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 Léopold&Charlotte | I know you.
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Anonymous
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Mer 13 Avr - 11:51

Léopold&Charlotte | I know you. Tumblr_liyhktMtuS1qbnrbeo1_500
Léopold & Charlotte.

J’étais arrivée à San Francisco depuis quelques jours. A vrai dire, j’avais d’abord trainé un peu dans les rues. Je n’étais jamais venue aux Etats-Unis avant aujourd’hui ; j’avais en quelque sorte de souffle coupé devant tout ça. Ici tout était plus grand, tout était exagéré. Moi qui avait toujours rêvé de spectacle, de grandiose ; j’étais servie.
Cependant, je n’arrivais pas à profiter pleinement de ma visite de San Francisco. Je n’étais pas là pour visiter. Je devais trouver un travail et un appartement, si je ne voulais pas finir par dormir dans la rue. Mais ça ne m’inquiétait pas plus que ça. Je savais que je finirai par trouver un boulot et un appartement, aussi minables soient-ils.
Ce qui me préoccupait c’était l’idée de revoir Léo. J’avais attendu trois jours après mon arrivée avant de lui envoyer un message. Message auquel il avait répondu (j’avais au moins la chance de voir qu’il n’avait pas changé de numéro). Il avait pris grand soin de me faire comprendre que je n’étais pas la bienvenue ici… Je savais très bien qu’il ne m’aurait pas sauté dans les bras en me voyant. Je savais que ce que je lui avais fait était impardonnable. Je savais que je l’avais blessé, lui qui m’avait demandé en fiançailles, je savais qu’il avait changé pour moi, et j’avais été incapable de changer pour lui… Mais contre toute attente je crois que je m’étais autant blessé moi-même.
A l’époque mon besoin d’argent, mon envie de vie classieuse avait pris le dessus sur tout l’amour que je pouvais porter à Léo et j’avais céder. Enfin je crois. Tout était flou et confus ; j’avais du mal à me souvenir si c’était moi qui avait commencé à draguer son père, ou si c’était lui qui était venu à moi et que j’en avais profité…
Quoi qu’il en soit, ce qui était arrivé, était arrivé. J’avais couché avec son père. Moi qui pensais que ce serait merveilleux et que je touchais enfin mon but : devenir quelqu’un, j’ai vite déchanté. Tout ça arrivais juste à me faire comprendre un peu plus que je tenais à Léo et que ce que je faisais me dégoutais. Mais je ne pouvais pas arrêter. Je me sentais exister et puis j’avais tout ce que je voulais…
Mais je crois que j’avais eu peur. Peur de Léo, peur de notre engagement. Peur de tout ça, qui allait visiblement trop vite pour moi. Je détestais ne pas avoir le contrôle, et clairement Léo m’empêchait de tout contrôler, parce que je n’arrivais pas à gérer tous les sentiments que j’éprouvais pour lui.
Lorsqu’il était parti, qu’il avait quitté la France pour venir ici, à San Francisco, j’avais pensé que ce serait un soulagement. Mais malheureusement j’ai vite compris que son père n’en avait rien à faire de moi, comme je n’en navais rien à faire de lui.
Léo me manquais. Alors je décidais de venir ici.
A force de supplications, il avait finalement accepté de me consacrer quelques minutes de son temps autour d’un café. J’avais eu l’idée d’un café : histoire que notre conversation ne dérape pas trop, dans un lieu public. Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre. Surtout c’était la première fois que je le revoyais, je ne savais absolument pas comment j’allais réagir, et pire encore, comment lui allait réagir face à moi, celle qui l’avait trompé, dans tout les sens du terme.
Lorsque je suis arrivée au café, je me suis assise à la terrasse. Il ne faisait pas vraiment chaud et il y avait du vent, mais je ne supportais pas l’idée de me retrouver enfermée. Une sorte de claustrophobie se développait en moi, signe que je stressais ; moi que ne stressais jamais. Au bout de quelques minutes, le serveur qui m’avait passé commande, m’apporta mon café. Je détestais le café.
Je faisais n’importe quoi. Peu importe. Je bus une gorgée, le liquide me brulait la gorge. Je plissais les yeux, pour montrer mon mécontentement, puis souffla.
Je regardais autour de moi, cherchant Léo des yeux. Mais en fait, je n’étais pas vraiment sure de vouloir le repérer.
J’avais envie d’une cigarette, mais je n’en avais pas. Je me contentai, alors, de baisser les yeux sur ma tasse. Je réfléchissais à comment j’allais pouvoir parler à Léo sans qu’il m’agresse. Et surtout ce que j’allais bien pouvoir lui dire pour qu’il me pardonne.
Ce n’était pas gagné…
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Anonymous
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Mer 13 Avr - 19:03

Ou comment sa vie peut basculer en quelques secondes. Un sms, c'est con pourtant un sms mais ça peut faire toute la différence... C'était un matin comme les autres quand Leo émergea ce matin-là, il eut même la chance de pouvoir faire la grasse matinée, son agence ne l'ayant pas contacté pour travailler. Il avait déjà un petit programme établi, s'occuper un peu de lui, aller ensuite faire un tour en ville & peut-être voir quelques amis. Mais le destin en avait décidé autrement, ce planning ne lui convenait guère apparemment.
Un petit bip lui annonça qu'il venait de recevoir un message, un numéro inconnu, étrange... Cependant, il ne mit pas longtemps avec d'identifier l'expéditeur qui s'énonçait clairement dans le message : Charlotte Anaïs Marchand, ex-future Lamotte si l'on peut dire. Son ex, celle qui l'avait trompé avec son propre père, ici, aux États-Unis, à des milliers de kilomètres de la France & de Paris. Le passé qu'il le rattrapait en quelque sorte, comme si tous ses efforts pour échapper à ses problèmes avaient été vains...

Après la première sensation de stupeur, le jeune homme s'était lentement mais sûrement empli de rage & avait commencé à tout jeter sur son passage, cognant violemment contre les murs, s'amochant légèrement la main droite, cherchant à s'arracher les cheveux avant de se laisser abattre, glissant sur le sol froid du loft. Heureusement, il était seul, ses colocs l'auraient certainement pris pour un fou à lier en le voyant comme cela. Alors c'était ça ? Il perdait encore une fois ? Après avoir gagné toute sa vie, il fallait qu'il échoue deux fois de suite, lamentablement ?
Résigné & abattu, il accepta finalement de la revoir, elle, celle qui lui avait causé tant de mal, celle qui était à l'origine de son exil. Elle aurait pu le tromper avec n'importe qui, Paris était si vaste mais non... Autant faire les choses bien, la famille, c'est ce qui fait le plus mal.

Vêtu d'un simple t-shirt gris souris uni, d'un jean noir & de baskets noires & blanches, il marchait lentement, légèrement courbé comme s'il se rendait à l'échafaud, comme s'il n'avait pas le choix, plus le choix, qu'il était obligé, que cela venait d'une force plus puissante que lui. Ses lunettes de soleil Persol visé sur le nez, il essayait de garder la face, il fallait gérer cette crise avec intelligence, ne pas se laisser submerger inutilement.
Les mains dans les poches, débouchant d'un virage, il approcha enfin du café & la reconnut immédiatement. Elle était là, avec ses longs cheveux bruns & son air de je-ne-sais-quoi qui avait fait qu'ils en étaient arrivés là.

D'un geste qui se voulait assuré, il tira l'une des chaises à lui & vint s'assoir, prenant soin de garder ses lunettes, sorte de protection, de garde-fou. Ainsi, elle ne pourrait pas voir ses yeux, étudier moins bien ses réactions, un vrai coup de bluff comme au poker. L'air dur & la voix rauque, il se contenta de lancer un simple :

<< Fais vite, me fais pas perdre mon temps. >>

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Anonymous
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Mer 13 Avr - 20:58

J’avais longtemps redouté le jour ou je le reverrai. Dans l’avion je m’étais imaginé des milliers de scénarios. J’avais même imaginé le fait qu’il soit content de me revoir. Utopie.
Après tout, je pouvais rêver ? Notre couple avait été assez improbable et pourtant il avait tenu (du moins, un temps) : nous deux qui étions du genre volage et incapable de se poser… nous étions devenu un vrai couple, on en était arrivés à avoir une chanson à nous. C’était pathétique, mais c’était nous, Léo & moi. On s’aimait.
Alors oui, j’avais pensé qu’il aurait pu sourire. Ce qui était concrètement impossible et je le savais. Car en arrivant, il n’avait pas sourit.
J’ai sursauté quand il a tiré la chaise vers lui. J’avais les yeux dans ma tasse, perdue dans mes réflexions sur lui, sur moi, sur nous.
J’ai levé les yeux sur lui. Il se tenait face à moi. Le temps que je le regarde, il s’était assis en face de moi. J’essaye de ne pas baisser le regard. Léo gardait ses lunettes sur le nez. J’aurais du me douter de ça. Je devinais qu’il ne voulait pas me laisser le voir. Je ne pouvais alors pas savoir complètement les émotions qui le traversaient en ce moment. J’esquissais un sourire, puis me rappelant les circonstances, je le fis disparaitre tout aussitôt.
Même si je ne voyais pas ses yeux, je comprenais à son attitude qu’il aurait préféré mourir que d’être là, face à moi. Et tout simplement, ça me blessait. Parce que je n’avais jamais voulu ça, je n’avais jamais voulu qu’on en arrive là. Bien sur tout était de ma faute et j’avais fait en sorte qu’on en soit là. Mais quand même.
J’essayais de tenir son regard, du moins de le deviner. Je baissais les yeux jusqu’à ses mains qu’il avait jointes sur la table, l’une d’elle était salement amochée. D’instinct j’aurais voulu la prendre pour l’examiner (comme si j’étais médecin !), mais heureusement, je me rendis compte rapidement que c’était sans doute la pire idée que j’aurais pu avoir…

« Fais vite, me fais pas perdre mon temps. »

Super… Je baissais alors les yeux pour la première fois depuis qu’il s’était assis en face de moi. Je commençais à jouer avec l’attache du bracelet que j’avais autour du poignet. Soudain, je me rendis compte que c’était Léo qui me l’avait offert. Je n’avais pas pensé à ça ! Je tirais sur la manche de mon gilet gris pour cacher mon poignet en espérant qu’il n’avait pas vu le bracelet.
J’avais vraiment besoin d’une cigarette. Ne serait-ce que pour m’occuper les mains…
J’essayais de me racler la gorge mais elle était sèche. Je déglutis, puis repris constance. Autant lui dire la vérité.

« Je suis contente de te voir. Même si ce n’est pas réciproque. »
Je fis une pause, inspira profondément puis repris la parole avant qu’il ait le temps de faire une remarque. « Je veux m’excuser. Enfin, je sais que tu ne me pardonneras pas, et je comprends. Si les rôles avaient été inversés, je ne l’aurais pas fait. Mais je veux que tu saches la vérité. Si j’ai fait ça c’est parce que j’étais complètement perdue… Tu… Tu venais de me demander en fiançailles, et même si je t’aimais… J'avais 19 ans, quoi ! Mais je… je veux pas que tu penses que je regrettais de t’avoir dit oui, parce que c’est pas le cas. Mais j’ai eu peur. Voila, c’est minable, mais c’est la vérité. »

Je savais pertinemment que je tournais autour du pot, mais il devait me parler avant. Il fallait que je sache ce qu’il pensait, même si ça faisait mal.
Et bon sang ! qu’il enlève ses lunettes, je ne supportais pas de ne pas voir ses yeux…
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Anonymous
Invité
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Jeu 14 Avr - 14:13

(Toute mini rectif', elle avait 19 & lui 20 (a))

Peu après qu'il se soit assis à la table en terrasse, une serveuse, l'air guilleret sûrement du au soleil de printemps, vint le voir, attendant qu'il passe commande. D'un signe de main bref, il lui indiqua qu'il ne prenait rien, ne voulant pas s'éterniser. A vrai dire, il n'avait rien envie de boire non plus, la gorge serrée, il se contentait d'être là, le dos légèrement courbé comme acculé par tous ses soucis.
La jeune femme sembla remarquer sa main bleutée par les chocs qu'elle avait subi & griffée, d'un geste protecteur, il la dissimula avec son autre main, ne voulant pas attirer l'attention dessus. C'était son problème & malgré la douleur, il avait autre chose en tête, il s'occuperait de la couvrir de pommade en rentrant histoire qu'elle ne gonfle pas trop.

<< Ouais, ça pour pas être réciproque, ça l'est. >>

L'air sombre, il se remémora à nouveau la matinée qu'il venait de vivre. Un cauchemar, tout bonnement. A quoi bon abandonner sa vie & partir à l'autre bout du globe si c'est pour que l'on vous retrouve toujours ? Il se sentait con, avoir fait tout ça, tout plaquer pour au final pas grand chose...
& puis il s'était aussi pris une bonne trempe ce matin au téléphone. Inconscient, il avait pensé que prévenir sa colocataire, Joyce, serait une bonne idée mais elle l'avait plutôt mal pris. Normal après tout... Il avait été aussi forcé de lui avouer qu'il allait revoir son ex &, malgré ses remontrances, elle lui avait assuré que rien ne changerait entre eux, il ne manquerait plus que ça pour le faire sombrer.

<< T'as raison, c'est le comportement typique d'une fille saine & équilibrée de tromper son mec avec le père de celui-ci. Non, j'avoue pas mal. Je m'y attendais pas à celle-là. & puis il y a tellement de connards à Paris que je me suis dit que t'aurais le choix, apparemment t'as fait le mauvais... >>


Il releva un instant ses lunettes sur son crâne, dévoilant son visage aux traits tirés. Leo avait subitement vieilli comme harassé par le poids du monde, ses yeux verts d'habitude pétillants, arboraient une simple teinte terne. Se frottant le visage de ses mains, il remit rapidement ses lunettes, préférant rester protéger derrière elles. Dans un long soupir vaincu, il ajouta :

<< Écoute Cha', dis-moi la vérité. Qu'est-ce que tu fous là ? C'est mon père qui t'envoie, il veut que je revienne peut-être ? C'est fini pour nous, j'ai refait ma vie ici & ça me plaît, tu pourras rien changer à ça. >>

Sa voix s'était légèrement apaisée, rien ne servait de faire une scène de ménage ici, en plein milieu de la ville & concrètement il ne pouvait rien faire. Même si l'idée de la kidnapper & de la mettre de force dans le prochain avion pour Paris était séduisante, il n'avait aucun pouvoir sur elle, si elle voulait rester, qu'elle reste. Tout ce qu'il pouvait faire était d'essayer de trouver un moyen de la canaliser pour pas qu'elle ne vienne ruiner sa nouvelle vie. En une matinée elle avait déjà réussi à créer un vrai tsunami & il ne fallait pas que ça continue ou Leo risquait de perdre plus gros que prévu.
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Anonymous
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Jeu 14 Avr - 19:40

Je le regardais, assis en face de moi, l’air las. Voulant être ailleurs. Je le détestais de me faire ça, et je me détestais car je savais très bien que c’était de ma faute si nous en étions là.
Mon air cool et détaché ne me quittait pas. Plutôt mourir que de perdre la face devant lui, ça lui aurait fait trop plaisir. Et je ne voulais pas ça.
Pourtant je savais que quelques larmes auraient été de rigueur. Oui, tiens, en fait pleurer était une idée. Je commençais à cligner des yeux, je regardais le soleil pour qu’il m’agresse les yeux et qu’ils s’humidifient. Rien. Bon…
Je tressaillis quand Léo évoqua son père. Je n’aimais pas particulièrement me rappeler ça. Bien sur, c’était bien fait pour moi, et tout ce que vous voudrez. Et je n’étais qu’une idiote qui n’avait pas su garder le bonheur qu’elle avait entre les bras, à l’époque. Mais quand même, on ne peut pas dire que ça me réjouissais de repenser au père de mon ex-fiancé, lui et moi. Brr…
Parce que son père ne m’avais pas plut tant que ça. Disons que c’était son argent qui m’avait séduite. Bref…
Toujours pas de larmes ? Non… Zut.

« J’ai fait le mauvais choix, pas parce que j’ai choisi ton père. J’ai fait le mauvais choix rien qu’en faisant ce que j’ai fait. Je regrette, tu sais ? Et puis je ne sais pas, j’avais peur que tu décide de me tromper, que tu me trouve nulle, parce que je n’étais pas assez bien… J’imagine que j’ai voulu prendre les devants. Mais j’ai eu tord. »

Bien, lui dire que je regrettais, c’était parfait. Bien sur je le pensais… oh ça oui, je le pensais. Mais peut-être qu’en plus, ça le calmerait un peu vis-à-vis de moi, qui sait ?...
Je ne savais pas vraiment pourquoi j’avais ajouté cette histoire selon laquelle j’avais eu peur qu’il me trompe. En fait, je n’y avais jamais pensé. Mais, peut-être que ça allait bien dans la conversation… Et tout compte fait, peut-être même que ça faisait partie des raisons pour lesquelles j’avais été voir ailleurs (enfin, pas loin, mais passons…). Il n’était pas supposé deviner tout ça, après tout.
A cet instant il enleva ses lunettes. C’était alors, la ‘vraie’ première fois que je le revoyais. C’était très étrange. A vrai dire, ça me collais même des frissons.
J’avais souvent pensé à Léo, regardé des photos de nous ; après qu’il soit parti. Mais là, c’était différent, il était là devant moi. Et comme d’habitude, j’étais à deux doigts de perdre la face.
J’aurais voulu lui dire, qu’il m’avait manqué, que j’avais pensé à lui, que si aujourd’hui j’étais là, c’était pour lui et rien d’autre. Que j’avais déjà songé à venir à San Francisco auparavant, mais je n’avais pas osé. Mais ça n’aurait servi à rien. En pire, je suis sure que ça l’aurait énervé encore plus.
Je le regardais dans les yeux. J’essayais de me constituer un regard de petite fille triste. Puis je regardais à nouveau le soleil. Cette fois ci, je n’étais pas loin des larmes. Encore un petit effort.
Léo se frotta le visage puis remit ses lunettes. Lorsqu’il me demanda si c’était son père qui m’envoyait, je le regardais et fit un sourire, un sourire faux, un sourire ironique.
Très drôle, Léo. Comme si ton père allait m’envoyer pour te chercher. Il n’était pas complètement débile. D’accord il avait couché avec ta fiancée, mais je pense qu’il se doutait que s’il voulait que tu reviennes, ce n’était pas moi qu’il fallait envoyer. Et j’avais terriblement envie de crier ça, à la face de Léo, mais je me contenais.

« Ce que je fous là ? Tu te le demandes ? Réfléchis, Léo. Je suis venue pour toi. J’en ai marre. Enfin… j’en ai marre de cette situation entre nous, j’en ai marre que tu me déteste, même si je l’ai mérité. J’ai payé l’addition, je crois. Et c’est très drôle de me dire ça, mais tu veux tout savoir ? Ton père & moi, on ne s’est pas parlé depuis des mois. J’ai arrêté de le voir. Tu peux te réjouir, toi tu as une nouvelle vie. Mais moi j’attends, j’attends comme une idiote, comme si tu allais revenir. Parce que peut-être que c’est tout ce que je veux. Et je continue d’attendre, parce que ce n’est pas près d’arriver. »

L’idée qu’il ait une nouvelle vie ici me terrifiait. Mais à quoi je m’attendais, alors ? A ce qu’il ait sagement patienté ici, que je viens jusqu’à lui. Réveille-toi, Charlotte !
Soudain, je me fis la première réflexion intelligente du jour. Il avait peut-être une nouvelle petite amie… En fait je n’étais pas vraiment jalouse. Mais l’idée qu’il y avait probablement une nouvelle fille, une nouvelle ‘moi’ en quelque sorte ; ça me faisait bouillir.
Ça y est, pas besoin du soleil, en fait, juste une fille (qui n’existait peut-être pas) et j’arrivais à pleurer… Je tournais la tête.
Léo allait être content de me voir comme ça...
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Anonymous
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Sam 16 Avr - 19:05

Remuer le couteau dans la plaie, c'était exactement à ça qu'ils jouaient en ce moment même. Ils se remémoraient des instants dont ils auraient préféré oublier l'existence & ils avaient l'air ravi de le faire. Ces discussions d'ex à ex était toujours de cet acabit, on ramenait toujours les sujets les plus désagréables sur la table, on les exposait à l'air libre, les retournait sous toutes les coutures en essayant de saisir le pourquoi du comment mais tout cela était bien inutile, rien ne servait de disserter sur le passé.
Leo la connaissait bien mais peut-être pas assez pour entrevoir toutes les facettes de sa personnalité. Il ne s'était jamais demandé s'il était manipulé ou s'il avait besoin de se méfier. C'était de ça que sa vie était faite à Paris : de gros contrats, un régime intensif de sport à haut niveau, de l'argent qui coule à flots, un cocktail dans chaque main & tout ça, bien entendu, entouré de jolies filles. Ici, tant bien que mal, il s'était rendu compte que la vie des gens normaux était beaucoup plus banale & ne ressemblait guère à un clip de R'N'B. Il avait du apprendre à se trouver des contrats par lui-même, à être traité comme un mannequin banal & personne ici ne l'admirait ni ne lui léchait les bottes comme c'était le cas en France.

C'est pourquoi il avait changé, la transformation était visible, en seulement quelques mois, il avait mûri, était beaucoup plus humble & avait arrêté de croire que tout allait lui tomber tout cuit dans le bec, cette expérience avait sans conteste était bénéfique pour lui. Il n'était plus le fils-à-papa insupportable & arrogant qu'on lui avait appris à être, maintenant il était simplement Leopold Lamotte & ses amis l'appréciaient pour cela.
Pour toute réponse à son petit speech sur l'abandon & la vengeance anticipée, le blond se contentant de soupirer, las d'entendre des inepties pareilles. Si elle avait traversé l'Atlantique & eut des heures pour répéter son petit numéro rien que pour ça, elle le décevait profondément. C'est tout ce qu'elle avait trouvé ? Mon dieu, quelle actrice...

<< Arrête, arrête, c'est bon. Prends moi pour un con autant que tu veux mais fais ça de manière à ce que je ne m'en rende pas compte s'il te plaît. >>

Il secoua la tête, agacé. Il se remémorait toutes ses années tranquilles où il passait d'une fille à une autre, sans prises de tête. Les demoiselles étaient prévenues d'avance & sa réputation le précédait, elles savaient qu'il fallait qu'elles profitent de lui tant qu'elles le pouvaient car il ne restait jamais bien longtemps, bien décidé à profiter de la vie à sa manière. Cette méthode, certes peu orthodoxe, lui évitait cependant les peines de cœur & autres déballages sentimentaux à n'en plus finir.

Seulement, depuis sa rupture avec Charlotte, il y avait trois mois de cela, il n'avait jamais réussi à remettre le couvert, comme bloqué. La folie des one shot l'avait quitté & il ne ressentait plus le désir ni le besoin d'aller coucher à droite & à gauche. Les relations ? Non plus, du moins pas pour le moment, il avait du prendre son temps pour soigner ses plaies mais il sentait que cela viendrait sûrement plus vite que prévu.
Pensif, Leo observait son interlocutrice, son regard caché par les verres noirs. Elle n'avait pas changé & c'est sans aucun doute pour son côté brune piquante & sa force de caractère qu'il l'avait choisie. C'est grâce à ce tempérament qu'elle avait réussi à le coincer dans ses filets pour qu'il n'en sorte plus & en y réfléchissant bien, ils avaient eu beaucoup de moments heureux tous les deux, découvrant les joies du couple. Alors qu'il se mettait à rêvasser, il eut soudainement une sorte d'électro-choc, ce n'était pas le moment de se laisser aller, pas question qu'il se fasse avoir. Surtout pas là. Mais il était vrai que ce discours, cette déclaration semblait séduisante, presque trop d'ailleurs. Une vraie scène de comédie romantique...

<< C'est dingue, j'aurai presque envie de te croire. Genre de te prendre par la main & hop, direction Paris... Mais comment dire, ça sonne faux. & puis je pensais que la France finirait par me manquer mais je me plais bien ici alors je compte rester encore un peu, j'ai pas exploité toutes les possibilités qu'on m'offre on va dire. >>

En prononçant ses mots, Leo avait retrouvé de l'aplomb, à présent la discussion était menée par ses soins, c'est lui qui avait l'ascendant & il ne voulait pas courber le dos, il ne voulait pas s'avouer vaincu alors qu'il avait les cartes en main. Seulement, avant qu'il puisse savourer sa victoire & arborer un petit rictus fier, il fut stoppé par un élément inconnu & surprenant.
Tournant la tête, Charlotte semblait soudainement émue. Était-ce réel ? Avait-elle vraiment la larme à l'oeil ? D'habitude sec & froid, le jeune homme avait eu tendance à s'adoucir ici, tempérant son côté méchant & il ne pouvait pas nier que de voir son ex ainsi lui serrait légèrement l'estomac.

<< Je pense qu'on risque d'être tous les deux mal à l'aise là... >>

Les deux pieds dans le plat. Maladroit & gaffeur, il était vraiment impossible quand il s'y mettait. Essayant de se rattraper, il appela la serveuse d'un geste de la main.

<< Deux verres d'eau s'il vous plaît. >>

Ce n'était pas le nirvana mais c'était déjà ça. Que devait-il faire ? Crier, la consoler ? Il n'en savait rien & il se sentait sacrément impuissant.
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Anonymous
Invité
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Sam 16 Avr - 23:14

J’essayais de visualiser la scène de l’extérieur. J’essayais de nous imaginer, tous les deux, sous les yeux des autres personnes qui étaient en terrasse comme nous. Contrairement à Léo et moi, ils souriaient, ils bavardaient, ravis de ses quelques instants qu’ils partageaient.
Mais nous, si on regardait objectivement, on ne voyait qu’une fille les yeux cernés de crayons noirs, les yeux rouges, qui essayait de cacher ses larmes ; et un garçon l’air absent et en colère, pas ravi d’être ici.
Je nous trouvais pathétiques et faux. Ce n’était pas comme ça qu’on avait l’habitude d’être lui et moi. Je n’aimais pas ça. Nous avions toujours eu l’habitude d’être souriants, complices et fusionnels ; découvrant comment vivre ensemble, puisque ça ne nous était jamais arrivé… Aujourd’hui, quelqu’un qui n’entendait pas notre conversation aurait juste pensé que nous étions des connaissances, et à mes yeux c’était terrible.
En plus de ça, moi qui avais voulu ces larmes, maintenant je voulais juste qu’elles disparaissent. C’était tout moi : l’esprit de contradiction ; quand j’avais ce que je voulais, je me disais systématiquement que le contraire serait mieux. J’avais pensé qu’elles seraient la solution à cette conversation, mais à présent je me sentais juste faible face à Léo et je ne voulais pas continuer comme ça.
J’inspirais donc profondément, puis passa ma main sur mes joues pour chasser les larmes qui y coulaient, puis je reniflais (classe…). Je me retournais à nouveau vers lui, j’esquissais un sourire, mais je devinais que le résultat était grotesque. Ce n’était pas dans mes habitudes d’être comme ça…
Une question me brulait les lèvres. Je savais que si je la posais, il s’imaginerait beaucoup de choses de ma part, alors que c’était juste de la curiosité, et en même temps j’avais peur… peur que la réponse qu’il me donnerait, parce qu’au fond de moi je ne voulais pas savoir. Je me racla la gorge.

« Tu te plais ici… Ça veut dire que tu… Tu as quelqu’un ? »

Voila, c’était lancé, on verrait bien ce que ça donnerait. De toute façon je me disais qu’on ne pouvait pas tomber plus bas, alors…
C’était désespérant comme j’étais ridicule. Mais en même temps, je me disais qu’avoir le rôle de ‘faible’ dans cette discussion m’apportais un avantage, je décidais donc de garder ce rôle, même si ce n’étais pas du tout moi. Si ça pouvait m’aider à arranger les choses avec Léo, tout était bon à prendre.
J’avais bien senti que mes larmes avaient perturbés Léo, mais je ne savais pas dans quelque sens, merci les lunettes noires, qui m’empêchaient de me faire une idée. Je savais qu’il les laissait pour ça, pour que je ne puisse pas deviner si à un moment il perdait la face, parce qu’il savait qu’alors j’en profiterai ; c’était absolument vrai, j’étais comme ça, si je voyais qu’il avait un instant de faiblesse j’allais en profiter. Pas méchamment, mais bon, j’en profiterai quand même, et il parait que c’était mal vu par la société. Je me foutais de tout ça, tout ce que je voulais, c’était le retrouver. Que Léo refasse partie de ma vie.
Evidemment que nous étions mal à l’aise… C’était flagrant. Je lui souris, essayant de lui faire comprendre que j’étais d’accord avec lui, sans rien dire.
Quelques minutes plus tard, la serveuse revint avec les deux verres d’eau que Léo nous avait commandé. J’avais été surprise qu’il prenne cette ‘initiative’. Peut-être que mes larmes avaient jouées en ma faveur. C’était pas plus mal, au moins, j’aurais eu de la pitié de ça part, ce n’est pas ce que j’attendais ; je me foutais de la pitié des autres. Mais au moins ce n’était pas de la colère, c’était donc mieux que rien.
Je me rendis compte que je trouvais ça très décalé de le voir boire de l’eau. Après tout, je l’avais connu dans des soirées. Il buvait et draguait tout ce qui bougeait. Il avait arrêté de draguer quand j’étais arrivée dans sa vie ; je m’étais d’ailleurs toujours demandé pourquoi moi, sans jamais poser cette question… Mais aujourd’hui, il avait aussi visiblement calmé le jeu avec l’alcool. Enfin, en même temps, on était en plein milieu de l’après-midi…

« Tu as beaucoup changé… depuis… depuis ton départ… C’est bien. »

Je disais ça comme si j’étais fière de lui, en fait j’étais surtout contente pour lui… Je savais que j'avais en quelque sorte pourris sa vie, j'étais contente de voir qu'il avait remonté la pente. Même si ça voulait dire que pour ça il avait du me rayer de sa vie, ce qui me déplaisais fortement.
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Lun 18 Avr - 19:06

    Mal à l'aise, ayant l'impression que tous les regards étaient tournés vers eux, Leo se passa à nouveau une main dans les cheveux, se mordant légèrement la lèvre inférieure. C'était dingue comme il avait pu se transformer en quelques mois & il n'avait plus envie de vengeance, de drame, de cris & de larmes. Il aspirait juste à une vie plus tranquille dans l'air californien. Il se doutait que, quoi qu'il arrive, aux yeux de ses inconnus, il passerait toujours pour le méchant. Le vilain goujat qui fait pleurer les femmes. Peut-être même assistaient-ils à une scène de rupture mais non, loin de là...
    Alors qu'il sentait que la jeune femme s'apaisait un peu, les yeux rougis par les larmes & son khôl coulant légèrement, elle lui posa la question fatale, celle qui l'aurait du attendre mais à laquelle, finalement, il n'était pas préparé. D'un point de vue objectif, il était complètement incapable de lui répondre, ne sachant pas lui-même dans quelle situation il se trouvait.

    << Non. J'ai fait une pause, ça m'a pas fait de mal. Pas de nanas, au final c'est vachement reposant. >>


    Il sourit, essayant de détendre l'atmosphère. Ce n'était pas un mensonge, à peine une omission, au final c'était juste la stricte vérité. Il était resté seul depuis son arrivée & l'était encore. Il avait tenté de tourner ça à la dérision mais il n'était pas sûr que cela marche réellement. Leo connaissait bien son ex & il savait qu'elle pouvait se montrer méfiante voire même très jalouse, il espérait donc qu'elle ne se mêlerait jamais de ses histoires & qu'elle le laisserait mener tranquillement sa vie sans venir l'envenimer.
    Marquant une pause, il en profita pour boire une gorgée d'eau. L'eau du robinet, délicieux goût... Il aurait préféré commander autre chose mais il n'avait pas été vraiment inspiré & n'avait également envie de rien. La situation était trop étrange pour réfléchir à autre chose qu'à ce qui se déroulait actuellement. Les larmes commencèrent doucement à s'estomper ce qui rassura le jeune homme, une bonne chose de faite.

    << Tu trouves ? L'ambiance n'est pas la même & puis ce train de vie ne pouvait durer qu'un temps... >>

    Il se sentait bloqué, pris au piège. La discussion prenait une tournure qui lui déplaisait fortement, ils papotaient là, tranquillement comme si de rien n'était.

    << Enfin après tous ces évènements, c'est normal d'en sortir un peu changé... >>

    D'un geste lent, il releva les lunettes sur son crâne, scrutant attentivement Charlotte. Son sourire s'était effacé & avait laissé place à un air méfiant. Les larmes étaient bien tombées, parfaites & synchronisées avec le drame du moment mais c'était fini, pour lui, ils s'étaient dit l'essentiel.

    << Je peux disposer ? >>
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Mar 19 Avr - 21:02

J’essayais de me remémorer les moments qu’on avait passé les deux. C’était il y avait quelques mois, mais j’avais l’impression que out ça été à des années lumières de nous.
Je relevais les yeux vers lui, lorsqu’il me dit qu’il n’avait personne. Une pause. Bien sur… J’avais un peu de mal à le croire. Ce n’était pas son genre. Du moins, quand je l’avais connu. Je me rappelais de tout ça… Quand je l’avais rencontré pour la première fois, dans une de ces soirées que j’aimais tant, où tout le monde aimait se montrer, s’exhiber.
Je me rappelais que je l’avais vu, qu’on m’avait prévenu que c’était un coureur de jupons. Mais moi, trop têtue, j’avais voulu l’avoir. Par je ne sais plus quel moyen j’y été arrivée. J’avais été très fière de moi à l’époque. Jusqu'à ce que je me rende compte que derrière tout ça, je tenais vraiment à Léo…
Aujourd’hui le savoir seul me rassurait. Je me détendis sur ma chaise. Je ne savais pas vraiment pourquoi, mais je savais que je n’aurais pas supporté qu’il me dise qu’il avait quelqu’un. Peut-être qu’il l’avait deviné et qu’il me mentait. C’était probable, d’une part parce qu’il aurait préféré me mentir que de me dire qu’il avait une copine, et d’autre part parce que c’était le genre de garçon qu’on imaginait mal célibataire (du mois, moi, en tout cas..).
S’il m’avait dit qu’il avait quelqu’un, je crois que j’aurais mal réagis, qu’une nouvelle guerre aurait commencée entre nous, et vu les casseroles que j’avais derrière moi, j’aurais sans doute perdu… Il le savait surement. Je me contentais donc d’affirmer.

« J’imagine, oui… »

Il bu une gorgé d’eau, je fis de même, en prenant soin de regarder au loin. Mes larmes étaient alors un souvenir. Nous avions de nouveau l’air de simples copains qui buvaient un coup ensemble. Encore une fois c’était une apparence. Nous étions loin d’être de simples copains, à vrai dire, je n’arrivais pas vraiment à savoir ce que nous étions. Je détestais l’idée de dire que nous étions des ‘exs’ ça m’horripilais, pourtant je devais me rendre à l’évidence que c’était ce que nous étions.
L’ambiance était différente ? Oui, c’était évident. Assez pour qu’il ait oublié tout ce que je lui avais infligé. Et assez aussi pour qu’il accepte de me voir. C’était clair qu’ici tout était différent. Ce qui me laissait un espoir qu’on puisse à nouveau s’entendre… un jour.

« Je vois ça. Je devrais rester en Californie alors, ça peut pas me faire de mal à moi non plus de changer… »

Il y eu un blanc entre nous. La situation était calme. Peut-être trop calme. C’en était même étrange. Il était arrivé avec tous les reproches du monde contre moi, et là nous discutions tranquillement. J’avais un peu de mal à cerner tout ça. Mais visiblement mes larmes, qu’elles aient été de crocodile ou pas, avaient fait leur petit effet. C’était tant mieux.
Au bout de quelques instants, il releva une nouvelle fois ses lunettes et me scruta. Je détestais cette façon de me regarder. Comme s’il me jugeait… Puis il me demanda si il pouvait partir, comme si je pouvais l’en empêcher…

« A toi de voir. Si tu as eu ta dose de Charlotte... Et puis de toute façon, si je te demandais de rester… tu le ferais ? »

Paradoxalement, je savais que nous n’aurions pas grand-chose de plus à nous dire, qu’on ne se découvrirait pas une nouvelle amitié, là, maintenant ; mais je n’avais pas envie qu’il parte. J’aurais voulu qu’il reste. Juste, qu’il reste, rien de plus…
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Jeu 21 Avr - 11:42

    Les lunettes toujours relevées, il arqua légèrement son sourcil gauche quand Charlotte évoqua l'idée de rester en Californie pour elle aussi prendre un nouveau départ. Vraiment, elle voulait jouer à ce petit jeu là avec lui ? San Francisco était une grande ville & quand on cherchait à éviter quelqu'un, on trouvait toujours le moyen de le faire, seulement, si la jeune femme avait traversé l'Atlantique pour lui, elle réussirait bien à retrouver sa trace dans la ville... Il soupira, mi-agacé, mi-impuissant.

    << C'est ce que tu veux ? Tu veux rester ici ? Tu vas te faire du mal toute seule, j'espère que tu en aies consciente... >>

    Le retour du boomerang. Leo pensait avoir plutôt bien géré la situation mais si son ex restait dans les parages, il était sûr qu'il ne pourrait éviter un dérapage. D'une manière ou d'une autre, directement ou indirectement, cette intervention de la brune jouerait sur sa vie californienne & elle finirait par découvrir qu'il ne comptait peut-être pas rester célibataire aussi longtemps qu'il le déclarait... Comment allait-il agir ? Il entrouvrit légèrement les lèvres, prêt à parler mais il se ravisa aussitôt. S'il essayait de la dissuader, l'esprit de contradiction de la jeune femme sauterait sur l'occasion pour faire exactement l'inverse de ce qu'il lui intimait.
    Devait-il essayer, alors, de tenter la technique inverse, & de lui faire croire qu'il était content qu'elle reste ? C'était une impasse, dans tous les cas... Tant pis, il se jeta à l'eau.

    << Tu penses vraiment qu'en restant dans les parages je retomberais dans tes filets ? >>

    Pour produire son petit effet, Leo avait fait en sorte de dégainer tous ses atouts charme. Il prononça ses quelques mots avec son petit sourire en coin, qui, il le savait, le rendait irrésistible, ses prunelles vertes ne quittant pas Charlotte. C'était peut-être ça la technique qu'il cherchait. Peut-être que pour la canaliser, il suffisait tout simplement de la séduire, à nouveau. Elle serait sûrement plus docile & plus facile à gérer. L'idée germant dans son esprit, il ne put retenir un léger sourire victorieux, se disant qu'il avait peut-être saisi sa chance.
    Continuant sa petite mascarade, il répondit à sa question.

    << Je sais pas, tu crois que je le ferais toi ? >>


    Le blondinet le savait plus que quiconque, ce double jeu risquait de lui coûter cher mais c'était une alternative qu'il ne fallait pas négliger. S'il ne pouvait pas la faire partir, autant essayer de réduire au maximum son impact sur sa vie en la manipulant en quelque sorte. Si elle disait vrai & qu'elle l'aimait encore, elle serait obligée de succomber & si tout cela n'était qu'un gros coup de bluff, il le découvrirait bien assez tôt & pourrait s'en servir contre elle.
    Quitte ou double. Allait-il réellement pouvoir gérer la situation ?
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Lun 25 Avr - 19:25

Je me disais que rester ici était la meilleure solution. Quoi qu’il arrive. Après tout si les choses ne s’arrangeaient pas entre Léo et moi, je pouvais tout de même rester ici ; rien ne m’en empêcherait (surtout pas Léo). Je n’étais pas du genre à me laisser faire. Et plus je remarquais que ma présence le dérangeait, plus j’avais envie de rester.
Car s’il voulait que je parte, il devait y avoir une raison ; autre que le fait qu’il me déteste pour avoir couché avec son père, s’entend.

« Me faire du mal? Pourquoi? Pour toi? Je ne suis pas faible, tu sais… »

Je voulais qu’il comprenne que je n’avais rien à perdre en restant ici. Bien sur le coup de la ‘non-faiblesse’ était un peu froissé par mes larmes de tout à l’heure. Mais c’était une nouvelle carte que je devais jouer. Il devait se rendre compte de ça : j’étais prête à tout. J’étais forte.
Je le regardais d’un air de défi. Je jouais à nouveau avec le bracelet que j’avais autour du poignet tout en le regardant. Un instant, il sembla sur le point de dire quelque chose avant de se raviser.
Quelques secondes plus tard, je l’écoutais parler, tout en souriant. Mes filets ? Je détestais cette expression ; j’avais l’impression d’être une espèce de sirène maléfique de la mythologie que serait en train d’essayer de l’entrainer au fond de l’eau. C’était pitoyable et faux.

« Tu n’aurais pas pu trouver autre chose de cette image ? Ah et la réponse est non ; non bien sur je n’imagine pas que ce soit ce qui va ce passer. Si c’était aussi simple, Léo… Tu m déteste et ça m’énerve. Mais je me doute bien que les choses de vont pas s’arranger comme ça. »

Je le regardais. Il avait changé en l’espace de quelques secondes. Sa mine boudeuse avait fait place à une tête enjouée. Je connaissais cette tête. Et même si j’étais contente de la revoir, parce que son sourire m’avais manqué ; je n’étais pas assez aveugle, malheureusement pour lui, pour me faire avoir de la sorte. Mais il voulait jouer, c’était risqué, pour Léo comme pour moi. Mais je m’en fichais.
Je mis alors mes bras sur la table et m’appuya sur ceux-ci, en souriant et montrant toutes mes dents, comme une petite fille. Il voulait me faire croire que soudain, la complicité revenait entre nous ? Très bien…

« Probablement pas. Mais tu aurais tort. »

Je ne savais pas trop dans quoi on s’embarquait, mais je m’en fichais, complètement.
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Mer 27 Avr - 13:57

    Toute cette histoire était bien trop compliquée. L'envie de se laisser faire sans réfléchir, sans se prendre la tête lui semblait de plus en plus séduisante mais il en était hors de question. Qui pouvait être capable de devenir ce que Charlotte avait derrière la tête ? S'il jouait le jeu & qu'il allait au bout de son idée, il risquait de se faire prendre à son propre piège & ce n'était pas le moment pour griller ses cartes.
    D'un autre côté, même si la trahison subit l'avait brisé & qu'il ne pourrait sûrement jamais plus être à moins d'un mètre de son père sans avoir envie de le tuer, il ressentait une véritable sensation de toute-puissance en revoyant son ex. Le matin-même, il pensait que le ciel s'écroulait sur sa tête mais finalement, il n'avait pas grand chose à craindre en la sachant ici, elle n'avait plus aucun pouvoir sur lui & ses décisions.

    << Te détester, je sais pas. C'est plutôt de l'indifférence, tu t'es mise toute seule dans la situation actuelle, j'ai tourné la page maintenant. D'ailleurs merci de m'avoir éviter un divorce sanglant, te connaissant tu m'aurais pompé jusqu'au dernier sou. >>

    Il exhibait un sourire arrogant, presque impudent. Le Leo parisien était de retour, ce petit con condescendant qui pensait que le monde tenait dans la paume de sa main. Jusqu'à présent il n'avait jamais vu les choses sous cet angle mais si leurs fiançailles avaient été prolifiques, ils se seraient sûrement mariés & la faute serait arrivée à un moment ou un autre. Tout le monde sait que le divorce est en général un bordel sans nom où l'on perd jusqu'à ses sous-vêtements.

    << Franchement Cha', tu penses vraiment que t'as encore à m'offrir ? J'ai tout ce que je veux ici, c'est fini, je reviendrai pas & tu le sais. >>


    Finalement c'était peut-être ça dont il avait besoin depuis des mois. Une rencontre, une dernière mise au point. Tout mettre à plat, tirer un trait sur toute cette histoire allait lui permettre de repartir du bon pied, d'être définitivement libéré de ces vieux démons. La Californie était une terre bénie & ils s'arrangeraient parfaitement pour s'éviter s'ils ne voulaient pas se croiser.

    << T'as raison, je vais rester quelques minutes de plus, histoire que tu profites parce que je pense qu'on sera pas amenés à se revoir avant bien longtemps... >>
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Jeu 28 Avr - 16:24

J’avais l’impression que Léo était à deux doigts de lâcher prise. Mais je me doutais que ça n’arriverais pas. Il n’avait pas l’intention de me pardonner, comme ça, d’un coup. Je savais qu’il jouait. Ça m’exaspérait, mais au moins, nous n’étions pas en train de nous battre. Puisqu’il voulait jouer… Il devait se douter que je ne le laisserai pas faire sans rien dire ; que je ne répondrai pas. Que je ne jouerai pas.
Je détestais cette façon qu’il avait de me parler, avec cet air condescendant, voulant à tout pris me montrer que je n’étais plus rien à ses yeux. Ça m’énervait au plus haut point.
Qu’il ait tourné la page sur notre histoire, je voulais bien le croire en quelque sorte. Mais il ne pouvait pas l’effacer. C’était impossible. Et ce petit sourire arrogant qu’il abordait pour me dire qu’il m’avait rayé de sa vie. C’était trop !
Avoir évité le divorce ? Ça y est, il prenait ses grands airs, je trouvais cette remarque puérile, et pas très recherchée. Je levais les yeux au ciel. Je me retenais de l’interrompre et d’exploser.

« Ravie que tu ais tourné la page. Et tu as raison, je suis déçue, déçue de ne pas t’avoir dépouillé. Mais tu vois, peut-être qu’au fond tout ça tombait bien, finalement. Tu as pu voir qui j’étais. Je suppose que tu t’es fais un plaisir de ressasser tout ça, et de te félicité d’avoir plaqué ta copine sans aucune morale, avant qu’elle ne te ruine. Parce que bien sur je suis comme ça. Je me foutais de toi ? C’est ce que tu penses ? Que je ne voulais que ton argent ? »

J’étais partie dans quelque chose d’ingérable, je disais n’importe quoi. Tout ces mots sortaient de ma bouche sans passer par la case ‘cerveau’. je savais très bien que ce que je disais était pathétique, et peut-être même faux. Mais il m’avait inconsciemment poussé à bout, et je crachais tout ce que je pouvais.

« Visiblement non, je n’ai plus rien à t’offrir. Je ne venais pas ici pour qu’on se remette ensemble. »


Un petit mensonge, mais au point où on en était, ce n’était pas important. J’enchainais.

« Je voulais parler avec toi, comme des adultes civilisés, et arranger les choses, parce que peut-être qu’on aurait pu s’entendre, malgré tout ce qui s’est passé, tout ce que j’ai fait. Mais je crois que je me trompais. »

J’étais énervée, il le voyait bien, et je l’imaginais déjà profiter de la situation, pour me faire passer pour une folle. Je devais me calmer, avant que toute cette histoire dégénère à nouveau. Je posais mes mains à plat sur la table, fermais les yeux et respirais profondément. Lorsqu’il me dit qu’on ne serait pas amené à se revoir avant un moment, je rouvris les yeux.

« Tu crois ? Tu crois qu’on ne se reverra pas ? »

Je souris, on s’était déjà revu une fois, certes parce qu’il avait accepté, mais il savait que j’avais assez de ressources pour le revoir, encore et encore, si je le voulais. Ce n’était ce que je voulais, mais j’aurais très bien pu faire de la vie de Léo un enfer. Mais non, ce n’était pas ce que je voulais.
J’étais presque prête à me résigner…
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Mer 4 Mai - 15:39

    Il n'avait pas été très délicat, c'était le moins qu'on puisse dire. Son allusion au divorce & sa provocation directe n'étaient pas très subtiles mais au point où il en était, peu lui importait. Qu'elle s'énerve, elle avait tellement à rattraper ! Lui avait été en colère, pendant longtemps, rongé par la rage, d'ailleurs le matin même il était encore hors de lui comme pouvaient témoigner ses mains meurtries.

    << On va dire que je sais plus vraiment quoi penser... Après ce que tu as fait, ouais je suis presque convaincu que tu n'en voulais qu'à mon argent, tu ne serais pas allée chercher mon père sinon. >>

    Il s'arrêta un instant, se grattant la tête, soucieux. Il retira une fois de plus ses lunettes de soleil & les posa sur la table cette fois-ci, plongeant son regard intense dans celui de Charlotte, voulant obtenir une réponse franche & claire. En à peine quelques heures, il avait traversé divers stades émotionnels mais à présent, il ne voulait que la vérité. Les mensonges, les secrets, les omissions avaient fini par le lasser &, malgré tout, sa curiosité l'emportait sur le reste.

    << Mais d'un autre côté, je comprends pas qu'est-ce que tu viens faire ici... Tu me dis que ce n'est pas pour qu'on se remette ensemble donc j'ai du mal à saisir ton but... >>

    Les mains croisées, Leo se contentait de la fixer, parcourant son visage à la recherche d'une expression, d'un tic bref d'un signe qui la trahirait ou, au contraire, confirmerait sa version. Soupirant devant ce qu'il pris pour une sorte de menace, il la défia à nouveau :

    << Tu penses vraiment que tu peux me forcer à te voir ? Débarquer comme ça dans ma vie & faire ton petit ménage ? C'est pas comme ça que ça se passe & tu le sais très bien. >>

    A découvert, il n'avait plus rien à cacher & qu'elle soit énervée ou non, il fallait maintenant qu'elle fasse face à ce qu'elle avait provoqué. Cédant légèrement, il finit tout de même par lâcher une once de remord :

    << C'est dommage quand même, tout gâcher comme ça... >>


    Ce n'était pas vraiment une remontrance, juste le souvenir de la déception qui l'avait envahi. Ils étaient si bien partis...
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Mar 10 Mai - 12:58

Aïe. Touché ! Il était vrai que moi-même je n’avais jamais vraiment su dire si c’était l’argent de Léo qui m’avait d’abord plu. J’avais fini par me persuader toute seule que non, bien sur que non, que j’étais amoureuse de lui, argent ou pas.
Mais il était clair qu’évoquer son père à ce sujet là, remettait tout en cause. Il fallait bien avouer que si j’étais allée voir son père, ce n’était pas vraiment pas amour…
Est-ce que je pouvais dire que j’étais amoureuse de Léo, mais que l’argent de son père (et donc en quelque sorte le sien, si on allait dans ce sens là) m’avait plutôt attiré ?
Evidemment vu sous cet angle j’allais passer pour une méchante fille, qui ne s’intéressait qu’à l’argent, et qui n’avait pas de cœur. Mais j’avais pourtant bon espoir de changer ça ; puisqu’il fallait le dire, l’argent était quelque chose qui m’attirait…

« Eh bien, rassure-toi. Je n’en voulais pas à ton argent. C’est peut-être plus compliqué que ça, j’imagine… »

Je n’avais pas vraiment envie de donner des explications. Je savais très bien en venant à San Francisco que je ne pourrais pas éviter ces explications. Mais en partant je m’étais dit que tout irait bien, que je trouverai quoi dire. Le fait est qu’à cet instant, je prier pour ne pas avoir à m’expliquer.
C’était vraiment le genre de choses que je détestais faire : expliquer. Ça ne datais pas d’aujourd’hui, je faisais toujours en sorte de ne jamais avoir à le faire. Pourquoi ? Parce que. Voila. Bien sur, je voyais que là ‘parce que’ ne serait pas suffisant.
Je regardais du coin de l’œil Léo poser définitivement ses lunettes sur la table. Je posais mon menton au creux de ma main droite. J’essayais de réfléchir vite, trouve quelque chose à dire, une explication qui puisse être rationnelle et crédible. Mais je ne pouvais que me rendre compte que je n’en avais pas. Je ne savais pas pourquoi j’avais fait ça. Je l’avais fait, point.

« Je sais pas. J’envisageais qu’on puisse au moins se parler… normalement. Qu’on soit… amis en quelque sorte… »

Bon, ce n’était pas totalement vrai, mais ce n’était pas totalement faux non plus. Et puis c’était crédible, non ?
En plus de ça, il avait pensé que je le menaçais. Ce n’était pas mon but. Je n’avais pas dans l’idée de le menacer. Bien sur c’était mon genre. Il le savait aussi bien que moi, c’était sans doute pour ça qu’il avait prit ce que je lui avais dit comme une agression. Mais je ne voulais pas. En réfléchissant, c’est vrai que ce que je venais de dire sonnait comme une menace. Mais je ne voulais pas revenir sur ce que j’avais dit. Parce que c’était la vérité, en quelque sorte. Il savait très bien que si je décidais de le revoir, je le pourrais. Mais je n’avais pas envie de me battre. J’avais surtout voulu qu’il revienne vers moi de lui-même. Genre…

« Arrête de penser que je te menace, Léo. C’est pas le cas. Je constate juste… Et tu le sais aussi bien que moi, que je ne suis pas du genre à laisser tomber comme ça. Je veux pas dire que j’attends que tu tombes dans mes bras, mais juste que si je veux te revoir, après aujourd’hui, tu sais que ça arrivera… Et faire le ménage ? Je suis pas bête, je sais que ça ne marcherai pas. »


A vrai dire, je n’avais pas songé en arrivant en Californie, à tout faire disparaitre sur mon passage comme une tornade ; pour ne laisser que lui et moi. Mais je savais que si je voulais faire ça.., il fallait que j’attende un peu, je venais d’arriver, ça n’aurait pas marché… Je devais au moins attendre d’être définitivement installée ici.
Quand il parla de tout gâcher, je levais les yeux vers lui. Comment il pouvait changer en deux secondes comme ça. C’était mon rôle, l’indécise. Je n’arrivais pas vraiment à savoir s’il jouait, ou s’il pensait vraiment ce qu’il disait.

« C’est pas forcement trop tard… »

Qu’est-ce que ça voulait dire ? Même moi, je n’en avais pas la moindre idée, mais c’était comme ce que lui venait de dire ; étrange…

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Anonymous
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Mer 18 Mai - 18:04

    Hochant de la tête, l'air résigné, il lâcha un long soupir. Cette entrevue n'avait pas été si terrible mais il savait que rien ne servait de rester plus longtemps, cette discussion ne mènerait à rien, ils étaient dans une impasse. Haussant les épaules, son regard se perdit dans le vague quelques instants.

    << Je sais pas... & tu n'as pas l'air d'en savoir plus que moi donc... >>


    Finissant son verre d'eau d'une traite, il remit ses lunettes de soleil pour ne pas les oublier & se leva un peu difficilement comme s'il était courbaturé. On peut dire qu'il n'avait pas eu une journée facile & il méritait amplement de se reposer.

    << Il est temps pour moi d'y aller. >>

    Lançant un dernier regard à son ex avant de commencer à s'éloigner, il ajouta :

    << Peut-être que le destin nous amènera à se revoir. Ou pas... D'ici là tu auras le temps de réfléchir à tes réelles motivations. Profite bien de la Californie ! >>


    Il termina par un petit sourire un poil sarcastique puis fit volte-face &, d'un pas nonchalant, disparut au coin de la rue, les mains dans les poches plutôt pressé de rentrer chez lui. Leo aussi devait réfléchir, décortiquer sa matinée & essayait de comprendre tout ce qui s'était passé & dit. Qui sait, peut-être allait-il changer d'avis & avoir une illumination divine...

(Suite au prochain topic :gla: )
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