Je suis en haut tranquille en train de rouler mon joint. Y'a des moments où j'ai un peu peur parce que l'autre se balance en bas et ça fait bouger tout le truc sur lequel je suis. J'ai surtout faillit faire tomber ma beuh plusieurs fois, pas cool. Surtout qu'elle serait direct tombée entre les mains d'Elektra et je doute qu'elle aurait voulu me la rendre directement. J'allume mon joint et tire une bonne première taffe. « Eh ! J'en veux aussi ! » Je la regarde du haut de mon trône, levant les sourcils. « Tu m'en roules un ? » Je me mets à rire, bien fort. « Tu sais Mary Jane, un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. » Je hausse les épaules. « Je peux pas te laisser fumer. » Je fais une mine désolée et je tire encore une fois sur mon joint en la regardant bien cette fois. Oui c'était un peu parce qu'elle avait pas voulu me faire un bisous que je voulais la faire chier, elle avait qu'à être gentille avec moi.

Le regardant d'en bas, je pose mes mains sur mes hanches. J'sais pas pourquoi mais je le sens bien qu'il va me remballer. Ca se voit carrément dans son regard qu'il veut me narguer et sûrement se venger pour tout ce que je n'ai pas voulu lui faire. Putain, j'ai envie de fumer un joint moi aussi merde ! « Tu sais Mary Jane, un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. » Je le regarde d'un regard noir, pinçant mes lèvres. Putain... faudrait que je grimpe là haut pour le faire descendre ou attraper la beuh sur ses cuisses. « Je peux pas te laisser fumer. » Je le hais. Là, plus que tout. Trop envie d'un joint là, fais chieeeeer. Je rumine, je grogne. En plus j'ai rien sur moi pour m'en rouler un. « Tu fais chier. » je dis presque froidement, avant de me mettre à réfléchir un peu. Puis regardant la balançoire, je termine par m'avancer, mes mains autour de la barre, et je la fais bouger, beaucoup.

Elle aurait du s'attendre à ce que je l'envoie gentiment chier. La weed ça se partage avec des amis, des gens de confiance. Bon je l'aimais bien et elle le méritait. Mais j'arrivais toujours pas à savoir ce qu'on était censés être l'un pour l'autre. Je crois pas que « amis » soit le bon terme vu mes envies de la choper dans un coin sombre. Ça se fait pas entre potes. « Tu fais chier. » Elektra me sort de mes pensées, je sais pas ce qu'elle va faire mais ça me plaît pas d'avance. Qui sait ce qu'elle pourrait me faire pour un simple joint ? C'est là qu'elle a eu la brillante idée de se pendre à la barre pour tout faire trembler sous mes fesses. Je m'accroche le plus fort d'une main et rattrapant ma beuh de l'autre. « Putain mais t'es malade je veux pas tomber une deuxième fois moi ! » Ma seule option est de sauter mais j'ai pas tellement confiance en ma capacité à atterrir sur mes deux pieds. Je vois une autre solution, je pause mon pied contre elle – en tendant ma jambe le plus possible – et je la pousse. « Laisse-moi tranquille je vais te le rouler ton joint ! »

Et je fais bouger la balançoire, le voyant galérer en haut, ça me fait rire. Ouais je suis fière de moi, même pour des trucs aussi gamin que ça. Au moins, ça fait un bon chantage, j'arrête de faire ça au risque qu'il tombe et il me roule un joint. C'était aussi simple que ça. Et il le savait très bien. « Putain mais t'es malade je veux pas tomber une deuxième fois moi ! » Nouveau éclat de rire. Je rirais encore plus s'il s'éclatait une nouvelle fois devant mes yeux. J'suis méchante ? Noooon. Je l'aime bien Dante. Encore plus le fait de le faire chier. Ca fait partie de notre relation de toute façon. D'ailleurs je ne serai pas comment la qualifier. Enfin bref. J'étais prête à atteindre mon but ! Voyant sa jambe se tendre vers moi, je me décale un peu. Mais c'est pas pour autant que je vais arrêter ! « Laisse-moi tranquille je vais te le rouler ton joint ! » Je souris, triomphante. Je redescends de la barre, croisant mes bras sur ma poitrine, « Gentil Dante. » je dis, encore toute souriante.

J'avais l'impression que c'était la fin du monde, l'apocalypse, que j'allais encore une fois tomber et m'éclater la tête par terre. Elle fini par s’arrêter quand je lui crie que je vais lui passer un joint, ce qu'il faut pas faire pour ne plus être en danger de mort quand même. « Gentil Dante. » Je lui lance un regard noir, comme si j'étais son chien, elle est malade elle. Je me mets au travail et en une poignée de minutes j'ai roulé son joint et je lui lance au visage. « Tiens, cadeau ! » Et je peux enfin me remettre à fumer le miens tranquillement. Si on peut même plus se défoncer en paix, où va le monde ?Puis, je repense à un truc et je sourie d'avance. « C'est vrai que tu me trouves beau ? » Je fais référence à la conversation que j'avais eu avec elle sur facebook et elle l'avait avoué. Je voulais l'entendre le dire en face de moi, cette fois.

Il était en train de le faire. BINGO. J'étais trop douée n'empêche, je pouvais obtenir ce que je voulais de lui. Joignant mes mains entre elles, je le regarde faire, toujours souriante, avant qu'il me balance au visage. « Tiens, cadeau ! » L'attrapant en ruminant par terre, bah oui j'avais pas eu le temps/réaction pour l'avoir en plein entre mes doigts, je souffle un peu dessus avant de le coincer entre mes lèvres, sortant mon briquet qui est caché entre mes seins. Ouais, c'est pratique, et puis avec le soutif, ça sort pas. Allumant mon joint, je tire une taffe dessus, soufflant ensuite, alors que Dante me pose une question. « C'est vrai que tu me trouves beau ? » Ok. Je manque de m'étouffer avec ma propre fumée, alors que je remets mon briquet dans ma poitrine, levant mes yeux vers lui, « Ouais. Et ? » je dis en tout franchise. Bah ouais, j'suis pas une menteuse. Je lui avais déjà dit, donc bon. J'attendais juste la suite.

Je me sens faible d'avoir accepté de lui donner un joint sous prétexte qu'elle essayait de me faire tomber. J'aime pas ça la soumission moi, mais j'avais pas le choix. J'avais posé a question, je l'avais jetée comme une bombe sur elle. Et je m'attendais à ce qu'elle me remballe une fois de plus, revenant sur ses paroles ou juste en me disant de me taire. Et pourtant, non. « Ouais. Et ? » Je lâche un petit rire de satisfaction alors qu'un sourire s'affiche sur mon visage pour rester là un bon bout de temps. Je la regarde, ça doit se voir comme le nez au milieu de la figure que je la veux cette fille. Plus que n'importe qu'elle fille. Mais tant pis, j'ai pas honte de moi. Je prends mon courage à deux mains et je saute du haut de la barre pour atterrir par terre en un seul morceau. Miracle. Je m’assois sur une des balançoire, face à Elektra, continuant de fumer mon joint. « Tu mentais pas quand t'as dis que tu coucherais pas avec moi si tu n'avais pas connu ton mec ? » J'avais eu des doutes sur cette partie, il fallait que je vérifie en face à face.

Ce sourire qu'il avait. Ce sourire plaqué sur son visage du mec plus que satisfait. Quoi, c'était vrai, j'étais pas une menteuse, j'allais pas dire qu'il était moche alors que pas du tout. Bah non, Dante c'était plutôt mon type de mec, je m'en cachais pas. Mais ça changeait rien, j'allais pas faire des folies juste par prétexte qu'il est beau gosse. Caleb aussi était beau gosse. Donc, je reste avec Caleb. Tirant une nouvelle taffe de mon joint, je le regarde descendre de sa barre, priant mentalement qu'il se casse à nouveau la gueule. Zut, il est bien retombé sur ses pattes. Gros soupir intérieur. Le suivant du regard, je porte à nouveau mon joint entre mes lèvres, « Tu mentais pas quand t'as dis que tu coucherais pas avec moi si tu n'avais pas connu ton mec ? » Soufflant la fumée, je fronce les sourcils. Il allait vraiment pas lâcher l'affaire lui. « Où est-ce que tu veux en venir Dante ? » c'est vrai quoi, c'était quoi cet interrogatoire.

Entendre Elektra me dire que j'étais beau me faisait d'autant plus plaisir que je sais que c'est une fille franche, pas du genre à mentir parce qu'elle s'y sent obligé. Je sais que si elle m'avait trouvé moche, elle me l'aurait dit sans se gêner. J'avais envie de lui demande si j'étais plus beau que son copain mais je connaissais déjà la réponse, elle le préférait lui de toute évidence. Je commençais à me balancer doucement en fumant mon joint. « Où est-ce que tu veux en venir Dante ? » Direct faut qu'elle croit que j'ai quelque chose derrière la tête, j'ai juste envie de savoir. Je suis du genre curieux, surtout quand ça me concerne évidemment. « Roh ça va, tu rigoles jamais sérieux ? » Je lève les yeux au ciel dramatiquement. Des fois je me demande si elle a de l'humour et si elle se méfie vraiment de tout le monde.

Il allait encore me sortir la phrase du genre "je veux coucher avec toi". C'était limite à parier avec tout ce qu'il me posait comme questions. Comme s'il s'attendait à ce que je craque ou je sais pas quoi. Déjà que j'étais pas censé être avec Dante, par rapport à Caleb, j'allais pas non plus me mettre à tromper mon copain. Si j'aimais pas Caleb, je m'en fouterai royalement. Mais là non... j'avais eu du mal à me l'avouer mais ouais, j'étais amoureuse de lui, et je me voyais mal aller voir ailleurs. Enfin bref. « Roh ça va, tu rigoles jamais sérieux ? » Je le fixe en haussant un sourcil. Moi, jamais rigoler ? Non quand même. Enfin je rigole beaucoup pour me moquer souvent. Mais quand même, j'avais de l'humour ! « Bien sûr que si, mais là c'était pas drôle, je vois pas pourquoi je rigolerai. » je réponds avec un certain détachement, avant d'inspirer un peu de mon joint, m'approchant plus de lui, pour tout lui souffler à la figure. Ca, c'était drôle.

Je sais pas ce qui l'a rattache à lui, je suis pas du genre à pousser une fille à tromper son copain avec moi mais elle... C'est différent avec, je sais pas pourquoi mais j'ai pas envie qu'elle soit avec lui. Je peux pas y faire grand chose de toute façon, elle a l'air de trop y tenir pour tout gâcher en couchant avec moi. Je l'aurais sûrement jamais cette fille, je sais pas pourquoi je continue à m'accroche comme ça. Je chope la bouteille de vodka et bois plusieurs grosses gorgées pour m'enlever tout ça de la tête. Mon état commence à changer et c'est peut-être pas une bonne idée. « Bien sûr que si, mais là c'était pas drôle, je vois pas pourquoi je rigolerai. » J'hausse les épaules, j'aurais trouvé ça drôle à sa place. Elle s'approche pour me souffler sa fumée au visage. « Tu sais, on dit que souffler la fumée au visage de quelqu'un c'est clairement lui dire que t'as envie de coucher avec lui. » Je la regarde avec mon sourire de débile, toujours.

Il était peut être encore temps que je parte, que je quitte le parc, je commande un taxi... ça ferait louche, et je sais que Dante pourrait mal le prendre. Et d'un côté, j'avais pas envie. C'était cool d'être ici, il était sympa puis il me faisait rire. Bon, il me faisait chier aussi, mais ça c'était presque quotidien entre nous deux. Puis de toute façon, il ne se passait rien de bien concret pour que Caleb m'en veuille. Au pire, deux ou trois explications et tout serait de nouveau comme sur des roulettes. Moi j'avais arrêté de boire, mais Dante contrairement à moi, s'enfilait des gorgées de vodka. Il allait être sec dans pas longtemps, et j'étais en train de me dire que ça serait peut être à moi de conduire pour le chemin du retour, même si je devais avoir quelques grammes dans le sang. Plus le joint... enfin bref. « Tu sais, on dit que souffler la fumée au visage de quelqu'un c'est clairement lui dire que t'as envie de coucher avec lui. » J'hausse mes sourcils, restant près de son visage. Sérieux, fallait vraiment qu'il aille chercher tout ça. Mais ça me faisait sourire, « Et tu penses que je vais te croire ? » je réponds calmement.

J'ai été sage ce soir, en comparaison de d'habitude. La seule fois où je lui ai touché le sein c'était un accident, et je pense pas que lui prendre la main soit un geste qu'on puisse me reprocher. Je me dis que l’alcool me monte au cerveau et que je ferais mieux de me calmer pour l'instant, histoire de pas finir au poste de police comme trop souvent. Je pose la bouteille définitivement pour continuer à tirer sur mon joint, ça fait jamais de ma ça. « Et tu penses que je vais te croire ? » Je l'avais pas inventé pourtant, une meuf avait essayé de me draguer avec cette technique pitoyable. Je ne faisais que l'informer de ce que je savais. Je me levais et m'approchais d'elle, remplissant mes poumons en marchant pour ensuite lui souffler tout le fumée au visage. « Tu vois que c'est vrai ! » Et là, je saurais pas vous dire ce qui m'a prit. Mais en quelques secondes je me retrouve à embrasser passionnément Elektra, mes bras entourant ses hanches. J'avoue que sur le moment je comprend pas trop, je finis par reculer de deux pas, la regardant toujours. C'était peut-être pour lui prouver que ma théorie était vrai, même si elle le savait déjà en ce qui me concerne.

Je me relevais un peu, fumant toujours mon joint, presque terminé d'ailleurs. Je commençais à avoir un peu froid en fait, et je me demandais si j'allais pas tarder à rentrer. J'avais pas de veste sur moi, juste cette petite robe que j'avais mise pour sortir dans un bar, pas pour sortir en pleine forêt à je sais pas quelle heure du matin. Bref, soufflant un dernier coup, je jetais le joint au sol, l'écrasant avec ma chaussure, avant d'observer Dante qui venait de se lever d'un coup. Fronçant mes sourcils, je le regardais s'avancer vers moi, alors je ne bougeais pas... terminant par recevoir toute sa fumée sur ma gueule. Je fermais juste un instant mes yeux. Ok, c'était donnant donnant ! « Tu vois que c'est vrai ! » Je n'ai même pas le temps de répliquer, de soupirer ou de quoi que ce soit, que je sens les lèvres de Dante rejoindre les miennes. En fait, je suis tellement surprise et le fait que je ne m'y attende pas, je n'arrive même pas à réagir ou à m'écarter, le laissant s'écarter de lui même à la fin. Rouvrant mes yeux, je le vois en face de moi, le mec qui me regarde, guettant sûrement ma réaction. Et là, je pourrais m'énerver. Mais je reste incrédule sur le coup. « Ok... on va mettre ça sur le compte que tu as pas mal bu. » je dis en passant mon index sur mes lèvres, « Donc il ne s'est rien passé... et je ne dirai rien à Caleb... » Ouais, il s'est rien passé.

Je me dis qu'il commence à se faire tard, ça doit bien faire deux heures que j'ai pas regarder l'heure. Il faut dire que le temps passe vite quand je suis avec. C'est un fait. J'arrive pas à m'ennuyer quand je suis avec Elektra, il se passe toujours un truc pour nous occuper. J'avoue que souvent c'est moi qui me met à faire de la merde. J'y peux rien si je dois tout le temps bouger, plutôt du genre hyperactif. Je suis toujours là en face d'elle, je sens encore ses lèvres sur les miennes, comme une brûlure. « Ok... on va mettre ça sur le compte que tu as pas mal bu. » Elle a sûrement pas tord, mais y'a pas que ça, et on le sait tous les deux. « Donc il ne s'est rien passé... et je ne dirai rien à Caleb... » C'est fou comme elle lui cache des choses par rapport à moi en fait. Enfin, si je cherchais pas, elle aurait rien à lui cacher. Si elle compte ne rien lui dire, je compte bien en profiter. Je tire deux lattes rapides sur mon joint et le balance sur le coté. Je reviens me mettre devant elle. « Si tu veux pas lui raconter je peux faire ça... » Je passe ma main sur le bas de son dos pour la coller contre moi. « Ça... » Je dépose un baiser dans son cou. « Ça... » un autre sur sa mâchoire. « Et... » et je finis par sceller nos lèvres encore une fois, attendant que ce soit elle qui m'écarte et non le contraire.

A quoi bon le dire à Caleb ? Pour qu'il s'énerve et qu'il me dise que je ne devais plus revoir Dante ? De toute façon, un baiser, ça ne voulait rien dire, strictement rien dire. J'aimais Caleb. Et puis c'était Dante qui s'était trop approché et qui... merde. Il avait bu hein ! Oui, il avait bu. Donc c'était à moitié pardonné, on va dire... Passant toujours mes doigts sur mes lèvres, je le regarde, mes sourcils toujours froncés. C'était peut être le bon moment pour quitter ce parc non ? Je lui avais fait une fleur en lui disant ça, j'aurai très bien pu le pousser ou l'engueuler comme pas possible. Mais je restais là, l'observant alors qu'il termine son joint, me rejoignant ensuite... « Si tu veux pas lui raconter je peux faire ça... » Et je me retrouve collée à lui sans autre forme de procès, « Ça... » je sens ses lèvres dans mon cou et putain... il sait que je suis sensible ici. « Ça... » Ses lèvres remontent, je ferme mes yeux, il a pas intérêt... définitivement pas intérêt. « Et... » Et il le fait. Je me retrouve une nouvelle fois, mes lèvres collées aux siennes. Mais pas pour longtemps. Je termine par me séparer de lui, et ma main par au quart de tour sur sa joue avec un bon gros bruit d'une bonne gifle. Passant le dos de ma main sur mes lèvres, comme pour enlever toute trace de notre baiser, je le regarde, énervée maintenant, « T'es con putain ! »

Je sais pas ce qu'elle me fait cette fille, l'effet qu'elle a sur moi me surprend toujours. C'est comme si c'était impossible pour moi de rester loin d'elle, je suis attiré comme un aimant et j'y peux rien. Si seulement l'autre con n'était pas là. Faut que j’arrête de penser comme ça, ça me mènera à rien. Je dois me trouver une conne pour cette nuit, la baiser pour ne pas penser à elle. Elektra me repousse comme je m'y attendais. Sauf que je me prend une énorme gifle qui retentit dans tout le parc. Je reste un instant choqué, la main sur la joue qui me brûle déjà. « T'es con putain ! » Je sens la colère montée en moi, ce qui est très rare pourtant. Encore sa faute, toujours. « Te plains pas de ce que je fais merde, tu peux pas dire que tu m'as pas cherché ! » Je crie presque. Elle me torture depuis tellement longtemps et maintenant c'est trop. « T'en as jamais marre de jouer avec moi ? Je suis pas un connard comme tu peux le croire. Mais t'en as rien à foutre en fait. » Le pire, c'est que je crois que je l'aime au fond. Ta gueule Dante, c'est l'alcool.

Je sens des pulsations sur ma main, comme si mon coeur s'y trouvait à l'intérieur. Ca prouvait à quel point j'avais pu frappé fort sur sa joue en fait. Ouais, jeu de mot pourri mais... j'y étais pas allée de la main morte. Je le fixai, la colère se lisant sur mon visage, alors que je reprenais ma respiration, mes lèvres entrouvertes comme si je venais de courir un marathon. Ca fait ça les émotions. Mon regard croise le sien, alors qu'il tourne la tête vers moi, visiblement plutôt remonté par ce que je viens de faire, « Te plains pas de ce que je fais merde, tu peux pas dire que tu m'as pas cherché ! » Je fronce les sourcils en mode gros "WHAT ?" Non mais genre je le cherchais ! J'ouvre la bouche pour répliquer, mais il a pas terminé, « T'en as jamais marre de jouer avec moi ? Je suis pas un connard comme tu peux le croire. Mais t'en as rien à foutre en fait. » Je le fixe, complètement incrédule par ce qu'il me raconte, « Mais putain de quoi tu parles Dante ?! Je joue pas avec toi, je suis avec Caleb ! Tu te souviens ?! » je dis, en criant aussi, « C'est toi qui essaye de me faire craquer en faisant tes trucs là ! » j'ajoute dans la foulée.

Je suis pas du genre à m'énerver, vraiment pas, surtout jamais contre une fille. J'aime tout le monde et je ne m'engueule presque jamais. Bon, sauf avec Camil, mais c'était une toute autre histoire. La pression était montée d'un coup en moi, l'alcool avait aidé à ce que mes nerfs lâchent aussi vite. « Mais putain de quoi tu parles Dante ?! Je joue pas avec toi, je suis avec Caleb ! Tu te souviens ?! » Je lève les bras au ciel pour les laisser retomber aussi vite, elle comprenait vraiment rien à ce que j'essayais de lui dire. De toute façon j'étais sur qu'elle allait remettre toute la faute sur mon dos. « C'est toi qui essaye de me faire craquer en faisant tes trucs là ! » Sur le coup je me dis que si elle dit ça c'est qu'elle en a envie, mais la colère balaye tout ça et je n'y pense déjà plus. « Tu te fous de ma gueule ? Le strip-tease c'était pas joué avec moi ? T'es tout le temps en train de faire la jalouse quand une fille m'approche putain ! » J'essaye de me calmer en respirant lentement. « Je suis censé comprendre quoi moi ? Tu veux pas de moi mais tu me repousses jamais vraiment. T'es pas clair avec moi et ça depuis le début Elektra. » J'avais vraiment besoin de sortir tout ça pour me sentir mieux après.

Et dire que c'était une bonne soirée, jusqu'à qu'il vienne tout gâcher. Sérieux, il pouvait pas se retenir pour une fois ? La colère avait grimpé en flèche, et je me doutais que c'était pareil de son côté. En même temps normal, qui aimerait recevoir une putain de gifle dans sa tronche. Il avait pas qu'à me toucher, point. J'étais en couple, donc y'avait des limites. Si je ne l'étais pas, je n'aurais rien dit... « Tu te fous de ma gueule ? Le strip-tease c'était pas joué avec moi ? T'es tout le temps en train de faire la jalouse quand une fille m'approche putain ! » Je pince mes lèvres. S'il continuait dans ce ton et à me dire des trucs pareils, je crois que j'allais vraiment le tuer. Et puis le strip-tease, j'étais même pas vraiment avec Caleb à ce moment là, puis c'était pour rire merde ! Fallait que j'arrête de me justifier dans ma tête.« Je suis censé comprendre quoi moi ? Tu veux pas de moi mais tu me repousses jamais vraiment. T'es pas clair avec moi et ça depuis le début Elektra. » Le regard noir que je lui lance, c'est assez pour lui faire comprendre ce que je ressens en cet instant même. Putain, il pourrait pas la boucler. « T'es censé comprendre que je suis en couple Dante, putain, c'est pas assez clair pour toi ça ?! J'aime Caleb, ok ? Toi et moi, y'aura jamais rien ! » je dis, en criant, avant de reprendre mon souffle, le fixant toujours, « Puis merde, tu fais vraiment chier. » j'ajoute, terminant par lui lancer un dernier regard froid avant de tourner mes talons pour aller... je ne sais pas où. Mais j'y allais en tout cas.

C'est con de finir la soirée de cette façon et je sais que c'est en grande partie ma faute. Si je pensais pas avec ma bite on en serait largement pas là. Pour une fois qu'Elektra et moi on passait un bon moment fallait que je sois plus capable de contrôler mes actes. Putain mais je savais très bien ce que je faisais, j'étais parfaitement conscient quand je me suis approché d'elle. C'est juste que je suis trop débile pour me retenir cinq minutes. « T'es censé comprendre que je suis en couple Dante, putain, c'est pas assez clair pour toi ça ?! J'aime Caleb, ok ? Toi et moi, y'aura jamais rien ! » « J'aime Caleb. » Bam, ça fait putain de mal. Elle m'aurait mit un coup en plein estomac que ça aurait été la même chose. Elle est amoureuse de lui et j'attends comme un petit chien qu'elle veuille enfin de moi. Je me donne envie de vomir, je me sens pathétique. « Puis merde, tu fais vraiment chier. » Je veux pas qu'elle parte mais je suis trop remonté contre elle pour rester dans les parages. Je la suis. « C'est bon je te ramènes tu vas pas traîner dans les rues à une heure pareille. » On peut toujours sentir dans ma voix que je suis loin d’être calmé. Je la double pour ne pas voir son visage et je l'attend de l'autre coté de la grille. Je peux pas la laisser comme ça, je suis pas un connard comme je l'ai déjà dit.

Et je pars, je marche. Vite au début. Puis je ralentis, me concentrant sur ma respiration qui est plutôt accélérée vu comment j'ai gueulé. Je me sens bizarre. J'essaye de pas trop y penser, me concentrant plutôt sur ma marche alors que j'entends Dante derrière moi, « C'est bon je te ramènes tu vas pas traîner dans les rues à une heure pareille. » Je réponds rien, je trace. J'ignore ce qu'il me dit. Puis c'est là que je le vois me dépasser. Alors je tourne la tête, et je le suis du regard tant qu'il marche devant moi, mes yeux rivés dans son dos. J'ai un léger soupir, alors que je me surprends à me mordiller la lèvre. C'est vrai, je suis une fille à disputes. Mais ça me fait chier qu'on en soit là avec Dante. Il est plutôt cool comme mec. Enfin bref. Je continue à marcher, terminant par grimper la grille et sauter de l'autre côté, retrouvant Dante en train de m'attendre. Ah mais il était vraiment sérieux ? « Je suis une grande fille, je sais me défendre si y'a quoi que ce soit. Bonne fin de soirée. » je lui réponds alors que je termine de mettre mes chaussures, allant pour le dépasser, montant mes bras autour de moi à cause de ce petit vent frais qui persiste.

Je me suis jamais disputé aussi fort avec qui que ce soit et je sais que c'est parce que c'est elle. Parce que je tiens déjà beaucoup trop à elle même si j'ai du ma à l'assumer. Après ce soir, je commence à réaliser que je l'aurais sûrement jamais. Si elle aime son mec y'a aucune raison qu'elle s'intéresse à moi. Qu'il s'occupe bien d'elle si je ne peux pas le faire. Nan mais c'est pas vrai, y'a un truc qui déconne dans mon cerveau ou quoi ? J'ai envie de me foutre des baffes sérieux. J'ai jamais pensé comme ça, je vais pas commencer maintenant. Surtout pas pour une fille qui en a complètement rien à foutre de ma gueule. Elle arrive à ma hauteur et passe de l'autre coté de la grille aussi facilement que la première fois. « Je suis une grande fille, je sais me défendre si y'a quoi que ce soit. Bonne fin de soirée. » Je soupire, c'est bon elle va pas crever si je la ramène. Je lui attrape le bras pour qu'elle se retourne et je la lâche tout de suite, qu'elle ne m'accuse pas de trop la toucher encore une fois. « C'est bon je te dépose juste chez toi, je ferme même ma gueule si c'est ce que tu veux. » J'attends pas de réponse et je me dirige vers ma voiture, je monte à l'avant et ouvre sa portière. Qu'elle se décide vite, je vais pas attendre toute ma vie.

Bon j'avoue que là, je savais pas vraiment dans quel endroit de San Francisco je me trouvais exactement, donc pour rentrer chez moi à pied, ça allait être un peu chaud-chaud. Mais c'était ça, ou monter avec Dante dans sa voiture. Et j'avais pas envie d'une autre scène de ménage entre nous deux. Alors je préférais tracer ma route, le dépasser, et voir au fur et à mesure comment j'allais me débrouiller. Je me débrouille toujours de toute façon. Mais en le dépassant, je sens sa poigne se refermer sur mon bras, me forçant sur le coup à me retourner. Mon regard va de sa main qui se retire de mon avant bras, jusqu'à son visage, « C'est bon je te dépose juste chez toi, je ferme même ma gueule si c'est ce que tu veux. » Ne répondant rien, je le vois s'éloigner vers sa voiture et rentrer à l'intérieur. J'hésite une demi-seconde, soupirant, puis me trouvant face à une solution pour rentrer chez moi sans me perdre dans la ville. Bon... Faisant le tour de la voiture, je termine par rentrer côté passager en silence, bouclant ma ceinture, et sans jeter un seul regard à Dante. Vive l'ambiance.

J'attends dans la voiture, ceinture bouclée et mains serrées sur le volant. Je suis prêt à partir le pus vite possible si elle ne me rejoint pas dans la minute qui vient. J'entends le bruit de ses talons sur le goudron et elle fini par monter à coté de moi sans me lancer un regard. Je n'y prêtes pas attention et commence à conduire en direction de chez elle. Je sais pas quoi dire, y'a peut-être plus rien à dire. Je lui ai lâché tout ce que j'avais sur le cœur. Comme il n'y a personne sur la route à cette heure-ci je me permet de conduire vite, surtout pour écourter ce moment de silence gênant entre nous deux. J'arrive enfin devant chez elle et je me gare sans problème. Je fixe un point invisible devant moi, prêt à ce qu'elle s'en aille. « Si c'est pour te foutre de ma gueule encore une fois, prends pas la peine de m’appeler. » je dis calmement sans la regarder. Ça voulait surtout dire qu'elle devait arrêter de me faire du mal et que si elle se décidait à adopter une attitude correcte avec moi je serais prêt à lui reparler normalement.