"I've always been a dreamer and I will never stop being one. I know what I want and how to obtain it, but you know, sometimes... everyone doubts and we just want everything to be like it was yesterday. That's why we are human, I think. "

20.08.11 MTV Interview

L'infirmière m'avait dit de patienter en attendant qu'Imogen confirme que je pouvais entrer la voir, et cela m'avait donné l'occasion de commencer à faire les cent pas en croisant les bras. Comment avait-elle pu essayer de se suicider? Dans mon esprit, c'était tout bonnement inconcevable, et pourtant c'est ce qui semblait d'être passé. J'avais bien vu sur le visage d'Andreas que c'était grave, et j'avais peur qu'il finisse par craquer lui aussi un jour ou l'autre, alors j'essayais de le laisser seul le moins souvent possible. Cet incident avait au moins eu l'avantage de nous rapprocher, et je crois que je ne tarderais pas à m'excuser auprès de lui pour la manière dont je l'avais traité avant de couper le contact et partir de mon côté. S'il devait avoir quelque chose de solide sur quoi pouvoir s'appuyer, autant que ce soit sur un ami. Même si je n'étais pas l'exemple typique du mec très endurant pour supporter la douleur des autres (et d'ailleurs Imogen m'avait vu craquer une fois à la fin de la tournée), je me devais de faire en sorte de le devenir.

Vous pouvez entrer

Je remerciais brièvement l'infirmière avant de me diriger vers la chambre qu'on m'avait indiquée, en silence. De toute manière, je ne pouvais pas vraiment parler, j'avais une boule à la gorge. La personne que j'allais voir ici avait tenté de se suicider, et une autre de mes amies était décédée à cause d'une maladie il y a quelques jours. L'enterrement était jeudi... je trouvais ça affreux. On était trop jeunes pour partir maintenant...

Après avoir ouvert la porte, j'entrais dans la pièce, puis me retournais pour fermer derrière moi et prendre une grand inspiration. Je n'avais pas envie de voir l'état d'Imogen, ni ce qu'elle s'était fait, mais je n'avais pas le choix.

Pour la première fois depuis que je connaissais cette fille, je n'affichais pas de sourire au moment de la saluer, car je n'en avais pas envie et parce que c'était déplacé. Au contraire, mes lèvres étaient pincées. Je pris le temps de m'approcher du lit sans quitter le visage de la demoiselle du regard pour éviter de voir ses bras.

...j'ai rien de bien à te dire, là... je veux juste savoir pourquoi tu as fais ça.

Ce furent les 5 minutes les plus longues de ma vie. Au bout d'un moment, j'avais fini par détourner mon regard d'Imogen en mettant les mains dans les poches. Elle ne répondrait pas... j'avais l'habitude de ça. Mais là c'était différent. Là, on parlait de sa vie, et je voulais comprendre pourquoi elle n'y tenait plus... depuis combien de temps elle n'y tenait plus. Après une longue attente, je m'étais assis sur la chaise à côté du lit en soupirant, puis avais commencé à jouer avec les lacets de mon gilet en marmonnant.

Je suis vraiment pas content... t'avais pas le droit de faire ça maintenant.

« Je ne peux pas vivre sans lui. Mais je dois le laisser partir. Je ne peux pas le retenir plus longtemps. »

En entendant cela, je serrai le poing et fronçai les sourcils en regardant devant moi.

Tu crois que parce que tu meurs il va aller de l'avant? Tu ferais quoi, toi, si t'étais à sa place et que la personne que t'aimais mettait fin à sa vie?! T'aurais pas envie de la suivre? Il a déjà un sentiment d'échec depuis qu'un membre de sa famille est décédé et qu'il a pas réussi à anticiper sa mort.

En une fraction de secondes, je me suis retrouvé debout sur mes jambes et en direction de la sortie, mais quelque chose me retint et je fis demi-tour pour m'approcher du lit et empoigner le col de la chemise d’hôpital d'Imogen en tremblant.

C'est pas ça la vraie raison et tu le sais! Quand on veut se suicider, c'est parce que c'est le seul choix qu'on peut encore faire librement! Dis pas de conneries!

Ma bouche resta entrouverte alors que je relâchais prise en gardant les mains crispées. La voir aussi près de moi et dans cet état cadavérique m'enveloppait d'un sentiment de désespoir auquel je n'étais pas habitué, et malgré moi, mes yeux s'emplirent de larmes tous seuls.

tu m'as dis que tu ferais attention... c'est pas juste...

OLE & IMOGEN < young & useless >

Pourquoi il disait ca? Pourquoi? Je voulais qu’il arrête, qu’il arrête de dire tout ses mots blessants. Je voulais le supplier d’arrêter mais rien ne sortis de ma bouche. Elle était scellée, scellée par la peur et par les remords. Tu veux me faire culpabiliser ? C’est-ca que tu veux faire ? Sache que quoique tu puisses me dire, je culpabilisai déjà avant. Chaque moment que je passai avec lui, je culpabilisai. Je devais mettre un terme a cela pour nous deux, notre couple, notre avenir. Ole ne comprendrait pas. Il se leva, sur le point de partir. Je me doutais bien qu’il n’allait pas rester. Je faisais fuir tout le monde. Evelyn en premier et maintenant Ole. J’allai finir par faire fuir Andreas, si cela n’était pas déjà fait. Je lui avais clairement dis de me laisser seul lors de mon réveil. Depuis, je ne lui avais plus parle. Je ne pouvais pas. La boule dans ma gorge se resserra. Je sentais que si Ole allait partir, j’allai me mettre à pleurer, et que je ne pouvais pas continuer. Pourquoi tu me faisais cela Ole ? Tu as cette emprise sur moi. Je veux qu’elle disparaisse. N’essaie plus de me sauver. Ne tentes pas des choses impossibles parce qu’au fond, je suis un échec. Je fermai les yeux, m’apprêtant à entendre la porte se refermer et que le silence envahisse la chambre. Seulement, ce ne fut pas ce qu’il se passa. D’un coup. Ole m’empoigna le col et me dit que c’était seulement des conneries que je disais, que ce n’était pas la vraie raison. Comment il a fait pour savoir ? Les larmes se mirent à couler toute seule. Voila, je pleurai à nouveau. D’un cote, cela m’étonnait que j’aie pu les retenir aussi longtemps. Doucement il me lâcha. Je sanglotai à présent. Pourquoi tu me fais ca Ole ? Pourquoi ? Tu ne penses pas que je soufrai déjà assez. Tu m'as dis que tu ferais attention... ce n’est pas juste...Oui je lui avais dis. Seulement, je n’avais pas réussi à faire attention à moi-même, J’étais impossible de prendre soins de moi-même. Il pleurait à présent. Je ne voulais pas cela mais je ne pouvais rien faire pour qu’il arrête. Je me tournai avec un peu de mal vers et pris une de ses mains. Peut-être que je devais juste le rassurer ? Je ne sais pas. Peut-être que je voulais juste l’avoir proche de moi ? Je ne sais pas. Mais je devais faire quelque chose. Mes larmes coulaient toujours et ma respiration était inégale. Mais cela était le moindre de mes soucis à présent. « Ole…chaque pas que je faisais en avant, j’en faisais deux en arrière. Je n’arrive pas à oublier. Je n’arrive pas à oublier le fait qu’on m’ait retirée ma fille, que j’ai trompé Andreas et je n’arrive pas à oublier cette nuit. Je souffrais tellement et je le faisais souffrir sans raison. J’en peux plus. Je veux que ca s’arrête. » J’émis un petit sanglot en me rappelant des photos de Seattle. Pourquoi est-ce que tout cela était arrive en premier lieu ?

Et en quoi j'étais coupable de mon expressivité, je vous le demande. Quand quelque chose me passait par l'esprit, je le disais. Quand je ressentais quoi que ce soit, ça se savait immédiatement aussi. Je n'étais pas un tricheur, et j'étais incapable de cacher mes émotions lorsqu'il s'agissait de personnes proches. Je ne faisais pas partie des personnes qui parlaient avec la bouche et articulaient plein de sous-entendus ou de métaphores pour se faire comprendre... nan, quand je parlais à quelqu'un, c'était pour qu'on sache tout de suite ce que je voulais dire. J'ai toujours été comme ça et je pense que je ne changerai pas... à moins de devenir comme tous les autres... "adulte"

« Ole…chaque pas que je faisais en avant, j’en faisais deux en arrière. Je n’arrive pas à oublier. Je n’arrive pas à oublier le fait qu’on m’ait retirée ma fille, que j’ai trompé Andreas et je n’arrive pas à oublier cette nuit. Je souffrais tellement et je le faisais souffrir sans raison. J’en peux plus. Je veux que ca s’arrête. »

Je crois qu'on ne s'est pas quitté des yeux durant tout ce temps, et je ne saurais deviner lequel de nous deux était le plus dévasté à ce moment précis. C'était égoïste de ma part, mais je n'étais pas d'accord qu'Imogen ait le droit de faire ce qu'elle voulait, c'est-à-dire d'essayer de se tuer.

Ma mèche de cheveux tombait devant mon oeil droit, mais je ne pris pas la peine de la remettre en place, me contentant de rester debout pendant un moment avec la main de mon amie qui tenait la mienne. Puis je m'assis à nouveau avant de poser le menton sur le rebord du lit en reniflant à plusieurs reprises. Je ne pouvais rien faire, et c'est ce qui me tuait le plus.

« Mais moi je t'aime... »

Je serrai un peu mieux sa main, puis déglutis.

« Et y'a tout le monde qui t'aime... ça peut pas se finir comme ça.... j'suis sur que t'en as pas envie non plus... »

Les souvenirs que j'avais d'Imogen étaient récents, mais je l'avais bel et bien vue sourire avec sincérité à plusieurs reprise alors même qu'elle était encore fragile.

OLE & IMOGEN < young & useless >

Je savais qu’il allait venir avec cette dette. C’est vrai que sans lui, je ne sais pas où j’en serais, je ne sais pas où je serais. J’avais été tellement perdue quand Ole m’avait retrouvé, mais je l’étais aussi après qu’il m’ait retournée auprès d’Andreas. Quoiqu’il en soit, je n’allais jamais mieux. Je me montrai forte, mais au fonde de moi, j’étais morte. Un démon me rongeait de l’intérieur et me brulait à petit feu. Aussi forte que je semblai extérieurement, aussi faible je l’étais intérieurement. Paradoxe, n’est-ce pas ?

Mon regard était toujours fixé au plafond. Les larmes coulèrent sans cesse. Je ne fis aucun effort pour les arrêter. Où en était l’utilité ? Ole venait de détruire toute cette carapace que j’avais essayé de forger. Pourquoi il faisait ça ? Dites le moi. Pourquoi ? Pourquoi il tenait tant à ce que je reste en vie ? Il n’y avait rien en moi qui me rattachait à la vie, alors pourquoi t’obstines-tu, Ole ? Dit le moi.

J’avalai ma salive, tentant de diminuer la douleur dans ma gorge dû à la boule. Elle était désagréable cette sensation. Je voulais qu’elle parte. Je voulais la douleur parte. Je voulais que tout parte, moi y compris, que je m’en vole en cendres, que je m’éteigne à jamais.

« Ole…ne m’abandonne pas…même si je risque de te décevoir un jour. »

OLE & IMOGEN < young & useless >

Je savais qu’il allait venir avec cette dette. C’est vrai que sans lui, je ne sais pas où j’en serais, je ne sais pas où je serais. J’avais été tellement perdue quand Ole m’avait retrouvé, mais je l’étais aussi après qu’il m’ait retournée auprès d’Andreas. Quoiqu’il en soit, je n’allais jamais mieux. Je me montrai forte, mais au fonde de moi, j’étais morte. Un démon me rongeait de l’intérieur et me brulait à petit feu. Aussi forte que je semblai extérieurement, aussi faible je l’étais intérieurement. Paradoxe, n’est-ce pas ?

Mon regard était toujours fixé au plafond. Les larmes coulèrent sans cesse. Je ne fis aucun effort pour les arrêter. Où en était l’utilité ? Ole venait de détruire toute cette carapace que j’avais essayé de forger. Pourquoi il faisait ça ? Dites le moi. Pourquoi ? Pourquoi il tenait tant à ce que je reste en vie ? Il n’y avait rien en moi qui me rattachait à la vie, alors pourquoi t’obstines-tu, Ole ? Dit le moi.

J’avalai ma salive, tentant de diminuer la douleur dans ma gorge dû à la boule. Elle était désagréable cette sensation. Je voulais qu’elle parte. Je voulais la douleur parte. Je voulais que tout parte, moi y compris, que je m’en vole en cendres, que je m’éteigne à jamais.

« Ole…ne m’abandonne pas…même si je risque de te décevoir un jour. »

« Ole…ne m’abandonne pas… même si je risque de te décevoir un jour. »

Là, tout de suite, j'avais presque envie de lui dire qu'elle m'avait déjà déçue et qu'on n'en était pas à une fois près, mais je savais qu'il valait mieux me taire sur ce coup-ci... après tout, j'étais surtout encore sous le choc de sa tentative de suicide et je ne voulais pas que mon incompréhension me fasse réagir injustement. Et donc, pour l'une des rares fois dans ma vie, je fermais ma gueule en me contentant de soupirer lourdement. Mon regard se dirigea ensuite sur Imogen, et je pris le temps de l'observer correctement, non pas juste de lui lancer un coup d'oeil. Je l'observais comme un être vivant, quelqu'un de normal, comme une personne qui avait sa place auprès de mes amis et non pas comme le fantôme qu'elle était depuis que je l'avais rencontrée. En fait... depuis le début, je crois que je lui insufflais de la vie de par la manière dont je me comportais avec elle. Quand on était tous les deux H24, ça suffisait... et puis ensuite c'est Andreas qui a reprit les rênes. À partir de là, j'ai perdu beaucoup de mon influence, je pense...

Un léger sourire s'afficha sur mon visage, puis je m'approchais du lit pour passer gentiment une main sur le front d'Imogen.

« Je ferais jamais ça. »

Je sortis un paquet de mouchoirs d'une poche et le tendis à la jeune femme avant de me redresser et de passer une main dans mes cheveux pour les remettre en place. Un rire nerveux m'échappa, mais j'avais besoin de décompresser.

« Tu sais, en rentrant dans l'hôpital, j'ai vu quelqu'un qui avait un chien en laisse dehors, mais je chien il avait des roulettes à la place des pattes arrière, comme dans les films! Je pensais que ça existait pas vraiment, j'ai été halluciné. Et après je suis rentré ici, y'avait un type à poil dans le couloir avec des bandages partout sur son corps. Tu crois qu'ils utilisent combien de mètres de bandes par années dans les hopitaux? N'empêche, c'est fou! Et puis je sais pas comment tu supportes l'odeur dans les chambres, wah, asceptisée! T'es pas contagieuse à ce que je sache. »

Je tournai des yeux ronds vers elle. Tout d'un coup, j'avais un doute.

« C'est pas contagieux, hein? »

« De quoi tu parles Ole ? »

Je clignais des yeux en la regardant reprendre ses esprits. Oké, elle n'avait pas écouté ce que j'avais dit, mais j'étais un peu habitué, maintenant. Enfin bref... je pris quelques secondes pour observer Imogen à nouveau, et dans ma tête, une foule de mots se bousculaient pour se transformer lentement en phrases cohérentes.

« Rien, rien, t'inquiète. »

Je croisais les bras un instant en baissant la tête, puis me redressais face à mon amie pour lui offrir un sourire. Je ne sais pas pourquoi je me sentais mieux même si elle non, mais quelque chose me disait que je ne devais pas en demander trop pour cette fois-ci. Bon, l'infirmière m'avait aussi demandé de ne pas épuiser sa patiente, mais je n'avais pas vraiment écouté.

« ... je repasserai te voir dans deux jours, d'accord? Repose-toi! »

Mes mains glissèrent dans les poches de mon gilet, et je fis quelques pas en arrière avant de me retourner en marmonnant les paroles que je venais d'inventer. Je pense que si on ne me connaissait pas au préalable, je pouvais éventuellement passer pour une sorte de fou qui parlait tout seul. Quoi qu'il en soit, je devais revenir ici pour finir la chanson que j'avais commencé. L'inspiration ne viendrait pas ailleurs

« are you ever gonna find home again, are you ever gonna find home... »