| Dim 27 Mai - 12:57 | |
| Le regard perdu dans l'immensité du ciel, j'oublie. J'oublie à quel point elle me manque. C'était il y a 2 ans, ce n'est pas si lointain. La plaie est encore ouverte, elle saigne encore et ça me tue. Je regarde fixement ses nuages blancs. Elle est en haut, elle a rejoins ceux dont le souvenir nous hante. C'est fou, la vie après la mort on a beau ne pas y croire, on aimerait tellement qu'elle existe. Faut que tu sois heureuse... Je sais que ce n'est pas ma faute et pourtant, la culpabilité est là. J'aurais pas courus si vite, je l'aurais attendu, elle en serait pas là. J'aurais dus la retenir. Ne pas se la jouer solitaire pour une fois. Penser à autre chose qu'à son cul. Je suis conne, tellement. Je soupire lentement alors que j'extirpe mon paquet de clopes de ma poche. Je fume, depuis peu. C'est le seul moyen que j'ai trouvé pour me détendre, pour paraître un peu plus naturelle. Je la coince entre mes lèvres et j'allume mon briquet dont la flamme danse au rythme du vent qui la soulève. J'allume ma clope et tire doucement dessus en fermant les yeux. Allongée dans le parc, en robe blanche. Mes cheveux roux reflètent le soleil. Pour une fois qu'il fait beau. Je suis pieds nus et je m'amuse avec les brins d'herbes en tirant doucement sur ma clope. Je souffle lentement la fumée grisâtre qui s'élève dans le ciel avant de disparaître. Les bruits des gosses qui jouent au ballon près de moi emplissent mes oreilles. Je n'entendrais presque que ça. J'esquisse un sourire. L'innocence de l'enfance. Quelle période agréable de la vie. Quand on pense que la seule préoccupation de ses bambins est de ne pas rater son ballon lorsqu'il arrive à notre pied. Ne pas oublier d'y shooter dedans. On se fou d'être beaux, on s'en fou d'être amoureux. Pour les gosses, l'amour ça se résume à des sourires, à des bisous innocents sur la bouche alors que c'est tellement plus. Ma robe vole légèrement et dévoile mes jambes fines. Je fais pas gaffe, je la laisse volée. Il n'y a rien de spécial à voir après tout. Qu'ils se rincent les yeux ses passants pervers qui n'ont rien de mieux à foutre que de regarder sous les jupons d'une adolescente de 19 ans. Je soupire une fois de plus avant de tirer une fois de plus. Je souffle doucement, je fais des cercles de fumées et je les regarde s'élevés dans le ciel. Une de mes mains pianote machinalement sur ma cuisse. Je dois répéter pour ce soir avant que mon patron me tue. J'en ai marre de ce job. Trop de musiques calmes. Des musiques d'ambiances. J'aurais dus apprendre la guitare. J'aurais eu l'occasion de jouer de meilleurs morceaux qu'au piano. Mes doigts se mouvent seuls. J'ai tellement l'habitude de jouer pendant des heures que je n'ai même plus besoin d'avoir un piano sous les doigts pour jouer entièrement un morceau. Intérieurement, j'entend les notes qui s'élèvent lentement dans l'air. Je ferme les yeux alors que ma clope se consume entre mes doigts fins. Il me tarde de rejouer ce soir, malgré que le tempo de ses balades ne me plaisent pas tellement. Je finis par me relever au bout de 10 minutes à pianoter plusieurs morceaux mixés. Je regarde un instant autour de moi avant qu'une chevelure rousse m'interpelle. Mon coeur s'est pincé. Je baisse les yeux. C'est elle. Ce fruit interdit auquel j'ai goutté. Dieu ne devrait pas me mettre à l'épreuve de cette façon. Pourvu qu'elle ne me voit pas. Une rousse sulfureuse du nom d'Abby. Ma première fois féminine. Vouloir cacher ma bisexualité a été plutôt dur avec elle. Ses mouvements amples m'ont convaincu. Je me mordille doucement la lèvre. Je me sens faible quand une chose la concerne. Je suis tellement faible. Je la regarde une fois de plus, elle se rapproche. Pitié, ne me vois pas. Trop tard, son regard se pose sur moi. Ca m'arrache un rire nerveux. Je me mord la lèvre une fois de plus alors que j'écrase le reste de ma clope sur le sol. « Hey toi. Ca va ? » Naturel? Zéro. Mon coeur s'emballe. Controle toi un peu, merde. |
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