Bon... Il avait encore fait le con... Pourtant, il était sincère... Pourquoi elle voulait pas comprendre qu'il faisait ça pour la protéger? Qu'il était nocif? Qu'il détruisait tout ce qu'il touchait... La preuve, il lui faisait encore du mal... De toute sa tirade, la première chose qu'il trouva à lui dire, merci l'alcool, fut: "-T'es pas stupide..." Merci pour cette remarque hautement spirituel Gabriel, on te revaudra ça... Il secoua un peu la tête et se mordit la lèvre avant de reprendre.
"-J'ai beaucoup de défauts... Mais je suis pas un salaud... Et tu n'es certainement pas cruche... Juste que... même si tu me demandes rien, ou que tu sais pas ce que tu veux de moi... J'ai perdu toute confiance en moi... Et je veux plus te faire de mal..."
Il sentit son coeur se briser en la voyant pleurer comme ça, par sa faute... Il fit un peu par revenir contre elle et reprit son visage entre ses mains, embrassant ses joues pour en effacer les larmes.
-"Pleure pas... Je t'en supplie Princesse, je mérite pas tes larmes... Et je veux pas repartir..."Il plongea son regard dans le sien. "Je peux pas... Merde... Tu sais que j'ai pas le "je t'aime" facile... Et je te le redis... Je t'aime Charlie... J'aurais même pas l'excès de fierté de le nier ou la connerie de te dire que ça veut pas dire que je veux être avec toi, parce que c'est ce que je veux! Mais j'ai la trouille!"
Dieu qu'il avait peur... Il secoue la tête et murmura.
-"Peur de foirer encore une fois... Peur de ne plus jamais te revoir..."
Un regard, et il était de nouveau accro... C'était dingue l'effet qu'elle lui faisait... Il se trainerait à ses pieds, sans hésiter une seconde, si c'était son désir... Il ferait tout pour elle...
Une fois de plus, je me retrouvais à la croisée des chemins. J'avais deux choix qui s'offraient à moi. Soit je partais, en prenant le risque de regretter, de ne pas être aller jusqu'où bout. Je pouvais juste... abandonner et partir. Laisser tomber. Soit je pouvais insister. Continuer à lui faire comprendre ce que je voulais qu'il comprenne. Mais au fait... Qu'est-ce-que je voulais lui faire comprendre exactement? Un soupire intérieur s'échappa. Quelle galère. Voila que je m'emmêlais moi-même les pinceaux. Si ça continuait comme ça, je n'allais pas aller très loin. Il me dit que je n'étais pas stupide. C'était tellement facile pour lui de dire ça. Je me sentais tellement idiote maintenant d'avoir tenté de lui dire que j'avais besoin de lui, que j'avais eu besoin de lui si souvent durant toutes ces dernières années! "J'ai beaucoup de défauts... Mais je suis pas un salaud... Et tu n'es certainement pas cruche... Juste que... même si tu me demandes rien, ou que tu sais pas ce que tu veux de moi... J'ai perdu toute confiance en moi... Et je veux plus te faire de mal..." Et donc moi, je devais juste subir? Sans rien dire? Le laisse revenir, me parler, lui dire tout ce que je ressentais et le laisser ensuite repartir juste parce qu'il manquait de confiance en lui?! C'était vraiment trop dur. Au départ, j'étais tellement fâchée contre lui que je ne pensais pas que je serais blessée s'il me rejetait comme ça...
Je le laissai s'approcher et sécher mes larmes. Malgré mes frissons, je n'avais pas envie de réagir. Je ne voulais ni lui sauter dans les bras, ni le repousser. "Pleure pas... Je t'en supplie Princesse, je mérite pas tes larmes... Et je veux pas repartir..." Il ne méritait pas mes larmes non... Mais c'était plus fort que moi. "Je peux pas... Merde... Tu sais que j'ai pas le "je t'aime" facile... Et je te le redis... Je t'aime Charlie... J'aurais même pas l'excès de fierté de le nier ou la connerie de te dire que ça veut pas dire que je veux être avec toi, parce que c'est ce que je veux! Mais j'ai la trouille!" J'hochai doucement la tête. Si vraiment il m'aimait, il me repousserait pas, pas vrai? Je ne savais plus sur quel pied danser. J'étais paumée et il ne m'aidait pas à arranger ça.
Je l'entendis alors murmurer: "Peur de foirer encore une fois... Peur de ne plus jamais te revoir..." Mais me sortir de sa vie pour me protéger de lui, c'était pareil! C'était ne plus me revoir non plus! Il était contradictoire ou quoi?! Ou bien c'était moi qui ne comprenais vraiment rien à rien?! Je secouai légèrement la tête de droite à gauche. "Je... Me sortir de ta vie pour me protéger de toi reviendrait au même Gabriel... Alors tu préfères me dégager? Oh mais oui! Sûrement un truc de mâle ça. Au moins, si tu me dégages maintenant, tu pourras te dire que c'était pas ta faute, que t'as pas tout foiré..." Même si au fond, si, il avait quand même tout foiré. Dix années auparavant. Je me reculai: "Jsuis désolée mais... C'est entre tes mains... Jte donne ta chance Gabriel... de rattraper tout ce que tu as déjà fait... C'est à toi de décider... Mais je t'attendrais pas... Alors décides-toi vite..." Il fallait qu'il décide s'il voulait essayer qu'on réapprenne à se connaitre. Peut-être qu'il n'y aurait plus rien entre nous, allez savoir. Mais peut-être que nous étions aussi des sortes d'âmes soeurs que rien n'a séparées, pas même le temps ni les épreuves... Je me détournai et m'éloignai vers ma voiture, essuyant mes yeux. C'était à lui de voir s'il voulait effectivement me dégager de sa vie ou prendre le risque de tout faire foirer une nouvelle fois...
Il la regarda secouer la tête... Qu'est ce qu'il avait encore dit ou fait? Il raisonnait pas tout juste et il se faisait encore engueuler... C'était si compliqué à comprendre ce qu'il voulait? Apparemment oui... Ou alors, il savait pas l'exprimer, ou un truc du genre... Il n'en changeait que Charlie n'était pas réceptive à ses raisons.... Qu'est ce qu'elle racontait?
-"Quoi? Mais qu'est ce que tu racontes...? Tu crois que je te dis tout ça pour alléger ma conscience? Et non, ça reviendrait pas au même, je t'aurais pas refais plus de mal avant en te montrant ce que je suis devenu... Même s'il y aurait le mal de la rupture, une fois de plus..."
Mais oui, il était conscient de tout ça... Et que ce serait la toute dernière fois qu'il la verrait... En fait, après, il pourrait aller se foutre dans un ravin... Peut être même se jeter de leur endroit à eux... pour la symbolique...
Et elle lui balançait un ultimatum... Il rêvait pas là? Non, il rêvait pas... Putain, ça suffisait pas qu'il doive lutter avec lui même, il devait en plus prendre une décision... Et pas une petite! S'il considérait Charlie comme la femme de sa vie? Oui! Mais était-il prêt à prendre le risque de la réduire à néant? Mais en même temps... Etait-ce le mieux pour elle qu'il disparaisse encore un fois? Ou est-ce qu'au fond, tout ce qui la rendrait heureuse, ce serait sa présence à ses côtés...
Elle voulait qu'il se décide vite. Alors il laissa parler son impulsivité, la rattrapa par le poignet et l'attira contre son torse. Il plongea une seconde son regard dans le sien avant de l'embrasser amoureusement. Advienne que pourra... Et il priait de tout son coeur pour qu'elle ne le prenne pas à contre pied et l’envoyer chier pour son indécision précédente, parce que là, il ne s'en remettrait pas.
Il finit par rompre le baiser et la regarda dans les yeux.
-"Tu n'as pas besoin de m'attendre. Je suis là... Et j'ai plus l'intention de bouger."
Elle l'avait voulu, maintenant, qu'elle l'assume. Gabriel était le genre d'animal assez possessif, donc bon... Il espérait qu'elle n'avait pas oublié comment il était, ou qu'elle n'ait pas idéalisé son image dans l'absence...
"Quoi? Mais qu'est ce que tu racontes...? Tu crois que je te dis tout ça pour alléger ma conscience? Et non, ça reviendrait pas au même, je t'aurais pas refais plus de mal avant en te montrant ce que je suis devenu... Même s'il y aurait le mal de la rupture, une fois de plus..." Quoi? Je commençais à ne sérieusement plus rien comprendre! Je finis par me dire qu'il était peut-être temps de mettre fin à cette discussion. Je n'étais plus réellement en état de comprendre grand chose. Il se faisait tard, j'étais fatiguée, et j'avais deux ou trois verres d'alcool dans le sang. Non vraiment, il allait falloir que je rentre chez moi. C'était ça ou me sentir encore plus perdue à chaque minute qui allait s’écouler. Alors je lui posai un ultimatum. C'était la seule solution que j'avais trouvé pour obtenir des réponses et pour m'échapper, pour rentrer chez moi afin de pouvoir remettre autant que possible mes idées en place. Mais ce n'était peut-être pas la meilleure idée que j'avais eu. Je n'en savais trop rien. Je n'étais plus sûre de rien, je ne savais guère plus comment me comporter, bref, j'étais à la ramasse la plus complète. Je ne pensais pas qu'il réagirait tout de suite. J'aurais pourtant dû m'en douter. Gabriel savait parfois se montrer très impulsif et je m'en souvins sans mal lorsqu'il attrapa finalement mon poignet pour m'attirer tout contre lui alors que j'espérais naïvement que je pourrais rentrer me reposer. Son regard plongé dans le mien, mon coeur battait la chamade. Où est-ce-qu'on allait comme ça? Dans quoi m'étais-je bien lancée? Avais-je raison de vouloir réapprendre le connaitre ou était-ce la plus grande erreur que je puisse faire? Il était à présent trop tard pour réfléchir, plus rien ne changerait ça. Il rompit le baiser mais mon coeur ne semblait pas vouloir s'en remettre. Il continuait à battre assez fortement et rapidement. "Tu n'as pas besoin de m'attendre. Je suis là... Et j'ai plus l'intention de bouger." Je baissai les yeux. Non, je n'allais pas le rejeter. Je ne pouvais pas, je ne pouvais plus et surtout, je n'en avais pas la moindre envie. Je murmurai doucement: "Si tu savais le nombre de fois que j'ai voulu t'entendre dire ça..." Je me mis à sourire doucement et tristement. Et maintenant? Qu'allions-nous bien pouvoir faire? Je laissai passer quelques secondes avant de relever mes yeux vers lui pour reprendre la parole: "Je suis crevée... Raccompagnes moi s'il te plait et... t'auras qu'à dormir chez moi... On... pourra parler demain matin, au calme et reposés...?" Je ne le forçais en rien. S'il ne voulait pas m'accompagner ou s'il voulait rentrer chez lui pour dormir, soit. Mais il avait bu et je préférais nettement qu'il rentre avec moi plutôt que de le savoir seul dans les rues vu son état.
C'était le bordel dans sa tête. Il venait vraiment de faire ça? Oh et puis merde, arrête de penser Chesterfield et vis un peu ta vie. Embrasser Charlie, c'était peut être sa renaissance...
Il sentait son coeur battre contre sa poitrine, effet conjugué de l'alcool et des sentiments qui le ravivait... Charlie baissa les yeux à sa phrase, le faisant sourire un peu. Il lui effleura tendrement la joue...
-"Je suis désolé... Je ne partirais plus... Je te le jure"
Elle releva les yeux et il s'y noya encore... de si beaux yeux... Il hocha tout doucement la tête. Il le voyait bien, qu'elle était crevée... et au fond, il ne valait pas mieux. Il avait bu comme un trou, après une journée difficile... Alors il pouvait bien faire un effort... Il l'embrassa doucement sur le front.
-"Je rentre avec toi... Mais vu qu'on a bu tous les deux, ce serait mieux qu'on rentre à pieds non?"
Elle acquiesça et referma sa voiture. Elle frissonna de froid et il sourit un peu, retirant sa veste en cuir pour lui glisser sur les épaules. Il ne voulait pas qu'elle prenne froid.
Ils marchèrent jusque chez Charlie en silence. Gabriel n'était plus en état de parler... Mais il allait savourer la nuit à dormir contre elle... Car au matin, elle se rendrait surement compte de sa décision stupide et le jetterait...
Pendant le chemin, il n'avait pu s’empêcher de glisser son bras autour des épaules de la jeune fille... Il ne devait pas se remettre à espérer trop vite... Il ne voulait plus souffrir... Mais elle en valait la peine... Dieu qu'il pouvait aimer cette fille!
Il venait d'effleurer ma joue et il reprit la parole. "Je suis désolé... Je ne partirais plus... Je te le jure" J'avais envie de le croire. J'avais vraiment envie de penser que tout était possible, que nous pourrions recommencer là où on s'était arrêté. Mais si nous devions nous retrouver, d'une certaine façon, je savais qu'il faudrait tout recommencer, que rien ne serait simple. Et même si je l'aimerais toujours, même si je ne pourrais jamais l'oublier, oublier ce qu'on a vécu ensemble - même si ce ne fut qu'un an de notre vie - rien ne me disait que l'on se plairait encore. C'était pourquoi je voulais prendre mon temps, apprendre à le connaître - à nouveau. J'avais relevé mes yeux vers lui pour lui demander de me raccompagner. Il se faisait tard et je n'avais plus du tout envie de parler de tout ça. "Je rentre avec toi... Mais vu qu'on a bu tous les deux, ce serait mieux qu'on rentre à pieds non?" Mon regard était triste et fatigué. J'avais simplement hoché doucement la tête. Je ne voulais plus parler... Vraiment plus... Alors je refermai ma voiture, vérifiant qu'elle était bien verrouillée puis je me mis en route aux côtés de Gabriel. Il faisait frais. Je n'avais pas pris de veste, pensant rentrer en voiture. Gabriel avait dû remarquer mes frissons puisqu'il enleva sa veste pour la poser sur mes épaules. Je souris doucement. Ce n'était pas la première fois qu'il faisait ça. A l'aide d'une main, je me mis à maintenir la veste bien en place. Je murmurai: "Merci..." Le trajet se fit en silence. Ce n'était plus l'heure des discussions. Je sentis son bras se placer autour de mes épaules et mon regard se baissa. Qu'allait-il se passer à présent? Je l'ignorais. Et l'inconnu faisait toujours peur, pas vrai? Par chance, je n'habitais guère loin. Nous ne tardâmes pas à arriver devant l'immeuble puis devant la porte de mon appartement. Je sortis les clés de mon sac à main et ouvris la porte. Je le laissai entrer puis je pénétrais à sa suite dans mon appartement. Un appartement simple, juste assez grand pour moi. Ce n'était pas le luxe, ce n'était pas la misère. Un petit appartement modeste. Luciole vint nous accueillir. Je fermai la porte derrière nous, à clés, tandis que la petite boule de poils renifla Gabriel. Un étranger pour elle. Je souris doucement: "Salut Luciole. Tu dois avoir faim." Je m'accroupis pour caresser l'animal en reprenant la parole à l'intention de Gabriel. "Ma chambre est au fond du couloir, à droite... Tu n'as qu'à déjà y aller, j'arrive dans une minute..." Je me redressai et partis dans la cuisine pour nourrir Luciole avant d'aller le rejoindre dans la chambre. J'enfilai un vêtement de nuit et je m'allongeai contre lui, ayant besoin de ses bras même si je ne voulais pas forcément l'avouer...
Accueil
