Assis sur le canapé à jouer à la console, voilà ce que nous étions entrain de faire, mes confrères et moi dans la caserne. Nous étions de garde, mais comme il n'y avait jusque là encore eu aucune alerte, et pour éviter de nous endormir, nous nous occupions en jouant à la playstation. Il y avait des nuits comme ça, où nous n'avions aucune alerte, et dieu seul sait combien le temps passait lentement, c'est pourquoi il fallait trouver de quoi s'occuper pour ne pas s'endormir, bien que parfois, il nous arrivait de se relayer, et dès lors où l'arlame sonnait, on réveillait ceux qui dormaient pour intervenir. Disons que nous avions de la chance d'être une équipe plutôt soudée. Nous nous connaissions tous à la caserne, mais à vrai dire, il y avait plusieurs petites équipes de faite, qui se relayer un coup de nuit, un coup de jour. Le plus dur restait de nuit, la tentation de regagner les bras de morphée est parfois très forte, mais bon, avec le temps on s'y fait. La partie étant terminée, je me levais du canapé pour aller manger un morceau. - Tu m'apportes une canette de coca s'te plaît ? - Non deux ! - Trois. - Ok ça va, j'amène le pack quoi ! m'exclamais-je en rigolant, tout en me dirigeant vers notre petite cuisine. J'attrapais alors le pack de canette de coca, et m'attrapais tout les ingrédients nécessaires pour faire mon sandwich. J'attrapais par la même occasion une grande poche de chips, car ces macaques auraient surement eux aussi un petit creux. Une fois chose faite, je rangeais le tout et retournais dans notre pièce centrale, munie de leur commande. Je déposais le pack de coca sur la table basse, et me reposais à la place, tout en commençant mon sandwich. A ce moment même, l'alarme retentit, nous avertissant que nous devions intervenir sur un site. Le portable de notre chef de groupe se mit alors à sonner, on nous informait que c'était un incendie. Camion prêt, deux de mon équipe et moi, montions à l'intérieur, le reste de l'équipe restait à la caserne que s'il y avait encore besoin d'intervenants pour une autre situation on pouvait compter sur deux. Maintenant, direction le quartier de Crocker Amazone. Plus nous nous avançions dans ce dernier, plus la maison vers laquelle nous nous approchions ne me semblait pas inconnue. Effectivement, le camion s'arrêtait juste devant la maison de ... Mlle Evans. De la fumée sortait de chez elle. Nous quittions rapidement le camion pour retrouver Julie qui se trouvait à l'extérieur de chez elle. Je m'approchais alors d'elle. - Julie, qu'est-ce qu'il s'est passé ? la questionnais-je tandis que mes compatriotes se chargeaient d'éteindre le feu. - Ca va toi ? ajoutai-je même si d'un point de vue externe, elle n'avait pas l'air d'avoir quoi que ce soit, je me devais tout de même de le lui demander.
La cuisine, c'est tout un art. Sérieux. Suivre à la lettre une recette de cuisine, être sûr de ne pas se tromper dans les dosages, gérer le temps de cuisson pour éviter que les plats finissent brûlés, rendre le plat esthétique pour qu'on ait envie de le déguster... Tout un tas de précaution et d'obligation à respecter. Ce n'était vraiment pas une partie de plaisir par moment. En effet, bien que j'adore la cuisine, j'ai des jours avec et j'ai des jours sans... Comme aujourd'hui tiens ! Vers 22h, alors que je concoctais un bon petit gratin de pommes de terre et un rôti pour le lendemain, motivée plus que jamais, quelle fut ma surprise lorsque tout est parti en fumé... Et c'est le cas de le dire. J'étais occupée à comprendre comment se faisait le dessert, une tarte poire-chocolat en lisant la recette, que j'avais zappé que le rôti était depuis un peu trop longtemps dans le four. Je mis un certain temps à m'en rendre compte, m'étant absentée un instant de la cuisine pour me rendre dans ma chambre et vérifier quelque chose sur mon ordinateur. Et là, erreur de débutante, erreur fatale. Le rôti déclencha beaucoup de fumée, un peu trop. Au bout de quelques minutes, quand je débarquai dans la cuisine, je constatais avec effroi qu'une grosse touffe de fumée noire sortait du four. J'ouvre alors le four et me prends une bonne partie de la fumée en plein visage. J'eus un mouvement de recul, je coupai le four puis ouvris une fenêtre. Et dans la panique, la bougie que j'avais allumée pour qu'elle amène une senteur agréable à la pièce se renversa par terre une partie du tapis près d'une table. Et merde, il ne manquait plus que ça tiens ! Effrayée, je me précipitais immédiatement vers le tapis pour éteindre le feu avec un autre tapis, mais en vain, le feu se propageait. Et j'étais bien trop inquiète pour penser à remplir un verre d'eau et éteindre le feu avec. Durant quelques secondes, je regardais ce beau spectacle sans y prendre part, paralysée. Ca ne m'était jamais arrivé ce truc. Et voilà que les chaises en bois prirent feu... Merde, merde, merde ! Je réalisai enfin que l'eau était l'ultime recours, mais avec mes verres d'eau, l'appart entier aurait déjà été consumé par le feu. J'appelai alors le 911 pour que des pompiers interviennent. J'aurais pu maîtriser le feu dès le début si je n'avais pas été aussi idiote ! Je réussis à éteindre le feu sur les tapis, mais le feu continuait de brûler les chaises. C'était affreux. Je ne savais même plus quoi faire. J'essayais tant bien que mal d'éteindre le feu comme je le pouvais, je n'y parvenais pas. Je me frayais un chemin pour sortir de la maison et attendre les pompiers. J'avais bien trop peur d'être emprisonnée par les flammes. Et enfin, mes sauveurs arrivèrent. Ou devrais-je dire mon sauveur ! Je reconnus au loin Ephram, un ancien collègue de mon frère, également pompier. Comme par hasard, il devait être de garde à ce moment-là. Hmm. Les pompiers entrèrent éteindre le feu et Ephram s'approcha de moi. Il me demandait ce qui s'était passé et si j'allais bien. Je me sentais tellement stupide, il allait me prendre pour une imbécile qui ne savait pas éteindre un feu ou faire attention à une bougie. Le comble, c'était que mon frère, étant pompier, m'avait déjà donné des consignes de sécurité en matière d'incendie, comment réagir face à ça etc. Mais je ne sais pas, une fois confrontée à la situation, j'en perdis mes moyens, apeurée. « Je... Je suis trop stupide, j'ai fait tomber une bougie et les tapis ont pris feu, puis le reste etc. A la base, c'était à cause de mon rôti dans le four, il avait cramé, de la fumée s'en dégageait, j'ai ouvert une fenêtre puis j'ai pas fait attention, j'ai fait très vite, et la bougie est tombée. » J'avais parlé très vite, encore un peu sonnée par les événements. Bon, au moins je n'avais rien, je pouvais m'estimer heureuse, le feu ne s'était pas déplacé dans tout l'appartement. Mais la cuisine sera à refaire, c'est certain. Ca m'apprendra à faire de la cuisine aussi tard pour le lendemain ! J'aurais du aller me coucher. « Désolée, je ne sais pas si tu as tout compris ? Mais sinon, ouais, ça va. Je ne suis pas blessée rien, juste encore un peu effrayée. Mais ça passera. » J'esquissais un petit sourire en le regardant, puis je baissai ma tête pour fixer le sol. Sérieux, pourquoi Ephram ? Le sexy pompier. Je me tapais la honte, c'était sûr.