Cette nuit Andreas n’avait pas dormi donc il était quelque peu fatigué. Il avait reçu un message vocal d’Imogen qui lui disait qu’elle allait bien, qu’il ne fallait pas qu’il s’inquiète, et avait donc rappelé ce numéro qui lui était inconnu. Il n’aurait jamais pensé tomber sur un de ses anciens amis et membre de son ancien groupe, Architects… Il n’aurait jamais cru non plus, pouvoir enfin comprendre ce qui était arrivé à Imogen, grâce à son don, et le comportement qu’Ole avait observé chez sa petite amie. Andreas était fou de rage, et se sentait terriblement coupable. S’il avait eu cette vision plus tôt, il aurait pu interdire à sa copine de sortir de chez eux cette nuit-là ! Lui & Ole étaient les seuls au courant, et il se devait en parler à sa sœur Evelyn, c’était normal mais ça serait difficile à dire. Il avait donc demandé à Evelyn de venir chez lui – où vivait aussi désormais Imogen – vers 20h.
Relation pour le moins étrange. Je n'arrivai pas à me sortir Michael de la tête mais il faut dire que je le voyais tous les jours. Appelant sans cesse mon père pour obtenir des nouvelles de ma sœur, travaillant sur ce film, je n'avais plus une minute à moi. Alors quand je reçus un message d'Andreas qui disait vouloir me voir, je sautai sur l'occasion, certaine que cela concernait Imogen. Je m'inquiétai énormément pour elle. Alors, sans réfléchir, je pris mon portable, mon manteau et mes clés de voiture pour conduire jusque chez lui. J'y fus en moins de dix minutes et quand j'arrivai, je frappai alerte. Je sentais qu'il était arrivé quelque chose de grave. Mon dieu, faites qu'elle n'est rien. Faites qu'elle aille bien.
Andreas était en train de boire une bière en regardant le ciel s'assombrir lorsqu'on frappa bruyamment à la porte. Il posa sa boisson, sur la table basse et partit ouvrir à la blonde. « Bonsoir, entre. » Il la laissa entrer puis referma la porte. Il l'invita à s'assoir sur le canapé et avant de se lancer il lui demanda « Tu veux boire ou manger quelque chose ? » Après ça, il allait devoir bien trouver ses mots pour lui annoncer la bonne et mauvaise nouvelle. Et surtout, il se demandait comment sa sœur allait réagir.
J'entrai l'appartement qu'Andreas partageait habituellement avec ma soeur pour poser mon regard sur le compagnon d'Imogen. Il avait vraiment une mauvaise mine. Je posai une main sur son épaule avant de regarder les lieux. Joli. Je m'assis ensuite sur le petit canapé avant de croiser les jambes et de lever les yeux vers lui. « Je vais en avoir besoin ou pas ? Parce que si tu juges ça nécessaire, donnes moi quelque chose de fort. » Je jouai avec mes mains, attendant qu'il dise quelque chose. « Alors ? Vas-y, dis moi. »
En aurait-elle besoin ? Andreas se pinça la lèvre. Aller mec, sors nous ta vodka pure. Il partit chercher deux verres et la bouteille de vodka, légèrement entamée qui résidait dans le placard d'alcool. Il posa le tout sur la table et en versa un peu dans le verre de la jeune femme. Pour lui, ... Il verra par la suite. « Bon. J'ai deux nouvelles. » Le suédois se racla la gorge, trouvant des mots pour lui annoncer la vérité. Il ne pourrait pas rester des heures à réfléchir aux bons mots. Il faut savoir se lancer dans la vie ! « Ta sœur est en vie. Elle est actuellement entre de bonnes mains, d'une connaissance dans le Missouri. C'était la bonne nouvelle. » Après ça, il se servit un fond de vodka, et le but cul sec. « La mauvaise nouvelle c'est que... Qu'elle s'est faite violée, le soir où elle a disparu, et elle a préféré s'enfuir de San Francisco... »
Je pris le verre de vodka en lui disant merci de la tête avant d'écouter ce qu'il avait à me dire. Je serrai le verre un peu plus fort en attendant quand il lâcha enfin le morceau. Ouf, merci mon dieu, elle était en vie mais la seconde partie de la phrase était... Je laissais le verre tombée à terre sous le choc et de grosses larmes coulèrent le long de ma joue. Ma respiration se fit plus difficile et je me mis à trembler. « Vi-vi-violée. » Je fus saisie d'effroi en pensant à moi même dans cette ruelle quand mon corps tomba lourdement à terre et que je fus prise de soubresauts incontrôlables. Crise d'épilepsie.
Les soeurs Ginstorm et Zimmer sont-elles toutes atteintes de bipolarité ? En voyant Evelyn lâcher son verre qui s'explosa juste en deux gros morceaux sur le parquet, puis vaciller jusqu'à finir au sol, il y avait du soucis à se faire. Andreas réagit presque subitement. Il se leva poussant du pied les morceaux de verre dangereux pour la blonde, avant de s'abaisser jusqu'à elle et de lui prendre les mains. « Eve ! Qu'est-ce qu'il se passe ? Ça ne va pas ? » Question stupide, mais le jeune homme ne savait pas du tout ce qui lui prenait. Cela ne ressemblait pas tellement à une de ses crises que lui avait déjà fait Imogen. Qu'avait Evelyn ?
Putain de maladie. J'avais pris mes médicaments mais je faisais quand même une crise. Apprendre que ma sœur avait été malmenée était tellement choquant que cela me ramenait à la précédente que j'avais faite dans la douche. Encore deux convulsions, j'entendis Andreas me demander quelque chose. « Epi... » Je n'eus même pas le temps de finir que mon cerveau se déconnecta complètement et que je partis dans le néant.
[J'crois qu'elle va finir à l'hosto donc tu peux l'ajouter dans les lieux du sujet]
Evelyn était secouée de spasme. Bordel qu'est-ce qu'il se passait ? Les mains du blond pressaient celui de la blonde pour la ramener sur Terre, la rassurer aussi si on peut dire ça. « Epi... » Andreas comprit la fin de son mot. Épilepsie, elle souffrait d'une crise épileptique. Génial il ne manquait plus que ça ! Depuis qu'il connaissait Imogen, il ne faisait que de croiser des maladies plus rares que la moyenne. Il sentait le pouls d'Eve qui chuta brusquement. Elle ne bougeait plus ... Merde, merde. Andy se leva, précipitamment et attrapa son portable, composant le numéro des secours. En même temps, il fit les gestes nécessaires du PAS, en mouvant la jeune femme pour la mettre dans la position latérale de sécurité. Avoir son brevet de secourisme lui serait utile tant qu'ils côtoierait cette famille. L'ambulance allait arriver, et il savait qu'il allait passer un bout de la soirée à l'hôpital, non plus avec Imogen, mais cette fois-ci avec Evelyn.
Vie. De. MERDE! Je commençai à en avoir marre. J'avais mal. Très mal, tremblante, sentant le sang affluer dans ma bouche et je savais que dans quelques minutes, cela serait fini. Je n'avais pas mes médicaments en plus. Décidément tout pour plaire. Quand les ambulanciers arrivèrent, ils réussirent à me faire revenir à moi. Les images de ma famille subsistaient dans mon esprit et inconsciemment, je pris la main d'Andreas sans aucune ambiguïté pour m'accrocher. « Mademoiselle, vous nous entendez ? » Voix lointaine, très lointaine. Je battais des cils un instant avant d'inspirer un grand coup. J'étais couchée sur un lit, à l'hôpital, vidée de toutes mes forces. « Mmm. » Son nom vint s'imposer à mon esprit. Et je me tournai vers Andreas. « Je vais tuer ce fils de pute. Je vais tuer celui qui lui a fait ça. J'te le promets. »
Les secours étaient venus, et avait emmené Evelyn et Andreas à l'hôpital le plus proche. Ce dernier avait l'impression de voir le même scénario lorsque Imogen avait fait un malaise au tribunal pour avoir perdu la garde de Zaara au procès. Le suédois, tenait la main de la jolie blonde, et lui caressait calmement le dessus de sa main avec son pouce. Oui, il n'y avait pas d'ambiguïté, mais il pouvait se montrer doux auprès de la sœur de sa copine. Evelyn reprit connaissance, et dit directement qu'elle voulait tuer cet enfoiré. Oh oui, elle avait raison, Andreas aimerait aussi le faire, mais sans preuves risquaient d'être compliqué. Dès qu'il reverrait Imogen, il ne souhaiterait pas la brusquer avec cette histoire. « Chut, repose-toi, déjà. »
Les larmes me montèrent aux yeux. Je me sentais si démunie, surtout comme après chaque crise en fait. J'avais mal partout et le mal se propageait un peu plus de jour en jour. Quand l'infirmière vint me faire une piqure en me demandant si je voulais pas appeler quelqu'un, je réfléchis. « Michael, finis-je par murmurer faiblement en tenant toujours la main d'Andreas. » Ma petite sœur avait fui la ville, elle ne m'en avait pas parlé, à personne. Je n'osais imaginer ce que devait ressentir Andreas. Tout le monde voulait que je me repose mais j'en étais incapable. Pas quand je savais que ce fils de pute, ce salaud qui avait fait ça à ma soeur courrait toujours. Je fus prise d'un sanglot et me mis à pleurer. « Je suis désolée Andreas. Je suis tellement désolée. » Mes larmes coulaient sans interruption parce que je savais qu'elle ne reviendrait pas. A moins que j'aille la chercher ou qu'il s'y rende. Mais pas d'elle même en tout cas.
Andreas restait près d'Eve, et lorsqu'une infirmière entra pour lui faire une piqure, le blond ne bougea pas, tenant la main de la blonde. Cette dernière voulait qu'on appelle Michael. Le suédois se demanda que vaguement qui était cet homme, mais il était plus en train de se préoccuper de la santé de son amie présentement, et de savoir si à cet instant sa petite amie allait bien. L'infirmière repartit, et Andreas tendit son bras à la table de chevet pour récupérer deux trois mouchoirs, il les fit glisser sur les joues blanches de la jeune femme pour essuyer ses pleurs. Elle s'excusa, il ne savait même pas pourquoi elle faisait. « Pourquoi, t'excuses-tu ? »
J'avais mal à la poitrine et je voulais absolument joindre Michael. Pourquoi ? Aucune idée. Mais je voulais le joindre. Alors, je me relevai pour éclater en sanglots, m'excusant auprès d'Andreas. « Je sais que tu en as bavé avec ma soeur et faire une crise comme ça... C'était de l'épilepsie. Je n'en avais pas faite depuis l'accouchement, enfin, j'en ai fait une la semaine dernière mais je n'arrive pas à y croire... Ma petite soeur... Elle a du se sentir... tellement seule, avoir honte alors qu'elle n'aurait pas du... On doit faire quoi ? » Je levai les yeux vers lui, en larmes. « Attendre qu'elle revienne ? Et si... elle... »