait toujours été un vrai désastre. De plus, je n’avais aucune envie de former un couple avec cet Austin. Au moment où il était entré dans le Starbucks, j’avais sentis qu’entre nous deux, l’alchimie n’aurait pas lieue de ci-tôt. Il était mon opposé. Les réflexions qu’il adressait à son agent trahissait un surplus de confiance en soi. Je le trouvais extrêmement prétentieux. Il connaissait son potentiel et ne se retenait pas d’en venter les mérites. C’était le stéréotype même du genre de mec susceptible de me donner la nausée sur place. Je décroisais les bras avant de les poser sur la table, me rapprochant de Matt ainsi que de James.

- C’est hors de question. répliquai-je sèchement.

J’avais articulé ses mots, insistant sur chaque syllabes afin d’appuyer mon refus. Intérieurement, je priais pour que mon condisciple soit d’un avis similaire, peut-être que le fait que nous refusions tous les deux les feraient renoncer à leur démarche ridicule.
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Anonymous
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Dim 1 Juil - 13:12

Tout le monde me regardait. J’avais l’impression d’être un vulgaire bout de viande au milieu d’une meute de loup affamée. La voix de Brooklyn résonnait dans ma tête.
    « C’est hors-de-question. » Sa voix était sèche, froide.

Était-ce si horrible de s’imaginer former un faux couple avec moi ? Il était vrai que j’étais suis parfois difficile à vivre et que ma confiance en moi dépassait celle de beaucoup d’autres mais, quand même. J’étais gentil, romantique, beau, j’avais un sens de l’humour qui ferait se pisser dessus l’agent K. de MIB 3. Que voulait-elle de plus, franchement ? Un mec aussi parfait que moi, elle n’en trouverait pas à tous les coins de rue. Elle était jolie, elle était talentueuse et elle avait l’air d’avoir un assez mauvais caractère. J’aimais les filles qui ne se laissaient pas marcher dessus, les filles qu’il fallait dresser. C’était vrai, je me comportais en vrai fils à papa. Jouant avec mes doigts, j’observais les journalistes par la fenêtre qui semblaient attendre que l’on sorte. J’avais le choix entre refuser et mettre un terme à ma carrière ou accepter et me mettre à dos la plus sexy des Tenniswomen et accessoirement ma future petite-amie. Mon regard croisa le sien pendant quelques secondes, elle semblait me supplier de refuser cette proposition. J’étais un grand romantique et former un couple factice ne me mettait pas en joie mais je n’avais pas le choix. L’idée de sortir avec une personne sans avoir de sentiments ne m’enchantait vraiment pas mais, je devais le faire. Elle allait sans doute me détester, elle allait sans doute vouloir me tuer, elle allait sans doute vouloir me faire manger ma raquette de Tennis ainsi que l’herbe de Wimbledon mais, peu importe. J’avais de bons gardes du corps. J’esquissais un sourire et je relevais la tête pour sourire à mon agent.
    « Très bien. – J’inspirais pour me donner du courage. – J’accepte. » Je n’avais pas pris cette décision à la légère. C’était pour mon bien, pour ma carrière, je ne devais pas laisser échapper une opportunité comme celle-ci.

Je sentais le regard froid de la jolie blonde se poser sur moi. Mon agent affichait un sourire satisfait comme pour me dire qu’il était fier de moi. En cet instant, je ne savais plus où me mettre. Elle avait sans doute envie de me tuer, de m’achever et je n’imaginais même pas la colère qu’elle devait ressentir. Cela ne me faisait pas aussi plaisir qu’elle le croyait. Former un couple factice ne m’enchantait absolument pas mais, je n’avais pas le choix et elle devait le comprendre. Je ne voulais pas gâcher ma chance. J’étais dans le Top 10, je n’avais que dix-sept ans et j’avais fait une magnifique performance à Roland Garros. Elle devait me comprendre et si elle n’en était pas capable, je n’y pouvais absolument rien. C’est vrai, j’étais un égoïste, je ne pensais qu’à mon intérêt et à ma petite personne. C’est ce qu’il faut faire, parfois. Je fermais les yeux, préférant éviter de croiser le regard de ma… petite-amie ? Enfin, elle n’avait pas encore accepté mais, connaissant le pouvoir de persuasion de mon agent, ça ne devrait pas tarder.
    « Brook ? – La voix de Matt me fit sursauter. Je ne m’attendais pas à ce qu’il parle. – Si Austin a accepté, c’est parce qu’il connaît les conséquences du refus. C’est un garçon intelligent. – Il essayait de flatter mon égo ? – Il a comprit tout ce que vous pourriez gagner avec ce coup de pub ! » Son regard se posa sur la jeune femme puis sur moi. J’esquissais un sourire gêné. Je ne savais plus où me mettre.

Je fermais les yeux, ne préférant pas croiser le regard de mon agent. Je n’étais pas particulièrement fier de ma décision. Vraiment pas. Je n’aimais pas ce genre de coup de pub, tout ça pour vendre un film ou des joueurs. C’était idiot. Parce que des gens sont en couple, ça donne envie d’acheter certaines choses ? C’était stupide. Je regrettais déjà ma décision et je me doutais que Brooklyn aussi. J’imaginais déjà la réaction de Katniss quand elle apprendrait dans quelle merde je me suis foutu. Je n’osais plus regarder personne. Je savais parfaitement qu’elle n’avait plus le choix, c’était pour son bien. C’était pour notre bien.
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