Le Jack Daniel. Probablement la plus belle invention depuis la capote. Ou .. Attendez. La capote a été inventé avant ou après le Jack ? Anyway j'en ai rien à foutre. Mes pensée joue encore au ping pong avec mon cerveau. Ma réalité n'a plus rien de réel. Entre ma course à 200km/h entre l'Utah et la Californie, Facebook, Léo, Luke et Evelyn, je ne savais vraiment plus quoi penser. Alors ouais Jack m'aidait. Depuis que Robbyn était parti c'était même pas la peine d'imaginer que j'puisse être sobre en période de « crise. ». Je suis dans l'incapacité de gérer ma colère, certes pas sur que mon pote alcool m'aide tellement dans ce sens, mais au moins il m'anesthésie et je suis autrement moins dangereux pour le citoyen lambda. Dire que j'aurais pu passer une putain de bonne soirée. Et à la place, j'me retrouve assis dans mon canapé, mouillé, du sang séché – de cerf – sur le t-shirt , ma bouteille à la main et mon bras plâtre – totalement méconnaissable d'ailleurs, j'me demande même s'il sert encore - cognant mon crâne a rythme régulier. Une loque serrait un bon adjectif ouais.
TOC TOC TOC.
J'me redresse, mes réflexes m'ordonnent d'aller me planquer derrière un mur et de sortir mon magnum pour tirer à vu, il y'a très peu de chance que se soit quelqu'un qui me veuille du bien qui toque à cette heure, cependant j'finis quand même par écouter à moitié mes automatisme. J'me planque mais j'tirerais pas à vue. A la place c'est ma voix qui s'élève. Légèrement plus grave, merci Jack, mais pas moins menaçante.
Putain mais Evelyn apprend à fermer ta putain de gueule des fois dans ta putain de vie. Eléa me saoulait avec son Luke, qui était aussi mon meilleur ami, qui m'avait aussi embrassé. En plus, j'étais enceinte. Mais genre, vraiment grosse, un ballon de baudruche alors pour une fois qu'un mec un tant soit peu bien veuille de moi. Ils vont pas commencer à me faire chier parce que sinon, je vais leur foutre mon pied au cul. Osef! C'est donc énervée, du Linkin Park dans les oreilles, la gueule défigurée – ouais, j'me suis bouffée un coup de poing dans ma putain de gueule hier – et le bras bandé (frapper son BFF, c'est mal) que je me rendis chez mon ancien amant, petit ami, enfin bref, une chose qui comptait beaucoup pour moi. Ajoutez à cette délicate soirée une averse qui vous rendait complètement trempée et vous tomberez sur la mocheté même. Moi. J'y fus assez rapidement – malgré le fait que mon saleté de mioche même pas née me faisait la misère – et une fois dans l'ascenseur (merci à la mémé qui m'a tenue la porte) j'essayais de me donner une apparence humaine. Peine perdue. J'avais les cheveux trempés et mon teint cadavérique faisait ressortir les couleurs de ma trace bleue qui s'étendait de mon oeil droit au coin de ma bouche. La taille de la main du mec en quelque sorte. Je serrai les poings et me mordis la lèvre. Un peu trop fort puisque du sang s'écoula sur mon haut. Tant pis. Je portais déjà qu'un vieux jogging de merde alors avec ou sans sang, I don't care. Puis, une fois à l'étage, je me dirigeai vers sa porte et frappai sans hésiter. La voix chaleureuse de mon... enfin bref, me vint aux oreilles et je tapais dans le mur, avant de daigner répondre.
« Evelyn Zimmer, numéro de matricule, on s'en fout. Ouvres moi ou je défonce ta putain de porte! »
Bien, on était pas d'humeur. Génial. J'allais passer une bonne soirée en sa compagnie. Douce ironie quand tu nous tiens. Je jurai en allemand en espérant qu'il m'ouvre. J'aimais bien mes pompes.
La voix d'Evelyn sonnait dans mon crâne comme la sonnette stridente de la voisine d'en face. Ouais, autrement dit, elle était particulièrement agaçante. Si seulement ça avait pu être quelqu'un d'autre, en m'approchant de la porte, je dépose mon magnum dans son tiroir. M'adosse contre la porte et lui sort.
« J'veux pas te voir, dégage. »
En faite, c'était à partiellement vrai, je voulais la voir, pour m'expliquer avec elle et éventuellement plus si affinité, mais je ne voulais pas qu'elle me voit comme ça. C'est pourquoi je reste devant la porte, d'abord tranquille, pour finir par donner un coup de plâtre assez énorme pour que ce dernier rende l'âme pour de bon.
« CASSE TOI ! »
Sinon ça allait péter grave. J'étais bourré, les veines de mon bras recommençait à danser la polka avec mon nerf histoire que mon cerveau puisse ajouter douleur à la palette d'émotion qui me rendait déjà dingue. Je respirais bruyamment, accoudé à ma porte, sachant pertinemment que malheureusement l'allemande n'abandonnerait pas.
Quelle sympathie à mon égard. Je sentais que j'étais au bord de l'implosion et j'avais vraiment envie de baiser. Là, tout de suite now. Je frappais une fois dans la porte avec ma main invalide. Oh putain, ça fait un mal de chien. Je sentis l'adrénaline infiltrer mes veines et je donnais un nouveau coup. La douleur se fit moins vivace, calmant mes ardeurs. Je sentais que si je le voyais, j'allais lui en mettre une. Peut être était-il plus sage d'abandonner ou pas ? Ce mec me rendait dingue et je savais pas trop quoi faire. Lui qui dit que je lui manque « un peu ». Bon dans le langage sonicien, ça voulait dire 'tu m'as grave manqué bébé.' Je commençai à le connaître l'enfoiré. Troisième coup. Je sentis la fatigue venir.
« Ich werde da bleiben. Die ganze Nacht, wenn er notwendig ist. »*
Je m'assis à terre et remis mes écouteurs. Ma main avait commencé à saigner, ma lèvre aussi. Je m'en contrefichais. Je n'abandonnerai pas. C'était facile de fuir. Trop facile. Il l'avait fait après m'avoir trompé avec ma soeur. Il le faisait maintenant. Je sortis une clope du paquet et mes cheveux se mirent à goutter sur mon pantalon. Quand j'eus une idée, s'il n'ouvrait pas, je pèterai un de ses carreaux. Rien à foutre de me chopper une pneumonie, je voulais le voir. Je voulais le récupérer. Je mis la cigarette dans ma bouche et l'allumai. Elle me fit tellement du bien. Je reposai la tête contre le mur dans un grand boum et fermai les yeux, tirant à intervalles régulières sur ma clope. Je donnai un coup de pied dans sa porte. Ouvres moi connard de merde!
Fut mon unique réponse à ces coups et sa phrase en langue barbare. J'aurais pu feindre de ne pas comprendre mais mon cerveau refusait catégoriquement cette option. J'devais me débarrasser d'elle et finir ma soirée comme je l'avais prévu. Avec ma bouteille, ma mélancolie, mes meubles défoncé, et mes murs déjà pour la plupart bien amoché. J'ouvre soudainement la porte, sort dans le couloir pour la trouver assise contre le mur en train de fumer, l'odeur de tabac me prend au narine, ça me rappelle que ma dose quotidienne de nicotine n'a pas été atteinte. L'état de la rousse est pitoyable, je tique. Mon bon sens, qui voudrait que j'm'inquiète et la fasse rentrer, et ma folie, qui voudrait que j'la frappe, commence à se battre. Au final c'est l'alcool qui gagne.
« Je veux pas te voir. Qu'est ce que tu crois ? Que j'ai du temps à perdre avec toi ? J'suis pas ton putain de toy boy Eve' , s'tu veux baiser fait le trottoir ça devrait te réussir les femmes enceinte c'est exotique. »
L'alcool parlait mais faut pas se voiler la face, j'étais aussi un connard fini. Et ça n'allait qu'empirer. J'la regarde de haut pour continuer.
« Autant pour moi, les femmes estropiés on aime pas tant que ça en faite. »
Sourire narquois, le sarcasme franchit mes lèvres avec une aisance insolente.
La réponse du brun ne se fit pas attendre. A peine étais-je posée tranquille sur le sol que je vois la porte s'ouvrir. La lumière m'aveugla pendant deux secondes et je le vis débarquer devant l'air... minable. Mais je pense que c'est parce que c'était un minable. Je pouvais sentir l'alcool qu'il avait ingurgité de ma position et j'eus un haut de cœur. Voilà pourquoi il ne voulait pas me voir. Je me relevai sans grande peine malgré que j'étais enceinte jusqu'aux dents et tiquai à sa remarque. Il pensait que j'étais là rien que pour le sexe. Paisiblement et sans en avoir rien à foutre, je collai mon sac sur mon épaule et ma clope dans ma bouche avant de lui tourner pendant deux secondes. Ferme ta gueule Sonic. Je suis pas d'humeur! Mais faut que ce con continue alors là, je me retourne et lui colle mon poing – valide – dans la tronche et le colle contre le mur en le choppant par le col.
« Écoutes moi bien grand père, je ne suis pas ici, uniquement pour baiser. Ca fait cinq putains de journées que j'attends pour venir te récupérer et pas seulement sur le plan baise mais aussi sur le plan sentimental. Que tu me trompes, rien à FOUTRE. SI T'ES PAS CONTENT C'EST LA MEME. BLÖDE SAU*. Tu veux que j'aille me faire sauter par le premier venu ? Vervollkommnet**! »
Je continuai de le maintenir en sachant pertinemment qu'il allait se dégager en l'espace de deux secondes et que je devais m'en aller avant d'en prendre pour mon grade. Ma survie me disait de me barrer mais je ne l'écoutais pas. Dans un geste assez... impulsif, je plaquai mes lèvres contre les siennes pour sentir l'odeur d'alcool me monter à la tête. Puis, je le lâchai avant de sortir une nouvelle clope.
« Tu peux retourner picoler. J'ai eu ce que je voulais. Maintenant, je vais aller paisiblement dans Chinatown me faire sauter par le premier blöde sau qui passe. »
J'avais vu venir son coup de poing, facile, pupille soudainement dilaté, sursaut des sourcils, lèvres qui se pincent, et poing qui se sert. Pourtant j'l'ai pas évité. Recevoir le contact de ces jointures contre ma joue me rappela que j'étais peut être pas si infaillible que ça. Elle me plaque contre le mur, j'me laisse faire et m'contente de la fixer durant son spitch. La colère qui se lisait sur son visage me faisait sourire, au risque d'encore plus l'énerver. J'ai pas le temps de répliquer qu'elle plaque ces lèvres contre les miennes. Je me crispe, elle me lâche. Menace en l'air. J'attrape son poignet avec mon bras non valide, stupide. La douleur m'irradie, je passe outre, j'la plaque contre le mur d'en face et lui roule un pelle comme jamais. Les secondes passent, j'm'en balance, mon haleine pue l'alcool ? J'm'en balance ? Elle veut pas ? J'm'en balance aussi. Toutefois, je finis par rompre le contact tout en continuant de la maintenir contre le mur. J'lui susurre alors à l'oreille
« Y'a pas de plan sentimental Evy', y'en a jamais eu. Arrête de te faire des films. Pas étonnant que t'es toujours fini cocue t'es trop fleur bleu ma pauvre. »
Je n'en pense certes pas un mot, mais l'alcool aidant, y'a des moments où je sais être un vrai connard. Je la relâche quelques secondes plus tard, le regard plantait dans le sien.
Je le laisse me plaquer contre le mur. Après tout, qu'est-ce que j'en ai à fiche de toute cette histoire ? Je m'étais rendue compte trop tard de l'état des choses et mon instinct me disait de fuir. Comme toujours. Comme hier. Mais je ne le faisais jamais. Je sentis sa bouche se poser sur la mienne échangeant un baiser des plus sales – et des plus torrides. Les secondes s'écoulèrent et je me retins de le mordre pour qu'il me lâche mais il le fit enfin et me susurra les mots que j'attendais à mon oreille. Comme quoi je n'étais qu'un objet et que tout le monde me trompait pour cette raison. Je sentis la douleur à l'intérieur de moi et le bébé donna un coup. Surement en signe de protestation car même si au fond de moi, je savais que c'était faux, je ne pouvais pas faire autrement que d'avoir mal. Je retins cependant mes larmes pour rester un minimum digne. Je m' apprêtais à lui répondre quelque chose quand mon téléphone tout neuf se mit à sonner. Qui est-ce que cela pouvait être à cette heure ci ? Je repoussai légèrement Sonic pour fouiller dans mon sac et en sortir le petit combiné. Ce que je vis me fit glacer le sang.
'T'es à moi. Je viens te chercher. H.'
Putain. Comment avait-il eu ce numéro ? Je m'en fiche. Je dois y aller. Je dois rentrer faire mon sac et fuir. Fuir très loin. Je me sentis pâlir. La tête se mit à tourner et là, j'écoutai mon instinct. Pour une fois. Je me tournai vers Sonic, lui balbutiai en sueur que je devais y aller avant de m'enfuir en courant et de laisser tomber le petit cellulaire par terre. Rien à foutre. Je devais courir. Une fois hors du bâtiment, je sortis mon flingue que j'armais pour m'adosser au mur, attendant que la nausée parte. Je devais fuir. Ne serait-ce que pour sauver ma peau ou celle de... Peu importe. Je devais fuir un point c'est tout.
Un téléphone sonne et la rousse se casse en courant. Putain si j'avais su j'l'aurais fait sonner avant. Si j'avais remarqué la peur qui l'avait glacé au moment où elle avait lu son message ? Évidement. Est ce que j'en avais quelque chose à foutre ? Non, pas à cet instant. L'idée qu'elle est pu recevoir des menaces de mort ou truc du genre me serrait sans doute venu plus tard dans la soirée, si seulement elle avait pas laissé tomber son portable. Ma curiosité, ou plutôt mon incapacité a laisser des objets abandonné par terre, me perdra. « T'es à moi. Je viens te chercher. H » H. Hans. Fuck. Il choisissait bien son moment celui la. Rapidement je rattrape mon retard sur Eve'. La retrouver adosser contre un mur, arme à la main, a quelque chose d'excitant et de terrifiant... Elle prenait une arme pour venir chez moi ! ><' … J'reste un instant face à elle, et j'fini par lui tendre son téléphone sans un mot. Ce qui m'empêche de rester à ces cotés. J'avais pas envie d'apprendre demain dans les journaux qu'elle s'était faite agresser par son psychopathe d'ex petit ami.
Je tremblais. De peur, de frustration et de froid aussi. L'arme à la main, j'étais aux aguets. Je savais que mon ancien amant était dans le coin et je détestai savoir ça. Si Hans était revenu ici, c'était pour moi. Il a toujours été un petit peu obsédé par moi. Un peu ? Mais tu dérailles complètement ma fille. Énormément. Je sentis quelqu'un s'approcher de moi et je tournai la tête, complètement trempée pour voir Sonic. Mais qu'est-ce qu'il foutait là celui-là. Bizarrement, je me sentais en sécurité avec lui, même si c'était un connard fini. Je me sentais bien. Alors quand il me rendit mon téléphone, je laissais tomber le petit appareil à terre et agrippai mon amant – bon là c'était un peu mon ex mais je comptais bien me remettre avec lui – et l'attirai vers moi. Je le sentis me fixer alors je levais enfin la tête pour rencontrer son regard. Je gardai le silence, une main le maintenant près de moi et l'autre tenant toujours l'arme. Sentir son corps proche du mien me fit un petit peu du bien et je remarquai que j'avais retenu ma respiration un moment. Je sentais encore l'alcool au fond de ma gorge suite à son baiser et je voulais recommencer. Maso ? Certainement! Je me surélevai donc un petit peu pour l'embrasser à nouveau à pleine bouche. Il pleuvait averse. Je portais un gilet maintenu par une ceinture au-dessus d'une nuisette des plus affriolantes et je prolongeai le baiser malgré le fait qu'il avait bu. Enfin, après un long moment, j'y mis fin – surtout pour reprendre ma respiration.
« Je suis désolée. »
De simples mots pour m'excuser de tout. De notre rupture, de la tournure qu'avait pris les événements et de cette putain de soirée qui virait au cauchemar. Je ne pouvais pas rentrer chez moi, je ne pouvais pas rester chez lui. J'irai donc à l'hôtel.
« Tu voulais que je te foute la paix. Et je vais le faire. Rentre, avant de tomber malade. Je vais aller à l'hôtel. »