Quitter cette maison de fous, c'est tout ce que j'avais en tête en ce moment. Ne pas s'être occupés de moi depuis mes sept ans, ne jamais être présents, être hypocrites lors des soirées, faire semblant pour tout, ça va, je le vivais assez bien. Ou en tout cas ça ne me gênait pas plus que ça, vu que de l'autre côté j'avais la maison à moi et je n'étais absolument pas fliquée. Mais en ce moment, c'est vraiment une catastrophe. Ils ont commencé à faire attention l'un à l'autre, se sont rendus compte qu'ils étaient mariés, sont sortis de leur bulle, et ne cesse de se crier dessus toute la journée, chaque instant, chaque seconde. Vivre dans cette maison devient un affreux calvaire que je ne supporte plus. Et je me demande comme Bianca, ma soeur adoptive, arrive à rester calme. Enfermée dans sa chambre, je ne la vois jamais. Je n'entends que sa musique, à fond, à travers les murs lorsque je passe à l'étage en-dessous du mien. Comme si elle ne sortait jamais. A sa place, je deviendrais complétement folle. Et vu l'état dans lequel je suis en ce moment, ça ne va pas tarder.

Ma chambre était entièrement enfouie sous les sacs colorés, les valises de marques et les sachets de grands magasins. Je n'avais jamais eu à déménager complétement. Lorsque j'étais partie à Londres, je n'avais emmené avec moi que deux valises de vêtements, et deux valises de chaussures, en laissant plus de la moitié de mes affaires à Santa Barbara. Et quand je suis revenue en Californie avec le double d'affaires dans mes bagages, mes parents avaient pris soin de déménager eux-même tous mes biens. Enfin eux-même, c'est une façon de parler. Là, j'avais non seulement tout un dressing plein à charger dans mes valises, mais également des draps, des lampes, des livres et pleins d'autres objets qui m'appartenaient. J'avais réussi à boucler les valises contenants mes chaussures et mes vêtements étaient presque complétement rangés. Pour les bijoux, c'était fait aussi. Mais pour tout le reste, j'avais encore du mal à trouver comment m'y prendre. Mais le pire n'était pas passé: il fallait que j'arrive à tout embarquer dans ma petite voiture. Parce qu'emprunter le break de mon père ou le 4x4 de ma mère, c'était exclu.

Ma musique résonnait dans la pièce et se répercutait jusque dans ma salle de bain, de l'autre côté de l'étage que j'occupais, au sommet de la maison familiale. M'arrêtant un instant de m'activer entre mes bagages, en mini-short et long débardeur bleu transparent, laissant deviner mon soutien-gorge bleu marine, je relevais mes cheveux bruns en une queue de cheval haute. J'avais chaud et le soleil qui frappait les vitres de mon balcon augmentait encore la chaleur environnante. J'avais hâte, tellement hâte de partir. Je saisis mon téléphone portable posé sur une valise Vuitton et envoyait un SMS à Destiny: « Je me dépêche, Tiny-Chérie. Dans une demie-heure je sonne chez toi ». Je lui en serais éternellement reconnaissante. Parce qu'il se trouve que c'est Destiny qui m'a apporté la solution à ce problème familiale. C'est elle qui m'a offert l'occasion de me sauver de cet endroit horrible où je ne pouvais tout simplement plus survivre. C'était grâce à elle que je pourrais déstresser et mieux respirer. Et c'était pour la rejoindre que j'allais devoir descendre trois étages avec toutes ses valises et ses sacs.

Je rentrais avec difficulté le dernier sac, un Miu-Miu bleu électrique, assortit à ma voiture, sur le siège passager, et fermais la portière avant de faire le tour de la voiture. Je m'assis confortablement sans relever le sifflement d'un groupe de jeunes hommes près-pubères, et mis le moteur en marche. Je jetais un coup d'œil vers la maison. Il n'y avait personne à part Bianca lorsque j'avais claqué la porte, pour la dernière fois, derrière moi. Mes parents ne remarqueront même pas mon absence. Et j'avais laissé un mot sur le miroir de la salle de bain de ma soeur adoptive pour qu'elle soit au courant. Durant toutes ces années, j'avais essayé d'établir un contact avec elle. Depuis mes trois ans, j'avais essayé de devenir sa soeur, ou tout simplement une amie. Jusqu'à la fin, elle m'avait ignoré. Jusqu'à aujourd'hui, mes efforts n'avaient jamais porté leurs fruits. Et maintenant, c'était trop tard. Je ne dis pas que je ne la reverrais jamais, que je ne viendrais pas leur rendre visite de temps en temps, ou juste un coup de fil, mais maintenant, je ne ferais plus aucun effort pour gagner son affection. J'en avais assez fait.
Sans allumer la musique, sans aucune nostalgie, je démarrais et quittais la rue qui me semblait tellement étrangère. Roulant le plus vite possible, je rejoignais là où vivait mon amie, me garais juste devant l'entrée, sortais de la voiture puis sonnais. Elle ne tarda pas à ouvrir.

[justify]C'était la journée la plus difficile et la plus géniale de ma vie , les 2 à la fois . Mon appart allait me manquer , c'est sûr . Ses grandes et vieilles fenêtres délabrées seraient toujours dans mes mauvais rêves , les vieilles portes couineuses seront à jamais encrés dans mon système nerveux , les tapis plus poussiéreux que l'épave du Titanic demeuront tout le temps au fond de mon coeur . Mais je devais à tout prix déménager . Pour Bluninette , ses parents la désespèrent et elle doit changer de vie , mais aussi pour moi ; cet appart a été offert par ma mère pour mes 14 ans ... Un vieux todi qui devenait de moins en moins fonctionnel , et je pourrait me rapprocher d'Ethan en habitant à Alamo Square .


Ma valise était presque bouclée , j'ai bien dit presque ... Ce matin je m'était habillé haut court volant blanc avec marqué " Heart " en noir . Un short noir mini ceinture blanche et talons en velours rose fuchia . Des lunettes ray-bans grace au soleil tapant dans ma fenêtre . J'était dans la salle de bain , réunissant mes dernières et plus importantes affaires de beauté . Ma crème anti impuretés , mon nouveau parfum de la marche Dior et mes 8 brosses à cheveux . Rien par apport à ce qui est déjà sur place , à ma nouvelle mini-villa . C'est une vraie maison , une merveille .
Mon maquillage , mon blush , mes 17 fards à paupières , 36 gloss et rouge à lèvres et sans oublié mes vernis . 342 précisemment .



Je me rendit dans le salon ou le chauffeur m'attendait , avec les valises sur les bras . L'air sérieux , il me parla .




Comment s' apelle la dame qui va habiter avec vous ?

Apple , Apple-Blue . Vous êtes priés de l'appeler MADAME . Et , soyez toujours à côté , près à rouler pour elle .

J'étais morte de rire , je lui ai dis ça pour savoir jusqu'a où il pouvait aller . Mais , j'étais très sérieuse , il devait être là pour nous . J'adore la vie de reine !! Je lui fit signe de disposer et de mettre mes valises dans la voiture . Il fit tout le reste , rangea toutes mes affaires , mais j'ai tenu à vérifier ce qu'il avait mis , et surtout comment .
Mes sacs étaient tous là sans exeption .
Les vestes et les vestons , les blazers et les manteaux étaient là devant moi .
Les pantalons , les hauts et les chaussures . Et tout le reste étaient à sa place . Je prit alors mon sac bleu océan et prit la route de ma nouvelle maison .


Il conduisait tellement lentement , que j'étais sur le point de le gifler et de lui prendre sauvagement le volant . Mais je garda mon calme et lui fit savoir mon déssaroi .




Va plus vite .


Arrivée chez mon chez moi , je n'ai même pas le temps d'admirer la maison que Apple avait sonné . Je sautilla jusque la porte . J'ouvrit et cria .

Apple !!! Bienvenue ! Ca te plait , alors ? C'est dément , un ? On fera la déco ensemble , elle est trop vieillote .

Ma maison, enfin mon ancienne maison, n'était pas moche. Elle était grande, sans trop l'être non plus. Blanche, aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur, elle était décorée simplement et sobrement, mais c'était juste comme il faut. Elle comptait trois étages. Le rez de chaussé se composais de la cuisine, du salon, de la salle à manger ainsi que d'autres pièces « de jour », comme une bibliothèque, notamment. L'étage du dessus était réservé à mes parents. Il y avait leur chambre et leurs bureaux, à quoi s'ajoutait une salle de bain et une autre petite pièce tranquille et confortable, une sorte de petit salon. Encore au-dessus, il y avait Bianca. Je n'étais jamais beaucoup à cet étage et je ne l'ai d'ailleurs jamais détaillé. Je sais simplement qu'il y avait sa chambre et sa salle de bain. Le reste, je ne sais pas. Moi, je logeais tout en haut et je n'avais pas de quoi me plaindre. Ma chambre était reliée à une petite pièce me servant de dressing, situé juste à côté d'une salle de bain simple, ni trop petite ni trop grande. J'avais également une pièce cosy réservée à la tranquillité, composée d'une bibliothèque pour laquelle j'avais moi-même choisis les ouvrages. J'avais également une pièce-bureau, où je passais mon temps d'études. Ma chambre donnait sur un petit balcon où il était agréable de se poser, l'été et au printemps. Tout ça pour dire que cette maison aurait pu être classée dans le top10 des plus agréables maisons de la Californie. Pourtant, je ne m'y suis jamais habituée. Je n'ai jamais réussi à me sentir vraiment comme chez moi, comme si je n'étais ici que de passage, que de toutes façons, je partirais bientôt. Et c'est un sentiment vraiment étrange et inquiétant.
Par contre, quand je suis arrivée à l'adresse que Destiny m'avait indiqué, je n'ai pas pu m'empêcher de retenir mon souffle. La bâtisse qui s'élevait devant moi était tout simplement magnifique. Le jardin qui entourait la maison de mes parents n'était pas grande. Il y avait la place d'un jacuzzi et de quelques chaises longues en plus de quelques arbres et buissons fleuris. Là, je n'en croyais tout simplement pas mes yeux. Non pas par la grandeur de la maison et de son terrain. J'étais déjà allée dans des endroits comme cela, aussi grands et imposants. Ce qui m'émerveillait ici, c'était l'aura que dégageait l'endroit. La maison en elle-même semblait respirer, comme si elle était vivante et semblait avoir vécu tant de choses qu'elle ne pouvait tout simplement pas garder tout pour elle. Chaque pierre, chaque tuile, chaque fissure en disait long. Et puis ce jardin... Il était facile de voir qu'il n'était pas si bien tenu que ça. Destiny m'avait dit que la bâtisse avait été laissée sans occupation pendant un moment. Mais chaque brin d'herbe, chaque fleur, chaque partie du terrain respirait la santé et la magie. Je n'en croyais pas mes yeux, tout simplement. Du coup, la hâte d'appuyer sur la sonnette ne fit qu'augmenter.
Destiny ne tarda pas à m'ouvrir, un énorme sourire aux lèvres. Elle avait toujours une bonne-humeur extrêmement communicante et je pense que c'est l'une des choses pour lesquelles nous sommes très proches. En effet, on me dit souvent que ma joie de vivre est également contagieuse. C'est pourquoi nous sommes donc toutes les deux compatibles: lorsque je vais mal, elle est là pour faire en sorte que ça change et inversement. Habiter avec elle a été le choix le plus censé que j'ai fait ces derniers mois.

« Apple !!! Bienvenue ! Ça te plait , alors ? C'est dément , un ? On fera la déco ensemble , elle est trop vieillotte. »

-Ma chérie! M'exclamais-je en la prenant dans mes bras avant de l'embrasser sur les deux joues. C'est juste magnifique! J'ai encore plus hâte de découvrir l'intérieur maintenant!


Comme deux gamines de six ans découvrant une nouvelle maison de poupée reçue à Noël, nous pénétrons dans la villa, poussant des cris dans chaque nouvelle pièce découverte. La maison était réellement immense et des idées de décorations me venaient de plus en plus à l'esprit au fur et à mesure de la visite. Je sens que nous n'allions pas nous ennuyer!