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Imogen & Ole ▬ Found a lost puppy i'll be fine once i'll get it, i'll be good
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| Mar 21 Juin - 20:27 | |
| Come with meand I won't deny you've seen enough, I can't deny you've seen enough for a lifetime
J'avais attendu le début du mois de juillet avec tellement d'impatience pour notre tournée que monter dans le bus m'excitait comme jamais, à tel point que j'avais envie de courir dans tous les sens comme un enfant. Enfin bref, au revoir san Francisco, nous nous reverrons dans une dizaine de jours, moi je pars sur la route avec mes amis avec une motivation boostée comme jamais.
Le soir où "ça" s'est passé, nous venions de terminer le second concert. Je me souviendrai toujours de cette nuit, je pense. Après être remonté dans le car et avoir prit une douche, chaque membre du groupe était crevé et nous étions chacun en train de nous occuper individuellement. Pour ma part, je restai assis sur une banquette avec mon casque audio sur les oreilles, écoutant les screams d'un ami sur un arrière fond lourd. Moi, j'étais incapable de pousser ma voix de cette manière... ça ne ressemblait à rien lorsque j'essayais. Enfin bref, pendant que j'observais la route, quelque chose attira mon attention sur le côté. Une voiture arrêtée au milieu de nulle part. Dans un premier temps, il n'y avait rien de spécial, mais c'est quand je vis une silhouette féminine se détacher de celle du véhicule que je réagis vraiment. Owowowowow, une fille en détresse, j'arrive! Presque aussitôt, j'arrêtai l'ipod et retirai mes écouteurs pour demander au chauffeur de s'arrêter (ce qu'il avait prévu de faire de toute manière).
Une fois le bus stoppé, la porte s'ouvrit et je sortis en intimant aux autres de rester dedans. Mains dans les poches, je m'approchai de la jeune femme plongée dans la pénombre nocturne. Dieu sait pourquoi, mais je ne l'avais pas vraiment reconnue pour le moment. Peut-être était-ce parce que son visage semblait... marqué. Par un événement ou deux, et visiblement pas rigolos. Enfin peut-être que je me faisais des films.
Vous avez un problème avec la voiture?
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| | | | Mer 22 Juin - 2:14 | |
| I am lost but I don't wanted to be saved. Just leave me where I am.
Je n’étais pas retournée à San Francisco depuis « cette » nuit-là. Je n’avais pas pu affronter de rester dans cette ville après ce qu’il s’était passé, pas après ça. Je m’étais enfuie d’abord enfuie à Sacramento. Le Nord, je ne sais pas pourquoi. Cependant, je n’avais pas envie de rester trop longtemps à un endroit. Au cas où que quelqu’un me reconnaisse. Je n’avais prévenu personne de ma fuite. Je ne sais pas ce qu’il se passait à San Francisco. Je m’étais coupée totalement de la ville. Je ne voulais pas faire face aux gens qui j’aimai. Je ne voulais pas qu’ils sachent que j’avais été faible parce que oui je l’avais été. Je n’avais pas réussi à me défendre face à ce qu’il m’était arrivé. J’avais déjà trop honte, pas besoin de leur pitié ou de leur compassion pour avoir encore plus honte. Cela faisait maintenant presque une semaine que j’étais sur la route. Je m’étais totalement coupé du monde. Mon téléphone avait lâché l’âme deux jours après ma « disparition ». Je n’avais pas mon ordinateur avec moi. Je n’avais même pas vraiment d’habit. Je m’étais acheté une valise et des vêtements le premier jour après être arrivé à Sacramento, puis j’avais retiré le plus d’argent possible. Je ne voulais pas qu’on me traque. J’avais juste envie de disparaître, m’en fouir sous la terre et ne jamais en ressortir. Je ne voulais retourner là-bas. Je ne voulais pas revoir le visage d’Andreas et lui ce qu’il s’est passé. Je ne pouvais pas le dire à personne. Comment on pouvait-dire qu’on s’était fait violé ? J’avais toujours les images dans ma tête. C’était plus qu’horrible. Le premier soir, je n’avais pas dormi. Le pire c’était que même quand on n’essaie pas d’y penser, on y pense car les images sont figés à jamais dans ton esprit.
Ce soir-là, j’avais décidé de bouger, de descendre un peu au Sud. Je commençai à me lasser de Sacramento, et il était mieux que je bouge. La capitale de la Californie n’était vraiment pas loin de San Francisco et quelqu’un pouvait facilement faire des recherches sur moi ici. Il commençait à faire nuit quand j’ai décidé de partir du motel. Oui au temps rester le plus discret possible, et je pouvais payer en cash là-bas. Je pris la voiture et partit en direction de Los Angeles. A nouveau, j’avais mis la vitesse le plus que je pouvais ainsi que la musique. Je fais tout pour oublier mes problèmes, et ne pas dormir été surement la meilleure des solutions. Mon cœur s’était stabilisé, bien que j’étais encore faible. Je prenais mes médicaments comme je le devais, TOUT mes médicaments. Je les avais toujours sur moi. On ne savait jamais ce qu’il pouvait se passer. Je conduisais encore et encore. Cela devait presque faire 4 bonnes heures que je roulai non stop, lorsque j’entendis un bruit. Non, j’espère sérieusement que ce n’étais pas ma voiture. Le bruit continua. Non ce n’étais pas possible , pas maintenant. J’étais au plein milieu de nul part durant la nuit. Je m’arrêtai sur la bande d’arrêt d’urgence et éteignit le moteur. Qu’est-ce que j’allai faire. Je n’avais pas de téléphone vu qu’il avait mourut, et il devait aux alentours de minuits. J’attendais dans ma voiture. Putain, en plus de ça, il faisait froid, et bien sure c’était le chauffage qui avait cassé aussi. Cela devait faire une bonne dizaine de minute que j’étais assise là à écouter la radio. Je ne faisais pas attention à ce qu’il se passait. Je voulais juste me distraire. Lorsqu’il n’y avait pas de bruit, je commençai à paniquer. Et là, ce n’était vraiment pas le moment de paniquer. Je respirai calmement, mais le froid ne m’aida pas vraiment. Je sorti de la voiture à fin de prendre ma veste du coffre. Je refermai doucement le coffre lorsque j’entendis une voix derrière moi. Je sursautai. Non, pas une nouvelle agression, s’il vous plait. J’avais rien de fait mal. J’avais déjà assez été punie comme cela.
« Vous avez un problème avec la voiture? »
Je me retournai pour face au garçon. Une petite blonde avec une tête d’ange, tout pouvait me laisser désirer qu’il ne voulait pas bien. Qui s’arrêtait bien au milieu de la nuit au fin fond de la Californie pour aider une fille ? ok je dois avouer que j’avais tord, mais bon j’avais mes raisons pour avoir mes doutes. J’inspirai doucement. Momo calme-toi, il ne va rien t’arriver. Tu es en sécurité, pensai-je.
« Ma voiture a fait un bruit bizarre alors j’ai préféré l’arrêter. Je m’y connais absolument donc je n’ai pas voulu toucher à quelque chose. »
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| | | | Mer 22 Juin - 11:22 | |
| Come with meand I won't deny you've seen enough, I can't deny you've seen enough for a lifetime
« Ma voiture a fait un bruit bizarre alors j’ai préféré l’arrêter. Je m’y connais absolument donc je n’ai pas pas voulu toucher à quelque chose. »
Je fis une grimace en me passant une main dans la nuque tout en observant la voiture. Il s'agissait d'une très belle porsche... je me demande ce que faisait une jeune femme seule au milieu de la route avec un véhicule pareil. Et surtout, depuis combien de temps étaitt-elle coincée ici? Pas longtemps, j'imagine... vu que ce chemin était pas mal emprunté en journée. Mes yeux se reportèrent sur la grande brune, et cette fois-ci je ne pus m'empêcher de fronçer légèrement les sourcils en la voyant, en raison d'une violente impression de déjà vu. J'avais déjà eu affaire à cette fille, j'en suis sûr... mais je ne sais plus ni quand, ni où, ni dans quel contexte.
Je vais demander au chauffeur de venir voir s'il peut faire quelque chose, attends.
Sur ce, je m'éloignais en trottinant vers le bus pour résumer la situation au conducteur et le faire descendre afin qu'il puisse éventuellement donner un verdict concernant ce qui n'allait pas avec la voiture de l'inconnue. Un homme d'une quarantaine d'années sortit à ma suite et salua la demoiselle avant de commencer à inspecter la porsche. Pour ma part, je retins un baillement de fatigue avant de me réintéresser à mon interlocutrice, une fille plutôt jolie.
T'as de la chance, on devait passer par une autre route normalement, mais y'avait des travaux alors on a été obligés de changer d'itinéraire...
Dieu sait pourquoi je me suis mis à la tutoyer. C'était un peu un tic chez moi avec les gens qui avaient le même âge, il faut dire.
Ole! Va chercher un téléphone, on va appeler une dépanneuse.
Je relevais la tête et partis chercher un portable pour le donner au chauffeur qui composa un numéro de tête - il m'étonnera toujours par ses capacités de mémorisation - puis parla avec quelqu'un au bout du fil pendant environ deux minutes. Verdict? Il fallait attendre une demi-heure. Bon. Je me tournai vers la brunette d'un air désolé pour elle.
Tu veux boire quelque chose à l'intérieur?
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| | | | Mer 22 Juin - 13:15 | |
| I am lost but I don't wanted to be saved. Just leave me where I am.
Le jeune homme appela le chauffeur de leur bus, qui regarda ce qu’il se passait avec ma voiture. Il resta une bonne dizaine de minutes sur ma voiture avant d’interpeller le dénommé Ole afin d’aller chercher un téléphone. Ok super ma voiture est foutu ce qui voulait dire que j’allai devoir rentrer à San Francisco. Absolument pas ce que je voulais, mais je crois que je n’avais vraiment pas le choix là. Je m’étais déjà demandé si ma Porsche n’allait pas vraiment finir par lâcher parce que bon, je dois avouer que ce n’était pas la meilleure voiture pour les longues distances. Donc j’étais échouée au plein milieu de nulle part avec personne à appeler et aucun moyen pour m’en sortir. Bref, j’étais dans la merde, ça c’était le moins des cas. Le monsieur qui avait pris la peine de regarder ma voiture appela la dépanneuse. Ok à cette heure de la nuit, elle allait prendre une bonne vingtaine de minute. Le dénommé Ole se tourna vers moi d’un air un peu désolé. Sa tête me disait quelque chose, mais je ne sais plus d’où. Surement, je l’avais vu à un festival ou un autre événement. Je me disais bien que c’était un chanteur parce que j’avais bien reconnu un tour bus.
« Tu veux boire quelque chose à l'intérieur? »
Je me figeai. Des frissons parcoururent mon dos, et je commençai à trembler. Momo calme-toi, j’essayai de me dire, mais je n’y arrivai pas. Les images revinrent dans ma tête : ses mains sur mon corps, ses gestes, même sa voix. Je croisai mes bras devant moi et m’agrippai à mon manteau. Ma respiration s’accélérait. Putain de merde Imogen calme toi, il ne te veut pas du mal. Conscience de merde, tu vas te taire, tu ne sais pas ce que c’est toi que de se…je pouvais me dire la suite. Je ne voulais pas m’avouer ce qu’il m’était arrivé. Je devais l’oublier mais c’était impossible. Je ne pouvais pas oublier ce qu’il s’était passé « cette » nuit-là. Jamais. Je ne répondis pas au jeune homme. Je préférai largement me concentrer sur ma respiration. Je ne devais pas me mettre à hyperventiler parce que je n’avais rien sur moi pour me calmer. Je m’agrippai toujours à ma veste. Je contractai mes muscles pour aucune raison mais le fait de sentir qu’ils fonctionnaient encore me rassurait d’une manière ou d’une autre.
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| | | | Mer 22 Juin - 15:03 | |
| Come with meand I won't deny you've seen enough, I can't deny you've seen enough for a lifetime
Je n'ai pas trop compris ce qui s'est passé... d'une seconde à l'autre, la fille s'est totalement figée comme si elle avait vu un fantôme ou qu'elle était possédée, ce qui me fit écarquiller les yeux reculer d'un pas dans un premier temps. C'était très perturbant de voir ça et je ne savais pas trop comment réagir, surtout que le conducteur du bus était retourné à l'intérieur et que j'étais seul face à... à quoi au fait? Une crise de tétanie? Et comment on arrêtait ça?
Hé, tu m'entends? Est-ce que ça va?
Si ça allait, je pense pas qu'elle serait dans cet était, Winnie. Par réflexe, je tendis un bras pour poser une main sur l'épaule de la jeune femme afin de la ramener à l'instant présent, mais ce fut visiblement ET auditivement une mauvaise idée. Dès l'instant où ma paume toucha le vêtement de la demoiselle, un cri déchira mes tympans, et, évidemment, je me retirai immédiatement en faisant un bond vers l'arrière. Alors là, je n'avais rien compris à ce qui venait de se passer mais c'était très paniquant comme situation, autant pour elle que pour moi j'imagine. Une telle réaction de la part d'une fille perdue au milieu de nulle part était compréhensible, mais... mais non en fait! Je ne lui avais rien fais, à ce que je sache? C'était quoi ce bordel, elle sortait d'une maison close ou quoi?
Lentement, je levai les mains comme un voleur devant un policier, puis reculai encore un peu pour laisser de l'espace à l'étrangère. Mais qu'est-ce qui se passait ici, bon sang? Et qu'est-ce qu'elle fichait sur cette route à une heure pareille? Il y avait tout un tas de questions qui se bousculaient dans ma tête... mais je ne pouvais pas laisser cette jeune femme mal au point dans cet état.
Calme-toi, je vais pas te toucher, d'accord? Euh... je... t'apporte un café ici, il fait pas très chaud, hein? B... bouge pas.
Et si elle tombait dans les pommes pendant que je m'absentais?! Ahhhhhhhh pas le temps de réfléchir, j'avais couru jusque dans le bus pour préparer une tasse et prendre un paquet de biscuits en subissant par la même occasion tout un tas de questions de la part de mes amis musiciens qui regardèrent par les fenêtres avec curiosité. Deux minutes plus tard, ma face de renard était à nouveau dehors et je m'approchai trèèès prudemment de la jolie brune sauvage et traumatisée de la vie.
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| | | | Mer 22 Juin - 15:54 | |
| I am lost but I don't wanted to be saved. Just leave me where I am.
Sa main sur mon épaule, tout me revient. Un ouragan d’images violentes flottaient à présent dans ma tête, et la seule réaction que j’eu fut de crier. Je criai toute l’air qu’il y avait mes poumons, en espérant qu’il arrête de me toucher. Ce qu’il fut assez tôt. Cependant, je n’arrivai pas à me concentrer sur ma respiration. Elle était allante à présent. Je paniquai. J’avais peur. Je ne pouvais bouger. J’étais paralysée, impossible de faire un mouvement quelconque. Putain Momo ressaisit toi, il ne sait rien passer et il ne va rien se passer. C’était vraiment plus simple à dire qu’à faire. Personne ne m’avait touché depuis cette nuit. Je faisais tout pour éviter le contact avec les humaines. Un frôlement et les images me revenaient. C’était horrible, de les revoir. Elles me hantaient, ne me laissaient pas tranquille et j’allai vivre avec elles jusqu’à la fin de ma vie. Comment allai-je faire ? Je ne pouvais pas retourner chez Andreas. Il n’allait pas comprendre pourquoi je réagirai comme je le fais. Je ne pourrais pas lui. Je ne voulais pas qu’il sache que j’avais été faible. Le jeune homme recula un peu avec les mains en l’air. Il devait me prendre pour une folle.
« Calme-toi, je vais pas te toucher, d'accord? Euh... je... t'apporte un café ici, il fait pas très chaud, hein? B... bouge pas »
Je le vis courir en direction du bus. J’essayai de respirer calmement. C’est bon, il ne va rien te faire. Il est tout aussi paniqué que toi. Calme-toi, tu peux le faire. Je pris des grandes bouffées d’air. Tu peux le faire, me disais-je. Doucement. Inspire. Expire. C’est pas bien compliqué. Je reprenais mon calme doucement bien que c’était difficile. Deux minutes plus tard, le jeune homme revient avec une tasse de café. Je me tournai vers lui. Il devait surement me prendre pour une folle tout droit sortit de l’asile psychiatrique mais je n’y pouvais rien si à chaque contact je paniquai. Je pris la tasse de café que le jeune homme me tendait, et l’amena prés de ma bouche. La chaleur qui s’en dégageait pénétrait mes narines. Putain que ça faisait du bien. Je pris une gorgée avant de regarder le jeune homme. Il avait totalement paniqué. J’avais vraiment du lui faire peur, mais cela n’avait pas été mon but. Je fis un petit sourire.
« Merci. »
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| | | | Mer 22 Juin - 21:30 | |
| Come with meand I won't deny you've seen enough, I can't deny you've seen enough for a lifetime
Je restai tendu jusqu'au moment où la jeune femme accepta le café et en bu une gorgée avant de me faire un petit sourire. Tant de questions se bousculaient dans ma tête... comment était-elle arrivée ici? Qui était-ce? Qu'est-ce qui lui était arrivé? J'avais le sentiment d'avoir affaire à un personnage très mystérieux. Par réflexe, je me remis les cheveux en place, puis enfonçais mes mains dans les poches en souriant, tête baissée. Bon.. on avait encore une bonne vingtaine de minutes à attendre, et je ne comptais pas rester debout pendant tout ce temps, alors je marchai jusqu'à la porsche pour m'appuyer contre l'arrière. Je ne savais pas trop quoi dire puis-ce qu'il n'y avait pas trop de conversation possible en ce moment-même... et heureusement que j'étais doué pour les monologues dans ce genre de situations. Combien de fois Andreas m'avait-il demandé de fermer ma gueule parce que ce que je disais n'intéresssait personne lorsque tout le monde était sur le point de dormir et que moi je parlais tout seul en m'émerveillant sur les événements de la journée? Je n'en sais rien... surement pas assez parce que j'ai pas appris à me taire.
C'est quand même un gros stéréotype, la fille perdue au milieu d'une route avec la voiture qui tombe en panne, hein? T'imagines si y'avait des loups et tout? Bon d'accord on est à LA, y'a pas de loups... mais peut-être des coyotes? Ca fait un peu film d'horreur raté... quoi que on sait jamais, peut-être que...
Je croisai les bras et levai les yeux en réfléchissant à un scénario de film.
Peut-être qu'on est un groupe de musique qui traverse les états-unis dans un car, mais qu'en fait, on se transforme en zombies les nuits de pleine lune et qu'on enlève nos fans jusqu'aux enfers avec le car.
Un rire forcé du genre "mwahahaha" m'échappa, et je posai mon regard sur la jeune femme en lui souriant. Je n'étais pas stupide, ça se sentait qu'elle allait mal... mais il fallait bien nous occuper jusqu'à l'arrivée de la dépanneuse, et je ne pouvais pas l'approcher.
T'en penses quoi? C'est pas trop ringard?
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| | | | Mer 22 Juin - 22:51 | |
| I am lost but I don't wanted to be saved. Just leave me where I am.
Le jeune homme commençait à parler de tout et de rien. Oui fin pas exactement. Il me parlait plutôt de loups, de coyotes, de zombies, d’enfer et d’enlèvement. S’il essayait de me rassurer, ça ne marchait pas vraiment. Bon ok, un peu quand même parce que je ne croyais pas aux supernaturels. Heureusement parce que sinon je ne sais pas comment je ferais dans la vie de tout les jours. Je pris une nouvelle gorgée du café. Cela faisait vraiment du bien. Le blondinet resta dehors avec moi. Je me demandai bien pourquoi. Il pouvait très bien retourner dans son car et repartir. Il devait avoir une idée de bon sens. Le jeune inconnu s’appuya contre l’arrière de ma Porsche. Normalement, j’aurai fais une remarque parce que PERSONNE ne touchait à mon bébé mais bon là, elle était foutue, et j’en avais royalement rien à faire. Je me tournai face à lui, toujours avec le café entre les mains.
« T'en penses quoi? C'est pas trop ringard?»
Un petit sourire se formait sur mes lèvres. C’était plus que ringard même, mais s’il trouvait ça marrant pourquoi pas. Chacun sa manière pour ne pas s’ennuyer, je devais dire. Je pris une nouvelle gorgée et tournai un peu sur mes talons pour ne pas attraper froid.
« Oui un peu mais si ce genre d’histoire t’amuses alors continues. »
Ok je n’aurai peut être pas dû dire cela parce que du coup, le jeune homme continua son monologue pour une bonne vingtaine de minutes. Je ne répondais pas vraiment, seulement avec des petits hochements de la tête ou des « oui...mh ». Je n’allai quand même pas le laisser parler tout seul bien que c’était le cas. La dépanneuse arriva enfin. Je regardai le mécanicien observer ma voiture pendant dix bonnes minutes. J’espérai sérieusement qu’il allait pouvoir réparer ma voiture là sur le champ. J’avais assez d’argents pour le payer cash donc là il n’y avait pas de problème de ce côté. Le mécanicien referma le capot et se dirigea vers le jeune homme et moi.
« Bon je suis désolé mademoiselle mais votre moteur est cassé. Je n’ai pas le matériel pour le réparer ici. »
Putain, ce n’était pas vrai. Ca voulait dire quoi ça ? Que j’étais bloquée au plein milieu de nulle part ? Génial. Je me tournai vers le dépanneur.
« Euh, ça veut dire quoi ? »
« Que je vais devoir emmener votre voiture au garage. »
Super, maintenant, j’étais vraiment dans la merde. Je ne répondis pas. Je restai figer au plein milieu de la route à regarder le mécanicien. Qu’est-ce que j’allai faire maintenant ?
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| | | | Mer 22 Juin - 23:41 | |
| Come with meand I won't deny you've seen enough, I can't deny you've seen enough for a lifetime
« Oui un peu mais si ce genre d’histoire t’amuses alors continues. »
Ah, on voyait bien que c'était la première fois que cette mistinguette avait affaire à moi. Ne jamais me laisser causer, jamais... sinon ça donnait... ça.
Bah c'est pas grave, de toute façon personne voudra jamais faire un film là-dessus, sauf si tu mets Robert Pattinson dans le rôle masculin principal. Mais c'est embêtant... il a pas le physique pour faire la rockstar... faudrait plus quelqu'un comme, euh... le gars qui joue avec lui, là, dans twilight. jackson Rathbone, c'est ça? Ouais, bah lui! [5 minutes plus tard] Et c'est à ce moment que je leur ai demandé pourquoi ils prenaient de la moutarde avec leur plat. T'as déjà essayé de manger des pâtes à la moutarde, toi? C'est juste dégueulasse! Bon oké, les pates elles même étaient pas mangeables, mais avec ça c'était encore pire. Moi j'ai préféré tout donner au chien et éviter une intoxication alimentaire [10 minutes plus tard] Et sinon, tu joues aux jeux videos en ligne? On a une Xbox dans le car, c'est cool! J'aime bien jouer à Halo et mettre le micro pour insulter les gars à l'autre bout, c'est marrant... et une fois on est tombés sur des filles, elles ont essayé de nous draguer, c'était pas mal. [15 minutes plus tard] D'ailleurs j'avais un pote à l'époque qui disait qu'en amérique, les gens sont bizarres. Bon c'est sûr que tu m'as fais peur tout à l'heure mais c'est pas de ta faute, hein? J'suis sur que le dépanneur va bientôt arriver, mais tu devrais essayer de dormir au plus vite quand même. Tu sais le nombre d'accidents qui sont causés par la fatigue? Vaut mieux pas que je te dise, mais c'est plutôt effrayant comme chiffre, alors promets moi de te reposer, hein? Quoi qu'avec un café ça devrait aller, hahahaha.
Et fort heureusement, la dépaneuse finit par arriver... même si ce fut pour annoncer que le moteur était mort. Rest in peace. Je vis que la fille était nerveuse suite à l'annonce du garagiste, ce qui me poussa à prendre à nouveau la parole après m'être tu durant toute l'intervention du gars. Je tournai mon regard doux vers la demoiselle, mains dans les poches, la tête rentrée dans les épaules. Il faisait quand même un peu froid...
Tu... veux monter avec nous?
Je baissai le ton de ma voix tandis que le dépanneur s'éloignait pour fixer la porsche a son véhicule de service.
C'est soit ça, soit aller avec lui. Mais il est louche, j'te dis. Les gars avec une moustache comme ça sont toujours louches.
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| | | | Jeu 23 Juin - 0:17 | |
| I am lost but I don't wanted to be saved. Just leave me where I am.
Il me faisait vraiment rire avec son monologue. Je me demandai sinon on ne lui avait jamais dis de se la fermer, parce que bon il ne s’arrêtait pas. Cependant, il s’était tut pendant l’intervention du dépanneur. Heureusement parce que bon il commençait à me saouler avec ces histoires bizarres. Le dépanneur fixait ma Porsche à la dépanneuse. Je le regardai faire attentivement. Oui parce que j’y tenais moi à ma voiture. Je ne faisais pas attention à ce que le jeune homme faisait. Sa question me fit sursauter.
« Tu... veux monter avec nous? »
D’abord, je me retournai pour regarder le jeune inconnu. Monter dans un bus avec un inconnu après ce qu’il m’était arrivé, n’était peut être pas la meilleure chose à faire, et vu mes maladies non plus. Le pauvre, s’il se retrouvait avec moi entrain d’avoir une crise de nerfs, il s’aurait vraiment pas quoi faire. Je ne lui répondis d’abord pas. Je n’étais pas sur si j’avais vraiment envie de monter avec lui dans son car. Puis les autres membres de son groupe (ouais parce que t’avais un bus comme ça pour toi tout seul) n’allaient peut-être pas être d’accord. Je veux dire, prendre une parfaite inconnue comme ça, pouvait apporter des ennuis. Bon ok peut-être pas pour moi vu que personne ne savait où j’étais. Sa prochaine remarque me fit réfléchir.
« C'est soit ça, soit aller avec lui. Mais il est louche, j'te dis. Les gars avec une moustache comme ça sont toujours louches. »
Je regardai le mécanicien. C’est vrai qu’il avait l’air louche et pas net du tout ; et vu comment je faisais confiance aux gens en ce moment, je ne me sentais pas prête à monter dans une voiture avec lui. Je me dirigeai vers le mécanicien qui avait finit de fixer ma voiture à son véhicule. Je lui demandai quand est-ce qu’il allait avoir ma voiture préparé. Il ne savait pas. Ok bon, je lui dis que j’allai rentrer avec le jeune homme et qu’il devait m’appeler quand ma voiture serait prête. Je lui donnai mon numéro de téléphone et sortit mes affaires du coffre. Je ne sais vraiment pas ce qui m’a pris d’accepter la proposition du jeune homme. Je devais être folle de faire ça, mais je dois avouer que le dénommé Ole m’inspirait bien plus confiance que l’autre gars. Je m’approchai timidement de lui.
« Merci. »
Je lui suivis dans le bus. Cela faisait bien longtemps que je n’étais plus monté dans un bus comme celui-ci. Je saluai le chauffeur avec un petit sourire. Je me sentais quand même malaise. Est-ce que j’avais vraiment bien fait de monter dans ce bus ? Je restai silencieuse, pas sure de ce que je devais dire.
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| | | | Jeu 23 Juin - 16:42 | |
| Come with meand I won't deny you've seen enough, I can't deny you've seen enough for a lifetime
J'étais plutôt soulagé que la jeune femme accepte de monter avec moi dans le bus. J'aurais eu mauvaise conscience de la savoir avec le mécanicien alors que c'était bien plus agréable d'être au chaud et à l'aise. Après avoir hoché la tête lorsque la belle brune me remercia, j'ouvris la marche jusqu'au car et entrai le premier pour me diriger vers l'un des canapés à l'avant. Les autres gars semblaient déjà dormir parce que je ne les entendait pas faire de bruit au fond ou alors se ramener pour dire bonjour. C'était mieux ainsi... ils auraient pu faire peur à mon invitée (dit le mec le plus bizarre de tout le groupe). Je fis asseoir la demoiselle, puis allai chercher deux couvertures ainsi qu'un oreiller avant de revenir et de me poser à mon tour. Le véhicule se mit alors en route. Ca y'est, plus moyen de faire marche arrière à présent, elle était embarquée dans l'affaire jusqu'à demain matin.
On va aller jusqu'à Los Angeles... une fois là-bas, tu pourras faire comme tu veux.
Ceci me fit penser que c'était plutôt étrange que la fille n'ait pas sorti son téléphone une seule fois pendant qu'on était ensemble. Peut-être qu'elle avait perdu le sien?
Est-ce que tu veux appeler quelqu'un, au fait? Je t'ai pas vue avec un portable...
Je pris mon blackberry et le posai sur la table entre nous deux tout naturellement. Bon, c'était mini et demi, et alors? Ses proches s'inquiétaient peut-être? Ou alors les gens qui l'attendaient à la fête où elle devait se rendre? Un silence prit place et je mis une main devant ma bouche pour bailler, puis me frottais les yeux. Le show avait été assez intense tout à l'heure, et la fatigue me prenait de revers...
Dis, comment tu t'appelle?
J'avais cette impression de déjà vu. Peut-être que son prénom me dirait quelque chose. Ou peut-être pas du tout? J'en sais, rien, je ne sais même plus ce que je racontais en fait, et mes paupières se fermaient quasiment toutes seules si je ne me retenais pas pour rester éveillé.
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| | | | Ven 24 Juin - 0:40 | |
| I am lost but I don't wanted to be saved. Just leave me where I am.
Je déposai mon sac sur le canapé avant de m’assoir sur celui d’en face et de former une petite boule. Je restai le plus loin possible du jeune homme. Je ne me sentais toujours pas totalement en sécurité. Au fond de moi, il y avait une partie qui avait juste envie de crier et de dire qu’on devait me laisser là où il m’avait trouvé. Je ne voulais pas d’aide, je voulais juste disparaître, ne plus voir personne, faire comme si je n’avais jamais existé. Parfois, je me demandai qu’est-ce que j’avais fais pour mériter ce qu’il m’était arrivé. La perte de Zaara avait déjà été assez douloureuse pour moi, « cette » chose avait juste tout empiré. J’avais une vie de merde, je le savais et je me demandai pourquoi je n’avais pas encore mis à ma vie. J’avais déjà eu des envies, mais je crois que je n’avais pas le courage pour le faire.
« On va aller jusqu'à Los Angeles... une fois là-bas, tu pourras faire comme tu veux. »
Los Angeles, qu’est-ce que j’allai bien pouvoir faire ? Je n’avais plus de voiture, et bon sans voiture, je n’allai pas pouvoir faire grand-chose sauf prendre le train pour rentrer, mais ça ce n’était pas dans mes intentions. Je restai en boule et ne répondit pas au jeune homme. Il s’asseyait à une distance de sécurité. Bonne idée, pas besoin de crier une deuxième fois. Le silence s’installa entre nous que le jeune homme rompit avec une question que je n’avais vraiment pas envie d’aborder.
« Est-ce que tu veux appeler quelqu'un, au fait? Je t'ai pas vue avec un portable… »
Il déposa son blackberry sur la table qui se trouvait entre nous. Je le fixai. Je ne pouvais appeler personne, pas maintenant. Personne ne devait savoir où j’étais. De toute façon, je ne connaissais qu’un seul numéro par coeur outre le mien, et je ne pouvais pas appeler « cette » personne. Pas maintenant, pas demain, jamais. Je relevai doucement ma tête que j’avais déposé sur mes genoux et sourit au dénommé Ole.
« Non, c’est bon. Personne ne m’attend. »
Quel beau mensonge. Je savais très bien que tout le monde devait s’inquiéter à la maison, mon père, Andreas, Evelyn et tout un tas d’autre gens que je ne voulais pas citer. J’enlaçai mes jambes avec mes bras et les serrai contre moi. Je déposai ma tête à nouveau sur mes genoux et gardai le silence jusqu’à ce qu’il me demande comment je m’appelai. Je tournai ma tête vers sa direction. Devais-je vraiment lui dire mon prénom ? D’un côté, j’en avais trois, donc si je le voulais, je pouvais lui « mentir ». Cependant, je ne sais pas pourquoi, je choisi de lui dire mon vrai prénom. Il m’avait quand même sauvé en quelque sorte. Je répondis d’une petite voix presque inaudible.
« Imogen. »
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| | | | Ven 24 Juin - 11:13 | |
| Come with meand I won't deny you've seen enough, I can't deny you've seen enough for a lifetime
Je ne savais pas vraiment quoi faire de plus pour mettre Imogen (parce que oui maintenant je connaissais son prénom) à l'aise. J'aurais voulu lui poser plein de questions, mais c'était déplacé... alors à la place, ma bouche resta fermée, et je me contentai de m'allonger sur ma banquette en retirant le bonnet que j'avais sur la tête. J'étais trop fatigué pour aller me changer maintenant, tant pis, je dormirai ici. Mes yeux verts se posèrent sur la fenêtre et je fixai la lune un moment en sentant mon esprit se vider petit à petit. J'aimais cette période de la journée pour la simple et bonne raison que tout devenait vague, facile et acessible lorsqu'on n'avait rien sur la conscience. Ce qui était heureusement mon cas. Il n'y avait peut-être que la jeune traumatisée que j'avais récupéré qui pouvait me tenir éveillé et en pleine réflexion, éventuellement... mais non.
La tête se tourna une dernière fois vers la demoiselle. Je ne savais pas exactement ce qu'elle voulait, quel était son but en roulant avec sa voiture, seule, mais si elle n'avait personne à appeler, ça ne devait pas être pour rien. Un sourire se dessina sur mon visage à moitié caché par ma mèche.
J'sais pas qui t'es ni ce qui t'es arrivé, mais ici personne ne te connait. Alors tu peux être qui tu veux.
Ouais... après tout, j'ai toujours rêvé que j'étais un musicien alors que personne ne me connaissait à l'époque. Et j'ai fini par y arriver. On peut devenir n'importe qui si on s'en donne les moyen, j'en suis convaincu. Je finis par tourner le dos à Imogen et m'endormis rapidement. Demain allait être une longue journée...
* * *
Aux alentours de neuf heures, le car s'arrêta à l'arrière d'une salle de moyenne envergure et tout le monde commença à s'agiter pour déplacer le matériel à l'intérieur et installer tout ce qui devait être installé. Les trois autres membres du groupe avaient prit le temps de se présenter à notre invitée sans pour autant insister plus que ça puis-ce qu'elle n'était pas très bavarde. Enfin bon, une fois que tout le monde eut quelque chose à faire, je pris le temps d'avoir une courte discussion avec la demoiselle pour savoir ce qu'elle comptait faire.
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| | | | Ven 24 Juin - 13:50 | |
| I am lost but I don't wanted to be saved. Just leave me where I am.
« J'sais pas qui t'es ni ce qui t'es arrivé, mais ici personne ne te connait. Alors tu peux être qui tu veux. »
Je restai silencieuse sur ce commentaire. Être qui je voulais ? Qui est-ce que je pouvais bien être après ce qui m’était arrivé ? Je n’étais plus moi, je m’étais étrangère. Je ne savais plus qui j’étais ni qui je voulais être. J’aurai voulu que cela ne m’arrive jamais mais on ne peut pas tout avoir dans la vie, et les horreurs sont toujours présentes dans notre vie. Je restai toujours en boule avec ma tête sur mes genoux. Je regardai par la fenêtre. La lune brillait de son plein éclat ce soir. Le silence s’installa. Le jeune homme finit par s’en dormir. De mon côté, je restai assise en observant la lune. Elle était belle ce soir.
***
Je devais avoir fini par m’endormir parce que je fus réveillée par des bruits de mouvement. Le reste des musiciens se présentait mais je ne dis pas grand-chose. Je n’étais pas très bavarde, et je n’étais pas sure si je pouvais leur faire confiance. Nous étions arrivés à Los Angeles. Je n’avais aucune idée ce que j’allai faire. Vagabonder, faire le tour de la ville ? Oui surement, voir si je ne pouvais pas trouver un job quelque part. Sérieusement, je n’avais aucune idée. Je n’avais plus aucun but précis dans la vie à part ne jamais rentrer à San Francisco. Ole me demanda ce que j’avais l’intention de faire. Je lui répondis que je n’avais pas d’idée. J’allais faire le tour de la ville, réfléchir et si cela lui ferait plaisir, je reviendrai ici pour lui annoncer ma décision. Je lui devais tout de même ça. Il m’avait sauvé.
Après l’avoir remercier, je partis en direction du plus proche café. J’avais besoin de manger quelque chose et surtout de café. Puis je partis en direction de la plage. Fin je cherchai la plage plutôt. Avec mes deux sacs à la main, je faisais vraiment touriste mais je ne fis pas intention aux autres. J’évitai les endroits peuplés de monde. Après deux heures de marches, je trouvai enfin la plage. Peuplé de monde bien sure. J’aurai du m’en douter. Nous étions en été et il faisait beau. Je me posai dans un petit coin tranquille, et regardai l’horizon. Qu’est-ce que j’allai bien pouvoir faire ? Je n’avais nulle part où aller, plus de voiture. J’avais seulement beaucoup de cash. Je restai là, à regarder le vaste océan qui s’entendait devant mes yeux. Qu’est-ce que j’allai bien pouvoir faire ? Je m’étendis sur le sable fin et fermai les yeux. J’essayai de vider mon esprit mais les images de « cette » nuit revinrent, et je me levai directement. Pourquoi maintenant ? Je voulais juste oublier ce qu’il s’était passé. Le soleil tapait à présent à son zénith. Il devait être dans les environ de treize heures, et j’avais relativement chaud dans mon jeans et mon t-shirt à longue manche. Je décidai de partir à la recherche d’un motel. Je crois que le mieux était que je reste ici. Personne ne me connaissait. Je pouvais refaire ma vie ici. Peu de mes amis bougeaient à LA. J’étais sure de ne pas tomber sur quelqu’un. Je trouvai un motel pas trop loin de la plage. Je payai pour une nuit et entrai dans la chambre que m’étais désigné. Je me laissai tomber sur le lit. Putain qu’est-ce que j’allai devenir ? J’étais perdue, échouée dans un monde où je n’avais plus ma place. Je crois que je m’étais endormie parce que les images revinrent à nouveau. Elles allaient me hanter à chaque fois que je fermai les yeux pour toujours condamné à les voir. Je n’oublierai pas ce qu’il s’était passé. Je ne pouvais pas oublier. J’avais des frisons dans le dos. Je regardai autour de moi. La chambre me rappelait « l’autre » chambre. Impossible d’échapper aux images avec cette vus, je parti me cacher dans la salle de bain. Putain, j’étais perdue à jamais. Tout me fit rappeler cette nuit-là. Je tremblai. Calme-toi Imogen, tu es en sécurité. Il ne va pas venir ici. Il ne sait pas où tu es. J’allumai la douche et doucement enlevai mes vêtements avant de me mettre sous l’eau. L’eau brûlait ma peau mais cela ne me dérangeait pas. Je voulais juste « l’ »enlever de moi, « le » faire disparaître. Pitié, je voulais qu’il disparaisse de ma tête. Je m’effondrai dans la baignoire, et laissai les larmes couler. Je ne pouvais pas les arrêter. L’eau me coulait maintenant en plein sur la figure et se mélangeait avec mes larmes. J’entendis des bruits dans le couloir. Des gens qui rentraient chez eux. Je devais partir, je ne pouvais pas partir d’ici. J’éteignis l’eau, prit un essuie et sortit de la douche. Je me dépêchai de m’habiller, de me sécher les cheveux, rangea mes affaires et sorti du motel en déposant la clé à l’accueil.
Qu’est-ce que j’allai faire maintenant ? Je n’avais vraiment nulle part où aller, et il était encore tôt. Oui, fin j’avais surement le temps pour revenir à la salle de concert où Ole se trouvait. Puis j’allai surement encore me perdre. Je vagabondai dans le centre ville, observant les petites boutiques. Los Angeles était tout de même une chouette ville, différent de San Francisco. Je m’arrêtai devant un petit café. Il me rappelait fortement celui de Laurel Height’s. J’entrai, et sourit à la serveuse. J’adorai ce genre d’endroit autre fois, mais là maintenant, tout ce qui était agréable ne m’inspirait pas toujours confiance. Toute fois, je m’assis à une petite table et commandai un café et un muffin. Il fallait quand même que je mange un minimum même si je devais dire que mon appétit avait disparu. Le café arriva avec mon muffin. Je les regardai avec fixation. Je tournai la cuillère dans mon café et soupirai. Qu’allai-je faire ? Rien, voilà ce que j’allai faire. Peut être partir de l’autre côté, ou retourner à Wellington. Bien que revoir ma mère ne m’enchantait guère. Je pris une gorgée du café et une bouchée du muffin avant de déposer un billet de 20 dollars sur la table et de partir.
Je réussis à retrouver le chemin vers la salle de concert. Il y avait déjà du monde à l’entrée. Ils étaient quand même connus. Je me demandai pourquoi je ne les avais pas encore reconnus. D’un côté, j’avais l’habitude de travailler avec des musiciens que je ne faisais pas toujours attention à qui c’était. Je fis le tour pour arriver à la porte arrière. Il y avait des fans devant. Je restai un peu éloigné. Puis je vis un technicien. Je m’approchai de lui.
« Vous pourriez appeler Ole, s'il vous plait. C’est de la part d’Imogen. »
Je le vis partir à l’intérieur. Je m’écartai à nouveau du groupe de fan-girl. Je ne comprenais vraiment pas ces filles. La plus part d’entre elle n’appréciait surement pas la musique de ce groupe, mais l’aimait seulement pour la petite tête blonde qui faisait d’office de frontman. Je m’adossai contre le mur en attendant l’arrivé du jeune homme.
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| | | | Sam 25 Juin - 16:52 | |
| Come with meand I won't deny you've seen enough, I can't deny you've seen enough for a lifetime
Une journée comme une autre sur la route... j'ai pris le temps de sortir en ville avec les gars du groupe pour acheter quelques gadjets intéressants, m'arrêter dans un parc pour manger une glace, prendre des photos avec deux filles qui nous ont interceptés, et puis voila... mais malgré ça, mon esprit restait préoccupé par la fille qui avait dormi dans le car, cette nuit. Est-ce qu'elle allait revenir tout à l'heure pour me dire ce qu'elle comptait faire ou non? Mh... je dois avouer que je n'avais pas très envie de la laisser seule quand je voyais son état, mais bon. Mon esprit finit par être libéré de toutes mes interrogations au sujet d'Imogen lorsqu'il fut temps de faire un soundcheck sur scène. Je voyais déjà la salle remplie, la chaleur monter et les gens chanter en coeur. Oh, ce que j'étais impatient qu'on commence, ça oui... même si le public de Los Angeles n'était pas mon préféré.
Une fois que le matériel fut totalement prêt, je filai dans les loges pour enfiler un veston noir et fixer mon reflet dans un miroir pendant une demi-minute. C'était mon meilleur moyen de concentration jusqu'à aujoud'hui, et je ne comptais pas vraiment en changer tant que ça fonctionnait, même si j'avais un peu l'air d'un retardé mental, d'un narcissique de service ou encore d'un poète mélancolique en mal d'amour. Rien de tout ça, mes amis.
Ole?
Je tournai la tête en direction de la personne qui venait de m'appeller en demandant ce qui se passait, et on me dit que quelqu'un m'attendait au dehors. En entendant le prénom d'Imogen, mes jambes se mirent immédiatement en route et je suivis le securitas jusqu'à la porte de service.
Et c'est parti pour vendre du rêve pendant une minute! Smile! Est-ce que tu peux faire rentrer la fille qui t'a parlé à l'intérieur pendant que...? Enfin, tu sais...
L'homme ouvrit la porte et presque automatiquement, des "omg/c'est pas possible/regarde, c'est lui/sors l'appareil photo/complétez ce qui manque ici" retentirent dans les oreilles de tout le monde. Les réactions des filles me firent rire et je sortis mes mains des poches tandis que le groupe d'une dizaine de personnes s'approcha de moi. C'est avec un sourire sincère que je pris le temps de discuter un peu avec les quelques fans, répondre à leurs questions, signer deux ou trois objets et prendre des photos avant de m'excuser parce qu'il fallait que je me prépare. Et hop, tout le monde est content et je peux retourner dans les coulisses tranquillement. Je n'avais même pas eu le temps de voir Imogen passer, pour être honnête, et ce ne fut que lorsque la porte se referma, après un soupir de soulagement, que je la vis immobile dans le couloir. Je m'approchai donc d'elle en me passant une main dans les cheveux.
Hey... désolé de pas avoir pu te saluer dehors...
J'entrainai la jeune femme et ses sacs un peu plus loin, jusqu'à des escaliers, puis m'assis sur l'une des marches afin de continuer la conversation.
Tu as trouvé quelque chose à faire, alors?
J'attendis patiemment sa réponse, mais dans mon regard, cela devait être presque clair et net que j'étais prêt à lui demander de me suivre si elle n'avait nulle part où aller.
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| | | | Sam 25 Juin - 19:29 | |
| I am lost but I don't wanted to be saved. Just leave me where I am.
Le technicien à qui j’avais parlé revint quelques minutes après et me dit d’entrer à l’intérieur. Du coin de l’œil, je vis Ole sortir et saluer toutes les petites groupies qui l’attendaient impatiemment dehors. Entre les cris de joies, les « oh mon dieu, c’est lui/sors l’appareil photo», et le brouhaha qu’émettait le groupe de filles, j’entendis un : « comment ça se fait que tu puisses rentrer à l’intérieure petite pute ? » Je savais très bien que c’était à moi que la fille parlait. Cependant, je ne réagis nullement à ce qu’elle m’avait dit. Si elle voulait m’insulter qu’elle y aille, mais elle ne savait pas ce que j’avais vécu, elle n’avait pas ses marques sur ses cuisses, elle n’avait pas d’images violentes dans sa tête elle. Alors qu’elle me traite pute si elle voulait, mais entre elle et moi, c’était elle la pute. J’entrai et m’arrêtai dans le couloir.
Le technicien me laissa là et j’attendis qu’Ole aie finit avec son devoir de célébrité. Je restai immobile à l’attendre. Je ne savais pas vraiment quoi faire ni où aller, et je préférai nettement attendre l’arrivée du jeune homme. La porte se referma enfin après cinq bonnes minutes, et Ole se tourna vers moi. Je ne dis rien, toujours aussi silencieuse qu’une tombe, impossible de sortir le moindre mot.
« Hey... désolé de pas avoir pu te saluer dehors... »
Un sourire discret se dessina sur mes lèvres. Il n’avait pas besoin d’excuser. C’était normal tout de même de saluer ces fans. Il bougea, je le suivais. Il s’arrêta au niveau des escaliers et s’assit. Je restai debout en tenant mes sacs.
« Tu as trouvé quelque chose à faire, alors? »
Je baissai les yeux sur ces mots. Je n’avais rien trouvé absolument rien. Je ne savais pas ce que je voulais faire. Je ne savais pas ce que j’allai devenir. J’étais complètement perdue, et je n’avais nulle part où aller. A nouveau, je ne répondis pas. Je préférai rester silencieuse en ce qui concernait mon avenir parce qu’il n’était plus glorieux. Mon futur avait été ruiné par cette nuit. Ses marques que je cachai grâce à mon jeans et mon t-shirt à longue manche seraient toujours là, même si elles ne le seront plus physiquement. Après quelques secondes de silence, je secouai la tête en signe de réponse.
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| | | | Dim 26 Juin - 0:26 | |
| Come with meand I won't deny you've seen enough, I can't deny you've seen enough for a lifetime
Non. Non... rien à faire. Je restai pensif face à ça et laissai tomber ma tête sur le côté en réfléchissant. Mes paupières se fermèrent quelques instants. Qu'est-ce que je pouvais bien faire, hein? Si Imogen était revenue ici avec ses sacs, c'est qu'elle n'avait vraiment rien de mieux à faire. Je trouvais ça triste et j'avais un peu pitié de sa situation, mais elle me faisait penser à un chat, et j'aimais les chats, alors pourquoi ne pas en embarquer un avec moi sur la route? Après avoir prit une grande inspiration, je levai mes yeux verts sur la jeune femme.
Bon... tu vas poser tes sacs dans une des loges, et à partir de maintenant tu viens avec nous sur la route. J'suis sûr que t'as rien de mieux à faire, non? On va passer par différentes villes, et si y'en a une qui te plaît, tu trouveras peut-être quelque chose à y faire.
Je me levais et m'approchai -doucement- de la belle brune pour prendre l'un de ses bagages avant d'avancer dans le couloir avec naturel. Au milieu du chemin, cependant, je finis par me retourner pour sourire à mon interlocutrice.
But right now, the show must go on!
* * *
Deux heures plus tard, le concert était terminé et le staff commençait déjà à plier bagage pour tout caser dans le car. Nous ne restions pas ici cette nuit, mais quand on sera plus au nord, des chambres d’hôtel seront réservées pour le groupe. Suite à la performance du soir, j'avais expliqué à Imogen le trajet qui était prévu pour la tournée en espérant que d'ici quelques temps, nous pourrions avoir une conversation normale. Qu'elle se détendrait... au moins un peu. Mais ma gêne face à cette fille n'était pas un argument pour entraver ma spontanéité, ah ça non. Si je n'étais pas tel que je suis, je pense que notre nouvelle "amie de route" ne serait jamais montée dans le bus l'autre soir, jamais.Je ne me posais pas trop de questions, et il faut avouer que ça m'aidait beaucoup à avancer malgré mes déceptions.
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| | | | Dim 26 Juin - 1:18 | |
| I am lost but I don't wanted to be saved. Just leave me where I am.
Je ne sais pas vraiment ce qui ma pris d’accepter de partir avec Ole, surement parce qu’au fond, je savais que je pouvais lui faire confiance. Il n’essayait pas de forcer à ce que je lui parle. Il ne cherchait pas à ce que je lui dise ce qu’il m’était arrivé. Je lui en étais reconnaissant, depuis que j’étais montée dans ce bus avec eux ce soir-là à Los Angeles. Cependant, bien que je fusse avec eux sur la route, je restai silencieuse. Je ne parlai pas, et restai le plus possible à l’écart. Seul Ole me parlait de temps à autre, mais c’était lui qui faisait le plus de discussion. Je ne disais jamais rien. Je ne pouvais pas dire ce qu’il m’était arrivé. Pas encore, je n’étais pas prête à dire « ce » mot à voix haute.
***
Cela faisait maintenant trois jours que j’étais sur la route avec This Century (oui entre temps j’avais appris le nom du groupe). Je n’avais pas toujours eu le courage d’envoyer un sms à « cette » personne. Je ne pouvais pas le contacter, mais je savais que j’en avais besoin. J’avais besoin de le contacter. Je le savais au plus profond de moi. Un jour peut être, j’arrivai à reprendre le contact avec lui. Un jour, j’arriverai à lui ce qu’il m’était arrivé. Un jour, je lui dirai que j’ai besoin de lui, que sans lui je suis perdue. Mais avant que ce jour n’arrive, je devais me retrouver moi-même, retrouver mon chemin.
Il faisait nuit. Je n’arrivai pas à dormir comme d’habitude. J’avais fais un cauchemar, le même, toujours le même. Vous pensez qu’à la longue, je m’y serai habituée à ce satané cauchemar. Malheureusement, non, je paniquai toujours autant, ma respiration s’accélérai toujours autant, et je me réveillai toujours autant en sueur. Cependant cette nuit, il y avait quelque chose de différent quand je me réveillai. Normalement, c’était le silence total dans le bus. Là, j’entendais de la musique à l’avant. Quelqu’un n’arrivait pas à dormir ? J’écoutai attentivement couché dans mon « lit ». Ce n’était pas le style de This Century. C’était du hardcore, le style de musique que j’adorai. Qui pouvait bien jouer cela à une heure aussi tardive ? Je me levai et enfilai mon hoodie orange que j’avais déposé à la fin de mon lit. Doucement, je m’avançai. Je vis Ole assis sur une des banquettes à l’avant. C’était beau ce qu’il jouait. Je l’observai en silence. J’avais déjà l’impression d’avoir entendu cet air quelque part, mais je ne savais plus d’où, peut-être à un concert ou un festival. Il s’arrêta. Il semblait être perdu dans ses pensés. Il n’avait pas remarqué ma présence.
« C’est beau ce que tu viens de jouer. »
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| | | | Dim 26 Juin - 2:10 | |
| Come with meand I won't deny you've seen enough, I can't deny you've seen enough for a lifetime
« C’est beau ce que tu viens de jouer. »
Je levai la tête en fixant le vide devant moi, puis tournai lentement les yeux vers Imogen en revenant à moitié à la réalité. Dans mon cerveau se bousculaient encore les bruits d'une batterie et d'une basse, mais j'étais devenu incapable de poser une voix sur la musique depuis près de onze mois. Mon esprit refusait simplement d'y penser parce que ça ne faisait que me rendre un peu plus nostalgique.
Hein? Euh, quoi?
Je finis enfin par voir la jeune femme et baissai le volume des micros de la guitare à zéro. Je n'avais pas pu dormir cette nuit... et c'était certainement en raison du café à 20 heures ou alors juste du fait que j'étais un peu fatigué par la tournée et que cela me déréglait. J'essayais sincèrement d'être au top pour chaque concert, chaque chanson, mais il y avait un moment où je n'en pouvais plus de ces accords de gentil rocker bien rangé et où il fallait que je sorte ma LTD pour jouer quelque chose de plus agressif. J'avais besoin d'entendre les sons crier dans mes oreilles même si le bruit n'étais pas très fort puis-ce que les autres dormaient et que je ne voulais pas les réveiller. En tout cas, Imogen m'avait pris de court. Je détournai le regard en replaçant une mèche de cheveux sur le côté.
Merci...
Normalement, j'aurais pu parler longtemps, là. Mais je n'en avais pas envie. C'était comme commenter la vie d'un proche décédé dont on n'a pas encore tout à fait fait le deuil. Je gardai mes états d'esprit pour moi concernant mon ancien groupe. La seule chose que je n'avais pas pu faire malgré toute ma bonne volonté, c'était de garder Architects debout. Un simple refus de "sa" part a marqué la fin de notre contrat avec la maison de disque... et la naissance de This Century. J'étais fier de ce nouveau band, mais le style n'avait rien à voir avec ce que j'avais l'habitude de faire, et parfois, je trouvais ça vraiment décevant, même si j'étais fier de ce que je faisais quelque soit le genre de musique.
Désolé de t'avoir réveillée avec le bruit, je devrais essayer de dormir.
Joignant l'acte à la parole, je débranchai le Jack de ma guitare et plaçait celle-ci dans sa caisse que je refermai délicatement.
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| | | | Dim 26 Juin - 2:44 | |
| I am lost but I don't wanted to be saved. Just leave me where I am.
« Désolé de t'avoir réveillée avec le bruit, je devrais essayer de dormir. »
Je viens m’assoir en tailleur sur la banquette en face d’Ole. Je le regardai ranger sa guitare. Il ne m’avait absolument pas réveillé. Je ne dormais jamais profondément ces derniers temps parce qu’à chaque fois que je fermai les yeux, je revoyais ces images, sa tête, ses mouvements, ce qu’il m’avait fait. Ce n’était pas l’idéal pour dormir et j’étais déjà insomniaque de nature alors ce n’étais pas la musique qui allait me réveiller. J’esquissai un petit sourire avant de jouer avec les manches de mon pull. C’était un tic que j’avais lorsque je ne me sentais pas très bien. J’observai toujours Ole. Il avait l’air différent. Juste la musique qu’il venait de jouer était différente de ce qu’il faisait d’habitude. Avait-il joué dans un autre groupe avant celui-ci ? Un groupe de métal peut-être parce qu’il avait l’air de bien s’y connaître dans ce style de ce que j’avais pu entendre ? Une mèche de mes cheveux tomba vers l’avant, je la remis derrière mon oreille.
« Tu ne m’as pas réveillée. Je ne dormais pas. 'Fin je dormais mais j'ai fait un cauchemar et je me suis réveillée. Puis j'ai entendu la musique. »
Je ne sais même pas pourquoi je lui dis tout ça. C'était sortit tout seul de ma bouche. Un silence s’installait entre nous deux. Aucun de nous ne dit quelque chose. Je ne savais pas vraiment quoi dire. J’appréciai le silence. C’était relaxant. Non c’était bizarre. Le silence m’effraya plus que tout, la solitude aussi. Je n’étais pas seule ici cependant. Il avait Ole, et les autres membres du groupes alors pourquoi est-ce que j’avais toujours autant peur de la solitude. J’avais peur de me retrouver seule, et de revoir ses images. Mais je les revoyais même quand je n’étais pas seule. Elles étaient gravées à jamais dans mon esprit. J’essayai de chasser ses pensés de mon esprit. Même si c’était difficile. Je repensai à la musique qu’Ole venait de jouer. C’était vraiment différent et je me demandai comment cela se faisait qu’il savait jouer du hardcore.
« Je ne savais pas que tu savais jouer du hardcore. Ça change de ce que tu fais tous les soirs. »
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| | | | Dim 26 Juin - 10:55 | |
| Come with meand I won't deny you've seen enough, I can't deny you've seen enough for a lifetime
« Tu ne m'as pas réveillée. Je ne dormais pas. 'Fin je dormais mais j'ai fait un cauchemar et je me suis réveillée. Puis j'ai entendu la musique. »
Je ne pus m'empêcher d'afficher un petit sourire, mais préférai tout de même me taire sur ce que je pensais. C'était la phrase la plus longue qu'Imogen avait dire jusqu'à maintenant, et j'appréciais la confiance qu'elle me faisait, malgré... enfin, sa situation inconnue mais que je considérais comme étant quelque chose de grave. Je ne pense pas qu'une timidité excessive puisse être à la base de ses silences et de son refus d'être approchée physiquement, mais trois jours, c'était bien trop peu pour commencer à lui poser des questions à ce sujet.
« Je ne savais pas que tu savais jouer du hardcore. Ça change de ce que tu fais tous les soirs. »
Je fermai les yeux un instant en prenant une longue inspiration, puis rouvis les paupières pour fixer un point au-dessus de l'épaule de la jeune femme.
Je t'ai dis qu'on pouvait être n'importe qui à partir du moment qu'on entrait dans ce bus...
Je revins à la réalité et fermai la caisse de la guitare pour la glisser ensuite sous la banquette où j'étais assis. Je n'aimais pas la nuit, elle nous laissait beaucoup trop de temps pour réfléchir. Parfois je rêvais du futur, mais souvent je pensais au passé. J'était hanté par ce putain de passé même si je n'avais absolument pas à me plaindre de ma vie, puis-ce que tout allait bien dans ma carrière. Mais est-ce que je ne passais pas à côté de quelque chose d'important en laissant This Century prendre de l'ampleur? Je ne me voyais pas rester dans ce groupe toute ma vie, il faudrait que ça s'arrête un jour ou l'autre quand j'en aurais assez, et là, ce sera mon premier vrai caprice. Peut-être que les autres membres du groupe se doutaient que je ne les soutiendrai pas indéfiniment, et je l'espère, parce que sinon ils allaient m'en vouloir à mort quand je les lâcherais sans qu'ils s'y attendent. Je les voyais déjà me dire que j'avais abusé de leur confiance ou me traiter de faux-métaleux à cause de mon look trompeur, mais bon. De toute façon, j'étais le meilleur guitariste de tout le band même si je ne jouais pas beaucoup sur scène, alors ce que les autres pourraient dire pour me rabaisser au niveau de mes compétences n'aurait aucun poids. Et puis mince, peut-être que la séparation se passerait en fait très bien? Je n'avais pas à me poser toutes ces questions. C'est bête à dire, mais j'avais l'impression de m'être dépêché de trouver une copine de rechange après avoir perdu celle que j'avais avant mais que je n'arrivais pas à oublier pour autant. C'était tout à fait ça, en fait.
J'ai récupéré ce groupe y'a trois ans environ, mais ils ressemblaient à rien à l'époque à cause de leur chanteur qui gâchait tout... alors j'ai fais virer le mec et j'ai boosté la carrière de TC [this century]. Mais c'était pas difficile à faire parce que le public me connaissait déjà et...
Ma tête bascula en arrière, retombant sur le dossier tandis que je croisais mes mains en jouant avec mes doigts d'un air pensif, en réfléchissant à quels mots utiliser.
Hollow Crown. C'est ce que t'as entendu y'a trois minutes, c'est ma musique...
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| | | | Dim 26 Juin - 12:02 | |
| I am lost but I don't wanted to be saved. Just leave me where I am.
J'ai récupéré ce groupe y'a trois ans environ, mais ils ressemblaient à rien à l'époque à cause de leur chanteur qui gâchait tout... alors j'ai fais virer le mec et j'ai boosté la carrière de TC [this century]. Mais c'était pas difficile à faire parce que le public me connaissait déjà et...
J’écoutai attentivement Ole. Cependant, il semblait moins bavard que d’habitude. Mais je ne me posai pas des questions là-dessus. Chacun avait le droit de faire ce qu’il voulait, et s’il voulait parler il pouvait. Cela semblait peut être un peu contradictoire parce que moi je ne disais absolument rien. Je ne parlai pas alors que j’étais sure qu’il m’écoutera si je lui demandai. Seulement, je ne pouvais pas parler. Je n’y arrivai pas. Peut-être qu’un jour, je saurais dire ce qu’il m’était arrivé. Un jour.
Hollow Crown. C'est ce que t'as entendu y'a trois minutes, c'est ma musique...
Hollow Crown, c’était joli comme titre pour une chanson. La chanson aussi était belle. Elle me rappelait vaguement quelque chanson du groupe d’Andreas. C’était un peu dans le même style. Le son, la guitare ressemblait à quelque chanson de l’ancien groupe d’Andreas. On ne parlait pas de ce groupe avec Andreas. Il disait que cela n’en valait pas la peine. Pourquoi est-ce je pensais à lui maintenant ? Comme se faisait-il que je pouvais prononcer son nom ? Je n’y étais pas arrivé depuis « ce » soir-là, et maintenant je me le disais comme si c’était normal. C’était surement grâce à la musique. Cela faisait longtemps que je n’avais plus touché à une guitare. Je ne sais pas si j’avais encore envie d’en toucher une. J’adorai la musique plus que tout, mais j’avais perdu le goût. Je recommençai à jouer avec les manches de mon pull. Je tirai dessus comme si je voulais allonger les manches. Pourquoi est-ce que je commençai à être nerveuse ? Je n’avais aucune raison de l’être. Ou était-ce le fait d’avoir prononcer le nom de la personne que j’aimai le plus qui me rendait comme cela ? Je pense qu’il était temps que je lui donne des mes nouvelles, même c’était pour lui dire de ne pas me chercher. Je levai mon regard vers Ole.
« Est-ce que je peux utiliser ton portable ? Je crois que je dois appeler quelqu’un. »
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| | | | Dim 26 Juin - 13:20 | |
| Come with meand I won't deny you've seen enough, I can't deny you've seen enough for a lifetime
« Est-ce que je peux utiliser ton portable ? Je crois que je dois appeler quelqu’un. »
Surprise. Je ne m'attendais absolument pas à ce qu'elle me dise ça. Mes yeux s'agrandirent et je me redressai avec étonnement avant de hocher simplement la tête. Je ne saurais pas trop dire si ça me faisait plaisir qu'Imogen ait décidé de composer un numéro de téléphone, mais je pense que oui. C'était signe qu'elle s'était remise de ses émotions, quelles qu'elles soient, au moins un peu.
Oui, bien sûr.
Je me levai pour aller chercher l'objet au fond du bus et me pris le pied dans un truc qui trainait par terre, ce qui m'arracha une insulte en suédois, puis je continuais jusqu'à mon jeans pour récupérer le blackberry que je ramenai ensuite vers l'avant du car. Après l'avoir tendu à la jeune femme, j'avançai encore un peu et m'appuyai à la rambarde pour regarder le route qui défilait devant nous. Il y avait quelques gros nuages dans le ciel, joliment éclairés par la lune. Ca me donnait envie de dormir à la belle étoile quand je voyais ça.
Par politesse, j'aurais voulu éviter d'écouter ce que disait Imogen au téléphone, mais c'était impossible. Il y avait tellement peu de bruit ici que même involontairement, j'aurais entendu ce qui se disait. Ma curiosité était piquée à vif, et l'envie d'en savoir plus sur cette inconnue aussi. En plus, elle était plutôt jolie... mais je ne sais pas, je ne pouvais pas m'imaginer me rapprocher d'elle plus que par de l'amitié, bien que la situation faisait très "scénario de film". Mais pas film d'horreur avec des musiciens zombies cette fois. C'était plus un de ces movies "tirés d'une histoire vraie" avec des gros plans sur les visages des protagonistes toutes les 5 minutes et une jolie musique en fond qui transmet plein d'émotions. Oui, je vivais ma vie comme un film, et alors? C'était plutôt poétique, je dirais.
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| | | | Dim 26 Juin - 13:50 | |
| I am lost but I don't wanted to be saved. Just leave me where I am.
Oui, bien sûr.
Ole se leva et partit vers l’arrière du bus. D’un coup, j’entendis une sorte de juron dans une langue que je ne connaissais pas. Elle ressemblait fortement à la langue d’Andreas. Peut-être Ole était suédois aussi ? Mais je ne me posai pas de question. Il revient quelques instants plus tard et me tendit son téléphone. Je le pris et commença à composer le numéro d’Andreas. Ole partit à l’avant de bus. Je le suivis du regard puis appuyai sur le bouton vert. Le téléphone sonna, sonna mais personne ne décrochait. C’était bizarre. Andreas dormait toujours avec son téléphone à côté de lui ou même à proximité, et il était jamais sur silencieux. Il continua à sonner jusqu’à ce que je tombe sur la messagerie d’Andreas. Sa voix résonnait dans ma tête. Le bip sonore qui annonçait que je pouvais laisser un message se déclencha. Cependant, je restai silencieuse. Je ne savais pas quoi dire. Je respirai difficilement. Pourquoi je ne pouvais pas lui parler sur le répondeur ? Bon, je dois dire quelque chose. Je ne pouvais pas laisser un message vide. J’inspirai.
« Andreas, c’est Imogen. Je vais bien. Ne me cherchez pas. »
Bip. Je n’avais pas eu le temps de dire « je t’aime ». Cependant est-ce que j’aurai pu lui dire ces mots ? Je ne croyais pas. J’étais incapable de sortir ces mots à présent. Pourquoi je ne pouvais lui dire ces mots ? Je les lui avais déjà dits à plusieurs reprises. Je n’y arrivai pas. Impossible. J’appuyai sur le bouton rouge et déposai le téléphone à côte de moi sur la banquette. Les larmes que j’avais essayé de refouler lors du message coulèrent maintenant. J’étais désolée pour ce que j’avais fais à Andreas. Il n’arrêtait pas de souffrir à cause de moi. Je n’étais pas faite pour lui. Pourquoi est-ce que je l’aimai ? Pourquoi ? J’aurai dû trouver quelqu’un d’autre que lui, quelqu’un qui n’était pas aussi bon. Je le faisais plus que souffrir. Andreas était trop parfait pour moi, et je ne le méritai pas. Il ne me méritait pas une copine comme moi. Je remontai mes genoux contre ma poitrine et laissaient les larmes coulées.
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| | | | Dim 26 Juin - 14:45 | |
| Come with meand I won't deny you've seen enough, I can't deny you've seen enough for a lifetime
« Andreas, c’est Imogen. Je vais bien. Ne me cherchez pas. »
Wow... eh bien ça c'était dit, je suppose? Je tournai la tête pour jeter un coup d'oeil à la jeune femme qui venait de reposer le téléphone pour voir comment elle allait, et... ben elle n'allait pas bien. À moins que le fait de pleurer soir un moyen d'exprimer sa joie de vivre chez elle, mais j'en doutais fortement.
Par réflexe, je quittai la rambarde et m'approchai de la banquette sur laquelle était assise la jeune femme pour m'y poser après avoir dégagé le téléphone un peu plus loin. Pour être honnête, je me demandais quand est-ce qu'Imogen finirait par craquer et sangloter. Vu son état, c'était étonnant qu'elle soit parvenue à rester calme pendant tout ce temps.
Imogen...
Je ne savais pas trop quoi lui dire. Il n'y avait rien à dire, en fait... et c'est ce qui me fit soupirer. J'eus une longue hésitation avant de faire mon action suivante, mais finalement, mes bras s'étendirent lentement en direction de la jolie brune que je fixai avec préoccupation sous mon épaisse mèche blonde. Bon, il y avait au moins 70% de chances pour qu'elle ne veuille pas me toucher, mais je ne pouvais ignorer son mal-être, et lui faire une étreinte était la seule chose qui me venait à l'esprit instinctivement pour la réconforter un minimum. J'espérais seulement qu'elle oserait "faire confiance à un inconnu". Après tout, pourquoi pas... on avait passé plus de 72 heures ensemble non stop, elle devait me connaitre un minimum après ça. Je n'étais pas du genre à avoir d'arrières pensées. Pas des mauvaises, en tout cas. On m'a déjà dit que j'étais trop gentil et que ça finirait par me jouer des tours, d'ailleurs... mais pour le moment je vis très bien avec. Et puis je pense pas qu'on puisse être trop bon trop con.
Viens là.
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| | | | | | | | Imogen & Ole ▬ Found a lost puppy | |
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