Le bar n’était pas vraiment bondé en ce début de soirée. Il était environ 21h lorsque je m’assis à une table spécialement conçue pour deux personnes. Ce soir, Joshua devait me rejoindre pour que l’on puisse boire ensemble la fameuse bière que nous avions prévu depuis quelques jours déjà, tout en discutant. Josh venait de ressortir de prison et c’était naturellement qu’il me tardait de le voir. Je lui avais rendu visite durant son enfermement, je n’avais donc pas perdu contact avec le jeune homme, toutefois, il n’était pas facile d’avoir une relation normale lorsque l’on s’adressait à un détenu, à travers une vitre, des barreaux ou juste sous surveillance. Je lui en voulais encore d’avoir mal préparé son plan de cambriolage qui lui coûta une petite partie de sa vie à passer derrière les barreaux. Il était d’ordinaire plus malin, je le connaissais bien avant cette affaire qui tourna mal, nous étions des amis, rien de plus normal. Rien n’avait changé pour moi. Ce type restait quelqu’un que j’appréciais et je n’hésiterai pas à l’aider cette fois-ci, s’il projetait une nouvelle fois de commettre un délit. Après tout, moi-même je n’étais pas très clean donc, autant partager mes connaissances avec quelqu’un qui en avait besoin, non ? Joshua ignorait cet aspect de ma personne, tout le monde, mis à part Narcissa, ignorait que j’étais en vérité un agent secret employé par la Mafia de San Francisco. M’enfin, peu importait, cela ne changeait strictement rien à nos rapports.
Au bout d’une dizaine de minutes, je vis Joshua s’approcher de la table à laquelle je me trouvais. Il semblait être quelque peu fatigué mais affichait un grand sourire en me voyant. « Hey, content de te voir mec. » Je me levai pour le prendre dans mes bras et lui tapoter le dos, tel un bon père content de revoir son fils après des années d’absence. Je me rassis, tout en appelant une serveuse qui ne tarda pas à arriver aussi. « Tu prends quoi ? Une bière, comme prévu ? » Je regardais Josh avec un sourire narquois. Je pris quant à moi une bière. La serveuse s’éloigna, nous nous retrouvâmes à deux, enfin, sans surveillance et sans vitre. « Alors, ça va ? Ca fait bizarre de se voir enfin ailleurs qu’en prison. Je suis vraiment heureux que tu sois sorti de ce trou. Je pense que tu as appris de tes erreurs maintenant ? » Je ne faisais même pas allusion au fait qu’il avait volé des biens très coûteux dans une maison, non ça je m’enfichais complètement, ce qui m’intéressait était de savoir s’il comptait être davantage prudent lors de ses futurs projets illégaux.
Cela faisait à présent un peu plus d’une semaine que j’étais sorti. Alors que j’avais eu du mal à me dire que j’étais enfin libre après quatre ans, ma vie se retrouvait un peu sens dessus dessous en une semaine. Cela avait commencé avec cette fille que j’aimais bien en taule, Avalon, mais elle m’a dit qu’elle préférait se faire appeler Ava. J’ai été complètement surpris qu’elle me rejoigne après mon invitation à ma sortie et je le fus encore plus lorsqu’elle m’a proposé un toit. Il ne m’a pas fallu longtemps pour craquer, a vrai dire, il ne m’en a pas fallu beaucoup. Ava avait déjà attiré mon regard en prison, en plus d’être canon, elle était adorable et elle était du genre à se promener avec très peu de vêtements sur le dos – voir aucuns, dans l’appartement. Pas étonnant que j’ai complètement craqué. Nous avions passé une nuit ensemble avant qu’elle ne fasse une tentative de suicide. C’est à partir de ce moment que j’ai décidé de ne plus la lâcher. J’avais tenu ma promesse, je ne la laissais pas seule, je détestais lorsqu’elle mettait du temps à rentrer du travail, j’avais toujours peur qu’elle fasse une connerie. Pour cette raison, j’ai préféré faire attendre Keith, un vieil ami, pour nos retrouvailles. Je lui avais promis qu’on se retrouverait autour d’une bière très bientôt. Et ce soir semblait être le bon moment. Ava m’avait envoyé un message comme quoi elle ne rentrerait pas ce soir. Au lieu de rester seul dans l’appartement avec Marlow et les deux furets, j’ai préféré appeler Keith afin de passer la soirée avec lui.
Cela faisais cinq minutes que j’étais planté devant le bar à finir ma cigarette. Je pris une longue dernière taffe et jetais le mégot sur le trottoir afin de l’écraser avec mes basket. J’entrais enfin et me mis à la recherche de mon ami. J’avais mal dormi cette nuit, Ava avait fait une de ses terreurs nocturnes, je suis resté éveillé la moitié de la nuit pour être certain qu’elle allait bien. Keith m’accueillais les bras ouverts, je lui adressais un grand sourire, heureux de revoir mon vieil ami. Il était l’un de ces rares potes qui était venu me voir lorsque j’étais en prison. Mais il était impossible d’avoir une conversation normale ainsi et j’étais certain de nous voir en dehors de tout cela allait nous faire le plus grand bien. Il me prit dans ses bras, je lui tapotais le dos en riant et le relâchais afin de retirer ma veste et m’assoir « ça me fais plaisir de te revoir aussi, désolé de t’avoir fait poireauté pendant une semaine. Tu me connais, déjà sorti de prison et déjà avec un emploi du temps de ministre ». Je riais alors que la serveuse venait prendre notre commande, deux bières comme prévu, elle repartait, nous étions enfin seuls. « Et moi je suis encore plus heureux d’être sorti de ce trou, on ne croirait pas comme ça, mais quatre ans, c’est long, j’ai l’impression d’avoir vécu dans un monde parallèle jusqu’à ce que je sorte quoi. Donc ça ne peut que mieux aller ». Je lui adressais un petit sourire malicieux « Ouai, j’ai appris à être plus prudent pour la prochaine fois. Je retourne pas en taule en tout cas ». La serveuse revenait avec nos bières, je la remerciais et pris une gorgée « Et toi, comment ça va ? T’as meilleure mine que lorsque je te voyais derrière un carreau dégueulasse ».
Cela faisait quatre ans que je ne voyais plus Josh, à l'exception des visites surveillées en prison, et j'attendais ces retrouvailles depuis le début de ces quatre et longues années. Il m'avait quand même bien manqué. J'avais déjà en tête une éventuelle future collaboration, qui n'échouera pas et qui au contraire apportera de nombreux points positifs tels que l'expérience, l'argent et l'amusent. Cela pouvait paraître fou de trouver amusant de faire de mauvais choses, comme un cambriolage, toutefois, j'avais appris à faire avec, c'était devenu un vrai passe-temps.
Joshua m'avait donc rejoint et après une étreinte, nous commandions nos breuvages tant attendus. J'ignorais s'il allait véritablement bien au vu de la fatigue qui se lisait sur son visage. Cependant, je pouvais déduire que oui, il se portait bien, maintenant qu'il était enfin libéré de prison. Il avait du passer de bien horribles années là-bas. Je le plaignais encore et compatissais à sa douleur. Evidemment, le jeune homme sortit une petite blague qui permit de détendre l'atmosphère. « Oui effectivement, c'est ce que je constate ! Mais tant mieux, profite et rattrape surtout le temps perdu. Et ça ne fait rien pour l'attente. La prochaine fois, fume juste ta clope plus tôt. » J'eus un petit rire. Je savais bien que Josh était comme moi, à fumer comme un pompier. « J'imagine, j'imagine. Cela doit être frustrant de retrouver la vie que l'on avait avant de partir. Elle ne doit pas ressembler à celle que tu as laissée derrière toi, il y a quatre ans, je pense ? » Bien des changements survinrent durant ces quelques années, ça ne devait pas être facile de reprendre une vie qu'on a mis en stand-by durant quatre ans. « Ah, tant mieux ! J'aimerais aussi que tu évites ça oui. D'ailleurs, la prochaine fois, tu me tiendras au courant pour tes plans, histoire d'être sûr qu'ils soient bons. » Je lui fis un clin d'oeil pour indiquer qu'il pouvait compter sur moi, tel un complice, pour l'aider dans ses affaires. « Ca va, ça va ! Je suis heureux de te revoir ici, libre. Je me suis bien fait chier durant ces quatre années haha ! » Je ris à nouveau et bu ma boisson pour calmer ma soif. « Alors, raconte, il se passe quoi en ce moment avec celle qui t'héberge ? »
Keith était celui qui m’avait un peu sauvé la mise on va dire. En tout cas, sans ses propositions, il était certain que mon frère serait mort à l’heure qu’il est. Car au départ, si je transgressais la loi, c’était dans l’unique but de rassembler assez d’argent afin que mon frère puisse se faire poser un pacemaker. C’est Keith qui m’a proposé de faire plusieurs coup dans le genre, mais j’ai découvert que j’étais plutôt doué à entrer par effraction chez quelqu’un sans me faire repérer. Certes, la fois où je me suis fait prendre n’était rien d’autre qu’un mauvais calcul. Moi qui habituellement, usais de malice et d’habileté, je suis partis un peu trop confiant. Cela m’a coûté quatre ans de ma vie. A présent, je savais que si Keith m’embarquerait là-dedans, je serais beaucoup plus prudent. J’avais besoin d’argent, bosser dans un garage ne rapportait pas beaucoup et Ava avait beau dire, je tenais à prêter ma part, pour les courses et tout ce qu’il fallait.
J’avais conscience d’arriver un peu tard à notre rendez-vous. Je lui disais que cela me faisait plaisir de le revoir. C’était le cas, nous pouvions enfin parler normalement sans avoir personne nous surveillant constamment et ça faisais du bien. Je riais à sa réplique « J’étais en rade de feu aussi, je n’ai pas fait exprès » je lui adressais un petit sourire. Nous commandions nos bières et je fis part à Keith que cela me faisait bizarre de retourner à la vie normal « C’est sûr, les choses ont changées en quatre ans. Je n’aurais pas la vie que j’avais avant, mon frère est à Los Angeles maintenant et je n’ai aucune nouvelle de mon père, déjà qu’il n’était pas venu me voir quand j’étais au trou. Mais bon, j’ai réussis à récupérer mon boulot rapidement et j’ai un toit où dormir, c’est l’important. Maintenant, il faut juste que je reconstruise ma vie ». Je pris une longue gorgée de bière. A sa remarque, je comprenais que si j’avais encore besoin de lui pour des coups, il serait là pour moi. Je notais, sachant à qui m’adresser au cas où une telle chose se dressait sur l’horizon, ce qui ne saurait tarder avec Elyes. « C’est noté, tu seras le premier que j’appellerais. Et inversement j’espère » je lui lançais un regard complice et pris une nouvelle gorgée. Puis, je riais « J’en ai bien conscience, ta vie devait être bien morose sans moi, mais ne t’inquiète pas, je suis de retour maintenant ». Et soudain, la question Ava retentit. J’avais trop de fierté pour parler de l’ampleur de mes sentiments « Celle qui m’héberge hein… Elle s’appelle Ava. Bah ce qu’il se passe, c’est que je l’aime bien. Bon et puis on a couché une fois ensemble, puis deux fois puis… Enfin bref, je l’aime bien ». Je n’allais pas non plus lui faire un compte rendu de ma vie sexuelle avec Ava et encore moins avouer que j’étais carrément amoureux d’elle. Je changeais de sujet, très peu confortable lorsqu’on parlait de ça « Comment va Narcissa ? »
Mon envie de faire replonger Josh dans de sales affaires n'était pas du tout une bonne chose en soi. Il aurait fallu que je fasse en sorte qu'il puisse éviter ceci. Pourtant, il m'était impossible de le faire. J'avais déjà pu constater que Josh avait des atouts à ne pas négliger et qu'il devait s'en servir. Ca l'avait malheureusement conduit en prison, cependant, c'était en raison d'une mauvaise préparation, j'étais persuadé qu'il était capable de bien mieux, dans le sens où, il était capable d'effectuer n'importe quelle mission d'infiltration sans se faire repérer. C'était son point fort. Il fallait qu'il en use. Pas forcément à des fins malhonnêtes, au contraire, cette qualité devait être utilisé à bon escient. Il n'était pas question de voler des pauvres ou de voler juste pour le plaisir de commettre un acte malsain. Je savais bien que Josh avait une raison, qui à mes yeux, justifiait tout acte illégal. De toute façon, je n'aimais pas ces connards de flics. Par contre, j'aimais bien les emmerder.
Joshua était en plus de tout ça, quelqu'un sur qui l'on pouvait compter, qui savait faire les choses correctement et qui restait loyal en toute circonstance. Bien entendu, je comptais donc travailler avec lui sur quelques unes de mes missions, mais surtout sur les siennes. Je ne voulais pas qu'il retourne en prison, ce serait une perte de temps. Je souriais au jeune homme qui n'avait pas perdu son sens de l'humour. J'en étais rassuré. Hélas, beaucoup de gens perdaient définitivement le sourire en passant par la case prison. Et heureusement pour lui, il put récupérer sa place d'antan au sein du garage où il travaillait il y a quatre ans. J'étais par contre navré que son père ne lui donnait plus de nouvelles. Je ne pouvais m'empêcher de penser que c'était un con. Rien à voir avec son fils. « Ouais, c'est certain. C'est déjà un bon début, le reste se fera tout seul tu verras. Comment va ton frère ? Quant à ton père, laisse tomber. Il ne mérite pas que tu te préoccupes de lui. » J'étais au courant pour l'état de santé de son frère. C'était la raison pour laquelle il était amené à devenir un hors-la-loi. Quand il m'assura qu'il m'appellerait dès qu'il penserait à se lancer dans une nouvelle mission, je lui souris, soulagé qu'il comptait obtenir mon aide. C'était ainsi plus sûr pour lui. Je lui assurai également que j'allais le tenir au courant de mes affaires, si besoin était, avec un hochement de tête. Après avoir avaler quelques gorgées de ma boisson alcoolisée, je ris à mon tour. « C'est le plus beau jour de ma vie en fait, tu ne sais pas toi. » Puis, j'eus un rire moqueur. L'ambiance était détendue jusqu'à l'évocation de celle qui l'hébergeait, Ava. En effet, je pus sentir que le jeune homme avait l'air mal à l'aise avec ce sujet. Je ne souhaitais pas trop m'attarder dessus sauf que quelque chose m'inquiétait avec cette fille, outre le fait qu'ils paraissaient proches, ça c'était une bonne chose pour eux. « Mais elle va mieux depuis l'incident ? Elle n'a pas retenté de mettre un terme à sa vie j'espère ? » Reprenant cette fois-ci un air plus amusé, je m'exprimai à nouveau. « Haha, tu l'aimes bien ? Vaut mieux, parce qu'autrement, tu te retrouverais un peu à la rue ! » Je ris tout en buvant ma bière. A son tour, il m'interrogea, sur Narcissa, ma petite-amie. La pauvre était actuellement souffrante, elle était atteinte d'un cancer. J'étais très inquiet et tellement chagriné dans le fond, toutefois je cachais mes émotions. Je n'aimais pas montrer à quel point j'étais atteint par sa maladie. « Eh bien, en ce moment, elle ne va pas très bien. Elle est malade. Elle a un cancer. Mais elle se fait traiter. Et garde la tête haute, elle est courageuse. »
Tout cela paraissait beaucoup trop irréel pour moi. Je n’arrivais toujours pas à réaliser que j’étais enfin sorti, que j’étais enfin libre. Après avoir passé quatre ans cloitrés entre ces murs, c’était comme si l’autre côté de la barrière était une sorte de monde parallèle, quelque chose si impossible à atteindre que cela en était devenu presque un fantasme. Pourtant, j’étais là, libre de mes mouvements et de ma journée. De sorte que j’en profitais pour proposer à Keith cette fameuse bière que je lui avais promis. Cela faisait tellement de bien de le voir dans un contexte hors de la visite de prison. Il est vrai qu’avoir une véritable conversation lorsqu’on se savait surveiller, ce n’était pas le top. Et puis, rien que de parler de l’autre côté d’une vitre, c’était dérangeant. Mais cela avait été mon seul contact avec la vie extérieur, donc je m’y étais accoutumé. Cependant, il était préférable de parler autour d’un peu d’alcool afin de rattraper le temps perdu. J’étais bien content de voir que malgré ma bourde de la dernière fois, Keith comptait encore sur moi, il me faisait encore confiance pour ce genre de plan. Il était certain qu’à présent, j’allais être beaucoup plus vigilant, ne pas avoir trop confiance, c’était la clé de tout, toujours se méfier. Je ne retournerais pas au trou, c’était certain. Ensuite, il me demandait des nouvelles de ma famille « Mon frère va bien, il a eu assez d’argent pour se faire poser son pacemaker, il est parti sur Los Angeles pour refaire sa vie, mais il passait souvent me voir donc je sais qu’en ce moment, il a trouvé un bon boulot et une copine » j’étais vraiment heureux que mon frère puisse se reconstruire, il l’avait amplement mérité. En effet, la maladie l’avait touché alors qu’il entamait à peine la vingtaine, il avait encore toute sa vie devant lui à présent. « C’est quand même inquiétant, Nash non plus n’a pas de nouvelles de lui, je commence à me poser des questions ». Je sirotais pensivement mon verre. C’était agréable de voir l’ambiance légère entre nous, nous plaisantions et rions comme si quatre ans ne c’était pas écoulé entre nous. Puis, soudainement, le sujet Ava tombait. Logique me diriez-vous étant donné le peu de détails que je lui avais donné par texto. Parler sentiment, ce n’était pas trop ma tasse de thé, j’étais mal à l’aise de parler de ça, surtout que mes sentiments pour Ava étaient plutôt complexe. Je n’arrivais pas à trouver de mot pour les exprimer. Il est clair que je n’étais vraiment pas indifférent, au contraire et puis, je l’ai laissée me marquer d’une brûlure comme une marque de propriété, j’avais fait de même avec elle. « Eh bien, elle n’a rien tenté depuis. Mais je ne sais pas, à mes yeux elle en a l’air, elle a l’air d’aller mieux. Je ne sais pas m’avancer là-dessus. Avant qu’elle tente de se suicider, je n’ai rien remarqué, aucun signe avant-coureur comme quoi elle avait décidé que c’était la fin. Elle avait l’air bien et pourtant, elle l’a fait. Donc je ne sais pas. J’espère qu’elle est plus heureuse à présent ». Puis, je tentais de détourner le sujet, ne désirant pas m’étaler là-dessus. Je lui demandais des nouvelles de sa petite amie. J’apprenais alors qu’elle avait un cancer, je sifflais, soufflé « Et elle survit ? Enfin je veux dire que ça va pour elle malgré tout ? Merde, ce n’est pas cool » je restais ébahie « Oui, elle doit l’être et tu es là pour elle, au moins elle n’est pas toute seule ».
J'étais plutôt bien, à ce moment, aux côtés de Joshua. Sa présence m'avait beaucoup manqué et je savais que je faisais face à un nouvel homme, une nouvelle version de lui. J'en étais satisfait. Il avait mûri. La prison l'avait rendu plus fort, c'était le seul aspect positif que je pouvais y trouver. J'étais rassuré que le frère de Joshua allait bien. Il n'était pas aller pour rien en prison. Je souris donc lorsqu'il me révéla qu'il menait une paisible vie. J'avais toujours admirer la générosité que pouvait faire preuve certaines personnes au profit de leur famille. C'était une valeur si importante et essentielle que je ne pouvais que l'approuver. « Je suis content pour ton frère. Tu as eu raison de prendre des risques. » Bien entendu, je préférais malgré tout qu'il évite de se retrouver en prison une nouvelle fois. Cependant, prendre des risques, pouvait être un bonne chose, à certain moment. Par rapport à son père, il se pouvait qu'une chose malsaine lui soit arrivé. Pouvait-il être mort ? Je me posais la question alors que Joshua partageait son incompréhension à ce sujet. « Tu n'as vraiment aucun moyen de le contacter ? Je suis curieux de connaître la raison de son absence durant tout ce temps. » En fait, j'espérais bien pour son père qu'il avait une bonne raison d'avoir abandonné son fils, sinon, il était probable que je puisse rendre visite à ce vieil homme pour l'obliger en quelque sorte à rendre des comptes à la personne qui avait eu besoin de lui au moment où il le délaissa. Bien que Joshua se débrouillait mieux sans son père, je désirais quand même qu'il soit présent pour lui, je ferais actuellement tout pour avoir mon père à mes côtés. Ce qui était impossible, étant donné qu'il était décédé. En ce qui concernait la nouvelle amie et plus si affinité de Joshua, elle m'inquiétait très franchement. Cette fille devait consulter quelqu'un, elle semblait si fragile, elle avait besoin d'aide. Je savais que Josh l'aidait bien assez déjà, pourtant, s'il s'agit de problèmes psychologiques graves, seul un professionnel pourrait lui venir en aide. « Je pense qu'elle devrait malgré tout voir un spécialiste. Ne crois pas que je pense qu'elle soit folle ou que sais-je d'autre, mais, je pense qu'il est question d'un problème très sérieux. Pas qu'elle tente une nouvelle fois de mettre fin à ses jours. Cette fille semble te plaire et t'aide à reprendre goût à la vie après ces quatre sombres années, je ne souhaiterai pas te revoir chuter. » Le jeune homme méritait d'être enfin heureux, à son tour. Et c'était sincèrement que je le pensais. A l'évocation de la maladie de ma petite-amie, j'eus un pincement au coeur. Je n'étais pas du tout bien dès que j'en parlais, ce sujet m'affectant au plus haut point. J'espérais que tout se passerait bien pour elle. L'idée que je pouvais la perdre à tout moment me tétanisait. « Ouais, pour l'instant, ça va. Elle suit son traitement. On verra bien au bout de quelques mois ce que ça donne... » Je marquais une pause. « Je suis là, en effet. Pour l'instant. » Je faisais référence à mes affaires tordues qui pouvaient me mettre sur le banc de touche à n'importe quel moment. Toutefois, je faisais tout pour éviter les mission à haut risque et je faisais très attention lorsqu'on me confiait une tâche. « Je te proposerai bien de te joindre à moi pour une petite affaire, prochainement, mais je ne sais pas si tu prêt pour ça. Normalement, je ne devrais même pas te parler de ça, ce n'est point raisonnable. » J'eus un sourire malicieux, reprenant une nouvelle gorgée de ma boisson alcoolisée.
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