tu la vois de connectée sur facebook, c'est fou comme sa te ronge de l'intérieur. elle te fait chier elle et ses sauts d'humeur. t'as cliqué sur son prénom, tu veux lui envoyer un message, puis tu t'y reprends à deux fois et y renonces. après tout, t'en as assez de tout ça, c'est toujours la même chose. c'est dingue ça. tout va bien, puis d'un coup, elle se braque et là c'est mort. pourtant tu la connais, tu essais de tout mettre en oeuvre pour ne rien faire qui pourrait la mettre sur la défensive. tu mesures tes mots, fais attention à tes gestes. par moment c'est plus fort que toi, tu l'aimes bien cette fille, t'as beau essayé de faire comme si ce n'était pas le cas, tu l'aimes bien. pour éviter de revenir vers elle, tu fermes ton ordinateur portable que tu laisses sur ton lit, puis tu te rends dans la cuisine pour manger un morceau, t'as la dale. shya n'est pas là ce soir, alors tu t'es rien préparé à bouffer, résultat il est 23h et tu crèves la dale. alors que tu croques dans ton sandwich ton portable sonne, tu vas l'attraper et constates que c'est un message de... charlotte. tu écarquilles les yeux, ce n'est pas possible. et pourtant, elle s'excuse et te demandes si elle peut passer te voir. tu marques un temps d'arrêt, mais au fond de toi, t'as envie de la voir, c'est pourquoi tu réponds à son message "vas-y, je t'attends la porte est ouverte", court, bref mais efficace.

Rien que pour être sûre d'user des mots justes, j'étais restée presqu'une heure trente à taper ce foutu message. J'avais bien changer de vêtements trois fois, tournant en rond, faisant les cent pas. Je grognais en détachant puis rattachant mes cheveux quand j'eus en tête l'intitulé exact. Ephram était devenu trop important, alors j'ai fait comme d'habitude, me braquant en utilisant des prétextes idiots jusqu'à ce que je pense vraiment à ce qu'on se balançait durant ces enfantillages. Mais je n'y arrivais jamais. Pendant des jours plus d'Ephram-Charlotte, plus de ce mec extraordinairement simple pour me faire me sentir confiante, plus d'heures passées à se confier des bêtises jusqu'aux plus gros secrets autour d'un tas de nourriture. Je m'en rendais compte : peut être que tout le monde ne voulait pas que je me perde moi même. Puis si j'étais aussi forte que ça, j'aurais su que ça ne dépendait que moi. S'il comptait déjà pour moi, pourquoi je m'acharnais à le sortir de ma vie ? Idiote.
"Je m'excuse. Tu crois que je peux m'incruster ?" Bordel ! C'est dur ce machin. Me répétait-je devant mon miroir en enfilant une combinaison short. Si j'attendais sa réponse avant de partir, Dieu seul sait si j'allais y arriver. Je fermais la porte doucement, en respirant toujours plus vite. En voiture, j'y étais vite arrivée. Toquant à sa porte, j'eus le temps de voir sa réponse. "Vas-y je t'attends la porte est ouverte", et bien... Encore heureux. J'entrouvre alors la porte, laissant un bout de ma chevelure blonde coincée. Bon dieu, j'avais l'air conne. Mais au moins, peut être qu'il parlerait de quelque chose de différent que mes sauts d'humeur. Pour commencer. Ta porte me victimise puis tu fais rien traître ! criai-je presque dans le vide, je ne le voyais pas. Tu t'excuses trop souvent auprès d'une fille qui bat pas une porte. Heureusement que je me défends sinon. Affirmai-je en entrant une bonne fois pour toutes. Il était là, l'air impassible tandis que je levais les sourcils presque qu'énervée de ne pas pouvoir le cerner.

tu n'en reviens pas, charlotte vale vient de t'envoyer un message d'excuse. chose extrêmement rare ces derniers temps. généralement c'était toi qui revenait vers elle, pas l'inverse, mais là tu étais content qu'elle ait prit cette initiative. seulement tu la faisais un peu maronner avant de lui répondre, mais aussitôt tu lui répondais, aussitôt tu entendais un boucant pas possible venir du côté de la porte d'entrée. bingo, c'était elle. visiblement, elle n'avait pas attendu ta réponse pour venir, avait-elle un remort de conscience ? quoi qu'il en soit, la porte étant ouverte, tu restais assis sur le canapé, de toutes les façons elle connaissait le chemin pour te rejoindre, elle avait l'habitude. un petit cri s'échappait de sa bouche, le tout accompagné d'une petite phrase qui ne manqua pas de te faire discrètement rire. tu avais envie de lui montrer que tu lui en voulais un peu, que tu ne la comprenais pas, pourquoi réagissait-elle ainsi ? mais le problème c'est que tu savais pertinemment ce que tu encourais si tu revenais sur le sujet, elle choisirait l'échappatoire, comme à son habitude. la voilà enfin face à toi, vous aviez beau vous être disputés, ses propos te faisaient rire. mais tu essayais de rester sérieux un minimum. - tu te défends tu dis ? je veux pas dire mais pour le moment y'a 1-0 pour la porte, lâchais-tu le tout accompagné d'un petit rire amusé. même si tu lui en voulais, clairement sa te faisais littéralement chier quand elle était comme ça, il n'empêche que tu ne pouvais te retenir d'ajouter ta petite touche humoristique, sans ça ce n'était pas toi. - tu veux un truc à boire ? la questionnais-tu en posant furtivement ton regard sur elle. tu te pinçais les lèvres pour essayer de te retenir de lui demander le pourquoi du comment. le problème avec elle, c'est que tu sais pertinemment que si tu viens à le lui parler de ça, sa risquerait mal finir. - sinon j'ai pas oublié, termines-tu par dire d'un ton calme. tu ne veux pas l'agresser au risque qu'elle se braque. et oui, avec elle, il faut y aller avec des pincettes, sinon, c'est foutu. tu voulais savoir pourquoi elle réagissait sans cesse de façon excessive. y'a des moments où t'avais l'impression qu'elle te faisait littéralement tourner en bourrique.