Aiden ! Occupe toi de ton frère s'il te plait...Voilà la phrase qui rythma une bonne partie de mon enfance. Enfance très simple : Je passais la plupart de mon temps à coller les baskets de mon frère, étant petit. J'aimais ma mère, mais elle n'avait le temps de rien. Quant à mon père, je ne me souviens presque pas de lui, je pense que mon esprit a fait un tri et pour ne plus souffrir du manque paternel, a effacé son visage et n'a laissé qu'une ombre. Même si cela ne fait que 6 ans, j'ai tout effacé, coupé toute les photos où nous étions faussement heureux. Je pense qu'aucun psy n'aurait pu m'aider même si ma mère, encore aujourd'hui, veut m'en faire voir un. Comme tous les enfants, j'ai fait des bêtises. Peut être certaine plus grave que d'autres car le plus jeune de la tribu est souvent celui qu'on a du mal à tenir en place. C'est totalement mon cas. Un peu comme dans une famille de lion. La protection au monde extérieur que m'offrait mon cocon ne m'a pas fait échapper a une jeunesse dépraver. J'ai bien vécu comme on dit, peut être un peu trop. J'ai vécu les premiers amours, Les premiers ébats, les premières gueule de bois. Je ne suivais pour une fois, pas les traces de mon frère. Je ne vivais pas dans son ombre. Vivre ici m'insupporte à vrai dire. Mes ancien amis et mon bar me manque. Le fait de pouvoir me plonger dans l'art me permet, comme dirait la Psy de ma mère, d'extérioriser tous ce que je refoule. Or, je pense que je ne refoule rien. Je voulais faire de la vie quelque chose d'exceptionnelle. Devenir avocat ou ce genre de choses ne m'aurait pas réellement plu. Vivre dans un Igloo avec une esquimaude aurait peut être était mieux. Qui sait. J'ai parfois l'impression de jouer le rôle d'artiste tourmenté par sa folie, alors que je ne me sens pas comme cela.