Elle appuya une dernière fois sur le déclencheur, une lumière blanche apparut et disparut en une vitesse éclaire, et une image s'afficha sur le petit écran. Elle la contempla d'un œil critique, pour finalement en conclure que de toute façon il était trop tard pour pousser plus loin sa séance. Les couleurs du jour viraient doucement mais sûrement, annonçant la nuit. C'était fichu. Sous ce crépuscule naissant, Cassie Blake rangea son matériel de photographe expérimentée et entreprit de rejoindre l'avenue principale. Il commençait à se faire tard et elle avait encore un millier de choses à faire. Autant accélérer le pas. Sa cadence s'intensifia jusqu'à ce qu'elle aperçoive au loin une façade bien connue. Celle de son appartement — " son " n'était pas vraiment le déterminant qui convenait, vu qu'elle le partageait avec deux amis. Une fois arrivée à destination, elle lança un regard avide en direction du troisième balcon : les rideaux étaient clos, elle serait la première à retrouver leur nid douillet. D'une démarche décontractée, elle s'avança jusqu'à l'ascenseur en conservant le vain espoir qu'il soit enfin réparé. Il était en panne depuis le mois dernier, et à ce jour, personne ne s'était bougé pour y remédier. Sans surprise, elle dut se résoudre à emprunter les escaliers.
Le troisième étage : nous y voilà. A bout de souffle, la jeune femme se traîna jusqu'à la porte d'entrée, mit un certain temps à extirper les clefs du fouillis de son sac à main, passa ses nerfs sur la serrure qui ne voulait pas s'ouvrir et, enfin, pénétra à l'intérieur de l'appartement. Sa respiration saccadée s'apaisa à la vue du salon. Leur magnifique salon. Entièrement refait l'hiver dernier, histoire de plaire à chacun. Sans se faire prier, elle se débarrassa de ses affaires. Une pile de courrier l'attendait, sagement déposée sur le meuble. D'un geste, elle s'en munit et commença à les trier. Mr. Jacek Adamski, à gauche ; factures, au milieu ; Sio-bhan, à droite ; Mlle Cassie Blake, on garde en main. Elle déposa les publicités et autres sottises qui lui étaient adressées pour se concentrer uniquement sur les lettres. Elle en avait reçues deux : la première de ses parents (les bienheureux étaient partis aux Caraïbes, deux semaines de douceur), la seconde d'un ex petit-ami avec qui elle avait conservé d'excellents rapports. Elle décida de les ouvrir plus tard et les déposa au-dessus du paquet qui lui était destiné. Pour l'instant, elle avait juste envie de respirer un peu. Et comme le canapé lui faisait de l'oeil, elle s'empressa de s'y vautrer.
Une demie-heure plus tard, bien reposée, Cassie se décida tout de même à bouger. Une douche lui ferait le plus grand bien. Elle rejoignit la salle-de-bain tout en s'étirant et en se tortillant — elle avait des fourmis dans les jambes. Elle se déshabilla sans faire de manières et entra dans la douche. Elle mit quelques instants à trouver la température adéquate, puis savoura la sensation de bien-être qui l'envahissait. Cependant que l'eau tiède ruisselait le long de son corps, elle restait songeuse. Qu'allait-elle manger ce soir ?
Ocre jaune. Beige. Blanc cassé. Rose pâle. Peut-être un peu de rose plus vif, un rose fushia. Différentes nuances de marron : noisette, cuivre, terre d’ombre brûlée. Jacek ne pouvait pas vraiment juger. Chaque visage, chaque peau, présentait une telle palette de couleurs qu’il fallait manier d’une main de maître que c’en était affolant. Personne n’avait jamais la même, pas vraiment. Il y a toujours quelques marques individuelles, des lumières et des ombres à ajouter, selon la luminosité et l’endroit. Jacek avait toujours adoré peindre et dessiner, il y passait même un temps fou. Mais il reconnaissait tout de même qu’il était quasi impossible d’obtenir exactement la même couleur de peau que celle d’un modèle. Ou peut-être vaguement, de loin. Mais pas vraiment. Et au fond, cela importe peut-être peu. Un modèle en reste un et il en va de même pour un dessin ou un tableau.
Le jour entamait sa descente pour laisser place à la nuit. Et si cette lumière pouvait s’avérer idéale parfois, en ce cas présent, cela n’arrangeait pas le moins du monde Jacek qui reproduisait un enfant jouant en plein soleil dans un parc. La mère de celui-ci venait d’ailleurs de se lever ; certainement parce qu’il était temps de rentrer. Jacek avait beau se douter que le petit garçon ne resterait pas indéfiniment, il ne put s’empêcher de soupirer. De toute manière, la lumière décroissante ne l’aidait franchement pas à représenter une herbe aussi verdoyante qu’elle l’était quelques heures auparavant. Se résignant enfin, le Polonais se décida à ranger son matériel, prenant le soin au passage de ne serait-ce qu’effleurer sa toile où l’acrylique n’avait fini de sécher. L’heure était venue pour lui aussi de rentrer chez lui.
Les couleurs n’avaient de cesse de l’émerveiller, et c’est sans doute pour cela que Jacek prenait toujours autant de temps à parvenir à l’appartement qu’il partageait avec Cassie et Siob-Han. La nuit avait beau commencer doucement à prendre la place laissée par le jour que le jeune homme n’en était pas malheureux pour autant. Il était tout à fait conscient qu’il perdait peut-être du temps à traîner ainsi, mais il ne pouvait pas vraiment s’en empêcher. Son humeur était au beau fixe, et il manifestait une certaine volonté à observer les couleurs s’assombrir progressivement, au fur et à mesure que le crépuscule envahissait la ville. Jacek était du genre à apprécier les différents moments de la journée pour les couleurs qu’ils apportaient. Il se rendait bien compte que peu de personnes lui ressemblaient à ce sujet, mais s’en fichait. Il prenait le temps d’apprécier la beauté des choses, et c’était tout ce qui lui importait, pas ce que les autres pouvaient en penser.
Quand enfin Jacek arriva face à l’immeuble dans lequel il logeait avec ses deux colocataires et amies, il observa en souriant qu’il y avait déjà de la lumière et donc qu’au minimum l’une des deux devait être rentrée. Gravir les escaliers sur trois étages qui le séparaient de son chez-lui n’était pas vraiment quelque chose de difficile, contrairement à ce que Cassie pouvait en dire. Il était vrai qu’il avait toujours eu une certaine tendance à la claustrophobie et qu’il préférait amplement emprunter les escaliers, tout comme il se fichait que l’ascenseur soit en panne. Mais de l’avis de la demoiselle, monter et descendre quotidiennement ces escaliers devenait lassant et usant. Il imaginait fort bien sa déception en voyant que l’ascenseur n’était toujours pas réparé et en souriait sincèrement, même s’il se serait encore plus réjoui de le voir de lui-même. Parvenu face à la porte de leur appartement, le brun sortit ses clés d’une poche de son sac, déverrouilla la porte et put enfin pénétrer chez eux. Il entendit tout d’abord le bruit de la douche, et fut en mesure de conclure en voyant les affaires de photographie que Cassie devait être rentrée. Déposant son sac à son tour, il fit rapidement un état des lieux qui lui indiqua que la troisième habituelle occupante des lieux n’était pas encore rentrée et qu’il se retrouvait seul avec Cassie. Laquelle n’avait pas pris le soin de préparer à manger au préalable et allait donc lui demander aimablement de leur faire quelque chose en guise de dîner. Prenant les devants, Jacek alla vérifier ce qu’ils avaient encore en stock et opta pour de traditionnelles pâtes, à défaut de trouver autre chose de plus simple. Il n’était pas un cordon bleu mais n’aspirait pas vraiment à le devenir non plus. Et Cassie allait devoir s’en contenter ou se débrouiller par elle-même si cela ne lui plaisait pas.
Une fois sortie de la douche, Cassie entendit du bruit émanant d'une pièce adjacente. Elle en déduisit qu'un de ses colocataires était rentré. C'est pas trop tôt ! s'exclama-t-elle intérieurement tout en espérant qu'il s'agisse de Jacek. Cela faisait un certain temps qu'ils ne s'étaient plus retrouvés tous les deux. Rien que tous les deux, sans leur amie asiatique. Non pas que la photographe ne l'appréciait guère, seulement elle avait ressenti comme une étrange sensation lorsqu'elle était venue s'installer chez eux. Leur quotidien, bien établi, en avait été tout retourné. Les instants qu'ils passaient autrefois entre eux s'étaient transformés en petit club fermé. Trois membres, ce n'est pas grand chose mais ça change quand même un peu. Et puis… Elle devait bien l'avouer, cette époque lui manquait. Elle considérait Jacek comme le meilleur ami qu'elle n'avait jamais eu, alors la simple idée de le perdre ou qu'on le lui vole la dérangeait fortement. Elle, possessive ? Jamais !
A la hâte, elle attrapa sa serviette de bain afin de se couvrir. Elle ouvrit la porte avec mille précautions, vérifia que la voie était libre et s'engouffra dans le couloir en direction de sa chambre. Elle ne perdit pas de temps, désireuse d'assouvir sa curiosité. Elle enfila un short et son débardeur préféré, elle se sentait bien dans cette tenue. Elle se sentait tranquille, et surtout : à la maison. Elle noua ses cheveux à l'aveugle avec, pour mission initiale, celle de les rassembler en une sorte de chignon plus ou moins réussi. Son objectif fut presque atteint. Cassie se dirigea dans le salon où une odeur de tomate l'accueillit. Une sauce, peut-être ? Sans doute. Elle devina que ses doutes étaient fondés, seul Jacek prendrait l'initiative de lui cuisiner un petit plat après une si longue journée. Ses préparations étaient toujours un franc succès, alors que la brunette n'avait jamais su cuire correctement un steak. C'était pourquoi elle ne faisait jamais la difficile et se contentait de ce qu'on lui donnait. Et si personne n'était là pour la nourrir, alors elle ne mangeait rien. Si elle vivait seule, il y aurait bien longtemps qu'elle serait morte de faim.
L'eau à la bouche, elle courut presque jusqu'en cuisine. La silhouette athlétique de Jacek lui faisait face, dos tourné. Dans sa course affamée, elle fonça droit sur lui et s'écrasa gentiment contre son dos. Elle fit glisser une main le long du bras de son ami pour interrompre son geste : il mélangeait le contenu de la casserole. Avec agilité, elle s'appropria la cuillère en bois avec laquelle il remuait les pâtes et s'en servit pour goûter au plat. Elle savait qu'il détestait ça, quand elle se comportait comme une grande gamine gourmande et agaçante. Mais elle ne pouvait pas s'en empêcher, elle adorait le titiller.
Sur un ton pompeux, elle le nargua :
— Je crois, Môsieur, qu'il manque une subtile pincée de sel.
Elle se détacha de son meilleur ami, s'empara de la salière et fit mine d'en verser — alors qu'elle ne se serait jamais permise de modifier n'importe quel autre plat, aussi futile soit sa modification ; mais là, après tout, il ne s'agissait que de pâtes. Pour une fois qu'elle pouvait se vanter d'avoir un détail à redire en cuisine, il serait idiot de laisser passer cette occasion.
— Si je puis me permêêêtreuh, continua-t-elle avec l'accent des bonnes gens.
Quelques grains plus tard, l'affaire était pliée. Cassie se retourna vers Jacek. Celui-ci faisait la moue, comme elle s'y était attendue. Elle se demanda si son air vexé était réel ou si, à chaque fois qu'elle le taquinait un peu, il faisait semblant de s'en irriter. Histoire de se rassurer, la photographe lui envoya son plus large sourire. Un sourire amusé.
La douche coulait toujours à flots tout pendant que Jacek préparait le dîner, alignant sur la table ce dont il avait besoin pour ce faire. Il décida rapidement de commencer dès le début à faire la sauce tomate qui accompagnerait les pâtes, ces dernières cuisant de manière très rapide. Suivant une recette maison, il lava et coupa consciencieusement les tomates. Tout en pelant et hachant finement oignons et gousses d’ail, il songea en souriant que Cassie prenait son temps sous l’eau. Adepte de l’ascenseur et non des escaliers, même si elle était de nature plutôt vive, cela n’étonnait plus le brun qui devait parfois râler après ses colocataires pour avoir accès à la salle de bains. Là était le gros désavantage de vivre quotidiennement avec deux demoiselles. Néanmoins, leurs horaires et plannings étant divers, ils avaient su s’adapter. L’arrivée de Siob-Han dans leur appartement avait d’ailleurs généré plusieurs changements et roulements, ainsi que des adaptations de toutes sortes. Ils en avaient même profité pour refaire le salon au goût de tous. Il se demanda un instant où pouvait bien être leur colocataire asiatique, avant de hausser les épaules et de passer à autre chose. Peu lui importait. Ils s’entendaient tous bien, mais Jacek avait néanmoins plus d’atomes crochus avec Cassie, qu’il connaissait depuis plus longtemps. Le fait qu’ils se retrouvent donc tous les deux, certainement pour la soirée, l’enchantait donc.
Il transvasa ses divers ingrédients depuis la table jusqu’à une casserole assez profonde, et alluma le feu, ajoutant du persil et du basilic préalablement découpés en petits morceaux. Il ne se savait pas réellement doué en cuisine, mais avait bien dû s’adapter en constatant que sa colocataire était pire que tout en la matière. Il doutait même qu’elle sache faire des préparations vraiment basiques sans les brûler. Une vraie catastrophe, pensa-t-il en souriant. Il continua de remuer sa sauce, changeant parfois de sens, au gré de ses envies. Cela prenait progressivement forme, mais Jacek savait qu’il allait falloir patienter quelque peu avant que cela ne soit réellement près et appréciable pour leurs papilles gustatives.
Tout plongé qu’il était dans sa préparation, il n’avait pas prêté attention au fait que la douche avait cessé d’émettre le moindre son, signifiant ainsi que Cassie en avait terminé avec elle. Ce ne fut que lorsqu’il l’entendit clairement se précipiter vers le lieu et qu’elle le percuta doucement avant de se coller à lui qu’il s’en rendit compte. Il n’eut pas le temps de dire ouf que la jeune femme le débarrassait de la cuillère en bois avec laquelle il mélangeait sa mixture, pour pouvoir la goûter, chose qui le rebutait. Elle était bien consciente que ce n’était pas prêt, et son attitude enfantine avait le don de l’agacer quelque peu, même s'il avait dû finir par s’y faire, puisque le sachant, elle n’hésitait pas à en abuser. Un moment était passé depuis la dernière fois qu’elle avait agit de la sorte, et même si ses sourcils froncés montraient son clair désaccord, Jacek se trouvait plutôt être réjoui intérieurement, heureux de retrouver sa Cassie.
- Je crois, Môsieur, qu'il manque une subtile pincée de sel, déclara-t-elle, sur un ton digne d’un noble d’antan.
Elle se détacha du Polonais pour se saisir de la salière, abandonnant sa fausse allure d’aristocrate le temps de s’en emparer. Jacek la laissa faire, tout à fait conscient que ce n’était pas terminé et qu’il fallait de toute manière ajouter du sel, ainsi que du poivre, à la sauce tomate qu’il cuisinait. Ou tentait, tout du moins, car il craignait bien que la demoiselle ne leur ruine le repas si elle continuait sur cette voie. Mais comme il ne s’agissait que de pâtes et de sauce les accompagnant, et qu’elle ne songeait qu’au sel pour le moment, il la laissait faire sans rien dire, un brin amusé.
- Si je puis me permêêêtreuh.
Reprenant son attitude pompeuse le temps de parler au brun, elle versa avec quelque délicatesse tout de même un peu de sel dans le mélange, dont Jacek avait repris la cuillère pour continuer à le remuer. Levant les yeux au ciel, il finit par la fixer, ne cessant pas pour autant le mouvement de son poignet sur l’instrument en bois, adoptant un air faussement contrarié. Il n’était pas réellement vexé ; après tout, il vivait quotidiennement avec Cassie et avait tôt eu de se faire à son caractère. Mais c’était comme un jeu, entre eux. Ils se taquinaient sans cesse, et s’en amusaient toujours grandement. Deux grands gamins, diraient certains. Une bonne façon de décompresser et d’être toujours à l’aise, pour eux. Une habitude acquise aussi, remarquez.
- A vrai dire, le sel devait être ajouté, commença doucement un Jacek souriant, avant de continuer, adoptant le même ton qu’elle avait utilisé auparavant : Mais vous avez oublié le poivre, très chère.
Il ne cacha pas plus son amusement, rassurant sans doute ainsi la jeune femme qui affichait son grand sourire amusé qu’elle n’hésitait pas à revendre lorsqu’elle ne savait pas comment son meilleur ami allait réagir. Il se décala vers Cassie, qui se recula aussitôt pour le laisser tendre le bras avec lequel il attrapa le poivre. Revenant à sa place initiale, il finit par présenter l’objet contenant l’ingrédient voulu à sa colocataire et lui fit un peu de place pour qu’elle puisse en verser dans la sauce. Il lui indiqua la quantité, et la demoiselle obéit docilement, sans s’insurger le moins du monde, visiblement heureuse qu’il la fasse participer, même si ce n’était qu’une action bien simple. Il songea un instant à lui offrir de lui apprendre quelques plats basiques, un jour, pour qu'elle puisse cuisiner quelques plats sans besoin d'aide. Mais il chassa vite l’idée. Il tenait à leur appartement, après tout.
Elle obtempéra et sourit même lorsqu’il lui demanda de venir prendre sa place, le temps qu’il s’occupe de mettre de l’eau à bouillir pour les spaghettis qu’il avait sortis. Voir Cassie aux fourneaux, même pour une tâche simple comme celle-ci, n’était certainement pas habituel, et il se serait bien arrêté pour prendre une photo s’il n’avait pas une casserole pleine d’eau dans les mains. Il trouva néanmoins l’idée bonne, et après avoir mis l'eau à chauffer, il abandonna, à ses risques et périls, la demoiselle avec la sauce qu’elle mélangeait précautionneusement, pour lui emprunter un de ses appareils photos. Il prit le moins gros, celui avec lequel elle l’avait rapidement initié à sa passion à elle. Il la contempla du pas de la porte, toute concentrée qu’elle était sur ce qu’elle réalisait avec brio. Le clic de l’appareil ne se fit entendre que du brun, et il en profita pour tester un nouveau cliché avec le flash, désireux de voir quelle photo rendrait le mieux, et profitant également que la jeune femme n’ait pas encore remarqué son manège. Elle avait l’habitude d’être la photographe, et non la modèle, ce qui incluait que Jacek s’aventurait peut-être en zone dangereuse en la photographiant volontairement. Cassie se retourna d’ailleurs vivement après que l'éclair de lumière ait envahi la pièce, et Jacek aurait bien aimé saisir l’expression de son visage à cet instant, mais il ne fut pas assez rapide. Lui souriant innocemment, il délaissa l’appareil qu'il déposa délicatement sur un meuble, assez loin du bord pour éviter tout accident, et revint s’occuper de sa sauce. Cassie ne semblait pas enchantée, et il préférait sauver leur repas, puisqu’il en était encore temps, tout en se demandant ce qu'il risquait à présent.