Tu regardes attentivement les dernières tendances de cette été, t'es bien content d'avoir été invité à cet événement assez intéressant pour que tu pointes le bout de ton nez. T'es pas con, tu sais bien que c'est en te voyant ici que les gens vont recommencer à parler de toi. En bien ou en mal, que ce soit de ton talent de photographe ou de toutes les polémiques que t'as accumulé durant le sommet de ta gloire. L'essentiel c'est qu'on recommence à parler de toi. Certains te fixent du regard, ils sont étonnés de te voir ici, tout autant que toi d'ailleurs. Depuis ta sortie de prison, tu n'as pas fait d'apparition dans ce genre d'évènement. T'as préféré bosser en privé sur les différentes façon dont tu devras manœuvrer dans le futur pour refaire grimper ta carrière. Tu l'as déjà fait une fois, pourquoi pas deux ? L'optimisme est l'une de tes plus grandes qualités, heureusement que tu en as. Tu n'avancerais plus à l'heure d'aujourd'hui sans. Le show se finit et tu te lèves ainsi que tout le reste de la foule pour applaudir la créatrice, tu ne te gêneras pas pour aller lui faire de la lèche juste après en complimentant ses créations. Le but n'étant rien d'autres que de pouvoir te la mettre en poche, elle a beau ne pas être autant connu que les grands avec qui tu avais auparavant pu travailler, on t'a toujours appris qu'un client et un client. Les négligés, quels qu'ils soient, ce serait courir à ta perte. Les invités rejoigne une autre salle du showroom pour trinquer à la gloire de cette nouvelle collection. Le premier à y entrer, tu fixes les invités entrer. Tu ne mets pas longtemps à remarquer la personne que tu cherchais tout particulièrement. La deuxième raison de ta venue ici, tu viens de mettre la mains dessus. T'attrapes une coupe de champagne sur un plateau des serveurs de rejoindre la personne en question de derrière, pour plus d'effet de surprise. « Je pensais que les putes n'étaient pas admise à ce genre d’événement. », tu souris fièrement alors que tu lâches tes mots d'un tons sec, placé juste derrière elle. Tu sais bien que t'es la dernière personne qu'elle s'attende à voir ici, lui parler, t'es plutôt fière de toi.

Si j’étais ravie d’être ici ce soir ? Bien entendu. C’était toujours un plaisir de s’afficher lors de telles soirées et de découvrir des petites merveilles qui s’imposeront rapidement en nouvelles tendances. Je n’étais pas là ce soir en tant que photographe mais en tant qu’invitée d’honneur ainsi je pouvais profiter pleinement du show. Je n’avais plus besoin de galérer pour prendre des photos sous le meilleur angle possible alors que les mannequins s’activaient sur le podium. Le défilé se termine bientôt sur des applaudissements et le dernier passage de la styliste, souriante et plutôt fière de son œuvre, et elle avait de quoi l’être, la collection était magnifique. D’ailleurs, je m’empressais d’aller le lui dire dès que tout ceci fût terminé. La connaissant suffisamment, je la pris dans mes bras, la serrant contre moi. Je la félicitai comme il se doit, presque aussi fière qu’elle de ce qu’elle venait d’accomplir ! Elle me dit sur le ton de la plaisanterie qu’il serait temps que je me lance aussi, ce à quoi j’ai répondu par un petit sourire en haussant légèrement les épaules, ensuite elle dût partir rejoindre les autres convives qui tenaient également à lui communiquer leur sentiment sur son travail. J’en profitai pour aller discuter avec quelques visages familiers, la plupart étant du métier, il était toujours mieux d’entretenir les relations qu’on s’était faites, ces gens seront utiles un jour ou l’autre, surtout que je prévoyais de lancer ma marque sous peu. Alors que je discutais brièvement avec un photographe avec qui j’avais travaillé dans le temps, une voix familière s’éleva derrière moi et malgré moi un sourire apparut sur mes lèvres. « Dis-moi alors, que fais-tu là ? » Répliquai-je en me retournant lentement, un mouvement des cheveux pour accompagner le tout. « J’ai cru comprendre qu’en prison tu étais souvent à quatre pattes pour les autres taulards » Je savais quel genre d’homme, fier d’être un mâle qui ne supportait en aucun cas d’être pour un gay, sa virilité primait sur le reste. J’étais assez surprise de la retrouver ici devais-je avouer mais je n’avais plus seize ans, je savais depuis le temps maitriser mes expressions.

Elle se retourne, lentement mais surement. Bingo, tu t'es pas trompé. C'est belle et bien ton ancienne pute adoré. Elle a pas changé, difficile de ne pas la reconnaître. Du moins physiquement, à l'échelle sociale ça à l'air d'être tout autre chose. La question à mon égard ne se pose même pas. Je bosse, par contre, toi. T'es assez étonné de la voir ici, t'avais déjà du mal à croire en sa potentiel présence aujourd'hui à tel point que t'as du venir vérifier par toi même. T'as pas souvenir qu'elle y soit convié, juste avant ton entrée en prison. Une nouvelle fois, t'avais raison, en deux ans et demi beaucoup de chose peuvent arriver. Elle te lance une petite pique, tu sais pas qu'elle est son but avec ses mots, mais ça te fait pas sincèrement sourire. Te liais à des activités de gay, c'est pas vraiment ton kiffe. Tu devrais revoir tes informateurs. Je m'occupais plutôt de foutre à quatre pattes les gardiennes, enfin tu me connais, les mecs c'est pas de mon ressort., tu souris à la suite de ta phrase avant de boire une gorgée de ton champagne. Tu la fixes du regard, l'examinant de la tête au pied pour finir ton voyage sur son visage. Tu la questionnes du regard avant de reprendre la parole, un large sourire sur les lèvres. Alors, tu aurais vendu ta place sur le trottoir pour une place dans les défilés ?

Heathcliff Strauss, sûrement la dernière personne que je m’attendais à croiser ce soir. A vrai dire, je ne savais même pas qu’il était sorti de prison, peut-être aurais-je me tenir un peu plus informer sur le sujet ? Naïve, je tenais simplement à laisser cette histoire derrière moi, me disant que moins j’y accorderais de l’intérêt, et moins cela me travaillerait. Du moins, jusqu’à ce qu’il revienne tel un fantôme du passé bien décidé à prendre sa revanche. « Nous sommes donc là pour les mêmes raisons, deux putes dans la haute société » remarqué-je sur un ton hautement sarcastique. Si ce n’était pas nécessaire ? Sûrement, mais je savais qu’il était content de me rappeler ma situation d’autre et moi j’étais ravie de la partager avec lui, même si je savais pertinemment ce qu’il en était réellement. S’il s’était vraiment fait passer dessus, il aurait plutôt du genre à en faire une dépression avant de se tirer une balle, après avoir tué son violeur présumé. « Ce n’est que dans les films pornos que les prisonniers enchaînent les gardiennes, redescends un peu sur terre veux-tu » Le sarcasme était toujours de la partie, comme pouvait le confirmer mon petit sourire moqueur, signe que je me moquais ouvertement de lui. Ce n’était peut-être pas la meilleure stratégie à adopter avec lui, mais j’avais mon caractère et il était contre le fait de s’allonger pour que monsieur puisse me piétiner. « Et oui, il était temps ! » dis-je comme si je parlais à un vieil ami que je venais de retrouver et avec qui je discutais des perspectives du futur. « Je suis même certaine que mon travail ne t’est pas inconnu et que tu as déjà dû te masturber dessus, on peut dire que mes photos ont pas mal de succès » Si cela m’amusait d’enfoncer le clou ? Je le confessai volontiers. « J’ai cru comprendre que tu tentais de reprendre en carrière en main, j’espère bientôt travailler avec toi » Un petit sourire aimable afin de dissimuler les tonnes de sarcasme que je traînai derrière moi. « Lera ! » me fis-je appeler, curieuse, je tournai la tête vers la voix et aperçus un visage familier qui me faisait signe de venir. « Si tu veux bien m’excuser » lancé-je alors à mon ancien client dont la vue m’indisposait, me rappelant trop toutes mes conneries passées. « A propos, je m’appelle Lera-Ann et non Kendra, après tout ce temps, il est bon que tu le saches quand même » S’il avait bien fait ses devoirs, il lui serait aisé de faire le lien avec le photographe en vogue dont la rumeur disait qu’elle comptait bientôt sortir sa propre ligne de vêtements.