Les évènements des derniers jours avaient réussi à atterrer complètement la jeune blondinette. Non seulement y avait-il eu des disparitions, mais encore pire… Emma était portée disparue dans un vol d’avion. Ses chances de survie étaient quasi nulles. Suffisamment nulles pour que tous les gens la croient morte, même Kahina. De ce fait, surmonter le décès non reconnu de sa meilleure amie est une étape plus que difficile pour la jeune femme qui est séparée entre l’envie de croire qu’elle est vivante et aussi l’envie de passer à travers ce deuil qui la déchirait au plus profond de son être. D’ailleurs, cela faisait deux jours qu’elle ne dormait plus. Incapable de fermer les yeux. Elle était de plus en plus à fleur de peau, ses émotions étaient plus fortes, elle manquait décidément de sommeil. Ça se voyait aussi à son emploi, endroit où elle eue finalement le cran de demander congé aujourd’hui et pour la semaine à suivre. C’était impossible pour elle de veiller à la sécurité d’une piscine en ayant Emma dans sa pensée. Sa meilleure amie, qu’allait-elle faire sans elle?

La blondinette décida finalement de se lever de son lit, à deux heures du matin. Fatiguée de tourner en rond. Elle enfila un pantalon de jogging, un t-shirt très banal et une veste ainsi que des souliers de course. Bref, tout ce qu’il y a de plus confortable en matière de vêtements. La jeune femme se regarda dans le miroir, son visage tracé par les larmes était tout sauf joyeux. Elle décida d’aller chez Emma, question de chercher ce que la jeune femme aurait aimé que ses parents aient… Maintes fois lui avait-elle d’ailleurs répété ces dites choses. La blondinette croyait donc bon de les amener à ses parents à New York lorsqu’elle irait avec Maël et Jude… Bref, elle prit les clefs de chez elle et sortit de la villa en bordure de l’océan. Elle n’avait pas la tête à conduire et décida donc de marcher. Ça lui ferait du bien prendre l’air après tout…

Rendu dans le quartier Est de San Francisco, la jeune femme vue quelques gangs de rue par-ci par-là, ça lui foutu un peu la frousse mais bon, ils se foutaient fort probablement d’elle alors à quoi bon s’en faire? En plus, elle connaissait le quartier par cœur, y étant venue maintes fois pour voir Emma. La jeune femme se rappelait même d’un raccourcis pour rejoindre l’appartement de sa meilleure amie; la ruelle à deux coins de rue d’ici. Elle n’y était jamais passée à deux heures quelques du matin mais elle s’en foutait. Tout ce qu’elle voulait, c’était se rendre chez Emma au plus vite. Elle tourna donc dans cette petite ruelle sombre…

La peine de Kahina était telle qu'elle en avait oubliée les dangers de se promener dans les rues de San Francisco seule, ces derniers temps. En fait, elle souhaitait tellement se rendre chez sa meilleure amie qu'elle aurait pue traverser dans une rue devant un automobile et elle n'aurait pas sentie de le danger. Sa peine lui enlevait tout sens des responsabilités. Elle aurait pu attendre l'aube pour aller chez Emma, mais elle ne l'avait pas fait. Elle aurait aussi pu attendre d'être apte à conduire et d'y aller en voiture, mais ça non plus, elle ne l'avait pas fait. En fait, elle n'était pas du tout dans un endroit sécuritaire de la ville, surtout à cette heure. En plus, elle n'avait rien sur elle, rien, mis à part ses clefs de chez elle. Bref, elle avait été innocente sur tous les points de décider de s'aventurer à cette heure de la nuit dans le quartier Est de San Francisco, de plus, dans une ruelle. Un raccourcis. Ouais. Peut-être mais à cette heure, un raccourcis qui représentait un grand danger. Et elle s'en foutait, elle ne se rendait même pas compte de son choix de chemin. Ni d'aucun dangers. La seule chose à laquelle elle pensait : c'était de se rendre chez Emma. Aussi crut-elle rêver lorsqu'elle entendit des bruits de bas derrière elle. En fait, elle était certaine que c'était son esprit qui lui jouait des tours et elle ne se retourna même pas, elle continua son chemin, bien décidée à se rendre chez Emma.

Elle avançait rapidement dans la ruelle, sachant très bien où elle allait. Elle était ferme dans son intention de se rendre chez sa meilleure amie. Deux heures du matin ou pas, il fallait qu'elle y soit. Tant bien qu'elle en avait oubliée tous les dangers qui rôdaient à San Francisco ces derniers temps. De toute façon, y avait-elle réellement portée attention? Tout ce dont elle pensait c'était à Emma. Même si son premier amour, Maïke, effleurait par moments ses pensées, c'était moins marquant que sa meilleure amie... Après tout, elle s'était fait à l'absence du jeune homme mais l'absence d'Emma, ça c'était comme un coup du ciel lui prouvant qu'elle perdait tout ceux à qui elle tenait... À commencer par sa mère... Oh sa mère. Toute cette tristesse au fond d'elle la rendit insouciante des dangers, insouciante de marcher dans un ruelle dans un quartier peu sécuritaire de la ville à une telle heure. Des bruits de pas. Non, impossible. C'était probablement sa tête... Mais finalement, une main ferme se fit sentir sur son épaule. Ça non, elle ne pouvait pas l'imaginer, ni même l'inventer. C'était trop réel. Elle s'arrêta net et se retourna. Elle avait peine à discerner son visage. En fait, elle ne voyait rien du tout. Cette idée aussi de se promener à une telle heure dans une ruelle. « Désolé, je n'ai pas le temps. Maintenant vous m'excuserez mais je dois me rendre à quelque part. » Elle enleva la main de son épaule et se retourna pour continuer son chemin. Sans même se demander qui cela pourrait bien être et qu'est-ce qu'il faisait dans un ruelle à cette heure. Il la rattrapa et serra son poignet de sa main, encore plus fermement qu'il y a quelques instants. « Mais lâchez-moi bordel! Vous n'avez rien d'autre à faire que de me suivre à une heure pareille? » Tout à coup, comme une éclair, tout se passa rapidement dans sa tête. Deux heures et demi du matin environ, dans une ruelle sombre, un homme certainement vu sa force... Elle se rendit finalement compte du danger qui rôdait autour d'elle présentement et qu'elle était forcément prise au piège... Comment avait-elle pu décider de prendre un aussi grand danger?

Kahina commençait à comprendre dans quel danger elle s'était mise en écoutant que sa tête qui lui disait d'aller chez Emma. Son manque de sommeil commençait à paraître pour ne pas réfléchir avant d'agir. C'est ainsi qu'elle se retrouva prise au piège dans une ruelle à deux heures et demi du matin. Elle devrait remercier qui pour tout cela? Sa fatigue, sa tristesse, son mal de vivre. La personne, enfin, le jeune homme car il n'avait pas une voix de quelqu'un de quarante ans après tout, la plaqua contre le mur de la ruelle. Il lui demanda si elle allait crier. Non, elle ne lui ferait pas la joie de crier. De toute façon, qui pourrait l'entendre? Ça ne ferait qu'empirer la situation... « Pourquoi vous ferais-je la joie de crier? » lâcha-t-elle finalement, de façon ironique. À coup sûr, à chaque fois qu'elle avait peur, elle ironisait la situation... Et là, bordel qu'elle avait peur et qu'elle se trouvait insouciante de s'être mise dans une telle situation.

Le jeune homme cogna la tête de la jeune femme contre le mur. Il ne devait fort probablement pas avoir apprécié sa réplique et elle comprit vite qu'il lui vaudrait mieux de se taire. Il détacha sa veste puis déchira son chandail. Au fond d'elle-même, la jeune femme était effrayée. Elle avait peur de ce qui allait s'en suivre... Bien qu'elle s'en doutait pas mal... Et encore une fois, elle se détestait pour être sortie de chez elle, à pareille heure, sans téléphone ni rien. Sa tête commençait à lui faire atrocement mal et son coeur battait à cent milles à l'heure. Tout ce qu'elle souhaitait, c'était de se réveiller chez elle, dans son lit, et que tout cela ne soit qu'un affreux cauchemar...

La jeune femme n'avait jamais eue aussi peur de toute sa vie. Elle avait toujours crue aux miracles mais aujourd'hui, en ce moment, elle n'osait plus croire à rien, mis à part au diable. Ça ne pouvait être que lui qui s'acharnait contre elle, que diable avait-elle fait pour mériter tout ce qui lui arrivait? Elle était dégoûtée par les gestes que le jeune homme faisait, ça lui donnait pratiquement la nausée. Elle aurait voulue crier, s'enfuir, mais son corps n'osait pas bouger. Il était pétrifié. Elle se sentait vide de tout sentiment, de toute émotion. Elle avait envie de pleurer mais elle retint ses larmes. Elle détestait montrer ne serait-ce qu'un signe d'infériorité. Il la touchait et elle se sentit sale. Elle se sentit sans contrôle sur ce qui arrivait. Kahina n'avait jamais vécue sa première fois à vrai dire et donc, ça la dégoûtait encore plus... Sans le vouloir, une larme glissa sur son visage déjà tracé par plusieurs d'entre elles... Et elle se retint une fois de plus de crier.

Le jeune homme força la jeune femme à se retourner contre le mur. Elle sentait sa tête brûler et elle avait envie de le frapper où ça fait mal et de s'enfuir en courant, mais elle avait retrouvé sa conscience et elle savait qu'il la rattraperait et que ça serait d'autant pire. Elle savait qu'il ne fallait pas qu'elle fasse l'idiote une fois de plus. Il s’agrippa à ses cheveux et à ses hanches. Elle avait peur, plus que peur même... Puis, elle sentit une douleur insoutenable, elle avait encore plus envie de crier, mais ce fut des larmes qui coulèrent de plus belle de ses yeux. Elle avait l'impression que son intérieur venait de se déchirer et elle se sentit salie, faible... Elle se retenait toujours de crier, de jurer, de le frapper... Et elle rêvait de courir, de s'enfuir, de se réveiller de ce cauchemar...

Kahina se sentait démolie, inférieure, faible. De quels droits disposait-il pour pouvoir lui faire subir autant? Elle était dégoûtée, peinée et l'once de vie qui restait en elle après la disparition de sa meilleure amie disparue au moment où il la toucha encore. Puis il la fit pencher vers l'avant. Diable qu'elle avait réellement envie de s'enfuir. Elle avait peur, elle avait mal et pourtant, il n'en avait rien à faire. Il semblait aimer cela, et ça la dégoûtait encore plus. Il lui parla et elle dut se retenir pour ne pas lui répondre ironiquement comme tout à l'heure. D'ailleurs, elle retint tout forme de sons qui auraient pu ressembler à une réponse. Elle fit mine de ne pas l'avoir entendu. Bordel qu'elle avait hâte de se réveiller. Si seulement elle pouvait se réveiller de la vie...

Quand il en eut marre, il la retourna vers lui pour qu'elle lui fasse face. Le visage de la jeune femme restait de glace, malgré ses larmes répétées. Elle ne pouvait plus les retenir et puis de toute façon, ça changerait quoi? Il l'a vu pleurer donc elle s'en foutait pas mal maintenant. Il pénétra en elle de nouveau et l'embrassa au niveau de ses seins puis monta jusqu'à son cou, qu'il mordit. Elle se retenu de ne pas le frapper car elle aurait pu à ce moment même, mais elle savait que ça n'aiderait pas et elle avait peur de ce qu'il pourrait faire de plus si elle osait tenter de s'enfuir ou de lui faire mal. Encore faut-il qu'elle réussisse puisqu'elle n'est certes pas aussi forte que lui. Elle retenu donc son envie de le frapper et de s'enfuir et continua de subir. Et bien qu'elle tenta de le retenir, un gémissement de douleur sortit. Si seulement il pourrait y avoir quelqu'un qui vienne la sauver, c'était tout ce dont elle espérait à cet instant. La douleur était encore plus forte... Elle avait envie de mourir sur place, là, et de ne plus jamais se réveiller... Mais elle savait que c'était impossible et elle rêvait donc à chez elle, à Emma, à sa mère, au paradis... Au bonheur. Puis son cauchemar revint, la ruelle, le jeune homme, la douleur.

Il continua durant ce qui sembla être pour Kahina une éternité. Le temps passait, mais elle, elle souffrait toujours autant. Elle était prise au piège, elle ne pouvait rien faire et n'avait outre aucun moyens de défense. Il l'effrayait, tout simplement. Il la dégoûtait aussi, un dégoût profond. L'envie de s'échapper lui passa à nouveau par la tête, mais vu sa position, elle dut encore une fois se résoudre à rester là, à affaiblir de plus en plus à chaque mouvements de bassin qu'il faisait. Puis il la regarda droit dans les yeux. La blondinette baissa automatiquement les siens, détournant ainsi le regard de son agresseur. Il vint plaquer ses lèvres sur les siennes. Elle recula le plus possible son visage du sien et tourna sa tête vers la droite. Kahina se sentait de plus en plus faible, elle avait l'impression que ses jambes allaient flancher d'une minute à l'autre et qu'elle tomberait dans le néant total... Le pire dans tout cela, c'est qu'elle espérait que cela arrive pour finalement s'éveiller chez elle. Le néant, elle priait pour que le néant vienne à elle.

De nouveau face à lui par obligation, la jeune femme n'avait qu'une envie, partir en courant. Hélas, elle ne le pouvait pas. Elle sentait son souffle et il était en elle. Ça l'écoeurait. Elle se sentait vide tout énergie, elle avait envie de s'endormir et de ne plus jamais s'éveiller. Puis il laissa évacuer le tout et Kahina se doutait bien maintenant que c'était bientôt fini, du moins, elle l'espérait. Il l'embrassa de nouveau, ce qui la dégoûta au plus haut point mais il la tenait si fermement qu'elle n'aurait pas pu bouger... Puis il eut terminé ce qu'il voulait, il remonta son pantalon ce qui soulagea la jeune femme en quelque sorte : il allait s'en aller, espérait-elle. Salaud. fut tout ce qu'elle répondit au jeune homme. Il avait eu ce qu'il voulait et elle ne se sentirait probablement pas apte à en parler à personne tellement ça la dégoûtait au plus haut point...

Il lui faisait toujours face mais cette fois-ci, avec un couteau sous sa gorge. La jeune femme ne pouvait plus se débattre car il lui attrappa aussi les poings. Encore une fois, elle était plus qu'effrayée. Elle qui croyait qu'il avait terminé mais il avait décidé maintenant de la menacer. La jeune femme se retint de dire un autre terme du même genre par peur qu'il utilise réellement son arme. J'en déduis que c'est loin d'être la première fois que tu l'entends. Ce fut tout ce qu'elle eut le courage de répondre, par peur qu'il n'agisse de nouveau, par peur qu'il utilise le couteau qu'il tenait près de sa gorge, par peur que l'enfer ne soit pas terminé. Bref, elle ne voulait pas faire la même erreur deux fois... Souhaitais-tu avoir d'autres qualificatifs? Elle se retint de ne pas dire cette dernière phrase de façon ironique. Par contre, si salaud n'était pas suffisant à ses yeux, elle pourrait lui en dire bien d'autre.

Il répondit que cela n'était pas la première fois qu'il se faisait dire ça, comme si ça la surprenait. C'était probablement le terme qui lui allait le mieux. D'abord il avait enlevé des gens et maintenant il l'avait violé. La jeune femme était anéantie par ce qui était arrivé ce soir. Emma lui manquait terriblement et désormais, elle se sentait salie, vide de toute émotion. Quant à lui, il semblait intéressé par les autres qualificatifs que Kahina pourrait lui donner, mais cette dernière se retint d'en dire plus lorsqu'il monta son couteau vers son oreille et qu'il entailla sa joue jusqu'à sa bouche. Le sang se mit à couler aussitôt... Et ça brûlait, une autre douleur intenable comme ce qu'il lui avait fait vivre plus tôt. Tu veux savoir? Je crois que tu es quelqu'un qui n'a pas réussit ce qu'il souhaitait dans la vie. Tu as perdu ce que tu aimais, alors tu t'en prend aux autres. Mais je te souhaite de te faire prendre un jour, ça te réveillera enfin sur le fait que tu ne peux pas enlever des gens et en violer d'autre éternellement sans te faire prendre. Elle avait décidé d'y aller côté sentimental, peut-être la lâcherait-il finalement, peut-être toucherait-elle un point faible. Elle ne le savait pas, mais puisqu'elle était de toute façon prise au piège et beaucoup trop faible pour s'enfuir ou bouger ne serait-ce qu'un peu, elle préférait tenter. Après tout, il était probablement un tant soit peu humain... Ou pas.