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Pour célébrer la nouvelle année, le Maire a organisé un bal masqué. Rejoignez-nous ici pour en savoir plus Chapter VII : One shot ... You touched me to the heart [Gwak Jungney ♥] 3997999705


Le 6 janvier 2016, le forum a fêté ces 5 ANS ! Bon anniversaire POH Chapter VII : One shot ... You touched me to the heart [Gwak Jungney ♥] 79124 Chapter VII : One shot ... You touched me to the heart [Gwak Jungney ♥] 79124

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 Chapter VII : One shot ... You touched me to the heart [Gwak Jungney ♥]
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Anonymous
Invité
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Sam 1 Fév - 14:38

"Sale fils de ****!" "Qu'est-ce qu'ils fichent ici?" "Ils vont le payer, je vais les saigner jusqu'à la moelle ces e*****!!" les mots volaient fort, leur ton haineux et les nerfs à vifs, il ne faisait pas bon de vouloir plaisanter avec le sujet évoqué aujourd'hui autour de cette table. L'un d'eux, à l'allure fine et aux traits tirés tapa du poing, si violemment que le lait fraise du californien s'agita jusqu'à ce qu'il le rattrape de justesse. Les yeux relevés vers l'accusé, il ne dit rien cependant, se disant que ce n'était ni l'endroit ni le moment approprié pour lui faire une crise et un sermon sur l'importance de la fraise dans son existence. Laissant le verre à sa place, son dos retrouva le bois inconfortable de la chaise, tandis qu'il se demandait pourquoi cette réunion improvisée devait avoir lieu dans la grande cuisine. Il n'aimait pas cet endroit, pour plusieurs raisons mais la première résidait dans le fait qu'il n'y avait pas que de la viande rouge de boeuf qui avait déjà passée ces murs et atterrie dans le grand congélateur à du cellier. Rien que d'y penser il en avait la nausée... Le nettoyage était toujours bien fait, aucune trace, le boss n'aimait pas qu'on laisse ses affaires et qu'on les lui abime. Mais cette après-midi là, il n'était pas d'humeur à faire savoir ces choses. Bien qu'en réalité le problème évoqué le concernait et le mettait sur les nerfs, tout autant que les autres. Si le californien s'écoutait il se mettrait à rire en voyant la tête qu'il faisait et le rouge lui monter aux joues. Rien à voir avec de la timidité ou un abus d'ego ce n'était que rage et colère qui l'envahissait. La nuit dernière trois des leurs avaient perdu la vie dans un conflit de rue et d'intérêt. Ils n'avaient été envoyés que pour aller vendre de la drogue et récupérer quelques gros billets, une affaire qui ne comportait que très peu de risque si ce n'est de tomber sur des flics en civil à l'autre bout de la rue. Mais ce n'était pas les autorités coréennes avec qui ils avaient dut faire face hier soir. Un autre gang rival, faisant partie de la grande triade chinoise tant redoutée par tous. Il n'était pas rare de se retrouver confronter à ces conflits aux usa, mais ici.... Autant dire que la Wah Ching avait plutôt intérêt à rester sur ses gardes. Il Nam, ne savait quoi penser de cette histoire, si au départ il aurait pu trouver ça normal et se souvenir des nombreuses fois il était tombe nez à nez avec un membre de la triade, cette fois ci il s'accordait le droit de véto. Cette histoire était louche, et leur clan dans une sacrée panade. "C'est pas leur territoire ici! Qu'ils aillent se faire foutre!!! Je vais leur coller une balle entre les deux yeux a ces connards!" le ton n'était pas prêt de baisser, surtout lorsque celui qui était revenu blessé de cette rencontre s'était mit à hurler plus fort. Et de nouveau les voix s'élevaient, la tension montait et lui... Lui se perdait dans ses pensées. Ces types n'avaient rien contre ceux qu'ils avaient croisé la veille, ce n'était qu'une banale rivalité entre deux gangs ennemis. Seulement cela ne lui plaisait pas, ces hommes entaient capables de s'en prendre à n'importe lequel d'entre eux. Juste à leur bon vouloir, appuyer sur la gâchette et crier au monde entier qu'ils étaient les meilleurs. Sa mâchoire se tendit, alors qu'il serrait les doigts autour de son verre. Déglutissant, les yeux perdus dans le vide, il fixait inlassablement un point inexistant. Peut-être pourrait-il avoir peur de ces types, les craindre mais Il Nam se sentait au dessus. Une grave erreur qu'il avait déjà commise dans le passé, ne semblait pas lui avoir servi de leçon pour autant. C'était à cause des membres de ce clan qu'il s'était retrouvé entre la vie et la mort sur un lit d'hôpital avec une balle passée non loin du cœur. Un mauvais souvenir qui avait fait changer sa façon dont il voyait les choses. Mais si il avait bien quelque chose qu'il avait apprit après cette mauvaise expérience c'est qu'il ne fallait jamais douter et montrer sa faiblesse à son adversaire. Alors oui, peut-être était-il trop sur de lui, mais il ne voulait pas penser à sa propre existence misérable.

C'était aussi cela s'attacher à quelqu'un d'autre. Ne plus penser que pour soit, faire passer l'autre avant... Bon sang, qu'il aurait aimé pouvoir dire qu'il s'en fichait et que ça ne comptait pas. Mais il n'y parvenait pas, c'était irréaliste, les muscles de son bras se crispèrent subitement tandis qu'il se sentait submergé aux souvenirs de cette fille si particulière pour lui.... Jungney... Le simple fait de prononcer mentalement son nom lui collait des frissons si bien qu'il préféra cacher ses mains sous la table pour que personne ne devine la chair de poule qui lui parcourait la peau. Un soupir s'étouffa dans sa gorge quand il pensa que cela faisait déjà deux jours qu'il n'avait pu la voir. Il se souvint pourtant du moment où ils se sont quittés après cette soirée riche en émotions, comme si c'était hier. Coincé par ses obligations auprès du gang, il n'avait pas réussi à se libérer, ni même à passer quelques minutes la retrouver. Est-ce qu'elle lui en voudrait? Il avait bien essayé de lui envoyer des texto, mais l'américain, se sentait terriblement ridicule face à son écran de téléphone. C'est vrai que pouvait-il bien lui dire? Il trouvait ça presque impersonnel! Il n'avait jamais été très doué avec les mots, alors comment s'exprimer sur ce support virtuel? Lui mourrait d'envie de la prendre dans ses, bras d'entendre sa voix ou sentir son parfum. Il se sentait stupide à cette idée, mais il ne pouvait pas le nier. Inspirant un peu plus fort, il sortie de sa torpeur, alors qu'il entendait le boss baragouiner quelque chose en mandarin. Etre prudent, aurait pu être le mot d'ordre d'aujourd'hui, mais le clan n'avait pas pour habitude d'être passif. Evidemment, il fallait riposter, trouver la cause, et surtout pourquoi ils étaient venus ici. Un nouveau marché? Juste une simple envie de fiche la pagaille? Il y en avait partout, mais dans ce coin, c'était eux qui avaient marqué leur terrain depuis longtemps. Venir jouer sur les plates bandes de l'autre, était de la pure folie. Assit sur sa chaise, il avait presque l'air blasé de cette discussion qui n'aboutirait à rien, ce n'était pas totalement vrai, mais pas faut non plus. Tout ce qu'il voulait, c'était surement pouvoir retourner chez lui, et enfin prendre une douche. La veille, il avait gardé une planque toute la nuit, un boulot que Ru lui avait confié par l'intermédiaire de l'un de ses fidèles acolytes. Le chinois d'ailleurs était absent, depuis deux jours déjà. Lui, qui aurait dut le croiser en rentrant de chez Jungney, il n'avait eut le droit qu'à un message incendiaire sur son téléphone, et toute la rage que pouvait lui déverser ce type arrogant. Il n'avait pas été ravi du faux bond qu'il lui avait fait. Il Nam ne s'était même pas excusé de son retard, mais il s'en fichait. Ce qui comptait pour lui c'est d'avoir passé l'un des moments les plus beaux de sa vie. Mais que peuvent-ils y comprendre ces cons prétentieux blindés de frics sales? Jour de chance ou non, il paraissait que Ru était réellement énervé contre lui, ça, ça ne changeait pas d'ordinaire selon Il Nam, mais l'américain, préférait faire son petit bout de chemin dans son coin, sans trop se soucier des bruits de couloir. Le chinois finirait par revenir, et d'ailleurs signe du destin ou non, le boss évoqua son adorable et formidable homme de main, au détour de la conversation. Il n'avait pas tardé à prévenir l'intéressé même de ce qui s'était passé la veille, le faisant accélérer par la même occasion les affaires dont il avait à s'occuper en dehors de la ville. "Il devrait rentrer dans la soirée. Je veux les meilleurs d'entre vous pour régler ce problème...." Les yeux rivés sur le californien, il lui adressa un maigre sourire avant de détourner la tête, et répondre à une interrogation. Il Nam avait bien comprit, qu'il comptait parmi les meilleurs éléments, et cette simple idée ruinait le peu d'espoirs qui pouvaient lui rester à vouloir une vie "normale". "A quoi tu joues? Jamais tu ne pourras mener l'existence que tu veux bordel!!!!" Se mordillant l'intérieur de la lèvre, il baissa les yeux sur son lait rosé, avant de laisser ses doigts glisser sur le verre....

Il savait que tout ça était stupide, mais quelque part, au fond de lui, il voulait y croire. Se dire qu'il pourrait partir d'ici si c'était ce qu'il voulait, aller la retrouver, la serrer fort dans ses bras pour se rendre compte qu'il est bel et bien vivant. En cet instant, il se sent amorphe, complètement ailleurs, et surtout morne. Si terne, que le monde lui parait sans couleur, et décourageant. Il ne sait plus comment il parvint encore à mentir, et à faire croire aux yeux de tous, qu'il est quelqu'un d'important parmi eux. Il se mêle à la foule, la domine même, mais intérieurement il se sent à l'écart, ce monde ne lui appartient pas, il n'y parviendra que si elle est à ses côtés... Il en vient à se demander ce qu'elle fait en cet instant. Passe-t-elle une meilleure fin d'après-midi que lui? S'est-elle occupée de leur chaton comme il faut? Il l'imagine allongée sur son lit, la télévision allumée, tandis qu'elle rêvasse devant l'écran. Un léger sourire au coin des lèvres, il se met à espérer qu'elle pense à lui, comme lui pense à elle.... Qu'il la hante, et la tourmente, comme elle le fait à chaque heure de la journée, et dans ses rêves la nuit... "Le prochain cadavre que je veux voir dans ma baraque c'est l'un d'eux, pas un des notre!!!" Son poing frappe si fort sur la table, qu'il en vint à sortir l'américain de sa torpeur. Sa silhouette dressée, il impose son charisme, et sa puissance hiérarchique, dans cette pièce qui devint trop étroite pour contenir son importance au sein du gang. Tous semble d'accord, lui aussi l'est, pas parce qu'il se soucie des autres, et qu'ils sont sa famille, mais parce-que si il déteste déjà la Wah Ching, il déteste encore plus les membres de la Triade. On dit souvent que les ennemis de nos ennemis, sont nos amis, mais pour Il Nam, il n'en était pas ainsi. Lui préférait haïr les deux, même si la haine n'avait jamais mené à grand chose. L'un d'eux lui donne un coup de coude, lui.... pense à elle. Et cette fois-ci, il sent une angoisse lui monter dans la gorge. Parce-que plus que tout au monde, il ne craint pas de voir l'un des leurs troué de balles franchir le pas de la porte... ce qui l'effraie aujourd'hui, c'est de trouver Jungney allongée sous un drap tâché de sang... Soudainement, il se sent encore plus seul qu'il n'ait déjà, même le souvenir de Jun, ne le réconforte pas. Rien ne peut retirer cette boule qui se forme, ce gout amer dans sa bouche, et son estomac qui se tord... Cette simple image, le clou sur place, ses jambes trop lourds lui font mal, et sa gorge devient sèche. Et si... Et s'il lui arrivait quelque chose? Si c'était à elle que ces types s'en prenaient? Elle serait incapable de se défendre, incapable d'avoir assez de cran pour faire quoique ce soit... Et tout ça lui fait peur! Il a peur d'entendre qu'elle ne s'en ais pas sorti, peur de savoir qu'on lui à fais du mal... Il est coincé ici, dans son propre corps, et dans cette existence... même en cet instant, alors qu'il meurt d'envie d'être ailleurs, il ne peut pas. "Il faut que je lui envoie un message..." n'importe quoi, même un simple "Yo", lui suffirait si elle répond. Bon sang, qu'il déteste ça, être incapable de se raisonner, incapable de se ressaisir. Il se laisse avoir par ses émotions, et se laisse dériver.... tout est de sa faute! A elle, ou à lui, il n'en sait rien finalement, tout ce qu'il sait, c'est qu'il voudrait être avec elle...

Les crissements des pieds en bois sur le carrelage, le font grincer des dents, alors qu'il constate que tout le monde se tourne vers la grande porte. Une silhouette cachée par toutes les autres, crie d'une voix qui ne lui ait pas inconnu, et c'est avec amertume qu'il voit le visage de Ru. L'homme lui accorde un regard, avant de venir le fixer sur lui, tandis que le boss le prend à part. Il ne sait pas pourquoi, mais il sent de loin l'embrouille venir. Ça sent mauvais! Il le sait, accueillir ce type les bras ouverts, serait du suicide, alors il préfère se lever à son tour. Laissant son verre sur la table, il tourne des talons, tandis qu'on tente de le retenir "Tu restes pas? On va boire ensemble pour fêter le retour de Ru." Il le sait, mais donne-t-il l'air d'avoir envie de participer à cette fête? Un regard hautain, il fourre ses mains dans ses poches, ne rêvant désormais qu'à rentrer chez lui après les heures passées à l'extérieur. Avant de faire la route, il se faufile dans le grand couloir pour aller aux sanitaires. Peut-être est-il trop naïf, ou trop sur de lui, mais il ne pensait pas tomber sur Ru en ouvrant la porte. Le chinois, manque presque de le faire sursauter, mais il reste lui même, en le regardant, sans rien dire. "Il Nam. Tu pars déjà? Sans me saluer?" A la minute où il l'a vu entrer dans cette baraque, il savait qu'il passerait un mauvais quart d'heure. Il ne craint pas sa colère, mais ce type le dégoute tellement qu'il en a la nausée. Déglutissant, il doit surement laisser passer ça pour de la peur, auprès du chinois, qui se délecte de ce qui lui prépare. "Tu n'es déjà pas venu quand j'avais besoin de toi, et ce soir tu me fais encore faut bon? Voyons Il Nam, je vais me vexer." Et s'il en arrivait au fait? Plus vite, il en aurait finit plus vite il pourrait partir. Passant une main sur ses lèvres, il le regarde sans répondre à ses conneries. Il n'a rien à lui dire de toute façon! Ce qu'il veut c'est partir, mais ça.... Avant même qu'il n'ait le temps de faire quoique ce soit, il deux poignes fermes sur ses bras, qui l'attirent déjà à eux. Un regard en arrière, il avise les deux "chiots" de Ru, venir une fois de plus obéir à ses ordres sans broncher. Qu'importe qu'il soit du clan lui aussi, ce qui compte c'est que leur maitre ait ce qu'il veut. L'américain à beau se débattre, le premier coup assené dans sa mâchoire, le fait perdre pied, et le sonne quelques secondes. Si bien, qu'il ne sait plus où il se trouve, lorsqu'il sent quelque chose de mou sous sa joue. Ses yeux se perdent sur le tissu sombre, mais lorsqu'il veut se relever pour mieux l'apercevoir, il se rend compte que l'effort est plus difficile avec ses deux bras attachés dans le dos... "Shit!!" c'est encore plus mauvais qu'il ne l'aurait pensé. A l'avant Ru ricane comme une hyène enragée, tandis que les deux chiots ne le lâche pas des yeux. Il serre les dents, laisse retomber son visage contre l'assise du siège voiture, car il sait qu'il ne peut rien faire, il est coincé... Le parcours n'est pas long, et il ne met que peu de temps à reconnaitre l'entrepôt à la sortie de la ville, où ils ont l'habitude d'aller. Ça ne le surprend pas, Ru choisi toujours les mêmes endroits. Les deux types la relève brusquement, si fort qu'il entend ses épaules craquer, et le tirer l'espace d'un instant. Mais bien vite, il le libère de ses mains, avant de le jeter au sol comme un mal propre. Il pourrait en être effrayé, mais au lieu de ça, il préfère en rire. Un sourire au coin des lèvres, il pose ses paumes écorchées au sol, avant de se redresser. Ajustant son t-shirt par pure provocation, il le nettoie même d'un revers de la main, tandis qu'il lève les yeux vers le chinois "Hum, t'as rien trouvé de mieux pour m'effrayer? C'est quoi le problème cette fois? T'as pas apprécié que je te pose un lapin mon chou?" Son ton arrogant, lui coute une bonne droite en plein sur la joue, alors qu'il sent de nouveau les deux armoires à glaces le saisir par les bras pour l'empêcher de riposter. Il le sait... depuis le début ce combat n'est pas loyal. Le perdant... ne doit être que lui.

"Rigole encore et je t'éclate ta petite gueule d'ange sur le bitume Il Nam!"... Bah tiens! Comme si ça allait vraiment lui faire peur. Ce type n'a encore rien compris, il se fout de se prendre une raclée ou de perdre la vie sur une chaussée, ça ne compte plus, depuis que Jun est partie, ça n'a plus d'importance... Agacé, il joue les autoritaires, et cris un peu plus fort à ses deux pantins pour qu'ils maintiennent bien le californien. Son regard teinté d'une lueur mauvaise se mêle à la fierté, tandis qu'il s'avance, et lui donne un nouveau coup plus brusque dans le creux du ventre. Il ne peut s'empêcher de pousser une grosse exclamation, et avoir envie de vomir ses trippes au beau milieu de cet entrepôt. L'autre jubile, et c'est même fier qu'il lui attrape le menton "ça c'est pour te faire, fermer ta gueule! Et celui-là, c'est pour ton manque de respect." A peine eut-il finit sa phrase, que c'est sur son visage qu'un nouveau coup s'abattit violemment. Cette fois-ci, le californien, ne sentait plus sa mâchoire, sous l'impact, il se mordit la lèvre avant de sentir le gout du cuivre envahir sa bouche.... Il n'a le temps de rien dire, ni même de reprendre ses esprits. Ru est en colère, pour un tas de choses, Il Nam semble être la cause de ses problèmes et de ses tourments, sans qu'il ne sache réellement pourquoi. Est-ce qu'un simple retard à un rendez-vous justifiez réellement les coups qu'il était en train de se prendre? Il n'en sait rien, plus ça va et plus les gestes de Ru deviennent violent. Il est brutal, plus que d'ordinaire, lui qui préfère être subtile et faire souffrir lentement. Il a ce regard, cette hargne qu'on tous les sadiques heureux de voir les gens souffrir. L'américain n'a pas envie de le satisfaire, alors il tente aussi bien qu'il peut de cacher sa douleur, et son essoufflement. "Tu pensais quoi? Qu'on pouvait jouer dans la même cours? Va te faire voir, sale ricain! Toi et ta tronche de coréen, vous ne tromperez personne et surtout pas moi !"... sa voix lui semble étrange, pleine de colère, mais un peu lointaine. Il a dut mal à se concentrer avec les nouveaux coups qui pleuvent. Sa tête le fait souffrir, et il n'est plus réellement sur de pouvoir ouvrir son œil droit... il suffoque, mais au lieu de faire plaisir à Ru, il préfère sourire une nouvelle fois, même si son apparence miséreuse ne berne personne. "Tu souris encore? Tu penses que je plaisante?" ce qui le fait sourire c'est son air si sur de lui, cette façon qu'il a de toujours se croire au dessus des autres. Si seulement, il pouvait lui faire avaler son arrogance. Si il n'était pas maintenu, il se jetterait sur lui, tenterait tant bien que mal de pouvoir enfin obtenir une petite vengeance... mais il ne peut rien y faire. Il doit resté, et attendre.... Attendre qu'enfin ce crétin lui déverse sa rage à la figure "Je vais te dire une chose, si tu joues encore les fiers, et si tu oses toucher à ce qui m'appartiens, je me ferais un malin plaisir à te faire souffrir. Tu finiras comme ton copain... hum, c'était quoi déjà son nom?" Il n'en faut pas plus à l'américain, pour une vague de colère le prenne. Ce connard le fait exprès, il le sait, il le connait par cœur ce nom... Malgré qu'il connaisse les risques, il ne réfléchit pas longtemps, avant de venir cracher au visage de cet asiatique qu'il hait plus que tout. Sa salive mêlée au sang qui s'échappe de sa lèvre, tache sa peau blanche, dans de minuscules particules. Il n'a pas le temps de jubiler de son geste, tout ce qu'il aperçoit c'est un regard outré, avant de sentir une paume ferme et violente s'abattre sur son visage, avant que celui-ci ne s'écrase contre le bitume. Le coup est rude, et la douleur lancinante, mais rien ne pourra lui faire plus plaisir que de voir ce type excédé par sa faute.

"Joue pas à ça ! Elle est à moi!!!!" Son cœur manque un battement, alors qu'il comprend que ce manège n'est qu'une vengeance de cette stupide soirée. Evidemment, il fallait que quelqu'un lui ait parlé de ce qu'il avait fait. Il ne savait pas qui avait joué les mouchards, mais il se jurait de lui faire payer. Seulement dire qu'il ne s'y attendait pas serait mentir. Il le savait oui, en faisant ce qu'il avait fait, il savait qu'il prenait des risques et s'attirait des ennuis.... Pourtant, malgré que le pied énorme de Ru vienne lui écraser le visage, il ne regrette rien... Il le haïssait tellement que ça lui en collait la gerbe... il toussota, lorsque le chinois exerça une nouvelle pression plus forte, tandis que son facies le faisait souffrir. "Jungney est à moi! Entre toi ça dans le crâne, petit con!" Il pressa une autre fois son pied sur lui, avant de se redresser complètement, et cracher non loin de l'américain. Réajustement sa veste, il fit un petit signe de la tête à ses deux "chiots préférés", avant que ces derniers ne se décident à le lâcher. Les laissant retomber sur le sol glacé, il n'a qu'une envie, se jeter à la gorge de cet homme, et lui faire payer, mais il en est incapable. Lâche? Peut-être, son corps lui fait mal, et son ventre le tire beaucoup trop pour qu'il parvienne à se relever de suite. Les ricanements du chinois lui parviennent encore aux oreilles, avant qu'ils ne disparaissent qu'un bruit de moteur ne retentisse. Portant sa main à son estomac, il se tordit en deux, pour tenter de calmer la douleur mais surtout sa rage. Lorsqu'il se retrouva dos contre le bitume, ses yeux se posèrent sur les grandes lumières clignotantes du plafond... Inspirant profondément, il se mit à grimacer en sentant sa poitrine endolorie. Même expiré semblait difficile pour le moment... Il le détestait, ce type méritait de crever la bouche ouverte au fond d'un fossé! Si il pouvait lui même voir la vie quitté son corps, il s'en délecterait et jubilerait."Tant d'histoire pour une fille hein?" Ses yeux fermés, il est persuadé de pouvoir entendre la voix de Jun percé le silence de l'entrepôt. Cette pensée le fit sourire, surement parce qu'il voyait juste, et qu'il aurait raison. Est-ce que cela valait vraiment la peine de prendre autant de risques? S'attirer les foudres de Ru? Se le mettre à dos? Ce type était capable de n'importe quoi, au sein du gang, il avait bien trop de pouvoir pour être contre lui.... Mais il a beau le savoir, son sourire étire davantage ses lèvres... "Ouais, je crois que ça vaut le coup..."

Il mit plus d'une heure trente à rentrer chez lui ce soir là, avant de s'assoir péniblement sur son lit, pas assez douillet pour l'occasion. Son torse et son ventre tuméfié, n'étaient finalement pas grand chose face à son œil bleu, et sa lèvre fendue. Une fois de plus, le sachet de surgelé, lui servit à autre chose qu'à mangé, comme si il pouvait se permettre ce genre d'écart avec son budget. Mais il fut soulagé, apaisé de pouvoir enfin être chez lui, et se retrouver "seul". Malgré que la rue soit bruyante, et que des bruits de verres éclatent, il trouvait l'ambiance meilleure et plus facile à supporter. La solitude avait du bon, surtout dans ce genre de situation... fatigué et épuisé, il ne se rendit même pas compte qu'il s'était endormi avec le sachet de chou contre l'oreiller. Ce n'est que le lendemain matin, lorsqu'il sentit quelque chose de terriblement humide sur sa joue, qu'il s'en rendit compte. Se réveillant doucement, son œil droit semblait avoir dégonflé, du moins assez pour qu'il puisse entrouvrir les yeux. Assit sur son lit, il n'osa même pas se passer une main sur le visage, de peur de se faire plus mal qu'il ne faudrait. Il sentait ses traits le tirer, quand à sa mâchoire, elle semblait presque grincer lorsqu'il osait la bouger !! Bon sang, c'est qu'il ne devait pas avoir le physique d'un beau gosse aujourd'hui. Oh, il s'en fichait pas mal, il n'avait jamais eut assez d'estime de lui, enfin pas autant pour se sentir merveilleux et d'un physique superbe. Il se contentait d'avoir ce qu'on lui avait donné, sans jamais chercher de qui il tenait ces yeux, cette lèvre ou encore ces joues... Poussant un soupir, il sentit sa lèvre, suinter, avant qu'il ne se lève, et chancelle jusqu'à sa salle de bain. Comme il le pensait, son allure était affreuse, et le reflet que lui renvoyait la glace, avait de quoi faire effrayer n'importe qui. Se penchant sur son lavabo, il tourna la tête pour s'observer, se mettant à grimacer lorsqu'il toucha du bout des doigts son œil violacé. "Pff..." Ses épaules affaissées, il se redressa vaguement, avant de lancer un regard presque dépité à sa cabine de douche. Une journée sans houle s'annonçait pour lui, pas d'appel pendant la nuit, ni de consigne reçue. Il pensait avoir assez de temps libre, pour faire ce qui lui plaisait. Si le plan rester devant sa télé lui traversa l'esprit quelques secondes, il changea rapidement d'avis, lorsqu'il revint à sa première idée à laquelle il avait songé la veille. Evidemment, il n'avait pas besoin de se justifier, ni même à se chercher une excuse, il voulait voir Jungney, et qu'importe que le soir précédent on est tenté de l'en dissuadé. Peut-être était-ce un peu fou, mais ça lui semblait être la meilleure chose à faire en ce matin là. Parce qu'il voulait la voir, et que les menaces de Ru ne semblaient pas l'avoir touché. Même plutôt loin derrière lui, il s'accorda un sourire arrogant à son propre reflet, avant de filer dans la pièce principale et attraper des affaires. Vu qu'il n'avait pas grand chose pour lui aujourd'hui, il décida de faire un effort vestimentaire. Que personne ne lui demande réellement pourquoi il se pencha sur le choix de ses vêtements, car lui même serait incapable de répondre à ça. Mais il se disait, qu'il devait au moins essayer ... de lui plaire, peut-être bien.

Face à son pauvre miroir, il ajusta son bonnet, avant de rire et se moquer de lui même, en attrapant ses clés. Dans un vieux sachet en papier, il glissa habilement sa "surprise" du jour. L'objet inapproprié pour ce genre de pochette venant d'un Dunkin Donuts, il trouva la cachette adéquate, et pesa son poids du bout des doigts. Satisfait, il se dit que c'était la moins lourde des deux qu'il possédait, et la plus maniable... d'après lui, elle devrait lui convenir, mais de toute évidence, offrir une arme n'était pas un cadeau attendu. Que lui passait-il par la tête? Un tas de choses, qu'il n'arrivait pas lui même à expliquer. Il avait trouvé l'idée bonne, et surtout adapté à la situation actuelle! Il y avait un tas de choses qui tournaient dans son petit crâne, sans qu'il n'y ait vraiment de point commun entre... hormis un... Jungney. La jeune femme ne cessait de fiche le bazar dans sa vie, même sans le vouloir, et sans qu'il ne la voit. Amusé par ses remarques, il sortit de chez lui, avant de glisser une paire de lunette de soleil sur son nez. Il ne faisait pas un soleil éclatant à l'extérieur, mais c'était suffisant pour qu'il s'en serve comme excuse afin de cacher son hématome. Malgré ses efforts, il ne pouvait cependant pas masquer, la marque sombre arrivant au haut de sa joue, et dépassant de la monture. Pour bien y faire, il aurait surement fallut qu'il passe un tas de fond de teint, mais Il Nam n'avait pas ce genre de choses dans son placard et encore moins dans sa salle de bain. Il n'avait déjà pas de sac sur lui, et le bordel qu'il mettait dans ses poches, ne consistait qu'à ses clés, sa musique et son téléphone. Sans oublier, un sachet de sa merveille adorée, et quelques billets, s'il en avait. Traversant la ville, il arriva bien vite chez la coréenne, montant les marches deux à deux avant de se poster devant la porte. Quelques secondes, où il se demanda si il devait répéter son entrée sur scène, commencer, par un "Yo" bref et cool, ou alors un "Salut!" timide et embarassé.... finalement, son poing frappait déjà à la porte, et avant même qu'il n'ait le temps de choisir, il vit apparaitre le visage de cette belle brune. Son coeur manqua un battement, tandis qu'il tentait de prendre une attitude décontractée. S'appuyant contre l'encadrement de la porte, un sourire charmeur étira ses lèvres :

"Surprise !"


Il ne parla pas fort, comme si il voulait lui murmurer, ou qu'il souhaitait qu'elle soit la seule à l'entendre. Mais il se voyait mal lui sauter dessus et lui crier un énorme "surprise", comme si c'était son anniversaire. Il Nam n'était pas toujours très à l'aise avec les démonstrations d'affection. Malgré qu'il ait pensé à elle pendant deux jours, et qu'il n'ait cessé de se demander ce qu'elle fichait sans lui, il préférait rester sobre et "lui même". C'est à dire, être nonchalant avec un air arrogant sur le visage. Il paraissait presque, provocateur et insolent avec son allure, et son regard caché derrière ses lunettes noires, mais il se rendait compte que cela lui permettait aussi de mieux cacher l'effet qu'elle lui faisait. Pourquoi fallait-il toujours que son coeur s'emballe aussi vite? Ne pouvait-il donc pas se contenter de lui parler normalement, et d'être tranquille? Se redressant, il tendit la main, lui mettant le sachet sous le nez, avant de la regarder à travers ses carreaux teintés :

"Envie d'un petit déj?"

Il lâcha le sachet dans ses mains, sachant pertinemment que cela serait plus lourd que de simple beignet sucré. Sans attendre qu'elle ne l'invite à entrer, il se fraya un chemin, entre elle et la porte, sans manquer de lui sourire d'un air satisfait en se coinçant près d'elle. Autant le dire, vu sa silhouette fine, et la sienne, il avait largement l'espace nécessaire pour passer, sans se coller à elle... Mais Il Nam était déjà d'humeur taquine, sans pour autant combler la frustration de ces deux derniers jours. Il se contenta simplement de la regarder, laissant de côté sa folle envie de la prendre dans ses bras ou bien même de l'embrasser. Non, parce qu'il ne savait pas trop bien ce qu'ils étaient encore tous les deux. Bien que l'idée de couple avait déjà été évoqué, il ne voulait rien pressé.... ce matin, il se contenterait d'être un squatteur qui a besoin de passer le temps.
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Anonymous
Invité
Invité
Sam 1 Fév - 14:47

Confucius a dit un jour " On a que deux vies. La deuxième commence le jour ou on réalise qu'on en à qu'une. "

Les jambes repliées contre ma poitrine je fixais la nuit étoilée par la fenêtre. J'étais assise sur le rebord, le dos calée contre le chambranle de la fenêtre. Il faisait froid dehors et un vent frais filtrait par les carreaux de la fenêtre mal isolée. Qu'est-ce que je foutais ici nom de dieu. Deux jours que j'avais quitté Seoul avec Ru. Le savoir dans la pièce d'a côté me dégoutait et me donnait envié de fuir. Mais on sait tous très bien que quand cet homme parle tout le monde écoute. Et surtout, tout le monde obéit. Moi la première. Il était venu me chercher si tôt que le soleil ne s'était pas encore levé. On avait roulé une bonne partie de la journée, juste lui, moi et deux molosse sans cervelle qui suivait ses ordres a la lettre. Tellement que s'en était risible. Mais je m'étais bien gardé de faire un quelconque commentaire car j'ai vite compris que ces deux hommes seraient mes gardiens de ces quelques jours et qu'importe l'endroit où j'irais ils y seraient aussi. Ce voyage semblait être Loin de la fameuse mission dont m'a parlé ce chinois et si onréfléchissais bien je me retrouvais en réalité kidnappée. Et le plus ridicule dans cette histoire c'est que j'étais consentante ... Je n'ai même pas cherché à contre carré le plan de Ru. Qui oserait ? Comme une idiote, Je l'avais docilement suivis, faisant semblant de croire à ses mensonges, ne bronchant même pas lorsqu'il s'amusa, pendant tout le trajet, à poser sa main sur ma cuisse et faisant des blagues à tout va. Je n'avais pas eut envie de monter dans cette voiture, tout mon être criait au supplice et j'étais incapable de me détendre. J'étais crispé, le dos droit, le regard fixe devant moi et malgré ma fatigue j'étais incapable de m'endormir. Comment aurais-je pu ? Plus la voiture s'éloignait de Séoul plus je me rendais compte que j'aurais préféré me pendre que de le suivre une seule seconde de plus mais quelque chose dans son regard et dans sa voix me dissuadait de faire des vagues. Je n'étais pas idiote, je savais très bien que le baiser enflammé que nous avions échangé Il Nam et moi à la fête organisée par le boss des boss ne lui avait pas échappé. Quelqu'un lui avait sûrement rapporté. Et sûrement même l'un des deux molosses qui m'escortaient tout le trajet. Je savais que si nous avions fait une erreur cela avait été celle ci. Celle de nous exposer avant même de comprendre que nous étions beaucoup trop attiré l'un par l'autre pour ignorer nos sentiments. Mais ce qui était fait était fait. Et je ne pourrais couvrir notre bêtise que par des mensonges. Et s'il le fallait j'étais prête à délier ma langue ... La donne avait changé depuis cette fameuse nuit. Tout était différent puisque désormais je n'étais plus seule. Ce qui impliquait beaucoup, beaucoup d'efforts et d'adresse. Je n'avais pas seulement ma vie a protéger, oh non, j'avais celle d'Il Nam aussi. Et je savais pertinemment que le danger que j'allais devoir affronter n'était pas comme tous les autres. Je connaissais règles mais il y avait juste une chose qui venait foutre en l'air le calcul mathématique de tout ce merdier. La folie de Ru. Aussi instable qu'imprévisible il pouvait inventer n'importe quelle punition pour nous faire souffrir. La mort semblait une douce délivrance face à son sadisme. Alors pour le moment je préférais ne pas faire de vagues. Même si me contenir et lui obéir était dur. Après de longues heures de route on était enfin arrivé à cette cabane dans les bois. Elle dénotait complètement avec son environnement comme un anachronisme dans le temps. Aussi belle et coûteuse qu'adorable et finement décorée. Je reconnaissais bien la les goût de Ru. Derrière sa carapace de bourreau gros lard il y avait un homme de gout. Même s'il était profondément caché.

Je ne sais pas combien de temps j'étais censé rester avec lui. 1 semaine, peut être plus ... J'aurais aimé prévenir Il Nam. Lui dire que ça allait. Lui dire que j'étais ni blessée ni en danger. Lui dire que si je ne répondais pas a ses messages ce n'était pas parce que je ne le voulais pas mais parce que je ne le pouvais pas. Si message il y avait. J'étais incapable de le dire puisque Ru m'avait confisqué mon téléphone en m'assurant que je n'en aurais pas besoin. Mais si. Si j'en avais besoin ! Je m'en foutais de ne pas pouvoir capter la 3G et geeker des heures sur candy crush mais je voulais pouvoir joindre Il Nam, lui dire qu'il me manque, que ses bras me manque et que son odeur me manque. Que son sourire me manque et que sa voix me manque. Que tout son être me manque et que si je le pouvais j'aurais déjà quitté cette cabane pour le rejoindre. Ses bras étaient le seul abris qui me réconfortait. Mais j'étais coincée ici ... Et je commençais doucement a devenir folle. La pluie tombait sur le vitre avec douceur et je me mis à sourire en repensant à ses bras qui m'avais enserrés. Son souffle dans le creux de la nuque. La chaleur de son torse contre la peau nue. Malgré moi mon sourire s'agrandit et ma main caressa la peau de mon cou qu'il avait picoré de baisers taquins. Il Nam me manquait même nous nous étions vu la veille au soir. 24h avait passé et j'avais déjà besoin de le voir, d'entendre sa voix et de voir son sourire ... Mais comme une idiote j'étais coincée ici. J'avais rêve d'une vie normale mais de toute évidence ça ne resterait qu'un rêve et de cette ... Relation que je menais avec Il Nam, ils nous faudrait trouver le moyen de la vivre tout en continuant de servir le clan ... Quoiqu'il nous en coûte. Mais je ne voulais pas prendre le risque de tout faire foirer maintenant avec Il Nam et surtout de mettre nos vies en danger ... Tout serait si simple si Ru ne faisait cette fixette obsessionnelle sur moi ... Je n'ai pas entendu la porte s'ouvrir ni les pas de Ru. S'il m'avait adresse la parole mon esprit l'avait complètement ignoré. Je sursautais presque en voyant se verre de vin blanc apparaître devant moi. " Tu as soif ? " me demanda le chinois. Les intonations dans sa voix étaient douce, presque maladroite. Je secouais la tête de gauche à droite en fixant le liquide tirant sur le jaune clair. Je n'avais prononcé aucun mot et lever mon regard vers Ru me semblait trop dur. Dieu que je ne voulais pas être la ... Ru ne me traitait pas mal, au contraire, j'étais en vacances. Il était au petit soin avec moi. M'offrant des vêtements pour chaque endroit ou il m'emmenait, des bijoux pour m'accorder à mes tenues. Il avait même fait venir une coiffeuse jusque dans ce trou à rat pour me faire une nouvelle coupe ... Et ça ... Toute cette attention me semblait si malsaine. Pourtant j'étais incapable de lui dire non de peur de le mettre en colère. Et chacun sait qu'un Ru en colère n'est pas toujours bon ... Voir jamais. Alors je me contentais d'être docile en attendant qu'il est finis son petit jeu de kidnappeur. " Tu as soif. " son ton s'était fait plus dur, plus confiant. Il ne cherchait pas à savoir ce don j'avais vraiment besoin, il m'imposait juste sa volonté. Si Ru voulait qu'on est soif alors on avait soif ... Ça marchait comme ça. Je le foudroyais du regard, je détestais plus que tout cette façon qu'il avait d'imposer les choses. J'avais la sensation d'étouffer et me donnait envie de fuir loin, très loin de sa tête de poisson chinois globuleux. Je pris le verre à contre cœur mais ne but pas pour autant. Il s'assit sur le rebord de la fenêtre à son tour en prenant soin de ne pas écraser les pieds. Je reportais mon attention dehors en sachant pertinemment que me lever et partir ne servirait à rien puisqu'il me suivrait. Il restait silencieux quelques instants tout comme moi. Je n'avais rien à lui dire. Déjà que je n'étais pas spécialement bavarde en temps normal mais encore plus avec lui ...

Je pouvais sentir ses yeux sur moi mais je résistais pour ne pas tourner la tête et croiser son regard. Comme si l'ignorer pourrait le faire partir. Je fermais les yeux à m'en fendre les paupières lorsqu'il passa le bout de ses doigts sur ma joue. Sa caresse se voulait douce mais ses mains rugueuses me donnaient l'impression de toucher du papier de verre. Je voulais qu'il hôte sa main de mon visage et sans m'en rendre compte tout mon corps s'était raidis. J'inspirais doucement en me disant juste que ça allait passer mais Ru avait bien plus d'idée que ça. Il prit mon menton entre ses doigts et me força à tourner mon visage vers lui. J'émis une certaine résistance mais je capitulais bien vite. Il faut dire qu'il avait la bonne technique pour me faire obéir ... " Regarde moi ou je t'embrasse ! " je serre les dents mais l'effet est immédiat. Je tourne brusquement mon visage vers lui en ouvrant deux yeux méfiants. Je fus surprise de voir cette lueur dans le regard de Ru, celle qu'un Homme fasciné a. Il observe chaque courbe de mon visage comme si jamais il n'allait le revoir. Ses doigts caressent toujours ma peau mais glisse lentement jusque dans le creux de mon cou. Je ne respire plus. Je ne peux plus. Je n'ose plus. J'ai bien trop peur que le moindre de mes gestes ne l'encouragent. " Tu es si belle Jungney ... J'aime ce regard dur et cet air farouche que tu arbores sans cesse ... Ça te rend si sexy ... " Je ferme les yeux et réprime une vague de dégoût et finis par dégager sa main d'un revers. " Arrête ça Ru ! " Je tente de me lever pour mettre le plus de distance entre lui et moi mais il me rassoit brutalement en serrant mon bras dans sa paume gigantesque. " J'ai pas finis avec toi Junnie. " Sa voix est douce mais elle me glace. A cet instant j'ai juste envie de le frapper. Chaque fois c'est toujours la même chose. Il agit avec moi comme on agirait avec un chien. Il me dresse. M'éduque. Et chaque fois que je me montre sauvage ou rebelle il frappe là où ça fait mal. Et Ru sait frapper là où ça fait mal et il n'a pas toujours besoin de ses poings. Mon cœur se serre comme à chaque fois qu'il prononce ce surnom. Je détourne le regard et fixe mon verre dont le le liquide doré est agité par un petit tourbillon. Mon regard se perd dans les bulles. Je me mordille la lèvre comme pour retenir le flot d'amertume qui m'envahit.

" - Qu'est-ce que tu veux Ru ...? Soufflais-je presque craintive de demander.
- Que tu m'expliques. Je lève vers lui un regard rempli d'incompréhension et il ajoute de sa voix toujours calme mais qui n'omettait aucune repartie. Que tu m'expliques pourquoi ce bâtard de ricain s'est permis de toucher à tes lèvres de cette manière. Mon cœur se serra alors que je revois Il Nam fendre la foule de danseur pour venir s'accaparer de mes lèvres, possessif. Nous avait-il vus ? Lui avait-on rapporté ? Mais j'avais une trouille bleu qu'il découvre mon secret ... Alors pour tenter le tout pour le tout, je me suis mise à bluffer, espérant lui faire croire à mes mensonges. J'éclatais de rire bien que la situation ne soit pas drôle.
- Attends tu me parles de quoi là ? De Son Il Nam ? J'avais fait exprès de prononcer le nom entier d'Il Nam parce que j'avais peur qu'une intonation trop familière ne perce dans ma voix. J'éclate à nouveau de rire en secouant la tête. Tu me séquestres dans cette cabane depuis des heures pour simplement me demander pourquoi il m'a embrassé ? Je me lève d'un bond en m'arrachant à son emprise et me tourne vers lui énervée. J’esquivais habilement le sujet d’Il Nam sans m’en rendre compte. Putain Ru qu'est ce qui te prend d'agir comme ça ?! Tu m'emmènes au fin fond de ... De je ne sais où pour une simple crise de jalousie ?! Tu crois qu'en m'enfermant quelque part je t'appartiendrais un peu plus ? Mais tu rêves !! Toi et moi ça n'existe pas et ça n'existera pas met toi bien ça dans le crâne ! Mauvaise réponse Jungney, mais comme d'habitude mon sale caractère m'avait précédé. Et ce n'était même pas à cause d'Il Nam, mais surtout à cause de cette façon que Ru avait de vouloir me contrôler depuis plus de deux ans maintenant. Ça fait deux ans Ru ... Alors arrête ça. S'il te plaît. Mon ton est presque suppliant. Je m’étais éloignée de lui et je lui tournais désormais le dos. Une peur me vrille le ventre quand j’entends son verre se briser et a en juger par le bruit sourd, Ru l’a brisé de sa poigne … Je pose une main sur mon ventre et mon souffle s’accélère. Le chinois doit sentir que je commence à avoir peur parce que d’un coup la pression retombe dans la pièce. Mes cheveux ras dans la nuque s’hérissent quand j’entends ses vêtements se froisser et qu’il avance vers moi. Il rit à son tour. Décidément notre discussion semble vraiment hilarante … je me demande où sont posté ses deux molosses. Généralement ils sont postés devant la porte de chambre dans laquelle je suis consignée. Mais là … si je criais à l’aide m’aideraient-ils ? Je sais bien que non … J’inspire calmement et résiste pour ne pas me retourner. Je déglutis difficilement, l’idée de boire une gorgée de mon verre me vient et je me dis que ça pourrait toujours me faire du bien mais je n’ai pas la moindre idée de ce qu’à pu mettre Ru dedans … Je le sens il approche, il est là, à quelques pas et je suis incapable de fuir. Mes jambes refusent de bouger et la seule à laquelle je suis capable de faire c’est d’appréhender son contact. Je ne sens que ça, je ne perçois que ca. Son ombre menaçante sur moi … Je crispe mes lèvres et ferme les yeux à l’instant même où je sens ses mains agripper mes bras. Mon poing se serre sur mon estomac et je me mets à frissonner. Je sens quelques débris de verres me griffer le bras et j’imagine la douleur que doit ressentir Ru dans sa chaire taillée à vive. Et ça me donne la nausée. Cet homme est fou, complément fou … Il m’enserre les bras avec plus de force et laisse parcourir son souffle sur ma nuque pour remonter jusqu’à mon oreille.
- Tu vois c’est ça qui est marrant xiao baobei … c’est que tu m’appartiens, et ce … toi et moi je l’aurais d’une façon ou d’une autre … Il crispa ses doigts un peu plus sur mes bras et me força à lui faire face, brusquement. Je fus si surprise que le verre à pied se brisa au sol répandant son liquide doré sur le parquet. Je le regardais dans les yeux bien que je sois morte de trouille et j’aurais voulu détourner le regard mais j’étais incapable tant il m’hypnotisait. Je tremblais sous sa poigne et je voyais bien que cela le faisait jubiler … Sans m’en rendre compte il m’avait fait reculer et je butais contre le lit, lit sur lequel je basculais sans aucune prise pour me retenir. Et bien sûr, Ru m’écrasa de tout son poids. Il balaya son haleine alcoolisé sur mon visage et s’approcha dangereusement de mes lèvres. Je peux avoir tout ce que je veux de toi … reste à savoir si je l’aurais de la manière douce ou de la manière forte. Il fit glisser sa main le long de mes hanches et quand je sentis sa paume brulante sur ma peau ce fut un électrochoc. L’image d’Il Nam s’imposa à moi et me donna le courage nécessaire pour repousser Ru.
- Lâche-moi ! Laisse-moi partir Ru ! Lâche-moi s’il te plait ! Lâche moi je te dis ! Mais j’avais beau tenter de le repousser il riait de me voir me débattre alors qu’il lui suffisait d’une seule main pour me maitriser. Je t’ai dis de me lâcher !! Je fus la première surprise de la fureur dans ma voix.

Et cet éclat soudain sembla attirer l’un des deux molosses qui ouvrit la porte à la volé. Je cru un instant qu’il venait pour m’arracher des pattes de Ru mais l’homme m’ignora complètement et ne fut même pas, un temps soit peu, choqué par la scène qui se déroulait sous ses yeux. " Boss, on a un problème ! " Ru le foudroya du regard et s’apprêtait à rugir de colère mais son chiot rajouta rapidement en montrant le téléphone " Un de nos dealers s’est fait tuer par un clan adversaire, la nuit dernière, pendant la grosse transaction, le quartier est, près d… " Ru poussa un juron en le coupant d’un geste de la main, il avait surement peur que j’en apprenne trop, et me lâcha enfin alors que j’étais totalement pétrifiée. Un dealer ? Mort ? Quartier est … ? Est-ce … ? Il Nam … Mon cœur rata un battement en l’imaginant baigner dans une flaque de sang. Non … pas lui … pas encore … Ce fut le claquement de la porte qui me tira de mes pensées, mes paupières clignèrent deux fois rapidement avant que mon regard ne se fixe sur le plafond en bois. Il Nam … il … je sentis mon cœur battre à tout rompre dans ma poitrine et j’étais incapable de chasser cette peur bleu qui s’immisçait dans le creux de mon ventre. Il fallait que je sache s’il allait bien. Mais je ne pouvais pas débarquer devant Ru en lui demandant de me donner mon téléphone parce que l’homme dont je me foutais sois disant et bien finalement je ne m’en foutais pas tant que ça et je dirais même plus j’étais terrifiée à l’idée qu’il puisse lui arriver quoique ce soit. Il allait entrer dans une rage folle et me faire la crise de jalousie du siècle … Il fallait quand même que je sache comment Il Nam allait et pour le coup … je devais la jouer fine. Je me rongeais les ongles en me redressant lentement sur le lit. Je fixais la porte peu assurée mais mes pas me menaient déjà vers elle. J’entendais la voix de Ru du couloir, il était énervé et je l’entendis beugler à travers toutes la maison qu’il fallait qu’on règle se problème et qu’il rentrerait plus tôt pour gérer ce problème. J’étais pied nus et je marchais doucement à travers la maison. Les tapis épais et doux du sol m’empêchaient d’avoir froid. Seul le frottement de mes cuisses avec mon jean se fit entendre … Ru devait avoir raccroché le téléphone puisqu’un silence lourd et pesant régnait sur la maison. Je croisais un des molosses qui se tenait fixement devant la porte du bureau. Nos regards se croisèrent un instant. Je n’aurais pas pu dire s’il était compatissant ou moqueur. Il me fit signe que je pouvais entrer et détourna tout aussi rapidement le regard.Je toquais timidement à la porte avant d’entrer dans le bureau de Ru. Il était assis derrière un immense bureau en bois d’acajou, parsemé de bordel et d’objet en tout genre. Il avait tout poussé sur les côtés pour se faire de la place sur le milieu de son bureau. Il s’était dégagé une place pour poser une assiette, des bandages, du désinfectant et une pince à épilé. Je comprenais avec horreur ce qu’il s’apprêtait à faire. Seul. Je restais planter sur le seuil de la porte ne sachant si j’étais invitée à entrer ou non. Ru m’ignora et alluma sa petite lampe qu’il braqua sur sa main abimée. Je pris ça pour une invitation. Je fermai la porte derrière moi et au lieu de m’avancer directement vers lui fit d’abord le tour de la pièce. Je parcourais les étagères en regardant les livres et autres objets qui parsemaient la bibliothèque. Il y n’avait pas un gramme de poussière ce qui me persuada que Ru faisait en sorte qu’une femme de ménage passe régulièrement pour nettoyer quand bien même il ne semblait pas venir ici souvent.Quand je me tournai enfin vers lui je surpris son regard sur moi. J’aurais pu esquisser un sourire mais ca n’aurait pas parut naturelle ni même normal alors je me contentais de continuer mon introspection. C’était étrange d’être ici, dans cette pièce je veux dire. C’était comme pénétrer dans l’intimité de Ru, comme si il m’autorisait à en apprendre un peu plus sur lui … c’était déroutant. Après avoir fait le tour de la pièce je vins m’asseoir en face du chinois sur le fauteuil le plus confortable qu’il m’ait été d’avoir. Je caressais le cuir qui glissa sous mes doigts et contourna les gros clous qui ornait le bois du bout du de l’index. J’entendais la respiration haletante de Ru. Il contenait ses gémissements et ses grimaces je le voyais bien. Pourtant la charpie qu’il faisait de ses plaies ouvertes me donnait la nausée.

Sans le regarder je murmurais d’une voix douce " Pourquoi tu m’as fait venir ici Ru … ? " Il suspendit ses gestes un instant avant de reprendre ce qu’il faisait avec plus de nervosité et de brutalité. Je fronçais les sourcils face à la scène qu’il m’offrait. Pourquoi s’acharnait-il avec autant de folie sur ses morceaux de verres incrustés dans sa main. Je soupirais avant d’attraper sa paume et de l’attirer à moi tout en me penchant par-dessus le bureau. " Attends laisse moi faire …" j’avais parlé d’une voix douce et ignorait le regard surpris de Ru sur moi. Je lui retirais délicatement les morceaux de verres de la paume dans le silence le plus total. Seul le bruit du verre qui tombait dans l’assiette troublait nos respirations. " Ce baiser ne signifiait absolument rien Ru. Ce n’est qu’un jeu que vous jouez tousavec moi … Même cet américain m’a voulu pour lui … comment s’appelle-t-il déjà ? Chuan Li quelque chose comme ça. Tu dois surement le connaitre. Il n’a pas arrêté de me draguer de toute la soirée et j’ai même cru qu’il allait me coincer dans un coin tant il était insistant et lourd … " J’en faisais un peu trop je sais, mais il fallait que je minimise l’acte d’Il Nam. " On va dire qu’Il Nam m’a juste sauvé la mise ce soir là, il a juste voulu remettre chuntruc à sa place. Je ne suis qu’un pion, avec vous aimez jouer. " Oui j’incluais Ru pour lui faire comprendre que je le considérais comme ces vautours … et alors qu’il semblait se crisper de plus en plus il lâcha entre ses dents " Ne confond pas un homme qui te désire et des gamins qui te convoitent. " Je relevais mon regard vers lui aussi surprise que troubler de cet aveu soudain. Certes je m’en doutais mais l’entendre me le dire avait quelque chose de … concret. Je déglutis et rougis en revoyant Il Nam penché au dessus de moi, les yeux brillants d’une lueur lubrique et pleins de désir, ses deux doigts taquins jouant avec mon intimité … Oh oui, à cet instant cet enfant ne faisait pas que me convoiter … il me désirait plus que tout. Honteuse et flippée de penser à ca maintenant je rougis d’avantage en penchant mon visage en avant pour cacher mon trouble. Je finis de retirer le dernier morceau et attaqua la suite avec du spray désinfectant. Je lui bandais la main rapidement sans pensée une seconde que Ru était entrain de prendre ma gêne pour une signe encourageant. Ru n’était pas vraiment moche physiquement, il était même beau, mais tout son caractère, toute son attitude le rendais infecte et immonde. Il devait facilement avoir le double de mon âge et je me demandais si un homme comme lui aurait aimé avoir une famille, une femme, des enfants ? Son côté psychopathe pervers ne devait pas aider pour fonder un foyer … Ru dégageait ce charisme qui attirait facilement mais qui effrayait. Il releva mon menton vers lui et plongea son regard dans le mien " Si à l’avenir, il pose ne serait-ce qu’un regard sur toi je le bute. Compris ? " Au fond de moi je savais pertinemment qu’il disait vrai, et je refusais de penser à cette éventualité … pour cacher mon trouble je dégageais sa main en levant les yeux aux ciels " Ne soit pas aussi mélodramatique Ru … " Il ricana amusé de ma blague et se leva pour faire le tour du bureau et y pris appuie en se mettant juste en face de moi. Il croisa ses bras sur son torse et me fixa l’air soudain sérieux, beaucoup, beaucoup moins sévère. Il avait même l’air doux et pendant un instant je me demandais où avait pu passer Ru car l’homme en face de moi ne lui ressemblait pas … D’une voix rêveuse il murmura " Tu lui ressembles tellement … " avant de glisser une mèche de mes cheveux derrière l’oreille. Mais il se ressaisit bien vite et me somma d’aller manger avec lui. Je le suivis docilement en me demandant sur je reverrais mon téléphone un jour. Mas j’étais maintenant sûre qu’Il Nam était en vie, car Ru ne se serait pas fait prier pour m’annoncer sa mort au lieu de le menacer …

Nous repartions le lendemain matin. J’avais très mal dormis. Je ne pouvais m’empêcher de m’inquiéter pour Il Nam et s’il avait été blessé malgré tout ? Ou s’il me cherchait ? Hein, oui c’était possible, il aurait peut être voulu voir si j’allais bien, peut être que je lui manquais après tout. Il voulait me voir mais me voilà absente depuis deux jours, presque trois. Je ne voulais pas qu’il se fasse du souci pour moi … Parce que je savais qu’il s’en ferait, n’était ce pas ce qu’étai censé faire un chevalier pour sa princesse ? Et ce qui m’empêchait de dormir c’était ce chinois qui rodait autour de ma chambre. Je l’avais surpris assis à côté de moi pendant que je dormais, à faire je ne sais quoi et après ça je n’avais pu fermer l’œil de la nuit. Finalement nous avions repris la route au petit matin. Et me voilà rentrée il y a environ une heure dans mon chez moi. J’avais récupérer mon chaton chez ma voisine en la remerciant d’en avoir pris soin puis je m’étais laissée tomber dans mon lit. Je fixais le plafond de ma petite chambre en me demandant ce qui avait bien pu se passer pendant ses quelques jours auprès de Ru. Qui était cet homme qui m’intriguait désormais … je l’avais vu sous un nouveau jour qui me déroutait. J’étais soulagée de le quitter enfin, je retrouvais ma pseudo liberté mais il restait une ombre à mon tableau de la délivrance … je n’avais toujours pas de nouvelles d’Il Nam. Il me manquait terriblement mais je ne risquais pas d’en avoir vu que le chinois avait, dans une crise de colère, fait voler mon téléphone contre un mur le brisant en mille morceau. J’avais peut être abusé en lui disant que même s’il était le dernier homme sur terre je ne l’approcherais pas tant il me dégoutait … comme punition il avait prit mon téléphone qu’il était pourtant sur le point de me redonner et le brisa en me menaçant que la prochaine fois ça serait ma nuque qui finirais dans cet état si je ne surveillais pas mon langage. Là c’était sûr, je pouvais faire une croix sur un sms ou un appel d’Il Nam. A y est je le détestais à nouveau, rien que de penser à tout ce qu’il avait fait depuis notre rencontre je me remis à le détester instantanément, comme par magie. Qu’est ce qui me prenait d’être compatissante avec lui ?! Enfonçant ma tête sous l’eau je chassais toutes ces idées saugrenues. Je prenais un bain pour me détendre parce que ce petit séjour m’avait complètement mis les nerfs à vif. Je détestais ça. La prochaine fois que Ru m’oblige à partir avec lui je lui dirais d’aller se faire voir ! Je cherchai déjà un moyen pour contacter Il Nam et me promis de passer le voir demain dans la journée, mais pour ce soir j’étais trop épuisée et l’heure trop tardive pour aller le trouver. Et puis il y avait une réunion spéciale et je me doutais qu’il y serait, avec tous les autres. J’étais exemptée de cette, ce que je considérais comme une, corvée. Je dormirais profondément et demain sera un autre jour. J’étais impatiente désormais de le voir et je souriais rien qu’à l’idée de le retrouver … je sortis rapidement de l’eau en me rappelant cet instant de douceur que nous avions partagé dans la baignoire.Je me mordillais la lèvre inferieur et rejoignis rapidement mes draps chauds pour me laisser bercer par Morphée. Je ne savais pas encore si je dirais à Il Nam ou j’avais passé ces deux jours. Je ne voulais pas l’inquiéter ni le rendre jaloux. Mais je ne voulais pas lui mentir non plus, après de longues minutes de réflexions je décidais d’opter pour une solution simple. S’il me demandait où j’étais je lui dirais simplement que j’étais en mission et que mon portable est cassé. Voilà, comme ca je ne lui mens pas, j’omets juste quelques détails … important tel que la présence de Ru et ses menaces. De toute façon j’aviserai demain, oui, il fallait que j’arrête de me prendre la tête comme ça. J’irais le trouver et je lui proposerais de passer la journée avec moi dans un lieu discret loin de la Wah Ching. Et je retrouverais la chaleur de ses bras. Je me tournais sur le côté et mon regard se posa sur les bâtons d’artifices que nous avions utilisés pour nos instants vérités … je les ais gardé en souvenir, allant les récupérer sur le toit pour être sûre qu’ils ne s’abiment pas. Mon regard se troubla et je m’endormis cette nuit là, le sourire aux lèvres …

Ce fut un rayon de soleil qui vint me chatouiller le nez qui me réveilla. Je ne sais pas vraiment quelle heure il pouvait être mais vu la lumière dans ma pièce la matinée était déjà entamée. A peine avais-je ouvert les yeux que mes pensées volèrent jusqu’à Il Nam. Que faisait-il à cette heure-ci ? Que faisait-il chaque fois qu’il était loin de moi à vrai dire ? Je le voyais débarquer au QG avec son charisme débordant et sa moue arrogante scotché aux lèvres. Rien que de l’imaginer ainsi je me mis à rire en serrant mon coussin contre moi. Il était terriblement sexy pensais-je en me mordillant la lèvre inférieur. Et il est à moi. Je ne doutais pas d’Il Nam et l’idée qu’il puisse avoir retrouvé sa blonde ces deux jours où je n’étais pas là ne me traversa pas l’esprit. Enfin, pas plus de quelques secondes… Je voulais croire à ce qu’il m’avait murmuré cette nuit là. Et de toute façon cette blondasse ne m’arrive pas à la cheville. Parce que le lien qui m’unissait à Il Nam était particulier, même si je n’étais pas encore sûre de ce que ca pouvait être. Mais ce qui était sûre c’est que je tombais amoureuse de lui. Sautant hors du lit j’attrapais des vêtements rapidement pour m’habiller. Je cherchais quelques secondes mon téléphone avant de me souvenir ce qu’en avait fait Ru. Je poussais un soupir en entrant dans la salle de bain. Je le revoyais m’immobiliser sur le lit et ressentais cette peur et cette impuissance qui m’avait vrillé le ventre … Je refusais de le laisser m’avoir aussi facilement … Alors une idée saugrenue germa dans ma tête, elle me vint comme une évidence alors que je me brossais les dents. J’écarquillais les yeux en relevant mon visage pour croiser mon regard dans le miroir. Bien sur ! Mon idée était excellente … Ragaillardit et soudain enthousiaste je finis de me préparer. J’attrapais un short en jean marron, le seul défaut de ce short c’est que le bouton qui le fermait sautait tous les 4 matins. J’attrapais aussi un t-shirt blanc sans manche et souple qui m’arrivait au dessus du ventre. Le col plissé pendait de façon à cacher ma poitrine. J’adorais ce t-shirt. J’étais à la fois sexy et décontracte. Je me regardais dans le miroir satisfaite. Pour mes cheveux je décidais de les laisser détacher sans chercher à faire des fioritures dessus. Et pour les chaussures il faudrait que je réfléchisse à quoi faire. J’inspirais doucement pour calmer mon excitation. Je me rendais compte en me préparant que, vraiment, Il Nam m’a beaucoup manqué … je souris à mon reflet dans le miroir et passa une main dans ma tignasse. Grosse tête me miaula son mécontentement. C’est vrai que je n’avais toujours pas nourrit mon petit monstre. " Viens chaton, on va remplir ton estomac affamé. " Je lui gratta l’arrière de la tête et me releva pour lui donner à manger, j’avais à peine finit de le servir qu’il se jeta goulument sur ses croquettes. Je levais les yeux au ciel en riant et me lava les mains. On toqua soudain à la porte. Un moment de flottement passa, le temps que je réagisse. Ca ne pouvait pas être dix mille personnes. Si c’était la voisine elle serait déjà entrain d’hurler derrière la porte impatiente comme elle était, si ca avait Ru il n’aurait pas prit la peine de frapper et serait entré directement. Je remerciais Il Nam silencieusement de m’avoir réparé mon verrou … Ce qui signifiait que … ca pouvait être … Un sourire éclatant apparut à mes lèvres alors que j’accourais déjà vers la porte. Je sautais par-dessus mon sac comme si je faisais une course de haie et une fois à la porte pris un air décontracté. J’ouvris la porte et mon cœur rata un battement quand je l’aperçu. Plus beau et énigmatique que jamais avec ses lunettes. Il s’appuya sur le chambranle alors que j’entrouvrais un peu plus la porte en gardant une main dessus comme si je lui barrais le passage. " Hi, bad boy " lui répondis-je en souriant à son surprise. Lorsqu’il me tendit un sachet de beignet je salivais d’avance mais le sachet me parut bien lourd et dur. Surprise je ne réagis pas tout de suite et le laissa entrer alors qu’il se colla à moi pour entrer. Quand je sentis son corps frôler le mien je relevais les yeux vers lui et un sourire charmeur apparut sur mes lèvres alors qu’il continuait son petit jeu de séduction. J’arquais un sourcil aguicheur en mordillant ma lèvre inférieur. Il était si près de moi que je pouvais sentir son souffle sur moi. J’avisais ses lèvres pleines et l’envie d’y goûter me titilla, mais je remarquais cette blessure à la lèvre. Je fronçais les sourcilles en me rapprochant de lui. Je m’apprêtais à porter mes doigts sur sa lèvre mais il se détourna et se dégagea de la situation. Ok j’ai saisie le message …

Il était blessé … ce qui signifiait qu’il devait faire partit de ses dealers le soir où l’autre clan avait attaqué. Mon cœur rata un battement quand je compris qu’il l’avait sûrement échappé belle. Je fermais les yeux tout en fermant la porte d’entrée. Je ne voulais plus imaginé le pire. Mon esprit plein d'imagination m'avait déjà assez torturé ces deux derniers jours. Je ne poserais pas de questions, pas maintenant. J’étais heureuse de le revoir, il m’avait vraiment beaucoup manqué. Même si je me répétais encore ... Je posais le sachet de beignets sur le comptoir et fronça les sourcils au bruit sourd qu’il fit. Ca ce n’était définitivement pas des beignets. Je me rapprochais d’Il Nam et me colla à lui sans pour autant le toucher avec les mains. Je bombais légèrement la poitrine en lui lançant des oeillades coquines. J'étais si proche de lui que je pouvais apercevoir ses yeux derrière les carreaux fumés de ses lunettes. Je posais mes mains sur ses hanches et tout dans mon attitude respirait la sensualité. Mon regard brulant, mon petit sourire tranquille et mes mains taquinent qui caressaient son ventre et son torse avec douceur par-dessus le t-shirt. Je me hissais sur la pointe des pieds pour approcher de ses lèvres et lui sourit taquine. Mes mains s’étaient glissées dans la ceinture de son jean pour un meilleur équilibre. " C’est comme ça qu’on dit bonjour Son Il Nam … ? " Ma voix était grave, profonde, le plus sensuelle possible. Mes lèvres touchaient presque les siennes, je sentais mon souffle se mêler au sien mais avant de pouvoir gouter à se fruit défendu je me reculais bien vite en riant légèrement puis me détourna pour attraper le sachet de beignets. " Tu les as prit à quoi ? … Goût acier apparemment. " plaisantais-je. J’étais surprise de voir une arme dans le sachet, parce que je ne comprenais pas où Il Nam voulait en venir. Voulait-il que je lui garde pendant un temps ? Voulait-il que je m’en serve ? Je n'en avais jamais tenu de toute ma vie, sauf une seule fois peut être. À vrai dire depuis ... Quand je me redis compte que la seule fois ou j'avais tenu une arme à feu entre mes mains la vie d'un homme avait été ôtée je repoussais le sachet brusquement et l'arme tomba au sol. Je reculais de deux pas comme si j'étais soudain effrayée. Et c'était le cas. Je revoyais le visage livide de cet homme, son expression à la fois horrifié et amer. Il tombait lourdement au sol alors que la balle que je lui avais logé dans le cœur le tuait lentement. Je fixais l'arme qui dépassait du sachet et j'avais l'impression que sa cross chaude me brûlait la paume. Son canon lui était glaciale. Je ne voulais pas me souvenir de ce que j'avais réussit à oublier mais c'était plus fort que moi. Je soupirais ou plutôt j'expirais fortement l'air de mes poumons. J'en avais oublié Il Nam mais ce sentiment d'impuissance et de peur que j'avais ressentir juste avant de tirer sur cet homme me frappa en plein estomac. J'avais envie de vomir et l'image de Ru s'imposa à moi, ce qui n'arrangeait en rien mon état ... Mais je refusais de me sentir à nouveau comme ça et c'est d'ailleurs pour ça que ce matin, dans la salle de bain, j'avais eut l'idée de demander à Il Nam de m'aider a me défendre. Et même si pour le coup j'avais pensé à un cours d'auto défense, quelques coups ou même un entraînement pour apprendre à mieux me battre je n'aurais jamais imaginé devoir utiliser une arme ... Mais dans le fond c'était la logique des choses. Je faisais partir d'un clan, c'était monnaie courante et sans ça ... Je n'étais qu'une petite brebis sans défense partis une meute de loup affamé. Au moins avec une arme je serais une brebis armé capable de se défendre. Doucement je franchis les deux mètres qui me séparaient de l'arme et m'accroupis pour la sortir du sachet et la prendre dans mes mains. Elle était plus lourde que dans mes souvenirs. Ce n'était peut être pas la même aussi ... Je gardais mon regard fixé sur l'acier et crispa mes doigts sur le canon et la cross. Il Nam pourrait-il m'apprendre à m'en servir ? Et surtout ... Est ce que je serais capable de m'en servir à nouveau ...? Et patois toutes ces craintes qui faisaient trembler mes mains je murmurais d'une petite voix " Elle est plus lourde que je ne croyais ... " Je me redressais et tourna mon visage vers Il Nam. Mon visage si enjôleur quelques minutes avant était désormais inquiet. Je m'en voulais d'être aussi faible alors pour ne pas paraître ridicule devant lui je lui adressais un sourire quelque peu crispé et lança pour plaisanter chaque fois que je me sentais dépourvue " Une chance qu'elle s'accorde à la couleur de mon vernis. Je suis fashion et armée ! " ah ah. T'as pas trouvé mieux ? J'espérais qu'Il Nam n'est pas remarqué mon malaise mais il fallait être soit aveuglé soit complètement stupide soit les deux pour ne pas voir que cette arme me mettais mal à l'aise. Je déglutis et reporta mon attention sur l'arme. Ça paraissait plus impressionnant dans les mains d'ail Nam avec cette façon qu'il avait de la manier et d'abattre les hommes comme des mouches. Des flash de la maison ou nous avions effectués notre première mission a deux me revinrent en mémoire. Il avait été époustouflant se jour la et je n'avais pas vraiment réalisé qu'il tuait des hommes. Ce n'est que lorsque je tira moi même que je me rendus compte de l'impact que ça avait ... Alors une seule question me vint à l'esprit à ce moment la ... * Comment vivait-il ça ... De tuer un homme ? *
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Anonymous
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Sam 1 Fév - 14:49

Le salle commune était décorée de façon très sobre, sur les murs quelques morceaux de papier peint arraché, des tâches d'encre ou de nourriture séchée, qui n'avaient pas été nettoyé depuis des mois. La grande hélice du ventilateur au plafond, tournait silencieusement, alors que la chaleur de l'extérieur s'immisçait doucement dans la pièce. Le temps était radieux, depuis des jours il n'avait pas plus, et le soleil rayonnait toujours plus haut. Il faisait bon de se promener à l'extérieur, certains aimaient même revenus avec de sacré brûlure sur les bras. Cet après-midi là, il n'avait pas école, assit dans un recoin à une des tables du fond, la tête appuyée dans sa main, il regardait le jardin, la pelouse jaunâtre, et les ballons troués répartit un peu partout dans la cours. A y voir de plus près, cela ressemblait presque à un paradis pour des enfants, mais ce n'était qu'une bâtisse, comme les autres, avec ses problèmes, et ses humeurs. La plupart des gamins présents, étaient les plus jeunes présents, les plus grands eux étaient sortis, vaquant à leur occupation, ou s'entrainant à devenir meilleur. Il Nam s'ennuyait, il trouvait le temps long, il n'avait pas grand chose à faire dans cet endroit, il tournait vite en rond quand Jun n'était pas là. Cet idiot s'était coupé le creux de la main en jouant au couteau, à l'heure actuelle il se trouvait à la clinique la plus proche pour qu'on le recoud. Quel crétin quand il y pensait, mais il ne pouvait s'empêcher de rire en voyant la tête déconfite de son meilleur ami. Il jouait les fiers, faisant tournoyer la lame en l'air à la perfection, mais il avait raté son coup lorsque cette dernière avait été lancée trop fort. Le sang avait aussitôt jaillit de sa plait ouverte, et lui se plaignait, tout en gémissant des blasphèmes dans sa langue natale. Les dieux n'étaient pas avec lui aujourd'hui, ils l'avaient laissé tomber dans sa bêtise et sa fierté trop assurée. Un léger sourire se dessina au coin de ses lèvres, mais rapidement, il disparu dans un nouveau soupir, avant qu'il ne laisse tomber sa tête sur ses bras croisés. Même le bois de la table était brûlant, il avait chaud, l'air frais ne rentrait pas, et la clim coutait trop cher. Dire que cet homme qui l'avait "sauvé", vivait dans un beau château doré, il était certains que la température chez lui devait être agréable. Alors pourquoi ne donnait-il pas d'argent pour améliorer leur condition dans cette baraque? Parfois il se demandait, se posait des questions, mais il se souvenait que ce "père", l'avait sortit de l'orphelinat et offert une vie différente que celle qui l'attendait à être trainé de famille d'accueil en famille d'accueil. Son souffle chaud s'écrasa contre la peau de ses bras maigres et dénudés, il pensait à ce qu'il pourrait faire, ou ce qu'il voudrait là maintenant. Un bon livre, parcourir des pages chargées de mots qui l'emmènerait loin d'ici, le temps d'une lecture. Il se rendait compte que ça lui manquait, cela faisait maintenant quatre ans qu'il n'avait pas touché à un bouquin. Il se sentait un peu idiot par rapport aux autres de l'école. Lui et Jun n'étaient pas sérieux, ils passaient leur temps à franchir le mur de l'enceinte pour aller jouer sur le terrain annexe. Il n'y pouvait rien, depuis qu'il était petit, il aspirait à la liberté, à voler de ses propres ailes, rester enfermer dans cette salle de classe n'était pas évident, ils n'étaient pas toujours là en plus, mais personne ne posait de question, personne ne se demandait non plus qui était les véritable parent de ces deux gamins turbulents. Peut-être parce-que tout le monde savait comment les choses finiraient ? Qu'ils ne seraient jamais chefs d'entreprises, ou bien encore un politique à la tête du pays? Ils n'étaient que des étrangers après tout, lui trop jeune pour être encore considéré comme un américain, et Jun trop fier pour ne pas vanter d'où il venait.

Que font les gamins de douze ans pendant le week-end? Surement jouaient-ils à la console, ou allaient-ils faire du vélo. Lui aussi aurait aimé, mais il fallait toujours rendre des comptes au plus grands, même si Jun et lui n'en faisaient qu'à leurs têtes. Pendant leur absence, les grosses têtes qui vivaient dans les appartements les mieux aménagés, veillaient sur leur progéniture, comme une lionne veille sur sa future proie. L'ambiance aurait put être pesante, mais ici tout le monde se respectait. Les entendre parler chinois le fatiguait cependant, il était lassé, encore un peu perdu avec cette langue complexe. Il n'avait pas les facilités de certains, mais il parvenait toujours à comprendre ce qu'on attendait de lui. Son doigt tâché de feutre, glissait lentement sur la boiserie, dessinant des cercles sans fin, alors qu'il attendait impatiemment le retour de son complice. Que fichait-il? Ça faisait bien deux heures qu'il était déjà partie. "Hey Il Nam, tu bouges tes fesses, on va se faire un foot!" Il redressa sa tête, ses yeux à moitié clos, et son air léthargique, il haussa les épaules, pas vraiment motivé et intéressé par la proposition. Ce n'était pas qu'il détestait les autres, mais il se sentait mieux quand Jun était là. Et puis il faisait trop chaud pour sortir, déjà à l'intérieur il sentait les gouttes de sueur sortir de ses pores, même son débardeur et son short trop grand n'étaient pas assez léger. Alors il refusa, les entendant dire qu'il n'en faisait qu'à sa tête, et qu'il n'était jamais content. C'était peut-être vrai dans le fond, que lui fallait-il pour qu'il soit complètement satisfait? Depuis quatre ans, il en avait fait des choses, peut-être déjà même trop pour un garçon de son âge. Est-ce que cela expliquait sa lassitude? Reposant sa tête lourde sur ses bras engourdis, il laissa les minutes filer, tandis que ses yeux cherchaient une quelconque présence d'une brise à l'extérieur. Mais rien, le seul air qu'il était capable de ressentir c'était sa propre respiration.... "Alors les mouflets on dort ou quoi? C'est quoi cette ambiance de merde?! Venez par là, je vais vous montrer des trucs cool!" Sa voix perça à l'entrée de la salle, se faufilant à travers les tables, il s'arrêta à l'une d'elle, avant d'y déposer un grand sac noir, qui semblait lourd. Même avec cet air étouffant, et ses affaires déchirées, QingShan avait toujours l'air rayonnant. Son air arrogant et assuré, le mettait presque à l'abris de n'importe qui. Il faisait partie des plus vieux, dix sept ans, un regard sombre et des mèches blondes parsemées. Des tatouages le long de ses bras, et tous significatifs de son appartenance au clan. Il Nam le trouvait cool. Sa voix rauque lui donnait des airs de méchants, il était viril et amusant. Il aimait autant les filles que les armes, sa famille adoptive que la drogue. Il n'était surement pas un exemple pour des jeunes comme eux, mais ça ne comptait pas. Il était l'un des plus fidèles. Certains racontaient qu'il avait été le premier à être recueillit ici, qu'on l'avait trouvé abandonné au bord d'une route, ou bien encore que sa mère l'avait abandonné dans une poubelle. Il ne disait jamais la vérité sur lui, s'amusant à entretenir les mythes qui l'entourait. Si un jour Il Nam avait admiré quelqu'un c'était lui. Il était toujours présent, et distrayant avec les plus gamins, il prenait même soin d'eux, à sa façon et leur enseignait quelques rudiments. Lorsqu'il le vit dans la salle, QingShan, lui fit un petit signe de la tête, l'invitant à venir le rejoindre et observer ce qu'il avait dans son sac. Il aurait pu refuser, mais la curiosité le piquait au vif, mais surtout il ne refusait jamais une invitation du chinois. Fier d'être l'un de ceux qu'il préférait, il aimait à se vanter de son petit statut spécial auprès des autres. Son sourire devenu éclatant, il poussa deux ou trois garçons, avant de venir se poster auprès du jeune homme, et s'agenouiller sur le banc.

"T'es le plus perspicace, je te file dix billets, si tu trouves ce que j'ai caché là-dedans." Le coréen l'observa avec un air fier et flatté. Il prit sa mission au sérieux, cherchant quelques secondes avant de lancer d'un air assuré "Un M16?" QingShan le regarda étonné avant de se mettre à rire. La vérité c'est qu'il ne savait pas comment faisait Il Nam pour être aussi attentif, il était futé, rusé et surtout vivace. Il avait trouvé, sans grand mal il savait qu'à l'intérieur de ce sac il avait des armes et surtout une de celle qu'il avait longuement admiré dans les mains des plus forts d'entre eux. "Bingo !" Tout en sortant des billets de ses poches, il en compta dix, avant de les tendre au californien. Plutôt fier, il n'hésita pas à sourire et à narguer les autres de la petite fortune qu'il venait d'empocher tandis que le chinois sortait les armes du sac. Sans vraiment qu'il ne s'y attende, il l'interpella soudainement, avant de lui lancer un m16. L'attrapant dans ses mains, il sentit le froid du canon sur ses paumes brûlantes, la seule chose qui avait réussit à le glacé alors qu'il avait cherché une source fraiche toute la journée. Surprit, elle se rendait compte qu'elle pesait son poids pour un gabarit comme le sien et pourtant, c'était à lui que QingShan l'avait lancé "Prends ça! C'est ton jour de chance!" Pourquoi lui disait-il une chose pareille? Tous les regards se tournèrent vers lui, et son incompréhension. Il avait du mal à saisir mais lorsqu'il vit le chinois tirer sur son cran de sureté, il su... il savait ce qu'il allait lui annoncer "Tu sais t'en servir?" La réponse n'en était pas vraiment une, car la réponse il la connaissait. Il n'y avait qu'à voir ses mains maladroites, qui n'avaient pas l'habitude de tenir une arme fait pour tuer. Il n'en avait toujours vu que dans les films, ou aperçu de loin. Jamais il n'avait eut le droit ni l'opportunité d'en toucher et encore moins de pouvoir la prendre. Pourtant ce jour là, il semblait en avoir la permission, même l'obligation. Le sourire de QingShan devint plus grand, plus radieux, mais il sentait aussi une pointe de malice dans ses yeux. Déglutissant malgré lui, il le regarda, avant de jeter un coup d'œil à l'arme qu'il tenait. Sans savoir pourquoi, il ne se sentit pas plus effrayé que cela. Au contraire, il se surprit à apprécier. A se sentir bien, et puissant ! Le pouvoir entre ses mains, voilà ce que représentait ce flingue. Avec ça, il pouvait tout faire, être respecter, devenir plus fort, avoir plus de pouvoir. Etait-ce fou de penser ainsi? Non, pas pour eux ! C'était même une opportunité énorme qui se présentait à lui. Seulement du haut de ses douze ans il avait le droit à son initiation. Surement parce qu'il était plus mature et plus doué que les autres? Oui, peut-être, il n'avait jamais su et encore aujourd'hui, il n'en savait rien. Il ne comprenait pas toujours les choix, ni pourquoi il semblait si exceptionnel. Serrant l'arme dans ses mains il observa le chinois remballer le sac et lui adresser un regard complice tandis qu'il se frayait un chemin parmi les plus jeunes "Amène toi, je vais te montrer!" son cœur rata un battement alors qu'il se sentait fier d'être celui qu'il avait choisit. Se mordillant la lèvre inferieure, il se laissa porter par l'excitation de l'instant, et sauta du banc pour se lancer à la suite de QingShan. Traversant les couloirs, il n'avait pas la moindre idée d'où ils pourraient aller pour apprendre à tirer. Le jardin semblait inapproprié, vaste oui mais il y avait trop de monde présent. Il ne voulait prendre aucun risque concernant les autres... Tandis qu'il s'interrogeait mentalement, parce qu'il n'aurait jamais osé le demander lui même au chinois, arrivés à l'entrée ils tombèrent nez à nez avec un visage familier. Jun les observa d'un œil curieux avisant rapidement l'arme que tenait son meilleur ami. Il Nam quant à lui posa ses yeux attentifs sur le bandage autour de sa main. "Rapplique aussi Jun, tu viens avec nous!" qu'était censé penser un enfant quand on lui proposait de toucher à une arme et de s'en servir? Auraient-ils dut prendre peur? Peut-être oui, mais les regards enthousiaste qu'ils s'échangèrent ce jour là, en disaient long sur l'impatience qu'ils ressentaient. Jun avait attendu ce moment depuis longtemps. Lui? Il ne savait pas, il s'était dit qu'un jour aussi il y passerait et qu'il pourrait enfin être comme les autres, même au dessus. Cependant il ne pensait pas que cela arriverait si vite. Pour le coréen, c'était différent, il s'était toujours senti meilleur que les autres et ses pensées se confirmaient alors qu'ils montaient à bord du pick-up de QingShan, "On y arrive enfin! A nous la belle vie Joker!!". Un soutire étira ses lèvres, son coeur gonflé par la fierté et cette sensation de liberté au creux de son ventre. Le feu brulait en lui, Il Nam était prêt à franchir ce cap et croquer le futur qui s'offrait à lui... Seulement il n'avait jamais pensé que cette arme lui servirait pour priver un homme de son existence... La tenir dans une main était une chose, menacer une autre, tirer pour effrayer ou se défendre... Mais tuer... Il n'avait jamais osé. Jamais avant cette nuit ...

QingShan leur avait tout apprit ce jour là, les deux compères inséparables s'étaient longuement entrainés par la suite pour devenir des as. Leur maturité et leurs forces de caractère les avaient fait rapidement grimper des marches et sauter des étapes. Très vite ils avaient rejoint les rangs des plus accomplit, se mêlant avec les ados de dix sept ans comme si rien ne les différencier. Peut-être était-ce aussi pour cette raison qu'ils s'étaient brulés les ailes en consommant de la drogue aussi jeune. C'était surement une erreur mais à l'époque ils étaient fiers de ce qu'ils étaient... Ils pensaient tous les deux, devoir du respect et de l'admiration au chinois. Ce dernier avait payé de sa vie son assurance et son arrogance. Un conflit avec des membres de la Triade, une banalité pour eux, un événement courant dans la vie qu'ils menaient. Mais ils n'avaient pu s'empêcher d'être attristé par sa disparition. Parce-que sans lui, ils n'auraient pas été capable de se défendre et de vivre ces choses folles... aujourd'hui il se rendait compte qu'il allait devoir jouer le même rôle pour Jungney. Personne au sein du gang ne l'avait initiée aux armes à feu, et personne ne semblait d'ailleurs se soucier qu'elle soit un jour blessée ou qu'elle paye de sa vie. Parce qu'elle n'était qu'une petite "geek" derrière son ordi, bonne à restée assise sur une chaise? Peut-être, pourtant il l'avait vu de ses propres yeux, la jeune femme n'était pas considérée comme un boulet ou bien encore comme une étrangère. Elle aussi avait à sa manière intégrée la Wah Ching, et malgré que l'idée ne lui plaise pas, il devait cet écart de conduite à Ru. C'était lui, qui l'avait implantée et surtout imposée aux autres, il ne connaissait toujours pas le lien qui les unissait vraiment, mais il avait comprit la veille, qu'elle n'était pas qu'un trophée à ses yeux. Quelque chose d'autre, de plus important surement... Dans ses pensées les plus folles, il la voyait comme une héritière d'un clan, ou bien encore une monnaie de marchandise pour un quelconque deal. Avec le chinois, tout était possible, et jamais l'idée qu'elle puisse juste lui être sympathique le frôlait. C'était selon lui impossible, bien qu'il avait aussi cerné qu'il appréciait son physique et qu'il ne se gênerait pas pour l'avoir... Y parviendrait-il un jour? Ça non plus il ne le savait pas, tout ce qu'il ressentait c'était de la colère et de la haine envers ce chinois. Il aurait eut envie de lui cracher au visage qu'elle était à lui, et qu'il pouvait toujours aller se brosser pour l'avoir un jour, mais il n'avait pas pu, car Ru n'était qu'un lâche qui aimait gagner les parties truquées. Il se rendait compte, que lui apprendre à se défendre, était peut-être là aussi, un moyen de faire fuir Ru, et de pouvoir avoir le dessus sur lui. Il devait rêver et trop espérer, mais cela ne lui coutait rien... Ces deux jours sans la voir avaient été plus difficile qu'il ne le laissait paraitre. Il ne comptait plus les nombres de fois où il avait planté son regard sur son écran en espérant pouvoir y voir son prénom s'afficher. Mais rien... lui manquait de courage, et elle... de temps? Ou alors par simple fierté, il n'avait pas osé le faire. La vérité c'est que si elle ne faisait pas le premier pas, lui non plus. Pas parce qu'il n'osait pas, mais parce qu'il ne savait pas bien encore ce qu'ils étaient vraiment. Certes, les choses avaient changés, l'un et l'autre semblaient parfaitement assumer leur attirance et ce qui allait au delà... mais à part ça? Pouvait-il vraiment considérer qu'ils étaient un couple? Ensemble? Que leur relation était exclusive? Il n'avait aucun problème avec la fidélité, même si il s'apercevait qu'il ne l'avait pas été avec sa dernière petite amie. Mais cette fois-ci c'était différent et surtout bien plus complexe. Alors il se contentait de lui tourner autour pour l'instant, lui offrir un sourire charmeur, sans pour autant la saluer comme le ferait les couples "normaux". Pourtant, il mourrait d'envie de cueillir sa langue entre ses lèvres, de la prendre dans ses bras et de se noyer dans son parfum. Mais il n'en fit rien, même pas le moindre geste affectueux, hormis une énième provocation de sa part. Il se fit néanmoins, avoir à son propre petit jeu, si proche.... il aurait été prêt à s'assoir sur sa fierté et ces interrogations qui le bloquaient. Seulement, il devrait faire preuve de patience et surtout avoir des nerfs à toutes épreuves.

Il l'observa du coin de l'œil, et ne put s'empêcher d'arquer un sourcil appréciateur de sa silhouette dévoilée. Sa tenue légère était décontractée et son charme naturel, le laissait presque sans voix. Il ne savait pas comment une telle fille pouvait exister. Un cadeau des dieux? Qui sait... il aimait à penser qu'elle était un ange tombé du ciel. Certes un ange qui le faisait chavirer vers le pêché charnel, mais elle n'en restait pas moins quelqu'un de pur et innocent. Il se disait même qu'il pouvait avoir véritablement confiance en elle, pour tout et n'importe quoi. C'était effrayant, mais si bon d'avoir quelqu'un à ses côtés. Elle sembla surprise en découvrant l'arme, voir même un peu mal à l'aise, alors qu'il s'attendait à ce genre de réaction. Evidemment, débarquer chez elle avait une arme à feu n'avait rien de bon. Peut-être était-elle même en train de penser qu'il n'était là que pour le boulot et rien d'autre. Comment lui faire comprendre, que c'était pour elle? A la regarde face à ce canon, il la trouvait plus fragile encore, soucieuse des conséquences... et il regrettait... Il regrettait de ne pas avoir su poser ce même genre de regard quand on lui avait donné son flingue pour la première fois. Il regrettait de ne pas avoir compris tout de suite ce que cela pouvait impliquer. Pauvre petit crétin prétentieux qui s'y croyait, il aurait préféré être quelqu'un de plus fort et de plus raisonné. Il se souvenait de la mission qu'ils avaient eut ensembles, de ses mains tremblantes et de son regard perdu.... C'était la première fois pour elle, elle avait dut en faire des cauchemars et y repenser plusieurs fois. Tout comme lui... mais il ne voulait pas qu'elle voit ça comme un mal. Car pour lui, l'idée de tuée devenait différente à ses côtés. S'il avait toujours détesté ça et fuit, quelque part, il savait que si c'était pour la défendre ou lui sauver la vie, alors il était prêt à tirer et tuer. Rien ne comptait plus qu'elle, et son sourire radieux, ses yeux brillants et plein de vie... Elle était nerveuse, il le sentait bien, en s'approchant d'elle, il posa ses doigts écorchés sur sa main tenant l'arme :

"Relax princesse ! Je te demande pas de tuer quelqu'un."

Son ton était neutre, pas sec, ni moqueur, et il n'était pas non plus tendre ni réconfortant. Malgré lui, Il Nam n'arrivait pas toujours à adapter la bonne attitude quand il s'agissait de sentiments. Pour son job au sein du gang c'était facile, mais pour le quotidien... Il la regarda à travers ses lunettes noires, se disant qu'elle aurait peut-être aimé voir ses yeux et la lueur qu'ils avaient pour être rassurée, mais il ne pouvait pas. C'était l'inverse qui se produirait, elle serait inquiète pour lui, car il avait finit par accepté l'idée que quelqu'un pouvait se soucier de ce qu'il faisait. Il n'espérait pas se tromper, Jungney était sincère, il en était persuadé. Il ne voulait pas qu'elle stresse ou s'angoisse à l'idée d'avoir une arme en main. Au contraire, il voulait qu'elle se rende compte de la puissance que cela lui donnait et de ce qu'elle pouvait en faire. Tuer n'était pas forcément ce qui se produirait, elle devait voir ça comme un moyen de défense et d'assurance :

"J'ai pensé... enfin... on a des soucis avec un clan rival. Et..."

...Peur qu'il t'arrive quelque chose... il le pensait, mais il ne parvint pas à lui dire, détournant la tête, avant de poser ses yeux sur le sachet froissé. L'attrapant dans ses mains, il ne savait pas trop ce qu'il cherchait à faire, à le lisser ou bien à s'occuper l'esprit. Il se sentait un peu idiot, ils s'étaient déjà dit beaucoup de choses, mais étrangement aujourd'hui, cela lui paraissait être une montagne à franchir. Parce-que la simple idée qu'il puisse lui arriver quelque chose le terrifiait, mais aussi parce qu'il ne savait pas si elle lui accordait autant le droit dans sa vie. Avait-il vraiment le droit de se soucier d'elle? De lui demander d'apprendre à se défendre? A prendre son avenir en main comme il tentait de le faire? Il ne voulait pas la diriger, ni même la contrôler, il voulait simplement qu'elle prenne aussi soin d'elle... Mais il craignait qu'elle n'aime pas ça, ou qu'elle pense qu'il s'octroyait sa liberté. Elle ne quittait pas ce monde morne et terne dans lequel elle vivait pour en retrouver un autre où on lui couperait de nouveau les ailes. Etait-il fou? Ou trop réfléchit? Ce qui était sur, c'est qu'il se posait trop de questions, et qu'il ne devrait pas. Il le savait en plus, il ne l'avait pas fait la nuit où il l'avait embrassé devant tout le monde, ni même quand elle lui avait demandé de rester à ses côtés. Mais ces deux jours avaient peut-être eut raison de lui? Non, il était certains que non, Il Nam était juste paumé. Tout allait vite entre eux, et il était partagé entre le garçon qu'il avait envie d'être et celui qu'il devait être. Ce n'était pas en tant que membre d'un gang qu'il venait ici, mais en tant que lui même. Pourtant, tout lui donnait des airs de caïds! Retenant un soupir entre ses dents, une petite moue soucieuse se dessina sur ses lèvres, avant qu'il ne relève la tête vers elle :

"Je peux pas toujours veiller sur toi, ni te protéger. Je peux pas non plus toujours te sortir d'une galère dans laquelle tu t'es fourrée..."

Mais ça sonnait presque comme un reproche, comme une façon de lui faire comprendre qu'il ne supportait pas le poids du rôle de "chevalier" qu'elle lui avait donné. Il était maladroit dans ses propos, mais son ton n'était pas aussi dur qu'il aurait pu être. Il restait neutre, mais son regard lui était soucieux. Elle n'avait pas idée de la peur qui le rongeait quand il n'était pas à ses côtés. Il craignait tellement qu'il lui arrive quelque chose ou qu'on la blesse. Prendrait-elle mal ses mots et la façon qu'il avait d'emmener les choses? C'était probable et une part de lui même se réprimandait de ne pas toujours être diplomate et trouver les mots. La regardant il tenta de trouver une meilleure manière de lui faire comprendre les choses. Se redressant, il esquissa un petit sourire se retenant de justesse de ne pas balancer une idiotie aussi grosse que lui. Néanmoins il laissa échapper un rire, tout en s'approchant :

"Laisse-moi faire de toi la nouvelle Lara Croft!"

Il trouvait sa plaisanterie assez drôle et réussi. Et puis de son point de vu elle avait déjà quasiment la tenue adéquate et l'allure sexy de la belle aventurière. Elle n'avait rien à lui envié a part peut-être sa poitrine généreuse et ses lèvres charnues mais honnêtement lui la trouvait véritablement parfaite. Elle avait bien d'autres arguments pour elle. Riant de sa blague foireuse il tenta surtout de la détendre et de la mettre en confiance. Qu'elle ne se prenne pas la tète avec ça, ce n'était qu'une arme. Il comprenait son mal être et sa gène vis-à-vis de ce qu'elles étaient capable de faire mais il voulait qu'elle comprenne qu'elle n'était pas toujours obliger d'en arriver là. Jungney avait de la chance elle n'était pas engagée pour ce genre de boulot. C'était au confirme a qui on s'adressait, ceux qui n'avaient pas froid aux yeux et ceux qu'on tenait par un tissu de mensonge... Un type comme lui! Il n'avait rien à perdre quand il se rendait à ce genre de tache. Il ne savait pas toujours si c'était lui qui aurait l'avantage sur son adversaire, s'il l'aurait par surprise ou si c'était lui qui se ferait avoir. Mais il tentait toujours de garder une confiance en lu, de tirer profit des endroits et de sa réflexion. Il était toujours revenu mais il ne savait même pas si cela était une bonne chose ou non. Du moins jusqu'a ce qu'il croise la route de cette coréenne hors norme. Il n'était plus sur désormais que ce genre de mission soit facile, qu'il arrive à se dire qu'il se fichait de revenir ou non. Maintenant qu'il assumait son attirance et son besoin d'elle, il se devait d'être honnête avec lui même et s'avouer que les choses avaient changées. Mais il détestait ça, partir en planque, prendre des risques tout en pensant à elle. Il devait revenir pour elle hein? N'était-ce pas idiot? Peut-être oui il était stupide d'avoir laissé cette fille prendre autant d'importance mais il se sentait si bien à ses cotes. Qu'on le laisse y croire. Il voulait se dire que c'était possible d'envisager un avenir si c'était avec elle... Le mot futur prenait même tout son sens lorsqu'il songeait à eux deux et ce qu'ils étaient capables d'entreprendre. Tout proche, il trouva son menton, pour venir le lever du bout du doigt et lui murmurer :

"Je ne te forcerais jamais à faire quelque chose que tu ne veux pas Jungney..."

Peut-être pourrait-elle deviner son regard à travers ses verres teintés mais il espérait qu'elle comprendrait qu'il était sincère. Il pensait à elle avant tout. Si cette idée lui avait traversé la tête, ce n'était que pour son bien. Mais si elle ne voulait pas, il ne la forcerait pas. Il avait avant tout pensé à elle, à peine avait-il apprit cette histoire, que ses premières pensées avaient été dirigées vers la coréenne. Il n'y pouvait rien, il avait peur pour elle, et même si elle ne s'était pas mal débrouillé lors de leur première mission ensembles, il craignait que l'adrénaline ne l'ait beaucoup aidé. Dans une autre situation, la peur prendrait le dessus, et il voulait justement qu'elle sache y faire face. Il le savait, jamais il ne supporterait d'apprendre que quelque chose lui était arrivé, tandis qu'il se trouvait loin d'elle. A ses côtés, il se promettait de lui venir en aide, de la sauver, de veiller sur elle....mais quand il était loin? Il ne faisait confiance à personne, il ne pouvait compter que sur lui même. La menace de cette bande rivale le tracassait seulement pour Jungney, mais il y avait aussi Ru... Que serait-il capable de faire après ce qu'il lui avait dit? Lui ferait-elle payer ce baiser échanger lors de cette nuit sans tabou? Il avait peur que la folie de cet homme ne l'emporte et ne lui fasse du mal. Il aurait pu se moquer d'elle, la taquiner ou autre, mais il prenait conscience de son malaise. C'était de quelqu'un qui la comprenait dont elle avait besoin et qui la rassurait... Se reculant, il lui adressa un maigre sourire, avant de regarder derrière elle. Passant à ses côtés, il se contenta de venir lui tourner le dos pour aller aux sanitaires et la laisser choisir ce qu'elle préférait. Elle pouvait refuser, si elle rêvait d'une autre vie avec lui, alors il le comprendrait... Quelque part, le fait de lui proposer une telle chose l'ennuyait. Parce-qu'il savait que les "couples", ne faisaient pas ces choses là, que ceux qui s'appréciaient ne passaient pas leur après-midi à tirer dans un champ. Ils sortaient, se tenaient la main, allaient faire les boutiques ou encore boire un café. Mais eux... il savait que quoiqu'il fasse ils ne pourraient jamais être réellement normaux. Il l'espérait mais, quelque chose lui disait que tout serait utopique. Entrant dans la pièce, il poussa un soupir. Attrapant un sachet fourré dans sa poche avant de sortir de chez lui, il se laissa bercer quelques secondes par son addiction et habitude de ses journées. Quant d'autre prenait un café le matin, lui se contentait de cette jolie poudre. Cela l'aidait surement à y voir plus clair, bien que c'était paradoxe, au moins il se sentait plus détendu et moins nerveux. Pourquoi se prendre la tête avec ce chinois trop con? Il n'avait pas envie qu'il domine sa vie, et ses choix. Mais... mais il y avait Jungney, et elle changeait la donne à chaque minute qu'il passait avec elle. Pliant le sachet en plastique, il l'enroula sur lui même avant de le glisser de nouveau dans sa poche et sortir. Reniflant, il la regarda, lui adressant un sourire charmeur, avant de trouver leur petite boule de poil non loin de lui. Se penchant pour l'attraper pour venir le porter dans ses bras.
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Anonymous
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Sam 1 Fév - 14:52

« Mais je te jure que je vois rien oppa ! » m’écriais-je en m’agitant sur mon siège devant l’écran noir de l’ordinateur. Les gens du cyber café assit à mes côté se tournèrent vers moi surpris. Je m’excusais poliment sous les rires de mon frère qui résonnaient dans mon casque. Voilà 10 minutes que je tentais d’établir une connexion stable entre nos deux ordinateurs mais la distance que les ondes avaient à parcourir semblait trop longue. Finalement après un nombre d’essai incalculable je vis la tête de mon frère apparaitre sur l’écran. J’en oubliais mes sauts d’humeur et lui offrit mon plus beau sourire heureuse de le voir enfin. J’appelais ma sœur pour qu’elle lui fasse un coucou avant de partir travailler. Jun semblait fatigué, remarque il était presque 6h chez lui. Il s’était levé exprès pour nous. Il nous sourit, il paraissait si heureux de nous voir que mon cœur se gonfla. Il nous demanda comment on allait et commençait déjà à nous raconter sa vie là-bas, en Amérique. Il ne nous parlait de son métier ou de ce qu’il faisait concrètement de ses journées, non il nous parlait toujours d’anecdote ou d’accident drôle qui lui était arrivé. Parfois il nous parlait d’un Joker sans jamais ne nous montrer son visage. Moins on en sait mieux c’est … C’était la devise de Jun. Je buvais ses paroles en rêvant de pouvoir aller vivre avec lui. Après tout rien ne nous retenait en Corée, mais Jun refusais toujours catégoriquement que l’on vienne. Plus loin on était de lui et mieux on se portait. Enfin selon lui. J’étais malheureuse à vivre si loin de lui mais pourtant chaque que l’on avait cette discussion je sentais une pointe d’inquiétude dans la voix. Lui qui était si fier et sans crainte. Il nous protégeait en nous obligeant à rester loin de lui je le sais bien. Mais ca ne rendait pas son absence plus facile. Mais je lui obéissais toujours parce que j’avais bien trop peur qu’il lui arrive quelque chose. Notre sœur partit pour son travail à contre cœur et nous laissa en tête à tête. Souriante, les yeux brillant je fixais l’écran comme je voyais mon prince charmant. Ce n’était pas simple d’entrer en contact avec lui. Nous n’avions ni numéro de téléphone, ni adresse mail et postal. Nous avions juste ce skype sur lequel il se connectait toujours à date fixe. Parfois il venait, parfois j’attendais des heures entières avant de le voir se connecter. Mais quoiqu’il en soit, à cet instant je pouvais voir ses fossettes se découper sur l’écran et entendre son rire. C’est fou comme sa voix pouvait me manquer. Mais je ne me plaignais pas, d’ici quelque moi je viendrais le voir et nous fêterons notre anniversaire ensemble. 19 ans ça se fête non ? Et puis rare était les fois où nous pouvions allez en Californie le retrouver. Il nous payait le billet, une chambre d’hôtel et nous passions quelques jours avec lui. C’était toujours selon ses règles. Je me penchais un peu plus vers l’écran comme si ca pouvait effacer le reste du monde. Jun prit soudain un air grave et me dit « Junni … je vais vous envoyer quelque chose de spécial que vous recevrez dans quelques jours. » « Qu’est-ce c’est … ? » « Je ne peux pas te le dire là, mais quand vous recevrez le paquet, laisse Jun Ah s’en servir. Ca vous protégera et si jamais tu étais amené à devoir l’utiliser … fait en sorte que ce ne soit que pour te protéger. Promet le moi Jungney. » Incertaine j’acquiesçais sans savoir où il voulait en venir. « Et n’oubliez pas que ce n’est pas un jouet. J’ai joint une lettre qui explique comment s’en servir ok ? Cachet le bien pour que personne ne le trouve … » « D’accord oppa … » articulais-je soudain nerveuse. « Et si un jour … le pire vient à venir, n’hésite pas Jungney, n’hésite pas un seul instant et défend toi avec tout ce qui t’es possible d’avoir … ne pense à rien d’autre si ce n’est ta sécurité. Rien d’autre petit sœur … » Que voulait-il dire par là ? Qu’est-ce qu’il nous envoyait ? Je craignais à la fois le pire et la meilleure. Je le connaissais assez pour savoir qu’il ne ferait rien d’impensé et que si il nous envoyait ce quelque chose c’est qu’il y avait murement réfléchis. Mais je ne comprenais pas cette peur soudaine qui l’habitait. Mais comme toujours je le rassurais, lui dis que je n’utiliserais son cadeau qu’en cas d’extrême urgence. Je tachais de cacher mon trouble tout le temps que nous avions parlé mais quand il raccrocha je sentis mon cœur s’alourdir avec un très mauvais pressentiment … C’était toujours dur de le voir disparaitre de l’écran mais là d’autant plus. Que cachait-il ? Et pourquoi ce besoin pressent de nous protéger ? J’étais rentrée chez nous craintive ce soir là et jamais je ne me serais doutée de ce que mon frère nous avait envoyé …

Quelques jours plus tard un carton était déposé devant chez nous. Ni tampon de poste, ni d’adresse d’expéditeur. Rien si ce n’est une marque, que je reconnaitrais plus tard comme étant le symbole de la Wah Ching. C’est ma sœur qui s’était d’ouvrir le carton et qui, par la même occasion découvrit l’arme. Je l’avais regardé comme si c’était un jouet et l’avais prit dans mes mains en plaisantant. C’était lourd et froid et dur. Je n’avais jamais tenu d’arme à feu dans mes mains. Ma sœur le récupéra bien vite en me sermonnant comme quoi c’était dangereux, que Jun nous avait mis en garde et qu’il fallait prendre ça au sérieux. Elle l’avait caché, puis on l’avait laissé là, l’oubliant presque. Nous n’en avions jamais eut besoin, pourtant Jun avait insisté pour qu’on le garde à porté de main. Je n’ai réalisé son importance que le jour où ma sœur est partie avec … La première fois qu’on touche une arme c’est un peu comme la première fois qu’on fait l’amour. On ne sait absolument pas ce qu’on fait mais c’est très excitant et quoi qu’il arrive on trouve que ça se termine beaucoup trop vite. On se sent puissant avec une arme mais on ne réalise pas toujours ce que ça implique. Je ne le savais pas vraiment jusqu’au jour où j’ai foutue une balle entre les deux yeux de cet abruti. Et il est mort. Juste comme ça. Il a laissé une famille derrière lui et quand bien même il était l’homme le plus pourri du monde, ça n’effacera pas les larmes que sa petite a du avoir en apprenant sa mort. Et c’était ça qui me collait la nausée. Ma sœur se plaignait de ma trop bonne conscience. Il arrivait que je me pourrisse la vie pour certaines choses que d’autres personnes auraient oubliées dans la seconde. Je me souvins de la fois où, mourant de faim, ma sœur avait volé le déjeuné d’un garçon sortant de l’école un midi. Elle s’est régalée, partageant son butin avec moi. La faim m’a poussé à dévorer ce plat fait maison sans remord mais la culpabilité m’a vite rattrapé … alors le lendemain je l’attendais avec un sandwich que j’avais acheté avec les maigres sous que j’avais gagné. J’avais 11 ans et déjà je tentais de ne pas céder aux mauvaises tentations. Et mon innocence agaçait ma sœur au plus haut point, elle qui tentait de faire taire sa culpabilité, j’étais son Jiminy cricket. Mais je n’y arrivais pas. A faire du mal aux autres sans éprouver le moindre regret. Alors oui, la mort de cet homme, aussi méritée ou justifiée qui soit, me pesait sur la conscience. Parfois la nuit je me réveillais en sursaut, l’apercevant dans un coin de ma chambre, le regard fixe, le sang dégoulinant de ce trou béant que je lui avais fait. Et il fallait toujours plusieurs minutes pour me convaincre que ce n’était que mon imagination et qu’il fallait que j’efface cette peur qui me sciait le ventre. Je ne pleurais pas, mais j’étais terrifiée et chaque fois, retrouver le sommeil était impossible. J’entendais sans cesse son corps mou et encore chaud chuter lourdement au sol. Et toute la suite n’était qu’un amas de souvenir brouillé. La course poursuite pour quitter la villa, le chemin du retour que je ne vis pas passer. Je me demander encore comment j’avais fait pour conduire sans nous planter dans le décor. La seule véritable chose qui me rassurait au souvenir de cette nuit là, c’était le visage d’Il Nam endormit … Mon geste m’a dégouté des armes à feu, j’avais retiré la vie d’un homme mais je ne cessais de me répéter que si je ne l’avais pas fait, aujourd’hui je pourrais pleurer Il Nam. Alors au fond de moi ça atténuait un peu l’amertume et plus je passais du temps avec Il Nam et plus je me rassurais. J’avais fait le bon choix. Je regardais son visage caché ses lunettes et je regrettais qu’il ne les enlève pas …

Il me mettait mal à l’aise sans comprendre pourquoi. Je savais bien qu’il y avait un jeu de séduction entre nous, mais était-ce tout ce que nous partagions ? Un vulgaire jeu de chat et souri ? Après la nuit ainsi que la journée que nous avions passée j’aurais espéré un peu plus de … Plus de quoi ? Plus d’attention ? Plus de démonstration. Dès que je l’ai vu j’ai eu envie de lui sauter dans les bras, de le serrer contre moi, mais son attitude distante m’a refroidit. Je n’osais pas faire de geste vers lui, je me contentais donc de rester à distance lui laissant la possibilité de se rapprocher ou non. Il le fit c’est vrai, il utilisa même ce petit surnom que j’aimais tant … mais il n’avait plus rien de chaleureux. Son ton était … neutre, sans émotion. J’aurais préféré qu’il soit dur ou amusé, pas forcément tendre mais qu’il montre un minimum des émotions qu’il ressentait. J’étais complètement perdue et j’avais besoin d’un tout petit geste de réconfort à cet instant, pas une étreinte ni même un discours encourageant mais un simple sourire m’aurait suffit. J’aurais aimé croiser son regard, me dire que tout irait bien et que cette arme je n’étais pas obligé de m’en servir, juste … de la prévention comme Jun avait fait il y a 3 ans avec nous … Je reportais mon attention sur l’arme et me mordit la joue. Je serrais le canon entre mes mains et j’avais cessé de trembler. Je prenais sur moi pour paraitre forte devant Il Nam. Je détestais être faible devant les autres et encore plus devant lui … J’inspirais doucement en chassant le bruit assourdissant du coup de canon qui résonnait dans mon esprit. Je regardais ses doigts abîmés posés sur l’arme et mordilla ma lèvre inférieur. Mon regard se posa sur son avant bras où des bleus apparaissaient à travers les mailles de son pull. Je n’émis aucun commentaires mais j’aurais voulu lui demander ce qui s’était passé, comment s’était-il fait ça. Mais il gardait obstinément ses lunettes et son regard m’était toujours interdit. "J'ai pensé... enfin... on a des soucis avec un clan rival. Et..." Lorsqu’il prononça ces quelques mots, mon cœur rata un battement et j’aperçus une once de vérité dans ses propos. Est-ce que je pouvais enchainer et lui demander ce qu’il s’était passé ? Serait-il surpris de voir que cela ne me choquait pas. Oui, j’étais déjà au courant, ce qui signifiait qu’un membre du clan me l’avait dit. Et je savais qu’Il Nam était assez intelligent pour comprendre qui avait pu me tenir au courant … Est-ce qu’il m’avait envoyé des sms pendant ces deux jours ? Etait-il aussi distant avec moi parce que je n’avais pas répondu à l’un de ses messages ? pensait-il que je me fichais de lui ? Cette soudaine crainte me fit vivement redresser la tête et je m’apprêtais à lui dire que je n’avais pas pu répondre à ses messages parce que mon téléphone était cassé, mais sa phrase me coupa le souffle. Je restais la bouche ouverte, mes excuses en suspend. "Je ne peux pas toujours veiller sur toi, ni te protéger. Je peux pas non plus toujours te sortir d'une galère dans laquelle tu t'es fourrée..." Ca me fait l’effet d’un coup de poing et un petit rire désabusé s’échappe de mes lèvres entre ouverte. Je … je ne saisie pas vraiment ce qu’il veut dire, ou plutôt je ne veux pas comprendre. Mes doigts se crispent sur l’arme et mon visage se ferme. Si j’avais été moins bouleversé par la situation j’aurais vu cette moue soucieuse sur son visage, s’il avait retiré ses lunettes j’aurais vu cet éclat d’inquiétude dans son regard mais au lieu de ça … au lieu de ça je prenais sa remarque comme un coup de point en plein cœur. Alors c’est donc ça ? Il Nam me prends comme un boulet qu’il doit protéger pour je ne sais qu’elle raison … Alors toute cette histoire de chevalier est un poids pour lui ? Moi qui croyait que c’était un … petit quelque chose entre nous … Mais j’étais la seule à me complaire dans cette histoire de chevalier et de princesse. En réalité on était dans un délire de boulet et de sauveur malgré lui … Non, ce n’était pas ce que je voulais … je voulais juste … qu’il … qu’il prenne soin de moi. Mais je ne voulais pas que ce soit une obligation pour lui, loin de là. Je croyais qu’il … prenait plaisir à ça, tout comme je prenais plaisir à prendre soin de lui … Je ne pensais qu’il prenait nos échanges comme une corvée. Alors la nuit que nous avions passée n’était rien pour lui ? Et je me retrouvais ridicule devant lui à porter ce bracelet de bonbons autour du poignet comme une relique. J’étais ridicule d’avoir gardé ces tiges de feux d’artifice avec moi. Il devait me trouver bien enfantine et ridicule.

J’avais soudain chaud et j’avais mal à la tête à force de tout ressasser. Je ne pouvais pas croire à un tel changement de comportement en si peu de temps. Je me détournais de lui parce que sa vision me déroutait et je sentais une certaine colère naître en moi. J’étais déçu et apeurer. J’avais passé deux jours loin de lui à m’inquiéter de ce qui pouvait lui arriver, j’aurais déplacé des montagnes s’il avait besoin de mon aide et aujourd’hui il se pointait avec une arme dans un sachet de beignet. Et la seule chose qui trouvait à me dire c’est ça … Débarquer chez moi pour me filer un flingue histoire que je lui foute la paix. Mais j’étais ridicule ! Et vraiment conne de croire qu’il y avait quoique ce soit entre nous. Je m’en voulais d’y avoir cru, je m’en voulais d’avoir cru qu’il pourrait s’intéresser à moi plus que de raisons. J’étais quoi pour lui ? Un trophée mis en jeu avec Ru ? C’était à celui qui m’aurait c’est ca ? Et pourquoi gardait-il ses lunettes de soleil à l’intérieur hein ? Il me cachait quelque chose et ce simple fait était douloureux à accepter. Il ne me devait rien mais même si je me répétais ça inlassablement une part de moi me hurlait que si, s’il me devait quelque chose, parce que je n’étais pas folle ! Il y avait quelque chose entre nous, quelque chose que j’avais protégé sous la pression de Ru. Je refusais de croire que j’étais la seule à l’avoir perçu. Je me tournais brusquement vers lui et leva les yeux dans sa direction. Mon visage était fermé, presque en colère et il du penser que c’était surement à cause de l’arme puisqu’il me dit "Je ne te forcerais jamais à faire quelque chose que tu ne veux pas Jungney..." Le ton de sa voix vint me toucher en plein cœur. Bordel, comment faisait-il ? Une simple une phrase et il soufflait sur ma colère pour la faire vaciller. Un simple murmure … Il était con. Oui Il Nam tu es con ! C’était quoi ce jeu que tu jouais avec moi ? J’avais la trouille h24 de le perdre … et voilà que tout me paraissait flou aujourd’hui … J’avais tellement attendu de le voir … il m’avait manqué chaque seconde un peu plus … s’en était presque douloureux. Mais alors que je suis avec lui dans la même pièce j’ai l’impression de le déranger … pourtant rien ne l’avais obligé à venir déposer cette arme chez moi, sauf s’il désirait se débarrasser de moi … "Je crois qu'on était fait pour se rencontrer cette nuit là..." Ses mots me revinrent en mémoire, il avait parut si sincère cette nuit là… Qu’est-ce qui avait changé alors ? Il s’éloigna et entra dans la salle de bain ce qui me laissa quelques seconde de répits. J’inspirais pour calmer les battements de mon cœur. Je ramassais le sac de beignets et glissa l’arme dedans. Je savais quoi faire avec cette arme. Et je savais qu’il fallait bien que j’y passe par là un jour. Il fallait que j’apprenne à me servir d’une arme … je faisais partie de la Wah Ching, mon tatouage le prouvait. Et avec les missions que me donnaient Ru je n’étais plus seulement un rat derrière son écran mais je prenais en grade. Je ne savais pas comment l’annoncer à Il Nam mais pendant notre pseudo voyage Ru m’a annoncé une nouvelle et j’étais incapable de dire comment je me sentais face à ça … Désormais je ferais partie des groupes qui vont sur le terrain. Je ne ferais aucune des transactions à proprement parler mais je serais en charge de toutes les protections électronique et les pièges que je placerais à l’insu de nos ennemies. Et suite à l’attaque du clan adverse il lui fallait plus d’hommes sur le terrain. Que je sois inexpérimentée il s’en moquait. Tout ce qu’il voyait c’était sa réussite. Il m’envoyait à l’abattoir c’était certain mais je refusais de me laisser faire comme ça. Alors quand Il Nam revint des toilettes en reniflant je mis quelques secondes à trouver les bons mots. Il faut dire que l’attitude du californien était étrange et pendant un instant je me demandais s’il s’était réellement pris un shoot dans ma salle de bain.

« Je suis désolée si je suis un fardeau pour toi. Je n’avais pas réalisé que ça te pesait de devoir m’aider. Ce n’était pas le but, excuse moi. Je pensais que … que … » Je marquai un temps ; je n’arrivais pas à lui dire ce que je pensais. Je pensais quoi ? Que ça lui plaisait d’être là pour moi, qu’on soit tous les deux. C’est vrai, pour une fois nous n’étions plus seuls, pour une fois on avait quelqu’un sur qui veiller et qui veillait sur nous … Parce que jusqu’à preuve du contraire, moi aussi je lui ai sauvé la vie, moi aussi j’ai pris soin de lui quand il était blessé … On était quitte alors ? J’aurais voulu que mon ton soit amer et dur mais il était juste triste. Et au lieu de planter fièrement mon regard dans le sien je préférais regarder le sachet de beignet. J’avais l’air de quoi là ? D’une enfant ? En tout cas je n’avais rien de la femme prête à se servir d’une arme et tuer tous les ennemies d’un clan adverse. Et pour ne pas lui laisser le temps de parler, je repris d’un ton pressant « Mais avant que tu ne partes est-ce que je peux te demander un dernier service ? Je ne sais pas me servir de ce genre d’objet … Est-ce que tu pourrais m’apprendre ? S’il te plait …Après, promis, je ne te dérange plus et je me débrouillerais par moi-même … » C’était douloureux de lui dire ça parce que ce n’était absolument pas ce que je voulais … Je me mis à jouer avec le bracelet de bonbon qu’il m’avait offert et fit rouler les bonbons sur ma peau. Mon regard fixa un point dans le vide et lui d’une voix plus sérieuse que je ne l’aurais cru « Il Nam il faut que je te parle … » Je relevais mes yeux vers lui et m’approcha doucement après avoir déposé l’arme sur le comptoir. Il portait notre chaton dans ses bras et je lui caressais doucement la tête avant de dire « Ru m’a assigné au terrain à partir de maintenant. Je devrais accompagner chaque membre du clan sur les missions extérieures importantes. Alors j’ai besoin que tu m’apprennes à me servir de cette arme … Je n’ai pas envie de crever de bêtement, je n’ai pas de sauvegarde comme Lara Croft moi. » J’aurais voulu tenter de faire une blague mais ma voix était inquiète et apeurée. Mes mains tremblaient alors que je caressais Grosse tête. Vous savez le plus drôle ce que je n’avais pas peur de mourir, enfin pas en soit, j’avais surtout peur de mourir et laisser Il Nam seul … On était fait pour se rencontrer, il me l’a dit, et j’étais persuadé qu’il était sincère avec moi. Je ne le voyais pas dire ça à toutes ses conquêtes. Mais en réalité … Non. Quand bien même il paraissait si froid avec moi je ne pouvais me résigner à le laisser comme ça. Il avait besoin de moi … je relevais mon visage vers lui et posa ma main sur son coude comme pour l’empêcher de fuir. Je caressais sa joue doucement du bout des doigts et monta délicatement sur sa pommette pour ne pas lui faire mal et caressa son bleu apparent à la limite de ses lunettes. « Qui t’as fait ça … ? » murmurais-je presque craintive qu’il m’envoie bouler. Je ne voulais pas paraitre insistante ou lourde, mais je me faisais réellement du souci pour lui … et c’était peut-être ça qui l’étouffait … réalisant que j’empiétais surement sur un terrain où il ne me voulait pas je soufflais du bout des lèvres en retirant mes doigts de sa joue « Désolée … je ne veux pas te … enfin ça ne me concerne pas … Pardon d’être aussi intrusive, je m’inquiète juste pour toi … je n’aime pas quand tu es blessé, cont… » Contrairement à toi ? Oserais-je vraiment dire ça ? Non … Non parce que ce n’était pas vrai, je savais pertinemment qu’il ne serait pas insensible si on me blessait … la preuve en ai, cette nuit là dans son appartement. Alors je repris en modifiant mes propos « qu’on te fasse du mal c’est insupportable pour moi … » je secouais la tête comme pour chasser les images d’Il Nam blessé. Je cherchais quoi à lui dire ça ? Attiré sa compassion ? Sa pitié. Arrête ça ma pauvre … tu te ridiculises plus qu’autre chose. Je reculais alors doucement en laissant juste ma main glisser le long de son bras. Je déglutis et pour garder contenance commença un combat acharné avec le bouton de mon short qui ne cessait de se défaire. C’était surtout plus facile pour ne pas regarder Il Nam, même s’il avait ses lunettes je pouvais sentir son regard brûlant sur moi et la tournure des choses me terrifiaient …. Je ne voulais pas le perdre … De quelques façon que ce soit …
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Anonymous
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Sam 1 Fév - 14:55

"Dis Il Nam... Si les choses tournent mal... Promets-moi que tu trouveras mes sœurs et que tu t'occuperas d'elles..." son cœur rata un battement alors qu'il entendait le son grave de Jun. Arrêté dans son geste, il se tourna vers lui le regardant, cherchant à comprendre pourquoi il lui disait cela. Pourquoi maintenant? Et pourquoi était-il aussi sérieux? Malgré lui la peur le tirailla, il n'aimait pas le voir ainsi et surtout entendre ces mots. Cela sonnait comme un adieu comme si quelque chose de mauvais aller arriver. Pour se rassurer, il laissa échapper un rire entre ses lèvres, l'un de ceux qui dédramatise les propos ou les situations "Qu'est ce qui te prends? Ça va aller! Comme toujours on va assurer." mais ses mots ne plaisaient pas au coréen, sur son front si lisse d'ordinaire il vit apparaitre un ride soucieux et contrarié. Il le voyait, son meilleur ami se retenait de ne pas lui balancer une remarque ou bien même de lui dire qu'il était con. Il aurait surement raison, mais il était trop sur de lui pour douter. A ses yeux ils étaient les meilleurs et les mieux placés aussi pour faire ce job. Ce n'était qu'une transaction, comme toujours l'ambiance serait tendue et nerveuse, mais il ne craignait rien. Derrière le mur solide qu'ils avaient battis tous les deux rien ne pouvaient les atteindre ou les toucher. Ils étaient invincibles, l'avait-il oublié?? Mais dans ses yeux noirs, Il Nam lisait la peur qui le tiraillait et la crainte de quelque chose. Lui se sentait confiant, alors que son meilleur ami sentait ce mauvais pressentiment jusqu'au fond de ses tripes. Il aurait aimé trouver les mots pour lui faire comprendre qu'il n'avait rien à craindre que ce soir ils rentreraient tous les deux pour se poster devant leur film qu'ils avaient téléchargé dans la matinée. Mais il ne trouvait rien à dire surtout pas lorsque son ami lui coupa le fil de ses pensées "Promets le moi Il Nam! C'est tout ce que je veux." était-il devenu fou? Une angoisse s'immisça dans sa gorge mais il se refusa de s'y laisser aller. Jun avait tord, son air grave le touchait, mais c'était ce genre de comportement qui faisait perdre pied et qui changeait tout. Ne voyait-il pas que les cartes étaient entre leurs mains? Que c'était eux qui dominaient le monde? Que lui arrivait-il bon sang? Le californien le regardait, au début perplexe il devenait désormais surprit et désabusé par les remarques du coréen. "Arrête, on rentrera sagement ce soir comme à chaque..." "Promets le moi bon sang!!! Je te le demande Il Nam!! Promets le moi!!!!" sans le vouloir il avait monté le ton, sa voix plus dure il parvenait cependant à y lire l'inquiétude et la peine qui l'envahissait. Son air froid, ses poings serrés... Il comprenait que ce n'était pas une demande comme les autres, que quelque chose le tracassait vraiment et qu'il craignait plus que tout que ses sœurs se retrouvent seules. La promesse qu'il devait lui faire était importante à ses yeux, il n'avait pas besoin d'avoir peur de craindre que l'américain ne lui dise simplement ce qu'il voulait entendre. Non il savait que si il le disait, il tiendrait sa promesse, jusqu'a perdre la vie, quitte à la sacrifier pour "elles". Sa mâchoire grinça, touché par les mots de son meilleur ami, c'est pourtant d'une voix assurée qu'il lui répondit "Je te le promets Jun." Il n'avait rien besoin de plus, sa tête relevée vers lui, leurs regards qui se croisaient, ils savaient tous les deux que cette promesse les unissaient à jamais. Peut-être que plus rien ne serait pareil, mais il s'en fichait. Dans les yeux de son meilleur ami, il vit cette lueur, ce soulagement naitre en lui. Il n'était pas seul, quelqu'un était là pour lui et pour elles. Se sentirait-il vraiment apaisé en sachant que s'il arrivait quelque chose il serait là? Cette nuit de juillet, il aurait aimé en savoir plus, mais le devoir les avait appelé, et c'est plein d'assurance qu'il avait quitté leur appartement.

Peut-être avait-il d'ailleurs été trop confiant. Alors que la nuit était tombée, dans l'entrepôt froid er vide du port, se jouait l'un des scénarios les plus connus d'affaire de drogue. Une transaction, lourde et onéreuse sur laquelle comptait beaucoup leur boss. Jun semblait plus serein, mais il savait que ses mains crispées sur son arme prouvaient l'inverse. Avait-il vraiment peur pour ce soir? Il Nam, ne pensait à rien, seulement à sa réussite et au paquet d'argent qu'il se ferait avec ce deal. Comme toujours il aurait les mérites de son patron, et pourrait s'acheter tout ce qu'il voulait. C'était lui qui était sur le devant de la scène, le premier rôle lui était accordé alors qu'un ballet de voiture aux vitres teintées se déroulait devant ses yeux. Son regard arrogant se posa sur cet homme, la même allure que tous les autres, il semblait déçu d'avoir en face de lui un gamin. Mais jamais Il Nam n'avait bronché, laissant juste un rire sarcastique franchir ses lèvres. Son âge ne faisait pas son expérience, bien malheureux celui qui pensait le contraire... Il se sentait bien, confiant parce-que son adversaire le prenait de haut. C'était lui qui avait les avantages, il le sous-estimait, il savait qu'il pourrait en profiter... Ouvrant la mallette contenant des kilos de drogue il affichait ainsi, fièrement le pouvoir qu'il tenait dans entre ses mains et la place qu'il avait dans son gang. Mais peut-être aurait-il dut prévoir que les choses tourneraient mal. Peut-être que lui aussi aurait dut sentir cette peur le prendre à l'estomac, comme Jun cette nuit là... Le premier coup de feu avait résonné lourdement, se faisant écho aux autres. Il ne l'avait pas vu venir, instinctivement il s'était baissé, son arme sortie entre les mains, c'était cependant Jun, qui avait tiré sur l'homme en face de lui, et qui le menaçait. Son sourire satisfait aurait pu s'emparer de lui, mais son meilleur ami n'allait pas bien. Il savait que ces choses là se passerait, il l'avait pressentit depuis le début. Caché derrière une voiture, à l'abris des coups de feu, Il Nam avait observé son ami, les dents serrées, il rechargeait son arme, nerveux et agacé d'avoir raison. L'envie de plaisanter lui démangea la langue, mais il n'en fit rien lorsqu'il croisa le regard du coréen. Ses yeux noirs, lui faisait comprendre une chose, qu'il se taise, et qu'ils se sortent de là au plus vite. Remonté par l'adrénaline, il avait pointé son arme, sur l'un de ses rivaux, les voyants geindre et blessé au sol. Parmi la folie ambiante, il n'avait pas su voir toutes les silhouettes dans l'entrepôt, ni même mesuré le risque qu'il prenait en voulant aller récupérer la marchandise... Un bruit sourd retentit, alors qu'il coupait net à sa course. Ses oreilles sifflèrent, tandis qu'il se sentait devenir léger, et voyait ses yeux se troubler. Une douleur lancinante dans la poitrine, le fit s'écrouler au sol. Ses doigts couverts de sangs, son propre corps ne le supportait plus, ses muscles ne lui répondaient plus. Une angoisse affreuse se fraya un chemin dans sa gorge, mais il n'entendait plus rien, ne voyait quasi plus ce qui l'entourait. Ses paupières devenaient lourdes, subitement il se sentait épuisé, éreinté par la vie et par cette souffrance indescriptible. Son souffle était court, le sol si froid... "Il Nam! Il Nam bordel, tu m'entends?" Oui, il l'entendait, mais il semblait si loin. Ses yeux agars, vrillaient sans réussir à se fixer sur un point, il se sentit soulevé, apercevant le visage de son meilleur ami, qui avait l'air soucieux... Du sang recouvrait ses traits biens dessinés et son regard malicieux était effrayé... Il ne se souvint de rien, seulement d'avoir posé ses yeux sur lui... et cette peur atroce qui lui broyait le ventre... Il ne voulait pas partir, pas comme ça. Il avait promit à Jun qu'il serait toujours là pour lui... Cette nuit là, il avait prit conscience que sa vie n'était pas celle qu'il vivait. Qu'il voulait autre chose, et être différent. "Tu m'as fais peur espèce d'idiot ! Tu devrais savoir que j'ai toujours raison." Et une fois de plus il visait juste. Il Nam s'était sentit puissant, trop fort pour vaincre ce monde et être au sommet.

Mais il avait comprit qu'une arme ne faisait pas de lui, un homme plein de pouvoirs, elle pouvait aussi le menacer et lui prendre sa vie. La modestie, avait été une chose qu'il avait dut apprendre à ses dépends. Aujourd'hui, il considérait son existence autrement, malgré qu'elle ne soit pas comme il l'aurait souhaité à l'époque. Ce qu'il voulait enseigner à Jungney était la même chose qu'il avait ressenti après cette nuit là. Mais il ne savait pas comment abordé le sujet avec elle. Qui était-il vraiment pour elle? Il rêvait de lui offrir une meilleure vie, une existence plus belle et plus douce, lui donner cette arme allait à l'encontre de qu'il espérait. C'était peut-être finalement ça qui le dérangeait... ou alors cette stupide question quant à savoir ce qu'elle avait fait pendant ces deux jours. Il avait beau se dire que ça n'était pas important la vérité c'est que ça l'était. Parce qu'il voulait savoir, et comprendre pourquoi elle ne lui avait pas parlé. C'était idiot non? Il se rendait compte qu'il était possessif, et qu'il avait un besoin dépendant de savoir ce qu'elle pouvait faire ou être avec qui. C'était stupide!!! Il s'en voulait, d'y songer autant, de se demander ce qu'ils étaient l'un pour l'autre, si il pouvait la considérer comme "cette fille", celle qui est la plus importante, celle qui le fait rêvé et voyager par ses mots, ses caresses et ses attentions. Il avait envie d'y croire, si elle savait comme elle le faisait sourire et revivre. Mais il ne savait pas comment s'y prendre, ni même comment lui faire comprendre qu'il n'avait eut de cesse de penser à elle. Le fait qu'elle ne lui envoie aucun message, signifiait peut-être qu'elle se fichait de lui? Ou alors qu'il n'était qu'un type parmi tant d'autres. Il savait qu'elle n'était pas ce genre de femme, mais elle avait du potentiel, et savait joué de ses charmes. Peut-être que comme tous les autres, il était tombé dans le piège.... le pire scénario pour lui était qu'elle soit en vérité plus qu'un trophée pour Ru, et que tous les deux s'amusent à le mener en bateau depuis le départ. Et si elle avait été embauchée par ce chinois? Si son but c'était de le séduire? "Bon sang, enlève-toi ça de la tête!!!" Elle n'était pas ce genre de fille, elle détestait Ru autant que lui le haïssait. Il savait qu'elle avait de la rancœur à son sujet, il ne savait pas quel lien les unissait vraiment, mais il ne pensait en aucun cas qu'il s'agisse d'une relation charnelle et amoureuse. Alors pourquoi restait-il aussi réservé et distant? Il tentait de faire de son mieux, mais il y avait ces questions qui lui trottaient dans la tête. Le besoin pressant de mettre un mot sur ce qu'ils étaient réellement. Un couple? Un vrai couple? Il voulait dire par là, l'un de ceux qui ne pense qu'à sa moitié, l'un de ceux qui ne veut pas aller voir ailleurs, et l'un de ceux qui pense à l'avenir. Il voulait construire quelque chose à deux, avoir des rêves, les partager avec elle, et la voir croire. Ne pas trouver bête ses mots, ses pensées, ou bien même ses projets. Si seulement, il pouvait savoir ce qu'elle avait en tête, ce à quoi elle pensait quand il était à ses côtés. Jungney était spontanée, elle lui avait confiée des choses qu'il n'avait jamais entendu de la bouche de personne. Il se trompait, peut-être se laissait-il avoir mais... c'était bon d'y croire. Malheureusement, il ne savait pas ce qu'il fichait, entre sa gêne et ses interrogations, il se laissait avoir par la nervosité sans pouvoir maitriser ce qui se passait. C'était pour cette raison qu'il avait trouvé la première occasion de fuir en allant prendre un shoot dans ses sanitaires. Il devrait avoir honte, mais le junkie qu'il était voyait ça comme un remède à ses tourments.

Lorsqu'il sortit de sa salle d'eau, il pensait pouvoir enfin se détendre, mais l'attitude de Jungney et ses remarques brisèrent le peu de sérénité qu'il pouvait avoir. Il avait beau réussir à décoller avec sa dose, elle le ramenait sur terre violemment, pour lui rappeler qu'il n'était finalement qu'un con. Son coeur se serra, alors qu'il n'osait déjà plus caresser leur chaton. Sa gorge devint sèche, tandis qu'il s'insultait d'être un idiot. Comment faisait-il pour être aussi crétin? Il aurait dut s'en douter, personne ne pouvait comprendre où il voulait en venir dit de cette façon. Il voulait la reprendre lui dire qu'elle se méprenait mais évidemment entre le vouloir et le faire il y avait tout un monde. Il resta muet, se sentant juste trop idiot pour dire quoique ce soit. Ils avaient l'air de deux gamins, incapables de se parler et de se dire les choses telles qu'elles étaient. Serrant les dents il détourna les yeux regardant leur chaton avant de relever la tête vers elle. Il tenta de trouver le courage qui lui manquait mais elle coupa aussi vite son élan en venant lui balancer un nouveau coup de couteau. De nouveau son cœur se serra, alors qu'il la fixait sous ses lunettes noires. Il n'arrivait pas a croire qu'elle puisse imaginer un seul instant qu'il voudrait se débarrasser d'elle. N'était-ce pas si clair que cela? Pensait-elle qu'il n'était pas sincère la dernière fois? Qu'il avait joué avec son cœur? Il trouvait ça bête finalement, car les risques qu'il avait prit aurait dut être suffisant et lui faire comprendre qu'il était sérieux avec elle. Brusquement il ressentait même l'envie de lui dire qu'à cause de ce qui était arrivé il s'était fait malmené par Ru, qu'à cause d'elle il s'attirait les foudres d'un psychopathe sadique. Son visage en était la preuve même, son corps couvert de bleus en entier aussi. Mais il ne pouvait pas et malgré qu'il se sente contrarié il préférait réfléchir avant de parler. Il ne voulait pas qu'elle se sente coupable ou encore qu'elle le prenne comme un nouveau reproche. Il ne regrettait rien de cette nuit là, absolument rien! Même si aujourd'hui tout n'était pas parfait et qu'il s'était attendu à d'autre sorte de retrouvaille. Il n'avait aucun regret concernant ce qui s'était passé entre eux et les choix qu'il avait fait. Si c'était à refaire il referait la même chose. Mais pour ce qui était de ce moment il serait bien revenu quelques minutes auparavant pour être moins craintifs, et lui dire ce qu'il avait sur le cœur. Mal à l'aise, il resta silencieux, alors que son monde semblait s'écrouler en entendant Jungney lui dire qu'elle avait à lui parler. Est-ce que ce qu'il redoutait, allait finalement arriver? Allait-elle lui dire que eux deux c'était une erreur? "Tout mais pas ça..." suppliait-il intérieurement. Elle pouvait lui dire ce qu'elle voulait mais il n'était pas prêt à accepter ces mots là. En la voyant s'approcher, il sentit ce rythme devenir fou et entêtant, presque trop bruyant pour qu'il ne l'écoute. Il restait paralysé par la peur, lui qui semblait pourtant si détaché et lointain. Il se retint de déglutir, se rendant compte qu'il n'osait à peine prendre son inspiration, de peur d'écouter ce qu'elle avait à lui dire. Son attention reporté sur elle, il cru qu'on lui asséné un nouveau coup dans la poitrine, en entendant ses propos.... Etait-ce finalement pire que ce qu'il avait imaginé? Oui, car il s'apercevait qu'il préférait encore qu'elle le déteste, plutôt que de la perdre! Déglutissant difficilement, il se sentit défaillir, cette même angoisse qui l'avait envahit en apprenant pour ce gang rival, cette même crainte qui le tenaillait de l'intérieur. Pourquoi fallait-il que ce chinois se mêle de sa vie ainsi? Pourquoi ne la laissait-il pas tranquille? Etait-ce seulement pour l'atteindre lui? Savait-il à quel point cela le toucherait? Sa mâchoire crispée, lui donnait un air dur, et inaccessible. Elle s'approchait, mais lui se sentait loin.... à des kilomètres de là, dans ses pensées, perdus dans ses craintes et ces peurs. Touchant son visage, elle fit glisser ses doigts jusqu'à cette marque qu'il aurait aimé lui cacher. Il ne voulait pas qu'elle la voit, ni même qu'elle la comprenne... il ne pouvait pas lui dire, il ne pouvait pas répondre à cette question. Parce-que celui qui lui avait fait, n'était autre que l'homme qui la blesserait, et lui ferait du mal. Ses mots le touchaient, mais il n'arrivait pas à oublier ce qu'elle venait de lui apprendre. Son monde s'écroulait, comment réussir à vivre s'il savait qu'elle était en danger? Il n'y parvenait pas, cette idée le tuait, c'était trop dur à accepter :

"Il t'a demandé ça?"

Son ton était dur et sec, mais il ne pouvait pas parler de Ru d'une autre façon. Il le détestait, et encore plus pour ça. Comment pouvait-il être aussi odieux? Ne pouvait-il pas la laisser tranquille? Il n'arrivait pas à l'admettre, ce n'était pas possible, elle ne pouvait pas se mêler aux autres ainsi, et risquer sa vie pour... rien. C'était à lui que revenait ce genre de tache, aux autres, mais pas à elle ! Oui, il était en colère, pas contre elle, mais contre ce chinois et l'enfer qu'il continuait à lui faire vivre. Ce connard lui avait déjà prit tout ce qui comptait à ses yeux, la seule chose qui avait de l'importance et le cauchemar recommençait. Il n'était pas prêt, non il n'était pas prêt à subir un nouveau chagrin, une peine aussi grande. Il le savait, cette fois-ci, il ne se relèverait jamais. Il la fixait, gardait son regard rivé sur elle... Mais il savait... il savait que son attitude lui laissait croire, que les choses avaient changées. Et elle avait raison... oui tout avait changé le jour où il avait posé ses yeux sur elle :

"Je t'interdis d'imaginer une seule seconde, que je puisse vouloir être ailleurs que là où tu es..."


Les muscles de sa mâchoire se tendirent, alors qu'il serrait les dents, contrarié, mais surtout.... si sincère. Ça lui faisait mal de dire ça, parce qu'il avait peur... si peur de ne plus pouvoir avancer si elle n'était pas là. Si peur de ne plus pouvoir sourire ou se sentir vivant. Il avait besoin d'elle à ses côtés, pourquoi voudrait-il être ailleurs? Il l'aurait regardé dans les yeux, s'il pouvait, mais il craignait trop qu'elle veuille en savoir plus. Pour sa sécurité il ne dirait rien, il tenait trop à elle pour prendre autant de risque. Et que pourrait-elle y changer si elle savait? Ru avait le pouvoir, il se vengerait même sur la coréenne, il en était certains. Poussant un petit soupir, il déposa leur chaton au sol et s'approcha doucement, laissant sa main trouver la sienne. Ses yeux cachés par ses verres teintés, étaient si franc, et si doux.... mais ils étaient craintifs. Levant sa main, il la mena jusqu'à sa poitrine, plaçant sa paume brûlante, contre son coeur avant de lui murmurer :

"Est-ce que tu la sens? ... cette crainte qui me ronge de l'intérieur..."

Le rythme des battements s'accélérait dans sa cage thoracique, parce qu'il se trouvait auprès d'elle, mais pas seulement. Avec ce qu'elle lui avait dit, son angoisse ne faisait que se décupler, devenir plus forte et plus réelle. Et si lui aussi avait un jour ce mauvais pressentiment? Celui qui avait envahi son meilleur ami, et qu'il n'avait pas écouté? Il ne voulait pas qu'une telle chose se produise avec elle... Il s'en était sorti, mais si pour elle ce n'était pas le cas? Prendre le risque c'était admettre, qu'il pourrait vivre sans elle, et ça... c'était impossible :

"J'ai peur Jungney... à chaque minute que je passe loin de toi, j'ai peur de te perdre...."

Laissant glisser ses doigts le long de sa paume, il frôla sa peau tendrement, délicatement jusqu'à ce qu'il l'approche de ses lèvres blessées. Y déposant un baiser doux et sincère, alors qu'il venait poser son autre main à sa taille. Il espérait qu'elle comprendrait, qu'il disait vrai, qu'il ne jouait pas. Il n'avait pas besoin d'être enivré pour lui dire ces choses là. Il les pensait réellement, rien n'était finalement plus naturel que ce qu'il ressentait pour elle. Il était fou, mais il s'en fichait, et si sa présence à ses côtés avait un prix, il était prêt à l'accepté. Il guida sa main jusqu'à sa joue, pour venir la plaquer. Un sourire étira ses lèvres, tandis qu'il la regardait, et l'incitait à se rapprocher. En cet instant, il voulait pouvoir l'embrasser, mais quelque chose l'en empêchait. De la malice? La peur? Ou alors autre chose? Et si il disait que c'était ses sentiments? Cette chose trop forte au creux de son ventre qui lui faisait perdre la tête. Ce besoin d'être aussi sincère, de savoir où il allait, tout en se jetant dans le vide en même temps. Il voulait peut-être calmé le jeu, de lui même il se rendait compte que tout avait été trop vite. Alors oui, quelque part c'était peut-être mieux qu'il y aille doucement. Venant attraper son visage entre ses mains, il avança le sien, sans succomber à la tentation :

"Je veux t'apprendre à te servir d'une arme pour cette raison. Quand je ne suis pas là, tu sauras te défendre... et je crois... je crois que ça me rassura un peu. Si tu ne le fais pas pour toi, fais le pour moi!"


Il était égoïste, il le savait au fond de lui, mais il ne pouvait s'empêcher de lui faire cette demande. Il lui sourit un peu plus, laissant même ses yeux se poser sur ces lèvres qu'il convoitait. Il se mordilla la sienne, de toute évidence, prêt à vouloir croquer ce qu'il désirait mais... non. Au lieu de ça, il préféra venir déposer un baiser sur le bout de son nez, s'amusant de jouer les faut prude, avant de s'éloigner. Souriant un peu plus, il préférait penser à autres choses, et surtout ne pas lui montrer à quel point il était contrarié par la nouvelle qu'elle lui avait annoncé. Au fond de lui, il la gardait, l'enfouissait lentement mais surement pour y repenser plus tard. Quand elle ne serait pas là, et peut-être quand il se retrouverait face à ce chinois. Gardant sa main dans la sienne, il la fit tourner en direction de la salle de bain, avant de venir lui tapoter les fesses :

"Va te changer princesse ! Je te laisse pas sortir habillée comme ça !"

Pas qu'il n'aimait pas au contraire, il la trouvait vraiment sexy et attrayante. Mais il préférait garder ce genre de tenue pour lui. Jaloux? Carrément! Possessif? Evidemment ! Et il ne s'en cachait même pas. Il avait beau lui sourire, et être détendu, il ne plaisantait pas vraiment. Il ne la laisserait pas sortir ainsi. Hors de question qu'on vienne la mater et qu'on la siffle à chaque coin de rue. S'appuyant sur le bord de levier, il la regarda, lui faisant un petit signe pour qu'elle aille réellement à la salle d'eau. Il ne bougerait pas, tant qu'elle ne revenait pas avec un pull et un pantalon.... oui ou alors un scaphandre.
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Anonymous
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Sam 1 Fév - 15:05

My exhausted heart, keeps telling me that I only need you. It’s unbelievable.



Si je dois vivre sans lui est-ce que j’en serais capable ? C’est bête de me demander ça parce qu’après tout je ne le connais que depuis quelques temps … une infinité comparé à mon existence et pourtant ces quelques semaines avaient fait voler en éclat toutes les années de ma vie passée sans lui. J’avais finis par croire que je ne pourrais plus jamais me passer de lui. Il était mon oxygène quand je manquais d’air. Il était mon roc quand je perdais pied. Il ne pouvait pas sortir de ma vie je ne lui en laissais pas le droit. Parce que c’était dégueulasse de débarquer dans ma vie au moment où je m’y attendais le moins, apparaitre comme l’évidence même, me faire croire que plus jamais je ne pourrais vivre sans lui, me faire rêver, me rendre heureuse et tout m’arracher du jour au lendemain … Je détestais penser qu’il ne pourrait plus débarquer ici au petit matin avec des croissants. Pendant l’espace d’un instant mon esprit imagina le pire. Je me retrouverais seule, à nouveau. Et ce n’était pas ce qui m’effrayait vraiment, la solitude s’était immiscé dans ma vie avec une lenteur déroutante et douloureuse. J’avais appris à vivre avec même si c’était de plus en plus difficile et que je perdais haleine. Ce qui m’effrayait le plus dans cette solitude c’est que lui ne serait pas là … Non il ne serait plus là. Il disparaitrait juste comme il était venu. Il parait qu’arracher un pansement rapidement ca fait moins mal et que la douleur passe plus vite. J’avais surtout l’impression qu’en retirant ce pansement je ne ferais que faire céder le barrage de cette hémorragie qu’Il Nam avait stoppé. Je perdrais pied sans lui et je serais incapable de garder cette force en moi. Je crispais ma main sur mon t-shirt en repoussant ce flot de pensées idiotes et douloureuses. Il ne me ferait pas ça … Mon regard se porta sur la fenêtre par laquelle nous avions regardé la pluie tomber. Je sens encore sa paume chaude recouvrir ma main frêle. Et la douceur de sa voix. Non, ça c’est le genre de souvenir qui me brule la peau, comme marqué au fer rouge. C’est le genre de moments que je ne peux pas oublier et surtout que je ne veux pas oublier. Comment pourrais-je, je peux encore sentir sa peau contre la mienne, et le sucré de ses baisers. Ils me rendent vivant ces souvenirs moi … et je ne veux pas être de ceux qui reste ancré au passé car le présent et le futur les font mourir à petit feu … Je voulais créer de plus en plus de souvenir, je voulais gonfler mon cœur de moment magique, pas repasser en boucle des instants volés qui fanerait avec le temps … Il Nam était la personne que je ne voulais pas rattacher au passé. Il méritait de faire partit de ma vie, aussi compliquée soit-elle. J’avais perdu ma famille, est-ce que j’avais le droit de m’en créer une ? Me laisserait-il faire de lui ma famille, mon tout, ma vie ? Parce que je ne voyais pas les choses autrement. Quelle autre évolution possible pourrions-nous avoir ? Je refusais de croire qu’il serait bien sans moi … S’il avait besoin de temps je lui en donnerais, parce qu’après tout, moi aussi je ne sais pas où j’en suis. Je sais ce que je veux c’est vrai, mais je ne sais pas comment l’avoir. Parce qu’on est deux … on est deux dans cette relation et que mes décisions influeront les siennes, parce que mes décisions ne seront prises que grâce aux siennes … mais ce qui était sûre c’est que jamais, jamais je ne le laisserais quitter ma vie. Peu importe ce qu’il se passe entre nous ou avec la terre entière. Il m’appartient et je lui appartiens, à partir de ça … plus rien n’avais d’importance. Il fallait que je croie en nous sans flancher si je voulais pouvoir rester forte. Il le fallait … "Il t'a demandé ça?" Son ton était dur, sa voix claqua dans l’air. Il était en colère ? Il le semblait en tout cas. Je déglutis et acquiesça en baissant la tête. Je me sentais coupable, coupable de ne pas être capable de dire non à ce chinois qui s’immisçai dans ma vie depuis plus de deux ans.

Je me souvins encore de la première fois que j’avais rencontré Ru … J’avais débarqué en Californie pour retrouver mon frère, petite hackeuse hors pair, j’avais finalement retrouvé sa trace grâce à quelques informations de la Wah Ching que j’avais combiné au mienne. Il ne m’avait pas fallut plus de 3 jours pour retrouver sa trace. J’avais donné l’adresse malgré moi au clan et j’avais attendu dans cette chambre d’hôtel pendant près de 24h avant qu’un homme daigne se présenter devant moi. Celui qui maudira ma vie et qui me fera vivre un enfer.Ru. Quand il s’est posté sur le pas de cette porte il avait un air impassible et pourtant il donnait l’air d’avoir vu un fantôme … Il me fixait sans rien dire, sans bouger, sans même cligner des yeux une seule fois. Il s’approcha doucement de moi en laissant la porte se refermer dans un grincement lent et glauque. J’avais peur et il le vit dans mon regard. Il se mit à sourire et jamais un sourire ne m’avait autant glacé le sang. Je déglutis difficilement. Il faisait une chaleur étouffante en ce soir de Juillet. Je pouvais sentir ma sueur couler dans le creux de mes reins. Il dégagea une de mes mèches poisseuse et la glissa derrière mon oreille. Il continuait de sourire et intérieurement je le suppliais d’arrêter mais la peur me sciait et j’étais incapable de parler. Il glissa le bout de ses doigts sur ma joue et releva mon menton brusquement vers lui.J’inspirais doucement et tentais de contrôler les tremblements de mon corps. J’avais 19 ans, je croyais m’en sortir seule mais je comprenais que je m’étais attaqué à bien plus fort que moi … je savais que j’aurais dû écouter mn frère mais il fallait que je fasse taire ce mauvais pressentiment … alors j’étais venue au USA le récupérer … « What’s your name ? » me demanda-t-il d’une voix qui allait me dégouter chaque fois que je l’entendrais. Il me fixait un instant et devant mon regard perdu répéta en coréen « Tu t’appelles comment ? » « Jun… Jungney Monsieur … » Il eut un rire gras et acquiesça.« Gwak ? » J’acquiesçai à nouveau en silence ayant peur d’en dire trop, mais à croire que cet homme savait déjà pertinemment qui j’étais … L’avantage que nous avions avec Jun c’est que malgré notre gémellité, nous ne nous ressemblions que peu. Surtout les yeux et le regard. Nous avions la même façon de rire et la même malice. Mais physiquement nous étions très différent, à commencer par notre genre. Nous étions de faux jumeaux, un garçon et une fille. Et même si petite je faisais tout pour lui ressembler, quand il fut pris pour être emmené au USA je fus forcer de reprendre mon rôle de petite fille. A 8 ans je me retrouvais à porter des robes et des rubans dans les cheveux … Je fixais cet homme qui me murmura en anglais « You’re such a beautiful woman … For sur, you’ll be mine. » Je n’avais pas compris un traitre mot, mon niveau d’anglais étant celui qu'on apprends au collège alors à par dire bonjour et merci … J’aurais du comprendre que cette simple phrase deviendrait mon pire cauchemar … Alors oui, je comprenais pourquoi Il Nam avait ce ton dur. Parce que nous savions pertinemment que si Ru désirait quelque chose il l’aurait. Nous savions que s’il voulait me voir en line de front, je serai en ligne de front. Mais il y avait une chose que je ne comprenais, c’était cette façon que Ru avait de me mettre dans des situations dangereuses mais de tout faire pour me protéger … c’était aussi déroutant qu’incompréhensible … Ce que je n’avais pas encore saisie c’est que le chinois cherchais à atteindre Il Nam en passant par moi, parce que naïvement je n’avais pas encore compris à quel point Il Nam pouvait tenir à moi et combien le désir de Ru de me possédait lui brulait la peau … Je me retrouvais sous les feux pas pur jalousie … je risquais de payer de ma vie cet amour que je portais à Il Nam mais je m’en contre fichais, il en valait la peine … malgré cette crainte que me tenaillait le cœur. Pourquoi était-il aussi distant aujourd’hui … ?

"Je t'interdis d'imaginer une seule seconde, que je puisse vouloir être ailleurs que là où tu es..." Sa voix me surpris presque autant que ses propos et je relevais le visage vers lui. Je n’osais pas le regarder dans les yeux, pour une fois j’étais contente qu’il ait ses lunettes de soleil … Je me sentais coupable d’avoir douté de lui et je comprenais ce qu’il avait voulu dire … J’étais ridicule à réagir de façon aussi excessive, tout du mois c’est ce dont j’avais l’impression … Savait-il que j’avais l’impression de mourir chaque fois qu’il s’éloignait de moi ? Cette peur que j’avais de croire que c’était peut-être la dernière fois que je le reverrais … "Est-ce que tu la sens? ... cette crainte qui me ronge de l'intérieur..." Lorsqu’il plaça ma main sur son cœur j’aurais du lui prouver que le mien battait au même rythme, étouffant les mêmes craintes. Pourquoi est-ce que je tremblais autant ? Pourquoi est-ce que j’étais incapable de reprendre contenance ? Toutes mes émotions me submergeait et je réalisais qu’il n’y avait qu’avec lui que je pouvais relâcher la pression … "J'ai peur Jungney... à chaque minute que je passe loin de toi, j'ai peur de te perdre...." Ses mots résonnèrent aux miens avec écho. Il s’approcha de moi et moi je le suppliais de me prendre dans ses bras pour me serrer fort contre lui … Je me rendais compte de l’importance des mots, Il Nam n’était pas dans ma tête et il ne pouvait pas comprendre ce que je pensais, ce que je désirais … tout comme j’étais capable de méprendre sur le sens de ses phrases … tout ce qu’il voulait c’était me protéger, être sur que je sois en sécurité chaque fois qu’il sera loin de moi. Nous voulions la même chose et la peur qui perçait dans sa voix m’arracha une plainte silencieuse du cœur. Et parfois j’avais peur, peur que notre lien au lieu d’être notre force, soit notre faiblesse. Je ne voulais pas qu’il s’inquiète pour moi le jour où un homme pointera son arme sur lui, car une seule seconde d’hésitation pouvait lui couter, et je ne voulais pas être cette seconde. Je ne voulais pas être sa faiblesse … je sentais que mes jambes étaient sur le point de se dérober sous moi, comme une pression que l’on relâche subitement. Je voulais caresser son visage mes ses lèvres picoraient ma paume avec tendresse et moi je le dévorais du regard. Je me noyais dans ses paroles et dans la contemplation de son visage … je le laissais mener la danse, attirer mon visage vers le sien prête à cueillir ses lèvres.Je savais que tout ce que nous désirions c’était être avec l’autre, mais que cette liberté ne nous était pas accordé. Et au-delà de la Wah Ching, nous étions en réalité terrifier d’aimer. Parce qu’en aimant on accepté la fatalité de perdre la personne qui nous était cher. Est-ce que je serais capable de le perdre lui aussi ? Jun m’a détruit, sa mort fut la pire épreuve que je du traverser seule. J’ai souvent pensé en finir avec la vie, ma sœur vadrouillait à travers le monde à faire je ne sais quoi. Je la détestais de m’abandonner alors que Jun était mort. Pensait-elle que nous vivions heureux tous les deux ensembles ? Avait-elle la conscience tranquille ? Savait-elle que j’avais dépéris chaque jour un peu plu jusqu’à ce qu’Il Nam arrive. A l’époque je n’avais pas compris ce qui me retenais vivante, je pensais à ma sœur, je pensais à ma lâcheté, mais aujourd’hui je comprenais qu’en réalité c’était le destin, celui qui m’avait poussé dans les bras de mon californien. Les lèvres d’Il Nam étaient si proches des miennes qu’il fallut que je me fasse violence pour ne pas succomber à la tentation. Je sentais son haleine et elle me faisait frémir … Je fermais les yeux pour mieux savourer la douceur de sa voix et la force de ses mots."Je veux t'apprendre à te servir d'une arme pour cette raison. Quand je ne suis pas là, tu sauras te défendre... et je crois... je crois que ça me rassura un peu. Si tu ne le fais pas pour toi, fais le pour moi!" ses mots me firent rouvrir les yeux et je les sentais déjà brillant. Je n’allais pas me mettre à chialer n’est-ce pas ? Mais était-ce de ma faute si j’étais émue et touchée par ce qu’il venait de dire ? J’aurais du lui dire que moi aussi je ressentais ça, que c’était exactement ce dont j’avais peur. Il déposa un baiser sur le bout de mon nez et mon échine se mit à frissonner. Je m’étais attendu à un baiser mais la douceur de son geste surpassai le reste … Je relevais mon visage vers lui et hocha doucement la tête pour lui dire que oui, oui je ferais ça pour lui, que je ferais tout ce qu’il faudrait pour lui …J’esquissai un sourire réconfortant et le laissa me faire un demi tour vers la salle de bain.

"Va te changer princesse ! Je te laisse pas sortir habillée comme ça !" Pendant un instant je regardais mes vêtements et un sourit illumina mon visage. Il s’était déjà éloigné et posté contre l’évier. J’arquais un sourcil interrogateur et pris la voix d’une blonde sans cervelle « Boh pourquoi ? » avant d’hausser les épaules incrédules. L’expression du jeune homme, bien que partiellement caché derrière ses lunettes me fit rire. Je sautillais jusqu’à lui et me colla contre son corps. Il se retrouva coincé entre moi et l’évier mais je pense qu’il y avait pire torture sur terre … j’enroulais mes deux bras autour de son cou et murmura d’une voix suave « Serais-tu jaloux Son Il Nam ? Ou bien mon corps te rendrait-il fou d’un désir incontrôlable ? » Je balayais mon souffle sur ses lèvres tout en parlant et glissa l’une de mes cuisses entre ses jambes pour m’amuser un peu … j’exerçais une légère pression de mon bassin contre son entre jambe et vint murmurer dans le creux de son oreille « Et je crois bien que j’aime ça … » Je mordillais son lobe en retenant me respiration et m’amusais à taquiner son bassin du mien … Dieu que j’aimais l’allumer, c’était tout de suite sensuel et plein de tension entre nous … Il allait finir par croire que je n’étais plus vierge. Je ris à cette pensée et me détacha subitement de lui. « Fine, i’m gonna change my clothe » … Si je vous avouai que j’avais appris l’anglais pour lui vous me trouvez idiote ? J’avais envie de pouvoir échanger avec lui dans sa langue maternelle, ou tout du moins la langue qu’il avait le plus parlé jusque là. Et puis l’anglais c’était universelle tout le monde pourrait me comprendre, enfin si je n’avais pas un accent horrible … mais au fond de moi j’espérais qu’Il Nam remarque les efforts que je faisais et qu’il apprécierait, comme le voulais la petite fille fière d’elle au fond de moi. Je me dirigeais vers la salle de bain mais mon regard fut attiré par notre chaton qui recommençait à fourrer son nez partout. Ne voulant pas perdre de temps je lançai à Grosse tête « Ti bébé sort de là tu vas encore rester coincer ! » Pour l’oscar de la meilleure actrice dans le rôle d’une maitresse autoritaire, l’oscar est attribué à … roulement de tambour … Pas Jungney ! C’est vrai que j’avais du mal à être autoritaire avec notre chaton ce qui faisait qu’il s’amusait à tout va dans la maison et se retrouvait souvent coincé. Parfois sur le frigo, parfois dans mon armoire et parfois dans la baignoire. Mais je dois dire que c’était toujours très drôle à voir … J’entrais dans la salle de bain en attrapant un débardeur et un short noir. Désolée Il Nam mais tous mes jeans sont au sale. J’enfilais mes vêtements en prenant mon temps. Il faut dire que je n’étais pas spécialement remise de sa déclaration. Je m’assis sur le rebord de la baignoire en me remémorant ses mains … Il avait peur de me perdre. Il craignait vraiment pour moi ? C’était … un rire s’échappa de mes lèvres alors que je caressais le bout de mon nez. Il m’offrait une arme, il s’apprêtait à m’apprendre à m’en servir. C’était complètement fou … on ne fait pas ca quad on est en couple, je veux dire, on va au cinéma, on picnic dans les parcs, on … je ne sais pas, on fait comme dans les films au lieu d’aller apprendre à tirer … Mais loin de me contrarier j’avais e soudain regain d’énergie. Parce que grâce à lui je serais forte et je pourrais me défendre ! « Yosh ! » Je serrais le poing victorieuse et retira mon t-shirt en l’envoyant valser. J’attrapais un soutient gorge jugeant utile d’en mettre pour l’activité qu’on allait faire. J’enfilais mon short et passa un coup de brosse dans mes cheveux. J’enfilais aussi un pull parce que le temps malgré la période de l’année, n’étais pas à son beau fixe. Perfect. Je mis une touche de parfum et enfila mes chaussettes qui montais jusqu’aux genoux. Je sortis à cloche pied de la salle de bain parce qu’un fil s’était coincé entre mon gros doigt de pied et son voisin. Je me laissais tomber sur le lit dos à Il Nam et arrangea ma chaussette. Je pris ma paire de botte et les enfila tant bien que mal et fit les lacets avant de mettre ma veste en jean sur le dos. « Let’s go ! Je sais exactement où on peut aller pour … s’entrainer ! »M’exclamais-je en me mettant debout. Je marchais jusqu’au comptoir et sortit de chez moi en attrapant le sac à beignet que je serrai précieusement contre moi. J’attendis Il Nam sur le pas de ma porte et en profitai pour mettre mon bonnet moi aussi. Quand il m’eut rejoins je lui adressais un sourire timide je glissais ma main dans la sienne et entremêla mes doigts aux siens. Je prenais peut être un risque mais je m’en moquais.

Je descendis les marches doucement et eut soudain l’idée d’aller réclamer quelques choses à mon voisin. Lâchant la main d’Il Nam je me penchais par-dessus la balustrade et scruta quelque chose dans la rue. Je trouvai enfin ce que je voulais et me précipita chez mon voisin. Je toquai à sa porte sans lui laisser une seule seconde de répits. « Jun Hee ! Jun Hee-ah ~ ! Réveille-toi ! Jun Hee-ah s’il te plait ! » Je tendis l’oreille pour tenter d’entendre une quelconque agitation dans l’appartement mais un silence lourd régnait. Misant sur ma fourberie je pris ma voix la plus douce et la plus adorable « Jun Hee ah dongseang ~Noona a des beignets haricots rouges pour toi ouvre ~ » Je n’attendis que quelques secondes avant d’entendre les cliquetis des verrous. Si IL Nam s’attendait à voir un enfant il serait surpris de voir apparaitre un apollon d’1m85 ouvrir la porte. Jun Hee a toujours été immense et son corps à damner un saint. D’ailleurs il ne se priva pas d’ouvrir la porte torse nu avec un simple pantalon en coton qui lui tombait sur les hanches… Il était carrément canon et si mon regard n’était pas aveuglé par Il Nam et seulement Il Nam j’aurais sûrement bavé sur son corps. Soudain je sentis la présence du californien dans mon dos et enchaina vite avant que Jun Hee ne rende compte que je n’avais pas de beignet. « Dongseang, tu peux me prêter ta moto s’il te plait ? Je te promets d’en prendre soin ~ » Devant sa moue dubitative j’insistais « Tu me dois un service n’oublie pas ! J’efface ta dette si tu me prêtes ta moto pour la journée ! S’il te plait … » Je lui offris un jolie sourire craquant et papillonna des yeux. Jun Hee renifla incertain et la tête encore dans le brouillard pas tout à fait réveiller, il montra il Nam du menton en demandant « C’qui lui ? » Pendant quelques secondes je ne sus quoi répondre, je ne savais pas ce qu’était Il Nam pour moi. Enfin je savais mais je ne me voyais pas dire à Jun Hee « c’est l’homme que j’aime ». Je lançais un regard en coin à Il Nam et je me contentais de répéter « Tu me prêtes ta moto oui ou non ? Double portion de beignet d’haricots rouge pendant 1 semaine ! » « 1 mois ! » « 15 jours ! » « Adjugé Noona ! Mais tu me l’as rend en bonne état sinon …. » Il fit mine de se couper la gorge avec son pouce en nous regardant d’un air menaçant. La négociation avait été serrée mais j’avais finalement ce que je voulais ! J’attrapais les clés que me lançait le jeune homme et le remercia en entrainant déjà Il Nam dans la rue. Je ne sais pas pourquoi mais j’avais le besoin de me justifier au près d’il Nam. « Il a débarqué y a deux mois un peu paumé, je lui ai rendu quelques services. On a eut de la chance aujourd’hui, il n’ait jamais là normalement. » J’haussais les épaules et tira mon californien jusqu’à une moto plutôt classe. Je fis face à Il Nam et lui dit malicieuse « Tu conduis beau gosse ? » A savoir : est-ce qu’il savait conduire une moto ? Mais je trouvais que ça lui allait plutôt bien et qu’il était même carrément sexy dessus … Je me mordillais la lèvre inférieure et murmura pour moi-même incertaine qu’Il Nam entende « Oh oui … carrément sexy ! Et tout à moi … » je me ressaisie grimpa sur la moto à mon tour, j'en profitais pour me serrer contre lui. Il n'y avait pas de casque ni pour lui ni pour moi. Mais c'était la cadet de mes soucis tout comme le fait qu'Il Nam n'avait ni permis ni papier sur lui et que si on se faisait arrêter par les flics on était bon pour payer une amende voir plus ... Mais rien que d'enfreindre cette petite règle m'exaltait ! Quand il se mit à rouler je le soupçonnais d'avoir accélérer brusquement pour que je me serre davantage contre lui en poussant un petit cri de surprise avant de rire et de lui donner un petit coup dans l'épaule. " Prends la sortie EST de la ville en passant par Iteawon après je te guiderais !" Je lui faisais confiance pour nous mener rapidement à la sortie. Mais la circulation dans la ville était juste insupportable. Les voitures débarquaient dont ne sait où sans nous voir et faillit nous rentrer dedans au moins 5 fois ...

Au dernier feu rouge avant la sortie de la ville j'enfonçais un peu mieux mon bonnet qui s'enlevais à cause du vent et de la vitesse. Je fis pareil avec le bonnet d'Il Nam et glissa mes mains sous son pull a maille. Je caressais son ventre en déposant mon menton sur son épaule. Entre nos deux peaux il n'y avait que son débardeur fin. Je vins déposer des baisers taquins sur sa nuque tout caressant son torse, pressant son dos contre ma poitrine. J'étais cruelle avec lui ... Mais je ne pouvais m'empêcher de le taquiner comme ça ... J'aimais sentir que je lui faisais de l'effet mais parfois je me faisais prendre au piège dans mon propre jeu ... Il Nam n'était pas du genre à rester sans rien faire mais pour le coup j'avais l'avantage ... Ses mains prises par le guidon de la moto il lui était difficile de me caresser à son tour. Et ça, croyait moi, ça me plaisait ... Ce feu était réputé pour être le plus long de Seoul. J'avais donc tout le loisir de profiter de son corps. Soudain mes yeux tombèrent sur la fermeture éclair de son pull qui remontait jusque dans le creux de son cou ... Il n'en fallut pas plus pour que je la défasse juste de quelques centimètres et que mes lèvres taquines et humides viennent picorer sa peau. Je descendais le long de son cou glissant la main sur sa clavicule par l'entrebâillement du col. Je griffais même son torse en mordillant son épaule ... Je dois avouer que je me laissais prendre à mon propre jeu... J'avais perdu la notion du temps et de lieux dans mes caresses. Mes cuisses avaient resserré leur prise autour de celle d'Il Nam et mon autre main s'agrippant à sa hanche en froissant le tissu de son débardeur dans le creux de ma paume ... L'intensité du feu qui brûlait dans mon bas ventre me fit pousser un soupir de plaisir ... Mais chaque bonne chose à une fin et comme si de rien n'était m'exclamai " Oh tien le feu est vert ' " alors que les voitures derrière nous nous klaxonnait déjà. Je ris en refermant la fermeture de son haut et replaça sagement mes mains sur son pull a trou. Bien vite une ligne droite s'offrir à nous. Si la circulation dans Séoul m'avait donné la nausée, celle de l'autoroute étant beaucoup plus fluide me donna l'impression d'être libre. Je fis signe au jeune homme s'accélérer et quand je me sentis prête. Leva mes deux bras au dessus d la tête mais du bien vite maintenir mon bonnet si je ne voulais pas qu'il s'envole. Je poussais un cri de joie pour que ma voix se perde dans le vent. J'indiquais la route au jeune homme en me serrant à nouveau contre lui. Je posais la jour contre son dos et ferma les yeux. On était libre de tout faire, d'aller au bout du monde si on le voulait ... Le trajet bien que long me parus si cours ... Arrivée à destination Il Nam découvrit une casse énorme. Tous les carrossiers de Séoul et des alentours venaient chercher de bonnes pièces ici. Plus jeune je passaient des heures avec ma sœur ici pour se faire un peu d'argent. On triait les métaux et trouvaient ceux qui pouvaient être réutilisés. Je connaissant le gérant, il était comme un grand père pour moi. Je descendus du cheval d'acier de mon californien et m'exclama " Ne bouge pas je veux prendre une photo ! » Je fouillais dans mes poches avant de le souvenirs que Ru avait détruit mon téléphone. Je fis une moue déçu et dit d'un ton amer et enfantin " oh c'est vrai il est cassé ... D'ailleurs c'est pour ça que je n'ai pas pu répondre à tes messages si tu m'en as envoyé ! Désolée ... " c'était venu comme un flash. Il fallait que je lui explique pourquoi j'avais fait silence radio pendant près de deux jours. Je voulais qu'il comprenne que ce n'était absolument pas contre lui ... J'haussais les épaules et lui fit un petit sourire contrit alors qu'un homme nous interpella " Abojie !!! " mon visage s'illumina alors que je courais déjà vers lui. " Jungney c'est toi ?! Comment tu vas ma douce ...? " Il me serra contre lui un air bienveillant sur le visage. Il me sourit quand je me détacha de lui et je pu voir qu'il lui manquait encore plus de dents qu'avant. Je passai une main douce sur sa joue et m'écarta pour lui présenter Il Nam. " Ajhussi voici Il Nam, Il Nam je te présente Ajusshi. C'est lui qui nous a offert mon premier job avec ma sœur. Il est comme un grand père pour nous. " Mon grand père adoptif s'inclina poliment en lui tendant une main respectueuse. " Enchanté, vous êtes son petit ami je présume ? Ne fais pas cette tête Jungney, tu le décotes des yeux ce n'est pas bien difficile à comprendre " Il se mît à rire en posant un regard doux sur nous. " Prends soin de ce petit trésor Son Il Nam. " je ne m'étais pas rendu compte qu'ajhussi venait d'appeler Il Nam par son nom complet alors que je ne lui avais pas dit mais trop heureuse de le retrouver l'information glissa sur moi.

" Abojie, est ce que je peux t'emprunter le terrain vague derrière la casse ? Et deux trois objets ? " " Tout ce que tu voudras ma douce. Allez-y les enfants, je suis trop vieux pour franchir cette colline mais ne vous privez pas pour vous amuser ! " il leva la main pour signifier qu'il passait son tour cette fois. J'avais l'impression qu'il nous considérait encore comme deux enfants ... Il m'avait pourtant vu grandir même si je ne l'avais pas vu depuis au moins 4 ans. Je lui sourit et glissa la main dans celle d'Il Nam pour l'entraîner à ma suite " Allez viens je vais te montrer une merveille ! " Je m'apprêtais déjà à courir mais mon grand père m'arrêta dans mon élan. " Jungney ! ... Je suis désolé pour ton frère. " sa voix tremblota légèrement et son visage triste me fit mal au cœur, tout comme le souvenir de Jun. Mais ce qui me surprit le plus c'était de voir qu'il était au courant. Comment pouvait-il l'être ? Est-ce que ma sœur lui en avait parlé avant de disparaître dans la nature ? C'était possible ... Mais je préférais éluder la question, mal à l'aise qu'il ait parlé de Jun devant Il Nam ... Je lui souris pour chasser ces rides inquiètes de son visage et lança à Il Nam avant de courir " Le dernier arrivé est une tête de cochon ! " je partie sur les starting block en direction de la plus grande montagne de fer. Je gravis le colline en l'aidant de les mains tant c'était instable et arriva en haut la première. EsSoufflée mais fière je levais un bras victorieux en direction d'Il Nam et lui cria " Tête de cochon !! Tu me dois une soirée en amoureux ! " oui j'osais prononcer ces mots ... Bien qu'incertaine de l'impact qu'ils auraient sur le jeune californien ... Rougissante je me détournais et fis passer pour un effort trop important. Je retirais mon bonnet et m'éventa avec. Je repris mon souffle et montra la mer d'acier qui scintillait sous nos pieds. C'était magnifique avec le soleil qui réfléchissait dessus. " comme quoi ... Même le pire des endroits recèle un paradis. " je me blottit contre le bras d'Il Nam pour observer un instant ce paysage et me perdit dans mes pensées. J'entendais le rire de ma sœur parvenir jusqu'à moi ... Pendant quelques secondes ça me fit un bien fou avant de me rappeler son absence ... Retenant un soupir je me tourna vers le jeune et lui dit " Isolé, à l'abris des regards, c'est parfait pour notre petit entraînement non ? " Je scrutais son visage en souriant et pris le sachet de beignet que j'avais caché dans ma veste en jeans et que je serrais contre moi.
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Anonymous
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Sam 1 Fév - 15:08

Lorsqu'il est avec elle, il se pose maintes questions. Des interrogations, saugrenues, d'autres plus réfléchies, mais tout ce qu'il voit c'est le manque de réponse. Il n'en obtient jamais, du moins pas aussi concrète qu'il aimerait. Il devait être trop naïf pour croire encore que la vie donnait des solutions, qu'il pouvait prévoir des choses et s'y tenir. Oui quel beau creton il faisait à ne pas savoir quoi faire ni même où aller. D'aussi loin qu'il se souvienne il n'avait jamais ressenti ça avec personne ni même dans n'importe quelle situation. Cette sensation d'être perdu, mais en même temps celle d'être certain. D'être sur que c'était là où il devait être. Il était certain du chemin à prendre mais en réalité il ne savait juste pas comment l'emprunter. C'était comme se retrouver face à plusieurs véhicules et devoir choisir le bon. Est ce que leur genre avait une importance? Est-ce que prendre ce bolide rapide aurait une incidence sur sa route plutôt que de choisir ce simple deux roux qui irait à une allure modérée? Il avait le choix, une infinité qui s'offrait à lui et Il Nam était perdu. Il avait peur de faire le mauvais, de prendre celui qui ne convenait pas. Il savait où se rendre mais pas le moyen pour le faire. La peur le sciait sur place, la crainte de trop précipiter les choses, de ne pas le faire comme il faut. C'était idiot mais il n'avait pas envie de faire comme avec les autres, car pour lui la relation qu'il entretenait avec Jungney n'avait rien de commun. Leur histoire ne l'était pas non plus et celle qu'ils écrivaient désormais à deux avaient une importance capitale dans son existence. Il osait enfin attraper cette plume qui trainait sur le bois abimé par ses blessures, mais sa main restait encore en suspend. Ce matin là du moins il n'était pas sur, pourtant il ne se voyait nulle part ailleurs qu'avec elle. Pourquoi fallait-il que tout soit si complique? Il se rendait compte qu'à chaque fois qu'il trouvait le courage pour se lancer une tache d'encre venait toujours salir ces belles pages. Elle portait le nom étrange de Ru, pour son plus grand malheur. Rien qu'en l'entendant, il perdait pieds. Sa raison venait violemment le rappeler à l'ordre comme un électrochoc, une petite voix qui lui criait qu'il faisait une erreur que si il poursuivait sur ce terrain il le paierait cher. Mais il ne craignait pas la rage de Ru contre lui, c'était surtout ce dont il serait capable envers Jungney. Il savait que jamais il ne se le pardonnerait s'il touchait à un seul de ses cheveux. Se retrouver là avec elle, était pourtant risqué. Tant pour lui que pour elle... Mais ce qui l'effrayait le plus c'était d'ouvrir son cœur. Car aller vers elle, signifiait aussi qu'il devrait se livrer, et laisser leurs deux existences se mêler, cohabiter, dépendre l'une de l'autre. Il savait cependant qu'il était déjà trop tard pour faire marche arrière, aussi incroyable que cela puisse être il se disait qu'il ne pouvait pas reculer, que désormais sa vie n'aurait plus de sens sans sa présence. Jamais il n'avait été aussi dépendant de quelqu'un, ou bien même de quelque chose. La drogue faisait pale figure face à Jungney hein? Son addiction la plus grande c'était elle, ce besoin constant de la voir et de l'entendre le tuait à petit feu... Mais si c'était ça se sentir heureux et êtreà sa place alors ça valait le coup. Lorsqu'il se trouvait avec elle tous ses sens étaient en alertes et décuplés, lui plus vivant. Il n'avait jamais rien connu de tel, c'était aussi pour cela que c'était effrayant. L'inconnu lui faisait peur mais il l'exaltait aussi... Etait-ce mal de se sentir invincible? A l'épreuve de chaque chose inatteignable par les autres? Il se fichait d'être l'un de ces hommes qui perd la tête qui devient fou et pense sans cesse à cette femme... Il s'en fichait, car il n'avait qu'elle. Sa vie prenait tout son sens, et son futur se dessinait presque sous ses yeux. C'était ridicule de se voir avec elle dans quelques mois, dans cet endroit qu'il aimait et où il avait passé de nombreuses heures à fixer l'horizon à y voir une lueur d'espoir. Cette fois-ci il avait la sensation de la tenir dans ses mains, que pour une fois il pouvait l'atteindre. Avec elle... L'impossible devenait possible !

Souriant à sa remarque, il se laissa prendre au jeu, d'un quotidien rêvé et imaginé à deux. Il se plaisait à croire, qu'ils pouvaient avoir une existence aussi banale que ça, lui à l'attendre dans un coin, pendant qu'elle irait se préparer. Il pourrait râler, car elle mettait trop de temps, et qu'ils seraient en retard pour la rediffusion d'un vieux film. Il ne serait pas pressé d'y aller, mais aimerait lui faire penser l'inverse, juste pour la taquiner. Cependant, si il la voyait obéir à sa demande, il se fit rapidement surprendre en la voyant arriver, et se coller à lui. Loin de lui déplaire, il trouva même que cette position pouvait avoir son charme, tandis qu'il frissonnait. Le ton de sa voix maitrisé, ne devrait pas le leurrer, pourtant ses mots eurent l'effet d'une bombe sur lui. Parce-que c'était vrai, oui il était jaloux, à en crever même, mais il ne pouvait pas décemment lui dire. Parce-que le faire, c'était avouer qu'elle avait une emprise sur lui, plus forte que celle qu'il voulait lui montrer. Elle en avait déjà bien assez vu d'après lui, et il la soupçonnait même d'avoir le dessus sur certaine situation. Comme en cet instant, il avait beau se dire qu'il ne devait pas céder, ni même se laisser avoir par ce souffle chaud contre sa peau, il n'y parvenait pas réellement. La raison n'était pas assez forte, et sa volonté déjà oubliée à des kilomètres de là. Néanmoins, il ne sait trop comment il trouvait encore la motivation, ou le courage de garder ses bras le long de son corps. Et pour s'éviter de tenter, il se força même à venir déposer ses deux paumes contre l'évier. Le froid de l'émaille, devrait avoir raison de la subite chaleur qui s'immisçait au creux de son ventre, mais il n'était pas certains que cela soit assez. S'appuyant un peu plus en arrière, il la maudissait d'être aussi proche, et d'user autant de ses charmes sur lui. Etouffant un soupir au fond de sa gorge, il essaya de chasser cette sensation agréable contre son entrejambe, tandis qu'elle se penchait au creux de son oreille. Ah, il était prêt à crier à l'aide si elle ne s'éloignait pas tout de suite... Il était d'accord sur le fait qu'ils devaient prendre leur temps, et qu'elle ne semblait pas prête pour franchir certaine étapes, mais de toute évidence Jungney aimait jouer avec ses nerfs et le tester. Si il était un parfait connard, il lui dirait qu'il avait du mal à résister, mais comme il ne l'était pas, il gardait pour lui ses commentaires et surtout ses idées folles qui se mêlaient. Se mordillant l'intérieur de la lèvre, il serra ses dents, tandis que les muscles de sa mâchoire se crispaient au même instant où elle venait titiller son lobe. Cette partie érogène de son corps, lui donnait un peu plus de fils à retordre, alors qu'il s'incitait à rester stoïque. Il avait du mal pourtant, si elle avait le pouvoir de lire dans ses pensées, elle serait surprise de ce qu'il pouvait imaginer pour eux, peut-être même serait-elle gênée, des images qu'il pouvait avoir d'elle... Mais honnêtement, plus il passait du temps avec elle, plus il avait du mal à se dire qu'elle n'y connaissait vraiment rien en ce qui concernait les hommes. Il la croyait quand elle disait être vierge, et il savait qu'elle était douée pour la séduction. Mais comment faisait-elle pour toujours attiser son envie, et le faire basculer du mauvais côté de la barrière. En cet instant, dans sa tête, c'était un véritable capharnaüm. Des tas de mots sans aucun rapport les uns avec les autres, frites, voitures, râpe à fromage, basket... A quelque chose près, il serait en train de jouer avec lui même, à ce jeu saugrenu dont il ne comprenait pas les règles, qui passait en début d'après-midi à la télé. Mais il fallait bien qu'il pense à n'importe quoi, pour s'éviter de penser à ce qui ne fallait pas. Il la remercia presque de s'être éloignée. Son air quasi impassible, avant qu'il ne la regarde s'éloigner et se diriger vers la salle de bain. Discrètement, il poussa un petit soupir entre ses lèvres, se redressant, avant de passer une main dans le creux de ses joues, et tordre le cou pour le faire craquer. Lui nerveux? Non, pas du tout! Il ne voyait aucune raison de l'être... et si son meilleur ami qui le regardait de là-haut se permettait de rire de lui, il se jurait de ne pas lui adresser la parole pendant une semaine entière !

Se raclant discrètement la gorge, il avisa la jeune femme non loin de la porte, qui s'adressait à leur chaton faisant des siennes. Il semblerait que la petite bête soit mal éduquée, il dirait même qu'il avait de qui tenir, quand on voyait l'état de ses maitres. Mais cela le fit sourire, surtout la conviction qu'y mettait Jungney pour faire preuve d'autorité. Elle finit par disparaitre dans la salle de bain, alors qu'il venait s'appuyer de nouveau sur l'évier. Seulement, au bout de quelques secondes à peine, il se rendit compte qu'il se sentait ridicule à attendre là comme un idiot. Il préférait avoir un air "cool", et plus détaché, néanmoins, il ne savait ni où se mettre, ni même où aller pour ça. Tapotant ses doigts sur l'un des plans de travail, il observa un peu la pièce, sans vraiment y découvrir quelque chose qu'il n'avait jamais vu. Subitement, un bruit plus lourds craqua le silence de la pièce, et recouvra celui de ses doigts agiles contre le bois. Se tournant, il vit leur chaton, encore dans une mauvaise position. Se mettant à sourire, il se demanda de qui il tenait toute cette maladresse, mais il connaissait déjà la réponse. S'approchant, il se pencha près des cartons, pour venir attraper la boule de poil "T'as finis de faire des siennes? Elle t'éduque mal, tu prends trop de liberté." Le pointant devant ses yeux, il fit semblant de lui donner un coup de tête, avant de se mettre à rire. Lorsqu'il voulut le placer sous son bras, il vit un papier jaunâtre, tomber au sol. Baissant la tête, il fronça les sourcils d'un air intrigué cherchant à savoir de quoi il pouvait s'agir. Le post-it était retourné du côté du collant, il n'y voyait pas grand chose hormis des traces de stylos à l'arrière de la feuille. Se baissant, il lâcha leur chaton au sol, et attrapa le morceau jaune entre ses doigts, tout en s'accroupissant. Le tournant au recto, il se mit à parcourir les divers mots inscrits dessus. Des questions pour la plupart, toutes dirigées sur un seul nom au centre : Joker! Son coeur rata un battement, alors que ce mot lui évoquait sa propre personne et de nombreux souvenirs en compagnie de son meilleur ami. Il ne comprenait pas le sens de ce papier, ou alors cherchait-il à contourner ce qu'il avait sous les yeux. Il n'eut pas le temps de se poser davantage de questions en entendant la porte de la salle de bain s'ouvrir. Se relevant aussitôt, il fourra rapidement le post-it dans la poche arrière de son pantalon, tout en se tournant vers elle comme si de rien n'était. Il aurait pu lui demander, ou alors simplement le remettre là où il l'avait trouvé. Mais est-ce qu'on le prendrait pour un fou si il disait que quelque chose l'en empêchait? Il ne savait pas ce que cela représentait, ni même ce que cela fichait ici, mais il se demanda l'espace d'un instant si cela pouvait le concerner. C'était fou, et stupide, rapidement il se dit qu'il ne devait pas y songer, mais il s'interrogea sur ce que cela pouvait être réellement. Un message, qui en disait d'autres, et ces cartons, qui peut-être n'étaient pas là par hasard. Il n'avait jamais fouillé dans ses affaires, pendant qu'elle avait le dos tourné, surement parce qu'il ne souhaiterait pas qu'elle le fasse. Mais il se sentit subitement poussé par la curiosité... Il ne s'avança vers elle, que pour la suivre, malgré que ses yeux cachés sous ses lunettes lorgnaient désespérément sur ces boîtes. Jouant avec ses lèvres, il se décida à bouger pour sortir de là à son tour, sans pour autant laisser complètement de côté ce petit papier étrange. Est-ce que Jungney connaissait l'existence d'un Joker au sein de la Wah Ching? Si c'était le cas, alors elle devait le connaitre, à moins qu'elle ne sache pas qu'il s'agissait de lui. Et si c'était Ru qui lui avait donné ce post-it? Oui mais pourquoi? Les questions laissaient à présager qu'on ne savait ni l'endroit où il était, ni même qui il était réellement. Bon sang, il se prenait la tête pour des broutilles, qui sait si ça se trouve il ne s'agissait qu'une brique de jus d'orange bon marché !

Se faisant rire lui même de sa remarque, il suivit Jungney, se demandant tout de même où elle les emmenait ainsi. Arrivant à sa hauteur, il se fit surprendre lorsqu'elle vint glisser sa main dans la sienne. Son cœur s'affolant d'une douce folie, il ne lui adressa ni un sourire, ni même une quelconque émotion, alors qu'intérieurement c'était une véritable explosion de sensations fortes. Aussi bête que cela puisse paraitre, c'était la première fois qu'il prenait la main d'une fille, et se baladait avec elle ainsi. Il n'avait jamais été prude, mais il trouvait ça ridicule quand il avait une petite amie. Trop fier pour dépendre de quelqu'un, trop indépendant pour faire sa route auprès d'une autre. Il préférait toujours garder ses mains éloignées des autres, fourrées à l'abri dans ses poches. Pourtant, avec Jungney, il trouvait ce geste naturel, et "normal". Comme tous les autres "couples", ils en venaient à montrer au monde entier qu'ils étaient l'un à l'autre, et que rien ne pourrait briser ce lien. Si il ne lui montra rien de vraiment concret, il ne retira pas sa main de la sienne cependant, venant même coller sa paume convenablement pour qu'elles s'emboitent l'une avec l'autre à la perfection. C'était une manière d'emmerder le monde, et d'assumer ce qu'elle représentait pour lui. La laissant mener la danse, il ne savait pas où elle voulait aller, ni même ce qu'elle cherchait vraiment. Ils s'arrêtèrent à une porte close, tandis que la coréenne criait un nom à tue-tête. Qui était Jun Hee? Un voisin de toute évidence, seulement il ne s'attendait pas à ce que le dit voisin, soit aussi grand, et beau gosse. Sans pouvoir le maitriser, il sentit son sang ne faire qu'un tour dans ses veines, alors qu'il se crispait, tout en observant ce "cliché" sur patte. Parce-que en plus d'être un beau brun, il fallait qu'il se la joue faussement mauvais garçon et négligé avec son pantalon à rat l'aine, et son torse dénudé. Ses cheveux en bataille, plaçait un peu plus le décor, et ironiquement Il Nam était prêt à lui demander si il n'avait pas une moto dans sa chambre. Un sourire désabusé apparue malgré lui sur ses lèvres, tandis qu'il laissait échapper un petit rire sarcastique, tout en détournant les yeux en entendant parler justement de "moto". Et voilà, qu'est-ce qu'il disait? Un vrai cliché sur patte! Comme si lui en était un. Il voulait savoir ce qu'était un voyou? Il en avait un en fasse de lui, et il ne faisait pas semblant. « C’qui lui ? » cette question fit bouillir le californien, qui n'hésite pas à le fusiller du regard derrière ses lunettes noires. Il regrettait presque de ne pas lui montrer son état déplorable, histoire de lui faire comprendre qu'il n'hésitait pas à foncer tête baisser dans les merdes impossibles. Une folle envie de lui dire, qu'il était son petit ami et que si il n'allait pas enfiler un t-shirt dans la seconde, il aurait à faire à lui, le démangea, mais il se tut, en voyant que Jungney ne savait de toute évidence pas quoi répondre à cette question. Lui non plus ne savait pas vraiment, la seule chose dont il était certain à cet instant c'est que la jalousie le faisait voir rouge. Souriant d'un air mauvais, il trouva sa volonté moindre et son estomac trop gros pour se faire avoir aussi facilement. Mais après tout, les beaux gosses étaient souvent des idiots! Ça aussi c'était un cliché, mais ça lui faisait plaisir de le penser. Lui n'était peut-être pas aussi baraqué, ni même aussi grand, mais il avait autre chose à offrir.... oui une vie dangereuse, et des petits sachets de coc en guise de sucre le matin au petit déj'. Néanmoins, il serra le poing vivement en voyant ce débile oser menacer Jungney. Il ne sut d'ailleurs pas ce qui l'empêcher de lui coller en plein dans sa face de minet pour ado. Blague ou non, il n'en avait rien à fiche, personne ne pouvait faire ce genre de geste à la coréenne, sauf si ce n'est lui évidemment. Dans son monde, des types perdaient la vie pour moins que ça... il avait de la chance de n'être qu'un crétin!

Qui avait dit que Son Il Nam était quelqu'un de censé et réfléchit? Lui peut-être, mais pour le coup il ne l'était pas vraiment. Avant qu'il ne se suive Jungney, il ne put s'empêcher de fixer ce blaireau, sans détourner la tête de sa direction. Faisant tiquer sa langue entre ses dents, il finit par détourner son attention vers la jeune femme. Cette dernière répondit même à la question qu'il allait lui poser sans la moindre réserve. Il se fichait d'avoir l'air jaloux ou non, il voulait savoir qui était ce guignol et si il allait s'éterniser encore longtemps ici. Il n'est jamais là hein? Mais ils avaient eut le temps de parler beignet et autre.... Ouais, à d'autres! Cette explication ne lui plaisait pas. Il ne se retint pas de lui lâcher :

"Il a surtout l'air d'être un crétin !"

Un crétin qui cherchait à appâter les filles avec sa moto ! Pfff, le même genre qu'il avait déjà vu et côtoyait à San Francisco. Ce guignol là, avec Jun, ils aimaient en faire leur quatre heure. Quand ils s'ennuyaient, ils allaient faire leurs caïds et les ridiculiser. Il savait que c'était idiot, mais bon sang que c'était drôle. Ils avaient toujours gagné à ce jeu, remportant divers trophée, le plus beau était surement ce bolide au design sportif d'un bleu vif éclatant. Jun, l'avait adopté, il ne permettait à Il Nam de l'utiliser qu'en cas de nécessité, et quand il n'avait pas le choix de prendre la voiture. Mais le reste du temps, il appartenait à son meilleur ami, qui frimait évidemment dessus. Lui aussi, il devait l'admettre. Mais il y avait toute une différence entre un frimeur au sourire ravageur, et un frimeur délinquant. Devinez vers qui les filles se tournaient? Alors lorsqu'elle lui proposa de conduire, il n'y voyait aucun inconvénient, ça lui rappelait même le bon vieux temps. Il n'avait jamais eut le permis moto et pour être honnête, il n'avait pas non plus celui de voiture. Depuis des années, il conduisait illégalement, et s'était déjà fait choppé deux ou trois fois. Ce n'était pas pour autant que cela l'avait attristé ou non. Il n'avait jamais prit le temps de le passer, et pourquoi faire? Il savait conduire depuis qu'il pouvait mettre des pieds sur les pédales alors... Alors il trouvait ça con de dépenser de l'argent pour ces broutilles et leur théorie foireuse. Souriant, il n'hésita pas à attraper les clés, et enjamber le deux roues, d'un air assuré. Il ne craignait rien, et adorait la vitesse. C'était ce genre d'assurance qui faisait craquer les filles non? Et celle dont il voulait faire chavirer le coeur ne tarda pas à le rejoindre et se caler contre lui. Evidemment, maitrisant bien ces véhicules, il trouva rapidement ses marques, et démarra d'un coup sec pour l'obliger à se maintenir plus fort contre lui. Il ne savait pas où elle voulait aller, ne connaissant pas l'endroit il se laisserait guider une fois arrivé à la sortie de la ville. Il n'avait pas de mal à se glisser entre la circulation dense, mais il était vrai que ce jour là, il y avait des voitures de sortis. Un véritable enfer, si il n'avait pas ces deux bras fermement accroché autour de sa taille. Lui voyait finalement ça d'un bon oeil. Poussé par l'adrénaline, et ces sensations fortes, il se plaisait, se sentant libre de tous ses mouvements, et même de ses pensées. Un court instant, il oubliait qui il était, et ce qu'il fuyait, ne pensant plus à rien, juste à cet instant volé. Et Jungney l'aidait à sa façon en venant détourner son attention au dernier feu rouge qu'ils croisèrent. Le pied au sol, les mains sur le guidon, c'est avec fourberie et une certaine malice, que la coréenne, vint jouer à un jeu dangereux. Le taquinant à l'arrière de la nuque, il ne retint pas un sourire, alors qu'il sentait ses lèvres picorer sa peau avec douceur et tendresse. Il aurait aimé qu'elle se contente de ça, mais non, elle voyait plus grand et plus loin. Il se demanda ce qu'elle fabriquait, quand il constata qu'elle ouvrait la fermeture de son pull, et qu'elle y glissait ses mains. Franchement ce n'était ni le moment, ni l'endroit de venir titiller ses nerfs ainsi. Ses yeux au départ rivé sur le feu, se fermèrent, pour venir apprécier ses attentions et lui laisser même le champ libre pour le faire. Il devrait plutôt la raisonner mais plus il sentait ses mains sur lui, plus il se perdait. Il se surprit même à repenser à cette nuit entre eux, leur jeu, la tension qui les avait envahies, et ses lèvres humides sur sa peau... son intimité... si ça ne tenait qu'à lui, là maintenant il laisserait tout tomber pour lui faire l'amour sur cette moto... mais il savait que c'était incongru et surtout complètement fou. Qu'il la maudissait d'être aussi habile et joueuse. Il aurait put être à deux doigts de se laisser attraper, mais comme si de rien n'était, elle le ramena à la réalité. Durement, mais surement! Il ne s'était même pas aperçu que les autres voitures klaxonnaient. Replaçant son pied sur la pédale, il démarra brusquement, reprenant de la vitesse et accélérant un peu plus à chaque instant. En cet instant, il avait l'impression de lui offrir un moment de liberté, loin de tout, elle pouvait vivre, respirer, crier ! Il ne saurait dire exactement la sensation qui l'envahissait, mais c'était fort, tellement qu'il avait l'impression que son coeur allait exploser. Presque insouciants, ils donnaient l'air de se fiche des règles, des lois et de ceux qui ceux pourrissait la vie. Cette fois-ci ils étaient invincibles, les rois du monde !

Descendant de moto, il aperçu un paysage vaste, mais rien qui ne le laissait rêveur en avisant les carcasses de voitures écarquillées partout. Une casse, c'était une bonne idée, et il se surprit à ne pas connaitre l'endroit. Ça ne faisait que deux ans qu'il était ici, mais c'était le genre de lieu que le clan prenait rapidement d'assaut. Appartenait-il à quelqu'un d'autre? Regardant autour de lui, il arrêta la course de ses yeux sur la jeune femme, qui s'était encore mit une drôle d'idée en tête. Mais il fut surprit en apprenant que son téléphone était cassé, et presque soulagé... cela justifiait surement qu'elle ne lui ait envoyé aucun message alors. Il se sentait rassuré, mais aussi coupable de ne pas l'avoir fait lui même :

"Ah c'était donc ça ! J'ai cru que c'était mon message qui t'avais mise mal à l'aise. Finalement, heureusement que tu l'as pas lu."

Il se mit à sourire d'un air faussement embêté et surtout espiègle. Est-ce qu'il mentait? Bien sur que oui, et il trouvait ça drôle de lui faire croire qu'il lui avait envoyé quelque chose d'important ou d'étrange. Il voulait semer le doute dans son esprit, et la rendre curieuse. La taquiner le faisait rire, et sa naïveté l'aidait beaucoup dans ses plans foireux. Bien vite, il entendit une voix les interpeller plus loin. Un vieil homme, qu'il ne connaissait pas, mais dont Jungney avait l'air proche. Son grand père? Non elle lui avait dit qu'elle n'avait plus que sa sœur. Alors peut-être un ami... Il ne savait pas, mais elle semblait radieuse en apercevant ce vieillard, il se rendait compte que ses sourires le troublaient un peu plus à chaque fois qu'il était avec elle. Il s'approcha, pas méfiant, mais plutôt sur la réserve, tandis qu'elle les présentait officiellement. Il apprit donc qu'il s'agissait de l'homme qui avait prit soin d'elle et sa sœur. Un honneur pour lui de le rencontrer. Il n'avait pas perdu l'envie de tout découvrir et tout savoir à son sujet. Connaitre cette vie qu'elle avait eut et connu avant son arrivée dans la sienne. Se penchant juste un peu par politesse, il attrapa sa main pour venir la serrer, mais au même instant, il se figea un peu, se crispant même alors qu'il émettait l'idée qu'ils formaient un couple tous les deux. Aussi surprenant soit-il, il ne contredit pas le vieil homme, se mettant même à sourire d'un petit air embarrassé. Néanmoins lorsqu'il se redressa, il fut surprit de l'entendre appeler par son nom. Il ne se souvenait pas que Jungney l'ai dit... à moins qu'elle ne lui ait déjà parlé de lui plus tôt? Il ne savait pas, mais subitement, il fut intrigué par cet homme qu'il ne connaissait pas. Son air bon et bien honnête, cachait peut-être quelque chose... Il Nam avait la fâcheuse tendance à se méfier de tout et n'importe qui. Il ne changeait rien à ses habitudes, et ne perdit pas le fil de ses pensées, malgré que la jeune femme parlait. Se laissant entrainer, il fut de nouveau interpellé par les propos de l'homme concernant le frère de Jungney. Elle avait un frère? Elle ne lui en avait jamais parlé... mais il devinait que ce n'était pas une partie simple de sa vie. Il ne put s'empêcher de fixer l'homme, cherchant des réponses... La jeune femme coupa de nouveau court à ses pensées, le sortant de sa torpeur en lui lançant une phrase amusante. Elle partait déjà en direction de la colline, tandis qu'il restait encore planté là à jauger ce vieux. Il se décida cependant à bouger à son tour, lui adressant un maigre sourire, avant de suivre la coréenne à travers la casse et grimper à son tour. Il ne se précipita pas pour autant, la laissant mener sans honte, lui préféra marcher, tandis qu'il pensait à ces petits détails troublants. L'avisant quelques mètres plus haut, il la vit heureuse de sa victoire, avant que ses mots ne le frappent et le stop dans son ascension. La regardant de là où il se trouvait, il n'osa même pas déglutir, de peur qu'elle puisse lire le trouble qu'elle venait d'immiscer en lui. "Amoureux"??? Ce mot était si déroutant... qu'est-ce que cela pouvait bien signifier? Un simple terme pour désigner quelque chose, ou alors bien plus que ça? Il n'en était pas certains, mais il se rendit compte que l'idée ne lui déplaisait pas pour autant. Ça lui faisait peur, mais peut-être était-ce qu'ils étaient l'un pour l'autre... Clignant des yeux, il inspira plus profondément, avant de reprendre sa marche tout en baissant la tête. Son regard croisa la route d'une petite chose qui scintillait aux rayons du soleil. Un boulon, pas gros, plus brillant que les autres et là au moment où il s'y attendait le moins. Il était un peu comme Jungney... présent parmi tant d'autre, et le seul qui se détachait de la masse. Parmi tout ce qui l'entourait, c'était celui là sur lequel ses yeux s'étaient fixés. Sans réfléchir, il le ramassa, le nettoyant un peu du bout des doigts. Le gardant dans sa paume, il poursuivit son ascension, accélérant le pas, pour enfin arriver en haut et la rejoindre. Face à un lui un horizon improbable et pourtant si parfait ! Il observa au loin, se perdant dans une contemplation irréaliste. La laissant approcher, il se sentit bien, là où il fallait. Il se fichait que ça soit pour apprendre à tirer, une casse ou encore avec une arme dans les mains... Non ce moment était véritablement parfait! L'un de ceux dont il rêvait sans réussir à le voir. Lui pensait que cet endroit était parfait pour eux. A l'abri des regards, loin de ceux qui les menaçaient... Se tournant vers elle, il la regarda quelques secondes, avant de lui prendre le sachet des mains, et apercevoir son poignet orné du bracelet en bonbons. Se mettant à sourire, il plaça l'arme à l'arrière de son pantalon, et se saisit de sa main. S'approchant d'elle, il se posta juste devant, s'amusant à faire tourner le boulon dans sa paume :

"J'ai un truc pour toi... ça dura un peu plus que tes bonbons!"

Lui passant le boulon brillant à son majeur, il se précipita aussi vite sur son poignet, pour venir lui croquer deux de ses friandises, et les mettre dans sa bouche. La lâchant, il se recula, se moquant presque d'elle. Il avait remarqué qu'elle n'avait pas encore mangé une seule sucrerie, avait-elle décidé de sacraliser cette babiole? Il ne pensait pas que cela en valait la peine, c'était fait pour être savouré et éphémère. Cependant, ce boulon, était l'inverse... fait pour durer, et pour lier des éléments entre eux. Aussi stupide que lui soit venue l'idée, il trouvait ça presque symbolique, et surtout plus durable. Ce n'était pas non plus un cadeau superbe, mais c'était le sien, et il lui ressemblait. Détournant son attention sur le sachet, il en sortit l'arme, sans se poser la moindre question. Ayant l'habitude d'en porter une, il voyait ça normalement, aucune gêne, rien. La regardant, il défit le cran, et l'ouvrit pour y glisser des balles qu'il avait dans ses poches. Comment faisait-il pour rester aussi calme? Il n'en savait rien... sans relever la tête, il demanda entre deux chargements :

"T'as fais quoi pendant ces deux jours, à part casser ton téléphone?"

Levant à peine le menton, elle put apercevoir ses yeux la regarder par dessus ses lunettes sans pour autant qu'elles ne soient trop baissées. Lui adressant un petit sourire au coin à la fois malicieux et moqueur, il fixa de nouveau son attention sur sa tache, tout en se demandant ce qu'elle avait vraiment pu faire sans lui. Avait-elle pensé à lui autant que lui avait pensé à elle? Il n'était finalement pas plus étonné que ça concernant son téléphone, parce qu'elle était maladroite et qu'il avait rapidement comprit que c'était l'un de ses principaux défauts. C'était même le seul qu'il avait trouvé jusqu'à maintenant. Et ce dernier lui donnait du charme... Souriant sur ses pensées, il chargea la dernière balle, avant de tirer de nouveau sur le cran. Faisant teinter le bruit métallique de l'arme, il tendit le bras, avant de viser dans le vide, et faire semblant de tirer. Il pensait qu'elle était parfaite pour apprendre à Jungney, légère et à la fois ergonomique, elle avait la qualité d'être maniable. Son défaut résidait surement, au contre coup, une habitude qu'il fallait prendre mais il ne doutait pas qu'elle finirait par s'y faire. Il ne détestait pas cette arme, il ne l'aimait pas non plus. Depuis qu'il avait muri, il se rendait compte qu'elles étaient toutes plus ou moins semblable, même si il s'y connaissait et qu'il ne confondrait jamais deux d'entre elles. Si auparavant il savait admirer ces bijoux, aujourd'hui il n'était plus certains que cela en soit vraiment. Ce n'était plus des objets précieux, mais des boulets, lourds, très lourds de remords et de culpabilité. Néanmoins, il ne comptait pas montrer à Jungney qu'il détestait réellement ça. Il pensait qu'elle l'avait déjà comprit la première fois, mais elle n'avait jamais à chercher plus loin, ni même lui poser un tas de questions sur le sujet. Il ne fuirait surement pas si c'était le cas, seulement il préférait qu'une part d'ombre ne s'éclaircisse pas. Parce qu'il n'était pas fier d'avoir dut tuer ces personnes, de voir leur vie leur échapper... Et se morfondre c'était avouer l'une de ses faiblesses, admettre qu'il pouvait perdre pieds à n'importe quel moment lorsqu'il se retrouvait face à une arme. Alors mieux valait qu'il reste assuré et solide comme un roc. C'était lui qui devait la soutenir sur ce point, elle ne pourrait pas le faire ni même comprendre l'importance que cela avait si il lui avouait détester ces choses. Laissant retomber son bras, il rit, avant de s'avancer, et d'aller installer quelques bricoles ci et là qui serviraient de cibles. Sur un caisson, il installa des pièces, certaines plus grandes que d'autres pour pouvoir varier les difficultés. Quant il eut terminé, il s'éloigna se plaçant aux côtés de la belle brune, avant de viser d'une seule main vers l'une des cibles. Plissant à peine les yeux, il ne mit pas longtemps avant de tirer, et faire retentir le bruit sourd du canon dans cet espace vaste. La plus petite d'entre elle, avait volé en éclat et fait vibrer les autres. Il n'avait pas manqué ce qu'il visait, et un sourire arrogant éclaira son visage. Peut-être une façon de se mettre en avant et de l'impressionner? Oui, c'était aussi un moyen de lui faire comprendre qu'il était vraiment doué pour ça. Lorsqu'il disait vouloir prendre soin d'elle, et être capable de la protéger, il ne plaisantait pas. Malgré qu'il n'aimait pas ces armes, il savait aussi que c'était l'une des meilleures solutions. Il voulait qu'avec lui, elle se sente à l'abri, en sécurité... Il avait de nombreuses fois pensé que les revolvers donnaient de la puissance et un air cool. Le parfait accessoire pour sa panoplie de bad boy. Désormais c'était différent, bien moins cool, il voulait juste évoquer l'image d'un type sécurisant et solide, même si il savait que cela pouvait aussi lui faire du tord. Mais elle n'avait pas prit peur ce soir là, dans cette résidence immense, malgré qu'il abattait ces hommes les uns à la suite des autres. Comme dans les jeux vidéos, mais la réalité était beaucoup moins attrayantes. Le bruit de la balle traversant la peau, s'encrant dans la chair, n'était pas aussi palpitant que dans ces fictions.... Se tournant vers elle, il lui tendit l'arme "T'es prête?" lui souffla-t-il doucement, avant de laisser attraper. Pour elle, cela devait sembler encore trop lourd, il savait qu'elle n'était pas à l'aise avec ça, mais elle n'avait rien à craindre. Il était là...

"Tu te souviens de ce que je t'ai montré la dernière fois?"

Il se trouva maladroit pour le coup, parce qu'il savait qu'elle ne devait pas avoir oublié l'effet que cela faisait de tuer un homme. Cette soirée, elle devait la revivre encore et encore, changer l'issu peut-être aussi. Pourtant, il lui était reconnaissant. Aussi triste à dire, il savait que si elle n'avait pas été là cette nuit, peut-être que lui ne le serait pas ici avec elle. Il avait gardé une cicatrice, une marque de plus qui s'ajoutait aux autres, mais il éprouvait un sentiment étrange quand il la voyait. Il se souvenait de la plupart, d'où elles provenaient, comment il se les était faite mais... mais celle-ci était particulière. C'est presque souriant, qu'il lui arrivait de passer ses doigts dessus, suivant la trace, en resongeant à ce moment si étrange et particulier. Peut-être parce-que c'était ce soir là qu'il avait comprit que quelque chose changeait, et que plus jamais sa vie ne serait celle qu'il avait connue. Une petite moue sur le coin des lèvres, il préféra oublier sa maladresse, et s'éloigna de quelque part "Vas-y, tire!" Pour qu'il puisse jauger et juger où elle en était réellement. Quelque part, il savait que le fait qu'elle ait réussit à toucher cet homme, était une chance. Elle n'avait pas mesuré tout ce qu'elle faisait, ni même où viser. Alors il fallait qu'elle apprenne, mais comme il s'en doutait elle rata la première cible, la plus grosse de quelques bons mètres. Il ne put d'ailleurs s'empêcher de venir lui lancer une remarque sarcastique "Et bah! Heureusement que y'a personne derrière, je donnerais pas cher de sa peau." Avec ça, il plaça sa main sur son front, pour regarder au loin, et insister sur sa moquerie. Riant, il se dit qu'elle avait vraiment eut un coup de pot cette nuit là, et lui aussi. Si elle avait tiré comme ça... il ne serait surement pas revenu de cette maison. "Attends, je vais te montrer..." S'approchant d'elle doucement, il se plaça à ses côtés, et trouva sa main qui tenait l'arme pour venir l'enserrer de la sienne. L'obligeant à lever le bras, il se bougea derrière elle, plaquant son bras contre le sien, pour suivre une ligne parfaite en venant le tendre et l'entrainer avec lui. Son visage proche du sien, il tenta d'avoir le même point de vu qu'elle, à quelque chose près, tandis qu'il mettait son autre main sur son épaule dégagée. Forçant un peu, il l'incita à se redresser, tandis que lui se penchait un peu à cause de leur différence de taille. Il fit ça sérieusement, lui montrant la bonne posture à avoir, et glissa son doigt sur la gâchette par dessus le sien "Là..." Le coup partit droit devant, et plein sur la cible de taille moyenne, qui virevolta sous l'impact. Se mettant à sourire, il était plutôt fier de son exploit. Si il avait fait ça correctement, il voyait aussi là un bon moyen de se rapprocher. Profitant de leur proximité, il s'avança un peu plus vers elle, pour venir coller son torse à son dos, et venir enfuir son visage dans ses cheveux bruns "Congratulation... princess..." il lui souffla ces mots délicatement au creux de l'oreille, avant de venir soupirer délibérément. Tandis que son visage remontait le long de sa joue, il fit courir ses doigts curieux le long des siens, frôlant sa peau, juste dans une caresse délicate et douce, jusqu'à son poignet, et le creux de son coude. Son autre main libre, trouva rapidement le chemin pour s'immiscer sous sa veste, et poursuivre sa route jusqu'à l'extrémité du tissu de son pull. Si elle savait jouer de ses charmes et lui faire tourner la tête, il n'était pas peu fier d'en être tout aussi capable. Une sorte de petite vengeance quant à ce qu'elle lui avait fait subit à ce feu rouge. Il la força cependant à garder son bras tendus, son visage désormais tout proche du sien. Croisant son regard, ses yeux se fixèrent longuement sur ces lèvres bien dessinées. Il savait que même si il portait ses lunettes à une telle distance, elle aurait tout le plaisir de voir ce quoi il rivait son attention. Le faisait-il exprès? Peut-être un peu, mais il devait avouer, qu'il se laisserait bien prendre à son propre jeu. Il passa l'extrémité de sa langue sur le bout de ses lèvres, comme pour les humidifiés discrètement avant de venir échanger un baiser... approchant lentement son visage, il huma son parfum, se sentant brusquement entouré de cette odeur et enivré.... "Fais-le..." il murmura ces mots dans un souffle chaud et sensuel, alors qu'il releva à peine les yeux vers les siens pour venir de nouveau fixer sa bouche entrouverte. Malgré lui, les battements de son coeur s'étaient accélérés, alors qu'il savait pertinemment qu'il ne devait pas se laisser brûler les ailes. Sachant aussi que ses propos étaient ambigüe, il s'amusa à venir en jouer, se mettant subitement à sourire avant de lui lâcher "Fais-le maintenant... Tire!" Ses lèvres déjà arrivée tout poche des siennes, il cru bien même les frôler, mais il se recula bien vite, laissant échapper un rire sarcastique et moqueur. Oui, il l'avait fait exprès! Il voulait la troubler et la taquiner, jouant sur les mots et leur sens double. Pourtant, il était à deux doigts de se faire prendre lui aussi. Il mourrait d'envie de pouvoir l'embrasser comme il ne l'avait pas fait depuis deux jours entiers. Se reculant complètement, il se détacha d'elle, la laissant seule et se débrouiller par elle même. Mais il devait avouer que cela l'aidait aussi à calmer son rythme cardiaque, et tenter d'étouffer la chaleur au creux de son ventre. C'est qu'il faisait chaud tout compte fait à l'extérieur!
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Anonymous
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Sam 1 Fév - 15:10

« Mais tu vas m’attendre oui ! » « Cours sœurette, ça fait les cuisses ! » « Mais je vais abîmer ma manucure ! » s’écria une jeune brune d’une voix aigue faussement inquiète. Elle se moquait gentiment de sa sœur en lui courant après. Le soleil était sur le point de se coucher et aucunes des deux ne voulaient manquer le spectacle. La plus jeune arriva essoufflée et se laissa tomber à côté de l’aînée le souffle court. « Yataaaaplus jamais je gravis cette colline en courant, je suis morte ! »elle s’allongea sur le tas de fer qui lui servait de matelas et ferma les yeux un instant, pour se reposer. Sa sœur aînée fit la même chose et s’allongea à ses côtés en posant sa tête sur son épaule. « Tu crois que Jun regarde le ciel aussi ? » demanda la plus vieille en murmurant, comme si elle avait peur de réveiller la plus jeune. « J’en suis persuadée … » lui répondit-elle en se mettant à sourire. Elle connaissait Jun par cœur malgré la distance et se vantait même de ce lien qui l’unissait à son jumeau. Il lui suffisait de fermer les yeux pour voir les traits de son frère se dessiner sous la paupière. Elle pouvait passer des heures à l’imaginer rire, lui parler, imaginer ses yeux se plisser quand il la taquinait. Elle connaissait son frère jumeau par cœur et se plaisait à croire qu’elle était la seule à le connaitre aussi bien … Bien sûr dans son utopie elle était obligée de laisser sa sœur ainée de côté et ne pensait pas qu’un joker à l’autre bout du monde puisse connaitre son jumeau aussi bien qu’elle. Non sur cette terre, seule elle savait à quel point Jun aimait les chips et à quel point il adorait regarder la pluie tomber. Ce qu’elle ne savait pas par contre, c’est pourquoi, pourquoi il aimait autant la pluie ? Le bruit ? Sa mélodie ? L’odeur de la pluie fraîche sur l’asphalte ou sur l’herbe ? Elle n’était pas sûre, mais si Jun l’aimait, alors elle aimera. C’était peut-être bête d’agir ainsi, être sans personnalité mais elle avait ce besoin inconditionnel d’être aussi semblable que lui. Il était son jumeau après tout, c’était presque vitale pour elle de lui ressembler autant. Elle se redressa sur les coudes et regarda enfin le soleil qui déclinait doucement à l’horizon. « Il n’y a qu’ici que l’on peut voir une telle merveille. » Jungney acquiesça doucement en silence en serrant contre elle ses jambes. Elle regardait ce soleil se coucher en imaginant son jumeau le regarder se lever, c’était si étrange de penser qu’une journée les séparaient. Elle avait parfois du mal à accepter qu’une part d’elle vadrouillait à l’autre bout de la terre. Mais elle avait finit par s’y faire. Soudain, elle bondit sur ses pieds et regarda sa sœur envoutée par le couché de soleil. « Tu sais quoi unnie ?! Un jour le monde nous appartiendra ! On fera ce que bon nous semble à longueur de journée et on aura plus à se soucier de la nourriture, de l’argent et de tout le reste ! » Elle était fougueuse, jeune, du haut de ses 16 ans elle voulait le monde rien que pour elle. Elle n’avait peur de rien et se sentait pousser des ailes. Son innocence et sa pureté dénotait avec la crasse qui salissait ses joues et ses vêtements. Mais elle ne perdait pas son air angélique et la douceur de ses gestes. Elle se mit à rire devant la mine surprise de sa sœur, mais la passion avec laquelle elle avait parlé était communicative. Sa sœur se leva et lui dit avec tout autant de force « Oui, tu as raison ! On aura tellement de fringues qu’on ne saura plus où les mettre ! » elles se tournèrent face à l’horizon et entremêlant leur doigt les levèrent en hurlant « Monde, attends nous, on arrive ! Gwak in da plaaace ! » Elles y ont cru tellement fort, c’était comme une évidence pour elles, mais leur jeunesse leur donnait l’espoir qui allait finir par faner avec les années. Elles ont vraiment essayé de faire de leur mieux mais il leur manquait sûrement quelques choses, ce je ne sais quoi qui les aurait propulsé au sommet. En réalité au fond de leur cœur elles ne désiraient pas le monde, elles voulaient juste pouvoir dominer leur monde à elles, être heureuse à moindre échelle et réaliser leur rêve.

Je les revois ces deux filles. J’ai l’impression d’avoir affaire à deux inconnues. Ca ne pouvait être moi. Ma sœur semblait si confiante, comment avais-je pu oublier cette promesse que nous nous étions faites. On était censé rester toutes les deux, on était censé dominer le monde ensemble et aujourd’hui … je me retrouvais seule. Enfin presque. Je tournais mon visage vers Il Nam qui me regardait. J’étais un instant troublée de le prendre en flagrant délit, mais je me mis à sourire fièrement. C’était moi qu’il regardait et quand bien même il portait une paire de lunette je devinais son regard brillant sur moi. Je me sentais fière d’être ainsi vu par lui. Mordillant ma lèvre inférieur j’enfonçais un peu plus mon bonnet sur le tête et remonta mes deux chaussettes comme je pu. Le sachet me gênait et Il Nam dû le voir puisqu’il me le prit des mains avant de le glisser dans l’arrière de son pantalon. Je frissonnais en sentant le vent frais me piquer les joues mais ça me faisait du bien. Je regardais autour de moi et me fit la réflexion que décidément cet endroit n’avait pas changé d’un pouce en 10 ans. Abojie avait su le garder à la fois fascinant et repoussant. Il passait ses journées seul, sans enfant, sans femme, il accueillait les étrangers de son monde avec tendresse et douceur pourtant il m’était arrivé de le voir en colère. Jamais je n’avais vu un homme de son âge remettre en place aussi facilement des jeunes … Ils étaient toute une bande et lui seul, en deux coups de cuillères à pots il les avait fait déguerpir. J’avais été si impressionnée que je lui avais demandé de m’apprendre à me défendre ce qu’il a refusé jusqu’au jour où j’étais arrivée le visage tuméfié. J’ai cru qu’il était devenu fou ce jour là. Il était entré dans une telle colère qu’il avait parut plus jeune et doté d’une force incroyable … suite à ce jour, il avait mis en place tout un entrainement pour m’apprendre à me battre. C’était grâce à lui que je pouvais plus ou moins me défendre aujourd’hui. Cet homme avait débarqué dans nos vies comme la providence. Déposant un papier sur le pas de porte de chez nous, il recherchait des jeunes motivés pour trier le métal, et il payait plutôt bien. Il avait sauvé nos vies alors que l’on crevait de faim. Avait-il sentit la détresse de deux jeunes ados livrés à lui même ? Bien sûr il avait fait semblant de croire à nos mensonges quand nous lui disions que nos parents allaient bientôt revenir mais qu’ils étaient occupés à l’étranger … Il avait semblant de nous croire quand nous lui disions que nous vivions chez une tante qui s’occupait de nous. Et jamais il n’a posé de questions sur notre scolarité. Nous n’allions plus en cours, à quoi ça pouvait nous servir ? Nous le regretterions peut-être plus tard, mais nous avions des priorités … et la racine carrée n’en faisait pas partie. Il Nam me tira de mes pensées en attrapant ma main sans prévenir. Je me laissais faire, intriguée avant de l’entendre me dire "J'ai un truc pour toi... ça dura un peu plus que tes bonbons!" Il m’enfila un boulon au majeur et mon cœur rata un battement alors que mes jambes devenaient faibles. Mais qu’est-ce que … ? Je le regardais pétrifiée, surprise et complètement secouée. C’était une bague ? Un cadeau ? Un autre ? Je ne réagis pas tout de suite en remarquant qu’il s’agissait d’un boulon mais bien vite l’idée me troubla. C’était si adorable … je ne pensais pas le mériter … Mes mains se mirent à trembler et je n’eu pas le réflexe de le repousser alors qu’il vint casser deux bonbons sur mon bracelet pour les manger. « Hé !! » m’exclamais-je en me reculant trop tard. Je lui fis un regard noir en affichant une moue boudeuse. Je ne comptais pas manger ces bonbons, ce n’était donc pas pour lui remplir l’estomac. Oui j’avais l’intention de garder ce bracelet aussi longtemps que possible et quiconque viendrait manger mes bonbons répondrait de mon courroux. Mais il me suffit d’entendre son rire pour oublier mes menaces. Je couvris le bracelet de ma main libre et le serra contre moi comme pour le protéger. Puis mon regard se porta sur mon doigt ... le boulon était rien qu’un tout petit peu trop grand mais je m’en fichais … Il était magnifique à mon doigt. Il brillait et était chaud. Je souris attendrie par ce geste si soudain … Jamais je n’aurais cru il Nam capable d’une telle chose … Ca me donnait envie de crier au monde entier que cet homme était le mien … j’étais si fière d’avoir réussit à capter son attention … Lui qui méritait une femme bien plus forte et bien plus pulpeuse que moi … Je voulais lui donner ce qu’il méritait et ce qu’il désirait, pourtant, les rares fois où mon esprit réfléchissait trop, j’avais l’impression de ne pas être à la hauteur … Et si je le décevais ? Je ne voulais pas qu’il me voit comme une enfant ou comme une femme trop faible … je n’étais jamais sortie avec de garçon avant lui, comment j’étais supposé savoir m’y prendre ? Alors je faisais au feeling, espérant ne pas le blesser …

Les cliquetis de l’arme me firent relever le visage vers lui et je le regardais manier ce pistolet avec désinvolture et assurance. J’avais conscience que ce geste coutait des vies et qu’il n’était pas aussi banale que les films donnaient l’impression d’être mais … c’était plus fort que moi, il était carrément sexy à agir ainsi … il était … j’en perdais mes mots. Je faisais partie de cette majorité de femme a aimer les bad boys et dieu que le mien en était véritablement un. Pas un de ces frimeurs qui paniquaient dès qu’il apercevait leur ombre. Non le mien faisait partie de ces hommes qui n’hésitait pas à traverser une maison de requins armés jusqu’aux dents, protégeant une femme, et tuant quiconque se mettant en travers de son chemin … Il était beau dans ces moments là. Etait-ce ça qui m’a fait craquer en premier ? Son côté désinvolte et sexy ? Comme cette nuit où il s’était battu. Ce n’était pas spécialement pour moi j’en avais conscience mais le fait est que c’était moi qu’il avait sauvé et je revoyais son corps bouger comme s’il savait pertinemment où l’adversaire allait frapper … c’était … beau ? Alors oui, de le voir charger cette arme, sur le haut de cette colline je trouvais ça terriblement sexy. "T'as fais quoi pendant ces deux jours, à part casser ton téléphone?" Sa question me ramena trop brutalement à la réalité. je me détournais rapidement presqu’honteuse de lui cacher ce que j’avais fait. Je me mordillais la lèvre inférieur en haussant les épaules et dit « J’étais en mission. » Je ne donnais aucuns détails, je ne voulais donner aucuns détails. Mon attention se porta rapidement sur divers objets qui pourraient nous servir. Je me sentais coupable de lui cacher la vérité mais je savais que si je lui parlais de Ru maintenant il allait de nouveau se mettre en colère … Et je ne voulais pas l’achever avec l’histoire de la cabane. Pour tenter de paraitre naturel je lui retournais la question en évitant de croiser son regard. « Et toi ? » Bien qu’une part de moi savait déjà la vérité. Tout du moins ce que je pensais être la vérité. Son corps couvert de bleus et son visage d’hématomes en était la preuve. Il ne m’avait toujours pas dit qui avait osé le toucher mais je sentais déjà que la réponse n’allait pas me plaire. Mais au lieu de me torturer l'esprit sur ces questions je le regardais se mettre en joue et viser ... Il paraissait si charismatique s'en était dingue. Je pouvais le regarder des heures je crois bien ... Il paraissait invincible à cet instant et quand bien même tout ça n'était qu'en apparence je voulais croire que moi aussi j'étais capable de le défendre contre tout. Je ne voulais pas faire partie de ces filles insouciantes qui pensent être immortelles, mais j'en avais marre de me sentir si faible et si peu combative. Enfin ... Ça je l'étais mais c'était souvent au péril de ma sécurité. Je savais me battre, donner tout ce que j'avais pour le sortir de situations plus que difficiles mais il était parfois douloureux et épuisants de toujours se donner à fond ... Je sentais que je flanchais pourtant je continuais de boxer ce sac de sable, je continuais de sauter à la corde et de faire des abdos. Questions pompes j'étais complètement nulle mais j'arrivais à en faire 5 de suites, un record. Il Nam se moquerait-il de moi s'il savait ça ? Soudain un coup de feu retentit et me dit sursauter. Il Nam venait d'exploser un des cibles en un temps records. Une toute petite misérables ciblés ... J'étais si impressionnée que je devons tout d'un coup euphorique. " Oh mon dieu !!!! Mais c'est ... Bravo !! " pour moi c'était un véritable exploit. Je tapais dans les mains pour le féliciter et riait encore sous l'émotion. J'avais oublie à quel point le bruit du coup pouvait être fort comme un coup de tonnerre qui claque dans l'air. C'était si impressionnant. Je ne voulais pas que le souvenir de cet homme me hante des que je tenais une arme à feu et je savais malgré moi qu'il ne serait sans doute pas le dernier homme que je tuerais. Directement ou indirectement. Je savais que j'étais responsable de certaines morts au sein de la Wah Ching mais c'était plus facile de les ignorer et de croire que je n'étais coupable de rien. "Tu te souviens de ce que je t'ai montré la dernière fois?" Sincèrement ? non, tout avait été tellement vite... Les coups de feu, le bruit, j'avais fait un blackout complet de cette soirée. Refusant de laisser mon esprit repenser à la mort de cet homme. J'avais envie de lui dire que cette fois la ça n'avait été qu'un coup de chance ... Puis Il Nam me tendit l'arme et je plongeais un regard sérieux dans le sien, j'en faisais peut être un peu trop. Dans ma tête j'étais Lara Croft et tout pleins de méchant me couraient après. Il fallait que je me débarrasse d'eux. Je fixais la cible en face de moi et ferma un yeux pour mieux viser. Je plaça mon doigt sur la gâchette, je ne respirait plus et compta jusqu'à trois avant de tirer. Le bruit me fis siffler l'oreille et sans m'en rendre compte j'avais fermé les yeux. Le recul de l'arme me surprit. je n'avais pas remarqué la première fois à quel point c'était puissant. J'avais toujours les yeux clos et Je ne les rouvrir que lorsqu'il nam se mit à rire en se moquant de moi. Je me tournais vers lui le regard mauvais prête à lui asséner un coup de cross sur la tête. Non mais ça va oui ?? Il pouvait pas m'encourager plutôt ? Je levais les yeux au ciel suite à sa remarque et gnagnagnatai à sa blague ... " C'est pas drôle du tout " lui lançais-je boudeuse. J'haussais les épaules en me remettant en place. Cette fois-ci c'est la bonne !

Les mains d'Il Nam glissèrent sur moi pour venir trouver l'arme et tous les sens de mon corps se mirent en alerte. C'était dingue à quel point sa proximité pouvait le faire de l'effet. Une simple caresse et pourtant ... Je me concentrais sur la cible mais le laissa mener. J'essayais de faire abstraction de son souffle, de sa respiration si forte et si vibrante. Je fermais les yeux quelques secondes pour reprendre mes esprits et les rouvrir au moment même ou il appuya sur la détente. Le coup partir tout aussi fort mais l'impact me semblait moins gênant contre le torse d'Il Nam. La cible virevolta et je poussais une exclamation de joie. Ça semblait si facile lorsqu'il était avec moi. L'air de rien je me blottit un peu plus contre lui et resserra l'arme dans mes paumes moites. C'est que je stressais ... "Congratulation... princess..." Malgré moi sa voix me fit frémir. Et je retins un gémissement entre mes lèvres. Je savais être taquiné avec lui mais lui savait m'embraser en un instant ... Je fermais les yeux lui laissant le champs libre, je n'opposais aucune résistance à ses gestes et au contraire ... J'en demandais beaucoup plus ... Je fermais les yeux en m'abandonnant contre son torse. C'était si bon ... Je frémissais sous ses caresses en me disant que même avec toute la bonne volonté du monde je ne pourrais pas le repousser. Je me mis à sourire en espérant au fond de moi qu'il en fasse plus .... C'était mal d'en vouloir plus ? D'aimer ses caresses et son souffle ? Je crois qu'il me fait payer mes taquineries de tout à l'heure et dieu sait combien il sait bien s'y prendre ... Je n'ai qu'une envie c'est de me tourner face à lui et de franchir les quelques malheureux centimètre qui me séparent de ses lèvres... Dans le creux de mon ventre une multitude de papillons se met à virevolter, ma respiration devient saccadée et tout mon corps réclame ses caresses et son attention. Je sais qu'il ne cédera pas, je sais qu'il me taquine, mais son regard et si perçant et son aura si troublante que je me laisse prendre au jeu. Je crois que je me serais déjà tournée vers lui s'il ne me forçait pas a tenir mon arme face à moi pour viser .... " Fais le ... " fais quoi ? Je ne sais pas, je ne sais plus. J'arrive plus à réfléchir ni à penser correctement. Je ne sens que sa chaleur et son odeur ... Tellement que je me maudits d'avoir mît un pull. Je désirais tellement sentir ses mains sur mon corps que s'en était frustrant .... Je revoyais nos deux corps nus se blottir l'un contre l'autre, fiévreux, remplit de désir ... J'en avais presque oublié cette sensation grisante. Je me félicitais d'avoir été assez pompette pour ne pas me souvenir de tout même si je me sentais gênée à ce souvenir je ne regrettais rien et parfois je me surprenais à vouloir regoûter à son corps comme je l'avais fais ... Je me surprenais de temps en temps a sentir la chaleur de son inimité emplir la bouche et la douceur de ses doigts sur la mienne ... Un violent frisson m'arrache In gémissement à ce souvenir et Il Nam choisit c'moment précis pour se détacher de moi en me donnant l'ordre de tirer. Tirer ? Qu'est-ce que ? J'avais perdu le fil du temps, je ne me souvenais plus du tout du lieu ou je me trouvais. Je rouvris les yeux en chancelant, le soleil m'éblouit un cours instant et rattrapant l'arme de mes deux mains tenta de viser et tira. Bien évidemment je ratais la cible et donnait une nouvelle occasion au jeune homme de se moquer de moi. Je me mordis la lèvre inférieure en fronçant les sourcils je me tourne vers Il Nam et lui balance un boulon que j'ai ramassé par terre " Tricheur ! Tu me déconcentres ! " j'haussais les épaules en boudant et rapporta mon attention sur les cibles. Elles étaient a l'évidence intactes. Poussant un soupir je finis par me remettre en position. J'écarte us les deux jambes pour avoir une position stable, pris la crosse et dans l'une de mes paumes et reposa l'arme dans la paume de mon autre main. J'avais vu faire dans un film policier et il paraît que ça permettait une meilleure stabilité. Câble paraissait si facile avec Il Nam mais des qu'il s'éloignait de moi je me sentais perdue, cette arme trop lourde, le vent trop fort et la cible trop loin. Mais je voulais réussir. Je pris mon temps, tentant de garder les yeux grand ouvert et visa droit devant moi. J'appuyais lentement sur la gâchette et le coup partit aussi fort que les autres. Des fourmis me lançaient dans la main. Et en face de moi un bidon d'huile se lit à répandre son contenue. D'abord surprise je clignais des yeux avant d'exploser de joie et de me tourner vers Il Nam " Oh mon dieu tu as vu ça ??? En plein dans le bidon d'huile !! " bon d'accord ... C'est vrai que ce n'était pas ça que je visais de prime à bord mais j'avais tout même révisée la trajectoire et atteint un objet. Je riais de la réussite toute fière de moi. Je sautillais sur place sans me préoccuper de l'arme que j'avais en main. Mon euphorie était sans doute mignonne mais elle était aussi dangereuse. Et quand je pris conscience que j'entendais une arme en main je me calmais rapidement m'excusant au près du californien. Je me remis en position et tira deux fois. Ratant la cible à chaque fois. Était-ce moi ou j'étais franchement nulle ? Comment avais-je fait ce jour la ?

Le chargeur vide, je tendis l'arme à Il Nam pour qu'il mette les balles à la place. Je n'avais pas encore envié de le faire moi même et mon visage inquiet trahissais la peur. Si dans les films ça paraissait facile en réalité tenir une arme dans ses mains et la maîtriser n'était pas une mince à faire ... " Je ne serais pas le futur Django " soupirais-je en regardant Il Nam charger l'arme. Je baissais la tête pour cacher la déception et ramassa des boîtes de conserves pour les empiler sur le caisson. Je tentais d'analyser ce qu'il m'empêchait de viser juste et se fut la révélation, je me redressai et m'écria en direction d'Il Nam " Je ferme les yeux ! Quand je tire je ferme les yeux ! Je suis persuadée que c'est à cause de ça que je ne peux pas viser juste ... " marchant rapidement jusqu'au caisson l'émoi lais les conserve comme dans les jeu de fêtes foraine et retourna près du jeune homme en attrapant l'arme qu'il me tendait. Je me repositionnais convenablement et monta l'arme en face de moi. Le californien me donna quelques conseils que j'appliquais du mieux que je pouvais. Cette fois je gardais les yeux grand ouvert du début à la fin ... Ce ne fut pas l'exploit du siècle mais la conserve du haut valsa dans un bruit de détaillé sourd. J'avais visé la conserve du bas mais c'était déjà ça. J'avais réduis mon champs de tire ce qui était un léger progrès non ? Au lieu de sauter de joie et de crier victoire je me concentrais à nouveau. J'anticipais le coup prête à l'entendre frappée le fer. Mais une fois encore je ratais la cible. La panique commença en s'emparer de moi et les images d'Il Nam battit devant moi s'imposèrent à moi. Tout comme la vision de Jun étendu raide mort devant moi. Mon regard glissa sur mes mains ou je revoyais le sang de mon jumeau se répandre... Si seulement j'étais arrivée quelques secondes plus tôt ... Si seulement j'avais été armée j'aurais tué l'enfoiré qui a causé sa mort ... La douleur qui me frappa le cœur me surpris et sans aucune hésitation vida le chargeur sur les boîtes de conserves qui volèrent une à une. J'avais réussit à maîtriser mes gestes et la visée. Je me tournais vers Il Nam, le visage encore légèrement bouleversée, en attente d'une remarque de sa part ... Serait-il fier de moi ? Impressionne ? Ou trouvait-il ça nul ? J'avais mot un temps avant de tirer et lentement mon expression c'était dégradée ... Mais j'avais touché ces cibles et seule. M'approchant d'Il Nam pour tenter de sentir un peu de sa chaleur rassurante je lui dis en plaisantant " Il suffit que je sois sous pression. Tout se passe dedans. " je ris bien que mon rire n'eut rien de joyeux ou d'amusé. Je chassais ces images dérangeante de mon esprit et ajouta à l'intention du jeune homme " Tu me fais faire des exercice à sunbae ? Comment tu as apprit à tirer Il Nam ? " Je me rendais compte que j'avais envie d'en connaître plus sur lui, j'attendais patiemment qu'il me parle un peu plus de lui mais il finissait toujours par se dérober en riant. Alors je me disais que pour une fois je pouvais lui poser une question qui n'engageait presque à rien ... Je lui sourit et réprima l'envie de me blottir contre lui. Chose que j'avais désire tellement pendant ces deux jours passés loin de lui ... Je lui tendit l'arme vide me demandant combien de balles il avait prit sur lui. Cette fois-ci je serais attentive à la façon dont il mettait les balles et me surpris même à vouloir apprendre à monter et démonter une arme. J'avais envie d'apprendre à tout faire et maîtriser cette arme plus que tout ... Même si au départ elle m'effrayait maintenant je sentais que cette devenu un moyen de défense non négligeable et même si elle ne me rendait pas invincible elle pouvait au moins protéger ma vie et celles des gens que j'aime .... Je baissai mon regard vers la couronne invisible qui décorais mon avant bras et souris tristement en pensant à Jun. Tu vois Oppa. Je fais tout pour me protéger et j'avais avec moi le meilleur des maître.
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Anonymous
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Sam 1 Fév - 15:13

Le souffle court, sa main maintenait fermement le sac qui pendait dans l'air. Ne pensant plus à rien, ne répondant plus de rien, il laisse ses pieds le mener, aller à une allure folle, en traversant ces ruelles étroites. Au bout du chemin, il rencontre une impasse, un grillage disposé, comme pour leur barrer la route, ou empêcher quiconque de passer. Les deux garçons ne réfléchissent pas, le premier passe devant, le second lui fait la courte échelle, tandis qu'un homme crie au bout de la rue. Il Nam l'observe à peine quelque secondes, et la seule chose qu'il aperçoit c'est ce blouson de cuir noir qui semble luire à la lueur des réverbères. Son cœur bat à tout rompe, les pieds de son meilleur ami lui écrasent les paumes, mais il ne pense pas à la douleur. A peine ce dernier atterri-t-il de l'autre côté, qu'il balance le sac par dessus, et s'aide d'une poubelle pour grimper à son tour. Tous deux passent à temps tandis que l'homme s'agace "Petits merdeux ! Je vous laisserais pas vous échapper cette fois!". Et malheureusement, ils savent que c'est vrai. Il ne rompt pas, s'apprête lui aussi à dépasser cet obstacle, tandis qu'eux deux s'élancent de nouveau dans leur couse folle. Leurs respirations s'accélèrent, leurs pieds vont de plus en plus vite, Jun manque de trébucher, mais il se relève aussitôt, et se continue à courir aussi vite qu'il peut. Cela fait des mois que ce type les suit, les traques, les étouffes... Il guette leurs moindres faits et gestes, les épie. Une fois l'américain l'a même surprit à garder la planque devant leur immeuble pendant une semaine. A cause de ça, ils avaient dut ruser et sortir par les portes de secours pour se rendre à leur "job". Mais l'un d'eux devait toujours rester, pour servir d'appât ou de distraction. Tout avait commencé avec une arrestation, quelques coups de baguettes magiques avaient suffit à les faire sortir de là. Mais ce flic n'avait pas aimé, depuis le début il les avait prit en grippe, et il n'arrêterait pas tant qu'il n'aurait pas obtenu ce qu'il voulait. Pourquoi vouloir choper les plus petits quand on pouvait avoir les plus gros? Il Nam n'en savait rien, cet homme avait fait de lui et son meilleur ami, une obsession. Tous les deux s'amusaient de leurs malices, et des mauvais coups qu'il lui jouait, mais ce soir, il semblait avoir perdu patience. Dans ce sac, il y avait de quoi les mettre au trou pour des années, ils ne savaient pas comment il avait fait pour être au courant du lieu, en les suivant peut-être? En se renseignant à d'autres plus petites têtes qu'eux? Une chose était sure, il ne lâcherait pas le morceau, comme un chien rongeant son os, il voulait les atteindre jusqu'à la moelle, et savourer ce gouts délicieux dans sa bouche. S'en délasser, et s'en satisfaire! Ils avaient plus d'un tour dans leur sac, ou alors surtout de bonnes jambes qui leur permettaient de fuir, mais il continuait, ne les lâchant pas d'une semelle. Ni l'un ni l'autre n'avait envie de se faire prendre avec ce sac rempli de came, ni envie de plonger pour détention de drogue ou trafic. Alors ils couraient, aussi vite qu'ils pouvaient... Depuis combien de temps? Il n'en était plus certains, il avait perdu toute notion du temps, quand l'homme avait réussi à attraper un morceau de sa veste. Il ne savait d'ailleurs pas comment il avait fait pour lui échapper, mais il continuait sa route, se disant qu'il finirait bien par le semer au détour d'une rue qu'ils connaissaient mieux que personne. Seuls dans ce long couloir sans fin, seuls le bruit de leurs pas précipitaient percer la nuit silencieuse, au loin une sirène retentissait, les gyrophares éclairaient les murs de briques, attendant qu'ils se fassent attraper. La course devenait plus difficile, et eux fatigués. Le premier à ralentir fut Jun, Il Nam ne l'apercevait déjà plus à sa hauteur, sa tête se tournant en arrière il l'aperçut, à peine un mètre plus loin derrière lui, mais c'était déjà trop. Une ombre menaçante, le coursait, et se rapprochait plus rapidement. Et ce qu'il craint finit par arriver, il trébuche, lui s'arrête, mais ce flic est déjà là, sa poigne refermée sur l'épaule de son meilleur ami. "Jun!" "Cours! Barre-toi de là!" Il jette un coup d'œil au sac, leurs regards se croisent, et il comprend, qu'il ne peut pas rester. Qu'il doit partir... il reprend sa course, laisse Jun derrière lui, alors qu'il prit n'importe qui pour qu'il s'en sorte. Mais il ne craint rien pas vrai? Il s'en sortira, le coréen est malin, agile...

A l'autre bout de la ruelle, il finit par retomber sur l'avenue principale. Mais elle déserte à cette heure-ci, seul les quelques clodos du coin s'amusent encore à trainer ou chante avec leur bouteille à la main. Lui s'arrête, observe rapidement l'endroit et aperçoit des voitures garées à quelques mètres de là. Traversant sans réfléchir la route, il se jette sur la première qu'il trouve, se pressant il se rue sur la portière, use de ses astuces pour tenter de l'ouvrir. Son regard se relève plusieurs fois en direction de la rue, il espère y voir arriver son meilleur ami, il panique, ses mains tremblent malgré lui, et son cœur va exploser. "Merde mais ouvre toi !!!" Il perd patience, il devient fou, l'adrénaline coule dans ses veines, mais elle lui fait perdre ses moyens. Quand enfin il entend le clic du verrou, il est masqué par un coup de feu qui retentit au loin. En cet instant, il sent son cœur lâcher, ses yeux hagards se fixent sur cette débouchée. "Jun?" Non ce n'est pas ce qu'il croit, c'est impossible !! Et au moment où il s'apprête à faire le tour de la voiture pour aller vérifier, c'est le visage de son meilleur ami qu'il aperçoit au loin. Il se sent soulagé, mais il le voit, son t-shirt couvert de sang alors qu'il court vers lui "Démarre bordel, démarre !!!!" Il reste quelques secondes, un rien à l'observer, mais il obéit, ouvre la portière, jette le sac, et monte à bord du véhicule. Son ami suit de prêt, son souffle est encore plus court que le sien, mais il trouve encore assez de force pour frapper le tableau de bord et l'inciter à partir en trombe. Sur son passage, il rafle une autre voiture, et brise un phare, mais il s'en fout, ses yeux n'arrêtent pas de quitter la route pour observer le coréen "Mais bordel, qu'est-ce qui s'est passé?" Jun ne réponds pas, il tourne vivement la tête vers l'arrière et cherche à voir si quelqu'un les suit. Il espère au fond de lui que l'américain ne ralentira pas. Et c'est ce qu'il fait, il accélère, passe une autre vitesse, et file à travers les routes désertes. "T'es blessé? Il s'est passé quoi?" Il n'y peut rien, l'inquiétude le tiraille, il a entendu ce coup de feu, il veut savoir ce qui s'est passé dans cette ruelle, mais Jun perd patience "J'ai réglé le problème!! Continue de rouler!!" Son cœur rate un battement, il jette un regard intrigué et perdu à son ami, il ne comprend pas, ou alors il a peur de comprendre. Jun, se presse, il veut qu'ils sortent de là encore plus vite et regagne la grande route pour retourner chez eux à San Francisco. Seulement, la ligne blanche à perte de vue, et les terrains vagues rendent fou l'américain. Sans réfléchir, il vire le volant brusquement vers la gauche, faisant glisser la voiture sur un grand pend se sable à l'extérieur de la chaussée. La fumée se soulève, les pneus glissent et le véhicule s'arrête brutalement. La tête de Jun, rencontre vivement le tableau de bord et c'est agacé qu'il la relève "Bordel mais qu'est-ce tu fous?" Il Nam ne le regarde pas, il ouvre la portière, énervé il sort, et la referme avec violence avant de frapper la carrosserie d'un coup de pied. Jun n'a pas d'autre choix que se sortir à son tour, visiblement perdu par le comportement de son meilleur ami. Ils n'ont pas le temps, ils doivent partir, alors qu'est-ce qu'il fout? "Qu'est-ce que t'as fais Jun?!"... passant sa main sur son front écorché, il semble presque abattu que l'américain insiste autant à un moment pareil. "Pfff mais tu..." Dis-moi ce que t'as fais merde!!!" Ses dents se serrent, lui aussi est gagné par l'agacement. Plein de rage, il se met à crier "Je l'ai tué!! Je l'ai tué ok?" Son souffle se coupe, il reste figé, tandis qu'il enregistre l'information. "Quoi? Mais pourquoi t'as fais ça?" Il ne vit pas dans un monde imaginaire, il ne pense pas que tous les êtres sont bons, mais il sait que son meilleur ami vient de commettre un meurtre. Légitime défense? Non, car il sait que ce flic a des règles à respecter, qu'il ne peut pas tirer si il n'est pas menacer. Si Jun est en colère, lui se sent pire. Il ne comprend pas, il n'arrive pas à comprendre pourquoi il a tiré, pourquoi il ne s'est pas sorti de là d'une autre façon. Est-ce qu'il est fou? Dans leur milieu ces choses là arrivent tous les jours. Oui, mais ils savent aussi que s'en prendre aux forces de l'ordre s'est s'attirer des ennuis. "Mais qu'est-ce que tu voulais que je fasse? Ça fait des mois que ce type nous traque! Je nous en ais débarrasser !!!" "Quoi??!! C'est tout ? T'as une idée des emmerdes qu'on va avoir? Est-ce tu pen...." "Tu voulais retourner en tôle c'est ça??! Tu veux finir ta vie derrière les barreaux? Mais merde Il Nam réfléchit !!!!" Qu'il réfléchisse? C'est à lui de réfléchir, alors que son meilleur ami vient de tuer un homme? Il se sent tellement agacé, qu'il voit rouge, d'un coup brusque, il frappe sur le toit de la voiture. De toute évidence perdu, il ne reconnait pas Jun. Il parle d'une façon si détachée, il a l'air de s'en fiche. Comme si ce qu'il vient de faire n'avait aucune importance. Est-ce qu'il sait? Est-ce qu'il se rend compte, que c'est la première fois qu'il abat un homme?

"C'est bon t'as finis? Maintenant, fermes ta gueule et monte dans cette bagnole !!" Son regard noir se pose sur lui, jamais il n'a regardé son meilleur ami ainsi, mais ce soir il va trop loin. Tout se bouscule dans sa tête, tout devient si flou. Sa bile remonte presque dans sa gorge, dégouté... voilà ce qu'il est. Il est dégouté de le voir aussi détaché, et surtout d'être aussi con! Sa mâchoire tendue, il observe Jun ouvrir la portière pour partir d'ici, comme si rien ne s'était passé. Seulement Il Nam ne voit pas les choses comme lui. Pour la première fois les deux compères sont en désaccord "Va te faire foutre Jun!" Et de colère, il donne un nouveau coup sur la vitre, tandis que le coréen, le regarde étonné et surprit. Intérieurement, il pense qu'il va revenir, qu'il fait sa mauvaise tête, mais Il Nam n'ouvre la portière que pour prendre le sac, et le mettre sur son épaule, avant de partir sur le bord de la route, et marcher. Il fait nuit, il voit à peine à quelques mètres devant lui, mais il s'en fout! Ce soir, il n'a pas envie de faire d'effort, ni même de comprendre ce type qui lui sert de meilleur ami. Ce n'est qu'un crétin ! Il ne se rend pas compte de ce qu'il a fait, et des conséquences! Ce sac c'est lui seul qui le rapportera à la villa du boss, il n'écoute pas la voix du coréen qui l'interpelle, même quand la voiture arrive à sa hauteur, c'est un majeur levé qu'il accorde à son meilleur ami, qui est défait. Finalement, parce qu'il a son honneur, et sa fierté, Jun l'envoie balader à son tour, et tous les deux se quittent fâché. Pour des broutilles? Non, Il Nam ne pense pas que ça soit des broutilles. Abattre des types d'un gang rival passe encore, mais cet homme là... A part les courser qu'avait-il fait? A-t-il trop de conscience pour faire ce boulot? Oui, peut-être! Pourtant, il se sent aussi puissant que Jun avec une arme à la main, mais jamais, il n'aurait tiré sur ce type sans défense. Jamais ce flic ne les aurait abattus, ce qu'il voulait c'était les voir derrière les barreaux, pour s'en délecter et s'en vanter devant une boite de donuts. A plusieurs reprises sur le chemin, il s'agace, donne des coups de pieds dans les cailloux qu'il trouve. Lorsqu'il a franchit le pas de la porte de la grande demeure, la nouvelle s'est déjà répandue. Cette nuit là, c'est lui qui s'en prend plein la tête. Le boss déteste les débordements de ce genre! On évite de toucher aux autorités, parce qu'après on récolte le double. Il n'aime pas ça, pendant les jours qui vont suivre, il va devoir se faire discret, faire même quelques croix sur quelques deals et marchés intéressants... Son sermon n'a duré que deux minutes, mais il reste bien encré dans la tête du californien et sur son visage... Le reste de la nuit, il l'a passé à trainer, ci et là, parce-que son orgueil l'empêche de rentrer pour retrouver son meilleur ami. Pourtant, au petit matin, il passe la porte de leur appartement, Jun est là, assit sur le canapé, les mains croisées et de toute évidence nerveux. Il se lève, essuie ses mains moites sur le tissu de son pantalon "Il Nam? T'étais où? J'ai cru..." mais l'américain l'interrompt en jetant un paquet de chips sur la table basse du salon "Y'en avait plus au wasabi!" Il baisse les yeux, avise le sachet, et se met à sourire. C'est leur façon à eux de se pardonner, de se réconcilier comme les amis qu'ils sont et resteront. Il lui en veut d'être aussi idiot, de n'avoir pensé qu'à lui et avoir agit sur un coup de tête, mais il sait qu'il ne peut pas vivre sans lui, ni ses réactions imprévus. Alors, il range sa fierté de côté, et préfère passer l'éponge sur ce qui les oppose. "Je vais prendre une douche..." Parce-que mine de rien, il est crade de la tête aux pieds. Le coréen ne manque pas de lui dire d'ailleurs en se mettant à rire. La porte entrouverte, il entend son ami brancher la radio, et chantonner des airs qu'il connait. Lui sourit, bêtement surement, mais ça fait du bien de pouvoir rentrer et d'être chez soit... Pourtant, lorsqu'il se sèche, tout bascule, l'espace d'un instant cette voix trouble le calme retrouvé "Rappel des faits divers de la journée, un policier abattu cette nuit. Il laisse derrière lui, une femme et trois enfants..." Son cœur se brise, sa mine se défait, et sans réfléchir, il ouvre la porte, avant de voir son meilleur ami abattu. Il veut le retenir, tente de lui attraper le bras, mais ce dernier se défait de sa prise "Laisse moi... j'ai besoin d'aller marcher seul...."

La porte se ferme, presque trop brusquement a son gout, tandis qu'il se sent impuissant. Que peut-il dire à son meilleur ami pour qu'il se sente mieux? Il n'a pas la moindre idée de ce que cela fait de tuer un homme, l'angoisse et le mal-être qui envahit celui qui a tirer. Qu'a-t-il ressentit en réalisant son geste? Jun a eut beau prendre tous les airs détaches qu'il veut, il pourra être distant mais Il Nam le connait trop. Il sait que sous ses airs de durs se cache un cœur tendre, une sensibilité qui n'a pas sa place dans ce monde qu'ils fréquentent. Un soupir s'échappe de ses lèvres alors qu'il tente encore de sécher ses cheveux, peut être pour se secouer un peu ou remettre de l'ordre dans ses idées. Mais c'est le vibreur insistant du téléphone posé sur le petit bar qui le sort de sa torpeur. Le portable de Jun... Son meilleur ami ne l'a même pas prit avec lui. Ça l'inquiète mais même si il craint pour lui il sait qu'il ne fera pas de bêtise. Parce que le coréen a des personnes sur qui compter et qui ont de l'importance dans sa vie... L'écran s'éteint, il se sent presque soulage mais à peine quelques secondes plus tard le vibreur retentit de nouveau. Il se mordille l'intérieur de la joue, un tic qu'il a acquit depuis des années déjà. Il le fait tout le temps a chaque fois qu'il se tourmente intérieurement... C'est presque trop curieux qu'il s'approche du téléphone il a peur d'y voir le nom de leur boss mais c'est un autre qu'il aperçoit... "Queeney". Qui est-ce? Il n'en sait rien mais au troisième appel il trouve cette personne insistante. Est-ce que c'est important? Et si c'était les proches de Jun? Mince, il ne sait pas quoi faire. Il déteste s'immiscer dans la vie de son meilleur ami. Il se tourmente quelques secondes de plus et quand il se décide à décrocher enfin, l'appel se termine. Un coup du sort ou un mauvais timing. Il hésite à rappelé mais croit que la personne le fera... Seulement elle ne l'a pas fait, de toute la journée, jusqu'a ce que Jun rentre et reprenne ce qui lui appartient...

Il ne sait pas pourquoi il pense à tout ça brusquement. Peut-être parce que face à Jungney il se sent aussi impuissant que ce jour là. Même si le temps avait finit par le familiariser avec la mort, il ne sait toujours pas quoi dire pour rassurer les autres. Trouver les bons mots pour lui faire comprendre qu'avec les jours qui s'écoulent, elle finira par oublier. Ou faire semblant de le faire... Il voudrait pouvoir la rassurer lui dire qu'elle n'a rien à craindre qu'elle n'aura plus jamais à le faire mais il se refuse à lui mentir pour ça. Il veut qu'elle prenne conscience des risques et de ce qu'elle devient pour le gang. Cette idée le tue, dans ses rêves les plus fous il prendrait sa place. Il voudrait pouvoir la sauver, lui éviter d'être confronter une fois de plus à ce désarroi... Si seulement il pouvait la garder à l'abri, derrière des murs, si solide que personne ne pourrait jamais les franchir. Mais il doit arrêter de rêver, d'espérer... Lui aussi doit se rendre compte que désormais il risque réellement de la perdre, qu'au moindre faux pas, elle s'éloignera et le laissera de nouveau seul. Il a peur d'y penser, peur de l'imaginer, mais sa crainte devient réelle à chaque minutes qu'ils passent ensembles, il s'attache, et sait qu'il ne pourra pas vivre sans elle... Alors intérieurement, sans le dire à voix haute, il se promet de ne pas la laisser... C'est avec elle, qu'importe l'endroit, il ne s'éloignera pas... Il se refuse à croire qu'ils sont des amants maudits, mais leur histoire prend des allures qui l'effrayent. Et s'ils partaient? Là maintenant! Il meurt d'envie de lui dire mais il craint d'accélérer les choses... Le souvenir de Jun est encore trop présent. Il sait que ce qui est arrivé c'est sa faute... Alors il ne veut pas qu'il se produise la même chose pour elle. Il se sent perdu, en réalité, il est tiraillé entre ses sentiments et ses émotions. Et pourtant il reste debout, semble aussi solide et infranchissable qu'un haut sommet sans fin. Et quelque part il, se braque un peu plus en l'entendant lui répondre d'un air aussi détaché à sa question. Pourquoi a-t-il le sentiment que ce n'est pas assez? Il veut tout savoir, le moindre détail, la moindre petite chose. C'est presque obsessionnel, il ne peut pas faire semblant, et pourtant il prend sur lui. Il lui jette un regard, mais meurt d'envie de lui en demander plus. Quelle genre de mission a-t-elle fait? Et avec qui? Etait-elle seule? Il en doute, malgré qu'elle semble se faire sa place, elle est surement encore considérée comme une novice... Ou alors il l'espère? Peut-être parce-que cela le rassurait de savoir qu'elle n'a pas été se jeter dans la gueule du loup seule. Que quelqu'un pouvait veiller sur elle, malgré qu'il ne soit pas là. Mais malheureusement, il ne fait confiance à personne, quelques uns sont supportables selon lui, mais il ne veut pas créer de lien. Le simple fait qu'ils fassent partit de la Wah Ching le débecte. Il se mordille une nouvelle fois l'intérieur de la joue, restant concentré sur ce qu'il fait, alors qu'il voudrait tout laisser tomber. Partir d'ici et s'enfuir une bonne fois pour toute. Sa voix le trouble, quelques secondes seulement, alors qu'il pense que la réponse semble évidente. Lui aussi était en mission, sinon il serait venu la voir plus tôt... mais il ne sait pas, cette phrase sonne faut brusquement. "En planque...". C'est à son tour d'être évasif, il sait que cela ne justifie en rien les marques qu'il cache sur son corps. En planque il est plutôt rare de se prendre des coups, à part si on cherche vraiment la bagarre. Ils ne s'étaient occupés que de récupérer ce don ils avaient besoin, rien de plus et rien de moins, au bon moment, et Il Nam n'est pas un débutant pour faire des erreurs pareilles. Mais pourquoi devrait-il lui en dire plus? De toute façon, il ne veut pas ... elle n'a pas à savoir ce qui s'est produit, ni les menaces qui planent au dessus de sa tête. Pourtant, il est contrarié, dire qu'il n'est pas agacé, serait même un mensonge. Ça l'énerve de ne pas pouvoir savoir ce qu'elle a fait réellement. Il a conscience d'être l'un de ces types étouffants, l'un de ceux qui a toujours besoin de savoir ce que fait l'autre.... mais il n'y peut rien. Il trouve ça même justifier vu le milieu dans lequel ils évoluent tous les deux. Alors qui pourrait lui reprocher d'être inquiet pour elle? Tout ça, il aurait aimé l'éviter, c'est ce qu'il craint... être attaché au point de ne pas réussir à vivre sans connaitre les minutes de sa vie. C'est ridicule, il se trouve idiot... Tirer sur cette cible, est finalement un moyen pour passer ses nerfs, comme si de rien n'était. Elle semble trouver ça "magique", lui trouve ça tragique. Qu'à vingt trois ans, il soit un expert en arme à feu, qu'il ne rate pas sa cible. Les jeunes de son âge se contentent de tirer virtuellement pas vrai? Pourtant, il ne peut s'empêcher, d'être aussi ravi.... l'espace d'un instant, peut-être croit-elle réellement, qu'il est son prince charmant, des temps modernes. Pas d'épée, ni de cheval, une arme et une dernière once de volonté qui le fait encore avancée.

Les premiers essais ne sont pas très fructueux, comme il s'en serait douté. Il préfère en rire, et se moquer, avant de venir la provoquer comme il sait le faire. Il ne sait pas pourquoi il joue encore à ce petit jeu, car à chaque fois, il se sent flancher un peu plus, la balance bascule, doucement, mais surement. Et il ne trouve ni la force, ni le courage de venir l'équilibrer de l'autre côté. Elle n'est pas ravi, lui trouve ça drôle, avant de s'éloigner un peu plus et la laisser retenter. Par chance? Elle parvint à toucher l'un des bidons, il serait presque impressionnés, si elle parvient à faire la même chose au tir suivant. Mais il ne veut pas précipiter les choses ni même dire qu'elle est douée. Elle peut rêver pour qu'il le fasse, il préfère, garder les bras croiser sur son torse, et juste observer avec un sourire suffisant sur les lèvres. Il sait qu'il la rend folle à agir ainsi, mais elle le rend fou aussi à agiter son arme de la sorte. Un peu inconsciente, elle ne se rend surement pas compte qu'elle prend des risques inutilement. Et lui s'en veut d'être aussi protecteur.... heureusement, il s'est retenu de lui dire quelque chose. Il s'approcha de nouveau, pour récupérer l'arme et la charger, mais il pense intérieurement, qu'elle devra surement apprendre à le faire seule. Il sourit à sa remarque, se disant qu'elle ne doit pas être aussi dépité pour si peu. C'est vrai que lui et Jun avaient été doué la première fois, mais après tout, Jungney ne devait surement pas être le genre de gamine à penser qu'un jour elle deviendrait une délinquante? Lui? Lui non plus... du moins jusqu'à ses huit ans. L'idée avait eut le temps de faire son chemin depuis le temps... Il est surprit en l'entendant s'écrier, elle semble persuadée d'avoir trouver la cause de ses échecs. Pour dire vrai, il pensait qu'elle avait raison. Elle n'adapte pas la bonne attitude, et veut peut-être trop bien faire. Mais il se garde de lui dire, se contentant de lui tendre l'arme chargée, pour la laisser de nouveau essayer. Elle toucha une cible, et pour le coup, cela eut le don d'attiser davantage sa curiosité et son attention. Se redressant, il observa ses nouveaux tirs, surprit et agréablement étonné, des progrès qu'elle parvenait déjà à faire. Lorsqu'il se tourna vers elle, cependant, il se sentit défaillir... parce qu'elle avait un air étrange sur le visage. Quelque chose, une lueur dans les yeux, qui le touchait... il sourit néanmoins à sa remarque, peut-être plus pour se dire qu'il se faisait des idées. Pourtant, elle le disait elle même, elle se mettait la pression... mais avec quoi? Il ressentit la brusque envie de la prendre dans ses bras, de lui dire que peu importe ce à quoi elle pensait, il était là. Mais il n'eut le temps de rien dire, qu'elle le coupa dans ses pensées. Sa question l'étonna un peu, lui qui n'aimait pas parler de lui, il ne pouvait pas dire qu'il était à l'aise avec ce qu'elle lui demandait. Il pouvait éviter la question, comme les fois précédentes, mais... mais ne devait-il pas partager des choses avec elle? Si, seulement, il pensait que le fait de connaitre son passé de voyou, n'était pas vraiment le plus intéressant. C'était compliqué, comme à chaque fois où les autres devenaient curieux sur ce qu'il était, ou avait été. Il reprit l'arme qu'elle lui tendait, haussant simplement les épaules :

"Un type plus vieux que moi.... Un jour il m'a montré, et je me suis entrainé tout seul pour me perfectionner."

Rien de plus, et rien de moins. Pas de récit palpitant, son histoire n'était pas une aventure. A l'époque, il avait trouvé ça parfait, presque un rêve. Mais désormais, il trouvait ça plutôt ridicule, le seul bon souvenir qu'il gardait c'était son meilleur ami. Chargeant de nouveau les balles, il fit retentir le cliquetis du cran, avant de venir lui donner à nouveau. "Le prochain, tu le fais toute seule." Son ton était sec, comme toujours il ne faisait pas attention. Mais ça n'avait rien à voir avec le fait qu'il s'impatientait. Il voulait juste lui faire comprendre, qu'elle devrait le faire à son tour pour le maitriser. C'était au moins la base... S'éloignant de nouveau, il a laissa se placer face aux cibles. Cependant il trouvait qu'elle faisait une erreur à se positionner ainsi "Essai de tirer à une main. Je sais qu'à deux c'est plus stable, mais sur le terrain, t'auras rarement l'occasion de pouvoir le faire." Et il savait de quoi il parlait ! Ce jour là, c'était le même conseil, qu'on lui avait donné, avec Jun ils s'étaient entrainés à le fait toute l'après-midi, jusqu'à en avoir des ampoules aux doigts. C'était déstabilisant, plus difficile, le contre coup était plus fort ainsi, elle le sentirait passer, mais cela lui donnerait aussi confiance si elle parvenait à le faire. Lorsqu'elle partirait en mission, elle n'aura pas le temps de penser à se placer, à positionner ses mains comme il faut, à prendre appuie sur ses deux jambes.... Il fallait qu'elle parvienne à gérer une posture moins évidente, celle à laquelle elle serait toujours confrontée. Garder son autre main libre était un plus un avantage non négligeable dans certaines situations. La laissant faire, il se posta un peu plus loin, avant de se mettre à sourire, et trouver la situation amusante. Jamais il n'aurait pensé se retrouver à la place de QingShan, jouer ce rôle de "maitre", et éduquer à un plus jeune que lui les rudiments de leur boulot. Ça le faisait sourire, et il était certains que ce garçon dans le ciel, riait aussi de lui :

"Peut-être que toi aussi plus tard, tu parleras de moi comme le type qui t'a apprit à tirer... Au moins j'aurais marqué ta vie à ma façon..."


Il lui jeta un regard à travers ses lunettes noires, avant de rire d'un air presque désabusé en venant s'assoir sur le sol. Appuyant ses coudes sur ses genoux, il observa l'horizon devant lui. Ses propos étaient étranges, comme si il pensait réellement qu'il n'y avait que ça qui pouvait les liés. Evidemment, il savait qu'il y avait autre chose, mais il restait cette part de flou qu'il ne connaissait pas. L'inconnu.... que seraient-ils vraiment l'un pour l'autre demain? Et dans un mois? Deux ans? Qui pouvait réellement parler d'avenir? En avaient-ils vraiment un tous les deux? Ses doigts curieux trouvèrent, une visse, avec laquelle il s'amusa à jouer, tandis qu'il réfléchissait. Pensifs, il y avait un tas de questions qui se bousculaient, d'autres qu'il tentait de chasser, et de nouvelles qui arrivaient. Est-ce que tous les deux pouvaient vraiment être quelqu'un pour l'autre? Pourrait-elle vraiment compter sur lui? Si elle savait... il se mettait à imaginer un futur à deux, il arrivait même à songer à ces moments fous, elle et lui au bord d'une plage, sa main ridée contre la sienne, et leurs cœurs battant toujours à l'unisson, tandis qu'il observait le coucher de soleil. Bon sang, quel romantique il faisait... Il y avait de quoi rire pas vrai? Lui aussi avait envie de se moquer de lui, de ce qu'il pouvait croire et imaginer. Un sourire aux lèvres, il releva la tête vers elle, un air charmeur sur le visage :

"Et combien de fois t'as pensé à moi pendant ces deux jours? ... Ne fais pas l'innocente Jungney, je sais que j'hante tes pensées...."

Une nouvelle provocation de sa part... Peut etre pour lui faire rater son nouvel essai. Il trouvait ça drole, une maniere de la taquiner a sa façon. Pourtant il savait aussi que si elle lui retournait la question il nr ferait certainement pas le malin. Lui aussi pendant ces dernieres quarante huit heures il avait pense a elle, trop d'ailleurs alors qu'il aurait dut rester concentrer. Mais en planque il y avait toujours un moment ou son esprit decrochait. Souvent il repensait au bon nombre de fois ou il s'etait retrouver dans une telle situation avec son meilleur ami. Parfois, meme souvent, ils prenaient ça a la legere. Ils ne craignaient pas grand chose d'apres eux, alors ils s'amusaient a des jeux ensembles, le jeu du bac a l'oral, a se moquer du la langue chinoise, ou refaire leur programme delu lendemain. Mais la veille il s'etait rendu compte que Jungney avait encore prit une place importante dans sa vie. Meme dans ces moments qui n'appartenait qu'a lui, elle s'immisçait dans son esprit. Deroutant et de plus en plus deroutant... Mais il se sentait si bien avec elle. Comme en cet instant... Il etait capable d'oublier ce pourquoi ils etaient la, les soucis qu'il pouvait se faire. Le soleil etait deja plus bas dans le ciel, a ces moments la il se sentait toujours plus proche de Jun. Comme si le rayon qu'il etait pouvait l'atteindre. Idiot hein? Il ne sait pas pourquoi mais il aimerait lui faire comprendre ce qu'il ressent en observant cet horizon. Il aimerait lui faire comprendre qu'il tient vraiment a elle... Mais il a l'impression qu'il n'est pas fait pour ça. Son regard se perd suelques secondes de plus avant qu'il ne tourne la tete vers elle. Se mettant a sourire d'un air malicieux en la voyant tenter de charger l'arme "Approche princesse!". Il lui tend la main, peut etre pour l'aider parce qu'elle n'arrive pas a le faire comme il faut. Mais lorsqu'elle arrive a sa hauteur, il se contente a peine d'attraper le revolver avant de passer ses bras autour de sa taille et l'entrainer avec lui au sol. La bloquant contre lui, il s'amuse a la serrer pour l'empecher de partir avant de venir approcher son visage du sien "T'as reve de te retrouver dans mes bras?... De toucher mes levres..." soupirant dans le creux de son oreille, il esquissa un sourire malicieux, en laissant juste sa bouche froler sa peau. S'amusait-il encore a la taquiner? Evidemment! Il savait pourtant qu'ils avaient des choses plus importantes a faire. Seulement c"etait difficile de se controler. Il voulait etre avec elle, avait besoin d'etre a ses cotes et de pouvoir la tenir dans ses bras. En realite il avait beau lui dire cela... Il savait qu'il avouait a demi-mot ce que lui avait ressenti. L'incitant a tourner son visage vers le sien "Je suis certain que tu reves de m'embrasser..." et lui aussi. Quand il restait eveille le soir il repensait au gout de sa bouche contre la sienne, sa langue joueuse et ses caresses electrisantes... Oui lui aussi mourrait d'envie de le faire, mais il etait d'humeur joueuse "Tu peux... Il nr reste que quelques centimetres a franchir... Entre toi et moi..." sa voix mourra dans un murmure sensuel, tandis qu'il avait approche son visage du sien. Cette fois-ci ses levres frolerent reellement les siennes, il ne restait pas grand chose pour qu'elle les cueille. Mais lorsqu'il la sentit flancher, il se recula subitement, venant placer un doigt sur sa bouche :

"ah mais avant, tu m'invites au restau'? Tu m'en dois un j'ai gagne au Poker..."

Il prit un air faussement angelique, avant de se mettre a rire. Caressant sa levre du bout des doigts, il s'amusa a lui lancer "Je ne suis pas un garçon facile Gwak Jungney!" il se recula completement, reajustant son bonnet, tout en gardant son sourire sur les levres. Il se moquait d'elle mais il etait serieux quant a sa demande pour le restaurant. Cette nuit la il avait gagner le droit de passer une nuit rn compagnie de lz bdlle coreenne. Il ne voyait donc aucune raison a ne pas en profiter. Pour une fois qu'il remportait le gros lot il n"allait pas s'en priver.
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Anonymous
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Sam 1 Fév - 15:17

" Oh mon dieu ce Headshot Junnie ! " m'écriais-je en pointant l'écran de mon arme en plastique. " Bien joué petit sœur ! " répondit-il tout aussi enjoué. On se mît face à face et sautèrent l'un contre l'autre pour entrechoquer nos deux torses. Comme de vrais bonhommes comme le disait Jun avec une grosse voix. Depuis combien d'heures on était dans cette arcade à jouer à tous les jeux possible. Parfois je me demandais si on ne tentait pas de rattraper notre enfance perdue avec Jun. Comme si arpenter les salles d'arcades et les squares pour enfants nous aidaient à nous rapprocher et nous souvenir que nous avions été enfant nous aussi.  Et que quelque part en nous il nous restait une infime part d'innocence. À bien y réfléchir maintenant je me rendais compte que c'était surtout Jun qui tentait de retrouver son innocence. Cette quête semblait tellement importante pour lui, comme pour prouver qu'il n'était pas mauvais, que s'il faisait les choses c'était parce qu'il n'avait pas le choix. Et ces personnes qui lui répliquaient qu'on avait toujours le choix il les envoyait se faire foutre au pays des bisounours. Je ne sais pas vraiment quand  Jun s'est mît à changer ni pourquoi, enfin sans vraiment savoir exactement pourquoi. Mais le fait est qu'il n'a plus été le même et pendant un long, très long moment, cette lueur espiègle dans son regard qui lui allait si bien avait disparut. Je ne pouvais le voir que rarement, peut être une fois par an deux quand nous étions chanceuse et plus vieilles. Et je me souviendrais toujours de cette fois où je l'ai aperçu au bout de cette ruelle. Le dos appuyé contre le mur, les mains dans les poches et le visage rivé au sol. Lui qui d'habitude ne tenait pas en place en sachant que nous approchions ... Mon cœur s'était serré en l'approchant. Il ne se rendit même pas compte de ma présence, pas tant que je n'avais posé ma main sur sa joue pour attirer son attention. Je relevais doucement son visage pour rencontrer son regard et ce que j'y lu me fit mal au cœur. Mon petit frère semblait si faible et si perdu à cet instant. " Jungney ... J'ai pas voulu ça tu sais ... " Je n'avais pas la moindre idée de ce qu'il voulait dire mais je sentais la sincérité dans ses propos. Tellement que j'aurais donné n'importe quoi pour effacer son tourment. De ma voix la plus douce je lui avais murmure " Je le sais Junnie... Je le sais ... C'est pas ta faute ... " Ses poings se crispèrent sur mes hanches et il m'attire à lui avant de craquer. C'était la première fois que je voyais mon frère pleurer. Il semblait prêt à se briser entre mes bras et je comprenais qu'il retenait ça en lui depuis bien trop longtemps peut être même avant cette histoire qui n'avait été que la goutte d'eau. Si je pouvais je remonterais le temps pour effacer ce qui le tourmentait ou alors je prendrais sa place, sans aucune hésitation ... Nous avions passé la semaine à jouer dans ces salles d'arcades, à arpenter la rue courant après les pigeon, à faire des concours de ricochet et même à jouer à la balançoire. Jun avait mît un point d'honneur à vouloir m'apprendre le patin à roulette. J'avais passé des heures sur ce parking d'hôtel miteux à faire des aller retour devant mon frère pour pouvoir patiner avec lui. Ces moments que nous partagions semblait tellement irréels et hors du temps. C'était une déchirure de devoir le quitter. Mais j'avais pris sur moi à chaque fois mais si vous saviez comme je regrette de ne pas être restée cette année ou mon frère perdra la vie ... J'aurais aimé lui dire de faire attention et le promettre de revenir ... Parfois je les surprenais avec Jun Ah à parler de je ne sais quoi. Je me sentais vexée d'être ainsi mise de côté mais je savais aussi que ces deux la désirait tellement le protéger que j'avais finit par servir de tapisserie. Comme une enfant incapable de faire quoique ce soit de bien et de dangereux. Je l'avais d'ailleurs dit à Jun sous le coup de la colère et sa réponse m'avait autant déroutée que touchée. " Tu ne sers pas a rien Jungney ... Parce que sans toi j'avancerais plus.  Je sais que tu te sens frustrée de ne pouvoir rien faire ... Mais s'il t'arrivait quoique ce soit j'aurais la force de rien et je dois finir ce travail. Alors s'il te plaît ... Garde toi en sécurité encore quelques temps pour que ton Oppa puisse mener à bien sa mission ... Please ... " quel travail ? Pourquoi je ne pouvais pas aider ? Tout un tas de questions qui restaient sans réponses puisque je n'avais jamais osé lui demander. Ses paroles auraient pu donner l'impression  de n'être qu'un leurre pour me tenir en place mais Jun n'était pas comme ça. Il était pas capable d'être aussi sincère et me mentir. Suite à ça je n'ai plus chercher à savoir. Je me contentais de lui changer les idées, de lui redonner son innocence au moins le temps que je passais avec lui ... Dos à dos, les guns relevés en position de combats on s'apprêtait à démonter nos ennemies pour 1 dollar. " Here we go Queeney ! " nos tirent se mêlèrent à ceux des autres jeux.
 
Aujourd'hui tout me semblait moins amusant, moins facile. Comment pourrais-je rire de cette situation? Aujourd'hui je faisais face à des conserves mais demain ? Qui sait si je ne devrais pas tuer un homme ? Un autre père de familles à ajouter à ma liste. Il Nam me regarderait-il différemment s'il savait  combien d'hommes morts je me traînais dans mon placard ? Parfois j'avais l'impression que le monde entier me voyait comme une chose fragile sans défense qui n'était pas capable de se protéger seule ... Et je détestais ça, me voir aussi faible et pathétique dans leur regard. Même dans celui d'Il Nam parfois. Mais lui à la différence des autres il ne s'amusait pas à me faire tout plein de promesse sur le fait qu'il me protégerait en me demandant de rester dans une tour en ivoire. Non, lui a la différence des autres il me donnait l'occasion de me défendre moi même. Il m'apprenait à manier une arme non pas pour tuer mais parce qu'il savait très bien qu'il ne serait pas toujours la ... Et qu'il fallait que je me démerde seule. Qui sait ce qui aurait pu se passer pendant ces deux jours si Ru n'avait pas été interrompu ? Aurait-il pu aller jusqu'à me ... Je fermais les yeux en réprimant un frisson de dégoût. Je ne préférais ne pas envisager le pire. Je me tournais vers lui lorsqu'il me parla de cet homme qui lui avait apprit à tirer. "Un type plus vieux que moi.... Un jour il m'a montré, et je me suis entrainé tout seul pour me perfectionner." Mais il sortait d'où cet homme ? Il était bon avec toi ? C'était un mec du clan ? À quel âge tu as appris ? Comment ? Pourquoi ? Je voulais en savoir plus ... Non pas par curiosité malsaine mais parce que je désirais vraiment apprendre à la connaître. Comprendre pourquoi cet homme en est arrivé la... Pourquoi mon Il Nam semble si blessé et si dur dans son regard. Parfois il me fait penser à un enfant qui a du grandir trop vite. J'ai envie de le prendre dans mes bras et lui dire que tout ira bien. Que ce n'était pas sa faute. Est-ce que les mots auront le même effets sur lui que sur Jun. Une simple caresse, une simple étreinte .... Est-ce que ma simple présence pourrait le soulager et lui permettre de se sentir un peu mieux ? Mais pour ça, ne devrait-il pas se confier un peu plus à moi. Il Nam me donnait toujours l'impression de construire des limites autour de lui que j'avais interdiction de franchir. Il me parlait de lui c'est vrai mais toujours le plus simplement possiblement. Aucuns détails, aucuns faits qui pourraient me dire pourquoi, pourquoi il est devenu ainsi. C'est vrai qu'il répondait toujours à mes questions mais chaque fois de façon neutre presque trop banal. Pourtant ce peu d'informations valaient de l'or et je les retenais facilement. J'hochais la tête en sachant pertinemment que poser plus de questions ne servirait à rien, tout comme le fait qu'il m'avait vaguement répondu une histoire de planque ... Pourquoi était-il couvert de bleu alors ? L'idée que je ne sois pas assez importante pour lui germa dans mon esprit. Notre relation était tellement ... Paradoxale ! Il m'accompagnait une journée entière pour m'apprendre à me servir d'une arme parce qu'il ne supporterait pas de me voir blessé ou pire ... Il m'embrassait devant un clan entier de mafieux prêt à lui sauter dessus. Et pourtant ... Me parler de lui semblait hors de ses capacités. Était-ce parce que je ne méritais pas d'en savoir plus sur lui ? Ou bien parce qu'il souhaitait simplement garder le trophée de la Wah Ching pour lui ...? Cette idée m'arracha une plainte du cœur. Non, c'était impossible ça ... Mais j'avais l'envie subite de me tourner vers lui et de lui demander cash " Je suis quoi pour toi Son Il Nam ? " Mais au lieu de ça je me contentais de tirer. "Peut-être que toi aussi plus tard, tu parleras de moi comme le type qui t'a apprit à tirer... Au moins j'aurais marqué ta vie à ma façon..." Je n'osais pas le regarder ni même lui dire qu'il avait marqué ma vie de bien des façons ... Et bien plus qu'en simple sunbae de tire... Je devrais peut être lui dire ou au moins le sous entendre mais je me rendais compte que malgré ma bonne volonté j'étais incapable de lui parler sincèrement. Comme si les mots bloquaient dans ma gorge. Alors dans le fond je le comprenais quand il restait vague sur lui même sur ce qu'il ressentait ou qui il était. Mais peut-être que pour rassurer l'autre il faudrait prendre sur nous et lui parler.
 
Et cette sincérité pouvait commencer par se dire exactement où nous étions pendant ces deux jours ? Pourquoi c'était aussi dur de lui avouer ? Parce que je l'aimais trop et que c'était ma façon de le protéger ? Je ne voulais pas lui faire du mal en lui parlant de Ru. Je ne voulais pas lui rappeler combien cet homme pouvait peser sur notre relation et à quel point il désirait m'avoir... Comment j'étais censé lui expliquer que Ru m'avait séquestré dans une cabane isolée au fin fond de la Corée du Sud avec l'intention de me violer dans le courant de la semaine. Sinon à part ça il a cassé mon téléphone et Grosse tête fait de plus en plus de bêtises. Un coca ? Non je ne pouvais pas lui dire ... Alors tout comme lui j'étais restée vague. Je pouvais le sentir qu'il me cachait quelque chose tout comme il sentait que je ne le lui disais pas tout. Mais malgré tout on ne demandait pas plus d'explication. Mais peut être que dans le fond ca nous arrangeait. Parce qu'au final lui demander des explications c'était prendre le risque de devoir m'expliquer aussi. Et je ne voulais pas gâcher notre journée pour ça. Il m'a tellement manqué que je ne voulais que rien ne gâche notre moment a deux. Alors je me concentrais sur les balles que je glissais dans le chargeur. Mais j'avais beau imiter les gestes d'Il Nam les balles refusaient d'entrer. J'étais si nulle que ça ? Je glissais d'abord la tête et appuyait sur le corps. Mais rien a faire. Les balles s'échappaient de mes mains et refusaient obstinément de se mettre dans à leur place attitré. "Et combien de fois t'as pensé à moi pendant ces deux jours? ... Ne fais pas l'innocente Jungney, je sais que j'hante tes pensées...." Cette fois-ci la balle s'échappa complètement de mes mains et tomba au sol. Je la regardais rouler  jusqu'à Il Nam qui s'était assis par terre et mordilla ma lèvre inférieur gênée de ses paroles soudaines. Je sais au il me taquinait mais il avait vu tellement juste ... Cette vérité me fit rougir et pour masquer mon trouble je me concentrais encore plus sur la balle et puis je mettais un point d'honneur à ne pas répondre à ses taquineries. Mais il avait bien le droit de se venger car les siennes étaient plus gentilles que les miennes ... Enfin ça dépendait de son humeur. Mais même si je préférais l'ignorer je ne pouvais m'empêcher de trembler, surtout des mains. Qu'est-ce qui lui prenait de me mettre mal à l'aise comme ça ? Mon cœur s'affolait comme si je devais cacher le faîte que je n'avais cessé de penser à lui pendant deux jours ... Comme une enfant prit en faute. Pourtant c'était agréable comme sensation et je ne pouvais cacher mon sourire qui en disait long. Il se mît même à rire, son rire ... Je ne m'en lasserais jamais. Il était si envoûtant et si communicatif que je me mis à rire doucement avec lui. Il finit par venir me sauver en voyant à quel point sa princesse pouvait être nulle. Mon cœur rata un battement chaque fois qu'il utilisait ce petit surnom. Ça me rapprochais de lui un peu plus et le donnait l'impression d'être particulière à ses yeux. Ce que j'étais n'est-ce pas ? Je gonflais mes joues en avançant vers lui tout en lui tendant l'arme mais à peine l'avait-il frôler qu'il m'attrapa et m'emmena au sol avec lui. Je pousse un petit cri de surprise mais me laisse volontiers tomber dans ses bras. Je ris même en me cramponnant à lui. Ce geste si soudain lâche un poids de mon cœur. Un instant de tendresse volé qui me fait tellement de bien. Il m'enserre entre ses bras puissant et je frissonne. Je sens mon pull qui remonte et mon bonnet qui se fait doucement la malle. Mais je m'en moque complètement. Je suis bien ici et mon regard se met à briller. Je lui souris en caressant sa joue mais Il Nam ne se contente pas seulement de ce geste enfantin, oh non, il se remet à me taquiner comme il sait si bien le faire.  "T'as rêvé de te retrouver dans mes bras?... De toucher mes lèvres..." Oui ... Oui si tu savais à quel point ... Je frissonne et mordille la lèvre inférieur en baissant les yeux. Mais rapidement il m'oblige à plonger mon regard dans le sien et sa bouche se rapproche dangereusement de la mienne. Ses murmures, ses incitations ... C'est une douce torture contre laquelle je ne veux pas lutter. Je m'approche de ses lèvres prête à sentir le goût de se lèvres. Mais je résiste pour continuer ce jeu taquin, je résiste pour lui montrer que je peux gagner et je résiste parce ce que ces quelques secondes qui flottent avant un vais son les meilleurs ... Vous savez ces instant ou vos lèvres ne se touchent pas encore et où votre cœur s'emballe. Ces instants où tout votre corps réclame son du ... C'est si bon et si grisant. Mais j'ai de plus en plus de mal à résister à la tentation ... Je n'ai ni l'envie ni le courage. Fermant les yeux je me penche vers lui prête à avoir c que je mérite ! Mais c'est contre ses doigts que les lèvres butent. Je rouvre les yeux surpris et écouté l'explication du jeune homme. Explication qui ne me convient d'ailleurs pas.
 
Mais avant que je n'ai pu crier au scandale Il Nam me murmure qu'il n'est pas un homme facile ... Il ne faut de temps pour que j'explose de irréel le redressant. Je le force à s'allonger complètement sur le dos pour que je m'assois à califourchon sur lui. Je continue de rire et deux larmes coulent sur la joue. Je ne moque pas tant de sa phrase mais surtout de la façon dont il l'a dit. Je pose ma main sur mon ventre tant mon rire me donne des crampes. Je n'avais pas eut de fou rire depuis une éternité. Je me mordillais mes lèvres pour contenir mon rire mais c'était plus fort que moi. Je finis pas me calmer en cachant mon visage dans mes mains avant de me laisser contre lui. Je continuais de sourire à pleines dents, le souvenir de mon rire ... Je caressais son visage en répétant avec le sérieux que je pouvais " Oui vous n'êtes pas un homme facile Son Il Nam. " puis comme si je venais de réaliser quelque chose je me redressais en posant une main sur son torse " Dis donc ! Comment ça JE dois t'inviter au restau ? Je te signal que c'était MOI l'enjeu de votre pari et qu'en conséquence TU dois prendre soin de moi ce soir. Je suis le lot gagnant vois-tu et je suis persuadée qu'une foule de beau jeune homme serait prêt à tout pour passer une seule seconde avec moi mon cher ! " devrait-il s'estimer heureux ? Bien sur que oui. Et j'étais très sérieuse pendant mon monologue ! Mais je finis par rire à nouveau. Parce que derrière toute cette histoire il y avait un restaurant qui nous attendait et une excellente soirée en perspective. Je m'allonge amis sur lui sans gêne et posa mon coude près de son visage pour pouvoir caler ma joue dans le creux de ma paume. Je déposais un baiser sur la joue du jeune homme en respirant discrètement son parfum. Il sentait délicieusement bon ... Je posais mon front contre sa tempe et ferma les yeux. Est-ce que j'étais entrain de lui faire un câlin allonge sur le sol, dans une casse, derrière une colline de métal ? Je crois bien que oui ... Mais après l'intensité de ces 3 jours j'en avais bien besoin ... Terriblement besoin. Je voulais effacer les traces invisible que le corps de Ru avait laissé sur moi. Je voulais me souvenir que de la chaleur de mon chevalier ... Les rayons du soleil qui disparaissaient dans le ciel venait me chatouiller le visage et je poussais un soupir de bien être. Mi-taquine mi sérieuse je lui murmurais d'une voix lointaine " Tu m'as pas beaucoup manqué pendant ces deux jours mon bébé  ... Pour dire vrai c'était carrément l'enfer sans toi ... Jamais je n'ai autant pensé à quelqu'un ... Chaque seconde de chaque minutes de chaque heure de chaque jour que j'ai passé loin de toi à me demander comment tu allais et ce que tu faisais ... " dans ma voix des éclats d'inquiétude perçait. Me redressant légèrement je regrettais de ne pas pouvoir plonger mon regard dans le sien. Je caressais sa joue avec douceur en le rendant compte qu'on avait finalement réussit à retrouver notre tendresse ... Il nous fallait juste un peu de temps pour nous habituer à aimer. Encadrant mon visage de mes deux coudes je fis glisser mes doigts jusque sur ces lunettes. Hésitante je ne pu résister à l'envie et pour ne pas le brusquer murmura " Ton regard me manque .... Je sais que tu es blessé mais je ne poserais aucune question je te le promet ... Est-ce que je peux ... ? " Je lui lançais mon regard le plus doux pour tenter de le persuader. Lentement je fis glisser ses lunettes et les lui retira. Je me forçais à ne pas regarder son œil tuméfié. Il l'était beaucoup plus que je ne le croyais ... Mon cœur rata un battement mais je me contentais de sourire. Mes deux paumes chaudes encadrèrent son visage alors que n'approuvais de ses lèvres. " Ta princesse t'as manqué ? Au moins un petit peu j'espère ... " riais-je doucement. Je caressais ses lèvres du bout du pouce et vint caresser le bout de son nez avec le mien. Il n'y avait qu'à lui que jamais faire ça. Je posais un regard sur le boulon qu'il avait passe à mon doigt et lui dit légèrement émue " C'est la plus bague que l'on met jamais offert. " et pour dire vrai je n'étais ni moqueuse ni taquine. Ce boulon était réellement magnifique pour moi et je ne cessais de sourire en le voyant.
 
Soudain j'attrapais ses doigts et les porta à mes lèvres pour les mordiller. En grognant comme un félin. Ça c'était pour m'avoir fait taire sans retenue et la suite pour ... Eh bien pour ... "Bébé ... J'ai terriblement envie de ...  De ... " mon regard devenait un peu plus brûlant et un peu plus intense alors que ma voix devenait rauque et chaude. Je me collais presqu'outrageusement contre lui et murmura dans le creux de son oreille d'une voix sensuelle " j'ai terriblement envie de faire des folies avec vous Son Il Nam ... D'aller plus loin qu'on ne l'a jamais été ... Et vous ? " je laissais mon souffle trainer sur sa joue et frôla ses lèvres eńme pressant d'avantage contre lui. Mon souffle chaud continua sa course dans le creux de son cou que je vint mordiller tendrement en laissant mes lèvres caresser sa peau que mes dents avaient taquiné. J'écoutais de laisser une marque bien que ce ne soit pas l'envie qui me manquait. Je laissais échapper un soupire dans le creux de son oreille que je terminais dans un gémissement qui mourut sensuelle ment entré les lèvres quand je vins lui murmure " Oh oui ... Avec toi, maintenant, tout de suite j'ai ... J'ai tellement envie ... De manger des frites Il Nam !! " je me redressais d'un coup et lui laissa quelques secondes pour atterrir et explosa de rire devant l'air étonné qu'il affichait... J'avais l'impression que mon rire résonnait partout autour de nous. Et j'en oubliais l'entraînement et le concept d'auto défense. J'en oublie la mort, le culpabilité. J'oubliais tout, sauf lui. Je cachais mon rire que j'étouffais dans le creux de ma main en rejetant la tête en arrière. Si je pouvais j'aurais prit une photo à cette instant. L'idée de fuir son courroux m'avait traversé l'esprit mais j'étais incapable de le remette debout et de marcher tant riais. J'attrapais son visage que je trouvais boudeur et l'attira à moi pour plaquer un baiser sur ses lèvres. Puis je me relevais tant bien que mal et réussit à fuir en courant. Je lui j'étais mon bonnet comme une bombe qui allait exploser et tenta de lui échapper. " Œil pour œil dent pour dent Baby ~ " m'écrivais-je en lui tirant la langue. Pourtant j'étais sérieuse ... Je voulais vraiment manger des frites. J'avais réussit à fuir à travers la casse laissant en plan nos affaires. Je m'étais cachée pour attaquer Il Nam par surprise et lorsqu'il arriva à ma hauteur je sortis de ma cachette en m'écriant " Bang ! Touche en plein cœur ! " puis lui sauta au cou avant d'enrouler mes jambes autour de ses hanches. C'était ridicule de jouer à cache cache dans une casse n'est-ce pas ? Mais c'était plus fort que moi ... Et puis pour dire vrai je cherchais surtout le contact de son corps ... Comme à cet instant ... Me retrouver  ainsi contre lui je trouvais ça à la fois adorable et terriblement excitant. Je posais mon front contre le sien, essoufflée, le cœur battant et murmura " Je t'ai attrapé Il Nam ... Je t'ai eut ... " et l'envie irrésistible de capturer ses lèvres me prient mais comme si c'était lui qui définissait les règles de notre petit jeu je lui demandais " J'ai envie de t'embrasser Il Nam ... J'ai terriblement envie de t'embrasser là maintenant tout de suite ... Embrasse moi bébé ... " ma voix n'était que supplice et mon regard brillant. L'envie de goûter à ses lèvres me possédait sans que je ne puisse lutter contre ... J'avais envie de lui tout entier à vrai dire mais ça, je n'étais pas capable de lui avouer pour l'instant.
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Anonymous
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Sam 8 Fév - 10:20

Les premières notes sonnaient lentement, dans cette pièce vide, elles semblaient claquer sur les murs, pour mieux rebondir et faire éclater leurs sons mélodieux. Ses doigts fins et osseux, dessinaient des mouvements surs sur les touches blanches et noires. Son cœur battait plus vite, il ne l'avait pas remarqué, ses yeux fermer il écoutait.... se contentait simplement de vivre l'instant présent sans se poser la moindre question. Le soleil se couchait à l'extérieur, les stores tirés dans la journée, laissaient à peine passer quelques rayons, de grands traits lumineux qui se reflétaient sur le piano, et donnait une ambiance particulière à la pièce. Il ne savait plus réellement où il se trouvait, ni même si le monde continuait de tourner derrière ces fenêtres, mais en cet instant il se sentait transporter. Ailleurs, dans un endroit où il n'avait jamais été... de très près ce jour là, il touchait le ciel, il lui suffisait de peu pour se sentir heureux. Est-ce c'est ce que l'on ressent quand on arrive à être accompli? Ou alors peut-être quand on se trouve? Il n'en savait rien... il n'avait jamais su expliquer cette sensation étrange au creux de son ventre. Tout ce qu'il savait, c'est qu'il aimait ça. Jouer... Se perdre dans cette mélodie qu'il avait composée, entendre ces notes ne faire plus qu'un et créer un tout. Il ne comptait plus les heures qu'il avait passé à griffonner sur son carnet, ni même comment l'idée lui était arrivée. Au départ, il s'était juste assit sur le tabouret comme il le faisait depuis quelques jours déjà. Au départ, il se contentait de pianoter des musiques qu'il connaissait déjà, quelques partitions qu'il avait récupéré ci et là, et qu'il s'était pressé d'imprimer. Mais ce jour là, ses doigts ont été plus curieux que les jours précédant. Habilement, ils se sont promenés sur la première touche, puis la seconde. Au bout de la troisième note, il trouva le courage de se dire qu'il était capable de le faire, qu'il devait le faire! Un défi moindre qu'il se lançait, mais c'était surement le changement de toute une vie. Sans le savoir, il se lançait dans une aventure, à la conquête de lui même, pour enfin savoir qui il était. C'était remettre en questions toutes ces années passées à obéir, à n'être que ce qu'on attendait de lui. Il tournait le dos à ces rêves gosses alimentés par les mensonges, à ces idées préconçues, et aux stéréotypes auxquels il répondait. Il avait longtemps pensé qu'il devait être comme on lui avait dit d'être, qu'il n'avait pas le choix, mais au fil des griffonnages, des coups de crayons, il comprenait qu'il pouvait devenir qui il voulait. Ce n'était pas une tare, d'avoir envie de faire autre chose, de vouloir sans sortir. "Si tu sens l'envie de te lancer, fais le Il Nam. Personne ne le fera pour toi!" Les mots de sa psy résonnaient encore dans sa tête, et l'espace d'un court instant il y avait cru. Ses rêves changeaient, le soir quand il fixait ce plafond sans couleur, il ne voyait plus d'immense baraque, de voitures énormes, et d'un bain de billet, c'était un autre monde qui s'offrait à lui, une nouvelle perspective d'avenir. Il ne se voyait pas connu, pas adulé par une foule de monde qu'il ne connaissait pas. Il Nam avait toujours détesté ça de toute façon, être épié, observé... Lui qui passait son temps à se vanter, et se mettre en avant... difficile à croire, et pourtant, il avait toujours été introverti, alors être exposé ne lui disait rien. Il ne savait pas réellement ce qu'il chercherait à atteindre, juste à aimer ce qu'il faisait? Juste à se sentir vivant en entendant ces musiques? Il aimerait en vivre surement, ou alors en faire sa simple passion. Il s'en fichait, tant qu'il pouvait encore toucher à ce piano, se laisser porter, et être heureux. Ceux qui pense que la recherche du bonheur n'est pas un but, non jamais compris ce qu'était finalement la vie. Il n'avait pas la prétention de dire que lui si, mais il se sentait confiant en admettant que le bonheur avait la place de choix dans une existence. Il ne savait pas comment l'atteindre, comment se sentir accompli, mais cette fois-là... juste cette là, il s'était dit qu'il l'était. Peut-être s'était-il trompé, mais ça n'avait pas d'importance, car au moins une fois il avait eut la sensation d'être leurré et d'en être aveuglé.
Il n'avait jamais repensé à ce jour depuis la disparition de Jun, parce-que c'était une partie de sa vie qu'il préférait occulter et oublier. Tout ça était arrivé à cause de lui, pour ce simple instant de bonheur véritable, il avait perdu tout ce qui comptait pour lui. N'était-ce pas idiot? Jouer du piano ça n'était finalement rien face à la vie de son meilleur ami... Si seulement il avait su ce qui arriverait, si on lui avait dit qu'il faisait le pire choix qu'il ne pouvait jamais faire, alors il aurait renoncé. Pour lui, il aurait été capable de tout faire. Il aurait écouté, il ne serait pas borné, car rien ne valait l'amitié qu'il portait au coréen. Mais les "si", sont douloureux, ils le tourmentent, et le rendent plus terne à chaque apparition. Ce sentiment se bloque, au plus profond de lui, c'est comme en souffrir, et être rongé de l'intérieur. Car quoiqu'il fasse, rien ne pourra jamais changer le présent... ni l'avenir.... Il ne sait plus combien de fois, il a entendu ces notes lointaines, inaccessibles. Ce rêve intouchable, ces chaines qui lui brûlent la peau, et le maintienne au sol. Jamais il ne sera capable de s'élever, ce n'est pas un droit qu'on lui a accordé à sa naissance... et pourtant... il y a ce sourire, cette voix douce, qui lui murmure ces choses... Il croit bien que cela ressemble à l'espoir. La mélodie est différente, mais elle le fait chavirer à chacune des notes qui lui parviennent. Au départ, il aurait souhaité s'en éloigner, obstruer, la faire taire... mais c'est trop puissant pour qu'il le fasse. Elles le touchent, l'emmènent et le portent... Cette main se tend, ses yeux l'envoutent.... Il sentait son corps plier en deux, lui à bout de souffle dans ce monde trop grand pour lui. Mais la chaleur qui s'émane d'elle, est forte, le pouvoir qu'elle a sur lui, l'élève un peu plus, sans qu'il ne s'en rende compte, mais une part de lui y croit... un jour, il sera capable de toucher de nouveau le ciel avec "elle".... Qu'on le pointe du doigt pour oser penser ça, qu'on l'assassine par les mots si c'est pour lui reprocher sa lâcheté, mais il s'en fout, car aujourd'hui Il Nam se rend compte qu'il faut du courage... beaucoup de courage pour laisser quelqu'un entrer dans sa vie, la bouleverser, et prendre ce risque avec elle. Il faut du courage pour assumer ses sentiments, leur attirance, ce besoin d'être avec elle, de l'avoir toujours auprès de lui. Il ne lui dit peut-être pas, mais son corps parle pour lui. Elle compte, plus que n'importe qui n'a jamais compté. Jun était son souffle, Jungney est son oxygène. Qui peut lui reprocher d'avoir envie de retrouver l'air qui lui manquait? A chacune de ses inspirations, il se rend compte que tout devient plus facile, tout se dégage, tout est plus simple.... et si compliqué à la fois. Il aimerait pouvoir être quelqu'un d'autre, quelqu'un qui pourrait prendre soin d'elle, qui saurait l'aimer comme lui ne sait pas le faire, qui la protégerait, qui la rendrait heureuse. Il le veut, il veut s'en croire capable, mais il a tellement peur de la blesser. Se seraient-ils croisés si ils avaient une vie différente? Si il travaillait dans un studio, et elle... que serait-elle devenue? Il avait remarqué qu'elle aimait la musique, il ne savait pas comment elle jouait, mais il savait qu'elle chantait bien. Son timbre était doux et chaud. Sans le savoir elle l'avait atteint un peu plus ce jour là... alors dans une idée farfelue, il la voyait débarquer avec sa guitare, ses collants filés, et un short déchiré. Ses yeux foncés, seraient cernés de noirs, et ses lèvres aussi rouge sang bougeraient lentement au rythme du chewing-gum qu'elle mâche depuis déjà deux heures. Elle garderait une allure insolente, pas parce qu'elle l'est, mais parce qu'elle croit que ça fait "cool", et que c'est ce qu'ils attendent d'elle. Elle serait nerveuse, mais ne le montrerait à personne, seulement à lui... Il serait le seul à pouvoir deviner ses doigts crispés sur la poignée de son étui, et ses orteils s'entrecroisant dans ses boots trop grandes pour elle. Sans savoir pourquoi il se mettrait à esquisser un petit sourire, la trouvant jolie, tandis qu'il toucherait aux boutons de sa table de mixage. Lui et un autre type, la laisserait se placer derrière la vitre, elle hésiterait sur le choix de la chanson qu'elle veut faire. Au départ elle avait pensé à une musique plutôt rythmée, mais leurs regards se croisent, l'espace d'un court instant, et elle oublie tout. Lui retint son souffle lorsqu'il voit ses doigts se poser sur les cordes, et son cœur s'arrête lorsqu'il entend les premières notes de sa mélodie. C'est un son plus calme, plus folk peut-être, qui lui va bien. Elle à l'allure rebelle, mais sa musique est touchante, et dénote avec le style qu'elle aborde. Elle comprend peut-être qu'elle n'a pas besoin de jouer un rôle avec lui... qu'il veut l'écouter, qu'il ne veut qu'elle....
Est-ce que cette pensée lui paraitrait folle s'il lui disait? Il n'en savait rien, il n'était déjà pas capable de parler de son vécu, alors des choses imaginaires... c'était surement du délire. Il s'en voulait de ne pas être aussi explicite qu'elle pourrait vouloir le souhaiter. Ne rien lui confier lui ferait peut-être de la peine. Il ne savait pas non plus, mais il avait toujours fuit quand on lui posait ces questions, quand tout devenait plus personnels. La seule personne a qui il avait osé se confier n'était autre que son meilleur ami. Il faisait des efforts, tentait de se reprendre mais... mais il restait cette appréhension. Il n'était pas certains qu'elle pourrait accepter tout ce qu'il était vraiment, ni même le comprendre. Et ça lui faisait peur... Lui s'effrayait lui même parfois. Il n'avait pas l'existence d'un type normal, il ne sortait pas en boîte de nuit avec ses potes pour boire un verre, il ne fumait pas de shit pour le "fun", et ne passait pas sa semaine à se demander ce qu'il ferait ce week-end, assit derrière son bureau. Et malgré qu'elle ait un parcours aussi atypique que le sien, il ne pouvait se résigner à penser qu'elle avait sa place ailleurs que dans son monde. Mais il était égoïste.... assez pour dire qu'il ne voulait pas qu'elle ait sa place loin de lui. A quoi bon résister? C'était un peu pour cette raison qu'il osait parler, pas pleinement évidemment, mais c'était déjà ça. Un jour peut-être réussirait-il à lui faire part de ce qu'il ressent... Mais il avait trop de réserve, trop de barrières encore qu'elle n'avait pas réussit à faire tomber. Certaines oui, mais il s'efforçait à les rebâtir à chaque fois qu'il se retrouvait au milieu des autres du clan. Finalement, peut-être bataillait-elle en vint? C'était comme se diriger vers une voie sans issu, on a beau se faufiler, ouvrir les portes, mais on finit toujours par se retrouver face à un mur infranchissable... Mais en cet instant, il voulait être loin des problèmes d'adultes. Jouer à un jeu d'enfant avec elle, venir la taquiner même si il savait que son attitude n'avait rien d'un gamin innocent. Il tournait autour du pot depuis qu'il était venu la trouver chez elle, sans jamais réellement se contenté lui, ou même elle. Qu'attendait-il pour sauter le pas? Une permission? Un signe? Un geste? Peut-être... mais il aime ces moments là, ceux où tous les deux se testent et se jugent. Il a beau savoir, qu'ils désirent la même chose, et regardent dans la même direction, il se plait à la jauger. C'est d'autant plus amusant, qu'il sait qu'elle a de la répartie, et qu'elle sait toujours répondre à ses provocations. Un jeu sans fin, mais tellement bon... Son dos touche le sol, sans qu'il n'ait le temps de riposté. En croisant sa silhouette assise sur lui, et son visage joyeux, il ne trouve même pas la force de se débattre non plus. Son sourire étire ses lèvres, alors qu'il ne peut empêcher ses mains de glisser le long de ses jambes dénudées. Que cette parenthèse ne se referme jamais, qu'il ne retrouve jamais la vie qu'il avait avant sans elle... "Ne m'en veux pas Jun... "Parce qu'il sait et sent qu'elle prend de plus en plus de place. C'est de pire en pire.... sans qu'il ne puisse rien y faire. Alors il se contente de se laisser porter, d'apprécier les instants qu'ils partagent... Il se met à rire lorsqu'elle s'offusque de sa demande, à ses yeux, il pense qu'il a raison. C'est justifié, c'est à elle de lui offrir cette soirée... il ne la voit pas comme une récompense, juste comme un cadeau du ciel. Son ange à lui... cependant, il ne peut nier qu'elle parvint à le contrarier avec ses mots. Il n'aime pas quand elle parle des autres, ni même quand elle évoque les hommes en général. Lorsqu'il est avec elle, il n'a pas envie de l'entendre aborder ces sujets... parce-que lui s'agace et se rend compte qu'il meurt de jalousie. Mais il s'estime heureux, car c'est avec lui qu'elle est et pas un autre en ce moment. Pourtant, dieu seul sait, ce qu'elle fait lorsqu'il n'est pas là. Ce n'est pas tant contre elle qu'il n'a pas confiance, mais avec ces "autres" justement. Et surtout "un"! Se forçant à chasser ses idées, il la laissa approcher, ne la quittant pas des yeux, alors qu'elle s'allongeait à son tour. Bien que la position n'était surement pas des plus confortables pour lui, il ne préféra rien dire, tandis qu'il glissait ses doigts lentement sous l'extrémité de son short. Et comme à chaque fois, il se fait avoir, son cœur bat la chamade, et il se surprend à avoir peur de déglutir, lorsqu'il entend ses mots. Est-ce c'est possible? Il veut dire, réellement possible? De trouver une fille comme elle? Qu'elle soit capable de penser autant à lui, que lui pense à elle? Il craint parfois d'imaginer, de se faire des idées, que tout n'est qu'un leur, que jamais deux êtres ne peuvent éprouver la même chose, de la même intensité. Et pourtant, il suffit de quelques paroles de sa "princesse", et il se rend compte à quel point elle parvint à tout balayer d'un revers. Elle n'a même pas besoin de se forcer, tout semble si naturel...
Il ne la quittait toujours pas des yeux sous ses lunettes noires, mais il semblerait que cela la gênait plus qu'il n'aurait voulut. Il ne pensait pas passer sa soirée avec ça sur le nez, mais autant qu'il pourrait pour lui cacher son visage tuméfié. Il ne voulait pas qu'elle voit ça, pourtant, il ne trouva pas le courage de lui résister, lorsqu'elle décida de les lui retirer. Il se sentit presque idiot, voir embarrassé, malgré qu'il ne montrait rien. Comment le trouvait-elle? Lui? Il se trouvait affreux ce matin, et il pensait que les heures n'avaient rien arrangé à la couleur de son hématome. Il baissa les yeux, n'étant pas persuadé que cela soit la meilleure idée qu'elle ait eut de venir lui retirer ses lunettes. Malgré qu'elle lui ait dit ne pas poser de questions, il se doutait qu'elle voulait savoir, ou comprendre. Il aurait pu lui dire, mais il ne voulait pas. A quoi bon? Si ce qu'ils vivaient été réel, alors il ne voulait pas être le premier à tout gâcher. Ses doigts se crispèrent doucement sur sa peau blanche, tandis qu'il se mordillait la lèvre en la regardant de plus près. La tendresse de ses gestes le faisait vaciller, quant à la réalité, elle le clouait sur place. Cette sensation, cette constatation.... oui, elle lui avait manqué si elle savait à quel point. Jamais il ne s'était senti aussi étrange. Mais faire demi-tour ne sert à rien... Lui aussi se met à regarder ses doigts fins ornés du boulon, il pourrait presque trouver ça ridicule qu'elle s'entiche d'un objet pareil, mais ça lui plait. Parce-que quelque part, elle et lui en comprennent le sens. Il est persuadé qu'elle sait... qu'elle sait qu'il n'a jamais été capable de faire de cadeaux aux autres, qu'il n'est pas doué pour montrer ses sentiments et ce qu'il ressent. Qu'en lui offrant cette broutille, c'est un nouveau pas qu'il fait vers elle... Il étouffait dans ce monde trop grand, mais désormais celui étriqué dans lequel il s'enferme avec elle, lui semble plus facile, et il se fout de ne rien voir au delà. Une nouvelle fois elle vient le surprendre, alors qu'il sort de ses pensées. Son geste le surprend, il se demande même pourquoi elle agit ainsi subitement, mais en sentant sa bouche sur ses doigts, il n'est plus certain de rien. Sans vraiment le vouloir, il retint une expiration plus forte, et se met déjà à finir sa phrase alors qu'elle, décide de la laisser en suspend. Elle a envie de? ... Il n'a pas le temps de s'interroger davantage, qu'il la sent déjà se coller à lui d'un façon équivoque. S'il ne s'était pas promis d'être sage, il se laisserait surement aller un peu plus. Mais il prend sur lui, le temps de quelques secondes, en se mordant l'intérieur de la joue aussi fort qu'il peut. Il pourrait réussir à ne pas se laisser avoir, seulement Jungney trouve toujours la faille, et une façon de l'embobiner. Le voilà qui déjà se projette dans un moment brûlant et charnel où leurs deux corps ne feraient plus qu'un. Oui, il rêve d'aller plus loin avec elle, aussi loin qu'ils pourraient aller. Qu'importe l'endroit où cela les mènera, il était sur de pouvoir lui promette un instant intense et riche en émotion. Il se surprend déjà à fermer les yeux, en appréciant ses taquineries au creux de son cou, puis ce soupir à son oreille... il voudrait tellement... Il joue avec le feu, mais il n'a pas peur de se brûler, il est certain qu'il se sentira même mieux après. Alors il se fait prendre, et perd complètement pied lorsqu'elle vint lui parler de... frites! Si il était prêt à perdre la tête, il se rend compte subitement, qu'il se sent paumé, et qu'il ne comprend rien à ce qu'elle lui raconte. Aurait-il dut penser à des frites lui aussi??? Oh non non! Bien vite, il comprends que son petit manège n'avait que pour but de le déstabiliser. Malheureusement, il devait l'admettre, elle venait de l'avoir et ce à plate couture. Il n'avait aucune idée de la tête qu'il faisait, mais lui qui préférait se cacher derrière son masque "neutre", devait pour une fois avoir l'air étonné et prit au dépourvu. Il l'entendait déjà rire de lui, et se moquer, alors qu'il tentait désespérément d'atterrir sur cette planète terre. Devait-il lui en vouloir de jouer avec ses nerfs? Il ne savait pas, mais il ne rechigna pas à venir lâcher un soupir faussement dédaigneux, et regarder ailleurs. Il n'était pas vraiment mécontent, juste un peu, sur le "cul", comme il pourrait si bien le qualifié. Il n'avait que ce qu'il méritait, mais il aurait aimé être plus futé pour comprendre, qu'elle se fichait de lui. Et ce rire.... elle n'arrivait pas à s'arrêter, tandis que sa fierté tombait lentement mais surement au plus profond de ses chaussettes! Qui avait dit que l'américain avait un caractère facile? Il aurait pu l'envoyer balader, mais il n'avait ni le temps d'y penser, ni l'envie surement. Venant enserrer son visage, elle vint se faire pardonner de la meilleure façon qui soit selon lui. Mais son contact trop bref, le laissa frustré, et demandeur. Sans qu'il ne puisse rien faire, elle se retrouvait de nouveau debout, et lui seul, alors qu'il réclamait bien plus que cet échange. Il eut à peine le temps de voir apparaitre dans ses mains le bonnet qu'elle lui lançait, avant qu'il ne la regarde d'un air intrigué. Se redressant à son tour, il se mit bien vite à sourire, avant de lancer à sa poursuite. Il se fichait que ça ne soit ni l'endroit, ni le moment pour s'amuser ainsi. Il savait qu'ils avaient autre chose à faire, qu'ils n'avaient surement pas passé assez de temps sur son entrainement. Mais il ne pouvait se résoudre à couper court à cet instant volé. Il en avait besoin, elle comme lui, avaient besoin de ces minutes légères. Etait-il en train de prendre un risque? Est-ce que par sa faute, il pourrait lui arriver quelque chose? Parce qu'il n'avait pas su rester sérieux? Parce qu'il n'avait pas écouté sa raison? Il aurait aimé le savoir, pouvoir contrôler le temps, et voir l'avenir pour savoir si il faisait le bon choix. Priant n'importe qui ou quoi, pour qu'on lui donne la réponse qu'il attendait. Car s'il savait... jamais il ne serait là en train de sourire, à marcher parmi ces débris de pièces détachées d'un air presque insouciant.
Ses pensées lui firent perdre de vu la jeune femme, aussi bien que lorsqu'il releva la tête, il ne la vit pas, se demandant bien où elle avait pu passer. Néanmoins, il pouvait avoir la prétention de dire qu'il la connaissait assez bien pour savoir qu'elle se serait surement cachée quelque part. Un nouveau sourire malicieux étira ses lèvres, tandis qu'il avançait vers l'une des allées. Et c'est à cet instant, qu'elle sortit de nulle part, avant de se jeter sur lui. La justesse de ses mots, affolèrent son cœur, tout comme l'était ce moment qu'ils volaient tous les deux. Bien qu'il n'avait pas toute sa tête ce soir là, il se souvenait des mots qu'il avait employé et de ce qu'il lui avait dit. Il avait trouvé à cet instant, que cela était vrai. Mais il se rendait compte, qu'elle ne pouvait pas mieux viser... Oui, il était touché, en plein cœur, et elle comme lui, savaient que cela allait au delà d'une simple plaisanterie. Ils en comprenaient le véritable sens, les non-dits. Sa respiration s'accéléra un peu plus, à mesure qu'elle approchait. Et si elle ne lui en aurait pas fait la demande, il aurait été lui cueillir ce qu'il désirait tant. Ses paumes posées sur le commencement de ses fesses, il avança son visage vers le sien, venant frôler sa lèvre, dans un supplice presque insoutenable. Mais il n'alla pas tout de suite, lui donner ce qu'elle réclamait, peut-être pour faire durer le jeu, ou simplement se frustrer davantage. Il mourrait d'envie de l'embrasser oui, mais il voulait le faire correctement, et en profiter comme il fallait. Il voulait ressentir cette sensation étrange, ces palpitations s'accélérer, ses papillons s'envoler au creux de son ventre... Tout en avisant rapidement l'endroit, il aperçut non loin de là une vieille carrosserie de voiture et s'y avança. Pour se soulager, mais surtout pour mieux profiter de l'instant, il la déposa sur le capot, avant de venir appuyer sa main sur le métal froid, tandis qu'il caressait ses lèvres brûlantes de sa langue. Il perdit son autre main, dans le creux de ses reins, où ses doigts habiles se frayèrent un chemin sous le tissu de son haut. Son souffle mêlé au sien, il se colla même davantage à elle, pour venir chercher ce baiser qu'il espérait tant. Il était déjà en train de saisir sa bouche entre ses dents, lorsqu'il entendit non loin de là un "Hum hum...". S'arrêtant net dans son intention, il avisa une silhouette courbée, malgré qu'il gardait sa posture assurée, et ses bras croisés sur sa poitrine "Tu vas rayer la carrosserie mon garçon!". Le vieil homme leur adressa un regard amusé, tandis que le californien voyait un sourire moqueur apparaitre au coin de ses lèvres. Un peu surprit par sa remarque, il se redressa à son tour, observant la vieille épave, en se demandant s'il parlait bien de cette voiture. Pensait-il pouvoir en tirer quelque chose? Ou n'était-ce qu'une blague qui venait d'interrompre un moment qu'il désirait? Il n'en savait rien, mais pour ce qui était de l'état de ce véhicule. Il en était certain, elle était bonne pour la casse, pile à l'endroit où elle devait être. "Ah, je sais ce que tu te dis, qu'elle est bonne pour la casse! Tu as surement raison d'ailleurs, elle est toute abîmée, à l'intérieur c'est pire, le cuir et déchiré, le volant tient à peine. J'en passe et des meilleurs... Mais tu sais, c'est comme tout! Si tu en prends soin, tu peux la remettre sur pied. Tu peux même en faire une chose rare et précieuse." Pourquoi avait-il la brusque impression qu'il ne lui parlait pas que cette voiture? Il avait beau essayé de mettre ses interrogations de côtés, lorsque l'homme se retrouve en face de lui,  il n'est plus sur de rien. Il n'aime pas ça, l'impression qu'il lui donne, cet air qu'il a. Il se sent épié, pas à sa place.... il en sait plus qu'il ne laisse paraitre. Sous ses airs fatigués et blessé par la vie, le californien est certain d'y lire une assurance et un sang froid à toute épreuve. C'est ce même genre de regard où de suffisance qu'il croise parfois chez ceux de son clan. Mais à la différence d'eux, le vieillard, semble avoir le dessus. Quoiqu'il fasse, Il Nam se sent piégé, comme si il savait déjà d'avance quelle pièce de l'échiquier il jouerait.
L'homme lui sourit, mais il sent un frisson lui parcourir la peau, sans qu'il ne puisse le contrôler. Ses yeux si durs, se perdent ailleurs, tandis qu'il se force à détourner son regard du sien. Il ne sait pas pourquoi, mais il a la brusque impression qu'il est capable de lire en lui. Il a pourtant une attitude douce, ses doigts rugueux et abîmés se posent sur la carrosserie de la voiture, comme un vieil homme pourrait le faire avec son animal de compagnie. Pourtant, Il Nam ne se sent pas à l'aise. "Je vais la retaper, pour passer le temps. Il faut bien qu'un homme à la retraite comme moi trouve de quoi s'occuper." Est-ce qu'il se justifie, ou tente-t-il de lui faire comprendre quelque chose? Peut-être aucun des deux, mais l'américain cherche des réponses à toutes ses questions. Il sent que quelque chose cloche. A force d'être suspicieux et sur la réserve, il se rend compte qu'il ne parvient plus à faire confiance à personne. La seule avec qui il pouvait encore prétendre réussir se trouvait justement à ses côtés. Se reculant un peu, il ne réfléchit pas avant de se saisir de sa main, et déjà tenter de l'entrainer ailleurs. Loin d'ici, sans cet homme qui le trouble et qui il en est certain cache quelque chose. "Vous partez déjà?" Est-ce qu'il aurait besoin de les retenir? Aurait-il une idée derrière la tête? Le californien pense que oui, mais il ne décèle aucune expression qui lui prouverait qu'il avait raison. L'homme se contente simplement de sourire et de les observer d'un œil presque bienveillant. Il ne savait pas pourquoi, mais il détestait ça! Il n'avait jamais eut l'habitude d'être couvé, ou bien d'avoir ce genre de regard posé sur lui. Il Nam se débrouille seul depuis longtemps, personne n'a jamais veillé sur lui. Alors oui, c'est peut-être ça qui finalement le dérangeait en cet instant. "C'était plutôt rapide... Tu sais que tu peux passer quand tu veux ma douce." Ses dents se serrèrent, alors qu'il voyait le vieillard parler à sa "petite protégée". Il s'en rendait compte, ça ne lui plaisait pas. Qu'elle vienne ici toute seule, ou qu'elle renoue avec cet homme. Il se fait peut-être des idées, mais il préférait en avoir le cœur net avant qu'elle ne revienne là. Qu'ont-ils put partager ensemble? Le connait-elle vraiment? Il n'en est pas certain, quelque chose ne lui plait pas, cette façon qu'il a de la regarder, mais aussi de parler. Et puis il y a ce nom... celui qu'il n'a pas dit mais qu'il à deviné seul. Une folle envie de lui demander qui il est, lui brûle les lèvres, mais il se tait, et se fait une nouvelle fois prendre au dépourvu par l'homme "Je suis certain qu'on se reverra Il Nam." Vraiment? Lui aussi en est sur, et ce n'est que pour confirmer ses dires, qu'il vint serrer d'une poigne ferme la main du vieillard. Comprendrait-il qu'il n'en avait pas finit avec lui? Quelque chose lui dit que oui, mais c'est encore pire, lorsqu'il pense que l'homme s'y attend déjà. Il le sait, c'est comme une certitude, il sait que l'américain reviendra, qu'une part de lui ne pourra se refuser à partir d'ici, sans rebrousser chemin. Et ça l'agace! Parce qu'il sait, qu'une fois de plus le vieil homme, connait les prochains coups qui se jouent dans cette partie. Pour ne pas montrer qu'il perd pied, et surtout qu'il déteste être coincé dans un étau, il préféra fourrer ses mains dans ses poches, bien au fond, pour tenter de masquer ses doigts nerveux. Son visage dur et impassible, il tourne des talons en premier, sans parvenir à oublier ces interrogations qui germent dans sa tête. L'homme ne s'est pas étonné une seule fois des coups de feux qu'il a entendu, il ne s'est pas inquiété non plus pour la coréenne, lorsqu'il la vu partir avec un type comme lui. Ne serait-ce pas l'attitude la plus censée du monde? Il s'en fichait qu'on le juge, mais pour une fois il aurait trouvé ça justifié. Si cet homme tenait tant à Jungney, pourquoi ne trouvait-il pas qu'il faisait mauvais genre? Qu'il n'avait pas la bonne allure, qu'il n'avait pas à lui apprendre à tirer? Pourquoi avait-il l'impression qu'il savait ce qu'ils fichaient ici, et dans quel but? Se mordillant l'intérieur de la joue, il jette un coup d'œil à la jeune femme qui finit par le rejoindre. Il meurt d'envie de lui poser des questions concernant ce vieux, mais il se tait. Parce qu'il a surement peur à nouveau de gâcher ce moment, qui semble presque parfait. Se rapprochant d'elle, il ne sait pas pourquoi, il vint lui donner un petit coup d'épaule, avant de lui lâcher d'un air amusé :
"Fais pas cette tête... si t'es sage... peut-être que je t'embrasserais..."
Il pencha son visage vers elle, sans pour autant aller chercher ce que tous les deux mourraient d'envie d'avoir. Mais il trouvait que le moment était passé. Et surtout que cela semblait moins excitant. Il ne savait pas pourquoi, mais se frustrer de cette façon, et se faire languir, donnait une autre saveur au baiser qu'il convoitait tant. Il jeta un regard curieux à ses lèvres, mais vint déposer les siennes seulement sur sa joue avant de lui souffler "my sweet... addiction...", et se reculer, tout en lui adressant un sourire malicieux. Il savait qu'elle n'était pas aussi dure que ses autres addictions, au contraire de la drogue, Jungney ne pourrait certainement pas lui faire de mal. Et pourtant... il semblait presque percevoir le contraire. Ne dit-on pas que ce sont les sentiments profonds qui blessent le plus? C'est de son pas nonchalant qu'il s'avança jusqu'à la moto, l'enfourchant déjà, en attendant qu'elle prenne place derrière lui. Il ne savait pas où ils iraient, il n'avait aucune idée précise en tête, juste un restau, de quoi manger, passer un bon moment ensemble et puis... rentrer? N'était-ce pas ce que font tous les couples normaux? Pour une fois il avait envie d'essayer d'être ce genre de type. Celui qui sort avec sa petite amie, qui lui prend la main, la regarde manger sa salade tandis qu'elle baverait sur ses frites bien grasses. Puis arrivés à la fin du repas, il pourrait enfin choisir la coupe de glace pour deux. Celle qui lui donne toujours envie, mais qu'il ne prend jamais, parce qu'il est seul pour la manger. C'est peut-être idiot de penser ainsi, mais ces petits détails le font sourire, tout comme ces bras frêles qui enserrent son torse. Une nouvelle fois, il démarre rapidement, se lançant de nouveau sur les routes qui les mèneront au centre ville. En rebroussant chemin, il fait attention à ce feu interminable, qui lui laisse un gout amer dans la gorge, lorsqu'il repense à son petit jeu. Il aurait aimé en profiter, pouvoir y gouter de nouveau, mais au lieu de ça, il préfère griller le feu. Prenant même le risque de croiser une voiture qui roule à toute allure. Faisant tourner la poignée contre sa paume, il donne un nouveau sec, et ose détourner les yeux de la route, pour se tourner rapidement vers elle, et lui adresser un regard amusé. Elle n'aura pas l'occasion de venir se venger une seconde fois! C'est peut-être finalement à son tour de le faire en la privant de ce privilège? Il ne sait pas, mais ça le fait rire. C'est quelques minutes plus tard, qu'il gare la moto sur un trottoir déjà encombré. La mêlant parmi les autres, il a l'impression d'être capable de pouvoir en faire autant avec lui. Qu'il puisse parvenir à se mélanger, qu'on ne le voit plus, et qu'on ne le jauge pas comme un type qui sort de l'ordinaire. Et c'est ce qu'il a envie d'essayer de faire, en la compagnie de Jungney. Descendant, il lui tendit la main, un sourire au coin de ses lèvres, alors qu'il rit de lui même et de son attitude. Il ne sait pas pourquoi, mais il avait toujours l'impression que ça sonne faut. Qu'il n'était pas capable d'être un type bien, et aimable. Il ne veut pas jouer au gentleman, mais juste être "lui". Seulement, Il Nam n'a pas la moindre idée, de ce qu'il est... Il garde ses airs assurés, avant de refermer ses doigts sur les siens, et l'entrainer avec lui à travers les rues de la capitale. Bien que la situation lui plaise, et qu'il apprécie de voir leur reflet dans les vitres des voitures qui longent la chaussée, il cherche des yeux un endroit où ils pourraient manger "bien", sans avoir à se justifier ou chercher un nom étrange qui ne serait pas le sien. Il a déjà eut le droit à ce genre de repas, à ces restau où tout le monde entre que sous réservation. Avec Jun, ils s'amusaient toujours à piquer les noms qu'ils trouvaient par hasard, parfois ils pariaient même pour savoir si ceux à qui ils pensaient se trouveraient sur la liste. Si ça fonctionnait, ils mangeaient sur place, dans le cas contraire, ils se faisaient jeter dehors et finissaient au fast food du coin. Peut-être était-ce d'ailleurs là qu'ils finiraient aussi, vu qu'elle disait avoir envie de frites. Mais au lieu de porter son choix sur le grand M jaune, l'américain, pointa subitement l'un des restaurants au coin de la rue "Là!". Et ce n'était pas une question, ni une proposition, juste une affirmation. Il ne lui laissa pas le temps de regarder la carte, ni les prix, car il savait déjà d'avance que son expression se serait déconfite. Mais elle devait surement se douter que les tarifs n'étaient pas attractifs. L'ambiance était plutôt bonne, une peu guindée mais pas trop non plus. Pas au point qu'on se rue sur vous pour nettoyer vos miettes, ou alors qu'on vous refuse l'entrée si vous aviez opté pour un pantalon et des baskets. Ce qui était d'ailleurs son choix à lui, sans oublier son bonnet, qui ne devait pas faire de lui l'un des types les pus polis qu'ils aient croisés. Mais ça, Il Nam s'en fichait. A peine entrée, le serveur fit son boulot en demandant combien ils étaient. Sans savoir pourquoi le californien prit un malin plaisir à désigner le chiffre deux de ses doigts meurtris en se mettant à sourire d'un air presque arrogant. Peut-être parce qu'il donnait l'air d'un mec normal, qui sort avec sa petite amie? Aussi banal que cela puisse être, il trouvait ça plaisant. Même si on certaine personne les regardèrent d'un air étrange, il s'en fichait, et réclama la table installée dans un des recoins pour pouvoir profiter d'une ambiance un peu plus intimiste. Cependant, ça ne l'empêchait pas d'avoir un coup d'oeil sur la salle, à croire qu'Il Nam n'était pas réellement capable de se couper du monde qui l'entourait. Pas par envie, mais plus par habitude... Car trop baisser sa garde, serait surement une erreur de sa part.
S'avançant jusqu'à la table, il observa le serveur tirer la chaise de la coréenne pour l'inviter à s'assoir, avant de déposer les cartes sur le rebord, et leur demander "Un apéritif pour commencer votre repas? Nous avons des bons vins à vous proposer si vous le souhaitez!" Ce à quoi Il Nam s'empressa de répondre d'un ton presque insolent "Ouais." Bref et expéditif, mais il pensait être assez clair. Le coréen sembla un peu surprit de son attitude nonchalante, mais le californien préféra attraper son menu pour déjà parcourir les plats proposés. Pour être franc, il n'y connaissait rien en vin. Les seuls bons qu'il avait bu se trouvait être dans les soirées un peu mondaine qu'il avait parfois dut fréquenter. Mais il préférait de loin les alcools un peu plus fort, avec selon lui plus de caractère. La vérité c'est qu'il aimait boire ce qui lui permettait de se "défoncer" un peu. Alors les vins... Se laissant retomber sur le dossier de sa chaise, il étala un peu ses jambes sous la table, tout en regardant rapidement les mets. Il ne savait pas quoi prendre, et ne savait d'ailleurs pas de quoi il avait envie. Est-ce que prendre le club sandwich serait-il mal vu? Bien qu'il se doutait qu'il ne soit pas comme celui qu'on pourrait trouver à la première sandwicherie du coin, il se disait que ça ne devait pas non plus plaire. Baissant sa carte devant lui, il regarda la jeune femme d'un air amusé :
"J'ai une idée... je choisis ton plat et tu choisis le mien."
Ce n'était surement pas la meilleure proposition, la plus palpitante qu'il pouvait lui faire, mais ça le faisait rire. Parce qu'elle prenait surement un risque en lui laissant choisir son plat. Tout comme lui... Peut-être se vengerait-elle en lui prenant quelque chose qu'il détestait. Mais il se rendait compte que ni l'un ni l'autre ne connaissait leur gout. C'était une occasion de le savoir. Lui avait un penchant pour les yaourts à la fraise, et elle? Il n'en savait rien.... et il comptait là dessus pour en apprendre plus. Qui sait, un jour parviendrait-il même à avoir du temps à lui consacrer, l'un de ceux où il pourrait lui cuisiner des plats. L'idée était étrange, et lui complètement perdu. Se redressant, il referma sa carte et la déposa sur le coin de la table, tandis qu'il affichait un air assuré voir presque arrogant. Avait-il déjà choisit pour elle? Bien sur! Et il aimait à lui faire croire, qu'il avait déjà une idée bien précise dans la tête. Juste pour la perturber et la taquiner. Regardant autour d'eux, il observa les autres clients, avant que son regard ne se pose sur le recoin d'un meuble. Se levant subitement, il passa devant deux tables, avant d'aller récupérer deux petites bougies disposées avec d'autres qui servaient de déco. Elles n'étaient pas prévues pour les tabler, mais Il Nam trouvait qu'elles donneraient un air plus authentique à leur rendez-vous. Tout en riant, il revint s'assoir, les déposant devant eux "Pour le côté romantique..." il sourcilla doucement, et se mit à rire, tandis qu'il recalait son dos. Il n'était pas vraiment l'un des types les plus romantique, en fait il ne l'était même pas du tout. Mais il aimait à croire que ce repas pourrait leur donner des airs "normaux". Peut-être  pourraient-ils vraiment être comme tout le monde ce soir... Enfin... à leur façon... et ce pied, qui se baladait sans gêne, sur celui de la jeune femme, était une manière d'instaurer ses règles du jeu.
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Chapter VII : One shot ... You touched me to the heart [Gwak Jungney ♥]

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