Venir à Londres a longtemps été une question qui me travaillait. En faite depuis que j'ai remis pour la deuxième fois les pieds à San Francisco, une part de moi me soufflait de retourner en Angleterre. Néanmoins mes activités, ou non activités pour certains, de ces derniers mois ne m'ont pas laissé une minutes de répit pour y songer réellement. Mais finalement après des engueulades avec Cléo et Léon, sur ma non-activité et le magasine qui part en vrille, je m'y suis remis. Et rien de mieux qu'un voyage d'affaire, pour avoir un prétexte pour faire ce don je rêvais, retourner à Londres. Mon pays. Ma patrie. Mon chez moi. Bon évidement j'ai aussi eut le droit à la visite parentale obligatoire, la maison, mes souvenirs de celle-ci. Puis les discussions, le mariages, les évènements à venir. Ma mère s'inquiétant que les préparatifs n'avancent pas vite, s'inquiétant de savoir si on hésiterait pas maintenant à se marier. Et blablabla. De quoi me filer la migraine et une grande envie de retourner à SF. Pourtant une fois la visite passé, je dois avouer que mon séjour a enfin prit de l'allure. Rendez-vous d'affaire la journée, se qui me laisse le début de mâtiné et mes soirées à moi seul, au coeur de Londres. Connaissances retrouvés, mes journées s'enchainent ainsi depuis quelques jours il faut l'avouer. Non parce qu'en faite, si j'ai tenue parole pour reprendre en charge Vogue et tout le reste, il est hors de question que j'arrête de sortir. Surtout en redécouvrant ma ville de jeunesse, ou plutôt de non jeunesse, j'ai toujours été trop c**, jamais en profiter toujours penser au bonheur des autres. J'ai jamais été le connard qui se soucie de rien d'autre. Et là je suis seul, personne. Aucune présence réellement familière, rien d'autre que moi, pouvant faire ce dont j'ai envie.

Et d'ailleurs aujourd'hui ayant été mon jour de congé, je n'ai pas bougé de la maison, maison acheté il y a des mois avec Cléo, ma blonde de meilleure amie ayant comme ça sans doute en tête l'idée que je m'éloigne de Sonic à ce moment là. En y repensant un léger rire s'échappe de mes lèvres. La conséquence étant un froncement de sourcil de la part du mec à mes côtés, je l'ignore, attrapant une nouvelle clope et l'allumant tandis que ses mains effleurent ma peau. Je voulais sortir aujourd'hui, non sérieusement je m'étais dis que j'irais faire un tour, m'aérer, voir le soleil, pour une fois. Cependant hier soir je suis sortit, et je suis rentrer sans savoir comment j'ai fais, mais en plus avec un homme, qui ne mentons pas a plutôt illuminé ma nuit. Résultat ? On a enchainé plusieurs fois de suite nos ébats, avant de s'endormir, sans que je lui en veuille plus que ça de rester dormir. Je ne suis pas un connard, je ne vire pas les gens ainsi. Bref mais depuis midi il me semble que nous n'ayons pas fait grand chose d'autre que ce qu'on s'est évertué à faire cette nuit. Pitoyable, j'aurais bien été aller voir ailleurs pour chercher de la nouveauté, du divertissement, mais tout à l'heure, il y a quatre heure plutôt j'avais les idées trop embrouillées. Maintenant je l'ai gueule de bois, et j'ai plus envie de ba*ser ! Je bade. Mon regard se tourne sur le réveil posé près du lit, bientôt vingt et une heure. Allez stop au massacre de mon moi intérieur - si il existe encore bien sur. Je repousse les draps en lâchant un "bon" définitif pour lui faire comprendre la suite. Heureusement il a l'air sur la bonne longueur d'onde. Tant mieux je suis pas d'humeur. J'enfile un jean et un tee-shirt simple, attrapant un gilet de laine, je descend les escaliers pieds nu, cherchant mon portable.

Le mec s'habille, descend et d'un seul coup je capte légèrement pourquoi a passé autant de temps dans mon lit, pourquoi hier soir je l'ai remarqué. Enfin surtout de dos, vu son postérieur. Un verre à la main on vire sur le couloir, ses mains se glissant de nouveau sous mon tee-shirt, je ferais mieux de le virer pour en changer, mais là c'est un peu trop bien partit pour... La sonnerie de la porte retentit et je soupire. Le destin fait que. Et voila ça veut tout dire. Get out ! M'écartant de lui, allant d'abord ouvrir avant de le faire partir, je me dirige vers la porte. L'ouvrant en remettant correctement mon gilet, je relève les yeux. Bug ! Oh mon dieu mais qu'es-ce qu'il a fait à ses cheveux ?! C'est la première question qui me vient en tête avant que d'autres rappliquent, du genre... mais bordel qu'est-ce qu'il fout ici ? A Londres ? Devant chez moi ?! Merde mais attends... il m'a suivit ?! Je le dévisage de longues secondes beaucoup trop surprit de cette apparition. Un bruit derrière moi me fait revenir à la réalité. Sonic est ici. Bon très bien. Et alors ? Je devrais en sauter de joie ? Non navré sa présence m'agace, m'indispose. Shit, c'est pas possible... J'ai pas le temps pour tes co**eries, va-t-en... et d'ailleurs toi aussi, allez... Je me retourne vers le mec qui sourit légèrement amusé sans s'en vexé le moins du monde, parfait. Il attrape sa veste - tiens il avait une veste ? - et se glisse entre moi et la porte, je lui fais un sourire sarcastique. Cependant un message sur facebook me revient à la tête... il faut qu'il me parle. Attendez il est venu jusqu'ici pour me parler d'un truc sans importance - non parce que venant de lui ça sera tout le temps sans importance ! Je soupire. attends me dis pas que tu m'as suivit ?! C'est quoi de si important à me dire ?! Je demande en fronçant les sourcils, n'apportant plus aucune attention au mec de la nuit s'éloignant dans la rue. Londres, la nuit tombée depuis longtemps par ce mois. Je me contente de fixer Sonic, n'aimant pas mes pensées qui se mettent à s'agiter. Je pense avec un léger amusement du à mon manque de joie, que c'est la première fois que je le vois depuis qu'il a été dans le coma.

Au moment où l'autre mec passe la porte, je n'apporte aucun regard à Sonic, j'ai rien à dire. J'ai pas à me justifier, je suis majeur, vacciné et je ne lui dois rien. Je ne lui a jamais rien du il faut croire, lui il s'en est jamais privé faut dire... Je l'ai bien appris l'année passée quand, naïvement, j'ai accepté, j'ai même tout fait pour qu'on recommence ensemble. On voit où ça nous a mené d'ailleurs. Ou plutôt, où ça m'a mené, Sonic est toujours égal à lui même rien de plus. Passons. Je finis par revenir à Sonic, le regardant sans faire aucune effort pour être polit. Il me dérange, ici à Londres, où je me pensais loin de tous, libre de faire ce que je veux, de recommencer à zéro, d'effacer tout le reste. De repartir. Sur une bonne base, de faire des efforts. Pas pour Sonic comme avant, non pour Lilas, pour Bee', pour tous les autres... Et pourtant il est là, présent, face à moi. A me rappeler avec sadisme à quel point il a que trop rythmé ma vie depuis des années. J'aimerais tout effacer ! Je … Je le fixe avec interrogation. Voulant en finir au plus vite. Ouai en finir. En finir pour de bon, ne plus le vouloir, ne plus chaque fois avoir ses souvenirs de tous ce que j'ai gâcher... pour ce nous qui n'existait que dans mon esprit. Il quoi ? Rien. Pardon ? Décontenancé par cette réponse et le fait qu'il semble baissé les bras sur quelque chose, je le fixe sans savoir que dire. Beaucoup trop surprit, comment ça rien ? Attendez il vient à Londres, il me suit jusqu'ici, il débarque chez moi... et pour quoi ? Pour rien ?! Du grand Sonic ! Du Sonic de compétition, faire chier le monde, tout remuer, tout détruire et tout retourner pour rien. C'est ça son truc, ça l'a toujours été.

Enfin si. Va te faire foutre Keenan. WTF ? Je relève les yeux, m'arrêtant dans mon geste de faire moi ausis demi tour après son "rien". Non mais quoi encore ?! Regarde toi. Regarde ce qui sort de chez toi. Sérieusement ? J'croyais qu'en sortant de ta vie encore une fois tu serais capable de devenir quelqu'un de bien.. Mais oui, bien sur! Je suis quelqu'un de bien c'est ça le problème, quand t'étais dans ma vie t'a tout détruit pour qu'en en sortant il n'y ait plus rien, fait pas comme si t'était surprit. J'étais quelqu'un de bien, et tu m'as tout prit. Même ça ! Well visiblement c'est pas tellement le cas. Et ouais je t'ai suivie. Non j'ai rien de super important à te dire, rien à te faire signer, rien que tu trouverais intéressant à entendre … J'ai... J'ai juste besoin de te voir. Et sincèrement j'pense que de ton coté c'est la même chose. Faut peut être qu'on finisse par mettre les choses à plat Keenan. Avant qu'il soit trop tard. La première chose que je remarque c'est qu'il m'a appelé Keenan, et non Keep. Et je me dis qu'il a bien fait, j'aurais pu lui claquer la porte au nez rien que pour cette familiarité a laquelle il n'a plus le droit. Je le fixe, surprit. Ouai surprit dans un sens par ses derniers mots. Besoin de me voir. Je serre les dents. J'inspire. Besoin de me voir. Lui qui a tout bousille, jusqu'à ma vie qui lui importait peu. Besoin de me voir ?!!! Mes doigts se serrent sur la porte, gardes ton calme Keep ! Connard ! Besoin de me voir ? JE souffle ses mots comme pour me convaincre que j'ai pas inventé ces mots. Et sérieusement je rie, rire jaune, rire pas bien placé, ça devrait pas m'amuser. Mais p*tain ce c*nnard à attendu je ne sais combien de temps. J'ai passé des années à vouloir entendre ça , bon et certes aussi un je t'aime, et il avait tout le loisir de le placer, pour me faire sombrer après. Mais non ce débile le balance là, alors qu'il a plus rien à gagner. Alors que c'est finit, que non désolé ces mots ne me feront pas craquer pour qu'après tu me jette et m'enfonce plus bas que terre. Alors là sérieusement Sonic t'es doué... t'a beau avoir le profil même de l'homme qui agit par instinct... faut dire que t'a de l'imagination... me sortir ça maintenant ... Je ris encore quelques secondes avant de relever les yeux vers lui. Ma voisine d'en face qui sortait ses poubelles me regarde intriguée. Vieille peau, c'est bon je sais bien que ton voisin gay d'en face il te plait. Mais rassure toi celui-ci de visiteur tu n'iras pas voir des ombres s'embrassant derrière les rideaux ... Je m'écarte de la porte, d'un signe de tête lui disant d'entrée. Ouai je sais le faire entrer est pas une bonne idée mais sérieusement.. je préfère ça plutôt que les autres voisins sachent que j'ai un ex carrément taré et inhumain, et puis vu déjà la presse à scandale qui s'empare de ma vie privé, j'ai pas besoin de ça. Je referme la porte. Tête à tête. Horreur.

Tu sais pourquoi je suis venu à Londres, enfin surtout ici ? Dans une maison que j'ai acheté avec Cléo il y a quelques mois ?! Non tu dois pas savoir... Ouai ok aucun sujet mais j'y viens... j'y viens justement ! Je suis venu ici parce qu'il n'y a aucun souvenirs de toi... comparé à tous mes autres appartements dans le monde... New-York... où toutes les heures que j'ai passé à essayer de comprendre ce que j'avais merdé... Los Angels, où les nombreuses fois où Léo et Cléo essayaient de m'ôter ton prénom de la tête... San Francisco... Ah Sans Francisco... en premier lieu ma quasi-mort... et après les mois à être empêtré dans tes chaînes... Alors qu'ici... rien. Aucun souvenirs... Jusqu'à maintenant tu n'y avais jamais pénétré. Aucune images, aucun souvenirs, pas mêmes un lien avec toi... Je me rapproche de lui, p*tain ce qu'avant j'aurais aimé venir contre lui, avant mes paroles n'auraient pas autant contrasté avec mes gestes, ça aurait été naturel ! Et tu sais pourquoi je t'ai fais entrer ? Je me rapproche de son visage, me rendant réellement compte que ses cheveux coupé ça change réellement. Passons. Parce qu'il n'y a aucun risque que ça change... Je m'écarte de lui par ces mots qui claquent. Parce que c'est déjà trop tard Sonic... quoi que t'es envie de faire, que ce soit par ennui, par machination ou je ne sais quoi... Et peu importe que tu penses que je suis plus le type bien d'avant, que les mecs qui sortent de chez moi soient mauvais ou autres... je risque rien au moins... de tous tu as été le pire. Sois heureux plutôt, tu auras au moins marqué ça dans la vie... tu as été mon pire souvenirs... alors ton côté nombriliste de penser que j'ai besoin de toi pour aller bien... sérieusement tu y crois ?! J'ai bien d'autre soucis à gérer... toi c'est du passé. Alors j'espère que ce n'est pas pour combler le vide qu'à laissé Evelyn, j'espère sérieusement que t'es pas si immonde que ça... mais quoi que tu sois venu chercher à Londres, ici... Laisses tomber... J'affirme une par une ces phrases, ces réponses, ces choses que j'ai envie de lui dire depuis des mois... Qu'il se les mette dans la tête une bonne fois pour toute. Et pourtant chaque phrase qui sort sonne comme un mensonge, plus j'avance, plus je lui explique par a+b que ce n'est qu'un connard, dont je n'ai plus rien à faire... Plus j'ai l'impression de mentir, mentir face à un miroir. Miroir de mensonges. Et pourtant j'y crois dure comme fer à ces phrases, elles sont vraies, elles sont plus que vraies. Je les pense vraiment... Je devrais les penser. Et pour la première fois depuis... plus de vingt ans... je n'attend plus rien de toi... je ne t'aime plus Sonic. C'est dit. Je rajoute rien. Et mes dernières paroles résonnes dans le hall avec un goût d'acide, de fin, un goût que je n'aime pas, un truc qui me fait mal. P*tain ouai c'est ça, qui me fait mal. Et le comprendre, s'en rendre compte, c'est bien le pire. Ces mots dit par moi-même qui pourtant me font quasiment plus de mal. Je vais mal. La vérité me frappe d'un coup, bien plus que quand Lilas me le jetait à la gueule, bien plus que lorsque Léon et Cléo étaient à deux pour me porter ivre mort, et que je voyais leur regards, bien plus que lorsque j'ai eut l'appelle de l'accident de Cléo et les jours d'après mon visage sur les journaux " Keenan Renton... pas encore marié déjà trompé !"... Pire que tout ça, elle me gifle devant la personne même qui est le fruit de tout ça... En tête à tête avec les deux responsable, lui et son inhumanité face à notre couple, moi-même et ma persévérance à m'enfoncer !