I am lost
but I don't wanted to be saved. Just leave me where I am.

Viens là.

Je ne sais pas pourquoi, mais je m’approchai de lui, et le laissai me prendre dans ses bras. Je continuai de pleurer. Je n’arrivai pas à m’arrêter. Toute cette peur qui j’avais accumulé ces derniers jours, j’avais besoin de me lâcher. J’avais craqué en entendant la voix d’Andreas. Je n’avais pas réussi à garder ma carapace. Je continuai, je n’arrivai pas à m’arrêter. Est-ce que je voulais vraiment m’arrêter ? Non je ne pensais pas. J’avais besoin de pleurer toutes les larmes de mon corps. Je déposai ma tête sur l’épaule d’Ole. Heureusement, les images ne revinrent pas. Je n’avais pas envi de les voir. Je voulais les chasser à jamais, ne plus les revoir. J’avais déjà assez souffert comme cela, alors par pitié, images disparaissez une fois pour tout.

Cela faisait une bonne dizaine de minutes que nous étions comme cela. Personne ne dit quelque chose. Ole se contentait juste de me tenir. Cela me faisait du bien. Je ne sais pas pourquoi. Il était un parfait inconnu. Je ne connaissais absolument rien sur lui, alors pourquoi je n’avais pas peur. S’il voulait, il pouvait profiter de ma faiblesse. Cependant, je crois qu’après 72 heures, j’avais pu remarquer qu’il était gentil. Il n’allait pas me faire du mal. En tout cas, je l’espérai. Petit, on nous apprend de jamais faire confiance à un inconnu. Mais cela n’était pas toujours vrai. Peu à peu, j’ai confiance en Ole. Je ne sais pas pourquoi. Je savais seulement que s’il ne m’avait pas trouvé ce soir, j’aurai fini je ne sais où avec aucun moyen de transport. Je me redressai, et essuyai les quelques larmes qu’il me restait encore. Je tournai mon regard vers Ole. Il avait perplexe sur ce qu’il venait d’arriver. Il ne devait pas avoir compris pourquoi je réagissais comme je l’avais fait. Mais qui pouvait bien comprendre ? Seules les personnes qui avaient vécus la même chose pouvaient comprendre, mais ce genre de personne ne courrait pas les rues. Je remis une mèche à sa place avant de sourire à Ole.

« Merci. C’est la première fois que je ne revois pas ces images lorsque quelqu’un me touche. »

I am lost
but I don't wanted to be saved. Just leave me where I am.

Quel genre d'images?

Les images qui s’étaient remises à défiler dans ma tête. Pourquoi maintenant ? Ne pouvaient-elles pas rester là où elles avaient été ? C’est-à-dire enfouille au fin fond de ma mémoire. Je plaçai mes mains sur chaque côté de ma tête. Je tremblai à nouveau. La scène de ce soir-là défila sous mes yeux. Ses coups, sa main sur mon corps, son touché défilaient sans cesse devant mes yeux. Je le fermai espérant qu’elles partent, mais cela ne fit qu’aggraver mon cas. J’étais paralysée. Je n’arrivai pas à bouger. Les images ne partaient pas. Je n’arrivai pas à les faire partir. Je recommençai à trembler. Ma respiration s’accélérait et les larmes recommencèrent elles aussi.

« Pitié fais les disparaître. Je ne peux plus les voir. Pitié Ole fais quelque chose. »

J’émis un petit cri de désespoir. Partez satané image, partez. Laissez-moi tranquille. Par pitié, partez. Je continuai à supplier Ole de faire quelque chose. Les images continuaient. Je revivais ce soir là dans son entièreté. Le chloroforme, la chambre de motel miteuse, ses coups, moi qui essayais de me débattre, mes supplices, tous défilaient dans ma tête. J’avais peur, peur des images qui allaient suivre. Je savais des quelles ils s’agissaient. Je savais ce qui allait venir après. Je savais ce qu’il allait faire maintenant. Un cri aigu s’échappa de ma bouche. Je le sentais se forcer en moi. Là maintenant sur cette banquette, je le sentais se forcer. Il était encore là sur moi, dans moi. Je criai, suppliant que ça s’arrête, que ses visions s’arrêtent. Ça continuait. Mes cris devinrent des sanglots presque incompréhensibles. Je pleurai, tremblai, sanglotai. Je m’arrachai presque les cheveux avec mes mains.

« S’il te plait fait quelque chose. N’importe quoi mais fais les disparaître. »

Ma respiration était allante. Mon rythme cardiaque s’accéléra rapidement. Tout se répétait. C’était exactement comme ce soir-là. Mes supplices continuaient. Je ne pouvais pas arrêter de pleurer, crier, sangloter. La scène continuait. Je contractai tout mes muscles. Je senti ces mouvements brusque de va et vient. Automatiquement, je resserrai mes genoux comme je l’avais fait ce soir pour lui bloquer le passage. Il se forçait en moi, encore et toujours. Bien que j’essayai de lui résister, de lui bloquer l’entré. Il avait finalement réussi à percer ma barrière et je criai tout l’air que j'avais dans mes paumons.

I am lost
but I don't wanted to be saved. Just leave me where I am.

Je n’avais pas venu venir l’eau. Je sursautai lorsque le liquide glacial entra en contact avec mon visage. Je ne m’attendais pas à ce que quelqu’un fasse cela. J’arrêtai immédiatement de crier, confuse de ce qu’il venait de se passer. Je restai assise, immobile sur la banquette à regarder dans le vide. Doucement, Ole se plaça devant et positionna ses mains de part et d’autres de ma tête la tenant droite. Mon regard croisa le sien. Le mien était flouté par les larmes mais j’arrivai à discerner son visage et ses cheveux blonds.

Elles vont pas revenir, les images. Tu es en sécurité ici... regarde moi! Concentre toi et respire... personne ne va te faire de mal, c'est fini.

Il me força de le regarder droit dans les yeux. Je tremblai de plus en fort. Ma respiration tremblait elle aussi. J’essayai du mieux que je pouvais de me calmer. Inspire. Expire. Ce n’est pas bien compliqué. Calme-toi Momo. Tu peux le faire. Mes larmes continuaient à tomber mais je n’y fis aucune attention. Je pensai à ce qu’Ole avait dit « personne ne va ta faire de mal ». Pourquoi je ne pouvais pas croire en ces mots ? Pourquoi dès que quelqu’un me dit que personne ne me fera de mal, je ne pouvais pas croire cette personne ? Même si personne n’était la physiquement pour me faire de mal, les images me hantaient. Sur cinq sens, quatre avaient été marqué à jamais : la vue par les images violentes qui se défilaient jours et nuits dans ma tête, l’ouï par mes cris incessants, le touché par le contact de ce type, et l’odorat par l’odeur pitoyable de la chambre de motel où tout avait débuté. Je regardai Ole dans les yeux et m’accrochai au t-shirt d’Ole afin de me stabiliser.

« J’ai peur qu’il me retrouve, et qu’il me force à nouveau. »

J’avais réussi à sortir entre mes lèvres tremblantes. Ma voix tremblait ainsi que ma respiration. J’avais peur plus que peur.

I am lost
but I don't wanted to be saved. Just leave me where I am.

Je fermai les yeux me laissant doucement bercer par la voix d’Ole. Mes mains étaient toujours accrochées au t-shirt du jeune blond. Ma respiration était toujours tremblante et j’avais encore du mal à respirer de manière régulière. La voix d’Ole me calmait doucement. Les images partirent laissant un vide dans ma tête. C’était noir là-haut, mais je préférerai que cela soit ainsi que de voir ses images. Je ne voulais plus jamais avoir à les revoir, mais je savais que cela était impossible. Condamné à jamais de vivre avec, j’allai devoir trouver un moyen pour les faire disparaître.

Essaye de fermer les yeux... je reste avec toi...

« Je reste avec toi » résonnait dans ma tête. Ces mots formaient un écho constant dans ma tête comme si j’avais besoin d’entendre sa voix dans le silence qui s’était installé. Je m’étais allongé sur la banquette posant ma tête sur ses jambes. Je fermai les yeux et essayai de vider mon esprit. Aucun de nous ne dit quelque chose. Cependant, ce n’était un silence dont j’avais peur. Non je l’appréciai ce silence. J’aimai le fait qu’Ole ne me brusquai pas à lui dire ce qu’il m’était arrivé. Un jour, je serai peut-être capable de le dire. Un jour que je n’appréhendai pas spécialement tout compte fait. Je sentis quelque chose vibrer. Qu’est-ce que ça pouvait bien être ? J’eu ma réponse quelques secondes plus tard. Ole décrocha son téléphone et commença à parler à son interlocuteur. Je restai allongé mais à présent j’avais ouvert les yeux. Je savais qui était à l’autre bout de la ligne quand Ole dit : « je lui ai prêté mon téléphone ». Andreas, ou mon père était à l’autre bout de cette conversation. Je restai silencieuse, faisant semblant de dormir et écoutai la conversation. Je suivais pas mal de ce qu’il disait jusque ça passe dans une langue totalement différente. Rien à avoir avec l’anglais ou l’espagnol, pour moi c’était du chinois. Ole connaissait-il Andreas et vice-versa ? La conversation continua. Je ne comprenais absolument plus rien. Il s’agissait vraiment d’une langue barbare.

Après ce qui semblait être dix autres bonnes minutes, Ole raccrocha et déposa le téléphone sur la banquette. Je ne dis rien. Je restai allongée avec mon dos tourner vers Ole et à regarder l’horizon. Je ne savais pas ce qu’ils s’étaient dits mais cela avait du touché le jeune blond fatalement pour qu’il soit dans l’état que je pensai qu’il était. Je fermai les yeux, et essayai de vider totalement mon esprit. Je finis par m’endormir sur les jambes d’Ole.

***

Cela faisait maintenant une semaine qu’Ole m’a récupéré au bord de cette autoroute. Une semaine, je soupirai à cette pensée. Plus les jours défilaient plus nous nous approchions de San Francisco, et plus je craignais ce jour. Je ne voulais pas rentrer là-bas. Qui sait que je pourrais voir ? Et si j’avais bien compris l’appel entre Ole et Andreas l’autre soir, ce dernier viendrait me récupérer. Je n’étais pas encore prête de le revoir. Je ne pouvais pas le revoir et faire comme avant. Ma vie avait changé radicalement maintenant, je ne voulais pas qu’Andreas en souffre. Il avait déjà assez souffert comme cela à cause de moi : malaise, crise, tromperie et maintenant ma disparition. Je ne voulais pas qu’il souffre d’avantage. Qui sait s’il arrivera à me toucher ? Qui sait ce qui allait se passer ?

Je regardai la route défiler devant mes yeux. Nous étions quelque part dans l’Utah en route pour finir la boucle. J’étais assise en boule sur la banquette avec mon casque sur mes oreilles. J’avais demandé à Ole si je pouvais charger mon IPod après l’autre soir. Perdue dans la musique que j’écoutai, je n’avais pas remarqué que le bus s’était arrêté à une pompe à essence. J’éteignis mon IPod et le déposai sur la table. Je regardai les membres du groupe descendre. Je restai là sur la banquette. Ole vient s’assoir à côté de moi et posa une main sur mes genoux qui étaient collées contre ma poitrine. Je ne bougeai pas. Il était la seule personne qui arrivait à me toucher. Il me demandait si tout allait bien. Je lui répondis avec un sourire et un petit hochement de la tête. Il se leva et se dirigea vers la sortie. Je me rappelai de l’autre soir lorsqu’il avait parlé en suédois à Andreas.

« Ole »

Il se tourna pour me regarder.

« Comment ça se fait que tu as parlé en suédois à Andreas ? »

I am lost
but I don't wanted to be saved. Just leave me where I am.

Tu dormais pas l'autre soir, hein?

Non, ce soir là, je n’avais pas dormi. Je n’avais pas réussi à fermer les yeux parce que je savais qui était à l’autre bout de la ligne. Si j’avais eu le courage de lui parler je l’aurai peut être fait. Mais je ne pouvais pas lui parler. Je ne pouvais pas entendre sa voix. Cela ferait trop mal. J’avais envie mais je ne pouvais pas. Je craquerai juste à l’entendre respirer. Je posai ma tête sur mes genoux et écoutait attentivement ce qu’Ole disait.

Je connais Andreas depuis... au moins dix ans. C'est l'un de mes amis les plus proches... enfin, c'était. J'ai découvert au hasard que c'était lui au téléphone. Quel con je suis, ça m'apprendra à pas surveiller facebook plus que ça, c'est tellement évident que c'était toi sa copine, pourtant!

Je ne dis rien. Je ne savais pas quoi dire. Il n’y avait rien à dire bien que j’avais un tas d’autre question. Est-ce qu’il lui avait dit ce que je lui avais dit l’autre soir ? Est-ce qu’il avait donné des nouvelles de moi à Andreas ? Es-ce qu’il l’avait appelé depuis ce soir-là ? Tant de question se posaient dans ma tête. Seulement, je n’étais pas sure si je voulais avoir une réponse. Je voulais tellement savoir ce qu’il se passait entre Ole et Andreas, mais je n’aimai pas poser trop de questions. Un silence s’installa entre nous deux. Chacun à sa place était perdu dans ses pensées. Ole était assis sur les escaliers à regarder dehors. Doucement, je me levai et vient m’assoir à côté de lui. D’abord, je ne dis rien. Je n’étais pas sure s’il voulait aborder le sujet. Je n’étais pas sure si je voulais rentrer dans ce sujet. Je prie une grande inspiration et regarde dehors.

« J’ai d’abord rencontré Andreas, il y a trois ans environ. Lorsqu’il était venu avec son groupe. Puis, il y a un an grâce à un ami en commun. Il y a deux mois environ, il m’a aidé à surmonter quelque chose de difficile. Cela nous a tellement rapprochés qu’on a finit par sortir ensemble. »

Je m’arrêtai repensant à ce week-end avec lui et Zaara à Seattle. Je ne voulais jamais oublier ce week-end. Un temps où je ne me souciais que du procès. J’aurai aimé que ce procès n’arrive jamais. J’aurai aimé ne jamais faire ce malaise. J’aurai aimé ne jamais avoir trompé Andreas. Je soupirai.

« Est-ce que tu as recontacté Andreas depuis l’autre soir ? »

J’avais besoin d’avoir le cœur net sur cela. Je devais savoir si Andreas savait pour ce qui m’était arrivé. J’avais mes raisons pour ne pas vouloir qu’il le sache. Je ne voulais pas qu’un de mes proches le sache. Ole le savait à présent. Je n’étais pas sure de comment prendre cela. Il s’inquiétait pour moi depuis le début mais depuis l’autre soir, il s’inquiétait encore plus. Je ne disais peut-être pas grand-chose mais je remarquai les choses. D’un côté, je lui étais reconnaissante. Reconnaissante de m’aider à oublier même si je ne pouvais pas oublier. Je repris une nouvelle inspiration.

« Est-ce que tu lui as dis ? »

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Non. Il a deviné tout seul…Et il s'est mit à culpabiliser de pas avoir rêvé à temps pour faire quelque chose.

J’avais presque oublié pour le don d’Andreas, mais savoir qu’il avait rêvé de ce qu’il s’était passé me faisait mal. J’aurai préféré qu’il ne voie jamais ces images. Je me sentais mal pour lui à présent. Je ne voulais pas qu’il culpabilise pour ce qu’il m’était arrivé. C’était trop tard à présent. Le mal avait été fait. De toute façon, il n’aurait rien pu faire. D’un coup, Ole se leva et sortit du bus. Je ne compris pas ce qu’il se passait. Est-ce que j’avais dis quelque chose de mal ? Je restai assise sur l’escalier, abasourdie de ce qu’il venait de se passer. Ole ne semblait pas revenir. Je me levai doucement et sortit du bus. Je me tournai pour voir où il était. Je le vis sur la plaine de pic-nic déserte. Je me demandai ce qui était entrain de se passer. Je m’approchai de lui. Pas après pas. Je sentais les rayons de soleil sur mon visage à chaque pas que je faisais. C’était étrange. Je n’avais plus l’habitude de sortir. Je préférai me cacher.

« Ole ? »

Je m’arrêtai à quelques mètres de lui. Immobile je restai figée à regarder la scène. Ole était entrain de pleurer. Je ne comprenais pas. Je croyais qu’il était fort. Il avait toujours le sourire aux lèvres, joyeux, attentionné. Qu’est-ce qui allait se passer s’il craquait ? Je ne sais pas ce qu’il se passait dans sa tête. Je ne sais pas à quoi il pensait. Mais je me sentais mal. Est-ce que c’était moi qui lui avais infligé cela ? Je m’avançai de quelque pas. Je voulais l’aider comme lui m’avait aidé. Seulement, je ne savais pas quoi faire. Je ne savais pas comment le consoler. Je ne savais même pas comment l’aborder. J’avais perdu toute manière de parler aux gens. Mes lèvres restèrent scellées alors que je le regardai. Je voulais faire quelque chose. Je savais que je devais faire quelque chose. Je ne pouvais pas. Je n’arrivai pas à bouger. Je n’étais pas encore prête à aller vers les gens.

I am lost
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Je ne dis rien. Silencieuse, je regardai la scène. Silencieuse, comme toujours, je ne disais jamais rien. J’étais incapable de prononcer quoique ce soit. Incapable de sortir le moindre son de ma bouche. Comment allai-je faire plus tard ? Quand la tournée serait terminée et que je devrai rentrer ? Ou est-ce que je rentrerai ? Je n’étais pas encore prête de retourner à San Francisco. Je n’étais pas encore prête de le voir. Je ne pouvais pas le voir.

Allez, on y va, viens !

Ole se releva et repartit en direction du bus une petite tape sur l’épaule. Je me figeai à nouveau et recommençai à trembler. Ce n’est qu’Ole. Ce n’est qu’Ole est personne d’autre. Je fermai les yeux l’instant de quelques secondes et ravalai ma salive. Ok aucun danger, ce n’était qu’Ole. Doucement, je le suivais jusqu’au bus mais m’arrêta net lorsqu’il me demanda de venir au concert de San Francisco. Pourquoi ? Pourquoi le concert de San Francisco ? Parce qu’Andreas sera là, et tu le sais très bien. Pourquoi Ole ? Pourquoi est-ce que tu fais ça ? Pourquoi est-ce que tu m’infliges cette torture ? Je ne peux pas le revoir. Je ne pourrai pas le regarder dans les yeux.

« Il sera là, n’est-ce pas ? »

Question stupide, Imogen, tu connais déjà la réponse. Oui, il sera là. Oui, il va venir te récupérer. Oui, tu vas devoir l’affronter. Tu n’auras pas le choix. Je sentis une larme coulée sur ma joue. Andreas. Je m’en voulais tellement de le faire souffrir comme je le faisais. Depuis le début, je savais qu’il était trop parfait pour moi. Il ne me mérite pas, et je ne le mérite pas. Mais je l’aimai plus que tout, et c’est ça qui faisait mal. Mal de le voir souffrir, mal de lui faire du mal. Je laissai les larmes coulées. Planté au milieu de la route, je pleurai.

« Je suis pas prête. Je ne peux pas le revoir. Ça fait trop mal. »

I am lost
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Si t'es pas prête dans quelques jours, tu le seras jamais, tu sais...

Est-ce que je n’étais vraiment pas prête ? Ou est-ce que c’était juste la peur de revoir Andreas ? Revoir son visage, croiser son regard, entendre sa voix, tout cela me faisait peur. Peur à en mourir. J’avais peur de ne plus pouvoir lui faire confiance. Peur que tout ce que nous avions vécus disparaisse à cause de ces images qui me hantaient. Qui sait ce que j’allai faire lorsqu’il me toucherait ? Lorsqu’il me prendrait dans ses bras ? Est-ce que j’allais pouvoir me retenir ? Est-ce que les images allaient revenir ? Elles avaient peu à peu disparu depuis l’autre soir et cela grâce à Ole. Je ne voulais qu’elles reviennent. Je ne voulais revoir ces images horribles, en tout cas pas de manière violente. Je respirai calmement, essayant de me reprendre. Il a raison. Tu dois affronter ton destin quoiqu’il puisse être. J’essuyai mes larmes du revers de mon pull écoutant attentivement Ole.

Ca fait 3 ans que je l'ai pas vu, tu sais... et j'sais que je vais avoir envie de chialer quand il sera devant moi. C'est pas parce que le temps passe qu'on se sent plus prêt à quoi que ce soit. Sois pas si difficile avec toi-même

Ne pas être difficile avec moi-même ? Comment on faisait ça ? Je m’étais tellement éloignée de mon chemin que je n’arrivai plus à le retrouver. J’étais échouée dans un vaste océan, incapable de m’orienter vers le droit chemin pour atteindre la côte. Je relevai la tête. Ole me tendait sa main. Sans hésitation, je la pris. Je n’aurais jamais pu faire cela, il y a une semaine. Cependant, depuis qu’Ole m’avait récupéré au bord de cette autoroute, tout avait changé. Lentement, je m’étais ouverte à lui. Je lui faisais confiance alors prendre sa main me paraissait un geste automatique.

Je serai avec toi.

Je le regardai, et lui souris. Ce n’était pas un sourire discret et timide. Pour la première fois depuis longtemps, je souris joyeux (enfin joyeux pour moi).

« Merci. »

Nous repartions vers le bus. Il était temps qu’on se remette en route. J’entrai dans le bus et vient me rassoir sur la banquette en remettant mon casque. Je cherchai le groupe d’Andreas. J’avais besoin d’entendre sa voix. Je trouvai enfin et mit la première chanson. J’étais perdue dans sa voix. Je t’aime Andreas, pensai-je. J’ai besoin de toi plus que je ne veux l’admettre mais j’ai peur, peur de l’avenir, peur de notre avenir.